- ven. 6 févr. 2015 22:31
#15868
Une pénombre constante et un silence pesant, tels étaient en ces jours les uniques ombres hantant les couloirs délabrés de l'ancienne académie Sith. Le monde crypte de Korriban était depuis quelques temps replongé dans la torpeur qui l'avait caractérisé des siècles durant. Les quelques rares formes de vies qui parcouraient encore sa surface avait retrouvé leur éprouvant quotidien sans que rien ne surgisse des murs de l'institut du Côté Obscur. C'est tout juste si les arrivées impromptues de quelques guerriers non invités en avaient perturbé la quiétude. C'était comme si cette dernière s'était assoupie de nouveau pour quelques mystérieuses raisons.
Ou plus exactement, c'était son Seigneur qui s'était enfermé dans un étrange mutisme. Celui qui avait revendiqué la souveraineté du légendaire tombeau avec tant de hargne n'avait glissé mot à ses apprentis depuis une éternité. Il avait disparu dans les confins de son domaine, laissant aux recrues toute la responsabilité de ses affaires. Il n'avait laissé derrière son départ ni instructions ni explications, s'évanouissant comme un mirage balayé par une bourrasque. Avait-il reçu une vision de la Force l'invitant à se retirer ? Son esprit avait-il concocté quelques sombres desseins nécessitant toute son attention ? Les longs mois écoulés n’avaient livré aucune réponse à toutes ces questions. Et on avait presque fini par le croire mort.
Mais nul trépas n’était venu se saisir de celui qui jadis portait le titre d’Exterminateur. La Mort avait encore bien des projets pour l’un de ses plus prolifiques envoyés. Pourtant, la croisade de destruction et de chaos sur laquelle s’était engagée Darth Odion avait bel et bien connue une halte sans précédent.
Et pour en découvrir les raisons, l’explorateur courageux devait s’aventurer dans les parties les plus profondes de l’Académie, dans des lieux tellement saturés par la noirceur de ce monde que les spectres eux-mêmes en avaient oublié jusqu’à l’existence. Là, après milles détours et dédales à l’architecture démente se trouvait une unique salle coupé du monde, un joyau de quiétude au milieu du tumulte de souffrance qu’était Korriban. Et dans cette modeste alcôve se trouvait le trône perdu d’un monarque d’un autre âge, égaré dans les limbes du passé depuis plus de lunes que ne pouvaient en compter les archives mortelles.
Et c’était sur cette relique de l’histoire que se dressait la carcasse métallique de Darth Odion. Assis sur ce symbole de pouvoir, le Sith qui avait transcendé la chair et la machine gisait comme une statue d’ébène au milieu des ruines décrépie. Si sa haute stature n’avait rien perdue de sa majesté, la lueur qui habitait d’ordinaire son regard avait été comme soufflée. Une modeste végétation avait même envahie le colosse silencieux, témoignant du temps qu’il avait passé dans cette posture. Pas une respiration, pas un battement de cœur ne venait perturber l’immobilisme parfait de ce lieu déconnecté de la réalité.
Puis soudain, une étincelle. Un éclat éphémère venait de perturber les ténèbres endormies. Une présence avait su percer la pierre pour venir effleurer la conscience du géant de ferraille. Un frisson parcourue la carapace d’acier froid. Puis le frisson fut rejoint par un second, puis un troisième et ensemble ils se firent mouvements. Comme un phare au milieu des ténèbres, cette présence guidait le Sith hors de sa trempe. L’éclat rougeoyant revint dans son regard délaissé, devenant deux flammes au milieu de l’obscurité. La végétation se flétrit à son contact, balayée par un vent soudain d’énergie corruptrice.
Tiré de sa torpeur par une mystérieuse présence, Darth Odion ressuscitait.
Alors que la conscience revenait en lui, l’ancien souverain de Géonosis observait avec un genre de fascination le réveil progressif de son corps technologique. Il pouvait sentir son armure retrouver ses fonctions et son cœur recommencer à battre au fur et à mesure qu’il s’extirperait de sa transe de Force.
Le regard d’Adrix s’égara sur la griffe métallique qui lui servait désormais de main. Les innombrables articulations métalliques se remettaient en marche avec un grincement souffreteux tandis que la vie emplissait de nouveau ses circuits. Et tandis que la chaleur revenait partout dans son corps hybride, l’esprit d’Odion ne pouvait se défaire de l’étrange torpeur qui le rongeait chaque jour un peu plus. Un mal s’emparait peu à peu de son être. Celui du Mechu Deru, de la machine qui tentait d’absorber ce qui restait d’organique en lui pour ne laisser que le droide. Il s’était retiré des affaires galactiques dans l’espoir de trouver une réponse à ce problème dans sa méditation, mais son sommeil était hélas resté stérile. L’immortalité que lui avait octroyée sa transformation ne venait pas sans un terrible tribut. Ses jours en tant qu’Adrix Nodo étaient comptés si jamais il n’agissait pas.
Mais plus il la perdait, plus le cyborg se découvrait attaché à son « humanité ». Il avait besoin de sa conscience, de sa passion destructrice pour conserver son identité. Si ses instincts et ses pulsions prédatrices étaient remplacées par la logique froide d’un ordinateur, il savait que ses lames s’émousseraient. L’alliance ultime de la chair et du métal. Voilà qui il était. Laisser un côté triompher représentait la défaite. S’il voulait conserver son honneur de guerrier et prouver la véracité de sa voie, il lui fallait trouver un remède.
Et le premier indice que lui avait donné la Force était cette nouvelle présence qui avait perturbé son sommeil. Il y avait en ce moment même sur Korriban quelqu’un à même d’attirer son esprit jusqu’ici. Odion ne doutait pas un seul instant que le Côté Obscur lui envoyait là un signal, un indice quant à la route qu’il lui fallait désormais emprunté pour accomplir ses desseins en tant qu’agent du chaos.
Se redressant dans un déchirement de roches et de végétaux, le Seigneur Noir s’assura à tâtons de la présence rassurante de ses fidèles sabres. Il prit une grande inspiration, savourant l’air vicié qui emplissait à nouveau ses poumons mutilés. Qu’il était bon de bouger après tout ce temps d’inaction. Il avait terriblement besoin de dégourdir un peu ses sens.
D’un bond, il s’élança vers la sortie, parcourant couloirs et vallées à une vitesse que seule lui permettait la Force et ses membres de cyborg. Son esprit tout entier n’était dirigé que vers une seule et unique chose : Cette existence qui l’avait inconsciemment ramené à la réalité.
Il était temps de retourner à la chasse.
Ou plus exactement, c'était son Seigneur qui s'était enfermé dans un étrange mutisme. Celui qui avait revendiqué la souveraineté du légendaire tombeau avec tant de hargne n'avait glissé mot à ses apprentis depuis une éternité. Il avait disparu dans les confins de son domaine, laissant aux recrues toute la responsabilité de ses affaires. Il n'avait laissé derrière son départ ni instructions ni explications, s'évanouissant comme un mirage balayé par une bourrasque. Avait-il reçu une vision de la Force l'invitant à se retirer ? Son esprit avait-il concocté quelques sombres desseins nécessitant toute son attention ? Les longs mois écoulés n’avaient livré aucune réponse à toutes ces questions. Et on avait presque fini par le croire mort.
Mais nul trépas n’était venu se saisir de celui qui jadis portait le titre d’Exterminateur. La Mort avait encore bien des projets pour l’un de ses plus prolifiques envoyés. Pourtant, la croisade de destruction et de chaos sur laquelle s’était engagée Darth Odion avait bel et bien connue une halte sans précédent.
Et pour en découvrir les raisons, l’explorateur courageux devait s’aventurer dans les parties les plus profondes de l’Académie, dans des lieux tellement saturés par la noirceur de ce monde que les spectres eux-mêmes en avaient oublié jusqu’à l’existence. Là, après milles détours et dédales à l’architecture démente se trouvait une unique salle coupé du monde, un joyau de quiétude au milieu du tumulte de souffrance qu’était Korriban. Et dans cette modeste alcôve se trouvait le trône perdu d’un monarque d’un autre âge, égaré dans les limbes du passé depuis plus de lunes que ne pouvaient en compter les archives mortelles.
Et c’était sur cette relique de l’histoire que se dressait la carcasse métallique de Darth Odion. Assis sur ce symbole de pouvoir, le Sith qui avait transcendé la chair et la machine gisait comme une statue d’ébène au milieu des ruines décrépie. Si sa haute stature n’avait rien perdue de sa majesté, la lueur qui habitait d’ordinaire son regard avait été comme soufflée. Une modeste végétation avait même envahie le colosse silencieux, témoignant du temps qu’il avait passé dans cette posture. Pas une respiration, pas un battement de cœur ne venait perturber l’immobilisme parfait de ce lieu déconnecté de la réalité.
Puis soudain, une étincelle. Un éclat éphémère venait de perturber les ténèbres endormies. Une présence avait su percer la pierre pour venir effleurer la conscience du géant de ferraille. Un frisson parcourue la carapace d’acier froid. Puis le frisson fut rejoint par un second, puis un troisième et ensemble ils se firent mouvements. Comme un phare au milieu des ténèbres, cette présence guidait le Sith hors de sa trempe. L’éclat rougeoyant revint dans son regard délaissé, devenant deux flammes au milieu de l’obscurité. La végétation se flétrit à son contact, balayée par un vent soudain d’énergie corruptrice.
Tiré de sa torpeur par une mystérieuse présence, Darth Odion ressuscitait.
Alors que la conscience revenait en lui, l’ancien souverain de Géonosis observait avec un genre de fascination le réveil progressif de son corps technologique. Il pouvait sentir son armure retrouver ses fonctions et son cœur recommencer à battre au fur et à mesure qu’il s’extirperait de sa transe de Force.
Le regard d’Adrix s’égara sur la griffe métallique qui lui servait désormais de main. Les innombrables articulations métalliques se remettaient en marche avec un grincement souffreteux tandis que la vie emplissait de nouveau ses circuits. Et tandis que la chaleur revenait partout dans son corps hybride, l’esprit d’Odion ne pouvait se défaire de l’étrange torpeur qui le rongeait chaque jour un peu plus. Un mal s’emparait peu à peu de son être. Celui du Mechu Deru, de la machine qui tentait d’absorber ce qui restait d’organique en lui pour ne laisser que le droide. Il s’était retiré des affaires galactiques dans l’espoir de trouver une réponse à ce problème dans sa méditation, mais son sommeil était hélas resté stérile. L’immortalité que lui avait octroyée sa transformation ne venait pas sans un terrible tribut. Ses jours en tant qu’Adrix Nodo étaient comptés si jamais il n’agissait pas.
Mais plus il la perdait, plus le cyborg se découvrait attaché à son « humanité ». Il avait besoin de sa conscience, de sa passion destructrice pour conserver son identité. Si ses instincts et ses pulsions prédatrices étaient remplacées par la logique froide d’un ordinateur, il savait que ses lames s’émousseraient. L’alliance ultime de la chair et du métal. Voilà qui il était. Laisser un côté triompher représentait la défaite. S’il voulait conserver son honneur de guerrier et prouver la véracité de sa voie, il lui fallait trouver un remède.
Et le premier indice que lui avait donné la Force était cette nouvelle présence qui avait perturbé son sommeil. Il y avait en ce moment même sur Korriban quelqu’un à même d’attirer son esprit jusqu’ici. Odion ne doutait pas un seul instant que le Côté Obscur lui envoyait là un signal, un indice quant à la route qu’il lui fallait désormais emprunté pour accomplir ses desseins en tant qu’agent du chaos.
Se redressant dans un déchirement de roches et de végétaux, le Seigneur Noir s’assura à tâtons de la présence rassurante de ses fidèles sabres. Il prit une grande inspiration, savourant l’air vicié qui emplissait à nouveau ses poumons mutilés. Qu’il était bon de bouger après tout ce temps d’inaction. Il avait terriblement besoin de dégourdir un peu ses sens.
D’un bond, il s’élança vers la sortie, parcourant couloirs et vallées à une vitesse que seule lui permettait la Force et ses membres de cyborg. Son esprit tout entier n’était dirigé que vers une seule et unique chose : Cette existence qui l’avait inconsciemment ramené à la réalité.
Il était temps de retourner à la chasse.
3ème Meilleur Joueur 2014