L'Astre Tyran

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Korriban est une planète désertique froide. Il s'agit d'un monde sanctuaire pour les Siths car il abrite les tombeaux de nombreux seigneurs Siths légendaires. Les profondeurs de Korriban recèlent d'incroyables et obscurs pouvoirs, et pour cette raison l'Ordre Jedi émit en son temps une interdiction formelle de s'y rendre à l'encontre de ses membres.
Contrôle : Côté Obscur
#17867
    Ils étaient trois, prêts à recevoir le ou les Jedi qui arriveraient. Darth Oxious ne sut pourquoi, mais Dame Lyria quitta l'endroit où ils étaient, là-même où elle s'était rendue, suivie de Krayt et lui-même. Et maintenant, ils repartaient tous, en direction du tombeau d'où ils venaient. Cela faisait beaucoup d'allées et venues pour rien. Le Zabrak ne put s'empêcher de penser qu'ils pouvaient tout aussi bien attendre les Jedi ici. Et même, pourquoi pas, leur tendre une embuscade. Les saisir vivants. Les torturer, les faire endurer mille morts. Et les achever enfin. Visiblement, les Sith avaient une vision différente des choses, et certains ne voyaient pas l'utilité de s'amuser un peu. Oxious suivit le mouvement, renfrogné.

    Ils arrivèrent à l'endroit où était posé l'Ombre, le vaisseau personnel de Dame Lyria. Darth Oxious ne voyait pas exactement pourquoi se rendre ici, mais après tout, Alemidna était douée en divination, et la Force lui avait certainement soufflé de venir ici. Ils attendirent un moment, trop long pour la courte patience du Sith à cornes, bien trop long. Il réprimait difficilement de longs soupirs d'ennuis, et jouait à rassembler des graviers en petits systèmes en gravitation, les élevait du sol poussiéreux et les projetait au loin en tourbillonnant.

    Il en était à un énième essai, il augmentait chaque fois le nombre de cailloux et en était à plus d'une trentaine, tailles et formes variées. Soudainement, il relâcha son emprise sur les gravillons. Quelque chose se faisait sentir. Quelque chose de proche. Ils arrivaient. Oxious attira à sa main son sabre, mais se garda de l'activer. Il était encore bien trop tôt. Il guetta le ciel rougeâtre en quête d'un signe, d'un mouvement, quelque chose.

    Il détecta quelque chose de lointain, une présence, faible, masquée. Ses yeux orangés scrutèrent les nues korribanes et...


      « Là ! Juste là ! »
    Un appareil approchait. Il décrivit un large arc de cercle avant de revenir vers eux. Qui arrivait ainsi, au cœur du berceau de la Sith ? Qui osait venir déranger le sommeil éternel des grands Seigneurs du passé ? Quel fou venait ainsi profaner leur dernier repos de sa lumineuse présence ?

    Encore quelques minutes, et ils le sauraient. Face à face.
#17869
    Je salue Helera d'un signe de tête et la suis jusqu'à son vaisseau que je contemple quelques secondes avant de monter à bord. Seuls rugissent les moteurs tandis qu'entre nous le silence demeure. J'aurais certainement préféré discuter avant de quitter Coruscant. Mais je suppose que la jeune femme agit ainsi pour des raisons similaires aux miennes. J'abaisse ma capuche et mon masque de tissu, elle en fait de même et sa voix finit par trancher l'air.

      « Tout va pour le mieux, merci. »
    Ce qui vient ensuite n'est pas une question. Je me détourne d'Helera et prends un instant pour trouver mes mots.

      « Un rêve, trois nuits consécutives. Un rêve sur lequel je n'avais, pour une fois, aucun contrôle, mais il me semble pourtant qu'il est arrivé à terme au cours de la troisième nuit. »
    Je marque une légère pause, me concentrant sur ce qui vient. Il me faut être concise, ne pas m'attarder sur les détails. Pourtant les images défilent sous mes yeux. Il y a beaucoup de faits que j'aimerais évoquer. À commencer par ses rêves. La mort de Lina, la rencontre avec le Général Kota, ma vision sur Lotho Minor. Et maintenant Alek sur Korriban. Deux d'entre eux ce sont déjà réalisés. La Force, par deux fois, m'a montré le chemin. Et cela suffit pour prendre l'habitude de se fier à de telles visions. Il n'est peut-être pas nécessaire de prendre le temps de tout détailler.

      « Un Sith causa la mort de mon mentor sur Dantooine. Quelques secondes plus tard, un Maître Jedi abattait le meurtrier. »
    L'évocation de ce souvenir est douloureuse, mais elle est nécessaire. Il ne me faut qu'une seconde pour me ressaisir et poursuivre mon explication.

      « Au cours du combat qui précéda leur mort, le Sith eut l'occasion de mettre fin aux jours du Maître Jedi, il l'aurait tout bonnement décapité. Mais il n'a pas porté son coup, et l'a payé de sa vie. Entre la tristesse et la douleur, le doute s'est glissé dans mon esprit, je n'expliquais pas le geste du Sith et n'entrevoyais qu'une possibilité. Je me suis exilée suite à cela, puis à mon retour au Temple, les Jedis ont su éteindre le soupçon que je nourrissais depuis des années. »
    Mon regard se pose enfin sur la jeune femme. Je l'observe, guette ses réactions.

      « Seulement ... La Force m'a révélé le vrai visage du Maître. Il se cache aujourd'hui sur Korriban, enveloppé par l'obscurité qui ronge doucement sa vie. »
    Il est peut-être quelques détails qu'il convient de préciser. Cette nouvelle découverte, les souvenirs qui resurgissent, et désormais un doute confirmé, n'appellent pas la vengeance.

      « Je voudrais simplement des réponses. »
    J'ai en effet beaucoup de questions à poser à Alek, je doute qu'il me fournisse des réponses, mais certains points pourront peut-être être éclaircis. Cependant, je ne sais toujours pas pourquoi Helera m'accompagne dans l'antre des Siths.

      « Pourquoi vas-tu sur Korriban ? »



#17870



Elle lui répondit par l’affirmative, et cela n’aurait dû être autrement. C’était le genre de question théorique qu’elle n’affectionnait pas mais qu’elle disait automatiquement. C’était comme pour amorcer la discussion. La réponse devait être la même, aussi inintéressante que la question. Là en revanche, dire que tout allait pour le mieux alors qu’elles s’apprêtaient à se rendre dans l’antre du côté obscure montrait toute l’étendue de l’inutilité de ce début de conversation. C’était la suite qui l’intéressait, comme cela devait être le cas pour Mya. Par bien des aspects les deux jeunes femmes étaient similaires, mais pas assez pour savoir avec précision comment pensait l’autre. Pendant ces méditations, Helera avait beaucoup songé à Mya et Isabo. Elles étaient tout ce qu’elle aimait chez les Jedi, c’est-à-dire le fait de ne pas faire le Jedi. Elle était arrivée à la conclusion que leurs chemins allaient de nouveau se croiser, et qu’à ce moment, elles s’apprêteraient à faire de grandes choses. La logique ne s’était pas trompée. Elle n’arrivait toujours pas à y croire, elles allaient se livrer dans la gueule des Tuk’ata. C’était la même sensation qu’elle avait ressentie, quelques mois ou année plus tôt, alors qu’elle s’était rendue aux Jedi. La même sensation de solitude face à l’immensité d’extrémistes. Et par ce mot, elle entendait le sens littéral, soit ceux qui sont dans l’extrême. Elle écouta plus attentivement ce que Mya avait à lui dire. Assise dans son siège, le pilotage automatique activé. Sa vision s’était donc étendue sur trois jours. Une vision, ou des cauchemars. Un futur incertain au final mais une lueur qui poussait à la suivre. Idiot était celui qui ne suivait pas son instinct, surtout chez les sensitifs. Mya lui fit un résumé des évènements qui ont précédé leur rencontre. Son maître fut tué par un Sith, tout comme elle. La différence cependant résidait dans l’assassinat du Sith par un maître Jedi. Information qui se releva fausse par la suite. Dans le feu de l’action, elle avait vu ce qu’elle voulait voir. Bon nombre de fois cela lui était arrivé aussi, les apparences sont trompeuses, tout le temps. C’était donc pour cela que Mya s’était exilée. Certaines parties du puzzle s’assemblaient d’elle-même. Elle aurait néanmoins bien voulu savoir ce que les Jedi lui avait dit. Comment savait-elle que cette obscurité qu’elle lui évoquait n’était pas l’arme de ce maître ? Comment pouvait-elle affirmer que ce n’était pas un piège ? Comme pour répondre à ses interrogations intérieures, elle posa sa main sur son épaule et lui sourit :

-Je te fais confiance et je te suivrai. Si tu veux des réponses, nous les trouverons.

Elle enleva sa main quand elle lui retourna la question. Qu’allait-elle faire là-bas exactement ? Poursuivre le passé encore une fois ? Ou construire le futur ? Les deux étaient intimement liés. Le point de convergence ces deux extrémités, c’était le présent, guidé par la Force. Si elle était dans ce vaisseau, c’est qu’elle devait y être.

-J’ai pisté le vaisseau de mon ancien maître, le plus ancien encore en vie. Une fois que j’ai un temps admiré, puis détesté. J’ai voulu mourir pour elle, puis la tuer. En fait, cela fait longtemps que je connais l’emplacement de la planète cachée. Je n’étais pas prête pour aller la voir. Aujourd’hui …

Elle prit une pause et baissa la tête tout en fronçant les sourcils. Aujourd’hui ne serait pas comme le passé, pas d’admiration ni de haine. C’était tout autre chose. Les choses s’alignèrent dans sa tête comme les rouages d’une immense machine. Le raisonnement prit une forme viable, possible et peut-être même réalisable. Ce n’était qu’une évidence après tout. Une évidence qui l’avait conduite à devenir une grise. Jamais sur les côtés, toujours au milieu. Après une pause de quelques minutes elle releva la tête.

-Aujourd’hui, nous allons trouver des réponses.

Très confuse dans ses paroles, elle s’adossa sur le fauteuil et regarda le tunnel hyperspatial devait-elle. Plusieurs jours de voyage pour rejoindre la bordure. Et si c’était possible ? Une chance aussi infime se valait d’être saisie. Elle essaiera, ou non, elle le fera.

-Viens suis-moi, je dois te montrer quelque chose.

Elle se leva de son siège rapidement et l’enjoignit à la suivre à travers le vaisseau. Elles prirent le couloir principal et bifurquèrent sur la droite. Helera ouvrit la porte qui mena à son ancienne chambre. Endroit où elle n’avait pas dormi depuis la mort de sa conjointe, préférant les dortoirs peu confortable. Il y avait un grand lit, deux tables de chevet de chaque côté. Deux penderies se faisaient face aux extrémités. Elle resta un moment sur le seuil, regarda la pièce. Les odeurs et les souvenirs lui sautèrent à la gorge. Dans un effort calculé, elle entra, ouvrit le tiroir de la table de chevet de feu sa conjointe et y prit un petit talisman. Elle ressortit de la pièce tout en refermant soigneusement la porte, souffla et secoua la tête. Sa tête se retourna vers Mya et elle lui tendit le talisman.

-C’est une amulette Taozin. Cela camoufle ton empreinte dans la Force. Tu es invisible. Ton affinité avec le côté lumineux est ta faiblesse, alors que j’ai les marques du côté obscure. Ne l’enlève pas une fois sur la planète, et ne le montre même pas. Avec un peu de chance, tu seras prise pour une personne lambda. Maintenant suis-moi, je vais te montrer le vaisseau.

Elle lui fit faire le tour du Scavenger, lui montrant tout ce qu’il y avait à voir. Quatre jours ou cinq allaient s’écouler jusqu’à leur arrivée. Cela allait être plutôt long …





-Sortie de l’hyperespace dans quelques secondes, accroche-toi à tes pensées positives.

A peine sa phrase fut-elle prononcée qu’elle tira sur la manette d’hyperpropulsion. La planète rouge grossit devant eux de manière exponentielle et la baffe du côté obscure les secoua. Helera serra les dents et resta pantoise. Un son imperceptible, gênant, résonnant derrière son oreille. Elle voulait le chasser mais il revenait à chaque fois, et cela l’énervait. Son poing se serra automatiquement et de l’autre main elle commença à battre la mesure, vieille habitude qui remontait. Le vaisseau continuait de plonger. Des lumières vives passèrent devant ses yeux. Elles crépitèrent devant ses yeux, l’aveuglant et lui intimant de les regarder, de les fixer. Les voix dans sa tête lui suppliaient de lâcher prise. Son instinct ? Oh non, loin de là. Elle tourna la manette de navigation sur la droite et le vaisseau retrouva une stabilité autour de la planète. Elle fit tomber les moteurs subliminique pour passer sur les répulseurs. Son pouls frappait « boum boum ; boum boum ». Tous ces souvenirs de sa période noire remontait et vibrait dans sa tête, elle avait beaucoup de mal à se concentrer. La balise du skipray émettait encore, elle plongea dans sa direction. Puis, elle prit une grande inspiration, remarquant qu’elle avait stoppé sa respiration. Ses yeux se posèrent sur son casque et elle se souvint soudain pourquoi elle l’avait choisi. Elle l’enfila d’une main tremblante, les systèmes de ventilation se mettant en place automatiquement. Elle luttait contre sa propre volonté de se laisser aller. Tout en fermant les yeux, elle inspira doucement et souffla de la même manière. « Rien ne pouvait l’atteindre, elle connaissait la Force, elle était son chevalier. Le côté obscure n’est qu’une illusion, il n’y a pas de colère, il n’y a pas de calme. Il y a juste la Force » Elle récita son propre code dans sa tête alors que son métabolisme retrouva un semblant de calme. Ses yeux se rouvrient et elle esquissa un regard vers Mya. A cause de l’amulette, elle ne savait pas comment elle allait. Trop tard. Ils attinrent le sol, le Scavenger se posa à deux cent mètres de l’Ombre, dans un canyon aussi large qu’un destroyer impérial.

De son poing, elle frappa sa poitrine pour se motiver. La rampe s’ouvrit.

-Prête ? Allons affronter notre destin.

Les deux femmes posèrent le pied sur le sol poussiéreux. Au loin, des silhouettes. Elle esquissa un sourire. La jeune femme ne portait pas d’amulette et le soleil luisait sur son armure noire qui reflétait plein de choses. Seulement, rien à voir avec les Jedi.
#17873
[font=georgia]« L'heure de rigoler a sonnée... »[/font]

Les trois Sith purent tous utiliser leur don de vitesse pour rejoindre plus rapidement que prévu les nouveaux visiteurs de Korriban. S'arrêtant à une distance raisonnable, Darth Lyria fit signe à ses acolytes d'attendre ses instructions. Les deux mains sur ses hanches, la Maître Sith fixait celle qui avait autrefois été son apprentie: Helera Kor'rial. Son aura avait changé, il était plus clair, ce qui surprit Alemidna. L'Inquisitrice était donc plus grise qu'obscure, un changement de cap qui fit sourire Darth Lyria.

[font=georgia]« Helera, beaucoup plus calme que lors de notre dernière rencontre. Le deuil de Jenna semble s'être complété... »[/font]

Darth Lyria faisait exprès de rappeler à l'Inquisitrice la mort de sa compagne. Midna n'avait jamais vraiment apprécié la mentor d'Helera. Un mélange de jalousie et de dédain pour celle qui avait repris l'enseignement d'Helera. Le vent fit claquer les pans du long manteau noir de la Nagai dont les cheveux roux s'entremêlaient au gré des bourrasques. Menton levé, le long cou pâle de la Sith scintillait puisque les tatouages sith laissés par l'Impératrice s'abreuvaient du Côté Obscur ambiant. Un sourire mauvais illuminait ses minces lèvres mauves:

[font=georgia]« Et tu oses te présenter sur la nécropole Sith, toi a juré de tous nous éradiquer? Quel affront! »[/font]

Son regard se fit dur. Brièvement, elle planta ses yeux verts dans ceux de la femme qui accompagnait Helera. Bizarrement, aucun aura n’émanait de cet être. Sûrement un tour de passe-passe de Jedi. Quoiqu'il en soit, cette femme périrait avec l'Inquisitrice. À moins que...

[font=georgia]« Qui est donc cette personne qui t'accompagne? Je ne sens aucune présence de la Force en elle... Pourtant, tu ne viendrais pas sur Korriban avec une non-initiée, cela serait un pur suicide! Quelque chose voile donc son aura que je présume aussi clair que le tiens. »

« Demoiselle, vous avez fait une erreur que de suivre Helera jusqu'ici. Une erreur. à moins que le Côté Obscur ne se montre clément et vous ouvre la voie à une connaissance jusque là insoupçonné de votre potentiel. Dites-moi, que souhaitez-vous trouver sur Korriban si ce n'est la puissance... ou la mort? »
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Ambiance

En une fraction de seconde, le sabre incurvé d'Alemidna quitta une poche intérieure du manteau de voyage et se logea dans la main droite de la Sith. La lame rouge s'illumina et Darth Lyria la pointa vers le sol. Véritable onde de choc, l'aura maléfique de la sorcière fut projetée tout autour d'elle, donnant un souffle nouveaux aux guerriers l'accompagnant. Habituellement verts, les yeux de Darth Lyria virèrent au jaune et une mauvaise lueur brillait au fond de ceux-ci.

[font=georgia]« Je vous accorde une seule chance de me donner une raison valable de ne pas vous trancher la tête. Helera, tu m'as tenu captive de longs mois et maintenant tu oses pointer ton misérable nez dans MON sanctuaire? Tu as une seule chance de te faire valoir. »[/font]

Alemidna ne comprenait pas pourquoi l'Inquisitrice l'avait suivi jusqu'ici sans la moindre armée. Elle savait que Darth Lyria était parfaitement capable de les réduire en miettes et voilà que deux guerriers Sith, dont un ancien Seigneur Noir, l'accompagnait. C'était un pur suicide.
#17876
[font=georgia]
Ils virent le vaisseau des Jedi se poser non loin de leur position et usèrent de la Force pour aller rapidement à la rencontre des visiteurs. Darth Lyria fit signe d'attendre pour pouvoir attaquer et le Seigneur Sith attendait, tentant tant bien que mal de rester patient, au moins pour quelques minutes.

Il écouta avec attention ce qu'avait à dire la Dame Noire, notant que l'une des femmes semblait être bien connue par la Nagai, qui laissait doucement son aura se répandre autour d'elle et Darh Krayt fit de même, afin d'étouffer l'aura lumineux qui se faisait sentir près d'eux. La patience de l'ancien Jedi fut mise à rude épreuve quand Alemidna rappela à la jeune femme qu'elle avait juré de tuer tous les Sith et il lui fallut garder la maîtrise de ses émotions pour ne pas lui sauter dessus. Personne ne pouvait ainsi menacer de mort les Sith sans en payer le prix du sang et le Sith se jura de la tuer.

Soudain, Alemidna fit venir son sabre et l'alluma, laissant sortir la lame rouge sang et Darth Krayt sut que l'affrontement n'allait pas tarder à se produire. Il se débarrassa de son manteau et fit venir ses deux sabres dans ses mains mais ne les activa pas immédiatement, préférant continuer sa fusion avec le Côté Obscur afin d'accroître ses compétences. Mais sa patience commençait à atteindre ses limites et au moindre faux pas des deux Jedi, il sauterait sans hésiter. Il activa ses lames à son tour, afin d'être prêt et attendit, tel un fauve se préparant à bondir sur sa proie.
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    Dame Lyria n'avait même pas pris la peine de voiler sa menace. Elle l'avait proféré clairement. L'aura d'Alemidna était déjà terrifiante, mais à celle-ci il fallait ajouter celle de Krayt, qui déploya sa présence sombre pour l'allier à celle de la Nagai. Le tout formait une atmosphère mortellement pesante.

    Darth Oxious, en retrait jusque là, ne voulait pas être en reste. Il fit deux pas en avant, son regard orangé gorgé de haine vissé sur les visages des deux femmes qui venaient de se jeter au devant de leur propre mort. Étaient-elles réellement assez inconscientes pour venir ici, seules, quand tout indiquait qu'elles risquaient leurs vies ? Le Zabrak subodorait quelque chose de moins simple que cela, mais dans le doute...

    A son tour, il laissa son aura grossir et grandir. Elle était noire, et froide. L'air sembla perdre de sa chaleur, alors qu'enflait l'Ombre qui l'enveloppait, toujours plus épaisse. Il rejeta négligemment son capuchon en arrière, découvrant les cornes et le visage rouge tatoué de noir. Il voulait que ces pauvres bougresses puissent voir clairement celui qui allait être leur fléau.

    Voilà des années qu'il s'était promis d'éradiquer la vermine jedi, de réussir là où Palpatine avait échoué. Sillonner la Galaxie, traquer les survivants, et finir le travail pour laisser toute latitude aux Sith de régner. Il avait plutôt bien commencé, en tuant Ian Curwee, poussant sa fille dans ses derniers retranchements, corrompu Cal Keran, et rallié Darth Naego à la cause du Keff Kasi.

    Si ces deux femmes étaient des Jedi, il l'ignorait. L'une d'elle, la Mirialan, était impossible à sonder pour le moment, et l'autre, celle que Lyria appelait Helera, possédait une aura étrange. Une lumière froide mais tenace. Oxious, en se basant sur cela et les mots d'Alemidna, en conclut qu'elles étaient liées toutes les deux, par un passé trop trouble pour qu'il n'en saisisse l'entièreté. Mais il comprenait qu'elles ne pourraient régler les tensions qui les opposaient que d'une seule manière. Un combat à mort.

    Oxious trépignait. Il n'avait que de hâte de passer à l'exercice de la journée. Sa main cybernétique s'agitait, ses doigts remuant comme pour se dégourdir avant un bon combat. L'interface neurale qui lui permettait de contrôler cette prothèse et d'en recevoir des sensations l'aiguillonnait de douleurs permanentes. Il avait besoin de se passer les nerfs, et le Côté Obscur venait abreuver sa colère sans mal pour lui donner d'autant plus de puissance. Il ne tenait plus.


      « Dame Lyria, ne nous encombrons pas de paroles. Tuons-les maintenant. Elles nous font perdre notre précieux temps. Finissons-en. »

    En parlant de la sorte, il réduisait Helera et sa compagne à un vulgaire divertissement éphémère, sans aucune autre considération pour elles. C'était un stratagème classique que les Sith utilisaient fréquemment, mais qui avait toujours son petit effet. Cela pouvait passer pour de l'arrogance, donnant l'impression à l'autre qu'il avait les capacité de battre un être si vaniteux. Cela pouvait aussi toucher la cible dans son orgueil, et le faire doucement glisser sur une pente dangereuse vers l'Obscur, en instillant une douce colère, insidieuse, mais réelle.

    Il était encore trop tôt pour savoir quel résultat cela aurait sur les deux femmes. Mais il savait une chose. Il donnerait tout son potentiel pour les tailler en pièces.
#17891
    Je couvre mes cheveux et mon senseur crânien de ma capuche, mais ne masque pas mon visage. Puis nous quittons le vaisseau. Je garde le silence, investissant ma concentration dans le renfort de mes barrières mentales. Nous marchons quelques mètres, et déjà trois Siths nous rejoignent. Leur aura nous enveloppe, leur dédain sature l'air. Je fronce le nez et esquisse un pas de recul, pas de trace d'Alek. En revanche, cette Sith connait Helera. Tous trois sont prêts à bondir, tels des chiens gouvernés par leur soif de destruction. Le ton monte, l'ultimatum est lancé.

    La panique tente de se glisser aux travers de mes défenses. Je la chasse tout en prenant soin de demeurer impassible. Je me refuse à porter la main à mon arme. Je ne veux pas de ce combat, car je dois me concentrer sur la raison de ma venue. Et ce n'est pas chose aisée, le côté obscur m'assaille de toutes parts, une expérience dont je me serais bien passée. Je m'adresse alors à celle qui semble tenir les rênes, saluant la Maître Sith d'une révérence légère mais courtoise.

      « Dame Lyria, je viens à la rencontre de Keijin Alek, il m'a guidée jusqu'ici. Son appel est l'unique raison de ma présence ici. »
    Mon regard azur se plante dans les yeux de la Sith, et je ne peux m'empêcher d'éprouver un certain respect envers elle.

    *

    Le Sith rejoins son petit vaisseau. Son apprenti l'y attend sagement.

      « J'ai une affaire à régler. Reste ici, et tiens toi prêt à intervenir avec le vaisseau. »
    L'enfant acquiesce d'un signe de tête, il obéira. Son maître lui a conté la manière dont il a abattu son précédent apprenti, il obéira. Alek rajuste sa capuche et quitte l'appareil, se laissant guider par la Force. Il doit trouver la Mirialan avant quiconque. Hélas, ses pairs sont déjà sur place, sabres au clair. Une grimace étire les lèvres de l'humain : il ne faut pas qu'ils la tuent.

    L'ancien Maître Jedi s'enveloppe dans le Voile, dissimulant ainsi sa présence, et progresse encore de quelques mètres. Il se stoppe au couvert d'un mur en ruine. Il arrive à percevoir la discussion, mais certains mots demeurent inaudibles. Mya le cherche, c'est tout ce qui compte. Un sourire remplace la moue contrariée. Alek se tient prêt à intervenir.
#17893
Les deux sensitives franchirent le seuil du vaisseau et se positionnèrent devant celui-ci. Au loin, trois ombres se dirigeaient dans leur direction, projetant des amas de poussières et de sables. Ils s’arrêtèrent à bonne distance d’eux et patientèrent. Helera tourna légèrement la tête vers Mya :

-Au milieu, mon ancien maître.

Puis elle lui fit face directement. Première phrase prononcée par Alemidna, première provocation. La jeune femme se contenta de hocher la tête en signe de respect, à l’instar de Mya. Sa concentration était optimale, trop de choses étaient en jeu.

-Dame Zannar. En effet, il est complété, et je sais aujourd’hui qu’elle est plus puissante que nous ne le serons jamais de notre vivant.

Son calme était olympien, malgré la voix déformée par le communicateur de son casque. Le modificateur vocal ne permettait pas de reconnaître les sons aigus de la voix d’une femme, mais au moins pouvait-on déduire de la présence d’un humain derrière. Deuxième phrase. Cette fois Helera ne bougea pas, plaçant simplement ses mains derrière son dos. Elle avait remarqué la présence de son invisibilité dans la Force. Ou plutôt avait remarqué qu’elle n’existait pas. Cela la fit sourire intérieurement et encore une fois, elle ne prononça mot. Mya quant à elle expliqua les raisons de sa visite, et de surcroit la sienne, du moins officiellement. Après les paroles de Mya, son ancien maître dégaina son sabre laser et laissa le mauvais côté de la Force remonter dans son corps, très vite accompagnée des deux autres qui s’étaient jusqu’alors tenus à l’écart. Helera plissa les yeux, comme si un vent violent l’affectait de face. Il lui fallut quelques secondes afin de stabiliser ce qu’elle recevait. Cependant, elle ne le repoussait pas, laissant la puissance des trois Sith la traverser. Dame Zannar, la grande sorcière de Dathomir. Si ces deux personnes étaient ses apprentis, alors ils étaient probablement également des sorciers. Et, si tel était le cas, elle trouverait la faille dans le corps à corps qu’ils ne maîtrisaient pas aussi bien qu’elle. En tant qu’apprentie, la nagai avait pu la défaire. Ce ne serait probablement pas le cas aujourd’hui. Beaucoup de choses avaient changé. De toute manière, elle ne voulait pas combattre. Alemidna lui laissa donc une chance de s’expliquer. Sa colère était compréhensible, elle n’aurait pas non plus appréciée d’être exploitée, et en même temps, n’était-ce pas ce qui c’était passé ? Le zabrak derrière elle ôta sa capuche et grognait. Lui ne voulait pas discuter semblait-il. Cela lui apprit qu’il n’était comme elle le pensait qu’un apprenti pour deux raisons. Un seigneur ne demande pas la permission, et surtout un seigneur est sage, bien que corrompu. Il cherche le savoir et pas la destruction. C’était ce qu’elle admirait chez elle, sa sagesse. C’était cela qu’elle voulait voir ressortir chez son ancien maître. Helera fit un pas en avant, les mains toujours dans le dos. Elle les fixa un à un derrière son masque de métal.

-Normalement, je devrais vous dire que vous êtes des pleutres, que la lumière vaut mieux que l’ombre. Je devrais vous dire que vous faites fausse route en faisant confiance au côté obscure. Vous, vous continuerez de nous provoquer, en soulignant notre faiblesse. Un combat finirait par éclater, nous nous ferions probablement défaire et vous aurez gagné une victoire qui ne vous apportera même pas l’honneur. Peut-être du plaisir pendant un moment, mais il sera vite tari. Qu’est-ce que vous ferez ensuite ? Vous vous lancerez à la conquête de la galaxie, et vous y arriverez sûrement. Une fois sur le trône, évidemment vous aurez éliminé vos confrères car il n’y a de la place que pour une seule personne, vous mourrez. Vous mourrez parce qu’un groupe de rebelle se sera mis en tête de faire prévaloir ce qu’ils appellent la liberté, la justice, et toutes sortes de principes. Ils seront sûrement menés par des Jedi. La galaxie finira par les suivre et puis c’est tout. On reviendra au point de départ.

Elle fit une pause, consciente que ce qu’elle était en train de dire allait dans le sens de ses interlocuteurs. Elle était en train de leur expliquer leur avenir. Sur quoi se basait-elle ?

-C’est un cycle, cela dur depuis plusieurs millénaires. Et peut-être pensez-vous que cela ne touche que les Sith ? Oh non, bien sûr que non. Connaissez-vous des maîtres Jedi qui ont vécu très longtemps après avoir acquis de la notoriété ? L’ordre 66 s’est chargé de les éliminer, presque tous. Cela, ce cycle, ce n’est pas le résultat de cette guerre qui vous oppose aux Jedi. C’est la Force qui le veut ainsi. La Force en tant qu’entité, et non comme un aspect plus ou moins démoniaque. D’un côté, il y a ceux qui ne contrôlent pas leurs émotions, de l’autre, ceux qui les nient. Cela ne fonctionne pas ainsi. Je dois être une des seules Sith de notre temps à s’être livrée au temple Jedi, et probablement sommes nous les seules « Jedi » à se livrer aux Sith. Faites-moi confiance, je connais les deux penchants.

Elle se tourna cette fois vers Alemidna, c’était à elle qu’elle s’adressait.

-Croyez-vous sincèrement qu’un seigneur Sith, puissant, sage, respecté et craint puisse se faire abattre par deux apprenties à cause d’un vulgaire trou entre deux cailloux ? Ce n’est pas le fruit du hasard ce qu’il s’est passé. C’est la volonté de la Force. Tout ce qui prend de l’importance est éliminé, Sith ou Jedi. Je suis certaine que vous le savez, Dame Zannar, vous avez dû le sentir bien avant moi.

Helera fit quelques pas sur la droite, se retourna et marcha dans l’autre sens, puis elle recommença.

-Vous m’avez formé, je suis une extension de votre volonté, que je le veuille ou non. Cependant, vous avez peut-être oublié. « On ne tue pas pour le plaisir car tout peut encore nous servir. » Même avec cela, vous nous tueriez par plaisir ? Par vengeance ? A quoi bon ?

Elle s’arrêta et baissa la tête.

-Jenna est morte et je ne sais toujours pas qui la tué. Mais je ne lui en veux pas. Ce Sith n’était que l’extension de la volonté de la Force. Jenna devait mourir et elle l’avait su, elle l’avait sentie. C’est ainsi que fonctionne l’Ordre des gris. Nous sommes des Jedi, et des Sith. Nous cultivons la paix et utilisons notre rage. Ce que nous apprenons, c’est la Force dans son entièreté. Nous sommes partout, même au sein de votre ordre.

Si Alemidna se souvenait d’elle, elle devait savoir qu’Helera ne mentait pas. Il y avait bel et bien un Sith dans l’ordre gris. Il était même son co-créateur et il lui avait expliqué comment fonctionnait Korriban. Qui contrôle, quand et où.

-Je vous ai adoré, puis détesté. Maintenant, je vous demande simplement de réfléchir à ce que je viens de vous dire. Je suis encore bien loin d’avoir votre sagesse et votre retenue. Même après cela, si vous voulez nous abattre, alors faites-le. Vous tomberez alors dans le futur que je vous ai dicté plus haut. Que vous le vouliez ou non, la Force est unique, elle vous rappellera à elle quand vous serez en pleine gloire.

Helera se recula et se positionna juste devant Mya, légèrement sur la gauche. Après sa longue tirade, sûrement la plus longue de sa vie, elle avait soif, mais tout ce qui devait être dit l’était. La dernière fois, sa colère ne lui avait pas permis de s’expliquer. Elle avait expliqué ce qu’elle avait compris plus tôt dans le vaisseau. Alemidna, volontairement ou non, lui avait montré que la mort n’était pas obligatoire, même après un échec. C’était un point qu’elle avait cultivé pendant ces deux dernières années, elle-même l’ignorant. Cela l’avait désormais reconduit jusqu’à elle. Si la Force les avait réunis, c’est qu’il y avait une bonne raison. Elle l’ignorait encore, mais le saurait bientôt. Dessous son masque, son visage persistant épiait son ancien maître. Même avec ses paroles, elle était prête à encaisser une attaque.
#17894
    Darth Oxious ignorait ouvertement la Mirialan. Elle ne représentait pas une menace. C'était à peine s'il la considéra une demie seconde avant de soupirer sous le poids du laïus de l'autre. Les paroles de la femme masquée étaient exaspérantes au plus haut point. Elle ne faisait que déblatérer des inepties dignes des Jedi les mieux endoctrinés. Elle parlait, et parlait, et parlait, et Darth Oxious n'en pouvait plus de devoir écouter ses mots creux. Elle discourait comme un Sénateur dans la Rotonde, des paroles vides de sens, et pourtant elle semblait s'efforcer de les rendre moralisatrices.

    Oxious s'impatientait sérieusement. Tout cela l'ennuyait terriblement, et un bon combat serait plus que le bienvenu pour le divertir.


      « Je n'ai plus de temps pour ces idioties. Je n'ai pas défié la mort pour devoir endurer les imbécillités d'une Jedi qui se pense supérieure parce qu'elle a su déceler les failles d'un dogme voué à l'échec depuis sa fondation. Tout être vivant finit par mourir, merci de la leçon. Il y a pourtant une chose que vous semblez ignorer, malgré vos deux onces de sagesse issu du fin fond d'une cantina crasseuse : votre vie ne vaut pas plus que la nôtre. Elle se terminera tôt ou tard.

      Et le plus tôt sera le mieux.
      »

    Porté par la Force et sa haine, le Zabrak bondit vivement en levant son sabre et attendit le juste moment pour activer sa lame. C'est avec une force brute exceptionnelle qu'il l'abattit, en un geste vertical, avec toute sa rage. La Chute de l'Avalanche était une technique qui pouvait mettre à mal l'adversaire dès le premier coup, si elle portait.

    Utilisation de :
    • Rage Obscure – Pratiqué
    • Vitesse – Pratiqué
    • Saut – Pratiqué
    • Djem So – Praticien
#17901
[font=georgia]
La Mirialan ne représentait aucune menace pour les trois Sith mais celle qui s'appelait Helera était intéressante mais son discours avait quelque chose d'habituel et de lassant, un discours de Jedi endoctriné croyant dur comme fer à un dogme dépassé depuis des millénaires. Il pouvait sentir l'impatience du Seigneur Oxious, qui commençait à trépigner et il ne pouvait lui en vouloir, il voulait s'amuser, il voulait combattre, il voulait voir le sang de ses ennemis couler sur le sol sablé et rocailleux de Korriban, il voulait les voir mort !

[Darth Krayt, Seigneur Sith] << Un discours digne d'un Républicain venant prêcher la paix l'arme à la main. Mais trêves de bavardages, passons aux choses sérieuses. Vous avez commis une grave erreur en venant sur Korriban et vous allez payez cette folie de votre vie ! >>

Il laissa le Côté Obscur le submergeait et décupler sa force, sa vitesse et ses réflexes avant de bondir à son tour, sautant entre Helera et la Mirialan. Les deux lames rouges sang partirent dans deux directions différentes, l'une destiné à la femme masquée, l'autre pour celle qui n'était pas digne d'intérêt mais qui mourrait elle aussi pour avoir eu l'audace de venir sur le monde originelle des Sith.

Pouvoirs et Formes de Combats utilisés :

Rage Obscure : Pratiqué
Jar'Kai : Praticien
Ataru : Maîtrisé
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