L'Astre Tyran

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Korriban est une planète désertique froide. Il s'agit d'un monde sanctuaire pour les Siths car il abrite les tombeaux de nombreux seigneurs Siths légendaires. Les profondeurs de Korriban recèlent d'incroyables et obscurs pouvoirs, et pour cette raison l'Ordre Jedi émit en son temps une interdiction formelle de s'y rendre à l'encontre de ses membres.
Contrôle : Côté Obscur
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By Zeph Mathuin
#28221
Les encouragements de Ranath n'eurent pas l'effet qu'on pourrait s'attendre à constater sur Sabina. Elle n'en ressentit nulle fierté, nul soulagement. En vérité elle ne croyait pas un mot de ce que la Sith avait dit, persuadée qu'elle ne faisait que prétendre que c'était bien pour qu'elle ne se démoralise pas trop. Le but était louable mais voué à l'échec, au moins en partie.

La jeune femme savait très bien qu'elle avait montré une performance médiocre et se promit de travailler plus dur que jamais à l'avenir. Elle n'avait peut-être pas choisi de venir ici et d'être livrée à elle-même au milieu de ce monde dangereux mais elle était décidée à trouver sa propre voie. Avec l'aide de Ranath, elle pourrait y arriver. Elle pourrait libérer son potentiel et devenir libre de choisir seule.


Mais alors... Le pouvoir de manipuler la Force vient simplement de cellules dans notre corps? C'est... Effroyablement simpliste. Cela veut-il dire que si j'en viens à affronter pour sauver ma vie un sensitif qui a plus de midi-chloriens que moi, je serais forcément perdante? Quel intérêt alors de suivre un entraînement?

Son irritation était perceptible. Elle voulait apprendre, comprendre, savoir, maîtriser. Elle voulait ne plus jamais avoir à dépendre de qui que ce soit pour se défendre et écraser ceux qui lui voudraient du mal. Elle voulait impressionner le capitaine Cain pour qu'il ne la quitte plus et lui permette de rester auprès de son équipage. Tuer tout les pirates qu'ils rencontreraient, les faire souffrir pour la souffrance qu'ils répandaient.

Oui, je veux suivre votre enseignement, devenir forte. Me sentir entière et véritablement moi.

Et plus encore, elle voulait comprendre toutes les subtilités de la Force. Ranath avait su comment aiguiser la curiosité et la fascination de la Pantoran, et elle disait vrai: à présent, Sabina sentait en elle un potentiel latent, endormi et ne demandant qu'à être libéré. La soif de connaissance, de pouvoir, de TOUT.

Ranath lui tendit la lampe et Sabina regarda celle-ci sans faire de geste. Lentement, elle posa la paume de sa main sur l'objet, frôlant au passage celle de la Sith. Elle ressentit un frisson qui la parcourut dans tout son corps, comme électrique. La sensation était très agréable et elle laissa passer quelques secondes pour en savourer le contact avant de le briser, juste alors que cela aurait pu devenir insultant pour celle qui allait désormais être son enseignante.

Ouvrant la main, elle se concentra de nouveau pleinement sur l'objet, ne pensant plus à rien d'autre que ce dernier. Le monde pouvait bien disparaître, ne comptaient que les battements de son cœur et cette énergie qui parcourait son corps tout entier. Elle songea combien la Mirialan serait surement contente si elle parvenait à faire de nouveau léviter l'objet, même brièvement, même pas très haut.

Elle focalisa son attention sur cette pensée: la rendre fière d'elle. Canaliser le désir de plaire pour en faire quelque chose d'utile. Elle sentit l'énergie, la Force, l'emplir avant de passer à sa main et sur la lampe. Lentement, l'objet lévita jusqu'à arriver à hauteur du visage de l'ancienne esclave. Elle ne lâchait pas du regard la lampe. Elle tiendrait aussi longtemps qu'elle pourrait, même si elle savait que ça n'était qu'une question de secondes.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#28296
    La Pantoran obtint une réponse très courte.

      « Nous naissons inégaux. Seuls ton entrainement et ta volonté feront la différence face à plus fort que toi. »

    Puis la gamine prit une décision lourde de conséquences et le silence retomba entre elles.

    La novice observait la lampe et l’emprise qu’elle pouvait exercer sur l’objet. Il devint tout pour elle, l’espace d’un instant, seule la lampe existait. Et la lampe s’éleva, lentement, grâce à tout l’effort fourni par la Pantoran. C’était bien mieux que l’essai précédent. Mais cette fois, Ranath n’en fit pas le commentaire. Ce n’était pas un exploit, et la Mirialan ne comptait pas mettre l’accent sur chaque petit gravier soulevé par son apprentie.

    Le maître se redressa.

      « À partir de maintenant, tutoie-moi. J’en ferai de-même. Nos échanges, et l’apprentissage qui en découle, ne seront que facilités. Appelle-moi Ranath. »

    Et si on entachait légèrement le respect que l’apprentie devait à son maître, la Sith saurait recadrer l’effrontée en cas de débordement de confiance.

    Sabina avait pris sa décision, abandonner ne lui serait pas permis, et si son maître ne l’avait pas encore précisé, elle le découvrirait en temps voulu. À chaque étape qui débutait, l’élève s’engageait jusqu’à obtention des résultats. Hors de question pour Ranath de laisser errer dans la nature une absurdité à mi-chemin entre la perdition et le pouvoir. Une puissance non contrôlée causerait bien plus de dégâts qu’un maître entrainé à l’expertise, mesurant ses gestes et leurs conséquences. La gamine n’avait aucune idée de son potentiel, des ravages dont elle était capable avec le temps, et des résultats à long terme de ses erreurs récurrentes.

    Il ne fallait cependant pas espérer atteindre les plus hauts sommets en quelques semaines. L’esclave partait de bas, et elle partait tard. Adulte déjà, les sens étaient moins aiguisés, ils avaient déjà perdu leur précision. L’esprit moins vif, lent à l’assimilation, et plein de conceptions préétablies, difficiles à ébranler et à jeter à bas. Car il faudrait commencer par déconstruire avant de construire. Impossible de remplir une coupe déjà pleine. Heureusement, Ranath savait comment procéder, et son propre maître, Darth Krayt, lui avait donné le feu vert, au cours de la soirée de la veille, pour débuter l’enseignement de cette novice.

    Sous son air bienveillant et sa douceur toute relative, la Sith avait un objectif double, et le deuxième pendant n’avait pas été révélé. La gamine serait initiée, entrainée, portée à son potentiel optimal. Voilà un premier objectif louable : révéler ce qui est caché pour épanouir un don précieux. Pour le reste, Ranath ferait silence et servirait les ambitions de son maître. Et par son biais, Sabina les servirait également.

    Ranath, d’une main, attrapa délicatement la lampe portée à une hauteur convenable. Elle la soutira ainsi à l’emprise de son apprentie qui ne sembla pas résister.

      « Je vais te confier un premier exercice.

      Celui que tu viens de commencer : soulever la lampe, la maintenir et la déplacer, la faire pivoter, comme pour explorer une pièce plongée dans l’ombre. Fais-le en regardant la lampe. Puis les yeux fermés. Une fois tes paupières closes, tu dois voir la lampe, la visualiser, comme si tes yeux étaient ouverts. Pose-la par terre, et cherche-la dans la Force. Quand tu l’auras trouvée, soulève-là, fais-la pivoter.

      Prends le temps dont tu auras besoin pour ça.
      »

    Facile.

    Elle exposa le bouton poussoir de la lampe aux yeux de la gamine. Basique, d’un gris pâle, en plastique rigide.

      « Pour le deuxième exercice, tu devras déclencher le bouton de la lampe, sans la toucher, utilise uniquement la Force. Pose-la par terre, et concentre-toi sur l’action que tu veux accomplir, visualise l’action et son résultat. Quand tu maitriseras cette étape, soulève la lampe, et allume-la.

      Viens me montrer le fruit de ton travail quand tu seras sûre de procéder sans échouer.

      D’ici-là, pose moi toutes les questions que tu veux.
      »

    Elle lui tendit la lampe qui était sienne désormais.
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By Zeph Mathuin
#28312
Suite à ceci

C'était le matin, il devait être 7h à vue d’œil. Sabina se leva et après s'être habillée, se mit en quête de Ranath dans les méandres de l'académie. Elle avait des choses à dire, d'autres à savoir. Elle ne supporterait pas de rester dans l'inconnu plus longtemps. Elle trouva la Sith en train de méditer dans une des pièces du rez-de-chaussée. Celle-ci ne donna aucun signe qu'elle avait vu son apprentie approcher, et la jeune femme ne savait guère comment faire dans ces conditions. Elle se lança en s'armant de courage.

Maître, j'ai des questions à te poser, comme tu l'avais indiqué que je pourrais le faire.

Ranath eut un très léger hochement de tête et l'invita en silence à s'asseoir en tailleur en face d'elle. Ce qu'elle fit, incertaine de l'humeur dans laquelle se trouvait sa tutrice. Observation mutuellement silencieuse des deux femmes, comme si elles se jaugeaient, puis elle reprit.

Je fait des cauchemars depuis mon arrivée dans l'académie. J'ignore ce qu'ils signifient, si jamais ils veulent dire quelque chose, j'ignore pourquoi je les fait. Je ne sais pas quoi faire Maître, sont-ce de simples rêves ou viennent-ils de la Force?

Petite pause avant de continuer.

Je sais que ce monde s'appelle Korriban et qu'il est très dangereux de s'y perdre. Mais j'aimerais tant en savoir plus. Qui vivait ici? Qui a construit ces statues, ces structures visibles de loin? Que sont les choses qui vivent autour de l'académie? Pourquoi n'y a-t-il plus personne à part nous et ces types étranges qui patrouillent autour de l'académie?

La curiosité la dévorait entièrement. Elle voulait tout savoir, tout apprendre, tout comprendre. Elle avait passé sa vie dans l'ignorance mais c'était terminé. C'était comme une façon de combler le vide qu'elle ressentait, la blessure qui jamais ne se refermerait.

Maître, quelque chose m'a frappé hier, qui n'avait alors aucun sens mais m'est revenu justement. Tu as demandé au capitaine pourquoi il ne m'avait pas emmenée chez les Jedi? Cela veut donc dire que tu n'es pas une Jedi? Et moi non plus par conséquent? Dans ce cas, que sommes-nous? Quel est notre but? Que sommes-nous voués à faire, sur Korriban ou ailleurs?

Elle se montrait maintenant agitée. Bien sûr qu'elle connaissait des histoires sur les Jedi, vaillants protecteurs des faibles, et quelque part elle rêvait d'en faire de même. Pourtant, cet endroit ne pouvait pas être un terrain propice à devenir l'un d'eux. Il y avait quelque chose dans l'air, dans la Force, qui incitait à être un tout autre genre de personne. Si elle avait dû le qualifier, elle aurait dit que Korriban transpirait la malignité.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#28462
    Beaucoup de doutes demeuraient encore. Dans les phases les moins intenses de la méditation, il n’y avait rien. Non, c’était faux. Il y avait le néant. Le Néant. Leur Néant. Elle ne voyait que ça. La fatalité. La fin, absolue et éternelle. Encore, elle tournait le sujet dans tous les sens. Puis, avec un soupir, se concentrait à nouveau et chassait le cauchemar de ses pensées. Mais aujourd’hui, à peine eut-elle entrepris une nouvelle phase que Sabina débarquait à l’improviste. Timide à son habitude, elle trouva néanmoins le courage d’interrompre sa tutrice. Bien.

    La gamine expliqua ses doutes, ses rêves, ses questions. À vrai dire, elle semblait s’appliquer dans la mise en forme, mais son impatience n’était pas muette. Quand toutes les questions furent posées, Ranath lui intima, d’un lent geste de la main, de s’apaiser.

      « Être un manipulateur de la Force ne signifie pas être un Jedi. La Force est vaste et se manifeste en de nombreuses occasions. Rappelle-toi, Elle est unique et continue. Mais nous la conceptualisons pour l’appréhender. De cette manière, différents courants de manipulateurs apparaissent. L’Ordre Jedi en est un. Et c’est certainement le plus connu parce qu’il est en pleine lumière, au cœur de la Nouvelle République.

      D’où ma question : pourquoi pas les Jedi ? Les plus connus, les plus réputés dans l’enseignement de la Force. Ce ne sont pas les seuls évidemment. Il existe beaucoup d’autres rassemblements de sensitifs. Mais quand on entend parler de la Force, on pense aux Jedi. Souviens-toi de ta propre réaction quand je t’ai parlé de la Force.
      »

    Les mots de Ranath restèrent un moment suspendus entre le maître et l’apprentie. Mais la Mirialan ne laissa pas le temps à Sabina de poser une nouvelle question à ce sujet.

      « Nous sommes l’un de ces rassemblements de sensitifs qui ne sont pas des Jedi. Nous sommes des Sith. Nous ne partageons pas les avis des Jedi sur la Force et sur l’utilisation qui doit en être faite. Le code Jedi est très strict et laisse peu de place à la liberté et au vivant. Nous avons donc d’autres préceptes et d’autres règles pour régir notre rapport à la Force. Mais nous sommes libres. Libres de ressentir, de douter, d’agir.

      Tu te demandes peut-être alors pourquoi nous nous regroupons entre sensitifs non Jedi ? Simplement parce que nous partageons la même vision de la Force. Nous nous regroupons autour d’un concept qui est nôtre. Ainsi nous apprenons ensemble et grandissons avec un art de vivre commun. Et comme dans toute communauté, nous avons besoin d’une structure sociale. Sur Korriban, nous nous installons et érigeons cette structure. Et Korriban est le royaume des Sith depuis des siècles. Ils ont tout construit. Je t’emmènerai voir la vallée bientôt. Un peu de patience.
      »

    La pause fut plus longue cette fois. Ranath posait sur la Pantoran un regard attentif.

      « Si tu n’as pas d’autre question à ce sujet, parle-moi de tes cauchemars. Sinon, j’écoute tes questions. »

    Elle savait pertinemment que d'autres questions viendraient. Elle avait omis volontairement certains détails. Il était encore trop tôt pour certaines réponses. Sabina apprendrait tout ce qu'il y avait à apprendre, mais au bon rythme.
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By Zeph Mathuin
#28466
Elle avait obtenu réponse à ses questions, enfin pas toutes, et pas totalement. Ranath avait été sincère dans ce qu'elle disait mais la Pantoran était plus intriguée par ce qu'elle ne disait pas. Elle n'avait rien dit sur Korriban à part que c'était le royaume des Sith, rien à propos de choses au-dehors. Qu'est-ce qu'étaient ces Sith? Des personnes libérées et capables de faire ce que bon leur semblait de leurs pouvoirs apparemment.

Les Jedi... Je ne pense pas qu'ils sauront m'apporter ce dont j'ai besoin. Dans toutes les histoires qu'on m'a raconté ils aident les pauvres et les opprimés. Mais ou étaient-ils quand ces pirates ont tué mes parents et fait de moi une esclave? Ils n'ont RIEN fait, personne n'a bougé le petit doigt pour m'aider pendant toutes ces années. Je ne veux pas devenir comme eux et ne rien faire alors que j'en aurais le pouvoir.

Des questions elle en avait beaucoup, avide de savoir qu'elle était. Mais elle était certaine que la Mirialan n'y répondrait pas, pour le moment. Elle comprenait, malgré une légère irritation. On ne pouvait pas tout dire sans contrepartie. Il fallait mériter la connaissance, prouver qu'on en était digne. Une nouvelle épreuve.

Elle se sentit nerveuse lorsqu'il lui fut demandé de raconter ses cauchemars. C'était ridicule, elle avait pourtant lancé le sujet par interrogation mais à présent, elle craignait qu'on se moquât d'elle pour ça. Après tout, quelle personne censée prêterait un quelconque crédit à de simples rêves? Elle se lança pourtant, parce qu'il fallait aller jusqu'au bout, et qu'elle se prenait à songer que ça pouvait être important mine de rien. Elle manipulait la Force alors ça pouvait être vrai...


La première nuit que j'ai passé ici, j'ai rêvé d'un homme chauve. Nous étions dehors, près d'une des statues de la vallée, il m'observait sans dire un mot. Puis il pointe son doigt vers moi et parle dans une langue que je ne comprend pas. Il me tend alors, reposant entre ses mains, un cristal rouge. Il a un sourire qui ne me plaît pas. Je me suis alors réveillée.

Le second rêve, hier soir, est plus étrange encore. Je suis dans une caverne, du moins je crois que c'en est une. Je vois une silhouette dont le visage m'est cachée par une capuche rabattue. Elle semble observer quelque chose plus loin. Je me rend alors compte qu'il y a 2 personnes en train de se battre, l'homme chauve que j'ai déjà vu, et une jeune femme qui doit avoir entre 20 et 30 ans.

Ils se battent à coups d'épées étranges, on dirait des faisceaux laser de couleur rouge. Il n'y a qu'un seul faisceau qui sorte de la poignée de l'arme de l'homme mais la fille, elle en a 2, un de chaque côté de la poignée. Ils se battent longtemps, aucune n'arrivant à prendre le dessus sur l'autre. L'homme a une armure qui se tortille d'elle-même comme si elle était vivante.

Finalement, alors que le combat semble sans fin et qu'ils sont toujours aux prises avec leurs épées étranges, l'homme murmure quelque chose, la femme hurle et ils sont immobiles, semblant lutter intérieurement. La silhouette encapuchonnée se tourne alors vers moi, je ne vois d'elle qu'un sourire. Elle sait que je suis là, elle s'en délecte, comme s'il fallait que je voie ce combat insensé. Je me réveille alors.

Qu'est-ce que ça veut dire Maître? Tu penses que je deviens folle?



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By Jen'Ari Nekanasaza
#28471
    Un sourire discret apparut sur les lèvres de la Mirialan lorsque Sabina accusa les Jedi.

      « Ne blâme pas les Jedi pour leur inconsistance. Ils se sont donnés une mission qu’ils ne sont pas en mesure d’assumer pleinement. Ils sont orgueilleux. »

    La frustration de l’apprentie était palpable. Mais la patience était un exercice indispensable pour une maitrise parfaite de son pouvoir. Ranath n’insista pas sur ce point. La gamine était capable de le comprendre par elle-même, et elle trouverait bien un moyen de piéger son maître pour en apprendre plus sur toute cette histoire.

    Faisant preuve d’une belle maitrise de son anxiété, Sabina raconta finalement ce qui la torturait la nuit. Et le cauchemar n’avait rien d’extraordinaire. Korriban en procurait de toutes sortes, ces rêves étranges.

      « La Force est très présente sur Korriban. Elle inspire souvent nos rêves ou nos visions. Mais tu es ici depuis trop peu de temps pour en faire une expérience complète. Ces visions nocturnes méritent d’être approfondies. »

    Ranath se montrait compréhensive et particulièrement attentive à ce problème particulier.

      « Pour l’instant tu appelles cela un cauchemar, et tu le subis. Avec un peu de temps et de concentration, tu seras plus à même d’apprécier ces rêves qui te paraissent étranges. Et tu seras capable de déterminer si le rêve est quelconque, ou s’il est inspiré par la Force.

      Sabina, si ce rêve persiste, nous irons dans la vallée et tu essaieras de trouver l’endroit qui t’es présenté en rêve, la statue dont tu m’as parlé. Il est important d’écouter les visions prodiguées par la Force et de tâcher de les suivre au mieux pour découvrir ce qui doit nous être révélé.
      »

    D’un regard, la Mirialan demanda confirmation à son apprentie. Avait-elle compris ? La pause de prolongea, laissant Sabina à ses pensées pendant un court instant. Puis Ranath s’intéressa à un autre sujet.

      « As-tu progressé avec ta lampe ? »
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By Zeph Mathuin
#28475
Ce n'est pas une excuse! Si on n'est pas pleinement capable et préparé pour effectuer une tâche, on ne prétend pas l'inverse!

Elle sentait monter la colère, née de son passé tourmenté et de la frustration. Son enfance avait été bercée par les histoires des grands Jedi qui protégeaient tout le monde au prix de leurs vies et au final, au moment ou elle en aurait eu bien besoin? Rien du tout. Envolés les prétendument courageux défenseurs de la veuve et l'orphelin! Disparus au même titre que son innocence.

Maître, tu parles de ces... Visions comme si elles venaient par la volonté de la Force. Tu as dit qu'elle formait tout. Cela veut donc dire que ces visions me viennent parce que je suis destinée à les suivre? Comment savoir si ce ne sont pas que de simples rêves dus à cet endroit? Je n'aime pas Korriban, il y règne quelque chose dans l'air qui ne m'inspire pas confiance...

Le silence s'installa entre les deux femmes, chacune semblant méditer de son côté. Un peu d'introspection n'a jamais fait de mal faut dire. Et vint la question un peu gênante pour l'apprentie. Pourquoi donc? Parce qu'elle avait beau progresser sans cesse, elle n'avait pas encore totalement réussi les exercices.

Partiellement en fait. Je réussis plutôt bien à soulever et déplacer partout dans ma chambre la lampe malgré des débuts difficiles, surtout quand j'ai du m'y mettre les yeux fermés. Mais je n'ai pas encore pu essayer d'activer la lumière sans utiliser ma main. Je vais te montrer.

La lampe ne quittait jamais les poches de l'apprentie depuis une semaine qu'elle l'avait obtenue. Elle la sortit et la tint là, paume ouverte, ferma les yeux, prit une profonde inspiration avant de se concentrer. Le pouvoir se déplaçait dans tout son corps, de nouveau elle ressentait cette chaleur bienvenue. Dans la Force elle se sentait libre et épanouie. Cette merveilleuse sensation était enivrante et aurait pu la déconcentrer mais l'habitude prise depuis une semaine la força à rester concentrée.

Les yeux fermés, elle sentait par le biais de la Force la présence et l'emplacement de la lampe sur sa paume. Elle déploya alors l'énergie, de son être à l'objet, dosant juste assez la concentration de pouvoir pour le déplacer sans risquer de s'épuiser en quelques secondes. Tout était question de contrôler la mesure du pouvoir investie et si elle avait encore beaucoup de travail devant elle, ça commençait à prendre bonne tournure.

La lampe se souleva alors toute seule, ni trop vite ni trop lentement, avant de se mouvoir librement partout dans la pièce dans de grands gestes rapides. Elle passa également autour du cou de la Mirialan avant de s'arrêter devant son visage. Finalement, la lampe alla se poser sur les jambes en position de méditation de la Sith. Sabina rouvrit les yeux, pétillants de fierté, le visage calme. Elle fronça les sourcils en repensant à une chose que lui avait dite Ranath plus tôt.


Nous sommes des Sith. Nous sommes libres d'agir. Mais agir pour quoi exactement? L'entraînement que tu me procures est destiné à me permettre de choisir par moi-même ou c'est toi qui traces la route que je suis sans que je n'aie mon mot à dire? Je ne cherche pas à te manquer de respect Maître, mais j'ai déjà vu ce qui se passe lorsqu'un autre décide pour moi.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#28565
    La jeune Pantoran haïssait les Jedi, il n’y avait pas besoin de faire de zèle pour la voir montrer les dents en abordant le sujet. La Mirialan sourit intérieurement, Cain ne s’était pas trompé, en fin de compte.

      « Les visions sont déroutantes, et il existe mille façons de les interpréter. Tu trouveras les réponses dont tu as besoin. En ton for intérieur tu sauras si tu rêves ou si tu dois voir quelque chose. Ça demande de la patience, et un peu d’entrainement. Je t’apprendrai à te placer dans un état propice à la méditation, tu pourras alors poursuivre ce rêve en étant éveillée. »

    Puis l’apprentie fit la démonstration de ses avancées. Ranath avait conscience que l’exercice n’était pas facile pour une novice, et d’autant plus qu’elle était seule. L’ennui avait dû la gagner depuis qu’on l’avait amenée ici, et les questions s’entassaient dans un coin de sa tête. Elle semblait en avoir des centaines.

    La Mirialan ramassa la lampe.

      « C’est un bon début. »

    Elle accompagna sa remarque d’un sourire satisfait. Sabina paraissait très fière de ses progrès et son enthousiasme était encourageant. Mais son visage s’assombrit, et vinrent d’autres interrogations …

      « Nous nous regroupons autour d’un idéal et de principes en lesquels nous croyons. Nous agissons pour demeurer libres de nos mouvements et pour faire perdurer nos idéaux. Et comme toute communauté, nous avons une structure sociale. Le Seigneur Krayt est notre … chef. »

    Ranath esquissa un sourire amusé.

      « Il est mon maître. Comme un vaisseau a besoin d’un capitaine, nous avons besoin d’un guide. C’est notre guide. Il est de nous le plus imprégné de la Force. Il nous donne le cap à suivre, mais je suis libre d’agir par moi-même, de décider par moi-même. Comprends-tu ?

      Pour ton entrainement, c’est moi qui te donne le cap à suivre. Et pour l’instant, tu n’as pas beaucoup d’autonomie, parce que tu découvres ton pouvoir, et je ne voudrais pas que tu vagabondes et te places dans des situations … désagréables. Les sensitifs ne sont pas toujours bien accueillis, sache le. Cependant, à mesure que tu feras montre de maitrise, tu gagneras en rayon d’action : aujourd’hui l’académie, demain Korriban, et ainsi de suite. C’est une question de sécurité, ta sécurité.

      C’est aussi pour cela que je te demande de ne pas abandonner ton entrainement. En cours de route, tu pourras te décourager, mais n’abandonne pas. Nous trouverons toujours un moyen d’arranger les choses, ou de définir des objectifs qui te collent davantage à la peau.
      »

    Ranath tendit la lampe à son apprentie, elle pouvait la récupérer, la garder. Elle se leva finalement.

      « J’aimerais que tu continues avec cette lampe, de temps en temps, pour voir où tu en es, et si la Force réagit de mieux en mieux à tes sollicitations. Je voudrais t’emmener dans la vallée, disons … d’ici quelques jours. Mais … »

    Le maître leva l’index en guise de mise en garde.

      « Voudrais-tu, avant cela, apprendre à te défendre, voire … à te battre ? »
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By Zeph Mathuin
#28569
La fierté d'avoir à priori satisfait son maître était intense chez l'apprentie. Rendez-vous compte, un simple sourire d'approbation était la chose la plus gentille qu'elle avait pu recevoir en près de 8 ans, c'est dire à quel point ça n'avait pas été la joie depuis un sacré bout de temps....

Je ne suis pas totalement sûre de comprendre, si Seigneur Krayt est notre guide, c'est lui qui fixe les objectifs à atteindre pour l'ensemble de... De quoi? L'Ordre? La secte? Le culte? Je ne sais pas trop. Que veut-il que nous fassions? A quoi ressemble-t-il?

Curiosité manifestement dangereuse que celle-là. Elle avait beau apprécier Ranath et ses manières, de même qu'elle n'aimait pas Korriban, elle était mal à l'aise de manière latente lorsqu'elle était en sa présence, du coup elle n'osait pas imaginer le genre d'homme que pouvait être Krayt.

Dans son esprit se créait l'image d'un homme grand et fort, avec le visage d'un tueur impitoyable et capable de tuer d'un simple clin d’œil qui il voulait. On lui pardonnera ce manque d'imagination manifeste, les seuls exemples qu'elle a pu connaître ayant été du genre à vous éventrer sur un coup de tête.

En revanche, la proposition de sortir dans la vallée avec la Sith et celle d'apprendre à se battre, voilà qui excitait l'enthousiasme de la jeune femme. Faire léviter des objets c'est bien beau, mais alors pouvoir blesser voire tuer tout ceux qui voudraient lui barrer la route, alors là, c'était inespéré et plus que bienvenue!


Me battre? Bien sûr que ça m'intéresse! Comment les Sith se battent-ils justement? Comme les Jedi? Avec ces armes étranges que j'ai vu en rêve? Les poignées dont s'échappent de vives lumières rouges semblant pouvoir découper tout ce qui existe? Ou c'est avec la Force? Existe-t-il une limite au pouvoir que la Force peut procurer aux Sith?

Tandis qu'elle parlait avec enthousiasme, elle songeait déjà à toutes les possibilités qu'impliquait l'apprentissage des arts de combat Sith. Elle pourrait sortir de l'académie, elle pourrait se balader librement parmi les étoiles, aller ou elle voudrait, faire ce qu'elle voudrait et aussi... Elle pourrait retrouver ces pirates et les mettre à mort.

De nouveau, la colère l'emplit en songeant à ces ordures. La pire des douleurs qu'elle leur infligerait ne serait jamais comparable à celle qu'elle avait subi mais elle s'y abandonnerait avec joie. Elle serra les poings, ne parvenant que difficilement à réprouver cette rage qui menaçait d'exploser. Un jour, ils paieraient, tous, pour leurs actes. Puisque les Jedi n'avaient pas été là pour défendre la justice, elle se débrouillerait pour l'obtenir par elle-même et tant pis si conséquences il y aurait.


Je suis prête Maître. Je veux apprendre à me battre.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#28646
    Y avait-il une phrase prononcée par Sabina, une seule, qui ne finissait pas par un point d’interrogation ? Ranath ne savait plus si elle devait rire ou se fâcher.

      « Notre ordre suit les instructions et les conseils du Seigneur Krayt pour prospérer. Nous sommes toujours en quête de savoir pour mieux comprendre et mieux appréhender la Force. Nous sommes avant tout des serviteurs de la Force, et Darth Krayt est le plus à même d’interpréter ses volontés. Tu le rencontreras. »

    C’était certain, Ranath présenterait prochainement son apprentie au Seigneur Noir. Il était indispensable que Krayt supervise l’apprentissage de la jeune novice et dispense ses conseils à la Mirialan pour la nouvelle tâche qui lui était attribuée.

    L’attention de Sabina sauta soudain sur les propos de son maître : le combat. Apprendre à se battre.

      « Il n’y a pas de limite au pouvoir, Sabina. Mais le prix à payer pour atteindre les sommets est parfois bien trop cher à payer. Ton premier investissement sera ta concentration, et ton calme. Tu vas devoir te montrer rigoureuse, et je serai très stricte avec toi pendant les entrainements physiques. »

    Elle marqua une pause, le temps de se tourner à nouveau vers l’apprentie. Elle détacha son sabre de sa ceinture et en montra la poignée à Sabina. L’arme était sobre et ses rayures disparates étaient les témoins de ses longues années de service. Malgré tout, l’objet était maintenu en parfait été et d’une propreté impeccable.

      « Un sabre laser. C’est un objet très personnel, symbole de notre don. C’est bien plus qu’une arme. »

    Les doigts de la Mirialan se refermèrent sur la poignée métallique. Ranath recula d’un pas et la lame améthyste jaillit avec un vrombissement qui lui était propre.

      « Hélas, Sabina, le maniement du sabre requiert un certain niveau d’entrainement et de maitrise de la Force. Tu devras donc commencer par un entrainement physique acharné, pendant lequel je t’apprendrai les bases du combat au sabre … avec un bâton. J’en suis désolée … Je suis persuadée, vu ta motivation, que tu seras très vite capable de manier le sabre. »

    Elle laissa l’apprentie admirer un instant l’éclat de la lame, puis rengaina son arme.

      « Au combat physique tu pourras allier des pouvoirs pour te donner l’avantage au cours de l’affrontement. Mais nous allons procéder par étapes et tester rapidement tes capacités. »

    Ranath fit signe à la Pantoran de la suivre. Elle la conduisit dans une salle d’entrainement plus vaste, et mieux équipée.

      « À partir d’aujourd’hui, tu t’entraineras en même temps que moi, chaque matin. »

    Pour le reste de la matinée, la Mirialan s’appliqua à montrer à son apprentie les différentes étapes de l’entrainement. À commencer par un échauffement relativement basique composé d’étirements, d’exercices d’endurance, d’exercices de puissance, et enfin des coups de pieds et coups de poings simples à réaliser. Ranath expliquait comment se positionner, comment frapper, où viser. Elle donnait à Sabina tout le loisir d’appliquer les coups et les prises qu’elle apprenait chaque jour. Les répétitions étaient nombreuses et les courbatures assailliraient rapidement la novice.

    Cette routine dura une dizaine de jours. La gamine progressait mais ce n’était pas suffisant. Beaucoup d’automatismes n’étaient pas encore en place. Cependant, au vu de la rigueur de la Pantoran, Ranath décida de récompenser son effort, un beau matin, en lui tendant un sabre en bois.

    Toutes deux inoffensivement armées, côte à côte, elles répétaient des mouvements simples. Sabina apprenait à se mettre en garde, à se déplacer arme à la main, et à trancher au niveau des jambes, des épaules et de la tête. Ranath, toujours, donnait l’exemple et corrigeait.
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