L'Astre Tyran

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Korriban est une planète désertique froide. Il s'agit d'un monde sanctuaire pour les Siths car il abrite les tombeaux de nombreux seigneurs Siths légendaires. Les profondeurs de Korriban recèlent d'incroyables et obscurs pouvoirs, et pour cette raison l'Ordre Jedi émit en son temps une interdiction formelle de s'y rendre à l'encontre de ses membres.
Contrôle : Côté Obscur
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Là où le soleil assèche de son doigt glacé. Il n'y avait, en fait, qu'un seul lieu qui aurait put convenir. La douce Korriban. J'avais toujours souhaité visiter ce lieu antique aux légendes si complètes. Le cockpit, dégarni de siège, offrait depuis quelques jours un lieu paisible de méditation, où je me laissais aller dans les courants les plus reculés des Limbes, à tenter de capter quelque chose. Un signe, un appel, une demande. Dans les phases d'émergence, quand le tableau bippait et demandait une nouvelle trajectoire hyperspatiale, ou quand sonnait le rituel de purification, je plongeais mon esprit dans ma besace et brandissais le livre que j'avais emmené avec moi.

Je devais l'avouer, je péchais par curiosité. Quelqu'un était passé avant moi, et je semblais revivre son expérience, mot pour mot. Je tâchais de ne jamais aller trop loin ni de sauter les chapitres, pour avoir l'impression de suivre l'aventure au rythme de mon prédécesseur.

"D'une énigme à l'autre, j'étais bringuebalé aux quatre coins d'une Galaxie qui me tendait les bras. Mes destinations concernaient avant tout les anciennes places fortes des Sith, supposés contenir des savoirs millénaires propices au Côté Obscur. Je me demande parfois qui je suis face à Lui, mais aussi face aux autres. Suis-je un illuminé ? Un sage incompris ? Les voix sont-elles réelles ou sont-elles des échos intérieurs, signe d'une folie latente ?"

Le personnage semblait tourmenté, et son esprit dilué entre des questionnements abjects. Qui était-il et que cherchait-il à la fin ? Poser ces question était d'un grand ridicule. Les réponses n'importaient en rien. Je fermais le livre et le laissais retomber doucement dans ma besace entreouverte. Je respirais un grand coup, et me préparait à replonger dans mon état létargique. Une folie latente... Je ne voyais pas en quoi purifier sa chair avait une quelconque relation avec la folie.




Le voyage dura un certain temps, que je n'aurais su quantifier. Mais les réserves de carburant semblaient au plus faible. Pas le temps de faire un détour, hélas. Il faudrait, le temps venu, que j'abandonne le vaisseau et que je trouve un moyen de repartir de Korriban. Je ne m'en faisais pas néanmoins. Je n'avais guère d'attachement pour les objets, aussi abandonner ce vaisseau n'était pas une tare. Les pillards auraient tout loisir de piller ce qu'il en resterait. Je n'aurais qu'à me faufiler dans leur propre embarcation et m'en servir de taxi.

La planète entrait dans sa phase crépusculaire, et le vaisseau filait droit vers une plaine dégagée, en surplomb d'un ravin escarpé qui laissait passer un troupeau d'animaux dont je ne connaissais ni l'allure ni le nom. Le vaisseau se posa lourdement sur le sol, des trainées de fumée noire s'échappant par intermitence des réacteurs, le tout glissant comme un fer à repasser jeté du premier étage d'un immeuble d'habitations. Mon esprit ne se laissa pas distraire et je restais serein. Je sentis néanmoins à l'impact mes dents claquer brusquement, coupant un petit bout de langue au passage. La douleur n'était pas vive, mais le sang coulait vite par cette organe. Je crachais le morceau de chair vite précédé d'un petit filet de sang sur les commandes qui mourraient petit à petit, prit ma besace, avalait les lampées cuivrées qui s'accumulaient dans ma bouche et prit le chemin vers une pyramide lointaine, au sommet de laquelle brillait un éclat rouge luminescent. Le chemin serait long, une semaine à pied, mais j'y arriverais vite et bien.




Ce qui me frappa en premier, ce fut la température. J'aurais pensé suffoquer de chaleur, et je m'étais surpris à rabattre ma tunique pour éviter les morsures du froid. Les apparences étaient trompeuses, j'aurais juré que Korriban fut un désert chaud comme elle le laissait supposer. M'était avis que c'était un jour le cas. Mais cet endroit avait connu son lot de massacres, et les esprits emprisonnées devaient avoir littéralement refroidi l'atmosphère. J'étais conscient que sous mes pas s'entassaient des millions de cadavres d'utilisateurs de la Force Obscure, autant d'imposteurs et de porteurs de noms de blasphème... Mais leur puissance latente demeurait, et rendait le trajet extrêmement dangereux.

A certains moments, je sentis se tendre vers moi des mains funestes, désireuses de mes pas et de mon aura mortelle. Les esprits tourmentés et prisonniers de ces plaines sans vie, où ne poussait pas une seule plante sauvage, ne manifestaient qu'une chose : pouvoir à nouveau fouler le sol de leur pas avide d'aventure et de domination.

J'allais m'arrêter sous une arche de pierre pour méditer quelques temps quand je l'entendis arriver, derrière moi.
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ImageTapi derrière mon dos, perché sur un rocher pointu terre de sienne, ses deux yeux perçants braqués sur moi, comme deux fentes de magma, il se tenait, grognant doucement, immobile, en chien de faïence. Sa musculature puissante roulait sous sa peau à l'aspect écorché, ses canines lustrées prenaient la teinte rouge de l'horizon qui se reflétait dans ce miroir des vanités, dernier lieu d'apparence pour des victimes en sursis.

        « Bonjour, ami des plaines... »

Un grognement plus sourd cette fois... il montre ses crocs, les babines retroussées, la salive qui s'écoule en minces filets sur le sol craquelé... Je levais ma main en signe d'appaisement et reprit d'une voix douce.

        « Tu es un Tuk'Ata, n'est-ce pas ? Un chien gardien des tombeaux. »

De grognement à peine audible, je le voyais maintenant grogner sourdement. Puis, un aboiement, bref. Un autre, suivi d'un confrère rapide. Puis une autre série de trois aboiements. La gueule était maintenant figée, entreouverte, et la bête avançait vers moi, doucement, très doucement... trop doucement. Je reculais doucement, les mains en évidence, et perçut alors un bruit dans mon dos. Un autre, plus petit, mais sembant plus agile, commençait à contourner un des pieds de l'arche naturelle sous laquelle j'espérais trouver la quiétude. De l'autre côté de ce pied sorti un troisième chien, aussi petit que le précédent. Puis, venant d'un peu partout à la fois, ils m'encerclèrent, et je me trouvais seul face à six chiens infernaux.

Leur présence m'avait été cachée jusqu'au bout, soit par volonté de m'aveugler, soit par leur talent de prédation. Les deux ne s'excluaient pas mutuellement, mais l'un comme l'autre ne me laissait plus le choix. Me laisser emporter par des chiens n'était pas dans mes intentions, ni immédiates, ni futures. Aussi, je laissais tomber l'idée de négocier avec ces créatures de semi-intellect, et tirait mon fouet de ma besace. En, alors que je fis tourner en cercle parfait les longues lanières de cuir clouté, je pris une voie qui ne semblait pas venir de mon ventre, mais de la Terre elle-même, ses notes roulant sur les plaines comme un torrent de pierres chaudes, une voie portée par un pouvoir qui, une fois encore, m'était conféré par don généreux.

        « Arrière, chiens des enfers ! Vous devrez porter sur vous les traces de votre humiliation, si vous approchez encore ! »

De mon fouet, je fis claquer les morceaux de chair d'une tête d'un des chiens, faisant sonner le tonnerre à bout pourtant, ouvrant une fissure large et béante d'où s'écoula un étrange liquide vital, tirant un jappement implorant de la bête effarouchée.

Le mâle alpha, car il ne s'agissait que de cela, stoppa ses menaces et fit un pas en arrière. Mes lanières se dressèrent chacun à une pointe d'un cercle défensif assassin que je laissais virevolter autour de mon corps concentré.

        « Abandonnes-tu, animal ? N'es-tu pas plus hardi de ton audace stupide ? Viens-çà réclamer ton dû, charognard... Viens mordre ma chair, si tu ne crains pas de rendre la tienne ! »

Nous restâmes là, tout deux, à s'observer. Les autres chiens s'étaient figés, le blessé ayant battu en retraite pour lécher ses plaies. Tout était maintenant question de volonté... A eux tous, ils savaient qu'ils pouvaient m'avoir. Mais ils savaient qu'au moins deux d'entre eux y passeraient.

Et aucun ne voulait prendre le risque d'être la victime.

La meute s'en retourna et disparut au loin, vers des amas rocheux qui devaient servir de terrier et de zone d'observation. Je restais conscient d'être sur leur territoire de chasse, et à portée de vue. Mais la menace que je représentais s'ancrait en eux à présent.

        « Bien. »

Je me mettais en tailleur et me plongeait dans un état méditatif second. Je devais, pour le bien de ma mission, rester en vie le plus longtemps possible.
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La méditation, étrangemment, ne fut pas troublée. Je sentais pointés sur moi une centaine de regards envieux, que ce fût de ma chair, de mes os, de mes tendons ou de mes effets. Ce dernier point me parut le plus étrange, mais j'avais fini par apercevoir distraitement, entre les corps figés des cadavres de pierres, des silhouettes qui n'évoquaient guère l'animal de naissance, mais l'animal d'adoption : non des choses nées à l'état de bête, mais d'anciens humanoïdes que la folie de cet endroit avait porté aux âmes de ceux qui, maintenant, s'identifiaient à des créatures sauvages en quête d'oripeaux quelconque pour se vêtir futilement. J'interrompais une introspection presque totale quand j'eux entendu un pas sur ma gauche. La chose semblait avoir porté autrefois l'identité d'un homme, mais il était maintenant peau tendue posée une collection d'os apparents, plus encore que les miens ne furent jamais, ses yeux hagards rendus fous et jaunes par la paranoïa perpétuelle, ses jambes arquées comme un chevreau démoniaque, ses bras portant ses avant-bras saillants qui ne suivaient plus le fil naturel des clavicules qui, un jour, étaient sûrement droite.

L'être m'évoquait un genre de comédien jouant les habitants des cavernes des âges primitifs, vêtu d'un pagne qui marquait son insensibilité au froid mordant des lieux hantés. Alors que je me tournais de pleins yeux vers son visage creusé par la faim et la soif, il était presque à même de chaparder d'une main leste mon sac et les affaires qu'il contenait. En me voyant bouger, il avait poussé une série de borborygmes gutturaux en s'éloignant à petits sauts, telle une bête blessée et limitée dans sa réflexion... Ce spectacle avait quelque chose d'indécent... et de profondément dégoûtant. Je rattrapais vite la chose qui ne s'enfuya pas assez vite, la tirait par les quelques poils qui servaient de cheveux, des choses grasses et cassantes, alors qu'il continuait à pousser ses petits cris d'enfant sauvage.

        « Puante créature... tu étais autrefois un Orgueil pour les tiens, et maintenant, te voilà réduit à l'état de mendiant des terres désolées... Est-ce ainsi que tes géniteurs t'ont imaginé ? Est-ce ainsi que le Côté Obscur te gratifie de tes actions passées ? Ton âme doit être bien ignoble pour oser porter pareil légat... »

Je tendais de ma main gauche deux doigts pointés vers les cieux rouges, fermant les yeux, et me laissant imprégner de l'instant.

        « Par Sa grâce, Sa miséricorde et Sa bonté éternelle, je te délivre de ton existence misérable... »

Et, de ma profonde miséricorde, je lui crevais les deux yeux.




Une sorte de créature analogue en avait profité pour étaler mes effets sur le sable où j'étais, quelques instants plus tôt, assis en tailleur. Courbé sur mon sac qu'il fouillait sans ménagement, projetant dans tous les sens mes maigres possessions terrestres. J'arrivais en tapinois derrière lui, et lui brisait le cou d'un claquement sec. La bête roula sur le côté, et je ne daignais la pousser du pied que pour établir mon espace personnel.

Puis, alors que gémissait encore douloureusement celui qui jamais plus ne verrait quelconque lumière, je songeais à donner le cadavre exquis en pâture aux chiens des plaines qui patientaient plus loin. Je pris la chose inerte dans mes bras, la portait sur une cinquantaine de mètres, et la jetait à terre. Il ne fallut pas deux minutes pour que tous soit dessus, à lui arracher quelques pièces de viande fraîche, une lueur de gratitude brillant dans les plus ouverts d'entre eux. Je rassemblais mon barda dans ma besace, les époussetant un par un, et me remettait en position. Inspirer, expirer... En deux bouffées d'air vicié, j'étais reparti dans une terre de songes et de grand vide sans limite, libre d'y laisser couler mes pensées, les plus intimes et les plus secrètes, au milieu des futiles et des questionnements divers.

Et, oubliant la faim et la soif, je me laissais pénétrer par Son essence suprême. Je souriais distraitement de mon corps et de mon esprit. Je savais qu'Il ne m'abandonnerait pas. Pas encore.




Le temps devenait une notion pleine de relativité ici. Le soleil ne brillait jamais vraiment, même à son zénith, et les plaines terre de sienne n'étaient jamais vraiment promptes à offrir une vue suffisante aux voyageurs égarés. Je m'apprêtais à reprendre ma route quand il apparut devant moi.
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"Il" faisait référence à un humanoïde des plus singuliers, pas par son apparence somme toute fort semblable à celle d'une majorité des humains et presque-humains, mais de par ce qu'il représentait. Car "Il" était un Sith de sang pur, appartenant à une race prétendument éteinte de conquérants, de tueurs et de serviteurs du Côté Obscur.

Le Sith était arrivé de nulle part, approchant en silence et lentement la silhouette encapuchonnée qui était descendue sur la planète-mère Korriban pour en souiller l'essence. Ô combien était répugnante la présence de cette chose sur le sanctuaire le plus révéré de ceux qui avaient dompté le Côté Obscur pour servir leurs sombres desseins. L'hérésie que constituait la chose en face du Sith ne devait pas continuer à vivre si l'on voulait conserver l'héritage des Sith.

Et pourtant... L'ombre comprit que le Sith n'était pas fait de chair et de sang mais n'était qu'un lointain souvenir revivant un événement du passé en ce lieu précis des plaines glacées ou il était. Car s'il avait vraiment voulu l'attaquer, le fantôme l'aurait fait bien plus tôt avant que sa présence ne fût perçue. La vision se poursuivit alors et le passé fut révélé.


    Le Sith tenait une épée forgée dans un métal inconnu à deux mains et la brandissait rageusement à l'attention de l'Ombre qui était debout devant lui. L'Ombre tenait un sabre laser rouge dans sa main droite, portant une lourde bure sombre, ses cheveux courant librement sur ses épaules. Le Sith parlait dans une langue primitive et incompréhensible, ne cessant de brandir le poing d'un air menaçant en direction de l'Ombre.

    Finalement, il tenta de se jeter sur elle pour l'embrocher mais elle para avec désinvolture le coup avant de plonger avec mépris son sabre à travers la gorge de son adversaire. Riant bruyamment et ouvertement, elle le décapita, savourant la mort douloureuse qu'elle avait causé. Puis elle se retourna en entendant d'autres bruits de pas et vit la vingtaine de ses frères et sœurs arrivés avec elle sur ce monde.

    Elle ressentait un sentiment de triomphe. Les Jedi avaient commis une grave erreur en ne les tuant pas. Ici, ils pouvaient augmenter leur pouvoir afin de prendre leur revanche. Ils pourraient devenir bien plus que ce qu'ils avaient été.

La vision prit fin, et ne restait que l'Ombre, seul parmi les plaines sans fin et dénuées de toute vie, avec le résultat de sa vision et des interrogations en tête.
#28607
Le visage qu'il portait n'avait rien d'habituel. La créature, si familière et singulière à la fois, avait une sorte un sombre majestée dans son port et ses expressions. De fines tentacules, comme une barbichette taillée, pendaient à son menton, ses yeux emplis de malice et de haine sourde dardaient sur moi une envie de mort évidente. Je reculais d'un pas, non de crainte, mais dans l'idée d'établir mes options... Sans arme, je ne pouvais guère prétendre à une quelconque défense. Je n'avais, de plus, aucune expérience des armes.

Je le vis avancer vers moi, sa main porteuse d'une arme chargée de pouvoir, la lever et l'abattre en diagonale sur ma figure...

Un grand éclat perça les nuages, et il me fallut un instant pour enregistrer ce que je venais de faire. Je venais de lever mon sabre laser, et avait intercepté la lame adverse. D'un coup brusque, je l'expédiais plus loin, où son grognement animal fut perçu de tous. Mes frères, mes soeurs, et certains autres autochtones venus assster à la scène. Le sable de Korriban, un instant brun foncé et froid, était devenu rouge vif, sous un soleil assassin, et une température plus élevée. A mon avant-bras trônait un brassard de fer ouvragé, et je remarquais avec horreur que je tenais mon arme de ma main droite.

Et sans crier gare, je parlâs d'une voix qui n'était pas la mienne.

        « A genoux et prosterne-toi ! Je ne suis point le serviteur, ni l'adversaire. Je suis le maître, et tu me traitera désormais comme tel ! »

Cette arrogance, je la sentais jusque dans les pores de ma peau d'emprunt.

        « Nu valia nenx haji negu zo anenirja !! »

Je me sentis sourire, dévoilant une rangée de dents impeccables et jaunies de pouvoir saturé.

        « Ainsi en as-tu décidé... »

La bête intelligente fondit sur moi, avant que je ne fasse l'impossible. Du sabre tendu, je glissais d'un moulinet ma lame derrière la sienne, l'envoyait valdinguer, pliais le coude et vint plonger ma lame dans sa gorge à nue.

Un estoc de maître.

Dans un éclat de rire qui aurait pu nous appartenir à tout deux, je vis la masse adverse s'effondrer, le cou percé et le sang s'échappant à grand peine de la plaie cautérisée.

L'horizon se fit brûlant, le ciel, d'un rouge translucide devint blanc, mes yeux se fermèrent sous une telle agression... et je tombais à la renverse. Etalé de tout mon long, j'observais de nouveau le ciel étoilé de Korriban, son sable marron, sa froideur maladive. Je me levais, époussetait ma bure, et songeait un peu à tout ceci. Etait-ce une vision ? Si oui, de quoi ? Du passé ? Du futur ?

Je me mettais à genoux, et lentement, m'étendait à plat ventre sur le sol de sable et de graviers, tête tournée, oreille pointée vers les entrailles du monde. Je fermais les yeux, inspirais... expirais, et me laissais transporter.

        « Je vous entends... »

Des hurlements. Des cris. Des coups de fouet qui claquent. Des populations entières au travail sous un cagnard criminel. Défilant comme des petites fourmis, dans leur petite ruche avec leur petite reine.

Et des individus... porteurs de titres faux et insultants, mais d'où rayonnaient un savoir tiré de force à la Nature même. Des perversions rendues possibles par le Côté Obscur trônaient à leur côté...

        « Qui êtes-vous... »

Mais surtout...

Pourquoi m'être apparus, à moi ?




Je continuais le trajet de nuit. Je vis l'aube se lever, et toujours ce désert sans fin qui s'étendait. Avec étrangeté, je sentais aussi dans mon dos la présence des chiens blessés, qui me suivaient à distance respectable, invisibles de mes yeux, mais visibles de mon esprit. Attendaient-ils mon sommeil ? Voulaient-ils en apprendre plus sur moi ?

M'espionnaient-ils ?

Le soleil était à son zénith quand j'aperçus au loin une variation dans ce paysage grotesquement vide.

Une arche de pierre brisée. Et, au loin, un sommet en pointe, sans fantaisie.

Le haut d'une pyramide...
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La pyramide était sise au milieu d'une vallée, entourée de part et d'autres d'imposantes statues représentant des silhouettes encapuchonnées tenant pointe vers le bas des lames. Partout autour régnait le désert, tout-puissant et sans fin.

Les vents glacés et implacables frappaient la carcasse en mouvement, comme dans une tentative d'éparpiller ses os et ses membres par la seule force de leur souffle. Les Tuk'atas rôdaient en meutes entières, surveillant l'intrus de leurs yeux animaux, grognant leur hargne tandis que l'alpha les tenait pour l'heure à distance.

Une prodigieuse énergie obscure suintait de la pyramide, enveloppant l'intrus et le baignant dans ses terribles caresses, murmures d'un pouvoir et d'une damnation sans nom. Le pouvoir l'appelait à lui, pour l'aider ou pour le perdre? Impossible à dire.

A l'entrée de la pyramide, un portail haut de plusieurs mètres était clos et nulle serrure n'était visible. Des inscriptions runiques inconnues étaient gravées sur les 2 statues sises de part et d'autre à l'entrée. Les statues étaient de taille humaine contrairement à leurs homologues. L'une tenait dans ses mains un bassin vide en or tandis que l'autre tenait un poignard, probablement vieux de plusieurs millénaires mais pas le moins du monde rouillé.

Alors une nouvelle vision s'imposa à l'Ombre qui sentit le sol céder sous lui tandis qu'il tombait dans une chute semblant sans fin.


    Elle se tenait devant l'entrée, ses prêtres derrière elle et ses guerriers Massassi tenant sous leur vigilance les groupes d'esclaves. Cela faisait des mois qu'elle rêvait de cette incursion dans les tombeaux anciens de ce monde. Pall avait tout d'abord refusé de l'y autoriser de crainte que cela ne déclenche une révolte parmi la caste des prêtres mais elle avait été intraitable.

    Le pouvoir allait à ceux assez forts pour le revendiquer. Ceux qui peuplaient ces tombeaux étaient faibles sinon ils auraient accédé à la vie éternelle. Puisqu'ils étaient faibles, elle n'était nullement tenue de respecter leur dernier lieu de repos. Elle prendrait ce qu'elle voudrait et peu lui importerait le courroux des morts.

    Essayant de comprendre les runes gravées, elle fronça les sourcils. La langue primitive des Sith ne lui était pas encore totalement familière malgré ses efforts, aussi demanda-t-elle à l'un des prêtres de lui traduire cela. La réponse lui fit hausser un sourcil d'un air hautain avant qu'un sourire mauvais ne se forme sur son visage blafard.

    Amenez-le.

    L'un des esclaves fut mené de force, enchaîné, traîné jusqu'aux pieds de l'Ombre qui l'attendait près d'une des statues. Elle tira l'esclave par les cheveux et tendit sa gorge à nu au-dessus du bassin, le poignard pris sur la statue dans son autre main et elle lui ouvrit la gorge d'une incision nette et profonde, le sang coulant à flots et remplissant le bassin.

    Les runes avaient été on ne peut plus claires: Seul celui qui paiera du sang de sa vie saura ouvrir les portes du tombeau.

    Le portail s'ouvrit alors lentement, ses grandes portes grinçant tandis qu'elles s'écartaient. L'intérieur du tombeau était sombre et peu accueillant au regard. Elle fit signe à ses guerriers d'envoyer les esclaves passer les premiers. Lentement, le groupe de ses serviteurs et elle-même entrèrent un par un, les portes se refermant sur elle tel la gueule vorace d'un animal affamé.

La vision prit fin, laissant l'Ombre dans la compréhension de ce qui devait être fait pour continuer son chemin. Un regard sur le portail et il les entendit alors. Des murmures dans le noir, partout autour de lui, qui ne cessaient jamais, unis en un concert de conspirations tissées autour de sa chair.
#28783
La fausse majestée des lieux inspira un rejet artistique à ma vision. L'on disait souvent qu'il y avait une façon objective et subjective de traiter les choses, et que l'art était le plus digne bouc émissaire de la subjectivité. Pouvait-on critiquer objectivement une oeuvre, sachant qu'elle n'inspirait à la base que des émotions, et n'avait pas pour dessein d'être comprise ? Oh on pouvait juger objectivement les matériaux, le coup de maillet, la finition... trouver un travail de titan dans une statue que l'on détestait.

Je trouvais dans ces silhouettes millénaires à peine éreintées par le temps et l'espace un coup de maillet expert et attentionné, un sens du détail grandiose et porteur d'une envie d'impressionner le tiers monde plutôt que d'emporter les âmes des nantis auto-proclamés experts d'un domaine qui ne souffrait aucune expertise objective.

Mais leur présence même me donnait envie de siffler entre mes dents, comme un public averti l'aurait fait à l'apparition de l'antagoniste à un spectacle de pantomime. Ces colonnes de misère symbolisaient le passé glorificateur de figures illégitimes, pleines de leur flagorneries mutuelles et de leurs complots futiles en quête d'un pouvoir illusoire qui se comptait en nombre de têtes corvéables à merci, et par le nombre d'ares sur lesquels s'étendaient des domaines tape-à-l'oeil qui se furent tombés en poussière après un siècle, ouvert aux quatre vents et oubliés de tous, même de leurs ancêtres survivants. Un haut ridicule que je ne parvenais à comprendre malgré mes tentatives.

J'acquérais ma suffisance en Le servant, envers et contre tout, et en échange Il me nourrissait, m'empêchait de mourir de la faim, de la soif, de quoi que ce soit. Il me maintenait en vie et je me complaisais de cet échange de bons procédés. Pourquoi chercher à se vêtir d'atours de la plus fine des soies ? Ma bure suffisait amplement. Pourquoi convoiter la terre de son voisin ? Le Côté Obscur donnait assez pour ne pas avoir besoin de cultiver ses champs. Pourquoi convoiter la femme de son voisin ? Les émotions étaient un mensonge.

Le Code Sith était un mensonge. Les émotions n'apportaient que malheur et terminaisons à chaque projet. Quand j'avais porté mes yeux sur la lecture des différents codes répandus de par la Galaxie, je m'étais surpris à trouver plus de vérités dans le Code Jedi que le Code Sith. Ce dernier annonçait que tout, à part les émotions, n'était que mensonge. Les Jedi, dans leur froufrouterie et leurs bonnes intentions nauséabondes, prétendaient au moins - à raison - que tout n'était qu'ordre, pour peu qu'on sache faire le vide en nous. La chose était louable. Et leur conclusion restait sans équivoque.

Il n'y a pas de Mort, il n'y a que la Force.

Un trait d'esprit digne des grands maîtres de l'abnégation.

Je souriais à ma propre réflexion à mesure que la pyramide grossissait. Je me trouvais paradoxalement plus proche du Jedi que du Sith. Etonnant. La vie réservait souvent ce genre de petites surprises qui avaient vécues là, à nos côtés, sans qu'on eût pensé à la regarder avant un moment clef. Mais les Sith, dans leurs draps d'idôlatrerie éhontée, étaient seuls à pouvoir m'offrir un savoir suffisant pour avancer dans mes projets. De grands projets pour de grandes choses à accomplir.

A peine eûx-je posé le pied sur un dalle de pierre sableuse que celle-ci se déroba sous mes pieds. Je tombais alors, sans bruit, vers un espace plus lointain, au même endroit, le soleil de nouveau vif, les statues absentes dans leur état présent, encore en train d'être taillés par des êtres difformes et ridicules, petites choses répugnantes s'égayant douloureusement sous un cagnard tueur.

A mes pieds se traîna une de ces choses, qui semblait cumuler la fonction d'esclave et de souffre-douleur, comme un rat grossi par enchantement, affublé d'une pagne vieilli et d'une trousse d'outils rudimentaires. D'un coup sec, sa gorge laissa s'écouler un flux saturé de crasse, d'un rouge noireâtre aux particules fines, remplissant un bassin, qui se vida par une évaporation spectrale rougie, imprimant l'éclat d'un visage satisfait, gratifiant celui qui d'un geste avait donné vie et mort d'un passage vers une antre enfouie.

Jusqu'à ce que le sol se dérobe de nouveau, et que je revienne à ma position. Le Côté Obscur paraissait trop généreux. Il donnait, mais toujours avec parcimonie. Soit Il me laissait revêtir une grande importance en cet instant, soit les visions m'étaient envoyées par un tiers, potentiellement mal intentionné. Peut-être ma présence évoquait un désir de réincarnation d'un esprit troublé et ancien, soucieux de fouler à nouveau une terre ferme, après tant de siècles de frustration engendrée par la mortalité.

Mais avec Lui à mes côtés, je ne présageais pas de ses chances de survie s'il tentait de s'en prendre à moi.

Je fouillais des yeux l'endroit où trônait dans la vision ce bassin des sacrifices, petite coupelle de terre cuite polie aux stries évoquant les rangs stratifiés des roches superposées des bords de mer. Un bord brisé laissé voir le grain interne de l'objet, moulé il y avait tant d'années qu'on eu put se demander comment sa surface restait luisante. L'objet avait du être nourri de tant d'hectolitres de sang de tout bord qu'il en avait du être imprégné jusque dans ses atomes, maintenant chargés de souvenirs et de cris figés.

En l'absence de couteau sur moi, je m'en vis contraint d'user des moyens du bord pour offrir au Dieu Sanglant son tribut sempiternel. Je remontais ma manche droite, découvrait mon avant-bras pâle, aux os sayants et aux cicatrices blâfardes, mes doigts décharnés déployant une vigueur de jeune homme fringant, tandis que j'approchais ma main gauche gangrenée. Mes doigts, loin d'être normaux, n'étaient en revanche d'aucune utilité pour cette tâche particulière. Je plaçais mes doigts écartés devant mon visage, et entreprit de laisser le sort m'aider à accomplir mon dessein immédiat. Je sifflais une incantation dans l'Ancien Langage, une vieille ligne invocatrice perdue dans un ouvrage personnel sur lequel j'avais un jour mis la main...

        « Isauga ir satyi nun, vi j'us buti nuyak xarnait ir detale iv nun. »

Sous mes yeux, d'ongles cornés, les doigts s'effilèrent et devinrent raides comme des clous de titane, des appendices pointus et tranchants comme des griffes de gargouille poussant sur plusieurs centimètres, extensions fatales d'un corps brisé qui ne manquait néanmoins pas de ressource.

J'offrais alors mon bras droit à la coupelle et rejetait ma tête en arrière, m'adressant aux cieux et à ses locataires haineux...

        « Le sang s'abat sur le réceptacle divin, comme la pluie tombe en rafales sur la Terre craquelée... Par ce don précieux, je prends acte des besoins des Dieux de Haine de cette vallée... Et demande humblement passage en leurs terres. »

Et d'un coup sec, sans douleur, j'entaillais dans le sens des veines mon avant-bras, du poignet au coude, et laissait la vie s'écouler de moi, jusqu'à ce que les propriétaires jaloux daignent m'ouvrir leur temple du savoir interdit...


Modifié en dernier par L'Ombre le mer. 12 juil. 2017 23:00, modifié 1 fois.
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Le sacrifice fut offert, le tribut payé, la faim provisoirement satisfaite. Le portail millénaire s'ouvrit alors devant la silhouette qui venait profaner le tombeau d'un maître du Côté Obscur. L'entrée, bien que maintenant ouverte, était entièrement sombre et ne laissait aucune lumière du soleil de Korriban percer le voile qu'elle représentait. De la même manière que le tombeau avait avalé la sinistre procession aperçue plus tôt, elle avala l'Ombre, le laissant dans les ténèbres.

L'intérieur du tombeau était froid, vide et silencieux comme la mort. Rien ne venait troubler le silence total qui régnait en ces lieux, nul insecte ni charognard ne vivait ici, car plus encore qu'au-dehors, l'intérieur du tombeau était saturé de la puissance du Côté Obscur, à tel point que même l'intrus aurait pu se sentir étranglé par la pression qu'il faisait peser sur lui.

Des statues grandes et majestueuses aux visages cachés sous une bure se dressaient de part et d'autre du hall d'entrée, portant leur jugement sur tout visiteur qui osait pénétrer en ces lieux. L'air était lourd et suffocant et une menace diffuse mais subtile planait. Nul n'était moins en sécurité ailleurs dans cette galaxie que sur Korriban, et pire encore étaient ses tombeaux.

Au fur et à mesure que l'Ombre progressait parmi le labyrinthe des tunnels et pièces sans fin, les torches accrochées aux murs s'allumaient sur son passage, marquant la présence d'un intrus dans le tombeau. C'est là, au cœur de ce dernier, que l'occupant s'agitait dans l'attente de la visite du profanateur.


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Un cri résonna finalement, semblant provenir de partout à la fois. Le grognement animal des gardiens du sépulcre, des Tuk'atas voués à dévorer tout intrus, à protéger les secrets du Maître reposant ici. Ils étaient 3, observant tout d'abord dans les ténèbres la silhouette qui avançait sans relâche. Chacun d'eux ressentait les instructions murmurées silencieusement par la conscience endormie.

Alors ils surgirent des ombres et se mirent à tourner autour de l'Ombre, en un geste de défi et de menace parfaitement claire. Des siècles durant ils avaient veillé sans avoir à se nourrir car nul n'avait pu entrer dans le tombeau. Grande était leur faim, en particulier envers la chose qui exsudait de pouvoir sombre. Ils feraient un grand festin de l'Ombre et pourraient ainsi continuer leur veille éternelle.

Grondant, l'un des chiens se jeta sur l'Ombre et parvint à le renverser à terre. Alors il ouvrit grand sa gueule démesurée, ses crocs tentant de dévorer le visage et le crâne en une seule bouchée. Les 2 autres Tuk'atas reniflaient bruyamment, laissant faire l'alpha et observant, attendant patiemment que leur fut laissée l'occasion de se servir à leur tour.
#29009
Le sang séchait déjà en croûte sur mon avant-bras quand j'entendais la douce mélodie de la pierre qui frotte devant mes petits yeux fouineurs. La lourde passe de roche sableuse, épaisse de plusieurs mètres traça un sillon dans un sable entassé à ses portes en dunes implorantes, offrant une vue de dalles usées par le temps et les pas. Dans un couloir sombre, bercé de quelques halos de lumières apparents depuis le plafond, laissant choir des rais d'un soleil terne dans un ballet de poussière élégant sur un sol trop grandiose. Ce qui servait de hall d'entrée calquait l'idée d'un palais d'un seigneur de guerre sanglant et millénaire, des figures de lourdes menaces perchées sur des colonnades restreintes en taille, interdites de dépasser les augustes personnages qui les surmontaient.

Je caressais amoureusement la colonne d'une des premières que je dépassais, d'une main possessive. Aucune atmosphère ne saurait retenir cette main baladeuse. Elle venait de verser son sang, elle pouvait bien maintenant en récolter le maigre fruit. Sans patience aucune, et dans un accès étrange, je posais une oreille à plat, le tissu de ma capuche la couvrant de sa fine couche de coton élimé, et entreprenais d'écouter la sculpture tombale.

Mon instinct ne m'avait pas trompé. La pierre, contrairement à son impression de mortalité évidente, respirait. Elle dardait sur moi des yeux envieux et haineux, chargés de reproches et de colère secouée, comme si elle n'était pas vraiment heureuse de me voir. Mais que la raison de son trouble porté par la méchanceté absolue n'était pas spécialement dirigée contre moi. Mais contre ce que j'aurais du endurer.

Et pour cause.

Leur bruit me tira de ma conemplation auditive. Dans tout l'espace qui constituait le démarrage d'une convoitise impersonnelle, ordonnée d'ailleurs, je réussissais à être cerné par une bande de chiens des enfers. A ceci près que, des chiens sauvages chétifs que j'eux à affronter l'avant-veille, je voyais là un genre plus massif, moins étiré, la peau non de cet ocre camouflant mais d'un bleu azur de forte contraste. Le manque de lumière avait du porter un genre de chien à abandonner leur coloris au profit d'un pigment couleur de nuit.

A moins que ce ne fussent là des porteurs des gênes d'origine de l'espèce. Descendants ou ancêtres, il n'en demeurait pas moins que chacun se plaça aux pointes d'un triangle de chasse dont j'étais, bien malgré moi, un épicentre convoité.

        « Fol espoir, animaux oubliés. Je vous laisse pour ultimatum une unique injonction... Allez-vous en, et allez quérir une tombe de votre crû ! »

Mais sans crier gare, je me laissais rouler au sol, percuté par une masse avec laquelle je ne rivalisais que d'une centaine de kilos d'écart. Trop pour un être aussi frêle que j'étais.

Mais il restait à disposition une arme que la bête semblait ne pas calculer. Son équation basique achevée, je me laissais loisir de lui professorer un échec cuisant. Elle ouvrit large ses mâchoires...

Et je portais alors mes deux mains sur chacune de ses mandibules, déployant de nouveau une force que je me découvrais à chaque usage. Sa gueule bloquée, je m'accordais un sourire empli de vieille malice, et le luxe de flirter avec le destin un bref instant...

        « Un jugement mal posé, souvent, est la cause qui rend le chasseur chassé. »

L'erreur fatale de la bête fut de sous-estimer ma main griffue. l'incantation en se résorberait que dans quelques heures, dans une douleur atroce. Pour l'heure, j'avais encore un pouvoir de trancher dans le vif du sujet. Je dégageais mes mains et portait un coup latéral à sa gorge, toujours allongé sur le dos, ma bure frottant le sol sableux et prenant couleur de sable à mesure que je déportais la bête, se vidant de son essence vitale, me redressant d'un coup.

Alors debout, face à une bête qui peinait à se maintenir sur quatre pattes, je fis ce que je ne pouvais que faire.

Je n'accordais aucune merci.

Je plongeais mes griffes dans sa gorge, posait genou au sol... relevait ma tête, jetée en arrière, ma capuche glissant de la surface sans existence de mon visage, mes cheveux se déployant en arrière, afin d'annoncer aux Dieux Sanglants une incantation secondaire...

        « Jen'ari, sekleti dotacij nun tave gabunas kia qorit nuyak vuepa, is zo gerti iv nuyak laikas ai ragaâze esencija. »

Ma bouche alors s'ouvrit... Je sentis pousser deux appendices pointus, passant devant des canines assoiffées, mes yeux brillant d'un jaune doré, d'un éclat pur comme jamais... Je me laissais aller à un bref instant de jouissance qui me fit trembler l'échine...

Et, sans observer les deux compagnons d'une victime absoute de sa tâche sempiternelle, je plongeais mes crocs dans la gorge à vif de la bête. Le festin pouvait commencer.


#29017
Le pouvoir gorgea les veines de l'être encapuchonné qui faisait appel au Côté Obscur. Il fit de lui provisoirement une bête sauvage et assoiffée, capable de déchirer la chair de ses crocs et ses griffes. C'est ainsi que le Tuk'ata alpha eut à affronter un semblable qui, contrairement à lui, était rassasié de pouvoir et donc plus à même de se battre.

L'alpha ne peut donc pas empêcher la chose de le jeter à terre et de planter ses crocs affamés dans sa chair. Le chien poussa un hurlement de douleur animale suivi d'un gémissement pathétique. Les 2 autres, incrédules devant pareille vision, ne purent que contempler la mort du chef de meute, atrocement lente à venir car la chose se délectait de sentir la chair corrompue, le sang et les organes.

Lorsque les chiens reprirent du poil de la bête, se préparant à attaquer ensemble pour venger leur semblable, une voix obscure les en dissuada, leur donnant l'ordre non pas d'affronter la chose, mais bien au contraire de
l'aider. Les Tuk'atas s'inclinèrent alors devant ce qui semblait être devenu le nouvel alpha, au moins pour un temps. Les chiens renâclaient en sentant l'odeur du sang et du pouvoir qui imprégnait l'Ombre.

Viens à moi...

La voix semblait provenir de partout et nulle part à la fois. Désincarnée, elle ne pouvait être identifiée comme étant masculine ou féminine. Seule pouvait être compréhensible cette injonction qui ne souffrait nulle contestation. L'Ombre se relevait à peine de son festin qu'il put se rendre compte d'un léger imprévu: la transformation due à la Magie Sith s'estompa mais les crocs refusèrent de partir. Car tel est le danger de manipuler pareil pouvoir, on ne peut être certain que nul effet secondaire ne persistera pas ensuite.

Les chiens obscurs observaient l'Ombre, comme pour lui signifier qu'il devait les suivre, tels les guides menant une âme trépassée à son dernier repos. Les chiens partirent alors, menant leur maître dans le dédale de couloirs et de salles vides du tombeau.


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Ce fut dans la pièce maîtresse du tombeau que fut mené l'Ombre, il en était certain. Partout sur les murs et plafonds de la pièce étaient gravées sous formes de runes de sombres récits des temps passés. Les runes brillaient très légèrement d'un éclat malsain, certaines semblant se mouvoir comme possédées d'une vie abominable, du moins lorsque le regard de l'intrus se portait sur elles.

Et au fond de la pièce, sur le centre d'un autel, une tombe de pierre recouvertes de hiéroglyphes et d'inscriptions curieusement familières trônait. Le pouvoir obscur, ô combien délectable et doux comme le miel, s'écoulait de la tombe, ses volutes venant s'enrouler autour de l'Ombre. C'était là qu'attendait une conscience infiniment vieille et toute puissante, ayant reconnu en lui quelque chose dont elle avait besoin.

Alors, les volutes plongèrent en l'Ombre, passant par sa bouche, son nez, les pores de sa peau. Elles l'investirent pour un temps court le pouvoir de comprendre les écrits dispersés dans la pièce. Le regard de l'Ombre fut irrésistiblement attiré sur la tombe et l'inscription rayonnant.


Ici repose la Grande Modeleuse, Celle qui comprit tout et Créa autant qu'Elle Déforma.
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