L'Astre Tyran

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Korriban est une planète désertique froide. Il s'agit d'un monde sanctuaire pour les Siths car il abrite les tombeaux de nombreux seigneurs Siths légendaires. Les profondeurs de Korriban recèlent d'incroyables et obscurs pouvoirs, et pour cette raison l'Ordre Jedi émit en son temps une interdiction formelle de s'y rendre à l'encontre de ses membres.
Contrôle : Côté Obscur
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By Darth Odium
#31873
"Tu rejoindras le panthéon des Puissants, car telle est ta Destinée. Tu as été conçu dans cet unique but... Le comprends-tu ?"

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Dans la noirceur de l'espace où règne une austérité abyssale, tes mémoires te persiflent. Elles se ravivent d'elles-mêmes là où tu espérais les avoir étouffées, et exaltent souvent les mots qui t'ont édifiés ce désir hardi de te surpasser. Dans un semblant de doute, tu reviens parfois même à remettre en cause le jugement que tu portas à l'encontre de Kletus. Tu n'étais pas dupe; son existence survivait à travers ta personne. Tu étais, par delà les liens biologiques qui vous unissent, son travail le plus éminent. Tu comprenais que tes décisions découlaient de ses instructions, et de la vie qu'il t'offrit. Mais tu avais grandi ainsi... Alors, est-ce qu'au fond, cela ne te convenait-il pas ?

Tu traitais tes songes avec une grande solennité, à défaut d'avoir plus de problèmes à surveiller d'un œil avisé. Ton voyage à travers la Galaxie s'était déroulé sans trop d'encombres; les rares rencontres se faisant surtout par l'intermédiaire de l'équipage que tu détenais. Ils ne savaient que trop bien la fatalité qui menaçait leurs jours s'ils faillissaient ne serait-ce qu'un instant. Ces trois Sullustains étaient en proie à ton prestige délétère; tu remarquais, bien qu'indifférent à leur égard, l'appréhension qu'ils nourrissaient à ton attention. Ton apparat Obscur ne leur semblait pas inconnu, quoi qu'il en soit; et à raison puisqu'ils côtoyaient ton père et risquaient de subir bien pire que ton asservissement, s'ils n'avaient connus que lui.

L'un d'eux, par ailleurs, souhaitait te notifier de votre imminente arrivée. C'est à cela que tu écrasas le copilote d'un regard impératif, sans mot dire. Que tu les autorise à te servir est un privilège considérable, pour des êtres aussi désuets que ces trois-là. Aucun de ces misérables n'espérait tout de même que tu hausses le ton pour eux... ? Toujours est-il que ta patience s'effrite, et tu succèdes à l'information qui t'est parvenue en guidant tes pas jusqu'au cockpit d'où tu présumais la vue sur ta prochaine destination potable. Et si tu n'y vois rien, tu seras toujours moins broyé par les amas de feraille et autres caissons au contenu douteux qui traînent ici et là. D'un souffle désabusé, tu marques ta présence auprès du pilote et de son acolyte avant de porter une œillade intriguée là où ta quête te guidera...

... C'est cette apocalyptique terre vêtue de chaos et de désolation qui t'ouvre grand ses bras. Un iris scarifié par les âges, les affres de la guerre et la puissance malsaine qui en émane. Au fond de toi, tu sens ce brasier s'amplifier et t'appeler là-bas... Tu avais cette insidieuse sensation que ta direction ne pouvait plus changer. Dès à présent, tes intentions lui sont toutes attitrées... "... Korriban", susurrais-tu avec un sentiment de convoitise.

Il fallait attendre un peu moins d'une heure pour vous installer dans l'atmosphère morbide et esseulée de cette planète perdue. Tu détiens son nom et son histoire de feu ton père qui t'en contait les légendes Sith les plus improbables et qui, pourtant, semblaient bien plus réalistes désormais que ce qu'il n'y paraissait à l'époque. En raison des enseignements qui t'ont forgé et consolidé dans l'idée que tu étais élu pour devenir un maître Sith dans toute sa splendeur, tu ne pouvais pas nier que les contrées natales de ces derniers étaient assurément la meilleure piste pour entamer ta vie d'autodidacte errant.

Tu supposais Korriban abandonnée; et pour cause, c'est une infinité de cratères et innombrables cicatrices usées par le Temps qui t'accueillent. La surface avait l'air abandonnée, mais n'est jamais trop prudent celui qui vit par le Côté Obscur... L'Effugium débarquait enfin sur un simulacre de falaise que les Sullustains jugeaient assez stables pour vous. Tu ne te fis pas prier pour quitter le vaisseau une fois l'équipage ordonné de tenir les environs aux aguets, et à peine ton pied effleura le plancher rocailleux de cette lande qu'elle t'inspira un avertissement en aspect frivole... Tu fronças un air alors bien plus sombre et suspicieux. Ce frisson paranormal qui tentait vainement d'ébranler ta conviction... Il était identique à ce que suscitait la présence de ton paternel. Ainsi, tu n'étais pas seul...

... Mais en compagnie d'un Sith.

L'équipage fut informé de rester sur le qui-vive. Quant à toi, tu n'avais plus qu'à investiguer sur cette intuition si particulière... Il était ton devoir d'en découvrir la teneur. Ta curiosité te galvanisait, mais ton sérieux restait impeccable; ta vigilance à son paroxysme, et tes attentes élevées. Il fallait absolument que cet instinct n'aie rien de fallacieux... Ainsi donc, tu te dirigeas à travers crevasses et terres arides à la poursuite de ce présumé Guerrier Obscur. Ta première rencontre serait un être à la nature similaire. Tu te gardais de le prendre à la légère, mais...

Au fond, tu expectais cette réunion.


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#31891
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PNJ : Darth Varadesh


Korriban.

De retour sur ce monde mort, berceau de leur race et leur Ordre, siège du pouvoir du Côté Obscur pendant des millénaires, leur plus grand triomphe et leur plus grande défaite. Un monde désertique, glacé, ou régnait pourtant une froide chaleur due aux émanations sombres de la Force, qui caressait l'esprit de ceux de ses disciples qui en étaient dignes. Tout comme il caressait celui de Varadesh alors que l'explorer s'approchait de son atmosphère, susurrant dans des mots et des langues qu'elle ne comprenait pas.

Elle était revenue ici mais certainement pas par plaisir. Korriban n'éveillait rien en elle, elle qui n'avait pas connu son glorieux passé et qui n'en connaissait que des fragments d'histoire. Le passé ne l'intéressait pas au-delà du pouvoir qu'il pouvait lui apporter. Il n'y avait rien à tirer de tout cela à part une leçon sur l'avenir: se complaire dans le triomphe passé n'apportait que le chaos et la faiblesse. L'entropie, le changement, telles étaient les constantes véritablement importantes.

Un Sith ne pouvait espérer en rester un et devenir Fort que s'il évoluait constamment pour atteindre un état de perfection toujours plus avancée. Il n'existait pas de fin à cette évolution, elle se devait d'être changeante sans cesse car l'inaction amènerait inévitablement la destruction et la fin sur le Sith. C'était en songeant à tout cela qu'elle se remémora sa longue discussion avec Ranath à bord du croiseur d'Odion, quelques jours plus tôt. La Mirialan avait écouté son récit, testé sa nouvelle acquisition et examiné les vieux documents qu'elle et Odion avaient trouvé, en plus de réfléchir sur sa vision.

Ordre lui avait été donné de retourner sur le monde-tombeau pour y fouiller l'académie de Dreshdae dans l'espoir d'y trouver des réponses. Elle avait également eu pour ordre de rechercher un artefact immensément puissant d'après les informations qu'en avait son Maître: l'épée d'Ajunta Pall. Ce nom, qu'elle ne connaissait sur le coup absolument pas, était celui, lui avait révélé Ranath, du premier Seigneur Noir des Sith, un des Exilés Jedi parvenus jadis sur Korriban et ayant assis leur domination sur les Sith pour en devenir les régents et diriger leur Empire.

Malgré elle, la Pantoran s'était révélée très curieuse sur le sujet et avide d'en savoir plus. Ranath lui avait montré l'holocron de Pall qu'elle avait "emprunté" à Krayt mais avait refusé de la laisser l'examiner et l'étudier. Tu n'es pas prête, avait-elle dit, pas encore. Le temps viendrait ou elle serait apte à explorer plus avant les mystères de la Force et du Côté Obscur mais pour l'heure, elle devrait se contenter de faire sans. Et voilà ou elle en était à présent. Il n'était pas question pour elle d'échouer, aussi avait-elle ravalé son irritation et acquiescé docilement à la Mirialan avant de prendre congé pour partir en chasse.

L'irritation n'avait fait qu'augmenter jusqu'à devenir colère puis rage. Presque un an d'apprentissage et de servitude n'avait rien changé aux yeux du Maître qui continuait de la voir comme une enfant tout juste bonne à obéir et écouter, sans pouvoir agir de son fait ni réclamer. Varadesh s'était sentie au bord de l'explosion pendant le voyage et avait bien failli relâcher toute sa frustration contre le mobilier pourtant confortable de l'explorer. Heureusement s'était-elle retenue mais la colère, loin d'avoir disparu, ne faisait que continuer de couver, proche de la surface.

Alors que le vaisseau traversait le ciel teinté d'orange de Korriban direction la Vallée des Seigneurs Noirs, elle sentit alors quelque chose, un trouble, léger mais pourtant présent, dans la Force. Le temps passé sur ce désert avait au moins eu un point positif: il lui avait appris à savoir différencier l'aura du Côté Obscur qui régnait sur toute la planète de l'aura d'un utilisateur du Côté Obscur. Et lorsqu'elle se concentra pour mieux comprendre, elle n'eut plus aucun doute. Il y avait bien quelqu'un, non loin, qui pouvait se prévaloir d'être un utilisateur obscur.

La curiosité la piqua au vif. Qui était-ce donc encore? Un pilleur possédé par les vieux fantômes comme Bane? Un Jedi Noir? Un - et cette pensée l'emplissait d'une indubitable curiosité - autre Sith? Il fallait qu'elle obtienne réponse à ses questions. Elle pilota son vaisseau adroitement tout en lançant ses scanners et systèmes de détection. Ils étaient assez rudimentaires mais suffiraient, pensait-elle, à lui indiquer s'il y avait de la vie alentour. C'est ainsi qu'elle repéra un vaisseau à quelques kilomètres de là. Elle fonça sans demander son reste, dévorée par la soif de savoir.

L'explorer se posa une trentaine de mètres de son homologue étranger. Elle n'avait nullement cherché à cacher son arrivée et du reste, le bruit du vaisseau dans le ciel avait dû être facilement perceptible au fur et à mesure de son rapprochement. Elle quitta alors son vaisseau, sabre à la ceinture. Elle portait des vêtements des plus banals, pantalon et pull choisis pour leur côté pratique plutôt qu'esthétique avec des bottes de combat. Elle avait ajouté un gilet moyen pour palier au froid et pour toute concession au style épuré qu'elle avait, avait laissé ses longs cheveux bleus profond libres de se promener sur sa nuque et ses épaules.

Elle observa alors l'individu solitaire et immobile qui lui faisait face à quelques mètres de là. Grand, en armure complète qui ne laissait rien deviner de qui il était, ni sa race ni à quoi il ressemblait. Intimidant et impressionnant, il n'avait pas la silhouette totalement inhumaine et dérangeante d'un Odion ni celle, svelte et athlétique d'une Ranath mais se situait un peu entre les deux. Sa carrure laissait entrevoir un individu musclé et puissant, capable de porter une lourde armure sans problème.

C'était pourtant son aura, sa puissance dans la Force qui l'impressionnait le plus. Il ne lui fallut pas plus de quelques instants pour percevoir son pouvoir et déduire qu'il était bien au-dessus d'elle, ce qui ne fit qu'attiser sa fureur car la renvoyant à sa propre impuissance face à Odion et Ranath. Elle était donc la plus faible de tout les Sith et utilisateurs du Côté Obscur de toute cette galaxie?

Le silence qui régnait entre eux n'était troublé que par le souffle du vent glacé soufflant ses plaintes à leurs oreilles. Chacun jaugeait l'autre sans mot dire, comme pesant les options qui s'offraient à eux. Finalement, elle commença les hostilités.

Tu n'es pas le bienvenu ici. Tu n'as rien à faire sur ce monde. Tu n'es pas digne de le fouler de tes pas. Seuls les Sith en ont le droit.

Ces insultes pouvaient sembler puériles mais elles avaient été soigneusement pesées auparavant. Elle savait que parler des Sith était dangereux car le secret de leur existence était primordial mais si son instinct ne la trompait pas, il était de leur race. Aussi, l'attaquer sur son appartenance à la voie du Puissant et du Pouvoir était-il le meilleur moyen de s'assurer qu'il était bien de son côté, d'une certaine manière. Sinon... Eh bien les choses risquaient de devenir intéressantes sous peu.

#31892
Tes sens étaient abreuvés de signaux infinis. Alerte, le doute n'est alors plus permis... Korriban, dont tu découvres pas à pas la véritable nature -morte et plus vivante que jamais-, semble t'avoir réservé un détour mémorable. Tu prenais ce don du Destin comme une aumône, un signe de bienvenue sur les Sentiers des Puissants. On t'accueillait de prime abord avec les intérêts des Anciens; tu ne sentais plus, tu endurais le grondement enfoui des Pouvoirs impies disséminés dans les entrailles de la terre. Mais bien avant de pouvoir y jeter ton dévolu, c'est une confrontation engageante qu'on t'offre si généreusement. Tu tu délectais des environs, l'œil aguerri, et tu marquais ton enthousiasme en pressant davantage le pas dans l'Inconnu.

Les fluctuations dans la Force se faisaient toujours plus vibrantes, plus éprouvantes. Tu devinais bien qu'au sein de ces contrées mortifiées se décelait un véritable héritage... Pas seulement le tien; celui de qui osera clamer sien le pouvoir des Arts Obscurs. La valeur du savoir masqué sous cet affairage de No Man's Land prenait alors des dimensions faramineuses. Qui sait quelles illustres et antiques connaissances nous pourrions déterrer ici... ? Tu ne te voilais pas la face toutefois; si un aspirant aussi éloigné de la réalité que toi était au courant qu'un tel Eden corrompu existe, alors tu ne dois pas être l'unique prétendant à ses richesses perdues...

... Ce qui, finalement, justifierait cette oscillation nerveuse que tu détectas plus tôt. Celle sur laquelle tu enquêtas, avant que tes espérances n'embrument ton esprit. Tu t'y repris presque à deux fois, mais cette fois-ci les susurres du monde te rappelèrent à l'ordre... Cette présence outrageusement analogue se rapprochait, et son intensité s'accentua indubitablement. De toute évidence, vous vous poursuiviez mutuellement... Tu soufflas d'aise sous ton faciès factice, maintenant assuré que tu découvriras l'origine de ce mystère.

C'est à défaut de pouvoir suggérer une autre atmosphère que l'ambiance se grisa d'elle-même, le vent emportant dans un torrent d'impartialité toute la suspicion qui planait dans l'air. Elle succéda à l'appréhension, l'intrigue; la frustration de ne pas savoir ce que l'avenir nous épargne... Tu trouves alors le moyen de canaliser ta haine en guise d'anticipation, en remuant ta rancœur à l'égard du futur lui-même. Qui est cette personne ? Quelle est sa quête ? Son origine, son histoire ? Ses intentions... ? Inutile de te demander cependant quelle était sa nature... Dans le silence stoïcien, tu restais de marbre, à l'affût.

La brise cendrée de la vallée soulevait ta cape dans un mouvement ample et somptueux, pour ne pas souligner l'attitude théâtrale qui s'en dégageait. Droit, ferme et impassible; fidèle à toi-même; tu défiais l'horizon tandis qu'au loin ton ouïe perçut le rugissement terni du métal et de l'énergie : un vaisseau approchait, sans même chercher à s'en cacher. Hélas, son modèle te restera inconnu puisqu'il ira atténuer sa cacophonie derrière quelques altérations du terrain, à plusieurs dizaines de pas d'ici. Ta machine devait être alarmée, et il était possible que les Sullustains le soient aussi. Tu aurais souhaité comprendre s'ils avaient préservés leurs directives, mais avant que tu ne puisses diriger ton attention vers eux, tes sens se vivifient jusqu'à s'embraser à l'approche imminente d'une autre personne...

Cette fois-ci, plus aucun doute permis. Tu voyais et distinguais bien la Force en elle, et les nuances ténébreuses qui teintent son aura... La concernée vint de plein gré te défier, en premier lieu par un engagement direct, sans plus de manières. Lorsque le souffle mortel de Korriban étendit ses mèches rebelles au gré des quatre vents, son visage t'était enfin présenté. Tu haussas un sourcil intéressé à l'apparition soudaine de cette personne. Elle ne manquait ni d'audace, ni de détermination pour jouer ainsi l'effrontée. Sa carrure était frêle en aspect, mais les expériences t'auront prouvées que les apparences sont souvent trompeuses. Qui plus est, tu n'oublies pas cette intriguante prestance noire qui émane de sa personne.

Sa peau bleue et son regard ensoleillé témoignaient d'une évidence; son appartenance à une race étrangère. Son code vestimentaire parlait de lui-même; aventurière solitaire, vagabonde à ses heures perdues manifestement... Mais là encore, tu doutais. Pouvait-elle être ce que tu espérais sincèrement qu'elle soit ? Alors, tu aperçus l'attirail qui devait assurer sa sécurité... Elle pourrait sûrement percevoir ton masque sanguin se pencher avec une légère surprise envers sa ceinture. Plus précisément le sabre que tu as discerné... Fatalement, ce sont ses paroles qui t'ont frappé.

Ces mots étaient méticuleusement sélectionnés... Elle aussi t'avait compris, tu en étais persuadé. L'étrangère ne te menaçait pas bêtement, non. Au-delà des sens primordiaux; ces mots sont un essai, un test qu'elle te fait traverser. Tu la ravises alors religieusement, ta curiosité pleinement satisfaite... Elle était une Sith, c'en était terminé des songes et élucubrations. Ce que tu souhaitais comprendre maintenant, c'était sa portée et sa limite... Tu devais répondre à sa déclaration. D'un geste calme et mesuré, tu dressas ton bras droit haut dans le ciel, ouvrant alors la vue sur ton armure ombrageuse et l'ouvrage scrupuleux qui y a été consacré. Lorsque ta paume s'était rabattue, avec cette fois-ci un élan allègre et vif comme l'éclair, c'était pour ôter ton masque et respecter le don de son identité.

Elle percevrait alors tes attraits intidimidants, bien qu'elle te paraisse bien au-delà de ces effets. Ta longue coiffure ombrageuse chuta en rivière sur tes épaules, encadrant ton visage marqué par l'assurance et la sérénité. Tu savais ce que tu faisais, et tu allais pousser le vice jusqu'au bout... De tes iris carmins, tu la pourfendît d'une œillade corruptrice. Lorsque tu croisas le fer avec son regard, tu daignas enfin lui accorder quelques bribes de paroles en réponse à sa question implicite... Ton timbre de voix s'était aggravé et bardé de témérité à l'égard de la belle.

"Et à quelle autorité prêtes-tu allégeance... ? Les droits et les interdictions sont faites pour maintenir l'ordre. Par extension, la paix. Or..." Tu rangeas ton masque sous ton apparat, avant de déployer tes bras en haussant un coup d'œil sombrement illuminé. "... La paix est un mensonge. Il n'y a que la passion."

C'est à jouer franc jeu qu'on se comprend le mieux. Me comprends-tu, chère Sith ?
#31895
Tel le signe du jugement, la main s'abattit pour enlever son masque, révélant ainsi le visage de son porteur. Et quel visage, c'était celui d'un homme ayant beaucoup vu et beaucoup trop vécu de choses difficiles, elle en était persuadée. Ou bien n'y voyait-elle que le reflet de son propre visage à elle? Ses traits acérés lui conféraient un charme et un charisme certain qu'elle trouvait rehaussés par son regard à la fois perçant et vide. Il semblait empreint d'un calme et d'un contrôle de soi incroyables, pourtant elle pensait bien qu'il devait en être autrement.

On ne baignait pas dans le Côté Obscur en étant une statue de marbre indifférente et vide. S'il était bien une chose que les Sith incarnaient à merveille, n'en déplaise aux frileux et stupides Jedi, c'était bien leur attachement à la vie et ses passions. Ils ne se sentaient jamais aussi vivants que lorsqu'ils ressentaient pleinement les émotions qui rythmaient leur vie. La peur, la colère, la douleur, le désir, le plaisir, le dégoût, l'horreur, toutes ces choses leur étaient un calice dont s'abreuver goulûment.

Mais ce furent bien ses mots qui déclenchèrent une réaction plus foudroyante encore que son apparence. Elle n'avait que peu de doutes envers son identité. Car, bien plus que les mots qu'il récitait, c'était sa façon de les réciter qui lui en apprenait bien plus que de simples mots ne l'auraient jamais pu. Tout un chacun pouvait, par chance, tomber sur le Code Sith et le lire. Il était facile d'en mémoriser les mots et de les réciter ensuite à qui voudrait les entendre. Mais leur sens profond, leur signification, ce qu'ils impliquaient, seul un véritable élu pouvait le comprendre.

Par sa posture, par son physique et sa tenue, par sa manière d'être et ses mots tout autant que par son ton, il avait ainsi confirmé et prouvé appartenir à ceux qui seuls étaient dignes de régner sur cette misérable galaxie. Il n'y avait maintenant plus qu'une dernière chose à faire pour prouver son obédience au Pouvoir et aux Forts. Un moyen fort simple en vérité.

Par la passion, j'ai la puissance.

Sans crier gare, elle se jeta alors sur lui, couvrant rapidement les quelques mètres les séparant en usant de la Vitesse de Force. Là, son sabre rencontra celui de son adversaire et elle eut alors l'immense satisfaction de constater la couleur du cristal. Rouge sanglant tout comme le sien à elle était d'un rouge plus intense que la normale grâce au Cœur de Bane. Elle eut pour lui un sourire satisfait, rapidement remplacé par un rictus indéchiffrable.

Jusqu'ici, elle n'avait jamais eu à affronter que Ranath et Krayt en duel, et chacun d'eux n'avait jamais véritablement cherché à la tuer ni la blesser sérieusement car c'était un entraînement et une leçon qu'ils lui avaient prodigués. Des deux, Krayt avait été le moins tendre et l'avait ridiculisée par sa supériorité. Ce duel contre un membre de sa race, à défaut d'être de son Ordre, était donc une première pour elle. On n'oubliait jamais sa première fois, disait-on.

Montre-moi ta puissance, guerrier. Montre-moi l'étendue du pouvoir du Côté Obscur dont tu disposes.

Une puissance qu'elle ne manqua pas de rapidement connaître et dont elle eut un avant-goût lorsque ses attaques furent parées d'une manière impeccable et presque indolente. L'inconnu, comme elle s'en était douté, était bien au-delà de ses modestes capacités et dansait comme un véritable praticien là ou ses mouvements à elle étaient encore maladroits et sans grâce. Pourtant, elle ne lui cédait rien. Elle n'avait pas reculé face au Dragon, elle n'avait pas reculé face à l’Égorgeur, elle ne reculerait pas face à son sombre cousin.

Toujours, ses attaques et parades manquaient de subtilité, trop grossières pour être dangereuses et pas assez subtiles ni fines pour inquiéter son ennemi. Mais elle persistait tout de même et ne lâchait rien. Elle continuerait jusqu'à estimer avoir la preuve dont elle avait besoin. Et même alors, elle ne s'arrêterait que si elle était vaincue... Ou n'aurait plus plaisir à ce combat.

La soif du combat n'était pas une composante de Varadesh en général, elle n'avait que peu de goût pour la violence la plus basique et préférait les artifices plus subtils. Mais sa jeunesse, tout comme son inexpérience et ses aptitudes de débutante, la poussaient à se dépasser et à en vouloir plus. L'adrénaline coulant dans ses veines, l'excitation de la bataille, le sang montant aux tempes, les halètements des duellistes, tout cela peignait une atmosphère particulière dont elle se délectait sans limite.

Elle eut pour lui un hochement de tête appréciateur. Sith qu'elle était, son orgueil l'empêchait de clairement signifier son admiration et son respect pour quiconque, fut-il un semblable d'un niveau supérieur. Pour autant, elle se sentait tenue de lui indiquer d'un geste qu'elle appréciait ce duel et l'en remerciait. Ce fut alors une nouvelle passe d'armes et jets de lumière s'entrecroisant. Alors qu'elle repoussait la lame sanguine de son ennemi, elle sût ne pas être assez rapide pour éviter le coup qu'il allait porter à sa jambe.

Par réflexe et par instinct, elle invoqua la Force et choisit mentalement un endroit ou s'extraire avant que le coup ne porte. La lame trancha dans le vide au lieu de percer la chair: la jeune furie bleue était en arrière face à lui à 2 mètres, reprenant son souffle et regardant sans mot dire. Sa lame était levée et elle attendait de voir la suite. Que la danse reprenne? Ou doit-on lui substituer le chant?

#31900
"Le Côté Obscur offre bien des qualités... Montre-moi l'étendue du pouvoir dont tu disposes !"

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Indétrônable. Cette émotion prépondérante qui obscurcit jusqu'à ta raison; cette sensation excentrique, maîtresse de ton cœur et de ton esprit. Tu as livré ton âme au Côté Obscur, et désormais tu en vis les retentissements... C'est une symphonie d'amour. D'amour grivois pour la haine. Quel pouvoir plus romantique que celui du Côté Obscur... ! Ce n'était que l'espace d'un mouvement pourtant; d'une charge unique et sans concession; et tu as l'impression qu'instinctivement, ton corps en fabule.

Lorsque l'ennemie déroge à la paix éphémère qui siégeait entre vous deux, tu as l'appréciable réflexe d'appeler à la main ton arme : tu empoignes ton sabre sans plus tarder, et tu bloques l'ascension subite du Sith avec une parade immédiate. L'échange est cinglant... La foudre carmine surgit de vos élans et s'entrechoquent dans un tonnerre de férocité. Les étincelles jaillissent et pleuvent sur le sable glacé dans un spectacle des plus extravagants. Ton geste est, dans cette initiative, irréprochable. Tu te savais imparfait, mais à l'évidence tu en savais davantage sur la maîtrise de ton arsenal que ton opposante d'un jour.

Se révélait dans sa périphrase une volonté inexprimable de comparer le fruit de vos enseignements respectifs. Lequel de vous deux a été le mieux formé ? Qu'a-t-il pour lui que l'autre n'a pas ? Qui est, au bout du compte, le meilleur Sith sur cette terre... ? Tant de questions auxquelles tu sembles rétorquer avec efficience tant les offensives de ton adversaire s'avèrent d'une simplicité affublante. Et, paradoxalement à sa gaucherie, tu ressens un potentiel tellement plus vaste... Tu recevais chaque coup avec fermeté; impénétrable, ta défense ne faillissait pas. Ton sabre jonglait entre tes paumes, sa lame flamboyante tournait et se retournait en tout sens, respectant des angles de capture improbable. Tu menais la danse, semblait-il... Mais elle représentait tellement plus que son inhabileté latente.

Ses assauts, bien qu'anticipés sans réelle difficulté, témoignaient d'une agressivité à en faire pâlir les plus pieux des Chevaliers Jedi. Son talent ne lui permettrait pas de les vaincre, mais de très loin, son esprit distançait leurs capacités. Elle ne suivait aucune forme de sagesse, pas la moindre règle malgré l'avertissement qu'elle prononça initialement. Tu n'étais pas d'une personnalité calculatrice et manipulatrice; s'il était nécessaire d'avoir recours à de tels moyens, tu l'accepterais. Mais en l'occurrence... "Je vois tant de faiblesse en toi... Si peu de force, si peu d'espoir..." Tu te sentais d'avis qu'il fallait la pousser à se surpasser.

Alors tu jouais le jeu. Tu parais, esquivais par un enchaînement de techniques finement ajustées à son niveau. Tu ne souhaitais pas qu'elle se sente écrasée; ni même que tu te sentes inapte à le faire. En équilibrant tes compétences comparément aux siennes, tu nourrirais son espoir d'obtenir l'avantage. Tu lui donnerais une vision illusoire de sa victoire pour mieux briser ses rêves ensuite. Il le fallait, tant pour son évolution que pour la tienne. Tu devais te rendre aussi cruel que l'était ton modèle, pour comprendre aussi cet aspect du Côté Obscur. Quant à la Rage Bleue, elle devait trouver le déclencheur à sa puissance refoulée.

Enfin. Enfin, elle parvint à t'arracher un sourire. Dans un énième rapport musclé, elle acquiesca pour te saluer dignement malgré le sursaut d'orgueil qui la contraigna à voiler cette humilité sous une myriade de nouveaux coups. Ce rictus qu'elle provoqua n'avait rien d'anodin, ni de courtois... Il esquissait aux commissures de tes lèvres un symbole d'attirance, de fascination presque. Tous les Sith ne devaient pas être aussi nobles qu'elle l'était, mais celle-ci était... Unique, peut-être ? En son genre, elle devait être bien la seule. Elle attisait chez toi un nouveau souffle de curiosité... Tu pivotas ton sabre à gauche, et d'une simple poussée, tu fis ramper sa lame le long du tien jusqu'à ouvrir la faille qui te permettrait de lui densifier la difficulté...

Ton pas était vigoureux, implacable; avec lui tu pris un appui considérablement avantageux au moment d'exécuter la déviation de son laser. Tu courbas cette lancée pour renverser la donne une ultime fois : tu guidais son arme jusqu'à la pointer en l'air, avant qu'un excès de haine ne te pousse à plonger ton tranchant sanguinaire en direction de ses jambes. Tu espérais les lui faucher, faute de pouvoir la désarmer sur-le-champ... Et c'est là que tout se joua. Dès à l'instant où tu présumais l'avoir privé de ses membres inférieurs, une distorsion dans la Force troubla ta concentration. Ce n'était pas un hasard, ni l'œuvre d'une menace fantôme. C'était elle, assurément... Et pour cause; la jeune battante te fusillait du regard, que tu jugeais enjoué sous ses allures défiantes.

Tu repris une droite posture, en lui accordant un moment de répit. "Ce pouvoir que tu possèdes... C'est ce qui fera de toi quelqu'un de puissant... Si tu oses t'aventurer plus profondément dans ce gouffre qu'est le nôtre, bien entendu... En attendant, je te suis supérieur. En. Tout. Point... Tu as la conviction, mais j'ai la puissance. Et par la puissance..."

Tu te saisis posément de ton sabre, et raffermis ton empoigne avant que tu n'exerces tes propres aptitudes. Si elle était capable d'esquives aussi vives que la dernière, alors tu n'avais plus aucun doute sur ses capacités physiques. Ce que tu souhaitais mesurer, c'était la force de sa mentalité... Tes illusions étaient encore simplistes, faute de réel entraînement là-dessus. Mais elles t'ont bien sauvé la vie une fois... Pourquoi n'assureraient-elles pas la progression de cette demoiselle ? "... J'ai le pouvoir."

Le manche solidement tenu à deux mains, tu bats le sable et les pierres jonchant le sol par quelques traînées de sabre intermittentes. L'effet était purement psychologique, selon les préceptes du Dun Möch que tu t'efforçais d'exploiter depuis tes premières remarques. Tu focalisais entre temps ta concentration sur ton propre potentiel, duquel tu extirpas autant de Force que possible... Si la machinerie fonctionnerait, alors deux ombres joindraient tes rangs et t'imiteraient à la perfection, tandis que tu approches la bleutée d'un pas lent et désiré oppressant. Si elles aboutissaient réellement, alors elles apparaîtraient comme tes doubles à part entière. Et au moment où tu lanceras ton offensive, elles devraient suivre le mouvement... Tu saisis ton arme avec assurance, et c'est d'une violente détermination que tu le lances à l'encontre de la Guerrière.

Verra-t-elle à travers la supercherie, si tant est que tu es parvenu à l'affecter ?
Prouve-moi que tu es valeureuse.

Modifié en dernier par Darth Odium le jeu. 1 mars 2018 13:06, modifié 1 fois.
#31923
Cette danse de mort qu'ils pratiquaient avait quelque chose d'incroyablement excitant. D'une certaine manière, l'expérience en était intime à un point qui l'aurait presque faite verser une larme tant l'émotion l'étreignait. Chaque coup de lame était comme une déclaration tant d'amour et de haine que l'un adressait à l'autre. L'inconnu mettait toute sa hargne et son énergie dans l'assaut sans se limiter. Ranath et Krayt lui avaient toujours paru étrangement retenus, froids et vides pendant les entraînements. Lui ne faisait pas montre de la même sérénité. C'était magnifique.

Pour autant, elle sentait ses paroles comme étant plus que de simples moqueries à son encontre. Subtilement, il ajoutait par un moyen qu'elle ne comprenait pas au débit de sa voix profonde la puissance de la Force. Elle compris qu'il tentait de briser sa résolution autant par les mots que par les actes. Elle aurait bien voulu le contredire, l'ennui étant qu'elle n'en voyait guère de moyen de le faire. Il était bien au-delà de son niveau et trônait depuis les sommets en la contemplant avec l'intérêt qu'aurait eu un scientifique pour un insecte particulièrement curieux.

Varadesh, haletante et en sueur malgré le froid régnant sur Korriban, se sentait commencer à perdre pied. Le fait qu'il eut réussi à se cloner lui-même pour qu'elle se retrouve en infériorité numérique n'arrangeait rien. Ils étaient maintenant trois à lui faire face. Elle écarquilla les yeux, comment était-ce possible? On ne lui avait jamais parlé d'une telle faculté durant son apprentissage. D'un autre côté, elle avait vu des choses incroyables qu'elle même savait réaliser alors ça n'aurait pas dû l'étonner tant que ça.

Toujours était-il qu'elle se retrouvait face à ces 3 individus menaçants qui avançaient lentement vers elle sans la quitter des yeux. Et ses paroles résonnaient dans sa tête "je te suis supérieur." Elle avait cru qu'elle pourrait se mesurer à cet inconnu comme si de rien n'était, elle avait cru qu'elle serait capable de tenir malgré la différence flagrante. Mais pour qui se prenait-elle au juste? De quel droit se permettait-elle de faire preuve d'autant d'arrogance? Elle sentait le poids de la peur et du découragement peser sur ses épaules.

Il a raison, songeait-elle, je ne suis pas de taille, je ne peux rien faire...

Et puis les 3 guerriers lancèrent à l'unisson leur sabre dans sa direction et elle perçut alors un détail sur l'un d'eux. Celui de gauche, sa cape ne bougeait pas malgré ses mouvements et le souffle du vent, comme si elle était... Intangible. Ces clones étaient, peut-être, de simples illusions destinées à briser toute résolution en elle. Et si c'était le cas, il y avait moyen de renverser la vapeur. Il y avait toujours moyen de renverser la situation. La victoire était tout ce qui importait.

Elle fit appel à sa haine, oui, la haine qu'elle ressentait. Envers Ranath, qui la traitait comme une enfant, envers Odion qui la voyait comme un avorton, envers Cain qui l'avait abandonnée sur ce monde. Envers ses parents qui lui avaient menti en prétendant que tout irait bien, que tout se passerait bien. Envers cet inconnu qui lui renvoyait par sa présence la certitude qu'elle était bien loin encore d'être aussi puissante qu'elle en rêvait. Son aura, qui s'était fortement troublée à cause de la peur et l'incertitude, se mit à bouillonner plus fort encore qu'à leurs débuts.

Elle savait maintenant que 2 de ces individus étaient faux, mais elle n'avait aucun moyen de savoir si leurs lames seraient tout aussi imaginaires ou trancheraient aussi réellement que l'originale. D'ordinaire, elle aurait été tentée de penser être à l'abri mais avec la Force, on ne pouvait jamais être sûr de rien, songea-t-elle sombrement. Aussi se résolut-elle à tenter quelque chose d'un peu risqué mais qui ne risque rien n'a rien dit-on. Tendant la main vers les 3 sabres qui fonçaient sur elle, elle dirigea sa volonté. Elle voulait simplement infléchir l'itinéraire des sabres, les faire dévier de leur trajectoire.

Cela marcha, bien que très sommairement: comme elle le soupçonnait, 2 des sabres disparurent lorsque la Force rencontra leur absence. Restait toutefois la dernière et Varadesh dut faire un bond sur le côté pour l'éviter. Cela fonctionna de justesse, bien qu'elle sentit la lame déchirer le tissu de son manteau au niveau de l'épaule. Un peu plus et elle aurait surement fini décapitée... Elle jeta un regard mauvais à l'inconnu.

Puis eut un nouveau rictus réjoui. Il avait joué son coup, c'était maintenant son tour. Et elle savait comment faire ce qu'elle avait en tête. Une fois de plus, sa main se leva, tendue en direction de l'homme. Et plus précisément, de sa gorge visible malgré l'armure recouvrant presque tout le corps du guerrier. S'il était bien un pouvoir qu'elle se délectait d'utiliser, c'était celui-là.

Si tu es celui que tu prétends être, tu devrais savoir que le pêché d'arrogance est bien celui dont nous devrions tous nous garder.

Elle referma alors sa main en un poing compact qu'elle serra très fort. La pression exercée sur la gorge du guerrier devait être grande, lui qui venait seulement de retrouver son sabre en main, cela ne lui servait plus à grand-chose à présent. Et toujours, cette main bleutée qui serre, encore et encore, sans s'arrêter, qui accentue la pression.

En vérité, c'est moi qui ait le pouvoir. Et par le pouvoir, j'ai la victoire. Je te domine.

Mais ça n'était qu'à moitié vrai. La fatigue commençait à poindre chez elle, pas encore handicapante mais tout de même présente. Et elle sentait bien qu'il tentait de se défaire de sa poigne. Lentement mais surement, il repoussait l'assaut par la seule force de sa volonté. Une volonté qui, à défaut de lui être supérieure, était bien suffisante pour la défier et la repousser. Les 2 duellistes restaient immobiles à se regarder et se défier mutuellement. La sueur coulait du front de la jeune fille et elle sentait son autre main tenant le sabre qui tremblait légèrement. Bientôt, ce tremblement se répercuta à tout son corps.

Elle avait gagné du temps. Elle ne pourrait pas gagner grand-chose d'autre. Mais depuis quand constater son infériorité l'arrêtait?

#31933
La ferveur du combat, l'adrénaline et l'excitation montantes; on ne cède plus rien à la modération, c'est à la passion épurée de vos plus sombres désirs que vous vous offrez. Il n'existe plus de retenue, de jugement ni de raison; chacune de vos répliques est cinglante, meurtrière et tombe comme un pieu dans votre cœur. La douleur de l'effort, vos excès de prétention ostentatoires et le choc de votre puissance seuls vous font désormais vibrer de concert. Tu te surprends à distordre ta figure altruiste pour affirmer haut et fort à quel point tu t'entiches de cet affrontement. Il ne ressemble plus en rien à un conflit sacré entre membres partageant ces terres; tu hésites même à croire qu'en cet instant atypique, tu te rapproches plus que jamais de tes objectifs. Ne fais-tu qu'un avec la Force ? Ton Côté Obscur ? Est-ce qu'il se définit réellement par cette ivresse colérique... ?

... Dans le fond, ça t'est bien égal maintenant. Ce ne sont pas des questions qui vérifieront la véracité de ton absolution. C'est en réalité ce que s'apprête à rétorquer ton opposante qui décidera si votre duel pouvait gravir si haut ton estime. Tu avais jeté tes dés; ta main délestée du poids de son arme orientait ce funeste dilemme en direction de la belle. Ton sabre tournoyait jusqu'à elle, accompagnée de ses vicieuses jumelles dans un élan mortel. C'est le torse battant sous l'espoir hésitant que tu vis ta perception ralentir... Le monde autour de toi n'était plus, autant que la morsure glaciale d'un vent tumultueux berçant votre ballet destructeur ne soufflait sur ta fière silhouette.

Son destin n'était scellé qu'à l'unique condition qu'elle déroge à sa parole tacite. En t'engageant dans ce duel et en faisant montre d'autant de promptitude à faire ses preuves, elle te promit d'accorder le meilleur d'elle-même. Cette fameuse expression, celle qu'elle t'arracha lorsque tu écourtais dangereusement la distance vous éloignant l'un de l'autre; c'était l'unique et la plus authentique des réponses à cette promesse secrète. Ce n'était plus qu'une fine mimique enthousiaste égarée aux extrémités de tes lèvres. Toute sa pulpe s'en relevait, stimulée par un engouement fantasmagorique... Un vaste sourire décorait ton visage jusque-là si paisible, déchirant ton masque d'indifférence avec un sentiment de bonheur vertueux : tu ne savais pas, jusqu'à l'obtenir, à quel point tu nécessitais cette rencontre.

Elle ne devait pas s'arrêter. Ni cette confrontation de durer, ni cette perle marine aux facultés ensommeillées. Tu visais la perfection, la conquête du Pouvoir Obscur régissant les lois fondamentales de cet univers; surpassant de loin tous ces ignorants prétextes à la paix et autres inepties promulguées au nom de la sagesse... Ta sagesse, elle, relevait de bien autre chose. Elle ne t'empêchait pas, en l'occurrence, de souhaiter qu'une autre perce dans l'épanouissement des Arts Ténébreux. Trop enlisé dans ta volonté de prolonger cette intime croisade, tu ne soulevais même pas ce désir d'instruire et d'élever hors de ton ordinaire. Survint toutefois l'heure où tu le réalisa... Ta réalité surgit à nouveau, brusquée par les prouesses inédites de l'engageante Sith.

Trop occupé à glorifier la scène, tu en oubliais la fatalité que tu ordonnas à son encontre. Elle, en revanche, n'était manifestement pas assez émue pour oublier son instinct de survie... La jeune femme te surprit alors à ignorer le déploiement de ton illusion, son attention lui ayant épargnée de subir les affres du doute plus longtemps, et c'est d'un usage frugal mais pratique de la Force qu'elle déjoua ta tentative d'exécution. Si la guerrière ne semblait pas s'être suffisamment ressourcée pour exploiter trop longtemps ses aptitudes, son geste suffit à contribuer à son sauvetage in extremis. Elle esquiva ainsi d'une cabriole la fatalité de tes techniques, ta lame turbulente ne faisant qu'effleurer sa tunique afin de mieux l'assurer de sa fin si elle n'avait pas agi.

Elle s'accapara occasionnellement la priorité sur vos actions, et perçut un point faible à martyriser avant que tu ne récupères l'avantage sur elle. Pas moins d'une demi-douzaine de pas devait probablement encore vous séparer, tandis qu'une autre disparité se faisait ressentir dans les forces environnantes. Une poigne vengeresse étreignit de nulle part ton cou, s'éprenant de sa chair et de sa trachée avec une passion des plus sinistres... Embué par ta suffisance -qu'elle ne manque pas de souligner par ses paroles-, tu n'as pas su démarquer ses intentions et les prédire adéquatement. Et voici ta sanction; à la merci d'une Sith vindicative. Son audace et ses tactiques étaient à féliciter... Et tu étais résolu à lui faire part de tes éloges.

"Tu apprends de nos erreurs passées et les exploite là où les autres n'ont pas encore colmatés leurs failles..." Tu sentais son esprit faiblir en t'affligeant ce supplice, qui malgré sa hardiesse, te libérait assez le souffle pour la conforter d'un rire non pas moqueur, mais bien... Complaisant. Radieux, même, bien que la strangulation refrénait une bonne part des intentions que tu y insufflais. "... Ainsi, tu obtiens effectivement le pouvoir... La capacité à t'élever, et même à surpasser... Tes pairs..."

Les premières congratulations d'une longue série, pensais-tu... On omet si souvent que la motivation Sith ne dépend pas que de rabaissements permanents et de soif de revanche. La passion, rien que la passion. L'élancer vers de nouveaux horizons à travers ses enseignements, et toutes les émotions qu'on puisse lui inculquer. Cette femme possède la détermination, l'intrépidité, la rage de vaincre et de vivre; l'insolence qu'elle critiqua chez toi, même. Tu avais pourtant l'impression qu'elle n'obtint tout ceci qu'au détriment d'une chose aussi chère chez vous qu'ailleurs... La fierté, que tu espères animer chez elle à travers tes encouragements.

Tu paraissais comblé. Ton sourire, malgré les froissements douloureux qui s'y entrevoyaient, révélait une sérénité enjôleuse. Il était peut-être temps que tu rouvres les yeux, et que tu accueilles de ta grâce celle qui parvint si vaillamment à te malmener... ? Tes pupilles se redressent donc doucement, et le rouge sang qui y reluisait fixe alors la combattante avec allégresse. Il était intriguant de témoigner d'un tel changement de tempérament chez toi, qui semblait dépourvu des émotions que tu retenais jusque-là...

"... Il en faudra cependant bien plus, si tu souhaites réellement... Me dominer..."

... Ton inébranlable ambition reprit ainsi les rennes. Tes paumes s'ouvraient, la gestuelle à la fois somptueuse et sèche, avant que tu n'ouvres une fois de plus tes bras. Elle était épuisée, et les conséquences transparaissaient dans ses gestes et sa stature. Elle tremblait, et l'étau qu'elle exerçait sur ton cou ne suffisait plus à te maintenir à sa portée... Tu saisis l'occasion pour lui renvoyer la monnaie de sa pièce. "... Il te faudra la véritable puissance !"

Des flux ravageurs de Force convergèrent entre tes mains, avant qu'elles ne se concrétisent en chaînes d'Éclairs fulgurants. Tu déverses toute cette haine, cette prétention; ce pouvoir terrassant sur la tueuse exténuée. C'est une multitude d'éclats d'un bleu aux nuances opalines qui se ruent à sa rencontre, dans l'unique objectif de la mortifier sous cette vague sulfureuse. La tentative te coûte à toi aussi, mais il t'était prohibé de laisser libre court aux pratiques de la bleutée plus longtemps. "Tu n'es rien face à cette force écrasante... ! Nourris-toi de cette douleur ! Fais tienne cette souffrance, dompte-la ! Absorbe-la ! Assimile-la ! Ne fais plus qu'un avec la haine qui en découle, avec tous les doutes qui en résultent! Ne fais qu'un avec le Côté Obscur... Et si la victoire est réellement tienne; brise tes chaînes !"

Que la Force soit avec toi !


#31943
Les tremblements étaient devenus de plus en plus perceptibles et intenses au fur et à mesure qu'il la défiait de sa volonté. Dans ce duel des esprits qui avait remplacé la danse des corps en mouvement, il disposait d'un mental d'acier. La douleur ne le touchait pas, pas plus que le fait d'avoir raté son coup ou d'être cloué par une jeune adulte plus jeune et moins expérimentée que lui. En fait, il semblait même prendre du plaisir au supplice qu'elle lui infligeait. C'était une bien curieuse réaction que celle-ci. C'était bien la première fois qu'elle voyait ça, même Odion n'avait pas été aussi... Bizarre.

Ses compliments à son encontre embrasèrent pourtant la fierté et l'orgueil de l'apprentie. Bien loin étaient ces moments ou Ranath la félicitait pour ses efforts intenses malgré son ignorance des préceptes qu'elle lui inculquait. Livrée à elle-même des mois durant, seule et sans la présence bienvenue (et bienveillante) de son Maître auprès d'elle, Varadesh avait considérablement perdu de sa confiance en elle malgré sa réussite indéniable sur Commenor.

C'était pour cela, en plus du fait que le guerrier savait indubitablement frapper ou ça faisait mal - ou en l'occurrence, bien - qu'elle se sentit touchée par ses mots. Il louait son talent et son investissement dans leur affrontement. Mieux encore, il la remerciait de lui offrir un combat et une compétition à la hauteur de ses espérances. Il savait commencer souffler sur les braises pour attiser l'égocentrisme si commun chez ceux de leur race. Malgré la fatigue et l'effort, elle se fendit d'un hochement de tête pour l'en remercier avant de se laisser aller d'un rapide commentaire.

Tu es un adversaire digne, l'inconnu. Dis-moi ton nom, que je sache qui je vais tuer, que je porte la satisfaction d'avoir abattu un ennemi digne des Sith.

Bien mal lui en fut, elle succombait autant à la fierté qu'à la fatigue, et n'y tenant plus, relâcha la pression sur la trachée de l'homme, lequel fut alors libre de joindre les mains qu'il avait levées. Elle vit les étincelles prendre naissance sur ses ongles tout comme elle sentit l'effroyable pouvoir qu'il concentrait. Elle savait ne pas pouvoir contrer pareille émanation. La fin de leur affrontement était proche. Il allait déchaîner sous peu l'étendue de sa puissance. Et elle ne pourrait rien faire pour l'arrêter.

Les éclairs d'un bleu violet meurtrier se précipitèrent sur elle et s'accrochèrent à sa peau, griffant et brûlant atrocement, comme animées d'une volonté propre, lui donnant l'impression qu'elles étaient affamées et voulaient dévorer chaque parcelle de son être. Elle hurla son tourment, incapable de se retenir, incapable de se protéger, incapable de résister. La douleur débordait ses sens et la souffrance était insoutenable. Roulée en boule contre le sable gelé, elle sentait son corps se liquéfier.

Son esprit était débordé par la douleur et elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle n'y arrivait pas, elle n'y arrivait pas, elle n'y arriverait pas, elle n'y arriverait jamais, c'était vain. Couchée par terre, Varadesh ferma les yeux. C'était fini, elle avait perdu, elle allait probablement mourir, carcasse fumante abandonnée dans le désert, un de plus à errer sur Korriban. Et l'inconnu continuerait sa vie comme si de rien n'était, comme s'il ne venait pas de tuer l'avenir et l'espoir de...

Non.

Quelque part, profondément enfouie en elle, une petite voix lui souffla de ne pas abandonner. De se relever. De faire face, d'affronter la mort, de tuer pour ne pas être tuée. Elle ne savait pas qui avait parlé. Ça n'était pas elle, elle en était certaine. Était-ce cette chose dont Ranath lui avait parlé la veille? Ce ne pouvait pas, c'était impossible. Elle ne voulait pas la croire, elle ne voulait pas y croire. Alors quoi? Qui?



Par la victoire, je brise mes chaînes. La Force me libérera.

Ce mantra, elle ne savait même plus si elle l'avait simplement pensé, murmuré ou hurlé. Elle ne distinguait plus rien de son environnement immédiat. Elle ne voyait que ce point de lumière à quelques mètres d'elle, qui souriait comme un dément en agitant les bras. Il avait cessé de lancer ses éclairs et contemplait son oeuvre. Il semblait considérer, peut-être, l'idée qu'elle était morte ou tellement à l'agonie qu'il pouvait bien se permettre quelques instants pour souffler avant de remettre le couvert et finir ce qu'il avait commencé.

Ce court répit, c'était sa chance. Qu'avait-il dit déjà? Accepte la douleur et fait-en une force? Bons conseils, étranger, bons conseils. Remuant légèrement, la Pantoran tenta tant bien que mal de se relever. Titubante, elle se redressa, portée par des jambes flageolantes. Les marques de son tourment étaient partout sur son visage, sur sa peau visible en de nombreux trous percés à travers ses vêtements. La douleur était terrible mais au lieu de la reléguer au second plan comme elle avait appris à le faire, elle fit comme il lui avait conseillé.

Elle puisa dans la souffrance. Elle se fit une force de ce qui était perçu comme une faiblesse et prit appui dessus. Un dernier coup, une dernière carte, une dernière tentative. Que le feu de rage la possède tellement, que la douleur devienne un point d'ancrage dans la réalité. Qu'il ne reste rien dans son esprit que cette silhouette souriante la défiant de prendre sa revanche. La vengeance, la soif de tuer, le désir de mort. C'était ce qu'elle ressentait. Une haine absolue.

Alors elle canalisa cette puissance brute mais fluctuante. Elle tissa instinctivement une toile de pouvoir non pas sur elle mais autour de son esprit à lui. Elle imprima en lui l'image de la faible jeune fille qui s'écroulait de nouveau et qui se consumait par ses éclairs, ne laissant plus que lui, seul au milieu du désert. Ce n'était pas parfait car elle manquait de pratique et son pouvoir était peu développé à cet instant. Mais c'était suffisant. Elle l'espérait.

Elle fit un pas en avant. Il ne semblait pas la voir. Elle fit un second pas. Il ne réagit pas. Elle fit un troisième pas. Aucune réaction. Pas après pas, elle avançait péniblement, grimaçant et haletant mais pourtant debout. Sa peur de mourir, sa rage de vivre, sa douleur de perdre et sa soif de tuer la portèrent à avant. Ce fut lorsqu'elle fut à moins d'un mètre qu'elle sentit les artifices de sa volonté s'étioler puis disparaître. Il l'aperçut alors, vaguement surpris. Elle se jeta sur lui, ils se percutèrent et roulèrent dans le sable, leurs sabres inutiles dans la mêlée.

Elle frappa son visage, seule partie visible et sans armure, il cogna contre son ventre avec violence. Chacun tenta de détruire à l'ancienne méthode son adversaire mais ça ne pouvait pas durer. Ils étaient des Sith et la fin ne viendrait à eux que d'une seule manière: par le sabre. Il la fit brutalement basculer, dos contre terre et leva son sabre, prêt à frapper. A ce moment, elle alluma également le sien et lorsqu'il plongea pour la décapiter, elle para de justesse avant de poser sa propre lame contre sa gorge.

Ils se tinrent là, immobiles, silencieux, ne se quittant pas des yeux, chacun pouvant mettre fin à la vie de l'autre mais aucun ne souhaitant prendre le risque d'être emporté avec l'autre. Leurs yeux exprimaient tout ce qu'il y avait à dire. Varadesh cracha du sang par terre, elle avait la lèvre fendue.

Eh bien... Match nul, peut-être?

#31949
La domination sous ses attraits les plus éblouissants. Une utopie de malheur et d'outrage; la lance divine, explosive et fulminante, terrassait la fautive de toute sa fureur. Elle avait engendré tout ceci. Elle était à l'origine de cet emballement, de cette attraction malicieuse entre deux pôles identiques et pourtant conflictuels. Vous êtes nés de la même rage, vivez de la même antipathie et dévorez votre colère d'un appétit morbide pour un triomphe narcissique. Chacun de vous s'investit corps et âme dans cet affrontement et alloue, par ses relents de ferveur, une attention toujours plus chère à son prochain. Vous convoitez cette fameuse victoire, mais vous vous l'arrachez sans cesse à une mèche près simplement pour priver à l'autre son plaisir fourbe d'émettre son euphorie.

Tes Éclairs déchaînaient une foule d'émotions jusque-là conciliées sous un verrou; un cran de sûreté que tu gardais farouchement condamné. Non pas que tu redoutais leur aspect monstrueux et toutes les conséquences qu'elles aviveraient, mais tu ne pouvais t'engouffrer trop loin dans ces limbes ardentes. Le Côté Obscur était un Enfer pour le moins séduisant; ses rives, les puissances charmeuses auxquelles tu as succombé. Tu en étais désormais le prisonnier erratique, largué dans cette abîme insondable à tes dépens. Il y régnait un froid impérial, et des ténèbres dont on ne pouvait déterminer la fin tapissaient ce monde hermétique au reste de la Galaxie. Et en même temps, ce recoin subreptice de ta conscience détient l'étrange mais Ô combien pratique faculté d'y esquisser ce que tu as besoin de remarquer...

Sa chair lazulite était moissonnée par les sillons instables de ta soif meurtrière. Celle que la Force a toujours mieux dépeinte que quelconque autre manifestation envisageable. Le comble subtil entre la férocité et l'atrocité de tes plus obscurs désirs, et la prestance du surnaturel... Les hurlements n'étaient plus réprimandés; ils faisaient, bien au contraire, l'objet d'un chant sincère et annonciateur d'autant de messages qu'on pourrait y lire. Tu n'y décelais, toi, que peu de sens malgré ça. Quand son silence soudain trahit la présence de sa lucidité, tu calmes tes ardeurs et dissipe ta folie sanguinaire en fixant le volute de fumée exhumé par ses pores, pensais-tu, avant de constater que les flammes invisibles serpentaient du sol lui-même et non pas d'un cadavre que la vie aurait déshérité.

Tu compris au trouble qui te priait de jouer le jeu que rien n'était encore joué. L'étrangère était faite, assujettie à une des punitions les plus épouvantables qu'elle aurait pu subir. Et nonobstant la fatalité qui lui tendait généreusement la main, elle semblait avoir écouté tes mots; la belle paraissait prompte à suivre tes directives et à les intégrer aussitôt qu'elles furent promulguées. Tu te fendais d'une nouvelle risette, et patientais alors jusqu'à ce que sa réplique te vienne... C'est à peine si elle daigna t'accorder un répit à la suite de ta décharge. Ta réalité s'en découvrait altérée; et sortie de nulle part, son ombre prit forme avant que ne figure sa pleine silhouette. Tu lui laisses tout juste le temps d'entrevoir ton immense joie qu'elle t'aborde aussi brusquement que son état le lui permet.

Vous chutez dans l'océan de sable, enserrés dans une étreinte assassine. Vous ne vous quittez plus, pour mieux vous assurer de finir l'autre; si le duel a perdu toute sa grâce, il n'a fait que décupler la force de ses expressions. De sa symbolique. Tu te réserves de lui en faire part immédiatement cependant; ses poings te censurent quoi qu'il en soit... Elle te martèle la face, convaincue de pouvoir te refaire le portrait; tu partages sa brutalité en plaquant fermement tes phalanges à coups de poing dans ses côtes, écrasant les brûlures que ton offensive précédente occasionna. Vous vous abandonniez ainsi l'un à l'autre, pour ne pas dire que vous vous êtes pleinement offerts. Mais pas un n'osait se dégager, ni même s'écarter ou bloquer les attaques de son assaillant. Pourrait-on parler d'une communication... ? Non, c'était déjà bien trop éprouvant pour en être réduit à un simple dialogue.

La comédie semblait pouvoir durer une éternité. Au moindre impact que tu recevais avec toutes ses intentions néfastes, tu écarquillais un sourire plus vaste et enthousiaste. Dès que tu sentais tes paumes raffermies tenter de remodeler sa peau tout en violence, tu plongeais un regard fougueux au fond de ses prunelles dorées. Voilà le style de Sith que tu es; à te plaire dans ta décadence et à inciter les autres à la leur. Ce sont dans des instants pareils qu'on révèle sa véritable nature; lorsque plus aucune convention ne nous retient de nous exprimer de la façon la plus franche qui soit. Vous vous martyrisez à petit feu, vous vous haïssez; et paradoxalement, tu aimes ça plus que tu ne l'aurais jamais cru. Était-ce parce que tu entrevoyais l'avènement de tes ambitions, à travers ces sentiers brûlants de passion ?

Il fallait hélas songer à y mettre un terme. La guerrière n'avait pas fini de te fasciner, tu en étais absolument certain; malheureusement, ton existence ne rimera à rien si tu ne te résous qu'à une exécution acharnée dans les sables de ce mausolée planétaire. Entre deux allonges vigoureusement placées à chaque coin de ta figure, tu la déraille d'un énergique coup de tête. Et quand enfin la faille dans sa persévérance se présente, tu repousse son corps du tien par une poussée barbare avec le plat de ta paume. Cette initiative ne sert toutefois qu'à t'accorder deux opportunités : récupérer l'ascendant sur la demoiselle, quand tu la plaque enfin à son tour contre le granulé du sable, et à rapporter ton sabre tombé aux oubliettes afin de lui attribuer le coup de grâce. Tu tractes vivement ton arme jusqu'à toi, enclenches sa lame avec autant d'enfièvrement, et abats son tranchant plasmique sans y réfléchir deux fois...

... C'est le son caractéristique d'un choc d'élan similaire, ainsi que la chaleur inédite caressant ta gorge qui te rappelle à l'ordre. Tu n'avais pas gagné. Et, quand tu y prêtes autant d'attention qu'elle le mérite... Elle non plus, au bout du compte. Vous vous fixez ainsi longuement, dans une promiscuité aussi sensationnelle que l'a été ce conflit sanglant. Lorsque la tenace assiégeante suggère la conclusion équitable, tu soupires un brin de rire léger comme tout, en contraste avec la démence frénétique qui t'animait plus tôt... Tu avais retrouvé une fraction non négligeable de ton calme naturel, mais pour elle, tu oublierais cette impassibilité intransigeante. Elle avait bien mérité que tu sois honnête envers elle. Ton sourire lui aussi, retrouve une douceur agréable lorsqu'il perd de sa teneur psychotique. Et tes yeux, eux... N'ont jamais autant rougeoyé.

"L'élève est capable de renverser le maître à tout moment... Du moins, s'il sait faire appel à cette puissance innée qui l'habite. Je ne doute pas qu'au moment venu, tu vaincras et succéderas sans mal à l'être qui te forme."

Ce sont sur ces favorables paroles que tu ressens la tranquillité s'instiller de nouveau. Tu places de côté l'esprit destructeur que tu incarnais, et arbores les traits assagis du Guerrier Sith. Ainsi, tu prends les devants en rengaînant ton arme, en tenant pour acquis la réciproque de votre réaction. Tu ne doutes pas sur tes capacités à repousser un coup bas, de toute manière. Et au vu de son état, elle comme toi êtes assurés qu'il vaut mieux pour la novice qu'elle se tienne à carreaux... Tu te glisses lestement sur le côté, sans lui infliger plus longtemps le poids de ta présence avant d'examiner son corps d'une brève œillade. Tu avais asséné à la malheureuse la pire des véhémences, il était de courtoisie que tu accordes à cette dernière au moins cette délicatesse-là. Vous êtes des Sith, effectivement; mais qu'elle soit élève d'une autre, la tienne ou même de ta famille; tu savais mieux que personne qu'elle méritait sa part de sollicitude. Tu as fait les frais de ce manque toute ta vie.

En dévisageant ces brûlures et ces plaies, certes faibles mais nombreuses, tu n'hésitas pas à emporter avec toi cette inconnue lorsque tu te redresses pleinement. Un bras sous ses cuisses, l'autre finement agencé sous son dos; tu la soulèves avant de te certifier de sa santé...

"Mon nom est Cain Karzen, pour répondre à ta question passée... Et je suis Darth Odium. Je suis venu ici dans l'espoir de trouver au moins une part du savoir dont on m'a conté l'existence ici... Peux-tu marcher ?" Tu lui attitres ainsi un regard solennel, en croisant ses yeux sans l'ombre d'une hésitation. "Maintenant, je pense qu'il est de coutume que tu te présentes aussi, jeune élève."

Darth Odium; Fureur des Sith. Le Côté Obscur dans toute sa noblesse. Et tu es, jeune espoir... ?


#31956
Curieux moment que celui-là ou, en silence, les 2 duellistes se regardèrent plusieurs secondes, lames sous la gorge de l'autre, sans mot dire, immobiles, à soupeser la menace et comment la neutraliser sans y laisser sa peau. Assurément une étrange ambiance régna alors et une tension perceptible passa de l'humain à la Pantoran à plusieurs reprises. D'une certaine manière, cela faisait office de parfaite conclusion à un affrontement dont l'intensité n'avait fait qu'aller crescendo.

Ils auraient bien pu rester là des heures sans qu'aucun n'avoue sa défaite ni ne fasse le premier pas. Pourtant, d'un muet accord commun, chacun baissa son arme pour la ranger sans toutefois se quitter des yeux. Elle put alors mieux examiner les dégâts et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'était pas beau à voir. Ses vêtements étaient déchirés en de nombreux endroits, elle avait des bleus (de couleur rouge sur sa peau bleutée) un peu partout, se sentait épuisée et avait envie de vomir.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque l'inconnu - non, Darth Odium se corrigea-t-elle - l'aida à se relever, la soulevant sans plus de mal qu'il ne l'aurait fait d'un sac de patates avant de la reposer un peu plus loin, la maintenant d'une main solide pour s'assurer qu'elle tiendrait malgré ses jambes flageolantes. Décidément, cet homme était des plus intriguant, passant en un instant du boucher désireux de l'exterminer au charmant gentleman soucieux de son bien-être. Mais il était Sith, ceci expliquait cela dans un sens, ils étaient des paradoxes vivants chacun à leur façon.

Je peux marcher oui... Pas longtemps mais je peux... Je suis Darth Varadesh. Enchantée de te rencontrer.

De la pure ironie lorsqu'on savait qu'ils avaient passé les 15 dernières minutes à s'étriper mutuellement avec férocité. Mais il en allait ainsi des Sith, chacun avait eu suffisamment la preuve de ce qu'était l'autre et si la méfiance restait de rigueur devant un rival potentiel, il n'y avait pour l'heure plus besoin de sortir cape et épées. De toute façon elle était bien trop faible et épuisée pour retenter, ce d'autant moins qu'elle avait eu un bel aperçu du talent du bougre.

Si ça ne te dérange pas, j'aimerais rentrer dans mon vaisseau pour me reposer un peu. Et me changer aussi. Nous pouvons reprendre cette conversation dans quelques heures? Ou éventuellement la continuer dans mon vaisseau.

Qu'on ne s'excite pas pour autant, il n'y avait là aucun sous-entendu. En vérité, elle était bien trop fatiguée pour songer à une chose pareille présentement. Et si Odium était indubitablement séduisant et attirant, il était bien trop semblable à elle pour qu'elle envisage la chose sérieusement. Un jour peut-être mais certainement pas aujourd'hui. Elle songeait simplement à une discussion à tête reposée. Rien de plus. Le ton, froid et détaché, ne laissait d'ailleurs planer aucun doute sur le sujet.

Si tu cherches le savoir, Darth Odium, tu le trouveras sans doute à la Vallée des Seigneurs Noirs, à plusieurs dizaines de kilomètres au nord d'ici. Tu la reconnaîtras facilement. Tu la sentiras bien avant de la voir. Et si tu cherches le savoir comme le pouvoir, il se peut que nos intérêts convergent. Je te souhaite bonne chance.

Sur ce, elle le laissa planté là, rebroussant chemin en boitant sérieusement pour rentrer dans son explorer. Elle ne jeta pas un regard en arrière bien qu'elle s'attendit juqu'à être au sas à sentir la lame trancher sa chair. Les vieilles habitudes ont la vie dure, on n'est jamais trop méfiant. Elle entra et se servit une ration comestible, rien de folichon, essentiellement des barres nutritives pour nourrir son corps affamé tout en avalant de grandes gorgées d'eau, assoiffée comme elle l'était.

Qu'Odium l'ait suivie et elle lui indiquerait un petit salon situé non loin du cockpit ou il pourrait s'installer confortablement en attendant qu'elle soit disponible avant qu'ils ne puissent converser tranquillement. S'il n'était pas venu, eh bien elle verrouillerait alors le vaisseau et irait prendre quelques heures de repos, revigorant son organisme épuisé et poussé jusqu'à ses limites.
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