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La valise en carton

MessagePosté :lun. 7 janv. 2019 21:37
par Destin
Korriban laissait apparaître son triste aspect à nouveau. Le contraste entre l'espérance et la réalité restait à chaque fois saisissant. Sur ce sable rouge qu'on pensait chaud, on se devait d'enfiler de sérieuses chaussettes pour éviter le coup de froid. Le vent balayait les jambes en laissant des frissons rallongés pour qui ne portait pas sa cape. L'Hiver était tombé sur la Galaxie qui plus est. Peut-être même était-ce là la tradition des Sith de toujours porter cape : se protéger du froid d'un de leur emblématique bastion. C'était sans compter sur les murmures incessants des âmes en peine, tournoyantes autour de tombes millénaires enfouies sous les sables. Varadesh semblait sentir une caresse sur son épaule chaque fois que sa garde se relâchait. Pour se retourner, ne rien voir, se dire qu'on l'a imaginé. Et pourtant, les doigts étaient bien réels.

La voie, parfaitement claire. « Varadesh... » La main semblait là pourtant. En haut d'une tour de Korriban, à l'aube d'un énième entraînement, en contemplation silencieuse, il avait fallut que son isolement devienne non plus source de réconfort, mais de vulnérabilité. « Varadesh... » L'horreur avait une main. Des bruits de pas qui annonçaient l'angoisse... « Mademoiselle ! » Non, plus aucun doute cette fois. La voix portait trop loin, trop forte et trop calme pour être celle d'un simple esprit. Varadesh vit volte-face pour observer l'improbable.

Image L'homme avait le visage taillé en duracier. Derrière deux lunettes noires sans bord, une chevelure dégagée en arrière, et un costume sombre à chemise blanche, on l'aurait cru sortit d'un cauchemar d'évadé fiscal. « Je suppose que vous êtes mademoiselle Sabina Pavian, mais aussi Serena Jama, ainsi que Darth Varadesh. » L'homme dégageait une aura si étrange qu'on ne pouvait lui en vouloir d'en savoir autant. La chose semblait inquiétante pourtant : en cumulant les trois identités de Varadesh, il s'était prit à pouvoir la retrouver sur Korriban, sans que son costume ne semble entaillé par le froid mordant qui aurait du le laisser tremblotant. « Vous allez souvent sous plusieurs identités, et c'est bien la raison pour laquelle j'ai eu du mal à vous retrouver. » Pendant un court instant, elle crut qu'il allait montrer ses yeux ; il n'en fit rien, se contentant de réajuster ses montures. « Je représente le cabinet notarié Tyrox, Tyrok & Tyrex. Je gère la succession de monsieur Ciaphas Cain. » Elle remarqua alors son accessoire. Une valisette à coins plaqué en duracier, la structure elle-même semblant en plastacier mat. Un tapis de motifs hexagonaux en relief tapissait la face extérieure de la mallette sur sa face droite. « Je suis au regret de vous informer que monsieur Cain a trouvé la mort dans des circonstances tragiques. » Merveille de technologie, la mallette fut renversée sur sa tranche, et se stabilisa au niveau du torse de l'homme du cabinet TT&T. On pouvait entendre parler de ces gens peu souvent : leur métier était de traquer les ayant-droit de successions colossales aux quatre coins de la galaxie, faisait du bien meilleur travail que n'importe quel service de renseignement, Bothan Spynet inclut. Leur réputation à en croire l'efficacité de celui-là, n'était pas exagérée. « Avant sa mort, monsieur Cain vous a désignée comme légataire de ses actions. Notre cabinet a soldé ses investissements deux jours après sa mort. » On ne pouvait pas, sur n'importe quel monde, hériter d'actions fixes comme ça se faisait dans les riches familles du Noyau et des planètes industrielles comme Kuat.

« La somme des dividendes de monsieur Cain s'élevaient à hauteur de... Quatorze millions cinq-cent trente-quatre mille trois cents cinquante crédits. » Il tourna la valise vers Varadesh.

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« L'argent vous est versé en cinq lingots d'aurodium de onze virgule soixante-deux mille sept cents quarante huit grammes. » C'était précis, au centime près. « Signez juste cet avenant qui déclare votre droit à la succession et je vous laisse. » Il sortit un datapad chargé de deux datacartes, une pour lui et une pour elle. « Votre identité et votre localisation sont couverts sous le secret professionnel, régi par l'Autorité Bakuranne. Mademoiselle, au nom de Tyrox, Tyrok & Tyrex, je vous souhaite une bonne journée. » Et ainsi, après être tombé du ciel, l'homme porteur de valise disparut, sans laisser aucune trace.




Troisième prix du Meilleur Membre 2018 aux Swor Awards : 1 million de crédits + héritage de Ciaphas Cain, en bonus facile. Autographe en message privé !