Le feu de la guerre consumait les rues des bas fonds comme jamais il ne l'avait fait auparavant... Tout était allé très vite, il n'avait fallu que d'une étincelle pour mettre le feu et provoquer une chaîne d'explosions similaire à une tombée de Dominos. Celui qui avait poussé le premier Domino, celui qui avait été envoyé sur place dans ce but, s'éloignait à présent de sa création, souhaitant éviter plus que tout qu'elle ne se retourne contre lui. Le cyborg à l'élocution hasardeuse haletait, ses jambes mécaniques semblaient peser une tonne à mesure que ses pauvres muscles avaient de plus en plus de mal à les traîner sur le bitume... Même si il était venu pour ça, il ne s'attendait pas à ce que l'huile sur le feu prenne aussi bien. Il grogna, pestant contre sa structure mécanique qui avait de plus en plus de mal à supporter l'effort... La pluie s'abattait sur ses pauvres circuits, menaçant de les faire rouiller, voire pire, de les faire court-circuiter. Il se demanda si le nigaud qui lui avait servi d'accompagnateur était déjà mort ou bien si le destin avait été clément avec lui... Quoi que fut la fin que lui réserva cette histoire, mieux valait fuir le plus loin possible, car si jamais il apprenait que c'était lui, et par extension son chef qui avait vendu la mèche à Boba concernant l'emplacement de Sabina, Sareth serait furieux. Il ne put s'empêcher de rire... Le Mandalorien devait être persuadé que le cyborg lui avait fait une fleur en l'épargnant et en lui sauvant la vie, quel imbécile ! Il se posa contre le mur d'une ruelle et calma son fou rire avant de reprendre son souffle... Plus qu'un kilomètres et il serait bientôt hors de danger. Soudain, l'holocom dans sa main vibra, et son ventre fut pris d'une légère douleur. C'était Jorran, nul doute que la douleur au ventre devant être due au stress. Pourquoi donc ce snob le contactait maintenant ?! Il décrocha, agacé, le visage calme et légèrement souriant du Falleen s'afficha devant lui.
- P-p-p-p-p-p-p-p-p-p-p-patron ?! Qu'est-ce que vous voulez ?! Ce n'est pas le moment, je suis en pleine fuite !
- Je voulais justement te féliciter mon cher Z.A.X... Tu as fait un excellent travail, cette vilaine dette que j'avais envers Boba ne m'encombre plus et les Hutts sont considérablement affaiblis. C'est une tragédie que je ne puisse pas faire d'une pierre deux coups et découvrir l'identité de l’exécuteur, la prime sur la tête de Sabina vient d'être effacée... Mais j'ai largement gagné ce soir, et c'est en grande partie grâce à toi.
- M-m-m-m-m-m-m-merci patron... Si c'est simplement pour ça que vous m'appelez vous pouvez raccrocher, je suis en danger de mort ! Grogna-t-il alors que son estomac lui faisait mal de plus belle.
- Oh mais je ne te contactais pas que pour ça... Je venais également te dire que c'était la dernière fois que nous nous contactions.
- Q-Q-Q-Q-Q-Q-QUOI ?! Le cyborg fut prit de sueurs froides, il devint pâle à vue d’œil.
Une nouvelle douleur abdominale agressa le pauvre cyborg détraqué qui prit bien cinq longues secondes pour digérer l'information. Il ne voulut y croire, il serra les poings alors que le monde autour de lui s'écroulait, au sens propre comme au figuré. Il serra les dents, son œil unique scrutant le nobliau vert avec haine. Si il le pouvait, Z.A.X aurait tiré au blaster au travers de l'holo-transmission jusqu'à vider toutes les réserves de son chargeur et des trois suivants. Il savait très bien ce que le Falleen signifiait par là, ce n'était pas la fin de leur relation dont il parlait, mais bien de la fin de la vie du cyborg.
- Tu sais des choses qui pourraient nuire à mes relations avec Sareth ainsi qu'avec les Hutts, je préfère donc t'enterrer avec le secret... Cette ville et son destructeur disparaitront en même temps, et personne ne saura jamais qui était le coupable.
- M-m-m-m-m-m-m-m-mais ça fait cinq ans que je suis votre numéro un !!! Hurla-t-il en se tenant le ventre, sentant ses tripes remonter lentement jusqu'à sa trachée.
- Un meilleur espion que toi est déjà prêt à te remplacer... Et un meilleur combattant également, ils formeront ensemble une équipe qui fera trembler mes ennemis mille fois plus que toi, Sareth et Taewyn deviendront des légendes... Mes légendes.
- V-v-v-v-v-v-v-v-v-vous pourrez pas me tuer, j'aurais disparu des réseaux, je raconterai tout aux Gorensla, je vous ferai tomber espèce de malade ! Je sais tout sur vous, même le petit secret grâce auquel les Hutts vous tiennent par les boules, vous êtes pas en position de négocier !
- Tu es d'une naïveté affligeant Z.A.X... Penses tu que je n'avais pas prévu de t'éliminer un jour ou l'autre si jamais ta loyauté venait à défaillir ? Lorsque je t'ai offert ce petit lifting à Arkanian Cyber pour service rendu, j'ai payé un petit supplément à Jenasha Dagon... Sais tu pourquoi ?
- N-n-n-n-n-n-n-n-non... ?
- Pour installer cette bombe dans ton ventre... Tu pensais que la douleur à l'estomac venait de quoi, une indigestion ?
- V-v-v-v-v-v-v-vous mentez !!!
- Allons, n'as tu guère mieux à offrir comme dernière parole ?
- ALLEZ AU DIAB-... !!!
D'un coup, sans prévenir, le compte à rebours s'arrêta et les composants mécaniques du cyborg enclenchèrent leur auto destruction, d'abord ce fut le bras de Z.A.X tenant l'holocom qui explosa. Un hurlement. Le sang coulait à présent de son bras invalide, il le tint avec son autre main mécanique, complètement terrifié... Son corps s'était retourné contre lui et allait le tuer, cette découverte fit trembler son échine et lever tous ses poils jusqu'au dernier. Il hurla à l'aide dans la panique et marcha lentement, boiteux, le long des rue,s s'appuyant contre le mur et serrant la douleur entre ses dents pour éviter qu'elle ne s'exprime. Le sang coulait derrière lui, il en laissait beaucoup trop... Il murmurait des prières et des supplications, priant que quelqu'un puisse croiser sa route. Un soldat des triades accourant dans sa direction ! Il l'appela à l'aide, lui promettant des crédits... Il fut bousculé violemment et tomba par terre, le guérilleros l'ayant à peine remarqué. Il grogna... Il aurait aimé pleurer, mais il avait perdu ses yeux il y a bien trop longtemps pour avoir ce luxe. Sa jambe tenta de prendre appui au sol pour le relever, mais elle explosa à son tour. Il cria de douleur mais n'abandonna pas, poussé par une volonté plus forte que la vengeance ou la colère. Il rampa avec sa jambe et son bras encore valide dans un seul et unique but, laissant des litres et des litres de sang dans son sillage. Sa bouche marmonnait des psaumes incompréhensibles à mesure que le cyborg perdait conscience et que ses nerfs n'avaient plus la force de lui transmettre la douleur que ses membres ressentaient. Des dizaines et des dizaines d'hommes passaient devant lui et l'ignoraient... Il était seul. Il avait provoqué ce chaos, et il en payait à présent les conséquences, il ne méritait que cela, pensa-t-il. Pourtant, alors qu'il commençait à désespérer, quelqu'un s'approcha de lui et s'accroupit, lui tendant la main. Il rejeta l'offre mais, la voix sanglotante, demanda une seule chose.
- Qu'est-ce qui vous est arrivé... ? Demanda le gangster, sidéré par l'état du cyborg.
- Je... Je... Je... Je dois appeler ma fille. P-p-p-p-p-p-passez moi votre holocom, je vous en prie...
- Mais... Je... Oui monsieur.
Le malfrat, touché par la demande en plein milieu de ce champ de bataille sordide, accepta. De sa seule main, le cyborg tapa le numéro comme si il le connaissait par cœur, machinalement. La sonnerie retentit, elle dura longtemps, longtemps... Maintes fois, Z.A.X fut tenté d'abandonner, de lâcher prise, de penser qu'après tout, il ne méritait pas cet ultime geste. Mais finalement, quelqu'un décrocha... C'était un visage féminin, jeune, fatigué et couvert de pansements posé sur un lit d'hopital qui apparut sur la retransmission.
- A... Allo... ? Demanda une petite voix timide.
- S-s-s-s-s-s-s-s-s-sasha ? C'est bien toi ?
- Oui... Qui êtes vous... ?
- J-j-j-j-j-j-j-j-je... C'est moi Sasha, ton pè-...
Trop tard. L'erreur informatique qui avait empêché la bombe d'exploser proprement en une seule fois fut résolue après moult tentatives d'activation... Le signal électrique se transmit au travers des composants du futur macchabée. La détonation qui secoua la rue fut mille fois plus forte que les deux précédentes, Z.A.X et le gangster furent tous deux carbonisés et réduits à l'état de cendres par la puissance du détonateur thermique qui trônait dans l'estomac du cyborg. Ainsi, une nouvelle explosion parmi tant d'autres secoua les bas fonds... C'était une explosion toute simple, meurtrière, bruyante, cruelle. Elle emportait un parfait anonyme qui ne laisserait aucune trace dans l'histoire galactique, un truand comme il y en avait tant et qui mourrait comme tant d'autres, sacrifié par un autre truand au bras plus long. C'était la vie du crime, la dure loi des bas fonds.
Pris en plein milieu d'un conflit qui les dépassait, Sareth, Sabina et Ophilia, toujours réfugiée dans ses songes, faisaient face au gigantesque hangar pris d'assaut et envahi par les flammes, la porte éventrée... Si rien ne changeait, jamais la navette ne parviendrait à s'envoler à temps. Que faire ? Tout semblait perdu, pourtant Sareth comme Sabina n'avaient pas dans leur projet d'abandonner en si bon chemin, échapper à la mort une bonne dizaine de fois au cours de cette traque dantesque leur avait appris que tout était possible pour peu que la volonté et l'astuce soient au rendez vous. Un esprit affuté se donnant les moyens de réussir pouvait trouver l'introuvable, pister l'impistable et même vaincre l'invincible. Selon Jeb il fallait rejoindre la sortie de secours pour accéder au hangar... Cela impliquait de travers le No Man's land improvisé qui se trouvait entre le hangar et les immeubles face à lui. Explosions et tirs de blaster étaient les seuls à traverser cette ruelle vide de monde lentement mais sûrement en train de s’effondrer sur elle même à mesure que la guerre de position abîmait sa structure. Le temps manquait et le chaos s'intensifiait... Mais Sareth avait une idée, une idée somme toute peu subtile, mais qui avait le mérite d'être efficace.
- Sabina... Tiens Ophilia fort contre toi, le plus fort que tu peux.
- Mais, pourquoi ?
- On va résoudre la question par force brute.
- ... Bien.
Sans un mot de plus, la Pantoran forma une véritable cage autour de sa fille avec ses bras, protégeant son enfant de l'extérieur le plus possible, se préparant à voyager au travers de l'enfer et à encaisser tous les coups à la place d'Ophilia. Sareth, lui, agrippa fermement sa coéquipière pour s'assurer qu'elle ne lui glisse pas des mains. Il souffla un coup, se prépara au pire puis, n'ayant plus d'autre choix que de mettre son plan à exécution, il activa son bouclier personnel et enclencha ses propulseurs anti gravité. La puissance libérée emmena le trio dans les airs, réveillant la petite Ophilia qui ne comprit pas où elle se trouvait. La dernière chose dont elle se rappelait était d'un endormissement forcé provoqué alors que papa Jeb s'était fait violemment cogner. Elle écarquilla donc les yeux, poussa un cri de surprise mais se calma instantanément quand elle constata que sa mère était là. Elle ferma les yeux et réfugia sa petite tête dans le cou de sa bienfaitrice, tentant de calmer son anxiété grandissante. Sareth, pendant ce temps, s'était envolé au dessus de la scène et s'apprêtait à se poser directement dans le hangar pour éviter d'être victime du chaos ambiant... Mais cela n'était pas suffisant pour dissuader les plus assoiffés de sang de tirer. Certains, attirés par la perspective d'une partie de tir au pigeon, commencèrent à canarder le ciel pour tenter de toucher le Mandalorien... C'est donc une série de zig zag dans les airs qui mena le trio jusqu'au hangar. Sareth serrait Sabina contre lui de toutes ses forces, et la Pantoran faisait de même avec sa fille. Il était difficile de manœuvrer dans les airs avec un poids pareil sous les bras, mais Sareth tenait bon, préférant mourir que de lâcher prise.
Le trajet jusqu'au sol parut être une éternité, le vent soufflait comme un millier de bourrasques, menaçant à tout moment nos trois oiseaux de dévier de leurs trajectoires. Pendant ce temps, le bouclier personnel du Mandalorien encaissait un tir, deux tirs, trois tirs... Puis il céda finalement au bout du quatrième. Il tenta de se presser et d'aller encore plus vite vers le sol, mais un tir vint toucher son casque et rebondit contre le Beskar... Sareth n'avait subi aucun dommage, mais le choc le désarçonna pendant un court instant, lui faisant perdre le contrôle de ses propulseurs. Il fonçait donc droit vers le hangar, complètement sonné, tel une flèche. Paniquée, Sabina cria le nom du Mandalorien avant de se préparer à l'atterrissage. Le corps assommé du guerrier en armure tomba en ligne droite, mais alors que Sareth s'attendait à finir tel une crêpe et ce malgré la protection de son armure... Tout s'arrêta. Il reprit ses esprits, secoué par la surprise et observa ses alentours, constatant que son corps flottait au dessus du sol. Il eut tout juste le temps de prendre appui sur ce dernier avant que la gravité ne refasse son office. Sabina se trouvait au sol, relâchant son emprise dans la force à présent que Sareth était en sûreté. Ophilia, elle, aidait sa mère à se relever, ne comprenant rien à ce qui se passait autour d'elle.
- Maman, qu'est-ce qui se passe... ?
- On a eu un contre temps ma chérie, mais tout va bien, on va bientôt partir.
- SABINA !!! Jeb Sayen, comblé de bonheur, rassuré qu'elle n'ait rien se jeta sur elle et la serra dans ses bras.
- Moi aussi je suis contente que tu n'aies rien Jeb, sourit-elle.
- On a barricadé comme on a pu... La navette devrait pouvoir partir, les hommes des triades n'auront pas le temps de rentrer, il faut qu'on se dépêche avant que-...
Avant que Boba Fett, n'ayant plus rien à perdre, ne se décide à jeter dans la mêlée son arme la plus meurtrière : la charge sismique. L'onde de choc azure provoquée par la bombe fut sans commune mesure, elle secoua les bas fonds tout entier, coupant des immeubles entiers en deux et détruisant les forces des triades tout comme les forces du cartel. Le sol fut secoué comme jamais il ne le fut sa structure même menaça de s’effondrer et de ruiner la ville toute entière, pas seulement les bas fonds. Ce cercle bleuté répandant la mort trancha ainsi en deux les bas fonds et voyagea jusqu'à ce que le hangar soit lui aussi touché. Le port franc clandestin s'écroula sur lui même, cadavres du cartel et des triades s'amoncelèrent sans distinction alors que le bâtiment s’effondrait. Sareth ferma les yeux, pensant que son heure était venue, Ophilia aussi, Jeb aussi... Tous les passagers de la navette aussi. Seule Sabina gardait les yeux ouverts, elle n'avait pas peur. Elle leva les bras au ciel en inspirant profondément. Elle le savait à présent, elle était prête. Utilisant pour la dernière fois sa force, elle usa de toute son énergie pour produire un miracle. L'éboulement se stoppa net et tous les débris se mirent à flotter au milieu des airs. Sareth n'en crut pas ses yeux, il fut témoin de cet acte miraculeux et observa Sabina, jetant sur elle un regard mêlant fascination, peur et admiration. Elle semblait si sereine alors que la puissance qu'elle déchaînait à cet instant précis était folle. Chaque caillou semblait figé dans le temps et dans l'espace, chaque morceau de béton ignorait la gravité à cet instant précis... Sabina était magnifique au milieu de ce paysage irréaliste et poétique, elle semblait presque sourire malgré l'imminence de sa mort.
- Je peux maintenir le toit du hangar le temps que vous partiez... Mais je ne peux pas le quitter avec vous.
- Non... Non ne me dis pas que...
- Si... C'est ainsi.
- Je ne t'abandonnerais pas Sabi.
- Ce n'est pas le moment Jeb... Embarque dans la navette, prends les commandes et sauve les passagers.
- Mais... Et Ophilia... ?
- Elle n'est pas en sécurité dans les régions inconnues, et je ne veux pas que Ranath vienne t'y chercher et te tue... Tu vaux mille fois mieux que ça Jeb. Trouve toi quelqu'un de tranquille et refais ta vie loin de cette folie, c'est tout ce que tu mérite...
- Je... Mais... Alors, avec qui va Ophilia ?
- ... Elle se contenta de jeter un regard bienveillant vers Sareth... Puis, remarquant que Jeb ne voulait toujours pas partir, elle lui fit signe de se dépêcher d'un regard plus sévère, Jeb s’exécuta, retenant ses larmes avant de courir dans la navette pour la démarrer.
Sareth n'avait rien dit depuis que sa vie avait été sauvée par ce miracle physique... Il admirait chaque petit détail de la scène et refusait de s'admettre que cette scène pleine de beauté et de philosophie arrivait sous ses yeux, pourtant lorsque Jeb déclencha la navette et quitta les lieux à toute vitesse, il fut forcé de regarder Sabina dans les yeux alors que cette dernière maintenait toujours ses bras vers le ciel. Elle souriait, pourtant son visage fatiguait à vue d’œil, la sueur perlait sur son front et chacun de ses muscles tremblait, menaçant de rompre. Le Mandalorien retira son casque, révélant son visage borgne à celle qu'il était venue chasser. L'argent ne comptait plus pour lui... Seul comptait ce moment et tout ce qu'il représentait. Il avait le trac. Son père lui avait parlé maintes fois de la responsabilité d'un Mandalorien quand il recueillait un orphelin, mais il ne pensait jamais vivre ça lui même un jour. Au fond de lui, il sentait que son père était fier de lui, ça l'aidait à surmonter cette épreuve qui le mettait à bout psychiquement.
- Ophilia...
- Oui Maman... ?
- Lui c'est Sareth, il remplacera papa Jeb... Considère le comme ton nouveau papa.
- Pourquoi ?
- Maman doit rester ici... Papa va t'emmener avec lui.
- Pourquoi tu dois rester ici... ?
- C'est ma mission ma puce, je dois le faire...
- Mais je veux pas que tu reste ici moi...
- S'il te plait, ne rend pas la chose plus difficile... Va avec lui, je t'en prie.
- Mais c'est qui d'abord Sareth ? Demanda Ophilia alors que des larmes coulaient à flots nourris sur ses joues.
- C'est un Mandalorien, un guerrier honorable qui n'a pas hésité à me protéger quitte à risquer sa vie. Un homme bon... Il te protégera coute que coute, n'est-ce pas Sareth ?
- Ou-Oui, je le jure, répondit le Mandalorien en retenant un sanglot.
- ... D'accord maman... Ophilia serra sa mère dans ses bras en pleurant comme une madeleine, elle était encore bien trop jeune pour comprendre ces choses là, mais elle semblait avoir saisi : c'était la dernière marque d'affection qu'elle n'aurait jamais de sa mère.
- Quand à toi Sareth... Je te fais confiance, protège la, éduque la, rend la forte et surtout... Ne laisse jamais mon maître la trouver, elle a eu beaucoup de noms au cours de sa vie, mais son vrai nom est Ranath. Quoi qu'elle te dise, ne la crois pas, elle essaye peut être de passer pour une figure maternelle, mais elle n'est rien de tout ça... Et quand tu considèreras qu'Ophilia sera prête, donne lui ça.
La dernier gage d'amitié de Sabina se détacha de sa ceinture et flotta jusqu'à la main de Sareth. Son sabre laser à la lame orangée appartenait désormais au Mandalorien jusqu'à ce qu'Ophilia soit prête à s'en servir. Le mercenaire serra ce gage de confiance contre son cœur puis, une fois prêt à partir, il attacha le sabre à l'intérieur de son poncho, remit son casque et s'adressa une ultime fois à Sabina, tâchant d'éviter de sangloter bien que l'acte devienne de plus en plus complexe.
- Je ne t'oublierais jamais.
- Moi non plus... Merci d'avoir rendu mes dernières heures plus douces.
Sans un mot de plus, le Mandalorien agrippa Ophilia, jeta un ultime regard à Sabina et s'envola, appelant le Wings of Liberty en vitesse. Ophilia pleurait et tâchait de sécher ses larmes contre le poncho de son nouveau père pendant que ce dernier, sachant qu'il avait pourtant pris la bonne décision, ne pouvait s'empêcher de se tourmenter lui même... Il avait été incapable de la sauver, encore. Il ne regarda pas en arrière lorsque Sabina relâcha son emprise dans la force et que la pierre s'écroula sur elle. Il entendit le son de l'éboulement pourtant, et son unique œil réagit par un pleur, mais il ne regarda pas en arrière... Mais Ophilia le fit, et elle poussa le cri que Sareth n'avait pas le droit de pousser. C'était un éboulement tout simple, meurtrier, bruyant, cruel. Il emportait une parfaite anonyme qui ne laisserait aucune trace dans l'histoire galactique, une sensitive comme il y en avait tant eu et qui mourrait comme tant d'autres, sacrifiée par une autre sensitive au bras plus long. C'était la vie du crime, la dure loi des bas fonds. La navette qui aurait dû tous les sauver se dirigea vers les régions inconnues, le Mandalorien et sa fille adoptive, eux se dirigèrent vers leur vaisseau... Le nouveau foyer d'Ophilia. Sabina Pavian avait trouvé la mort dans la paix, un sourire sur le coin du visage. Elle s'était détourné du chemin de l'obscurité et avait péri dans la lumière... Elle était née Sith, pourtant aujourd'hui, celle qui se faisait appeler Varadesh mourait en Jedi.