- dim. 5 mars 2017 21:18
#26480
"La connaissance mène au pouvoir, ou au moins à une fuite plus rapide..."
Han Solo - Le Coup du Paradis
3 ans. Cela faisait 3 ans qu'il n'avait pas soufflé, 3 longues années à mener des opérations clandestines et souvent sales pour la Nouvelle-République au cœur de l'Hégémonie Hutt. Cela avait été long et dur, mais ce n'était pas le pire dans cette mission. Il avait toujours considéré les difficultés rencontrées dans sa vie comme étant des défis à relever. Une preuve de sa capacité à se débrouiller et à crier haut et fort: je suis libre et rien ne peut m'atteindre. Las, toutes ces années de guerre contre l'Empire et les Hutts avaient peu à peu érodé toutes ses certitudes. Bespin avait été un sale moment qui l'avait forcé à admettre qu'il n'était pas intouchable.
Coruscant avait aussi fait mal d'une certaine façon. Mais le pire, il s'en rendait compte maintenant, c'était cette impression que tout ça n'avait servi à rien. Il était fier et heureux d'avoir aidé à renverser l'Empire, il était content d'aider à continuer le combat pour rendre la galaxie meilleure. Et pourtant il se sentait vide à l'intérieur. Trop longtemps seul, malgré la présence des combattants républicains et de Chewie, trop longtemps à se demander: quel est le bilan de ma vie au final?
L'univers avait perdu toute saveur et il n'avait plus le feu en lui. Il ne faisait que suivre, comme une marionnette dansant au son de la musique. Et il haïssait cette sensation, ce pourquoi il était revenu ici, là ou tout avait commencé en un sens. Le début de son histoire, de sa légende, le berceau d'une vie à l'histoire hors du commun pour les historiens et les enfants rêveurs.
Kashyyyk, monde natal des fiers Wookies.
Un monde qu'il avait déjà visité à plusieurs reprises, lorsqu'il avait senti que Chewie, malgré sa dette de vie qui le liait au Corellien jusqu'à la mort ainsi que l'amitié qu'ils partageaient, avait besoin de revoir sa famille ne serait-ce que brièvement. Et ce service, il était prêt à le lui rendre à chaque fois sans discuter. Toutefois aujourd'hui ils n'étaient pas là que pour ça. Il y avait une autre raison, et alors que le Faucon descendait sur la surface et se préparait à se poser, lui revint en mémoire ce souvenir du passé, un passé si lointain et pourtant si proche à la fois.
****************
Il se déplaçait lentement le long des coursives du Bonne Fortune. Il savait qu'il n'aurait qu'une chance pour sortir d'ici et il ne devait, ne pouvait pas la gâcher. Il avait réussi à voler ce blaster qu'il tenait maladroitement dans l'armurerie avant de devoir précipitamment partir de peur de trop attirer l'attention. A présent il était temps de quitter à jamais ce vaisseau qui avait constitué sa vie pendant 9 ans et de voguer vers un avenir qu'il se forgerait seul et sans personne pour le diriger.
Mais il lui restait une dernière tâche à faire avant de partir. Au fond, le jeune garçon savait que c'était une mauvaise idée, car Shrike n'était pas un idiot et il était aussi dur que rusé, il comprendrait bien assez tôt ce qui se tramait à bord. Mais il lui était impossible de ne pas le faire. Trop de souvenirs, trop de sentiments, trop de promesses et de paroles.
Il entendit les bruits lorsqu'il arriva devant la porte. Ils lui étaient si familiers. Le doux frottement du métal contre la plaque, le frémissement de la pâte plongée dans l'huile, le bruit du couteau contre la planche. Il passa la porte et parla alors d'une voix claire, portant en elle le germe de celui qu'il était appelé à devenir:
Dewlanna, c'est moi. Je suis venu te dire au revoir. C'est l'heure pour moi.
La silhouette se retourna en grognant, le regardant et l'examinant des pieds à la tête, sans même tenter de cacher la douleur et la fierté qu'elle ressentait en égale mesure. Depuis 9 ans elle prenait soin du petit garçon devenu jeune homme, lui enseignant tout ce dont il aurait besoin pour survivre, parlant avec lui qui comprenait le wookie sans le parler tandis qu'elle comprenant le basic sans le parler. Une alchimie parfaite, une relation belle par sa simplicité. Et cela allait disparaître dans quelques minutes.
Mais pour l'instant, seuls comptaient le jeune homme et la Wookie, perdus dans une étreinte rappelant celle d'une mère et son fils. Cette mère et cette famille qu'il n'avait jamais eu.
*****************
Il secoua la tête, chassant ce souvenir de son esprit alors que les moteurs du Faucon s'arrêtaient. Soupirant, il se leva de son siège et sortit de la cabine, tandis que Chewbacca l'apostrophait d'un grognement. Alors qu'ils continuaient leur route jusqu'au sas, Han fit un signe de tête affirmatif. Enfin le sas s'ouvrir dans un bruit de métal, et un air pur emplit leurs poumons tandis que leurs yeux s'habituaient à la lumière du soleil de Kashyyyk.
Il ne prononça qu'une simple phrase, qui résonna pourtant en lui tout autant que dans la tête de son compagnon. Chacun sut, au moment ou elle sortit de ses lèvres, que c'était la vérité pure et simple, magnifique dans sa simplicité.
Chewie, on est à la maison.
Coruscant avait aussi fait mal d'une certaine façon. Mais le pire, il s'en rendait compte maintenant, c'était cette impression que tout ça n'avait servi à rien. Il était fier et heureux d'avoir aidé à renverser l'Empire, il était content d'aider à continuer le combat pour rendre la galaxie meilleure. Et pourtant il se sentait vide à l'intérieur. Trop longtemps seul, malgré la présence des combattants républicains et de Chewie, trop longtemps à se demander: quel est le bilan de ma vie au final?
L'univers avait perdu toute saveur et il n'avait plus le feu en lui. Il ne faisait que suivre, comme une marionnette dansant au son de la musique. Et il haïssait cette sensation, ce pourquoi il était revenu ici, là ou tout avait commencé en un sens. Le début de son histoire, de sa légende, le berceau d'une vie à l'histoire hors du commun pour les historiens et les enfants rêveurs.
Kashyyyk, monde natal des fiers Wookies.
Un monde qu'il avait déjà visité à plusieurs reprises, lorsqu'il avait senti que Chewie, malgré sa dette de vie qui le liait au Corellien jusqu'à la mort ainsi que l'amitié qu'ils partageaient, avait besoin de revoir sa famille ne serait-ce que brièvement. Et ce service, il était prêt à le lui rendre à chaque fois sans discuter. Toutefois aujourd'hui ils n'étaient pas là que pour ça. Il y avait une autre raison, et alors que le Faucon descendait sur la surface et se préparait à se poser, lui revint en mémoire ce souvenir du passé, un passé si lointain et pourtant si proche à la fois.
Il se déplaçait lentement le long des coursives du Bonne Fortune. Il savait qu'il n'aurait qu'une chance pour sortir d'ici et il ne devait, ne pouvait pas la gâcher. Il avait réussi à voler ce blaster qu'il tenait maladroitement dans l'armurerie avant de devoir précipitamment partir de peur de trop attirer l'attention. A présent il était temps de quitter à jamais ce vaisseau qui avait constitué sa vie pendant 9 ans et de voguer vers un avenir qu'il se forgerait seul et sans personne pour le diriger.
Mais il lui restait une dernière tâche à faire avant de partir. Au fond, le jeune garçon savait que c'était une mauvaise idée, car Shrike n'était pas un idiot et il était aussi dur que rusé, il comprendrait bien assez tôt ce qui se tramait à bord. Mais il lui était impossible de ne pas le faire. Trop de souvenirs, trop de sentiments, trop de promesses et de paroles.
Il entendit les bruits lorsqu'il arriva devant la porte. Ils lui étaient si familiers. Le doux frottement du métal contre la plaque, le frémissement de la pâte plongée dans l'huile, le bruit du couteau contre la planche. Il passa la porte et parla alors d'une voix claire, portant en elle le germe de celui qu'il était appelé à devenir:
Dewlanna, c'est moi. Je suis venu te dire au revoir. C'est l'heure pour moi.
La silhouette se retourna en grognant, le regardant et l'examinant des pieds à la tête, sans même tenter de cacher la douleur et la fierté qu'elle ressentait en égale mesure. Depuis 9 ans elle prenait soin du petit garçon devenu jeune homme, lui enseignant tout ce dont il aurait besoin pour survivre, parlant avec lui qui comprenait le wookie sans le parler tandis qu'elle comprenant le basic sans le parler. Une alchimie parfaite, une relation belle par sa simplicité. Et cela allait disparaître dans quelques minutes.
Mais pour l'instant, seuls comptaient le jeune homme et la Wookie, perdus dans une étreinte rappelant celle d'une mère et son fils. Cette mère et cette famille qu'il n'avait jamais eu.
Il secoua la tête, chassant ce souvenir de son esprit alors que les moteurs du Faucon s'arrêtaient. Soupirant, il se leva de son siège et sortit de la cabine, tandis que Chewbacca l'apostrophait d'un grognement. Alors qu'ils continuaient leur route jusqu'au sas, Han fit un signe de tête affirmatif. Enfin le sas s'ouvrir dans un bruit de métal, et un air pur emplit leurs poumons tandis que leurs yeux s'habituaient à la lumière du soleil de Kashyyyk.
Il ne prononça qu'une simple phrase, qui résonna pourtant en lui tout autant que dans la tête de son compagnon. Chacun sut, au moment ou elle sortit de ses lèvres, que c'était la vérité pure et simple, magnifique dans sa simplicité.
Chewie, on est à la maison.