L'Astre Tyran

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Coincé entre "La Gueule" - un trou noir supermassif - et l'espace Hutt, Kessel est un monde mort qui sert de bagne à l'Empire. Le seul intérêt de cet astre désolé est le Glitterstim, une épice minée en abondance.
Gouvernement : Empire
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By Harlon Astellan
#26675
« Psssst... Hey, hey ! Le cornu ! »

Les voyages en business class vers les colonies pénitentiaires impériales étaient rares, et réservés à une élite triée sur le volet. Pour que ces transports prioritaires soient dépêchés en lieu et place des vaisseaux-prisons traditionnels, la plupart datant de la Guerre des Clones, il fallait avoir commis un crime d'état, rien de moins. Là où les cargos basiques entassaient des centaines de petites frappes et autres gangsters d'opérette, ces navettes offraient 10 cellules blindées à la caparace de duracier. De minces trous reliaient les cages mitoyennes et permettaient des brides de discussion anonymes, pour peu qu'on laisse ses yeux dans sa cellule, au lieu de les coller aux parois pour toiser son voisin d'infortune.

« Ils t'ont prit pour quoi ? »

La navette était pleine. Au lieu des habituels gardes escortés occasionnellement de quelques StormTroopers, la garde de la navette, spécialement aménagée pour le transport de prisonniers, était constituée d'une grosse douzaine de Commandos armés de fusils à champ d'action étendu, spécialisés dans le combat rapproché et en espace restreint. Autrement-dit, des porteurs de fusils à pompe laser.

« Ils nous ont prit parce que j'ai pété la nuque d'un de leur gars en armure. Tu parles ! Ca protège pas d'un coup du lapin, leur sac à peau ! »
« La ferme, Gadil. Laisse-le tranquille. »

Le type était un peu déluré, avait une peau basanée assez sale, une barbe typique des gens peu soignés et des cheveux longs, gras et huileux. Son compagnon n'était pas visible depuis les trous de la cellule d'Oxious, une cloison supplémentaire faisant défaut entre lui et l'individu mystère.

« Tu sais où on va ? »
« Tout le monde sait où on va. C'est logique. »

Un Commando entra dans la cellule du voisin d'Oxious pour lui distribuer quelques coups de matraque électrique, avant de le laisser à son sort, la respiration laborieuse et les mains brisées, les doigts dans des angles improbables. Le soldat avait prit soin de ne pas le blesser mortellement, juste ce qu'il fallait. Il ferait son temps, il n'aurait pas droit à une mort rapide.

« On peut au moins avoir à manger ? »

Le Commando sortit sans prêter attention au voisin sans visage, et repartit faire sa ronde. Il n'avait même pas laissé échapper un son.

« Les gens comme nous, ils veulent pas les juger. Ca coûte trop cher et de toute façon ils s'en foutent. Y a qu'un endroit où on envoie les gens comme nous. »

Le voyage se déroula sans accroc, la nourriture étant rarifée pour empêcher les prisonniers de reprendre des forces. Et c'est après quelques jours que la Navette se posa enfin, et qu'on tira les prisonniers de leurs cellules, deux par deux. Oxious, menotté aux poignets et aux chevilles, ne pouvait qu'avancer péniblement vers sa nouvelle demeure. Nouvelle demeure pauvre en oxygène qui faisait suffoquer tout le monde ne portant pas de masque approprié. Une surface garnuleuse en forme de cacahuète ambrée. Avec des bâtiments aux traits secs, aux batteries turbolaser massives pointées vers l'espace qui s'offrait directement à eux, sans autre toile que les étoiles.

Oxious commençait son séjour sur la Colonie Pénitentaire de Kessel.
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By Darth Oxious
#26709

        Dès la descente du transport qui l'avait amené là, Oxious se sentit oppressé. Nulle intervention de la Force dans cette impression. En cause : l'atmosphère ténue du planétoïde. Malgré les quantités phénoménales d'oxygène rejeté par les usines installées à dessein, elle restait si fine que cette tentative de terraformation n'était qu'un échec. La quasi totalité de l'oxygène s'échappait dans le vide spatial, le reste ne suffisant qu'à peine pour survivre sans masque, masque qui restait le seul moyen de respirer à son aise. Le gouffre financier que cela devait représenter semblait ne pas poser de problème, car amplement comblé par les revenus que générait l'exploitation du Glitterstim.

        C'était donc à cela qu'on destinait le Zabrak. Une vie de forçat. Car les prisonniers qui travaillaient aux mines n'étaient guère plus. Kessel était un bagne. Sous des mots habilement choisis pour camoufler la vérité, on l'appelait Colonie Pénitentiaire, Établissement Correctionnel. Cela ne dupait personne, et tout le monde savait la vérité. Kessel, c'était le planétoïde âpre où l'on enfermait les pires ennemis de l'Empire pour les faire mourir à la tâche.

        Oxious serait donc traité ni plus ni moins comme un esclave. Le coup était rude. Les entraves qui lui avaient été passées pesaient si lourd que le Sith peinait à avancer sous les coups de crosse de ses gardiens. Il marchait d'un pas lent et court, le dos courbé, rien de ce qu'il avait été auparavant.
        Mais il trouvait tout de même du positif dans la situation. La Force l'accompagnait à nouveau. Elle et Ses bienfaits étaient présents, et il en bénéficierait sans mal. Son bras cybernétique était toujours à sa place. Tant qu'il tiendrait le secret sur la lame laser qu'il dissimulait, il avait pour ainsi dire un atout dans sa manche.
        Avec ces avantages pour lui, il avait de quoi préparer quelque chose. Rallier les plus dangereux détenus de la prison, provoquer une mutinerie, profiter de l'agitation pour couvrir son évasion.
        Cela demanderait du temps, de la discrétion et un plan minuté au poil pour ne pouvoir être enrayé. Rien d'impossible. S'il parvenait à mettre sous sa coupe assez de prisonniers, sa fuite passerait inaperçue, jusqu'à ce qu'il soit bien trop tard.

        Pour ainsi faire, le Sith allait devoir se faire sa place. Il allait devoir gagner le respect, il allait devoir se faire craindre de tous. Il allait devoir devenir le Seigneur de Kessel. Celui a qui tout sera dû, celui que personne n'osera regarder en face, celui qui inspirera l'effroi. Sur des esprit aussi simples que ceux des criminels, cela ne poserait pas de problème. Il lui suffirait de rester lui-même, finalement.


        Oxious fut amené à sa cellule. L'une parmi d'innombrables autres, toutes alignés dans l'un des couloirs de la structure où on l'avait fait entrer. Ici l'air était respirable, généré par les machines. Les cellules, grille ouverte, étaient prêtes à accueillir leurs occupants. On les fit se placer le long d'une ligne bien visible.

          « Derrière la ligne ! Tous autant que vous êtes ! Hé toi, t'es sourd ou tu comprends rien de c'que j'dis ? Derrière la ligne ! »

        L'humain en cause sortait du rang et ne bougeait pas malgré les invectives du geôlier. Deux autres gardiens arrivèrent pour mater le rebelle, mais rien n'y fit. Finalement, on tira sur le prisonnier avec un pistolet électrique, et on distribua une volée de coups de matraque au type convulsant au sol. Ça eût pour effet de dissiper les idées de rébellion chez les autres, qui finirent de s'aligner bien comme il faut derrière la ligne désignée.

        Un impérial en uniforme de l'administration pénitentiaire arriva, passa l'une des grilles du bout du couloir et avança le long du rang – à distance raisonnable – d'un pas lent et mesuré, les yeux fixés droit devant lui.

          « Je suis celui qui sera responsable de votre bloc. Vous n'avez pas besoin de connaître mon nom ni rien d'autre. Tout ce que vous avez à savoir, c'est comment vous adresser à moi, et vous vous adresserez à moi par "Chef". Tas d'punaises, est-ce que c'est clair ?
          Les détenus répondirent comme attendu, d'une seule voix.
          Tant que vous ferez ce qu'il vous sera ordonné, tant que vous vous tiendrez tranquilles, vous ne craignez aucun mauvais traitement. Au moindre écart, la sanction tombera. Je ne tolérerai aucun écart, et croyez-moi quand je vous dis que la réprimande vaudra cent fois la faute.
          N'imaginez pas pour autant me voir faire preuve d'humanisme, ni de n'importe quoi qui puisse y ressembler. Pour moi, vous n'êtes que des matricules, des numéros. Vous n'êtes qu'un ramassis d'étrons, la fiente de la Galaxie. Vous n'êtes que du vomi, du branlomane végétatif, des paquets de merde d'amphibiens, de la chiasse !
          Le premier qui ne suit pas les consignes, il recevra un joli cadeau comme ce guignol là, par-terre. Tenez-vous à carreau, serrez les fesses, travaillez dur, et vous pourriez voir le jour où vous serez libérés. Jouez au plus malin, et votre séjour entre ces murs sera court, car vous en sortirez les pieds devant.

          Sur mon ordre… DÉTENUS ! EN CELLULE !
          »

        Chacun recula pour entrer dans la cage qui lui était assigné. Sur la couchette – un bloc de permabéton faisant bloc avec le sol, sans drap, matelas ni paillasse – des tenues oranges flanquées sur poitrine et sur le dos d'un numéro inscrit en noir.

          « Ces frusques seront vos seuls vêtements pendant votre séjour ici. Vous allez retirer vos loques, et vous habiller avec ça. EXÉCUTION. »

        Sans aucune intimité, les détenus furent obligés de se déshabiller pour enfiler les combinaisons oranges de la prison. Leurs effets personnels, une fois récupérés par les gardiens, seraient envoyés en consigne jusqu'à leur libération. En réalité, ils seraient brûlés, car personne n'était supposé sortir de Kessel. Le discours officiel faisait de la prison un établissement comme tous les autres, mais la réalité était bien connue.

        Oxious était à présent intégré à la communauté des détenus. Vêtu de orange, son matricule imprimé sur le dos et sur le torse, il allait connaître la servitude.





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By Darth Oxious
#26717

        Les semaines qui suivirent parurent aussi longues qu'autant de vies d'homme. Chaque jour ressemblait au précédent : réveil au son des matraques sur les os, puis petit-déjeuner constitué d'un maigre morceau de pain moisi et d'un fruit blet, et direction les mines pour le travail.
        En fait de travail, c'était un enfer. La chaleur, l'humidité, l'étroitesse des galeries, les outils archaïques… rien ne facilitait la tâche. Douze heures au fond, puis retour à la surface pour l'unique repas de la journée, avant une courte douche collective et le retour en cellule.

        Cette routine avait raison de nombreux détenus, qui finissaient par mourir à la tâche, à cause d'accidents dans les galeries, ou d'inanition à force du manque de nourriture. Oxious, avec l'aide de la Force, s'en sortait sans grand dommage. Il s'était amaigri, mais avait l'air en meilleure santé que tous ses compagnons d'infortune. Il évitait de leur adresser la parole ou de leur accorder un regard. Cette vermine n'était pas digne de son intérêt. Pour l'instant, il n'avait pas croisé un seul être qui puisse mériter quelque attention de sa part. Il désespérait que cela n'arrive jamais. Si personne ne finissait par montrer un peu de valeur, il devrait commencer à penser à un plan où lui seul serait impliqué. Cela compliquerait sérieusement les choses.

        Afin d'éviter une trop grande mortalité – certainement à cause du rapport arrivées/décès parmi les détenus – les prisonniers avaient droit à une journée de repos par mois. Du moins, c'était la raison officielle, celle délivrée par l'administration. S'il ignorait la véritable motivation de cette règle, Oxious en profitait allégrement. Une journée, la première depuis son arrivée, sans descendre au fond. Il en profiterait pour faire quelque chose d'utile. Il se plongerait dans la Force, il en étudierait les méandres. Assis sur le permabéton de sa couchette, le Zabrak ferma les yeux et se laissa glisser dans le flot du temps.

          Des images commencèrent à arriver. Des fragments de l'avenir, incertains, sans cesse en mouvement. Rien n'était figé, rien n'était défini. Chaque fois qu'une chose se montrait, elle disparaissait pour laisser place à une autre. Tout changeait tout le temps.

          Cette fois, le passé ne s'en mêlait pas, seulement l'avenir. Tout se mélangeait, des choses trop lointaines pour pouvoir être reliées à l'existence d'Oxious, et certaines assez précises. Puis tout se stabilisa assez longtemps pour lever tout doute.

          Darth Voïdh marchant dans la jungle. À la végétation, Oxious aurait misé sur Dathomir. Il eut confirmation avec la vision de deux visages. Deux Sœurs de la Nuit. L'une d'elles, jeune, portait un arc d'énergie et des fouets. Elle avait l'air farouche et sombre. Elle marchait avec Voïdh.

          Puis, changement de décor. Le lieu lui était inconnu, mais il s'agissait toujours de Voïdh. Il parlait avec une femme. Il ne pouvait pas voir son visage, et la voix n'était pas distincte. Il ne lui semblait pas la connaître. Ils parlaient de quelqu'un qu'ils voulaient tous deux trouver. Ils passaient un accord.

          Finalement, il vit Kessel. La planète difforme, trouée de cratères, nue, grise. Oxious eut la sensation de chuter à toute vitesse vers la surface. La chute se stoppa net à quelque distance du sol, où il reposait, sur le dos. Meurtri, sanglant, pantelant, le Zabrak rampait à reculons pour échapper à quelqu'un. L'ombre de son poursuivant s'étendait sur lui, alors qu'il raclait le sol poussiéreux de ses mains pour fuir plus vite. Une lame rouge levée, bourdonnante. Et une voix.


          « Vous avez bouleversé l'Équilibre. Drakell rétablit l'Équilibre. »

          Alors que la lame retentissait de sa frappe, le sol s'éloigna brusquement, et Oxious revit Kessel et ses cratères, avant qu'elle ne disparaisse dans le vide spatial.



        Oxious revint à lui, à bout de souffle, les mains crispées sur ses genoux. Cette vision était quelque peu différente de celle qu'il avait eu avant. Il avait déjà vu Voïdh penché sur lui l'arme à la main, mais cette fois, la vision avait quelque chose d'autre. Un rien, un détail, une impression. Quelque chose qui laissait penser à Oxious que ce n'était pas une possibilité de l'avenir, mais bien l'avenir lui-même. Si tel était le cas, cela pouvait avoir deux significations. Soit il réussirait à s'évader de Kessel et Voïdh le retrouverait ailleurs ; soit c'était Voïdh qui le trouverait ici.

        Dans les deux cas, quelque chose menait l'Apprenti vers son Maître. Quelque chose qui l'avait convaincu de devoir l'abattre. Oxious ignorait ce que c'était. Il ignorait si c'était déjà en marche, si ça arriverait bientôt. Il aurait aimé douter de inéluctabilité de ce que la vision lui avait montré, mais il n'y arrivait pas. Quelque part, il savait que cela arriverait, qu'importait la manière. Voïdh venait pour lui. Qu'il s'évade ou non. Ça ne ferait que repousser l'échéance.

        Tout ce qu'il pouvait faire, c'était attendre. Attendre pour savoir pourquoi.


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By Darth Oxious
#26891

        En prison, il n'était pas question de rester oisif en cellule. Loin de là, la politique impériale en la matière voulait que les détenus soient mis au travail dès la période de quarantaine terminée. Une fois acquise la certitude qu'aucun n'était porteur de maladie ou de vermine, les sujets sains étaient envoyés au labeur. Sur Kessel, c'était les mines d'épices pour beaucoup, mais pas pour tous. Oxious avait été assigné à l'abattage dans les galeries, et la tâche était rude, même pour lui. Mais rien n'était immuable dans cette Galaxie, pas même qui faisait quoi sur un caillou-prison dans l'espace.

        Le centre pénitentiaire disposait d'évaluateurs, chargés de noter les détenus sur de nombreux critères, parmi lesquels le comportement avec les surveillants, avec les autres détenus, en cellule, au travail, qualité et investissement au travail… L'évolution était suivie de manière journalière pour les nouveaux arrivants, plus périodiquement à mesure que l'ancienneté se faisait sentir. Cela permettait non pas de déterminer qui méritait un allégement de peine (c'était inenvisageable), mais qui aurait droit à de meilleures conditions de détention. Une bonne note, c'était un petit confort en plus. Un meilleur repas. Une journée de repos. Ou comme on en informa Darth Oxious…


          « Matricule 735-882-QAA-34 !
          Oxious, dans sa cellule en ce début de nuit, ne bougeait pas.
          735-882-QAA-34, bordel ! T'es sourd ?
          Réalisant qu'on s'adressait à lui, le Zabrak se leva finalement, aussi vite que l'épuisement le lui permettait.
          Chef ?
          Putain, QAA-34, t'es plus lent qu'un vieux paralytique qu'on obligerait à ramper pour avoir sa bouffe ! Bref, j'ai une bonne nouvelle pour toi, QAA-34. Tes évaluations montrent que tu travailles pas trop mal. D'après c'que j'lis là, il tapa du bout des doigts sur un document translucide dont Oxious pouvait apercevoir les lignes par transparence, tu s'rais même l'abatteur le plus efficace de tout l'puits 27. Félicitations, car le tas de merde à cornes que t'es a gagné une gratification : t'es transféré.
          Transféré où ?
          Qu'est-ce que ça peut t'foutre ? J'en sais rien, où t'es transféré ! Tout c'que j'sais, c'est qu't'auras plus à t'tuer à la tâche, veinard. Ça va foutre les boules à tes p'tits copains, mais c'est comme ça ! Si ça t'pose problème, t'auras qu'à faire en sorte d'être retransféré ici, mais j'te garantis que ça s'ra pas des vacances, avec moi ! »

        Le Zabrak hocha la tête et retourna s'étendre sur sa couchette de permabéton. On lui laisserait la nuit, puis on viendrait le chercher. C'était la manière de procéder.




        Au lendemain, premières lueurs du jour, le son de la matraque contre les barreau fit sauter Oxious à bas de son repos. Debout, pieds nus sur le sol froid, le regard encore embué par le manque de sommeil, il se tenait droit et immobile.


          « QAA-34 ! Ramasse tes merdes, c'est l'heure du transfert. »

        Sans broncher, il s'exécuta, et quelques minutes plus tard, c'était flanqué d'un attirail de menottes et de cinq surveillants armés jusqu'aux gencives qu'il commençait sa traversée du complexe, en direction de son nouveau bloc.

        En effet, c'était un travail moins éreintant qui l'attendrait ici. On l'avait transféré dans les quartiers où étaient rassemblés les détenus tombés pour des motifs moins sanglants que les siens. Principalement des fraudes à l'Impôt Impérial, de l'espionnage, du trafic en tous genres, et pour quelques uns port d'arme prohibé. Pourtant, à voir le physique et le comportement de certains, ils n'étaient clairement pas de ce bloc à l'origine.
        À peine en cellule et son escorte repartie, on venait déjà le chercher.


          « 735-882-QAA-34… On m'a parlé de toi, tu sais ?
          Et on vous a dit quoi ?
          La ferme. Ici, c'est pas le bloc des bagnards. Mais c'est pas un camp de vacances non plus. Tiens-toi à carreau, c'est tout. Et avec un peu de bol, d'ici 10 ou 15 ans, tu pourrais être transféré au Bloc C… Qui sait, ça serait une première !
          Ce devait être une bonne blague, car le surveillant se fendit d'un rire gras qui se mua en quinte de toux rauque et termina en crachat flasque sur le sol.
          Profite de ta journée de transfert, parce que demain tu t'y mets. »

        Et c'est ce que fit Oxious. Il profita de cette journée pour méditer et récupérer. Il ignorait encore de quoi il s'agirait demain, et il préférait ne pas trop y réfléchir. Il verrait bien.




        Le matin, le lever se fit aux aurores, comme dans tous les blocs. À la différence avec la précédente affectation, les repas se prenaient au réfectoire. Il y avait moins de problèmes de comportement ici qu'avec les détenus du Bloc F. Le F, d'où venait Oxious, c'était le bloc des criminels. Des meurtriers, des psychopathes, des violeurs, des trafiquants d'êtres vivants, voilà de quoi se composait la faune du F. Ici, au D, c'était bien plus calme. Les repas n'étaient pas distribués en cellule sur des plateaux. On les retrouvait sur les mêmes plateaux, mais les détenus allaient au linéaire pour le garnir, et pouvaient aller s'asseoir à table pour manger. Une touche de civilisation bienvenu pour Oxious qui se sentait comme un animal depuis son arrivée.

        Les heures de repas étaient les moments privilégiés des échanges entre détenus. Discussions diverses, mais aussi petites affaires louches, trafics, intimidations. Kessel n'était effectivement pas un camp de vacances, mais en changeant de bloc, on passait d'une potentielle violence physique à une autre forme de violence, plus latente, plus fourbe, mais tout aussi présente.
        Il fallut quelques temps au Zabrak, à observer les uns et les autres pour se faire une idée du statut de chacun.

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        Un grand type maigre, qui semblait flotter dans sa tenue orange, portait un plateau débordant de nourriture. Il avait l'air de chercher un endroit où s'installer, mais il fallait mesurer avec soin où l'on pouvait s'asseoir. Oxious, lui, avait choisi une table vide, dans un coin du réfectoire et y mangeait seul. Le grand maigre l'avait finalement vu, et s'approcha avec une rapidité incroyable. Le plateau claqua sur la table en même temps qu'il s'asseyait en face du Sith.


          « T'es nouveau, toi. Ils t'ont pris pour quoi ?
          En quoi ça te regarde ?
          Whoa-whoa-haha, mon pote, c'était juste une question !
          Je n'ai pas de pote, ici…
          … et tu devrais en avoir ! Sans relations, tu finiras… tiens ! comme ce pauvre Jorj : égorgé dans les chiottes, pendant qu'il posait sa pêche.
          Désolé pour Jorj, mais personne ne me tombe dessus.
          Ouais, et j'imagine que personne ne te mets en taule non plus.
          Touché.
          On est tous passés par là. On veut faire ses petites affaires dans son coin, on veut surtout pas entrer dans les affaires des autres… Mec, crois-moi sur parole : c'est la meilleure façon de crever vite. Il te faut au moins quelqu'un pour t'expliquer comment allonger ton espérance de vie ici.
          Et ce quelqu'un, je suppose que c'est toi ?
          Tout juste, Ög'ust !
          Le type maigre tendit une main grande ouverte, aux doigts malingres et aux veines bleutées apparentes.
          Sökt. Sökt Librōm.
          Oxious saisit la main de la sienne. Le rouge zébré de noir choquait l'œil, au contact de la chair blanche du proche-humain.
          Ma'k.
          Enchanté ! »




        Oxious n'avait pas prévu d'être celui qu'on vienne voir pour lui proposer son aide. Mais il devait reconnaître que cela arrangeait plutôt ses affaires. Sökt était là depuis de nombreuses années. Spécialiste dans la fraude bancaire, il était interdit de séjour sur plus de 200 mondes – selon ses dires. Il savait comment les choses fonctionnaient, et il l'expliquait à Oxious dans les moindres détails.

          « Ici, tu verras qu'il n'y a pas d'histoire d'espèce. Tu es Zabrak, c'est bien. Il y a d'autres Zabrak, des humains, des Nagai, des Anzati, des Nautolans, des Kel Dor… Tu ne verras pas de gang composé exclusivement d'une race ou d'une autre. Chacun trouve un avantage à se lier avec quelqu'un d'autre. C'est là tout le truc. Il faut avoir l'avantage.
          Sur qui ?
          Sur n'importe qui ! C'est une question de survie. Le but, c'est d'avoir toujours quelqu'un qui couvre ton cul. Échange de bons procédés. Regarde ce mec… Tu le vois ? Lui, c'est un gars qui bosse à la blanchisserie. Si tu as déjà eu l'occasion de recevoir une combinaison propre, c'est un peu grâce à lui. Bien, maintenant imagine un peu. T'es mon pote. Lui, c'est mon pote. Donc, vous êtes potes.
          Les amis de mes amis sont mes amis…
          C'est l'idée. Bon, tu as besoin d'un truc, tu m'en parles. Moi, j'en parle à mon pote, qui me doit une fleur. Du coup, ça t'arrange, et tu me rends un service à ton tour… C'est le seul petit commerce qu'on puisse faire tourner ici.
          Et que peut-on obtenir de cette manière ?
          Tout dépend de tes contact, et de la longueur de leur bras… De la bouffe, de l'alcool, des épices… des armes…
          … une évasion ?
          Sökt eut un large sourire, qui exhibait toutes ses dents, curieusement toutes parfaitement alignées et rangées, mais d'une couleur douteuse.
          Tu commences à me plaire, mon pote ! T'as des projets ?
          Oxious marqua une pause de quelques secondes. Il ne savait pas s'il faisait bien de lui faire confiance, mais il n'avait que lui jusqu'à maintenant. Et Sökt avait beaucoup de contacts.
          Possible.
          T'as raison, faut y aller doucement. Prends le temps, pèse les options. Et sois sûr d'une chose : le jour où tu te décides, tu devras pas te louper. Parce que eux, ils te louperont pas. »

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By Darth Oxious
#26982

        Jour après jour, les petites affaires d'Oxious et Sökt faisaient leur petit bout de chemin. D'une discussion à une autre, on parlait de contacts avec l'extérieur, de service à rendre… Sökt lui-même se montrait d'une grande utilité. Et ce matin, il passait près d'Oxious, de corvée de nettoyage dans les couloir. Sökt poussait son chariot de linge, chargé pour une part de sacs de vêtements sales, et pour le reste de piles de combinaisons bien propres et bien pliées.Il ralentit brusquement à la hauteur du Zabrak.

          « Tout à l'heure, au repas. »

        Le Sith ne répondit que par un hochement de tête entendu, et les deux se séparèrent. Ils ne se retrouvèrent que quelques heures plus tard, comme convenu.
        Oxious posa son plateau sur la table, en face de son complice.


          « Qu'est-ce qui se passe ?
          Il se passe que ça sent bon. J'ai discuté avec des types de la lingerie. Figure-toi qu'il y a tout un tas de choses qui entrent et sortent de Kessel. De la bouffe, des épices, du matériel, du personnel… Le linge n'échappe pas à la règle.
          Je croyais que le nettoyage se faisait ici...
          Bien entendu, ça se passe sur place, sinon où crois-tu que travailleraient les blanchisseurs ? Mais c'est pas ça l'important… écoute bien : de temps à autre, un nouvel approvisionnement de linge arrive. C'est pas comme la bouffe ou comme le reste, où ça rentre chaque semaine. Le linge, c'est sur commande, quand le besoin de fait sentir.
          Une livraison est prévue d'ici deux semaines.

          Comment tu penses qu'on peut se servir de ça ?
          Le linge neuf arrive en containers, est déchargé et rangé, et le linge usagé repart par les mêmes containers. Le truc, c'est d'arriver à se faire assigner aux livraisons ce jour-là. On décharge la marchandise, et on s'arrange pour se faire charger lors de l'échange.
          Ça va nous demander des complices. Et il nous faudra ensuite détourner la navette, ça veut dire s'occuper de l'équipage…
          C'est vrai. Les complices, c'est trouvé : j'ai quelques mecs dans la poche, ils se feront la malle avec nous. D'autres voudront nous aider juste pour le plaisir de nous voir dégager, et prendre un peu l'avantage sur d'autres équipes. Ça se fera sans mal.
          Et pour la navette… Le cousin de ma femme bosse pour la boîte de transport qui s'occupe justement de cette livraison. C'est comme ça que j'ai su que c'était programmé. Il est pilote. Il n'y aura même pas à se donner du mal : c'est un équipage minimum. Lui, un droïde pour l'aider et c'est tout. Pas d'armement, pas de gardes. Ils transportent, les détenus déchargent, chargent, et ils repartent.

          Donc on décharge le linge neuf, on charge le linge usé, on se fait enfermer dans des containers en même temps, le cousin de ta femme nous fait sortir, et c'est tout ?
          C'est ça qui est beau : ils couvrent trois livraisons. Ici, une pour une société je sais plus où, et une autre pour un type sur Formos. Il nous débarquera là, et à nous la liberté. »

        Oxious ne savait pas quoi penser de ce plan. Ça lui paraissait un peu trop simple. Comment s'échapper de Kessel pouvait être aussi facile, et pourtant jamais tenté avec succès ? Ou était-ce que l'Empire ne communiquait pas sur les évasions réussies ? Ce pouvait tout aussi bien être l'un que l'autre. Peut-être un peu des deux.

        Sökt lui apprit que le transporteur en question, ironie du sort, était tenu pour la majorité des parts par un dirigeant notoirement républicain. Schéma éternel du bien contre le mal, ce serait en quelque sorte la Nouvelle République qui libérerait des opprimés du joug impérial. L'idée n'était pas pour déplaire au Zabrak, même s'il ne se revendiquait ni de l'un ni de l'autre. Tout ce qu'il voulait, c'était quitter ce rocher et retourner à ses affaires et le plan de Sökt présentait une opportunité. La partie délicate, c'était la finalité. Il fallait réussir, sans possibilité d'échec. Se faire prendre, c'était se garantir un séjour à l'isolement. Dans ces conditions, la perspective d'une nouvelle tentative s'envolait.

        Ils avaient donc deux semaines pour mettre au clair chaque détail, anticiper chaque obstacle, trouver toutes les solutions possibles à chaque éventuel problème. Et ça, ce serait le travail d'Oxious. Il n'avait encore pas eu l'occasion de montrer son utilité en cas de combat. Il préférait ne pas avoir à en arriver là, mais il savait qu'en cas d'escarmouche, il se lancerait en première ligne. Ce serait la seule manière d'en sortir. Face à d'inoffensifs détenus désarmés, les gardiens ne prendraient que les précautions d'usage prévues au protocole. Ils ignoraient qu'ils avaient dans les murs un Seigneur Sith, qui avait avec lui toute la puissance du Côté Obscur, et une lame laser tenue secrète.


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By Darth Oxious
#27494
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C'était le jour J. Aujourd'hui, on livrait une cargaison de ligne pour le complexe, et Sökt s'était arrangé pour que lui et Oxious soient de l'équipe qui s'occuperait de décharger le lot. Eux deux, et quelques autres détenus, allaient s'occuper de vider la soute du cargo, d'amener la marchandise au stockage et de transférer le vieux linge pour l'embarquer. C'était à ce moment qu'ils devaient se faire enfermer dans la soute, afin de se faire la malle.

Le Zabrak ne se sentait pas si bien, ce jour-là. Il n'arrivait pas à en identifier la cause. La Force était agitée, mais avec l'impossibilité de s'entraîner, il avait l'impression que ses sens s'émoussaient. Sans compter la nourriture qu'on lui servait, qui – bien que meilleure ici qu'au bloc où il avait échoué précédemment – ne lui permettait pas de se maintenir en forme. Son bras cybernétique était plus douloureux qu'avant, mais il lui pesait également plus. Il espérait juste que le plan jouerait sans accroc. S'il fallait se battre, il craignait de ne pas pouvoir tenir si le nombre d'adversaires était trop important.

Quand les surveillants lui eurent ouvert la cellule, il fut conduit vers la pièce où l'équipe de manutention avait été réunie. Sökt était là, ainsi que deux autres gars. Ils en attendaient d'autres, visiblement, aussi s'installa-t-il dans un coin, et Librōm s'approcha de lui.


    « Il manque encore quatre mecs. Ils seront bientôt là. Deux d'entre eux viennent avec nous, et les autres sont au courant.
    Quoi ? Et après, ils nous balanceront !
    Sökt sourit largement.
    Aucun risque. J'ai pris mes précautions. Arl et P'tri se sont fait enfler pendant un échange. Ils cherchaient les responsables, je leur ai dit avoir trouvé qui c'était. Nos deux potes finiront les tripes à l'air avant d'avoir eu le temps d'ouvrir leurs gueules. »

Si Sökt avait une qualité, c'était bien sa prévoyance. Oxious devait se rendre à l'évidence : la dernière poussière qui puisse se glisser dans le mécanisme était les surveillants. Si l'un d'eux décidait de mettre un peu trop son nez dans l'opération, ça pouvait tout faire échouer, et il faudrait éviter ça à tout prix.

    « J'espère qu'on n'aura pas à tuer. Je ne me sens pas assez en forme pour me battre.
    Ben ça, on peut pas prévoir. Normalement ça ira. Dis-toi que ça sera vite terminé, quoi qu'il arrive. »

En effet, ce serait vite fini. S'ils étaient pris, on le jetterait dehors, aussi simplement que ça. Dehors, dans l'atmosphère étouffante de Kessel, sans masque. C'était ainsi qu'on traitait les tentatives d'évasion ratées. On jetait les coupables dehors et on les laissait étouffer.

Un gardien arriva, suivi de quatre détenus et deux autres surveillants. Les derniers gars de l'équipe. Les détenus avancèrent vers le milieu de la pièce tandis que les gardiens restaient près de la porte.


    « Il va falloir aller chercher la carte d'accès pour la réserve. Envoie un de ces types...
    T'es sûr ?
    Ça risque rien. Il passera par le couloir 23. Toute la zone est classée niveau 4, il pourra aller nulle part, et le poste de garde est à côté du hangar.
    Bon… Toi ! Il venait de désigner Oxious. Tu iras. Le poste de garde G-54, par le couloir 23. Tu prends la carte d'accès de la réserve C-96, et tu rejoins le hangar. Et fais pas le malin. Tu te magnes, et tu te pointes. »

Oxious hocha la tête et passa la porte pour prendre le couloir. Les autres détenus furent emmenés par l'autre porte en direction du hangar.
C'était parti.
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