L'Astre Tyran

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Coincé entre "La Gueule" - un trou noir supermassif - et l'espace Hutt, Kessel est un monde mort qui sert de bagne à l'Empire. Le seul intérêt de cet astre désolé est le Glitterstim, une épice minée en abondance.
Gouvernement : Empire
#27495
Les vibrations de l'appareil se faisaient sentir. Voyager dans une soute, enfermé dans un container, il y avait des conditions pour confortables, surtout pour un long trajet. Drakell commençait à ressentir l'engourdissement dû à la position de ses jambes, à cause du chargement qui l'accompagnait. Des caisses de linge. Mais comment en était-il arrivé là ? Comment…





Quelques jours plus tôt...




À force d'enquête, Hayley et Drakell avaient fini par trouver des informations sur Kessel. Du moins sur son fonctionnement. Tout le monde savait où était Kessel, tout le monde savait ce que c'était, et tout le monde savait qu'il ne voulait surtout pas finir là-bas.
Ce qui était moins connu, c'était comment cette prison tournait. Les recherches de notre duo leur apprirent sans surprise que l'institution ne pouvait marcher en autarcie Les choses qui ne pouvaient pas être produites sur place – assez nombreuses – étaient évidemment importées d'ailleurs.


    « Il n'y a donc pas que des prisonniers qui entrent. Qui dit importations dit vols de ravitaillement. Drakell parie qu'il y a un moyen d'entrer à bord d'un cargo. »

Hayley sembla bon de préciser qu'ils seraient interceptés avant d'avoir pu s'approcher de 5 parsecs du planétoïde. Drakell le savait, évidemment, et il n'entendait pas être celui qui piloterait, ni même d'être à bord. Du moins pas officiellement.

    « Des cargos entrent et sortent régulièrement. Avec eux, leur chargement… Avec l'aide adéquate, on peut faire entrer ce qu'on veut où on veut. »

Et c'était là le plan de Drakell. Ils entreraient avec la cargaison d'un vol de ravitaillement. Restait à organiser la chose.
Ce ne fut pas difficile. Quelques contacts, quelques rendez-vous discrets, et ils avaient leurs informations. Les réseaux criminels grouillaient de petites-frappes et de gagne-petits qui laissaient facilement échapper un renseignement ou deux. Ainsi ils apprirent que la prison se fournissait en nourriture, en matériaux, en outils, en vêtements… Les vêtements présentaient une bonne solution. Le remplacement des habits des détenus se faisait au fur et à mesure des besoins. La manière de procéder était très carrée : on commandait 5 containers, chacun emportait 20 caisses, qui renfermaient chacune 500 combinaisons de travail. 50,000 pièces de toutes tailles, pour toutes formes humanoïdes, à chaque livraison. Livraisons assurées par une société de transport qui travaillait avec l'Empire depuis des années et des années, à qui on faisait confiance. Les caisses n'étaient jamais ouvertes, car il n'y avait jamais eu de défaut dans les livraisons. Et l'entreprise qui fournissait les combinaisons avait une politique commerciale très souple pour ce qui concernait les réclamations.

Bref, les contrôles n'étaient pas une chose fréquente. On se contentait d'un scan, afin de détecter si la déclaration du pilote était conforme aux résultats.
Le cap fut mis sur Lamaredd, à l'aide d'un courtois pilote qui travaillait pour ladite compagnie de transport. Il disait pouvoir les faire entrer sans problème. L'idée de cacher des passager clandestins dans sa cargaison n'était pas sans l'amuser, et il ne donnait pas cher de leur peau s'ils étaient pris. Mais il se moquait bien de ce qu'il pourrait leur arriver. Il n'aurait qu'à tout nier en bloc, et il s'en tirerait, comme la fois où des clandestins s'étaient introduits dans sa soute pour entrer en douce dans un territoire fermé.

La cargaison en question avait été préparée. Des vêtements faits d'un tissu fabriqué avec le byssus de coquillages de Lamaredd. Un tissu résistant et léger, bon marché surtout. Idéal pour approvisionner une administration à peu de frais et habiller une population de rebuts.
50,000 pièces comme prévu. La commande habituelle. Drakell et Hayley furent cachés dans l'une des caisses, la caisse mise en container, le container chargé avec les quatre autres dans la soute, et le cargo prit son vol, direction Kessel.






Drakell grogna. Il tenta d'étirer ses jambes du mieux qu'il pouvait afin de soulager les crampes qui commençaient à arriver. C'était un peu mieux.

    « Drakell espère qu'il n'y en a plus pour longtemps. Il commence à se lasser de cet espace exigu. »

Hayley lui indiqua qu'il devait rester encore quelques heures ,ce à quoi il répondit par un soupir. Il tenta de se tourner autrement, afin d'éviter des contractures douloureuses. Voilà qui était convenable. Hormis les secousses et le contact rude avec la paroi de la caisse, il n'était plus si mal.

Le reste du voyage se fit lentement. La seule consolation du Khommite résidait dans le fait que chaque minute qui passait le rapprochait de Darth Oxious. Le Maître et l'Élève se retrouveraient enfin.

Et tout se réglerait.
Modifié en dernier par Darth Oxious le ven. 21 avr. 2017 18:48, modifié 1 fois.
#27496
L’Hallali


??? heure
Espace - A proximité de Kessel


Make Me Wanna Die - The Pretty Reckless



    Encore une vibration. Où ils pouvaient bien en être ? Combien de temps encore avant d’atteindre Kessel ? Son coeur battait la chamade, plus de dix années s’étaient écoulées, dix années avant d’atteindre sa vengeance, des années passées à vivre avec cette idée, à exister malgré ou grâce à elle, tant et si bien qu’elle était devenue une obsession larvée, quelque chose d’inhérent à elle-même, qu’elle s’était attachée à entretenir malgré tout, malgré elle-même, y penser c’était la faire exister. Chaque seconde passée ici était une torture, pas physique, elle avait dépassée ce stade depuis un moment, laissée là à ruminer sa vengeance, penser à tous les moyens dont elle pouvait faire us pour tuer le zabrak, réfléchir quoi lui dire, une dernière parole qui le hanterait quand il passerait de l’autre côté. Couper sa tête, déchiqueter son corps, éparpiller ses restes. Qu’il n’en reste plus rien.

    Bien sur c’était toujours Simurgh aux manettes, toujours cet éternel faciès anguleux, ce visage androgyne, ce regard gris, ces cheveux bruns, l’illustration de l’ambivalence que s’était créée Hayley, un être sans limites et qui cherchait à atteindre ses propres objectifs par pur égoïsme. Un être vengeur.

    L’obscurité du conteneur ne lui laissait pas tellement de possibilités niveau activitée. Un flash la ramena dix ans en arrière. Elle sentait la pluie qui lui tombait sur le corps, elle voyait au loin les toits et les néons fantaisistes de Nar Shaddaa, elle était à genoux, sur le sol, elle tenait le vieil homme dans ses bras, il la regardait mais ne la voyait pas, son regard était voilé par la mort, elle se souvient de ces mots :


      - Je... Je suis désolé... Hayley... J'aurais pas dû... Pas dû t'entraîner la-dedans... Désolé... D'avoir été un si mauvais père…

    C’était à ce moment que quelque chose avait changé. Les prémices du Simurgh.

    Elle sentit les larmes couler de ses yeux, des larmes de rage, contre Oxious, contre l’être pathétique et faible qu’elle avait été, contre son père qui n’avait pas réussi à continuer, contre Keran qui n’avait pas été là, contre tous ceux qui l’avaient abandonnés à un moment ou à un autre de sa vie. Elle parvint à bouger son bras pour essuyer cet accès de faiblesse, tandis que ses pensées allaient vers ce qui avait précédé leur situation actuelle…


    Quelques jours plus tôt…


    Drakell lui avait expliqué son plan et elle devait bien avouer que s’il était culotté, il était plutôt dangereux :

      - Il aurait été plus simple de le faire transférer. On aurait dû utiliser le Collectionneur, il aurait pu nous aider.

    Elle même n’y croyait pas vraiment. De toute manière la fin de l’entrevue avec le cyborg n’avait pas été un modèle de courtoisie et puis sa propre vie était en jeu, il n’aurait pas été en mesure de les aider. Drakell l’avait bien compris et lui fit savoir, mais elle reprit :

      - Tu as conscience que si le moindre cailloux vient se loger dans le mécanisme, on risque d’être fait comme des rats-womps ? Kessel n’est pas un camp de vacances.

    Il le savait, c’était bien ce qui l’inquiétait. Elle ne craignait rien ni personne en temps normal, mais Kessel n’était pas un terrain qu’elle maîtrisait, pas un terrain dans lequel elle pourrait jouer si facilement. Encore que.

      - Ca ressemble vaguement à du suicide ton truc.

    Et Drakell d’acquiescer…


    Dans le conteneur



      - Drakell espère qu'il n'y en a plus pour longtemps. Il commence à se lasser de cet espace exigu.
      - On y est presque Drakell. Encore quelques heures. Après c’en sera fini d’Oxious.

    Son ton était étrangement neutre, presque sans émotions. Et une question taraudait le Simurgh : Devrait-il d’abord s’occuper de Drakell ? Tenterait-il de s’interposer entre sa vengeance et lui ?
#27497
Le vaisseau arrivait à destination. Les vibrations se firent plus distinctes, accompagnées d'un bruit sourd bien plus audible. Les turbulences du vol s'interrompirent un instant, puis reprirent doucement, signe que l'appareil s'était arrêté avant de repartir. Certainement le temps du contrôle d'identification du cargo. La procédure habituelle.

La fin du voyage avait lieu. Drakell imaginait le vaisseau effectuer les derniers kilomètres qui le conduiraient jusqu'aux hangars réservés aux livraisons. Cela prit de longues minutes. Il ignorait si cela devait être imputé à la taille du complexe ou à la vitesse réduite adoptée par le pilote, ou bien les deux, mais l'attente se faisait maintenant des plus insupportables. Il avait hâte. Hâte d'arriver, de trouver Oxious, d'en découdre. Hâte que tout ça soit terminé.

Des secousses plus marquées remuèrent Drakell dans sa caisse de linge, puis le silence. Les moteurs avaient été coupés. Ils étaient dans la place. Il ne savait pas encore à quoi s'attendre. On n'entendait rien, de l'intérieur, les parois du container faisant obstacle aux sons provenant de la cale. Il n'avait pas l'impression que la rampe de chargement avait été déployée. Quelques minutes s'écoulèrent encore. Le temps de vérifier le registre de vol, probablement. Les formalités ne faisaient que rallonger le suspense, déjà difficile à supporter. Il fallait pourtant composer avec.

Drakell s'efforça de se concentrer sur le moment. La Force lui parlait beaucoup, en cet instant. Beaucoup d'informations lui arrivaient d'un coup. Il ressentait clairement la présence de Hayley, mais aussi celle d'Oxious, plus diffuse. Était-il en un lieu éloigné ? Difficile à dire. La sensation était comme occultée, comme diluée. Le Khommite ne savait pas comment l'interpréter.


    « Il est là, Drakell le sent. Mais il est… lointain. Étrange. On dirait que… qu'il a remisé sa haine, toute sa colère, pour la museler. Drakell a un mauvais pressentiment… »

Pas qu'il doutât de sa capacité à affronter son Maître, mais il se demandait quelle surprise pourrait bien leur réserver le Zabrak. Au moins aussi déroutante que le fait que lui soit accompagné de la vieille ennemie d'Oxious, il imaginait.

Un bruit fort annonça l'ouverture de la baie de chargement. Enfin les choses bougeaient. Le silence suivit, mais bientôt une secousse puis un roulis, un tangage. On déplaçait le container. Dans un court instant, on l'ouvrirait pour prendre les caisses qu'il renfermait.


Utilisation de Sensibilité - Connu
#27498
      - Je l’ai senti aussi. Quelque chose en lui a changé.

    Mais sa résolution à elle n’avait pas changée, loin de là. Peu importait pour elle qu’il fût fort ou faible, qu’il ait changé en mal ou bien même, ce qui importait c’était qu’il avait tué son père il y a de ça dix ans. Une obsession entêtante dont elle s’était enivrée pendant dix longues années, qui l’avait aidé à se lever le matin, à s’entraîner, à travailler sur elle-même, il n’y avait pas de hasard, jamais, nulle part, rien qu’un lien de cause à effet, elle s’était façonnée par rapport à ses expériences, à cette expérience, elle n’était que le produit de cette nuit funeste à Nar Shaddaa où Oxious avait tué Curwee en lui transperçant le coeur.

    Elle sentait un mouvement. Les containers commençaient à être déchargés. Un rapide coup sur le côté pour leur indiquer que la voie était libre et ils sortaient. Le hangar n’était pas si grand. Probablement une question de sécurité, moins il y avait de vaisseaux, moins il y avait de chance de s’évader, c’était logique. Et effectivement, aucun gardes. Curieux. Elle lance un regard interrogateur à l’homme qui les a aidés à sortir qui lui rétorque que c’est parce qu’il y a de l’agitation dans les blocs, des prisonniers qui foutent le bordel. Drakell continuait à s’extirper du container, toujours dans l’ombre.

    Les sens du Simurgh était en éveil. Oxious se rapprochait, elle le sentait. Il était tout proche. Elle se retourna vers une porte à sa gauche, à quelques mètres de là. Un zabrak à la peau rouge avançait calmement dans sa direction, il était maigre, avait un aspect affaibli. Dans ses souvenirs il n’était pas de la sorte. Elle se l’était représenté tant de fois dans ses souvenirs, essayant de combler le vide qui peu à peu se créait au fil du temps, arrangeant de plus en plus l’image qu’elle en avait pour faire de lui l’ennemi parfait, celui qu’elle pouvait toujours détester à loisir.

    Mais il avait presque l’air misérable.

    Elle se raidit et il leva la tête vers elle, elle mobilisa la Force dans sa paume et libéra l’énergie vers Oxious qui atterrit contre le mur à gauche. Affalé par terre, il tentait de recouvrer ses esprits, visiblement amoché par le coup. Le Simurgh fit venir à elle son sabre dont le manche était taillé dans une dent de dragon krayt via la Force et alluma la lame d’une blancheur de nacre. Ses doigts se portent à son collier dont le pendentif était un diamant synthétique. Une vieille tradition corellienne. Les cendres de son père. Elle caresse le diamant machinalement, puis le relâche s’élançant sur le zabrak alors que Drakell parvenait enfin à sortir de leur cachette. Et sa voix tonne tandis qu’elle laisse son aura tempétueuse s’imposer :


      - Enfin, tu vas payer, meurtrier !

#27499
En peu de temps, ils étaient passés de l'attente dans la soute à un petit voyage hors du vaisseau. Toujours dans leur container, Hayley et Drakell étaient maintenant débarqués sur la piste du hangar, mais contrairement aux caisses de la livraison, ils n'attendraient pas d'être transférés ailleurs.

Le temps de sortir de leur cachette, Hayley demandait quelle pouvait être la raison de l'absence de gardes dans le hangar. D'après lui c'était dû à des échauffourées du côté des détenus. Drakell quittait le container. Il était psychologiquement prêt à se battre. Sans doute que cela devrait arriver. Le bâton à la main, capuche rabattue sur la tête, il gardait la tête légèrement baissée pour cacher son visage. Pas au pilote, qui l'avait vu plus tôt, mais aux caméras dont le complexe était certainement truffé.

Maintenant qu'ils étaient sur place, il leur fallait un plan pour trouver Oxious. Il existait quelque part un registre, une liste, quelque chose, un document où apparaissaient les détenus et leur affectation. Il "suffirait" de le trouver, et ils tiendraient Oxious.


    « Il va falloir trouver un poste de garde. Ils doivent tenir ce genre de registres. Drakell pense qu'il faudrait commencer par là. »

Et ils se mirent en chemin. De petits panneaux donnaient des indications aux personnes qui pouvaient parcourir les couloirs. Secteur, zone, couloir… et quelques directions pour des endroits importants. Les postes de gardes en faisaient partie, car certains apparaissaient sur ces panneaux. Hayley et Drakell en suivirent un. Poste G-54. Il fallait prendre le couloir 24. En route.

Sur le chemin, Drakell était toujours focalisé sur la Force. Ce qu'Elle lui communiquait n'était pas habituel, pour le moins. La présence d'Oxious se confirmait, mais toujours très étrange. Le Khommite n'avait jamais ressenti l'aura de son Maître de la sorte, aussi… affaiblie. Ce pouvait être une ruse, ou pas. Ils ne pouvaient le savoir avant de l'avoir trouvé.
Et ils le trouvèrent rapidement, car la Force est ainsi faite qu'elle s'arrange pour que les événements inévitables aient lieu.

Passant une porte, arrivant par un couloir sur leur gauche, un Zabrak voûté, l'air las et faible, avançait lentement vers eux. Il ne semblait pas les avoir vus, ni même sentis, ce qui était surprenant. Oxious aurait dû les sentir comme ils l'avaient senti. Se pouvait-il qu'il soit devenu si faible ? Hayley ne chercha pas à en savoir davantage. Elle l'avait reconnu, et elle comptait bien ne pas attendre plus longtemps.
Elle envoya valdinguer le Sith d'une Poussée. Un rebond au mur plus tard, il gisait au sol le temps de comprendre ce qui s'était passé, puis se relevait. La fille prit son sabre et l'activa. Elle avait décidé d'en finir, maintenant. Mais même diminué Oxious restait dangereux. Peut-être présumait-elle un peu trop de ses capacités. Drakell préférait ne pas prendre le risque. À son tour il activa sa lame, et suivit la corellienne.

Le combat s'engagerait bel et bien. Oxious n'avait de choix que celui de se battre. Relevant la tête, il pointa son regard sur ses deux assaillants. Ses yeux étaient toujours ceux du Côté Obscur. Orangés, frangés de rouge, mauvais, pleins de colère. L'aura changea, retrouvant la noirceur qu'elle avait toujours eu. Darth Oxious était toujours là, un peu changé physiquement, mais il n'avait rien perdu de ce qui avait fait de lui un Seigneur Sith.


    « Je savais que ce jour serait un jour particulier. J'avais choisi d'en faire celui de mon évasion. Mais il semblerait que la Force me fasse une surprise… Mon élève, rien que ça. Venez-vous m'aider à sortir de ce trou à rats, Darth Voïdh ?
    D'une certaine manière. Mais ce nom ne m'est plus utile. Drakell préfère son nom de naissance, celui de sa lignée. Et il vient pour rendre à la Force un peu de son Équilibre.
    Le rictus du Zabrak se changea en un visage bien plus dur.
    Soit, Drakell 82. Et tu as trouvé sur ton chemin une autre vermine. Espères-tu vraiment me tuer ainsi ? Un Apprenti et une Jedi ? Ta formation est incomplète, et ses capacités ne sont pas de mon niveau. Clairement, vous n'avez pas vos chances. »

Néanmoins, Oxious ne reculait pas devant le combat. D'une simple pensée, il activa la lame laser que cachait son bras, éclairant le couloir d'une lumière un peu plus rouge. Il esquissa un arc de cercle de son bras, balayant l'air de sa lame et la faisant bourdonner.

    « Finissons-en. »
#27500


    Le Simurgh ne réagit pas à la tentative de Oxious de les déstabiliser. Il était prêt, il avait affronté un Sith et un Jedi Noir pour arriver jusqu’ici, pour prouver que son pouvoir personnel était assez élevé pour permettre cette rencontre. Oxious n’avait aucune chance et le Simurgh y voyait la marque de quelqu’un qui tentait de se rassurer. Il avait laissé le Maître et son apprenti discuter restant silencieuse tout ce temps. Le Simurgh s’était accordé ce temps pour elle, se réfugiant pour quelques instants dans une transe méditative, elle mobilisait la Force pour la faire affluer dans son corps, renforçant ça et là les muscles, augmentant l’afflux sanguin et permettant à ses sens de se développer. Le besoin en énergie pour effectuer cette action pourrait avoir pour conséquence de fragiliser l’Illusion qui recouvrait son visage et peut-être que parfois, par courts instants, Oxious pourrait apercevoir derrière le masque des détails de celle qui se cachait derrière le Simurgh. Mais elle n’en avait cure, elle n’avait qu’un objectif : réduire à néant le zabrak.

    Le sabre rouge du zabrak s’activa de sa main métallique, éclairant de sa lumière sanguine le sol de métal. Le Simurgh avait déjà activé sa lame blanche, une arme qui faisait montre de ses prouesses puisqu’elle avait elle-même tué le dragon krayt qui avait fourni la perle qui servait de cristal à l’arme. A l’époque, cela avait été le symbole de son engagement comme étant une arme de la lumière. Mais cette époque était bien lointaine même si elle se réjouissait qu’enfin Oxious puisse contempler tous les efforts qu’elle avait fourni rien que pour lui, pour l’arrêter, même s’il ne pouvait savoir qui se cachait réellement derrière cette arme à cet instant, ne l’ayant jamais vu à l’oeuvre. Drakell révéla la surprise que contenait son bâton : un sabre, rouge lui aussi. Mais qu’on ne s’y trompe pas, tous trois étaient les servants du Côté Obscur à ce moment précis de l’espace et du temps. Oxious cultivait la passion de la Force, le Simurgh voulait sa vengeance et Drakell souhaitait aider le Côté Obscur à s’équilibrer.

    Il y eût un court instant de rien, les trois protagonistes s’observant tour à tour. Puis ce fût le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas. Dès le début du combat, Oxious fût forcé à se mettre sur la défensive, devant l’offensive combinée du Simurgh et de Drakell 82. Malgré la fatigue qui émanait de lui, il semblait encore sur ses gardes et prêt à vendre chèrement sa peau. Une première passe d’armes avait clairement défini les rôles : Oxious avaient des mouvements amples pour couvrir le plus de terrain possible avec son sabre. Drakell avait des mouvements un peu plus lents et appuyés, du fait de la configuration particulière de son arme, il semblait considérer avec intérêt le couloir dont il semblait vouloir tirer avantage quand le temps viendrait. Simurgh était nerveux et rapide, parfois sobre, parfois plus fantaisiste. En bon utilisateur du Vaapad, il s’attachait à rester imprévisible, se trouvant partout et nulle part à la fois. Le Simurgh piochait dans la réserve illimitée de haine et de colère pour nourrir son style.

    Elle engagea le zabrak avec rapidité, le forçant à reculer. Le blanc de la lame du Simurgh rencontra le rouge sang de celle d’Oxious, éclairant de ces couleurs contradictoires les deux ennemis. Alors qu’ils exerçaient une pression équivalente sur les sabres, refusant de céder une once de terrain, elle eût ces mots :


      - Ne jamais se fier aux apparences, très cher Oxious…

    Et le zabrak eût la vision d’un sourire empli de cruauté tandis que Drakell s’était jeté sur lui en un mouvement ample, le forçant à exposer son flanc au Simurgh qui lui infligea une légère estafilade vers les côtés.

    Le début du tourment de Darth Oxious ne faisait que commencer.

#27503



Drakell et Hayley se jetèrent sur Oxious dans un même mouvement, mais si les coups de la fille étaient guidés par une pure colère faite de désir de vengeance, le Khommite s'économisait. Il se contentait de se défendre et de piquer de quelques attaques, observant son adversaire avec attention pour découvrir la faille. Il n'avait pas d'autre choix, s'il voulait que le combat tourne en leur faveur. Hayley parvint à blesser légèrement le Zabrak, mais il ne suffirait pas de l'érafler pour l'emporter.

Le fait était que le couloir était plutôt étroit, surtout pour un combat à trois participants, et l'arme atypique de Drakell ne l'avantageait guère. Le Sokan, bien que peu approprié en milieu exigu, restait la seule forme qui permette de faire ressortir les faiblesses de l'adversaire, il lui fallait donc en faire usage. Les mouvements de l'alien étaient donc amples et lents, les parades étaient efficaces et les frappes se faisaient promptes et précises. Mais s'il parvenait à bloquer les coups d'Oxious, ses attaques ne parvenaient qu'à toucher le néant, aussitôt déviées par la courte lame du Maître. Ils n'arriveraient à rien de la sorte, et de toute manière il savait que jouer en puissance ne servait à rien face à Oxious.

Seule la ruse mènerait à l'avantage. Drakell lança les festivités en commençant à distribuer autant de coups de sa lame que du pommeau, se servant de son arme comme d'un bâton meurtrier. Mais le couloir ne lui laissait que peu de marge de manœuvre et il restait cantonné à combattre dans un seul axe. Heureusement, il avait bien plus de solutions qu'aurait pu en avoir un combattant ordinaire.

Une téléportation suffit à le placer dans le dos d'Oxious, mais il fut accueilli par un solide coup de coude en plein visage, qui le força à reculer de plusieurs pas. Une Poussée fit chanceler Hayley à son tour.


    « Tu es toujours aussi prévisible, Voïdh. Pensais-tu que tes petites fourberies peuvent encore me flouer ? Tu es loin du compte… Et loin d'avoir les capacités de me battre.
    C'est pourquoi Drakell n'est pas venu seul. »

Oxious eut un regard méprisant pour la jeune femme. Il la reconnaissait à peine, mais quelque chose en elle restait la Hayley qu'il avait connu et combattu. Quelque chose d'enfoui, de caché.

Le combat ne s'interrompit pas longtemps, et Hayley fut celle à le relancer. Oxious menait sa défense avec beaucoup de talent, tout comme la jeune corellienne menait son assaut avec ardeur. Drakell crut l'espace d'un instant lui voir des cheveux non pas bruns mais d'un roux flamboyant, mais ce n'était qu'une impression fugace. À son tour, après avoir essuyé le sang qui gouttait de son menton, se jeta de nouveau dans le combat.


Utilisation de Forme VIII - Sokan - Praticien
#27505


    Drakell se battait bien. Mais son style manquait de fureur, à vrai dire il était peut-être même le plus sage des trois. Peut-être s’économisait-il ? C’était logique. Bien que doté d’un fort potentiel, il n’était pas du même acabit que Oxious et le Simurgh qui avaient tous deux atteint un certain niveau. Pour lui ce n’était pas une course de vitesse, mais bien de l’endurance dont il était question.

    Le combat avec Oxious lui apportait ce qu’elle avait tant cherché : un défi à sa hauteur. Malgré la faiblesse qu’elle sentait dans le fond de son être, le zabrak offrait encore un combat de toute beauté. Encore vivace, il n’était pas prêt à sombrer aussi rapidement qu’il n’y paraissait. Pendant que Drakell s’attachait à être l’insecte qui piquait aux endroits qui dérangeait le plus Oxious, le Simurgh offrait un ballet de puissance et d’imprévisibilité qui menait à mal le seigneur Sith.

    Alors que le Simurgh s’appliquait à rendre la vie impossible à Darth Oxious, quelque chose changea en elle. Une impression fugace qui la laissait angoissée, comme une ombre qui passait sur son âme. Elle sentait que le contrôle lui échappait, d’une certaine manière. Aussi elle raffermit son emprise sur le corps, tentant de réléguer Hayley à l’état de conscience sans influence, mais il était trop tard. Hayley ne voulait pas échapper à cet instant décisif de sa vie.

    C’est ce moment que choisit Oxious pour utiliser la Poussée de Force qui eût pour effet de mettre Simurgh à terre. Ou bien était-ce Hayley ?

    Aussitôt sur pieds, elle adopta un style plus rageur, noyant son ennemi sous un déluge de coups qu’il parvenait toutefois encore à contrer avec efficacité. Mais ce fût de courte durée et bien vite son style s'équilibre, moins passionné, plus discipliné, les coups devenaient plus élaborés, moins aléatoires en terme de résultat et en filigrane l’Illusion que revêtait Simurgh commençait à s’évanouir parfois pour revenir, comme sous l’effet d’une mauvaise coordination. Un dernier coup appuyé et elle mit fin aux sabres qui se croisaient pour un court laps de temps. Elle tournait autour d’Oxious, le jaugeant. Son corps était en sueur, mais elle n’était pas épuisée, elle sentait que ce n’était qu’un début pour elle, qu’elle pourrait certainement en donner plus, quitte à mourir de fatigue pour aller jusqu’au bout de ce duel. Elle s’adressa à sa Némésis d’un ton véhément :


      - Ta vie pour celle d’un vieil homme, Oxious, c’est tout ce que je veux. Un échange équitable, non ?

    Et elle attaque d’un coup appuyé, croisant de nouveau le sabre avec celui d’Oxious, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Et l’Illusion qui cesse de couvrir une partie du visage, révélant la moitié de celle d’Hayley pour se rétablir quelques secondes après. Le Simurgh perdait sa contenance, son empire sur le corps d’Hayley. Plus qu’un léger effort…

    Et Drakell qui choisit ce moment pour infliger une blessure au dernier bras organique d’Oxious. Le forçant à se retourner pour contrer et repousser l’apprenti. Mais il était clair que le zabrak avait compris qui était cette femme à présent, plus aucun doute n’était possible, sa vieille ennemie revenait du passé pour arracher son âme et la vengeance qu’elle clamait tant depuis tant d’années.

    Les dernières traces de Simurgh luttaient, espérant pouvoir conserver le pouvoir, essayant de maintenir cette illusion qui se fissurait de minutes en minutes. La femme repartit au combat. A présent Oxious était acculé, ne restait plus qu’un dernier petit effort et elle pourrait venger un affront et laver son honneur dans le sang d’Oxious. Quelque chose qui traînait depuis plus de dix longues années.
#27506
Drakell préférait ne pas s'impliquer autant que Hayley dans ce combat. Il ne voulait pas perdre de vue l'objectif. À trop vouloir l'atteindre, il pouvait oublier qu'il n'avait pas une maîtrise aussi poussée qu'Oxious, et il en perdrait la partie. Quitte à donner une impression de faiblesse, il se tenait dans un rôle presque contemplatif, n'intervenant que pour infliger une frappe stratégiquement intéressante.

La dernière vint appliquer un shiim sur le bras droit du Zabrak, laissant échapper une volute de fumée et une odeur de chair brûlée. Oxious grogna et se retourna vers le Khommite pour lui faire subir son ire. À distance, il se saisit de la gorge de l'apprenti, le soulevant du sol et écrasant sa trachée. Drakell se débattait, les pieds dans le vide et cherchant l'air, mais il avait son échappatoire toute trouvée. Il disparut et se retrouva près de Hayley. Ce qu'elle dégageait avait changé.


    « Si on n'en finit pas rapidement, nous serons bientôt encerclés. Nous devons faire vite. »

C'était toute la difficulté de l'opération. Il fallait survivre à un Sith et échapper à Kessel. La montre jouait contre eux. Drakell en avait conscience et il décida d'abandonner la sécurité et l'économie pour quelque chose d'un peu plus risqué. Mais ils n'avaient plus le temps pour autre chose.
Il se jeta sur Oxious comme un prédateur sur sa proie. Une proie bien plus grosse et forte que son agresseur, dans le cas présent. Mais parfois, la force ne faisait pas la victoire, et on voyait bien des proies frêles échapper à des prédateurs puissants. Pourquoi pas l'inverse ?

Puisque l'arme d'Oxious était courte et utile en espace restreint, il fallait que Drakell prenne l'avantage. Il disposait d'exactement ce qu'il fallait : le parfait opposé. L'Équilibre régnait même sur ce genre de choses.
Si Oxious pouvait se défendre avec aisance dans ce couloir sans être gêné par la longueur de sa lame, il devait éprouver des difficultés à s'approcher face à un adversaire disposant d'une bonne allonge. Drakell avait de quoi lui causer des problèmes. Il modifia sa prise sur son arme, la transformant en perche pour tenir le Zabrak loin de lui. Chose commode, il n'avait pas besoin de beaucoup d'efforts pour tenir le Sith loin de lui, alors qu'au contraire il fallait beaucoup d'énergie à Oxious pour résister aux piques données par son ennemi.

Jetant un œil par-dessus son épaule, Drakell voyait Hayley immobile, comme en attente. Mais de quoi ? Guettait-elle le moment opportun pour porter le coup décisif ?


    « Si tu veux tenter quelque chose, le moment semble bien choisi… »

Car en effet, malgré son léger avantage, Drakell ne pourrait contenir Oxious longtemps. On parlait d'une bête sauvage, pas d'un animal dressé à faire des tours pour amuser les enfants sur les marchés.



Drakell 82[list]Utilisation de Téléportation – Maîtrisé
Utilisation de Zez'kai – Maître
#27507


      - Si tu veux tenter quelque chose, le moment semble bien choisi…

    Mais la femme était hors de l’espace et du temps, comme bloquée par quelque chose, un autre duel qui mobilisait toute son énergie. L’Illusion se craquelait par endroits. Il était impossible que Simurgh ne garde le contrôle, pas à cet instant précis. Elle ne la laisserait pas lui voler sa victoire ! L’ombre de la créature l’entourait, lui sussurant des promesses d’autres victoires, de carnages sans fins et d’une gloire sans pareil, un éternel recommencement, un accomplissement sans fin. Cette tentatrice tournait autour d’elle, lui expliquant combien elle était faible, combien elle avait été la seule à leur permettre de survivre jusque là et Hayley tomba à genoux devant l’impact de ces révélations. Etait-ce vrai ? N’était-elle destinée qu’à l’échec ? N’était-elle que dépendante de l’afflux de pouvoir que cette entité du Côté Obscur lui apportait ? Non. Elle avait survécue seule. Elle avait toujours été seule et elle n’avait compté que sur elle-même pour s’en sortir. Simurgh n’était pas un être à part entière, rien de plus qu’une incarnation de ses propres contradictions quand elle-même se laissait dépasser par le Côté Obscur. Elle ne suivrait pas la voie de Sora Bulq, elle lui préférerait celle de son frère Jedi Mace Windu. Elle resterait celle qu’elle avait toujours voulu être ou elle mourrait en essayant. C’était la fin du Simurgh. La fin de son empire. La révolution grondait et elle mettait à bas le règne de l’entité.

    L’Illusion se fissura et explosa, ne laissant plus qu’Hayley, fille biologique de Ian Curwee, ce Jedi Corellien que Darth Oxious avait tué il y a des années de ça.

    Drakell était aux prises avec le zabrak le tenant à distance avec son bâton dont il se servait comme d’une pique. Mais le seigneur Sith, bien qu’acculé, continuait à vouloir vendre chèrement sa peau. Hayley observait le combat, essayant de voir un moment propice et soudain, elle sentit la Force lui parler. C’était là. Alors que Drakell obligeait son maître à le bloquer une fois de plus, elle fit un bond, aidée par la Force pour se retrouver juste derrière Oxious, puis d’un coup ascendant du sabre elle trancha net le bras mécanique du zabrak, son seul moyen de défense, l’envoyant ensuite valdinguer contre un mur d’une Poussée. Elle s’avança vers lui et ses pas résonnaient dans le couloir, lui donnant l’impression des cliquetis d’une horloge qui arrivait à son terme. Elle avança son sabre pour le pointer sous le cou de Darth Oxious. La lame blanche n’était plus qu’à quelques centimètres de la peau fine du seigneur Sith. Et elle déglutit avec difficulté, prenant la parole sur un ton où douleur et rage était palpable :


      - Je me suis préparé tellement de temps pour cet instant. Tellement de temps…

    Elle contemplait sa main remontant lentement jusqu’au visage du Sith avec un regard embué.

      - Ce serait si facile…

    Plus que quelques millimètres et elle mettait fin à cette tyrannie qu’Oxious avait imposé sur son coeur. Seulement quelques millimètres… Son regard changea. Sa perception de la Force lui permettait de distinguer quelque chose là, à cet instant précis. Comme un flash dans les ténèbres. Un point essentiel et déterminant dans la suite de son propre destin et il se situait là, à ce moment précis du temps et de l’espace. La Force lui montrait ce point, à elle de composer avec et d’en comprendre les implications. Elle voyait un Simurgh contemplant une planète en flammes, elle perpétrait un massacre dans une cantina, elle tentait d’assassiner Luke Skywalker. D’un autre côté c’était Hayley qui était là, méditant paisiblement, caressant la main d’un bébé aux yeux bleus qu’elle portait et accompagnée d’une silhouette, elle était maître d’un temple. Ces images étaient des possibles que la Force lui révélait. Deux faces d’une même pièce qui se jouaient ici et maintenant.

    Drakell l’avait rejointe, il se tenait derrière elle, silencieux, comme contemplatif de ce qu’il se passait et elle sentait son regard sur la prise crispé du manche de la Jedi. Elle recula son bras et tendit son sabre à Drakell.

    Elle ne ferait pas cette erreur. Elle avait déjà gagnée.

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