L'Astre Tyran

[Zeph Mathuin]

Nar Shaddaa, Lune des Contrebandiers, Secteur Corellien

Quelques semaines après la Bataille d'Endor, il y a 3 ans

Aujourd'hui, une Impératrice est morte. Même sur un coin aussi éloigné du Noyau et du cœur de l'Empire, chaque personne vivant ici savait ce que ça voulait dire. C'était jour de fête, car une sanglante tyrannie qui régnait de main de fer sur la galaxie avait pris fin. Les choses allaient changer, pour le mieux pensait-on. Un nouveau gouvernement, plus juste et moins autoritaire venait de voir le jour. Partout dans les cantinas, les bars, les maisons de passe, les garages, les palais et appartements moisis on ne pensait qu'à ça.

On était toujours aussi naïfs et stupides visiblement. Franchement, qui pouvait croire que quoi que ce soit allait changer? Vous connaissez le dicton? Le roi est mort, vive le roi! Ben c'est la même chose. On a juste échangé un gouvernement incapable et corrompu contre un autre. Il suffit juste de lui laisser le temps et le cirque recommencera rapidement. Ne vous attendez jamais à quoi que ce soit de bon venant des puissants. Ils ne jouent pas au même jeu que vous et se fichent pas mal de vos soucis. Après tout, ils ont déjà les leurs merci bien.

Nous autres Corelliens, on a une réputation de casses-cous et de gens sans foi ni loi. La vérité est plus simple: on sait très bien que personne ne viendra nous aider à améliorer notre vie à part nous-mêmes. La vie est trop courte pour attendre qu'on vous lâche des miettes. Vous voulez quelque chose? Prenez-le, méritez-le même. C'est la seule et unique vérité inaltérable qui soit.

Qui je suis pour parler comme ça? Vous avez le droit de poser la question. Après tout, qu'est-ce qu'un simple Humain de 32 ans peut savoir de ces choses-là? D'autant plus qu'il fait partie de l'espèce responsable de la tyrannie évoquée précédemment. Clarifions les choses: je ne demanderai pas pardon pour ce que mes semblables ont pu faire, parce que je ne me sens pas lié à ces actes commis. Je m'appelle Ciaphas Cain et mon histoire commence ici.

Café Corellien, Nar Shaddaa, de nos jours

Enfin techniquement elle a commencé il y a 35 ans, mais elle ne devient intéressante que maintenant. J'ai passé ma vie d'adulte à errer sans le moindre but au gré des équipages de pirates et de contrebandiers. Je connais le boulot. Mais j'en ai assez de cette existence sans le moindre but. Un homme doit trouver un idéal ou quelque chose qui s'y substitue à un moment de sa vie, ou il finira par réaliser qu'elle n'a aucune utilité, aucune fin. Et viendra la question qui n'a nulle réponse satisfaisante: à quoi bon continuer alors?

Je ne compte pas en arriver là. Il est temps de me forger mon avenir, quel qu'il soit. Il n'existe pas de meilleur endroit à mon sens que la Lune des Contrebandiers pour recruter un équipage et un second. Ensuite il me faudra trouver un vaisseau et nous pourrons nous mettre au travail. Je connais quelques personnes capables de me renseigner. La tâche pourrait être ardue, je n'ai aucune réputation qui parle pour moi. Mais la difficulté ne me fait pas peur, elle ne fait que renforcer ma détermination et prouvera que je ne crains rien aux yeux d'autrui.

J'ai obtenu une entrevue avec un homme prometteur pour être mon second. Un homme assez particulier, que je connais seulement de nom, on l'appelle Monsieur DeGroot. Quel nom étrange, je ne sais même pas si c'est un Humain ou un alien, ni s'il s'agit de son vrai nom. Pas très important au fond. Le barman de la cantina m'a indiqué qu'il aimait venir s'en jeter un ou deux à cette heure-ci. Il n'est même pas midi et il lève déjà le coude à cette heure, plutôt mauvais signe, un homme bourré n'étant d'aucune utilité.

Enfin, peut-être que je me fait des idées pour rien. Il est temps d'aller à la rencontre de mon nouvel ami. Je fait un signe de tête au barman, lequel me montre discrètement le bonhomme assis au bar. Un Trandoshan, vêtu d'une combinaison de mercenaire usée par le temps. Si je m'attendais à ça. Je m'assied à côté de lui, commande une bière corellienne et lève mon verre à son attention.

Monsieur DeGroot, ravi de vous rencontrer. Je pense qu'on va bien s'entendre vous et moi.

[Zeph Mathuin]

L'intéressé tourne lentement la tête dans ma direction. Ses yeux si reptiliens se froncent légèrement tandis qu'il essaie de se rappeler si il me connaît. Bien évidemment ce n'est pas le cas. Je remarque alors qu'il ne semble pas armé, ce qui est curieux étant donné l'endroit ou nous sommes et surtout l'espèce à laquelle il appartient. Il finit par me répondre d'une voix rauque et sur un ton pas vraiment chaleureux.

Peut-être, qui le demande?

En fait de voix, ça ressemble plutôt à un sifflement animal à moitié incompréhensible. Enfin au moins parle-t-il le Basic au lieu de s'exprimer dans sa langue natale. On va pouvoir se comprendre mutuellement, il aurait été fâcheux qu'il croie que je me fiche de lui parce qu'il ne me comprend pas.

Moi, Ciaphas Cain. On peut être de bons amis tout les deux. Si on pouvait aller dans un endroit plus discret histoire d'être tranquille? J'ai réservé un coin de la cantina, personne ne nous dérangera.

Je me lève et lui indique d'un geste de la main l'endroit en question. En principe personne ne viendra nous ennuyer mais j'aime prendre des précautions, on n'est jamais trop prudent. Alors que je m'y dirige sans regarder derrière moi, je l'entend grogner et se mettre en chemin. Alors que je m'assied à la table à l'écart, je remarque sa façon de se déplacer. Comme un chasseur. Le bonhomme me plaît déjà. Il finit par s'asseoir et ses yeux si peu humains me fixent sans jamais ciller. C'est assez perturbant, mais ils le sont tous, j'en ai croisé quelques-uns et ils sont bien étranges.

Voilà, pour faire simple, je cherche des matelots et un second pour monter ma bande. Comme vous le savez, la galaxie est dans un état plutôt instable. Je pense qu'il y a un paquet de crédits à se faire sans trop de difficultés. Toutes les plus grosses organisations et les syndicats du crime ont explosé avec la Guerre Civile et l'avènement de la Nouvelle-République. Le temps que tout ça se tasse, y a un coup à jouer pour ceux assez audacieux pour s'y mettre.

Pourquoi Monsieur DeGroot?

La question sort tellement de nulle part que je ne la comprend pas tout de suite. Mais qu'est-ce qu'il raconte cet imbécile?

Je vous demande pardon?
Vous m'avez appelé Monsieur DeGroot. Pourquoi?
Ce n'est pas votre nom?
Vous trouvez que ça a une consonance Trandoshanne vous?

A la réflexion pas vraiment, mais j'ai connu des gens avec des noms tellement bizarres que ça ne m'a même pas effleuré l'esprit. Rien que sur Corellia, un des membres d'une bande avec qui je traînais se faisait appeler Le Duc. Jamais compris d'ou il tenait ça, surtout qu'il avait vraiment pas les manières d'un noble. Il était plutôt le genre à en faire le moins possible. Mais je m'égare.

Veuillez m'excuser, c'est quoi votre nom en fait?
Dergroosk.
...

Pas étonnant qu'on m'ait donné ça, c'est bien moins compliqué à retenir.

D'accord Monsieur Derook...
Dergroosk.
Derosk.
(Soupir)

Eh bien, ça commence bien. Je me lance de nouveau dans un discours avec argumentaire rabâché toute la journée précédente dans mon appartement minable pour le convaincre quand je me rend compte à un moment qu'il n'écoute tout simplement pas. Vexé, je vois qu'il observe un petit groupe au bar, qui semble en grande conversation avec le barman. Et pas une conversation du genre professionnel j'ai l'impression.

Un problème Monsieur Derok?
Dergroosk! C'est pourtant SIMPLE à retenir bon sang! Et je surveille ces messieurs qui ont l'air de vouloir causer du tort au vieux Gob.
Et alors, ce ne sont pas nos affaires, si?

Au vu du regard qu'il me lance, ça va vite le devenir, à moins que je ne décide de le soutenir. Quelle plaie, je pensais pouvoir faire ça facilement et rapidement histoire qu'on s'y mette vraiment, mais il faut croire que rien n'est jamais aussi simple dans la vie. Soit, en avant la musique.

Eh bien Monsieur DeGroot (il soupire profondément), je pense qu'il est temps d'aller toucher deux mots à ces messieurs. S'ils n'apprécient pas la bière corellienne, ils se sont trompés d'établissement.

[Zeph Mathuin]

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du petit groupe, je me rend compte que le débat a l'air très animé au bar. En effet je surprend plusieurs jurons prononcés par les 3 inconnus tandis que le barman -Gob si j'ai bien compris- semble fort nerveux. Ses mains tremblent légèrement, cela dit il est possible qu'il soit juste en manque de sa drogue vu l'endroit ou il travaille.

Je jette un coup d’œil rapide sur DeGroot. Le Trandoshan semble calme, mais quelque chose me dit que ce n'est qu'une apparence. Je ne connais pas trop leur race mais pour ce que j'en ai compris ils adorent chasser des proies, même s'ils se font discrets depuis le bombardement de leur monde natal par l'Empire. Il choisit de se placer à droite du petit groupe tandis que je me place à leur gauche. De cette façon ils auront du mal à se tirer si ça chauffe. Et je suis à peu près sûr que ça va chauffer.

Messieurs, que se passe-t-il donc ici? Par un si beau temps que celui que nous voyons en ce jour, quelle ne fut pas notre surprise, à Monsieur DeGroot (l'intéressé grogne à la mention de son nom écorché par un imbécile) et moi-même, de constater que l'entente et l'harmonie ne semblent pas maîtresse en ce doux lieu de repos et de fraternité qu'est le bar de Monsieur Gob ici présent.

Au vu de la tête desdits bonhommes, quelque chose me dit qu'ils n'ont pas encadré le quart de ce que j'ai dit. En toute franchise si je n'avais pas écouté en classe quand j'étais gosse à quelques reprises, je n'aurais également aucune fichue idée de ce que je viens de dire. En tout cas leur mine est assez comique à voir.

Tire-toi abruti. C'est pas tes affaires.
Que voilà un langage fleuri! Voyons je suis sûr qu'en gens raisonnables que nous sommes tous, nous pouvons résoudre ce triste épisode et ainsi rétablir l'équilibre des humeurs qui devrait toujours régner en ce lieu béni entre tous.

Je l'admet là je commence moi-même à ne pas trop comprendre ce que je dit, j'ai juste souvenir d'avoir entendu un des petits lèche-bottes des enseignants de l'école parler comme ça. Une époque plus innocente ou le pire crime que je pouvais commettre c'était de voler la nourriture de ces mioches pour la donner aux gamins encore plus pauvres que moi. Ah que de souvenirs. Mais je m'égare. Lentement et discrètement je glisse ma main jusqu'à mon DL-44. D'un regard je fait signe à Monsieur DeGroot de se tenir prêt. Mais nous ne sommes pas les seuls à prendre nos précautions.

Dernier avertissement, tire-toi avec ton lézard et on oubliera cette conversation. On est occupé à parler affaires avec ce vieux salaud.

Grossière erreur de leur part. Le "lézard" susnommé ne semble pas beaucoup apprécier d'être qualifié ainsi. Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, il gronde et se jette sur le larron à côté duquel il s'est placé. J'entend un bruit d'os qui craquent quand je vois que le bonhomme est allongé par terre en hurlant de douleur, les côtes du ventre brisées. On dirait qu'il n'a pas vraiment besoin d'armes. Je remarque soudain l'expression de son visage alors même que je dégaine mon DL-44.

J'en ai croisé des hommes et aliens aux regards fous de rage durant ma brève existence, mais jamais encore je n'avais vu une telle soif de sang prendre vie aussi vite. Aussi vite que me le permettent mes réflexes, je me jette en arrière, basculant derrière une table que je renverse afin d'en faire un couvert. J'entends des cris autour de moi, les clients fuyant ou se cachant en hurlant de terreur. Je risque un coup d’œil par dessus mon abri de fortune pour me baisser aussi sec, ayant entendu la rafale de blaster vers moi.

C'est fou comme les choses peuvent dégénérer plus vite qu'un Hutt ne s'insurge contre le prix d'un service. Il y a encore 5 minutes j'en étais à discuter calmement avec un Trandoshan au nom imprononçable et je me retrouve au milieu d'un échange de tirs à cause d'un Trandoshan devenu fou furieux. Cette situation est tellement ridicule qu'elle en devient comique. Enfin, s'agirait de trouver un plan d'action maintenant.

Bon les mecs écoutez, on va vous laisser 10 petites secondes pour bouger vos gros culs dégueulasses! Hors d'ici ou on vous plombe les boyaux avec nos blasters!
Tu sais pas à qui t'as affaire pauvre con! Tu vas regretter d'être né quand le patron apprendra ce qui s'est passé! A moi les gars!

J'entend des bruits de pas, plusieurs en fait. Je lève très lentement la tête afin de regarder et je m'aperçois qu'à l'entrée de la cantina et derrière le bar, plusieurs individus armés se sont mis à couverts. De mieux en mieux...

[Zeph Mathuin]

Quelque part dans cet univers doit exister un dieu ou quelque chose dans le genre qui est en train de s'amuser à mes dépens. Mais qu'à cela ne tienne, un Corellien ne recule pas devant la difficulté, surtout que vu la situation il me serait difficile de reculer quelque part. Bon mon cher Ciaphas, réfléchis un peu. Tu t'es mis dans cette galère, tu peux t'en sortir aussi.

A peine ai-je le temps de penser à ça qu'un torrent de tirs blaster fuse dans ma direction. Heureusement j'ai mon couvert de fortune, mais à ce rythme ça ne va pas tenir très longtemps. Une idée, vite. Je jette des regards partout autour de moi, rapidement, tentant désespérément de trouver une solution. Plus par réflexe qu'autre chose, je riposte à l'aveuglette et ai la surprise d'entendre un cri de douleur suivi d'un bruit de chute. Bien, on dirait qu'il y en a un de moins c'est déjà ça. Mais je ne peux pas me fier à la chance pour m'en sortir.

J'entend soudain un sifflement, tournant la tête, j'aperçois DeGroot qui me fait signe. J'hausse les sourcils d'un air interrogateur et il me montre ce qu'il tient à la main. Des couteaux de lancer très acérés et j'imagine fabriqués dans un métal suffisamment solide pour pénétrer des protections rustiques. Comme celles de nos assaillants. Pourquoi pas, ça peut marcher si j'arrive à les attirer sur moi.

Vos mères se sont vendues à des Stormtroopers!

Autant pour la subtilité mais aux grands maux les grands remèdes. Et puis qui sait, c'est peut-être vrai ma foi. Inutile de dire que cela n'est pas de leur goût et qu'un nouveau barrage de tirs s'abat sur moi. Il a intérêt à savoir viser ou je jure de le tuer avant de mourir. Tandis que je riposte toujours à l'aveuglette, il se redresse brusquement et, à une vitesse que je ne me serai jamais imaginé pour un individu de sa constitution (les Trandoshans sont plutôt du genre très costauds voyez-vous), il lance ses armes de jets avec une remarquable précision, chaque jet touchant sa cible à la gorge ou en plein dans l’œil.

J'espère que le tenancier ne nous en voudra pas pour tout ça il va devoir passer un sacré coup de balai. Lentement, je me redresse, le blaster levé pour parer à toute éventualité tandis que DeGroot en fait de même. Le bar est dans un état de chaos indescriptible, des corps -2 Humains et 2 Niktos-allongés et ne bougeant plus.

Bien joué MonsieurDeGroot, rappelez-moi de ne jamais vous mettre en colère.
Dergroosk. Bon peu importe au fond. Vérifiez qu'ils sont morts, je vais m'assurer que le vieux Gob soit toujours en un seul morceau.

Sur ce, il se penche pour essayer d'apercevoir le vieux pingre ronchon qui sert de patron dans cette cantina tandis que j'inspecte la scène. C'est alors que je me rend compte que quelque chose cloche. Il y a du sang un peu partout mais je remarque que des gouttes partent de l'entrée de la cantina jusqu'à...

Monsieur DeGroot attendez je crois qu...

Ni une ni deux, une silhouette surgit d'un coup de derrière le bar et dans le dos du Trandoshan et le menace de son blaster enfoncé dans la tempe. Je n'ai pas le temps de me rendre compte que oh ben ça alors c'est un piège qu'il a déjà empoigné le malheureux pour me menacer à mon tour.

Pas un geste enfoiré ou le lézard meurt et toi après!

Dans un souci d'apaisement, je me fige et jette sur le côté mon DL-44 afin de lever ensuite les bras lentement. Dans cette situation mieux vaut agir avec prudence ou ça va mal finir pour tout le monde. Je remarque que le bonhomme, un homme tellement jeune que j'estime qu'il doit à peine être sorti de l'adolescence, tremble assez fortement. De peur, de douleur, les deux? Dur à dire. Mais c'est un truc à exploiter.

Calme-toi petit. Tu ne veux pas en arriver là et moi non plus. Je propose que tu lâches ça avant de te faire mal et nous, on oubliera ce fâcheux incident, chacun repart chez soi et basta. C'est pas une bonne idée ça?
Vous croyez quoi pauvre taré? Vous savez ce que vous avez fait? Le boss va être fou quand il va apprendre ce qui s'est passé! Vous êtes morts tout les deux, il va vous dépecer vivants et vous donner à manger à ses banthas!

Un programme fort peu alléchant vous en conviendrez. Bien, il semble que les ennuis ne font que commencer. Une autre brillante idée Ciaphas?

[Zeph Mathuin]

La situation est en train de devenir passablement merdique. Que faire? Si je plonge sur lui, il y a une chance sur 10 que ça marche, et encore je suis optimiste, je finirai probablement mort en moins de deux. Un seul geste brusque et le bonhomme me descend. Et il faut ajouter un détail qui me gêne: c'est un gosse. J'ai déjà tué un certain nombre de personnes dans ma vie et je n'en ai jamais éprouvé aucun plaisir. Mais là ce gamin ça pourrait être moi.

Soyons clairs, tuer n'est pas un problème si ça implique que l'autre solution soit ma mort. Et je n'ai jusque-là jamais eu aucun cauchemar à cause de mes meurtres. Mais tout de même, je pourrais être exactement dans la même situation que lui si j'avais été plus jeune que lui. Cette prise de conscience soudaine me fait l'effet d'une bombe. De quel droit puis-je mettre fin à la vie de ce gosse? Qui suis-je pour prendre cette décision à sa place?

Le temps, jusque-là ralenti, reprend ses droits d'un coup aussi soudainement qu'il s'est arrêté le temps que me viennent toutes ces considérations en tête. Et puis je me fait à l'idée, je n'ai aucun contrôle sur ce qui arrivera au petit et je dois l'accepter ou ça me rongera de l'intérieur. C'est alors que je me rend compte que DeGroot cherche à attirer mon attention discrètement. Il me montre du regard un de ses projectiles, à un mètre de moi planté dans la joue d'une de ses victimes.

Très très risqué mais ça peut marcher. Je n'aurai pas le droit à l'erreur, ce sera tout ou rien. Ma foi, j'ai perdu le compte des fois ou ce genre de chose m'est arrivé dans la vie, une de plus ou de moins... Très lentement je me met à reculer sans quitter des yeux le gamin. Il semble ne pas comprendre mon intention mais ne me quitte pas des yeux. Puis d'un coup, DeGroot lui mord le bras qui tient l'arme et en profite pour lui flanquer un coup de poing dans le ventre.

Ce qui se passe ensuite, je m'en souviendrai jusqu'à ma mort. Je bondis en me saisissant de l'espèce de lame de lancer plantée dans la peau de sa victime, l'arrache d'un coup sec (ce qui fait d'ailleurs ressortir une gerbe de sang) et la lance aussi fort et vite que je peux. La scène se passe comme au ralenti, je vois l'arme foncer lentement en direction du gosse et se planter centimètre par centimètre dans sa bouche, projetant encore une fois du sang et probablement d'autres fluides tout aussi ragoûtants partout autour de la zone d'impact.

Il s'effondre immédiatement, produisant des bruits et autres borborygmes incompréhensibles. Je ramasse le DL-44 et m'approche. Je peux voir dans ses yeux la douleur intense, la supplication muette qu'il m'adresse. Je l'achève d'un tir au crâne. C'est fini. Il est mort.

Joliment envoyé Cain, un tir que n'aurait pas relié la Gardienne des Points.
Pardon? La quoi de quoi?
La déesse de mon peuple. Lorsque nous effectuons des actions qu'elle estime digne, nous marquons des points auprès d'elle. Plus nous en avons, meilleure sera notre vie après la mort. Nous sommes des chasseurs.

J'entend finalement des bruits qu'on pourrait assimiler aux sirènes de police, mais allez en trouver sur Nar Shaddaa. On dirait que ça va bientôt être moche par ici. Inutile de moisir ici.

On se tire Monsieur DeGroot, ça va bientôt être plus chaud que dans le cul d'une Twi'lek ici.

On évacue les lieux prestement, filant à plusieurs blocs de là histoire d'être sûr. Plié en deux je m'arrête pour reprendre mon souffle.

Vous aviez parlé d'une opportunité je crois.
Hein? Ah oui maintenant que vous m'y faites penser... Mais attendez, ça veut dire que vous aviez écouté!
Bien évidemment vous me prenez pour qui? Un stupide lézard qui parle?
Non mais enfin vous auriez pu me le dire! Ça nous aurait évité toute cette histoire!
Et comment aurais-je pu m'assurer que je pouvais avoir confiance en vous et vos talents de guerrier?
...

Je suis sûr que dans sa tête, c'est parfaitement logique, mais pour moi c'est une fumisterie tellement ridicule que j'ai bien envie de l'abattre sur-le-champ. Ce que je ne fit pas évidemment, avec tout le mal que je me suis donné pour le recruter, maintenant que je touche au but je ne vais pas perdre mon sang-froid. Je souris intérieurement à cette pensée. Sang-froid, comme le lézard en face de moi oh oh. Bon sang c'est vraiment pas le moment de se faire des jeux de mots pourris.

Bon eh bien je suppose que ça veut dire que vous acceptez mon offre de devenir mon quartier-maître Monsieur DeGroot?
Vous pouvez supposer oui. Je pense qu'avec vous je vais avoir droit à de belles parties de chasse.
Bien maintenant que c'est réglé pour cette histoire, il ne nous reste qu'à recruter un équipage et trouver un navire. Après ça, on n'aura plus qu'à entamer les préparatifs pour partir en chasse.
Pour ce qui est de l'équipage ne vous en faites pas, je connais de solides gaillards qui n'ont pas froid aux yeux. Le vaisseau en revanche, il va falloir y songer.

[Darth Krayt]

Ah l’Espace Hutt, son taux de criminalité extrêmement haut, ses fréquentations douteuses et j’en passe. Et de toutes les planètes de ce foutu secteur galactique, Nar Shaddaa était certainement la pire (ou l’une des pires).

Krayt connaissait bien le coin, à l’époque où il avait été chasseur de primes et qu’il opérait dans la Bordure Médiane ou la Bordure Extérieure, il avait souvent eu du boulot grâce à ces saletés de Hutt, à l’époque où les Tusken l’avaient renié suite à sa cuisante défaite face à Kenobi qui n’avait pas un seul instant hésité à lui ôter son masque, jetant l’opprobre sur son nom. Cette partie de sa vie semblait si loin désormais…

Installé dans une cantina mal fréquenté, buvant une bière corellienne dans son coin sans chercher à ennuyer le reste de la clientèle quand il remarqua la courte mais violente altercation qui éclata entre un Humain et un Trandoshan face à plusieurs types louches cherchaient querelle au vieux Gob, ce vieux roublard de Gob, ce vil scélérat à la langue trop pendue, juste bon à écouter et tout déformer. Bref, Gob aurait mérité une bonne correction pour ses nombreux défauts mais les deux énergumènes en puissance en décidèrent autrement, tuant toute la clique de bons à rien venus faire sa fête au vieux Gob. Le Seigneur Noir les fila en douce, les suivant à plusieurs blocs de la cantina, surprenant la fin de leur conversation. Il avait besoin d’un vaisseau et Krayt avait besoin de nouvelles têtes comme associés. Il s’avança en toussotant légèrement pour se faire remarquer, attirant l’attention des deux individus sur lui.

[Darth Krayt, Seigneur Noir des Sith] << Excusez moi messieurs, j’étais présent dans la cantina quand cette bande de malotrus s’en sont pris au vieux Gob et j’ai vu votre intervention.

Quand je vous ai vu régler leur compte à ces malandrins, j’ai décidé de vous suivre afin d’en apprendre plus sur vous. J’ai entendu que vous recherchez un vaisseau, il se peut que je puisse vous aider dans ce domaine, comme dans d’autres secteurs d’activités… Mais concentrons nous d’abord sur le vaisseau que vous voulez, vous avez un modèle précis en tête? >>

Aucune possibilité de voir le visage de Krayt, juste un type encapuchonné qui se tenait devant les deux trublions.

[Zeph Mathuin]

Alors même que nous discutons j'entend soudain une voix dans notre dos. Ni une ni deux je me retourne illico pour voir... Un type vêtu de noir et encapuchonné. Encore un gars qui a vu trop de films d'espionnage si vous voulez mon avis. Pourquoi faut-il toujours qu'ils s'habillent en noir avec une capuche? Stéréotype usé jusqu'à la moelle je vous jure. L'homme proposait de financer l'acquisition du vaisseau et peut-être plus si affinités. Une aubaine tellement inattendue qu'elle puait le sale coup.

Vous nous excusez quelques minutes je vous prie l'ami? Monsieur DeGroot et moi devons discuter brièvement. En privé.

Je fait signe à mon fidèle compagnon et nous nous éloignons de quelques mètres histoire d'être sûr que le bonhomme n'entende pas.

Vous en pensez quoi Monsieur DeGroot?
Ma foi, je ne vais pas vous dire que ça me paraît trop beau pour être vrai mais on ne devrait pas rejeter sa proposition si vite.
Vous déconnez? Vous avez déjà eu, alors que vous aviez un souci, quelqu'un qui débarque d'un coup comme ça et prétend vous le régler en 5 minutes?
En fait oui, sur Arbra il y avait ce morveux qui me disputait les faveurs d...
Mais on s'en fout de vos histoires d'amoureux transi Monsieur DeGroot! Je vous parle sérieusement là!
Ecoutez j'admet que la coincidence est trop grosse. Mais vous l'avez dit vous-mêmes, vous n'avez aucune idée de comment nous procurer un navire. Et sans navire vous pouvez avoir le meilleur équipage de la galaxie, vous ne pillerez pas grand-chose. Voyons au moins ce qu'il a à dire et avisons ensuite.

Le monde à l'envers. C'est le Trandoshan qui me regardait avec méfiance à la cantina quand je l'ai accosté innocemment qui me dit qu'il faut faire confiance à un inconnu. Elle est bien bonne celle-là. Alors oui je sais, à ce moment j'étais aussi un inconnu, mais la différence c'est que moi je ne suis pas un méchant! Mais il marque un point, même si ça me rend malade de l'admettre.

Soit, voyons ce qu'il propose. Au pire on le descend et on trouvera quand même un moyen. Ca ferait juste un autre cadavre, mais au point ou on en est aujourd'hui, un de plus ou de moins... Je fait signe en soupirant à mon comparse et nous repartons. L'homme (ou la femme? Impossible à dire avec son déguisement ridicule d'espion secret) n'a semble-t-il pas bougé d'un pouce.

A supposer qu'on soit intéressés et sous réserve que ce n'est pas une arnaque ou un piège, disons que nous viserions plutôt, du moins pour nos débuts, un Transport RZ-52. C'est dans vos prix?

[Darth Krayt]

[Darth Krayt, Seigneur Noir des Sith] << Je vous en prie, prenez le temps qu'il vous faudra à vous ainsi qu'à Monsieur DeGroot. >>

Après tout, cela aurait encore plus suspect qu'ils acceptent de suite sa proposition sans en discuter au préalable, au moins ils ne faisaient pas confiance au premier venu. Et ils avaient bien raison d'être méfiant, s'ils avaient su qui était leur interlocuteur, ils auraient sûrement tentés quelque chose de terriblement stupide. Peut être le tenteraient-ils d'ailleurs.

Après quelques minutes d'attentes et une conversation possiblement animé entre les deux comparses, ils revinrent vers lui et l'Humain lui dit qu'il cherchait à se procurer un RZ-52. Un excellent vaisseau dans certains domaines d'activités, dans un seul à vrai dire.

[Darth Krayt, Seigneur Noir des Sith] << Un RZ-52, un vaisseau de choix dans un domaine d'activité bien particulier, je peux supposer sans effort que vous comptez vous lancer dans la piraterie non? A vrai dire j'en suis quasiment sûr vu votre choix.

C'est dans mes prix en effet, je peux également vous permettre de l'équiper un peu plus, notamment en installant de l'armement ou des systèmes permettant une meilleure maniabilité, plus de vitesse, un masque de senseurs améliorés et bien d'autres accessoires pouvant se révéler utile. Si les hommes nécessaires à l'usage d'un tel vaisseau vous font défaut, je peux également vous financer de ce côté là.

Mais avant d'en arriver là, j'aimerai en savoir un peu plus sur vous, vos noms notamment. Et peu m'importe que ce soit vos noms habituels ou des noms d'emprunts. Pour ma part, vous pouvez m'appeler Hett. >>

[Zeph Mathuin]

J'ai jamais aimé les surprises. Déjà parce qu'elles sont presque toujours mauvaises, et ensuite parce que je déteste les mauvaises surprises. Alors évidemment, quand un type débarque de nulle part et vous propose ce que vous cherchez avec en prime un jolis gros bonus, vous réagissez comment vous? Ben moi pas franchement très bien.

Attention je ne dit pas que je ne veux pas de tout ce qu'il propose, après tout si effectivement il n'y a aucune embrouille dans l'affaire ça va nous aider comme on n'aurait jamais pu s'y attendre. Mais ça sent trop bon pour être réel. Très bien, voyons voir jusqu'ou cette comédie va durer.

Vous pouvez m'appeler Ciaphas Cain l'ami. Quant à ce robuste Trandoshan à sang froid que vous voyez, il s'agit du célèbre Monsieur DeGroot, et il est aussi intelligent qu'il en a l'air. Et oui vous avez bien deviné, nous projetons de nous engager dans la... Piraterie? Quel vilain mot. Disons plutôt que nous voudrions soulager de leur épaules un lourd fardeau à nos concitoyens épuisés. Personne ne pense à eux dans cette galaxie bien sombre.

Qu'à cela ne tienne autant y aller franc jeu et voir ce qu'on peut gratter.

Bien entendu toutes les améliorations que vous consentirez à installer sur notre belle demoiselle seront les bienvenues. Toutefois Monsieur... Hett? J'aimerais comprendre, pourquoi donc vous adresser à nous, de parfaits inconnus? Je suis sûr que vous n'auriez eu aucun mal à trouver des capitaines bien connus et avec de bien meilleures références. Surtout quand on voit que vous ressemblez à un espion ou quelque chose dans ce goût-là.

Comprenez-nous bien, votre offre est extrêmement intéressante, mais on n'a pas la moindre idée de qui vous êtes en dehors de votre nom bien entendu et vous prétendez pouvoir nous offrir tout ce dont on a besoin. Ça nous paraît un peu louche.

[Darth Krayt]

Cain était méfiant, tout comme son compère reptilien, tant mieux ils vivraient longtemps en ne plongeant pas tête la première dans ce qui pouvait s’apparenter à un piège. C’était prometteur et plutôt engageant. Un sourire se dessina quand Ciaphas mentionna qu’il était habillé comme un espion, il n’était pas si loin de la vérité au final, il passait relativement inaperçu quand ça l’arrangeait. Néanmoins, il rabattit son profond capuchon, dévoilant son visage tatoué, la moitié droite brûlé suite à son duel face à Drake, ses yeux bleus et verts à l’iris jaunie par le Côté Obscur. Dans le mouvement, son manteau s'entrouvrit suffisamment pour que les deux comparses puissent discerner deux sabres lasers.

[Darth Krayt, Seigneur Noir des Sith] << Pourquoi vous deux? Vous n’avez pas hésité à défendre le vieux Gob en étant en infériorité évidente, vous vous en êtes tirés indemnes et vous avez la tête sur les épaules, malgré une insouciance de façade plutôt désarmante.

Alors oui, il y a des capitaines de renom et des groupes de pirates réputés qui pourraient peut être mieux correspondre. Mais je suis un joueur l’ami, j’aime parier sur de parfaits inconnus, des types lambdas, qui sont normaux à souhait et qui pourtant peuvent devenir plus riches et célèbres que ceux ayant déjà un nom dans le milieu.

Dans quelques mois, vous préféreriez entendre qu’un Seigneur du Crime a encore plus de pouvoir et d’influence qu’avant? Ou alors vous préférez qu’on parle du légendaire capitaine Caphias Cain et du redoutable Mr Degroot, les pirates les plus audacieux que la Galaxie ait connu. Si mon argent et mon influence peut vous aider à vous faire un nom qui forcera le respect alors je miserai sur vous, deux parfaits inconnus destinés à accomplir de grandes choses. >>