L'Astre Tyran

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Bien qu'assez excentrée dans la Galaxie, Tatooine occupe une position stratégique au croisement de plusieurs routes hyperspatiales. De ce fait, la planète s'est trouvée au centre de nombreux conflits. Sa surface est jonchée d'épaves d'anciens vaisseaux, la plupart ayant depuis été pillées par les Jawas.
Gouvernement : Neutre - Affinité avec les Hutts
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By Sareth Daran
#39432
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Parmi les nombreux peuples de nomades qui habitaient Tatooine, peu étaient aussi inventifs, aussi malicieux et aussi rusés que les Jawas... Ils semblaient petits, mignons et peu malins en raison de leur physique atypique et drôle, mais c'était bien se méprendre quand à la fourberie de ces peuplades du désert. En effet, voyageant avec leurs chars des sables sur la surface de la planète, ces petites créatures cachées derrière leurs capuches dotées de petits yeux jaunes brillants dans le noir étaient sans doute ceux qui connaissaient le mieux la topographie de la planète ainsi que toutes les routes et tous les meilleurs coins pour récolter des matériaux rares... Si un Jawa avait bien compris cette vérité, c'était Youki Hini. Ce petit fourbe, bien qu'aujourd'hui oublié de tous, avait fondé à lui seul un empire criminel de renom et s'était imposé dans l'histoire galactique comme un des plus grands truands de son époque, rejoignant le club secret et très prestigieux des consuls du Maelstrom.

Aujourd'hui, à une époque où le Crime se relevait péniblement de son âge de Fer et tentait tant bien que mal à revenir à son âge d'Or, tout le monde avait oublié le clan Hini... Pourtant, les chars des sables du clan continuaient à traverser la planète sableuse, toujours en train d'accumuler richesses et possessions. Leurs chars des sables, d'apparence pataud, grossiers et incapables d'infliger le moindre dommage à qui que ce soit avaient fait la guerre contre les armées Tusken de Darth Krayt en personne... Sans le savoir, les modestes fermiers de Tatooine avaient pour voisins de véritables légendes. Et bientôt, plus tôt que ce petit syndicat du crime oublié ne le pensait, on ferait appel à eux une dernière fois pour remettre sur le tapis une histoire depuis longtemps oubliée.

En effet, une dizaine d'heures avant les faits, le Gray Fox faisait son entrée dans l'atmosphère et se posait à l'abri d'une montagne, à environ une demi heure du clan des oubliés à pied pour environ cinq minutes en jetpack. C'est là bas que Sareth se rendait, il avait donné l'ordre à tout le monde de rester au vaisseau pendant qu'il s'occuperait d'aller rendre visite à sa marraine... Il avait une affaire pressante à discuter en sa compagnie, et il ne voulait pas que le vaisseau se fasse désosser par des Jawas en son absence.

Il prit son envol à l'aide de ses propulseurs et se dirigea vers la petite maison oubliée au beau milieu de la mer de sables dont lui seul connaissait l'emplacement... Il fendit l'air durant plusieurs minutes, pestant contre le sable qui venait troubler sa visière et contre le vent qui s'était fait encore plus puissant qu'à l'accoutumée, le forçant à dévier légèrement sa trajectoire pour ne pas se retrouver dans le sable la tête la première... Dans son poncho se trouvait le morceau de Beskar que Varok lui avait donné. C'était la raison de sa visite en ces lieux, cela lui semblait improbable qu'un métal aussi rare puisse se trouver au beau milieu d'un Gozanti en direction de l'Espace Hutt, il voulait donc savoir si ce métal était réellement du Beskar ou bien si il s'agissait d'une vulgaire imitation. Lorsqu'il se trouva devant la porte de la forge, il hésita un court instant, se dévêtit de son casque puis toqua respectueusement à la porte. Il était toujours un peu anxieux quand il fallait revoir Sanya... La dernière fois qu'il l'avait vue, c'est quand elle l'avait remis sur pied, il avait à peine eu le temps de lui parler avant de repartir, il espérait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur.

La porte s'ouvrit finalement et Sanya, vêtue de son casque de Goran aux couleurs d'or l'invita à rentrer d'un signe de main... Le Mandalorien, un peu craintif, se mit assis à genoux devant la table basse, comme il était coutume. La forgeronne était occupée, elle semblait en train de forger un casque à visière en forme de T fait de Duracier... Sareth resta donc là à écouter le bruit du marteau contre le fer, ce son avait quelque chose d’apaisant et de reposant, surtout quand c'était une experte en son domaine qui maniait cet outil à la perfection. Une fois qu'elle eut fini, elle mit le casque encore rouge dans l'eau pour que la chaleur s'en dissipe puis le posa sur le côté avant d'enlever son casque à son tour... Elle se mit alors à faire cuire du thé.

    - Désolée... C'est un petit rituel, quand je forge je ne reprends la parole que lorsque j'ai fini, c'est un processus complexe et presque religieux pour nous les goran, nous devons respecter ce moment et lui accorder toute notre attention pour que la pièce d'armure soit impeccable. Je suis très contente de te revoir Sareth, finit elle par dire en souriant avant de s'asseoir devant Sareth, recoiffant ses cheveux d'argent en arrière.
    - Je t'en prie Sanya, ne t'excuse pas, c'est moi qui suis désolé... La dernière fois que je suis passé j'ai à peine pris le temps de dire bonjour.
    - Tu avais une mission et une vengeance à prendre, je n'allais pas te ralentir, répondit-il en ricanant. D'ailleurs, Terminus, ça s'est passé comment ?
    - ... Mal.
    - Je m'en doutais un peu...
    - Comment ça ?
    - Tu ne souris plus, répondit elle en faisant la moue. Que s'est-il passé ?
    - ... J'ai échoué.
    - Oh... Je suis désolée... tu veux en parler ?
    - ....... Pas de réponse, juste un long moment où Sareth laissa son unique œil descendre lentement vers le sol pour ne plus en remonter.
    - Pas la peine de faire cette tête, je ne vais pas te forcer à parler, répondit elle avec un beau sourire en attrapant les mains de Sareth. Ce n'est pas grave d'être silencieux quand on est blessé, si ça fait encore mal tu peux le garder pour toi... Mais lorsqu'il sera temps de cicatriser, je préférerais que tu en parle, si ce n'est pas à moi, parles en à quelqu'un de confiance, mais ne laisse pas la plaie saigner, d'accord ?
    - Promis Sanya... Désolé, je suis vraiment pas dans mon assiette aujourd'hui.
    - Rien ne va ? Vraiment rien ?
    - ... Si, il y a bien une chose, et je pensais pas que ça arriverait aussi vite.
    - De quoi s'agit il ?
    - Le destin m'a mis une orpheline entre les mains, je suis papa, sourit-il légèrement.

Sanya resta bouche bée... Pour tout dire elle n'en croyait pas ses yeux. Elle qui venait à peine de découvrir les responsabilités que c'était d'être une mère en incarnant la figure maternelle de Sareth, une figure que le jeune homme n'avait jamais eu, elle découvrait que le fils de Cliff était devenu père ! Le fils de Cliff, un des hommes qu'elle avait le plus aimé dans sa vie, était devenu père à son tour. Elle se surprit à sourire jusqu'aux oreilles et à lâcher une petite larme de fierté et empoigna son fils dans une langue étreinte pleine de tendresse.

    - Bravo Sareth ! Si tu savais à quel point je suis heureuse pour toi ! Elle s'appelle comment cette petite ?! Demanda-t-elle, un peu hystérique sur le moment.
    - Heu... Hum... Le chasseur de primes perdit ses mots, complètement surpris. Ophilia, elle a cinq ans... Lorsqu'on aura fini ce qu'on doit faire ici je te la présenterai si tu veux ! Mais juste... Cette position est un peu inconfortable.
    - Oups, excuse moi, je suis d'une maladresse, se mit elle à rigoler affectueusement en relâchant son étreinte avant de reprendre peu à peu son calme et son sérieux.
    - Tu es toute pardonnée, je t'en prie... Moi aussi je suis heureux, avoua-t-il en retrouvant peu à peu le sourire.
    - Pourquoi venais-tu ici alors si ce n'est pas indiscret ?
    - Eh bien, je viens d'obtenir ça lors d'une mission peu scrupuleuse avec un Hutt... Reprit-il en montrant le prétendu Beskar à Sanya. On a subtilisé un croiseur à des contrebandiers et il y avait ça à l'intérieur. Le Hutt qui dirigeait l'opération me l'a donné mais je me demande si c'est vraiment du Beskar et si il n'y a pas quelque chose de bizarre avec, tu veux bien l'examiner ?
    - Oh bien sûr, ne bouge pas, il faut que je l'analyse avec le microscope électronique... Être goran ce n'est pas seulement savoir modeler le métal, c'est aussi y incruster les systèmes électriques qui font fonctionner l'armure et connaître les molécules qui composent le métal pour être sûr qu'il ne réagira pas au feu de la mauvaise façon. La façon dont les atomes de carbone s'assemblent pour former le Beskar sont uniques, on va vite voir si ce qu'on a sous la main est un simili en duracier ou de l'authentique fer Mandalorien.

Fouillant dans les tiroirs de son établi de forgeronne, Sanya trouva finalement son microscope électronique qu'elle posa sur son plan de travail, en chassant la poussière avant de l'allumer et d'analyser le Beskar que Sareth venait de donner pour déterminer sa nature, y chercher une quelconque anomalie et ainsi déterminer combien de pièces d'armures elle pourrait blinder avec ce morceau.
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By Vérité
#39657
~ Modération Flash ~

ImageEn médecine et en psychologie, une obsession est assimilée à un symptôme traduit par une idée ou un sentiment s’imposant de façon incoercible à la conscience du sujet pourtant bien alerte sur le caractère irrationnel du train de sa pensée. Et Sanya en est atteint … depuis qu’elle s’est mise au travail de bon cœur, la marraine de Sareth ne lésine pas dans son labeur, pourtant ce qui ne devait être qu'une affaire d’une heure se changea en une poignée d’heure, puis en journées complètes. La forgeronne finit barricadée dans son atelier, ne sortant pratiquement plus, uniquement pour s’alimenter par à-coup irrégulier.

L’armurière qui d’habitude se montre infiniment plus chaleureuse s’est enfoncée dans l’austérité, « elle ne souhaite pas être dérangée … elle n’a pas fini son analyse … ça prendra le temps que ça prendra » … Les mots se perdent, le temps lui continue de s’écouler, à l’aube d’une deuxième journée complète à œuvrer sans repos dans sa forge, une porte finit par être poussée avec fracas. C’en est trop, cette psychose iatrogène a assez duré, son amie souffre il aurait dû intervenir plus tôt c’était sûr et au diable cette pierre de malheur que les os noirs de Palpatine l’emportent … Le borgne finit par entrevoir Sanya. Elle se tient au centre de son atelier, immobile, assis en tailleur, les yeux mi-clos, les pommettes affaissées. Sa tête pivote à son arrivée, elle se lève brusquement et lui saisit les épaules.

Cette chose … cette barrette tu as dit que tu l’avais récupéré sur un vaisseau de contrebandier est-ce que tu as la moindre idée de qui ils étaient ? Pour qui travaillaien-ils ? Sareth lui faisant face eut tout le temps de lire cette obsession empoisonnée qui s’est gravé dans l’iris de sa marraine qui de ses ongles lacéraient pratiquement ses solides épaules. Tu vas me répondre bon sang ! Elle finit par esquisser un mouvement de recul balayant une mèche rebelle d’un revers de la main, faillant choir à même le sol rattrapé subitement par le poids de la fatigue.

Par-… Pardon je, je vais avoir besoin de repos. Finit-elle par balbutier. Je manque à mes principes. Tu m’as demandé d’analyser cette barre de métal pour toi. Je l’ai fait. Ce truc, cet engin a bien les mêmes propriétés que du Beskar, mais ça n’en est pas, rien ne collait. Non … r-rien ne colle, aucune impureté, pas un défaut même fondu et refondu on trouve des impuretés dans du fer Mandalorien aussi infime soient-elles…

Tout ceci semblait être pris très à cœur par Sanya, la chaleur de la fournaise l’a peut-être fait élucubrer. Du Beskar sans impureté si ça a l’air grave au ton de la forgeronne cela ne justifie certainement pas tout ce tintamarre … cette pensée susurrait par une petite voix intérieure se tu brutalement. Alors que le regard de Sareth se détourna de son amie, errant dans le reste de la pièce, son attention fut inéluctablement attirée par ce qui résidait au sol. Une barre de Beskar fraîchement fendu en deux, les deux fragments séparés laissait découvrir un cœur interne, une fente dans cette pièce de métal jumelle … à deux pas de ces éclats rectangulaires un petit disque argenté précédemment logé à l’intérieur de la barrette ... une balise.
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By Sareth Daran
#39684
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Champ d'astéroïde perdu dans la bordure extérieure, 15h heure universelle.

Le Gray Fox faisait carburer ses moteurs depuis maintenant plusieurs heures... Il s'était éloigné de Tatooine pour un instant, le temps d'accomplir une corvée bien précise. Perdu au beau milieu du vide spatial, il n'y avait pas âme qui vive dans les environs à l'exception de l'équipage. Le silence de l'espace était pesant, mais l'ambiance à bord n'était pas à plaindre, à vrai dire Sareth se sentait plutôt heureux aujourd'hui, et pour cause il était tranquillement assis dans la salle commune, observant l'horizon sans son armure avec un léger sourire. Mais ce n'était pas le paysage qui le faisait sourire, c'était la petiote assise à sa droite qui observait le paysage avec un regard piqueté d'étoiles et une joie qui pouvait se lire sur chaque recoin de son visage... Le Mandalorien se demanda s'il avait lui même été comme ça quand il avait cinq ans. C'était un peu loin pour qu'il s'en rappelle... En fait, tout ce qui remontait à avant ses huit ans était particulièrement flou. M'enfin, l'important était que la jeune fille soit émerveillée face au paysage, et que Sareth, dans une pure empathie, se sente profondément émerveillé, lui aussi. Ophilia, curieuse, se tourna alors vers le mercenaire pour lui poser une question qui lui brûlait les lèvres.

    - Dis ! Pourquoi on est venu ici ? Demanda-t-elle,
    - Des méchants nous ont collé un mouchard... Pour éviter qu'ils nous poursuivent on va le laisser ici, comme ça si jamais ils tentent de nous retrouver ils auront très froid et ne trouveront personne !
    - Quel genre de méchants ?
    - Je sais pas... J'ai réfléchi mais je n'ai pas encore trouvé qui ça pourrait bien être, mais c'est pas très important, l'important c'est qu'ils auront du mal à nous retrouver sans le mouchoir, donc aussi bien on ne les croisera jamais !
    - Et... Pourquoi on est resté deux semaines sur Tatooine ? Il fait super chaud, je peux pas sortir du vaisseau...
    - J'étais allé voir ma Marraine, mais elle avait beaucoup de travail... Mais elle a fini de travailler si ça peut te rassurer, je vais juste aller la revoir pour finir deux trois choses et ensuite on changera de planète.
    - Mais...
    - Pas de mais ! D'autant que l'idéal pour manger des glaces c'est quand il fait chaud, non ?
    - IL Y A DES GLACES ?!
    - Elles attendent que toi si tu es sage !
    - Merci merci merci ! Gigota la gamine avant de déposer un bisou sur la joue de son bienfaiteur.

Sareth fut surpris face à cette marque d'affection subite, il n'était pas DU TOUT habitué à ce genre de surprises, il avait encore beaucoup à apprendre du rôle de père... Alors qu'il serrait la petite fille contre lui avec un grand sourire, le vaisseau éjecta bon nombres d'ordures qui vinrent flotter dans l'espace et rejoindre le champ d'astéroïdes, et parmi ces ordures se trouvait ce maudit mouchard ! Père et fille restèrent encore quelques instants l'un contre l'autre à admirer le paysage avant que Taewyn, curieux, finisse par entrer dans la salle commune pour savoir où était le chef de l'équipage. Pris d'un sourire sincère, il s'approcha doucement pour constater que Sareth tenait dans ses bras Ophilia qui s'était endormie durant cette longue pause... Proposant aimablement son aide, le duo put déplacer Ophilia jusqu'à son lit sans qu'elle ne se réveille. Le falleen était assez surpris, jusqu'ici il avait toujours vu Sareth n'esquisser que des demi sourires ou garder un air grave, le voir souriant était donc curieux quoique réjouissant, la compagnie de la gamine avait l'air de lui faire beaucoup de bien.

    - Comme vous avez pu le voir le mouchard est loin derrière nous, expliqua le jeune homme en fermant la porte de la chambre d'Ophilia derrière lui. Dois-je informer Rooker que nous repartons sur Tatooine ?
    - Oui tu peux, merci du coup de main Taewyn.
    - De rien... C'est assez curieux d'emmener une enfant quand on exerce un métier si dangereux, vous n'avez pas peur qu'il lui arrive quelque chose ?
    - J'aimerais qu'elle soit plus en sécurité mais hélas j'ai prêté serment de la protéger... Et puis tout l'équipage est aux petits oignons avec elle, elle ne risque rien.
    - Je l'espère... En tous les cas soyez sûr que je ferais très attention à elle, déclara-t-il avec un sourire.
    - Merci, j'apprécie, répondit Sareth avant de tapoter l'épaule du jeune homme et rejoindre sa chambre.

Taewyn se surprenait à apprécier l'endroit... Il s'attendait à fréquenter des rustres, mais il était très loin du compte, Sareth se révélait plus cultivé qu'il n'y paraissait et pas méprisant pour un sou envers le Falleen, Rooker était certes bourru mais il n'était certainement pas grossier et Seven se révélait particulièrement intéressant pour une simple machine. Et puis la présence de cette jeune fille dans le groupe donnait le sourire à l'ensemble de l'équipage, ils donnaient leur maximum pour que la petite oublie peu à peu ses soucis et puisse lentement mais sûrement tourner la page... Évidemment c'était loin d'être acté, les cauchemars arrivaient souvent et parfois la petite fille sanglotait dans sa chambre, mais au moins il lui arrivait de sourire et de jouer avec l'équipage, de rire, de chanter, de danser, bref, d'être une petite fille normale. Elle soudait le groupe autour d'une cause commune, en somme... Et Sareth, en tête de proue, faisait de son mieux pour jouer avec elle quand il n'était pas occupé par le travail. Et, à présent que le mouchard était mis de côté, il était justement temps de reprendre le travail ! Une fois arrivé sur Tatooine, le Mandalorien retourna voir sa marraine. Après quelques jours de repos elle devrait être de nouveau d'aplomb, pensa-t-il. Et en effet, lorsqu'il revint la voir, elle semblait avoir récupéré et s'être calmée bien que, maniaque comme elle était, elle devait encore avoir cette histoire de Beskar modifié dans un coin de la tête.

    - Alors... Tu vas mieux depuis la dernière fois ? Demanda le chasseur de primes avant de s'asseoir en tailleur face à la table basse.
    - Oui, ça va bien mieux... Désolé pour la scène que je t'ai fait, c'était juste... Impossible, du moins à mes yeux, répondit-elle en servant le thé.
    - Hmmm... Ton thé est délicieux !
    - Merci, soupira-t-elle avec un sourire.
    - Donc... Tu voulais me dire quelque chose je crois ?
    - Oui ! Avant que je ne me perde dans mes recherches, je voulais te demander quelque chose d'important. J'aimerais que tu me suive en bas, j'ai quelque chose à te montrer, et une mission pour toi. Pendant que tu accompliras cette petite mission, je m'occuperais de blinder en Beskar une des parties de ton armure avec ce... Ce truc que tu m'as ramené. Tu sais déjà quelle partie de l'armure tu vas blinder ?
    - Oui... Mes shuk'orok.
    - Je vois, les effets de tes gantelets étaient déjà dévastateurs, une fois blindés il n'y aura plus grand chose qui pourra résister à tes poings... Je ne te le souhaite pas, mais si jamais un sorcier devait t'attaquer avec son sabre laser, tu pourrais aisément arrêter la lame de son arme avec tes mains.
    - A ce point ?
    - Bien sûr ! La maille de Beskar ce n'est pas de la gnognotte !
    - Je te crois je te crois... Enfin, je te suis, montre moi ma mission !

Sans un mot de plus, Sanya ouvrit la trappe cachée sous le tapis, et le duo descendit dans les profondeurs de la terre pour rejoindre la cachette du clan des oubliés... Le bruit des scies, des marteaux, des perceuses et des écrous pouvait toujours se faire entendre bien qu'il était couvert par le bruit des chants du Clan qui travaillait à la sueur de son front pour fabriquer armes, armures, circuits et accessoires. A présent que le Dragon Krayt qui avait envahi leurs mines était mort, ils avaient pu accéder à tout le métal dont ils avaient besoin et l'optimisme avait repris un peu de place dans le cœur de ces travailleurs toujours dans l'obscurité. Reconnaissant le casque en Beskar de celui qui avait vaincu le dragon, ils abaissèrent leurs casques dans un signe de respect avant de reprendre le travail, la marque de respect leur fut rendue par un Sareth qui semblait content de les revoir. Mais le chemin ne s'arrêtait toujours pas, non, Sanya emmena son protégé au travers des mines du clan, continuant toujours plus loin, toujours plus profond... A tel point que lorsque les deux arrivèrent au bout de ce long chemin sous terrain, la découverte n'en fut que plus resplendissante.

ImageAu fin fond du réseau de galeries se trouvait une immense caverne où des dizaines et des dizaines de Mandalorien creusaient pour y trouver du métal... Et au beau milieu de cette cavité, se trouvait un colossal croiseur plutôt bien conservé quoi qu'un peu sableux, échoué là au beau milieu des profondeur de la planète. Comment est-il arrivé ici ? C'est un mystère que seule la géologie pourrait résoudre. Mais ce qu'il y avait de plus intriguant que la présence de ce bâtiment de guerre, c'était la nature dudit bâtiment... Sareth croyait en reconnaître la forme, mais Sanya le lui confirma par un chuchotis, il s'agissait d'un vaisseau légendaire qui tenait son nom d'une planète de l'espace Mandalorien : Keldabe. Mais Sareth n'était pas au bout de ses surprises, car ce n'était pas la bannière du peuple à la visière en forme de T qui figurait sur le monstre de métal, mais un symbole inspirant l'effroi à quiconque avait vécu durant la période de la guerre civile. Un symbole orangé et anguleux, pointu, agressif... Le symbole d'un homme ambitieux ayant défié les Hutts et les syndicats pour former une véritable armée régulière de pirates et de para militaires qui avait tenu tête à l'Empire et à la Rebellion. Le symbole du Consortium de Zann. Ainsi donc l'un des Keldabes qu'il avait arraché aux Mandaloriens réduits en esclavage s'était retrouvé ici, perdu au beau milieu du sable dans un état quasi impeccable... C'était une drôle de surprise. A la fois la possibilité pour les Oubliés de s'armer, mais également un triste souvenir d'une période lointaine où les Mandaloriens étaient enchaînés, à la botte d'un tyran sans pitié et sans principes.

- Il... Il fonctionne encore ?
- Nous l'avons fouillé de fond en comble, il est en parfait état... Il faudrait déblayer le sable pour le faire sortir, mais il est paré au combat.
- C'est incroyable... Pour l'instant il vaut mieux le laisser tel quel.

Mais Sanya n'en avait pas fini, elle demanda à Sareth de patienter un instant... A la surprise de ce dernier, elle descendit par une échelle de corde pour aller au pieds de la créature de métal. Elle discuta avec plusieurs de ses compatriotes puis s'engouffra dans l'immense Keldabe avant d'en ressortir avec un objet à la main. Elle remonta l'échelle, l'objet dans sa main lourde mallette qu'elle tendit au Mandalorien.

    - Voilà ta mission... A l'intérieur se trouve une barre métallique. Elle résiste à absolument tout... Pour tout te dire, le caisson qui contenait la barre était complètement compressé quand on l'a trouvé, mais la barre à l'intérieur était indemne. J'ai essayé de la faire fondre... Elle est restée telle quelle. Je l'ai analysé, et pas de doute, cette barre est en Phrik, le métal le plus résistant de toute la galaxie. Je ne pense pas que s'en servir comme d'une arme soit rentable au vu de la rareté d'un tel métal... Mais on ne peut pas le vendre nous même, nous n'avons ni accès à l'holonet ni à un vaisseau, et il est hors de question qu'on vende ça aux Hutts, ils vont tenter de nous flouer. Ta mission est donc de trouver un acheteur et de partager le butin avec nous... On te laisse 50% des bénéfices. Ça te va ?
    - Ça me va parfaitement. Je pense avoir une idée d'acheteur... Bonne chance de ton côté pour la forge !
    - Boarf ne t'en fais pas, j'ai confectionné des dizaines de shuk'orok, ça sera un jeu d'enfant !

Et ainsi, chacun partit de son côté pour accomplir sa tâche... De son côté, Sareth réfléchit un instant. Il avait un certain nombre de clients potentiels, mais s'il y en avait un qui avait moins de chance de l'embrouiller que les autres, c'était sans doute l'homme le plus classe du monde, son vieil ami Jack. C'était peut être un peu risqué, après tout Jack restait un corporatiste, et donc un requin, mais il avait les moyens de se payer une barre de Phrik ainsi que les relations amicales qu'il fallait pour avoir un prix qui corresponde aux attentes du Mandalorien. De son côté, Sanya se mit au travail, reprenant ses bonnes habitudes, elle se sentit comme un poisson dans l'eau quand elle ressentit la bonne odeur du Beskar fondu, même si elle était toujours un peu répugnée à l'idée que ce métal ait pu être potentiellement synthétisé et que cela puisse échapper à sa connaissance jusque là parfaite du fer Mandalorien. Cela prit du temps étant donné que la maille de Beskar était un art plus lent que celui de la plaque, mais quand l'ouvrage fut terminé, il fut resplendissant ! Pas de doute, la forgeronne était une des meilleures dans son domaine.
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By Vérité
#40048
Alors que les fétus de chaires s’affairent à vampiriser de leurs instruments disgracieux les veines de minerais, une bête couchée sur son flanc demeure là, observateur silencieux de l’activité mortelle, tapie sous quelques amas de sables et de gravats. Le vrombissement de son moteur ravivé fit trembler la terre, alors que la machine s’éveille lentement de son long sommeil assailli par les crépitements des milliers de canaux d’alimentations de nouveau irrigué par l’énergie.

Cette monstruosité de métal est bien frappée du sigle du grand tyran, le dominateur, le fléau de Mandalore et tant d’autres titres rappelant tous Tyber Zahn celui qui avait conquis les croisés des étoiles. Cet individu hautement mégalomane a disparu de la circulation depuis des décennies après une terrible défaite, lui comme tous ceux qui lui sont restés fidèles sont parti sur des voies hyperspatial reculées, desquelles on ne revient jamais. Son héritage est malgré tout tenace et cette relique est un témoin privilégié d’une saga d’un temps désormais révolu. Les Keldabes modifiés du consortium de Zahn étaient le pinacle des croiseurs lourds de guerres, sans égal dans sa catégorie au temps de la grande guerre et à même de vaincre la plupart des destroyers de cette époque. Cet appareil massif correspondant à la doctrine de guerre de la marine impériale prônant l’utilisation massive de bâtiment de guerre lourdement armé au détriment de leur mobilité comme pièce centrale de leur dispositif militaire.

Les raisons à même d’expliquer la découverte d’un tel trésor ici sont un réel mystère, en l’absence de dégâts apparents, il parait évident que l’engin a dû être enfoui délibérément sous le sable, mais dans quel but ? Alors que le contenu de sa cargaison est l’équivalent en crédit d’une rançon d’un roi et qu'après que l’équipe d’ingénieurs qui est parvenue à pénétrer en première dans le cockpit à l’ouverture des portes automatiques, elle eut droit en guise d'accueil l'affichage d'un étrange hologramme orangé couplé à un message apparemment crypté recrachés par les vox poussiéreux des instruments embarqués. Le message en question se répéta par trois fois avant de s’évanouir dans un gargouillement inaudible de sons parasites. Une fouille minutieuse des sous-systèmes a permis de révéler ultérieurement que des données ont automatiquement été purgées des serveurs, sans qu’aucun moyen de les restaurer ne soit possible… Le mystère restera donc entier.

Ainsi ce trésor est désormais celui des oubliés, une promesse vers un renouveau.Si aucune réponse ne pouvait résolument être attendue pour la première interrogation, il en demeurerait une seconde de taille. Une barre de beskar artificielle embarquée à bord d’un simple transport pirate, offert par un Hutt à un Mandalorien. Un cadeau qui saillait désormais aux poings de Daran, mais lui comme ses autres compagnons d’infortune apprendront bientôt quel prix avait ce genre de générosité.


Bordure extérieure – Heure ???

Un amas rocheux à l’horizon d’un monde mort, dérivant en cercle entraîné par l’attraction gravitationnelle de l’astre, ce tout formait une ceinture rocheuse. Résidait là, un vaisseau argenté et cylindrique, rehaussait de trois pattes ancrées fermement sur le plus large des corps rocheux. À son bord la lumière rougeâtre d’une cabine de pilotage laissait entrevoir les traits d’un corps couvert d’une combinaison noir mat sur lequel chaussait une unique protubérance, celle d’un masque à filtration d’air aux formes gothiques. Le son grave d’une voix modifié par différents implants cybernétiques résonna dans une monotonie effrayante.

Ici assassin.Vous avez retrouvé la cargaison ?J’ai retrouvé le mouchard. Ils l’ont extrait.... Peu importe combien demande votre ordre, retrouvez-la et débarrassez-vous de toutes les personnes qui sont entrées en contact avec cette dernière.Un ou mille, je les tuerai tous.

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By Sareth Daran
#40140
A présent que ce petit tour en vaisseau était fini et que le Phrik avait été mis en vente, il restait une ultime chose à faire en attendant la réponse de Jack... Il fallut donc, pour l'équipage du Gray Fox, entamer un ultime aller retour vers Tatooine pour retourner non loin de la cachette du Clan des Oubliés. Sareth avait longuement réfléchi et médité sur une question, un choix à prendre qui le taraudait tout au long du trajet. Ce fut un long processus, quasiment aussi long que le trajet en hyper espace, un processus lent et épineux... Mais sa confiance en son choix grandissait d'avantage à mesure qu'il cogitait, aussi décida-t-il, non sans ressentir une certaine nostalgie sur le coup, d'aller au bout de sa réflexion et de ne pas hésiter quand le moment décisif serait face à lui. Une fois l'AEG-77 Vigo posé sur les sables de Tatooine, le Mandalorien, assez mutique il faut le dire, quitta les lieux et se dirigea vers la maison de Sanya d'un pas décidé. Il lui fallut, comme toujours, un petit instant de silence et d'hésitation avant d'oser toquer à la porte mais, comme à chaque fois, la Mandalorienne qui lui ouvrit ne lui permit aucune forme de timidité en le serrant dans ses bras avant de l'inviter à entrer. Elle semblait s'être bien reposée après ces longs jours de travail intensifs et cette semaine d'absence, les cernes sous ses yeux s'étaient atténuées et son sourire optimiste s'était d'autant plus ravivé. C'était presque comme si elle avait deviné les desseins de son petit protégé. La joie qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle voyait l'héritier de Cliff face à elle faisait toujours rougir le chasseur de primes, l'énergie positive qu'elle dégageait l'espace d'un instant semblait suffisante pour atténuer les rides naissantes sur son visage aux cheveux grisonnants. Sareth s'était demandé, fut un temps, si Sanya et Cliff avaient entretenu une liaison, mais la différence flagrante d'âge entre les deux lui rappela qu'il ne pouvait en être ainsi, la forgeronne disait même qu'elle avait connu son père quand il était dans la fleur de l'âge alors qu'elle était haute comme trois pommes... Mais rien de tout cela ne put être pensé ou réfléchi plus d'une demi seconde car celle d'après fut monopolisée par Sanya qui comptait bien rester fidèle à ses habitudes. Ainsi, avant même que le mercenaire n'ait pu dire un mot, il était déjà à genoux devant la table basse pour boire le traditionnel thé que la guerrière avait perfectionné depuis la dernière fois. Il avait beau y goutter à chaque visite, il était toujours incapable de savoir quelle plante et quel sucre avaient bien pu être utilisés pour donner cet arôme si unique et particulier à la boisson. Mais il était encore trop tôt pour l'apprécier à sa juste valeur, l'eau était encore bouillante, aussi attendirent-ils que tout cela refroidisse en se faisant face et en humant les agréables vapeurs de la mixture.

    - Alors mon grand... Tu as trouvé un acheteur ? Demanda-t-elle avec un sourire.
    - Je crois oui, il ne m'a pas encore répondu mais ça ne devrait pas tarder, je suis quasi sûr qu'il répondra positivement, c'est un ami.
    - Tu t'es déjà fait des amis riches au cours de tes périples dans la galaxie ?
    - J'ai eu le loisir de croiser quelques fortunés, en effet... Je te raconterai ça un jour, si tu veux. Mais une autre fois, en attendant que l'achat soit conclu j'aurais besoin que tu fasses une dernière chose pour moi.
    - De quoi s'agit-il ?

Dans un petit instant d'hésitation, le Mandalorien sous pesa chaque mot, se rendant compte de ce qu'il allait demander. Il observa son armure l'espace d'un instant, c'était étrange mais à ce moment précis il ressentait une sorte d'appréhension, de la culpabilité, comme si ce qu'il allait dire était une sorte d'insulte vis à vis de sa fidèle compagnonne qui l'avait aidé durant tant d'années... Peut être était-ce ça que voulait dire "peau de fer", l'on était si habitué à sa seconde peau que l'on avait bien plus de mal à s'en séparer. Elle lui aura été d'une grande aide, cela ne lui faisait pas plaisir de la trahir ainsi, mais un nouveau départ impliquait toujours quelques sacrifices.

    - Eh bien... L'exo armure commence à atteindre ses limites, je crois qu'il est temps... De la changer.
    - Si tu savais le temps que j'ai attendu pour que tu me le dises enfin...
    - Mais...
    - Enfin, non, je ne voulais pas prétendre que ton exo armure n'est pas une bonne armure ! Mais, ça ne vaudrait jamais une authentique Beskar'Gam conçue avec amour, tu comprends ?
    - Oui, bien sûr... Et forcément je pensais à toi pour m'aider à m'en bâtir une nouvelle.
    - Évidemment... Cela dit, tu réalises bien que ton ancienne armure a toujours du Beskar sur elle, que comptes tu en faire ?
    - Je garderais le casque, ça serait du gâchis que de l'abîmer... Par contre les épaulettes, je ne vois pas trop comment faire. On peut peut être les garder telles quelle et les accrocher à l'armure ?
    - C'est une technologie brevetée par GTU, je vais difficilement pouvoir les arracher et les raccorder à ta nouvelle armure sans que ça ne provoque du ramdam... Le Beskar est blindé par dessus le duracier, autrement dit si l'on s'y prends précautionneusement, il y a possibilité de séparer les deux structures sans trop en perdre, ensuite on le refait fondre et c'est reparti pour un tour, mais je ne garantis pas qu'il n'y aura pas de pertes.
    - Je comprends... Eh bien fais ton office, c'est toi la professionnelle.
    - Merci de ta confiance, ricane-t-elle, mais cette fois tu ne vas pas te tourner les pouces, c'est TON armure ! Tu vas donc me filer un coup de main !

Et sans même avoir le temps de répliquer, voilà que Sareth se retrouvait traîné de force à côté des fourneaux en un quart de seconde, le tout accompagné du rire joyeux de sa marraine... Une fois dévêtu de son armure avec les gants adéquats et les outils dans les mains, la Mandalorienne commença à lui communiquer de petites instructions. C'était la première fois qu'il se trouvait aussi proche des fourneaux... Les seuls fourneaux dont la flamme était si pure qu'elle était assez douce pour faire faire fondre le Beskar sans le carboniser mais assez puissante pour forcer les atomes de carbone du métal à se désolidariser. Ces étranges appareils étaient donc conçus avec beaucoup de subtilité, seuls les Gorans savaient comment parfaitement s'en servir ! Dans sa vie, le Mandalorien s'attendait à beaucoup de choses, mais apprendre à devenir forgeron, c'était une première... Il observa attentivement sa marraine avant d'observer le premier moule.

    - Je m'occupe de retirer soigneusement le blindage en Beskar de ton ancienne armure... Toi, de ton côté, tu vas apprendre à faire fondre le duracier et le faire rentrer dans le moule. Quel genre d'armure veux tu, légère, intermédiaire ou lourde ?
    - Intermédiaire.
    - Comme ton père ! Attrape les moules dans l'étagère de droite ainsi que six plaques de duracier.
    - Ceux là ?
    - Oui, exactement ! Il va falloir que tu les fasse fondre dans le premier four, celui de droite... Pas trop longtemps, il faut que ça fonde, pas que ça s'enflamme... Voilà, comme ça, cinq secondes, pas plus !
    - Et maintenant ?
    - Maintenant il faut verser ça dans le puits de droite, mets le moule du torse à l'intérieur pour que le duracier se verse dedans... Comme ça, voilà... Excellent ! Maintenant il faut attendre quelques secondes, le temps que la chaleur baisse eeet... Maintenant tu peux verser de l'eau glacée à l'intérieur. Hmmm... Pas mal !

A l'aide d'une pince, le mercenaire ôta le torse du moule et observa le fait accompli... Un plastron métallique ouvragé quoi qu'un peu brut pour l'instant, quelques imperfections ici et là se voyaient. Il manquait beaucoup de choses, mais ce n'était que la première étape, il était cependant pris d'une certaine fierté à l'idée d'avoir créé cette partie d'armure seul comme un grand, il avait le regard d'un enfant face à un nouveau jouet, ce qui fit sourire Sanya sur le coup. Il posa ensuite soigneusement le torse sur une enclume et attendit les instructions de sa marraine avec appréhension.

    - Ce n'est pas mal, mais je pense qu'il va falloir y donner quelques coups de marteau pour qu'il soit parfaitement adapté à ta taille... Tu vois, les côtés dépassent, il faut les replier. Met un premier bord dans les flammes, quelques secondes pas plus, il faut juste qu'il soit chauffé à blanc, pas fondu... Exactement, comme ça. Maintenant donne des coups de marteau contre l'enclume pour réajuster ça !

CLANG.


    - Pas mal... Répète l’opération de l'autre côté maintenant !

CLANG.


    - Très bien ! Très bien, je pense qu'il a la bonne forme... Maintenant attrape moi du papier de verre et fais moi briller ça, je ne veux plus voir une seule trace ou une seule imperfection, le métal doit retrouver une seconde jeunesse !

Cette étape fut longue et laborieuse, mais selon Sanya elle était nécessaire pour que l'armure puisse être parfaitement étanche et équipée du matériel électronique... Car oui, croire que la Beskar'Gam est une simple armure de duracier joliment forgée et décorée est une immense erreur, il y a bien plus d'expertise et de doigté derrière une telle œuvre d'art ! En vérité l'armure Mandalorienne se compose déjà d'une combinaison de textile renforcée par du fil métallique et traversée par de nombreux circuits dont seuls le peuple Mando'ade a le secret... Une fois cette base disposée autour du corps du Mandalorien, les différentes pièces de la Beskar'Gam sont accrochées sur l'ensemble de la combinaison par une magnétisation extrêmement puissante, cela permet, par le biais des différents circuits, de relier l'entièreté de l'armure ensemble... Ainsi, via les gantelets ou des commandes vocales, le Mandalorien peut aisément contrôler chaque petit détail de son armure pour la commander selon son loisir, et au vu du nombre de gadgets qu'elle contient généralement, ce n'est pas de trop ! Le jetpack suit cette même logique et peut être manipulé à loisir pour non seulement permettre à son utilisateur de voler à la vitesse qui lui chante mais également dans le sens qui lui plaît, bien pratique dans les couloirs ! Autant dire que truffer l'armure des différents circuits imprimés fut un peu long et fastidieux et Sareth commençait maintenant à comprendre pourquoi les Goran étaient traités aussi religieusement... Leur travail exigeait énormément de minutie et de patience, c'était une véritable expertise ! Apprendre à créer son armure lui même était donc, de ce point de vue là, un privilège. Ce fut long et fastidieux, mais le travail commençait, avec chaque pièce d'armure, à porter d'avantage ses fruits.

    - Hum... J'aime beaucoup la forme que tu lui a donné, elle protège l'essentiel mais elle garde cette apparence élancée et athlétique qui la rends très agréable à la vue... Ce n'est pas un espèce de tas de ferraille grossier et impersonnel. Tu penses à quelles couleurs ?
    - J'aime la couleur grise du métal, mais mettre du rouge par endroit me paraît un bel ajout...
    - La couleur du père, ricane-t-elle, Cliff serait très fier de toi, tu sais ?
    - Je l'espère, c'est un peu pour lui que je fais tout ça. D'ailleurs je pense qu'un petit renard sur l'épaule droite serait du plus bel effet, en plus du traditionnel crâne de mythosaure sur le torse...
    - Bien vu ! Mais avant ça il reste les gantelets... Tu sais comment ça fonctionne ?
    - Ouaip... Cela étant dit je pense pouvoir me passer de certains ajouts, le bouclier énergétique de poignet est assez petit et rarement utile, je possède déjà un petit générateur de bouclier à ma ceinture. Remplacer ça par la vibrolame rétractable de mon ancienne armure serait plus intéressant.
    - La meilleure défense c'est l'attaque... Je comprends la logique ! Oh, et à ce propos, tu n'as plus les servomoteurs de ton armure, cela signifie que tu vas devoir abandonner au moins une arme, sinon tout ça va commencer à peser lourd.
    - Je sais, et je pense savoir, je ne suis pas un excellent tireur d'élite, là dessus je préfère compter sur l'expertise de Seven, je lui donnerais mon A-280, il saura mieux s'en servir que moi.
    - Parfait, ça laissera de la place pour le jet-pack... D'ailleurs, à ce propos, tant qu'il n'est pas blindé avec du Beskar, protège ton dos. Il est protégé par du duracier, mais si jamais le blindage saute, le jet-pack explose et toi avec, compris ?
    - C'est bien compris...
    - Oh, et ai-je besoin de préciser que tu ne peux pas aller dans l'espace avec ça ?
    - Non plus, je le savais déjà, mais de toute façon ça n'a pas grand intérêt... Et puis cette armure ne craint pas l'eau contrairement à la précédente.
    - Oui enfin... Évite d'aller en profondeur avec, si tu restes immergé moins d'une minute ça va, mais au delà les effets néfastes vont commencer à se faire sentir.
    - Je ne comptais pas faire de la plongée sous marine avec, je te rassure.

Et ainsi tout le petit manège était reparti pour encore de longues heures... Sareth commençait à sentir la suie couvrir son corps, mais il prenait peu à peu goût à ce travail manuel et à cette cuisante châleur qui envahissait progressivement l'endroit. Le marteau résonnait en rythme avec le chant du feu et les cris de la braise, le soupir du soufflet y répondait alors que la danse des pinces s'intensifiait d'avantage... Un clang par ci, un bang par là, et les pièces manquantes de l'armure prenaient vie grâce à l'orchestre des deux forgerons dont eux seuls comprenaient la partition. Le fer chanta jusqu'à s'en fêler la voix, le feu hurla dans la rage qu'on lui connaissait, puis tout ce beau monde souffla un coup lorsque l'ouvrage fut enfin terminé. Elle était magnifique, du moins elle l'était aux yeux de son concepteur qui put enfin retirer ses lunettes et son tablier après plus d'une dizaine d'heures de travail... Une bonne douche allait s'imposer, la suie et la poussière le recouvraient entièrement, et les muscles de ses bras étaient endoloris par ce long travail. Sanya, toujours pleine d'émotion quand elle finissait son travail, était à deux doigts de verser une larme face au travail fini... C'était une très belle armure.

Image- Tu peux être fier de toi... Bon, je t'ai un peu aidé, forcément, mais pour une première armure c'est honorable... Je ne sais pas si le destin te remettra à nouveau dans le tablier d'un Goran, mais si tu le dois, je suis sûr que ça te sera utile !
- Merci du coup de main Sanya, sans toi je ne crois pas que je m'en serais aussi bien sorti...
- Mais je t'en prie ! Va donc prendre une douche, tu es tout crasseux, pendant ce temps là je vais m'occuper de délicatement retirer le blindage de tes anciennes épaulettes pour le faire fondre et blinder tes nouvelles épaulettes avec...
- Comment tu comptes t'y prendre ?
- J'ai un couteau laser sur moi... Comme tu le sais, le Beskar repousse les armes laser et ne cède jamais face à elles, autrement dit je vais pouvoir faire fondre le duracier des épaulettes tout en laissant le Beskar indemne et ainsi théoriquement tout garder !
- Très malin... J'espère que tout se passera comme prévu, bonne chance !
- Merci, aller va te laver, espèce de Wampa !

Sans plus de cérémonies, le Mandalorien disparut dans une pièce adjacente pour se décrasser... Après un tel effort, c'était largement mérité, et dieu que c'était bon pour notre mercenaire qui ne sentait presque plus ses doigts à force de manipuler le métal à l'aide des épais gants de cuir de sa marraine. Il se sentait fier de lui, il pouvait presque sentir son père lui sourire depuis Manda... La forgeronne, quand à elle, se saisit de son couteau laser et entama minutieusement son ouvrage dans l'objectif de récupérer le précieux métal, elle ignorait si elle parviendrait à en extirper la totalité, mais elle s'y prenait avec le plus de sérieux et de précision possible. Chaque cisaille était soignée, chaque passage était lent, posé... Passé son âge, on ne tremblait plus quand on mettait la main à la patte, on apprenait à rester ferme. Comme à chaque fois qu'elle travaillait elle semblait imperturbable, concentrée, cette sensation presque robotique était accentuée d'avantage par l'expression sévère de son casque. Cela avançait à son rythme, Sareth avait eu le temps de sortir de la douche et préparer un autre thé ainsi qu'un bon repas pour le duo, mais au moins tout serait fait sans être bâclé... La bonne odeur du bantha commençait à emplir les naseaux de cette petite famille à mesure que le travail avançait. C'est ainsi qu'une heure plus tard c'était fait, il ne restait plus qu'à constater ce qui avait été récupéré et, le cas échéant, prendre une décision. Quoi faire de ce Beskar à présent extrait ?

Modifié en dernier par Sareth Daran le ven. 25 févr. 2022 15:27, modifié 1 fois.
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By Vérité
#40329
Si la forge n'est peut-être pas un art, pas dans son sens hégélien, elle fait partie de cette catégorie qu'on appelle artisanat et qui exige patiente et minutie accrue. Un labeur éreintant au travers duquel le forgeron modèle la matière, mais différemment d'un simple sculpteur, celui-ci crée un outil et dans ce sens l'entière conception de l'instrument doit être tournée dans l'accomplissement du but auquel on destine l'ustensile. Les plus vénérables maîtres de la métallurgie se détachent de toutes les fantaisies accessoires, l'âme de leur création battant dans les aspects confiés à leur pièce… Recycler l'outil requiert d'autres expertises, une technicité maîtrisée par la marraine du chasseur de primes … Un talent que trop bien mal acquis, faute à cette époque bien sombre pour les anciens croisés spatiaux … les gorans comme elles ont plus souvent fait fondre des armures pour en concevoir de nouvelles, plutôt que de servir de matériaux fraîchement récupérés de la terre. Les mines sont vides, les charniers eux toujours plus nombreux. Mécaniquement la forgeronne s'exécuta et finit par amasser tout ce qui pouvait l'être.


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