L'Astre Tyran

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Monde puissant lorsque la République Galactique fut fondée, la planète sombra vers le déclin avec les millénaires. En refusant l'union avec les mondes de l'amas de Tion, elle devint finalement un bastion indépendantiste replié sur lui même.
Gouvernement : Neutre
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By Josef Grunger
#6289
Le retour à bord du destroyer stellaire impérial parût prendre une éternité. Grunger se sentait entre deux dimensions, valsant entre des éclats de couleur aveuglants et les silhouettes immobiles de ses aides de camp. La navette semblait tanguer dangereusement, le moindre son devenait un bruit assourdissant. Et l’air… effroyablement étouffant, comme se vidant peu à peu de tout oxygène.

Josef ramena sa belle cape blanche sur ses épaules, l’enroulant comme une toge autour de son corps secoué de légers spasmes. Il vit l’un de ses subalternes s’approcher de lui, le visage déformé par le nuage laiteux recouvrant la vision de l’officier. Venait-il de bouger les lèvres ? Que disait-il ?

Josef posa sa main froide sur l’épaule du soldat et le repoussa mollement.


- " Je vais bien… bien… "

Lorsque le transport atterrit enfin à bord de l’Agresseur, le Grand-Amiral se leva péniblement et prit le chemin de son bureau, puisant dans ses forces pour garder l’équilibre. Des frissons parcoururent son épaisse carrure. Il se tourna un instant vers son escorte. Que demandait donc l’homme à ses côtés ? L'infirmerie ?

" Non ! Mes quartiers ! "

Le ton avait dégagé une telle force, une telle autorité, que les aides de camp se cloîtrèrent dans un mutisme affligé. Josef était de cette fibre de militaires où la souffrance et la faiblesse ne devaient jamais transparaître. Il fallait continuer à avancer, coûte que coûte, sans laisser les dérobades du corps affecter la résolution de l’esprit.

Il arriva dans ses appartements, entrant seul et laissant ainsi son entourage sur le pas de la porte. Comme à son habitude, l’officier pianota une brève combinaison sur le terminal proche, verrouillant le sas. D’un geste précipité, il ouvrit un tiroir et en sortit une tube métallique dont il s’injecta le contenu pressurisé sur la carotide. Ainsi avait-on voulu l’empoisonner ? Soit ! Ce cocktail d’antidotes dont disposaient les plus hauts membres des SSI pouvait encore le sauver, avec un peu de chance.

Quelques secondes s’écoulèrent avant que le Grand-Amiral ne retrouve un peu de ses forces. L’homme s’assit sur un siège donnant sur une grande baie vitrée dévoilant l’immensité galactique. Quelle décision devait-il prendre désormais ? Le despote était-il responsable de cette grossière tentative d’assassinat ? Il espérait pouvoir profiter de ces instants d’isolement pour réfléchir posément à la situation. Pourtant, hélas pour notre kuati, il n’était pas le seul entre ces quatre murs...
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By John Emsar
#6362
Depuis Bastion, Emsar avait cumulé pas moins de 5 fonctions au total. Tout d'abord stormtrooper. Il était ainsi monté dans la navette qui le ramènerait sur le Croiseur de Destroyer. Ensuite il avait quitté l'uniforme de soldat pour celui de mécano. Un pauvre homme se retrouvait dans un coma longue durée, avec une perfusion pour le maintenir en vie.

Le jour d'après, le métier de mécano étant chiant comme la mort, et ses réparations désastreuses, il avait remit l'uniforme d'officier, celui de caporal, son grade correspondant à sa première année de service sous l'Impératrice. Il se souvenait vaguement d'avoir été capitaine en fin de carrière, même si ce poste était ultra-secondaire quand on travaillait en solo. Mais pour obtenir certains trucs, ça servait toujours. Nouvel officier tout juste promu, non, ça ne faisait pas l'affaire, ce plan avait duré trente secondes, le temps de traverser un couloir pour prendre la place d'un technicien de surface. Le genre de gens qui allait où il voulait, même dans les endroits sécurisés, mais qu'on ne regardait jamais et qu'on oubliait aussitôt. Et surtout, pas de risque que Grunger le regarde à un seul instant. Pour se camoufler, il avait courbé son dos, mis une fausse moustache récupérée sur une vraie, celle de l'officier aussi dans le coma avec perfusion, et collée avec une sorte d'enduit de rebouchage gras couleur beige. Costume de fortune, mais qui tenait la route. C'est qu'un vrai tueur sait faire avec ce qu'il a sous la main...

Le troisième jour il avait réussi à passer l'aspirateur et la serpillère dans les appartements de Grunger lors d'une de ses absences. Emsar était méconnaissable, mais il valait mieux ne pas prendre de risque. Grunger avait un système Géonosien TaX-782-QQs, un bon modèle à base de gels paralysant, inspiré des substances des Reines géonosiennes. Ingénieux. Mais bien inutile quand on se faufilait comme un serpent... Emsar avait branché son aspirateur, avec les deux stormtrooper noirs de garde devant la porte qui regardaient à intervalles réguliers. Emsar avait trouvé leur méthode de fonctionnement. Regards fixes, puis, toutes les 37 secondes, à tour de rôle, ils venaient voir ce que faisait Emsar. 3 secondes pour entrer dans son champ de vision, 2 pour vérifier, 3 pour repartir. Soit 42 secondes de battement. Il fit mine d'aller prendre un tapis pour le secouer contre le mur tandis que l'aspirateur tournait. Bien... Ah, la visite... Il repartait. Emsar se saisit vite de son couteau, profitant du bruit pour arracher le panneau de contrôle qu'il avait repéré grâce à son oeil qui détectait les ondes infra-rouges. Il trouva vite fait les fils concernés par le déclenchement du système. Il les coupa. 39 secondes... Il reprit le tapis... et s'appuya la tête contre le mur, se tenant le dos avec une main, pour signaler une douleur lombaire. Le stromtrooper noir éteignit l'aspirateur et demande ce qu'il en était.

[font=Lucida Fax]« Que faites-vous ? »[/font]

[font=Lucida Fax]« Ahhh, escusech' moi, chi cha vous déranch'... J'ai tlès mal au doch' et je me repogèch'... mais je lepals, lepals au travach' tout de chuite. »[/font]


Le stormtrooper repartit en effet, et Emsar remonta le boitier. 43 secondes plus tard, il avait passé l'aspiro dans tout la zone. Ni vu, ni connu.

Les autres jours s'étaient passés dans la peau... d'un des stormtroopers noirs ! Il avait été dur à maîtriser, Emsar avait bien fait de lui ôter rapidement son casque, le privant de comlink. Emsar avait mit 5 secondes à le mettre à terre, 8 en comptant le temps requis pour endormir son cerveau pour une bonne semaine. Ce soldat avait été très bien entraîné. Il y avait un terrible avantage à cette place : toujours prêt de Grunger, sans être reconnaissable... et forcé de ne pas parler, ce qui trahissait toujours, c'était la voix. Sans voix... Pas de problème. Aussi Emsar avait suivi toute la discussion avec le despote. Il cachait un truc gros comme une Etoile Noire, Emsar y aurait mis sa main à couper. Et c'était tout naturellement qu'il avait mis subrepticement un peu d'aconit dans le verre de Grunger, quand il avait contrôlé le verre que lui apportait le serveur. Alibi en béton, et qui penserait à le soupçonner, lui ? Fort heureusement, l'aconit versé n'était pas en quantité suffisante pour le tuer, juste le mettre très mal. Emsar avait des informations à soutirer après tout...

Aussi accompagna-t-il Grunger jusqu'à ses appartements, avec un système de sécurité désactivé, dans une armure de stormtrooper noire. Il fallait qu'il trouve un moyen de détourner l'attention des autres... Et un moyen d'entrer. Il eut une idée. Il n'y avait que deux gardes devant la porte, les autres étaient partis. Emsar brancha son comlink sur la fréquence unique de son voisin.

[font=Lucida Fax]« Je crois qu'il y a un mort là. »[/font]


Pas de réaction à côté. Du moins, pas perceptible.

[font=Lucida Fax]« Un mort, où ? »[/font]

[font=Lucida Fax]« Derrière cette porte en face. Mon récepteur olfactif sent quelque chose. »[/font]

[font=Lucida Fax]« Le mien ne sent rien. Attend... quel récepteur olfactif ? »[/font]


Ah, il était persuadé qu'il y avait un truc de ce genre dans les casques de Storm. Heureusement qu'il était doué en impro...

[font=Lucida Fax]« Mon nez. Ca sent le cadavre. »[/font]

[font=Lucida Fax]« *Snif Snif* Je ne sens rien. »[/font]

[font=Lucida Fax]« Je vais vérifier, ça m'intrigue. »[/font]


Le storm aurait dû l'obliger à rester à sa place, mais il n'en fit rien. Sûrement agacé par cette histoire d'odeur, il voulait sans doute que son camarade se libère l'esprit de cette futilité qui lui supprimerait de l'attention. Emsar fit coulisser l'écoutille, et se planta derrière le panneau.

[font=Lucida Fax]« Bon sang... Vient voir ! »[/font]


L'autre arriva à allure pressée mais fluide, sans courir. Il entra à son tour dans la salle qui n'était qu'un local à produits d'entretien.

[font=Lucida Fax]« Et bien ? »[/font]

[font=Lucida Fax]« Il y a un cadavre ! »[/font]

[font=Lucida Fax]« Ou ça ? »[/font]


Le storm ne sentit presque pas le couteau dans le dos. Il mourut paisiblement, sans un bruit. Emsar avait touché une certaine partie de la moelle épinière pour étouffer tout bruit.

[font=Lucida Fax]« Là. »[/font]


Puis Emsar décrocha son comlink et revint devant la chambre de Grunger. Les deux autres storm étaient sur le pont à cet instant, Emsar avait champ libre pour pirater la commande du sas. En 20 secondes, un chuintement de victoire retentit. Très léger, il le perçut à peine. Dans la pièce se trouvait Grunger, qui semblait ne pas l'avoir aperçu. Emsar entra et referma le sas derrière lui, sans un bruit. Par contre, Grunger aurait pu entendre le bruit d'un panneau qu'on arrache du mur pour le rendre inutile. Et Emsar se racla la gorge.

[font=Lucida Fax]« Monsieur Grunger... »[/font]


Emsar s'avança et retira son casque.

[font=Lucida Fax]« Inutile de vous en remettre à votre système de sécurité. Nous pouvons parler librement... »[/font]


Emsar sortit son couteau à ce moment, faisant gicler la lame sur la seule lumière qu'il n'avait pas pris la peine d'éteindre, une sorte de veilleuse de lecture.

[font=Lucida Fax]« Comment s'appelait la femme qui a remis son nourrisson à un maître d'Echani ? »[/font]
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By Josef Grunger
#6389
L’Amiral observait le scintillement des lointaines étoiles, perdu dans des pensées moroses. Soudain, il ressentit comme un éclair d’abattement inexplicable, comme s’il venait de réaliser en un instant que tout était perdu. Cet accablement pesant et immédiat, sans raison apparente, provoqua un nouveau frisson dans l’échine du vieil homme. Peut-être s’agissait-il d’un effet secondaire du sérum. Ou peut-être avait-il ressenti quelque chose de nocif dans l’atmosphère. Allons bon, il n’était pourtant aucunement versé dans cette croyance grotesque et aberrante qu’était la Force… Pourtant, voilà bien la première fois que notre officier avait eu cette sinistre expérience prémonitoire.

- " Et ne me dîtes pas que c’est un début de dépression. Bon sang, un kuati ne se laisse pas abattre sans raison. " pensa-t-il en se prenant la tête entre ses deux mains.

Puis il y eu ce son. Un son étrange, loin derrière, vers l’entrée. Quelque chose se brisant, mais il n’en était pas sûr. Son imagination lui jouait sûrement encore des tours. L’officier soupira et épongea son front à l’aide d’un beau mouchoir de poche.


- " Monsieur Grunger... "

Josef s’arrêta immédiatement et tendit l’oreille. Etrange, les effets secondaires de son antidote n’incluaient normalement pas la perception de voix imaginaires. Il se leva lentement dans la pénombre progressive qui s’installait dans la pièce. Voilà qui l’intrigua de plus belle. Le gradé se retourna.

" Inutile de vous en remettre à votre système de sécurité. Nous pouvons parler librement... "

Pas de doute, cette voix semblait bien réelle. Preuve en fut son origine… une silhouette inquiétante s’avançant peu à peu vers lui. Instinctivement, l’officier recula tout en se redressant de toute sa hauteur, prêt à faire face à l’intrus dans un maintien des plus dignes pour un impérial.

" Comment s'appelait la femme qui a remis son nourrisson à un maître d'Echani ? "

Le sang de l’officier ne fit qu’un tour. Cette lame, d’abord, scintillant dans un reflet tamisé d’une faible lampe proche. Et ce timbre, naturellement. Il lui était familier. Josef posa lentement sa main sur sa hanche mais réalisa que son blaster n’y était pas. La console de contrôle la plus proche se trouvait derrière cet individu, et il l’avait probablement neutralisé. Peu de choix s’offraient à lui, et le kuati espéra gagner un peu de temps en coopérant avec cet agresseur potentiel.

- " Esmar… C’est bien vous ? Que signifie cette intrusion ? "

Un nouveau reflet de la lame rappela à l’ordre le Grand-Amiral.

" La femme ! L’aristrocrate de Kuat ? Eh bien… elle s’appelait… elle s’appelait Leonie. Leonie Cleeze. "

Josef buta contre la grande vitre froide du salon. Il plaqua ses mains le long de son corps, crispé et conjecturant le pire.
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By John Emsar
#6406
- " Esmar… C’est bien vous ? Que signifie cette intrusion ? "

Connard. Emsar détestait qu'on écorche son nom de famille. Enfin, nom de famille... Deux syllabes, deux putains de syllabes et pas un n'était foutu de les retenir correctement. Et ce n'était pas la première fois, Dana aussi avait fait la faute. A croire que même son nom était soit en huttese, soit une sorte de légende oubliée dont le nom était un peu flou après toutes ces années... Tantôt c'était Emsar, tantôt Esmar. Dommage pour Grunger, il ne venait pas là pour faire des leçons d'orthographe. John retira son casque et dévoila son rictus malsain à l'Amiral.

[font=Lucida Fax]« Leonie Cleeze. Bien. Très bien... »[/font]


Si en apparence il était toujours stable, à l'intérieur, il vacillait doucement. L'annonce du nom lui avait fait l'effet d'un toit de caverne qui s'effondrait sur sa tête. Ce nom serait sans doute le plus important qu'il aurait jamais.

[font=Lucida Fax]« Je vais vous poser une question, une seule... Elle a dit avoir abandonné son bébé... Maintenant, dites-moi pourquoi... Pourquoi elle l'a fait. Je veux tout savoir, ne me déguisez rien, Grunger. Tout ce qu'elle a dit, vous allez me le dire. Sinon... »[/font]


Emsar montra son couteau. Le message était clair.

Tu m'excuseras, mais je voyais franchement pas quoi dire d'autre...
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By Josef Grunger
#6479
Le court silence qui suivit les propos du Grand-Amiral intrigua ce dernier. Même si l’intrus semblait maintenir sa posture impassible, Grunger ne pouvait ignorer cette impression de stupeur passagère étreignant celui qui n’était autre que le Moff de Bandomeer. En outre, Emsar avait ensuite exprimé avec une insistance suspecte son intérêt pour l’histoire de cette aristocrate kuati. En rapprochant peu à peu les pièces de ce puzzle, Josef réalisa que son interlocuteur menaçant avait – ou pensait avoir - des liens proches avec la femme en question. L’officier se ressaisit alors et accepta de poursuivre cet interrogatoire original et inattendu.

- " Pourquoi ? Ah Ah ! Voilà la grande question, l’éternelle question, Moff Emsar. Je crains cependant de ne pouvoir vous apporter qu’une réponse imparfaite. "

Le haut gradé se dirigea vers un meuble en ébène sur lequel il agrippa un récipient de cristal dont il versa le contenu ambré dans deux verres à alcool. Il en présenta un à son interlocuteur.

" J’ai eu l’occasion d’être briefé à plusieurs reprises à propos de Madame Cleeze. Procédure standard pour un officier supérieur avant des réceptions et cérémonies. Et le peu que je sache risque de vous déplaire : la dénommée Leonie était une femme versée dans la Force. Le côté obscur de la Force, pour être exact. Elle aurait abandonné son enfant pour se concentrer sur de sinistres projets et parfaire sa maîtrise de cette ridicule religion sith. Un nourrisson ne pouvait l’empêcher de mener à bien ses ambitions personnelles… "

Grunger leva son verre en direction d’Emsar, en but une gorgée, puis esquissa un sourire affecté.

" Que voulez-vous l’ami, les kuati sont fidèles à leur réputation. Et, entre nous, l’époque était propice à ce genre d’individu assez peu pétri de moralité. Vous trouverez sans doute de plus amples informations sur Madame Cleeze au sein de la base de données des SSI. Le terminal juste là, sur votre gauche, y est relié directement. En attendant, peut-être pourriez-vous m’expliquer la raison de cet intérêt soudain pour cette femme ? Pensez-vous lui être… lié d’une manière ou d’une autre ? "
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By John Emsar
#6482
- " Pourquoi ? Ah Ah ! Voilà la grande question, l’éternelle question, Moff Emsar. Je crains cependant de ne pouvoir vous apporter qu’une réponse imparfaite. "

Emsar rêvait, ou Grunger venait-il de faire Ah ah ! ? Il croyait quoi, qu'un type qui désactive un système anti-intrusion et qui brandit un couteau ne vous veut que du bien ? Mais Emsar laissa couler, si Grunger se pensait en sécurité, il serait plus facile à travailler. Mais le voir prendre un verre, et même en tendre un à Emsar - qu'il refusa en ne bougeant pas un muscle - c'était être un peu trop sûr de soi.

" J’ai eu l’occasion d’être briefé à plusieurs reprises à propos de Madame Cleeze. Procédure standard pour un officier supérieur avant des réceptions et cérémonies. Et le peu que je sache risque de vous déplaire : la dénommée Leonie était une femme versée dans la Force. Le côté obscur de la Force, pour être exact. Elle aurait abandonné son enfant pour se concentrer sur de sinistres projets et parfaire sa maîtrise de cette ridicule religion sith. Un nourrisson ne pouvait l’empêcher de mener à bien ses ambitions personnelles… "

Non, il ment... Il ment ! Mais non, Grunger n'avait pas de contraction des muscles faciaux, n'avait pas de pupille dilatée, n'avait pas de tremblement intempestif de la main... Il disait la vérité. Sa mère n'était qu'une grognasse qui l'avait abandonnée... Mais pas à n'importe qui. Elle devait avoir des projets pour son rejeton.

Une mère issue de la Force... Et un rejeton donnée à un maître d'Echani...

Emsar eut une folle pensée. Et si... si lui aussi, était versé dans la Force ?... Et si... Et si on l'avait entraîné pour suivre cette voie particulière ? Il fallait qu'il rencontre un adepte pour le savoir. Selon la réponse, peut-être alors aurait-il un indice sur cette énigme.

" Que voulez-vous l’ami, les kuati sont fidèles à leur réputation. Et, entre nous, l’époque était propice à ce genre d’individu assez peu pétri de moralité. Vous trouverez sans doute de plus amples informations sur Madame Cleeze au sein de la base de données des SSI. Le terminal juste là, sur votre gauche, y est relié directement. En attendant, peut-être pourriez-vous m’expliquer la raison de cet intérêt soudain pour cette femme ? Pensez-vous lui être… lié d’une manière ou d’une autre ? "
[font=Lucida Fax]« Je le pense... Je le pense ? »[/font]

Emsar envoya valdinguer le verre de Grunger, le prit par le col et le flanqua d'un moulinet du bras dans son siège, appuyant ensuite le couteau contre sa gorge.

[font=Lucida Fax]« La vérité, c'est que je ne m'appelle pas John Emsar ! »[/font]

...
Le silence pesait dans la salle. Depuis des années, Emsar avait gardé l'information.

[font=Lucida Fax]« C'est un nom que l'on m'a donné après ma naissance, mais ce n'est pas celui que ma mère ma donné. C'est celui qu'un vieux croûton qui enseigne l'Echani m'a donné, que j'ai porté de mes 1 mois à aujourd'hui. Mon vrai nom, c'est l'Impératrice qui me l'a annoncé après mon premier échec. »[/font]

Emsar laissa tomber son couteau le long de sa cuisse, sans toutefois le lâcher. Un air de déception et de désolation traversait ses yeux.

[font=Lucida Fax]« Mon vrai nom est Rhekin... »[/font]

Un silence.

[font=Lucida Fax]« Rhekin Cleeze. J'ai deux mandats d'arrêts à mon nom sur Kuat, pour le double meurtre de Leonie et Kenill Cleeze... Mes parents... »[/font]

Emsar fit coulisser sa bague empoisonnée, dévoilant une aiguille que Grunger ne pouvait pas voir, et le fit tourner pour que l'aiguille pointe vers la paume d'Emsar... Avant de poser lourdement sa main sur l'épaule de Grunger. L'aiguille pénétra doucement la chair, trop fine pour être sentie. Presque aussi fine qu'une aiguille de vaccin.

[font=Lucida Fax]« Des hommes sont morts pour avoir su cette information. Je suis désolé Amiral, vous étiez un homme d'estime. Ce que vous m'avez appris ma beaucoup servi. Mais je ne peux pas vous laisser avec cette information... L'Impératrice et Vador étaient les seuls à savoir. Ils sont morts. D'autres l'ont su, et ils sont morts. Vous avez entendu parler de Tarkin ? Il allait mourir quand l'Etoile Noire avait explosé. J'ai empoisonné son verre avant de m'enfuir avec quelques membres de la garnison. Tarkin serait mort de toute façon. Parce qu'il savait. »[/font]

C'était un gros pipeau, mais sortir le nom de Tarkin le faisait briller de milles feux aux yeux de Grunger. Cela dit, il aurait eu plus de risque encore s'il avait sorti la véritable liste de personnes au courant qui étaient mortes. Il y en avait des dizaines... Officiers, sénateurs, gouverneurs... Emsar se leva et prit le verre qu'il avait tantôt refusé, et qui reposait à nouveau sur un meuble.

[font=Lucida Fax]« Tenez, avec ça, le poison passera mieux. Indolore et rapide. Fermez les yeux... »[/font]

L'aconit concentré faisait effet en 10 secondes. Tout d'abord, transpiration et grande faiblesse musculaire. Au bout de 23 secondes, des larms de sang apparaissaient. 37 secondes, un goût de sang et de tripes dans la bouche. 43 secondes, le nez, les oreilles saignaient doucement. 58 secondes, la mort. 12 secondes étaient déjà passées, Grunger n'était plus en capacité de bouger ses bras, mains ou jambes, mais pouvait encore articuler.

[font=Lucida Fax]« C'est le moment de vous confessez, Grand Amiral Josef Grunger. Dites-moi ce qu'il faut pour soulager votre conscience. »[/font]

16 secondes...
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By Josef Grunger
#6485
Tout se passa si rapidement… Contrairement à ce qu’il avait pu imaginer un instant, Grunger ne pouvait plus reprendre la situation en main. L’intrus avait refusé son verre avec violence et s’était laissé prendre par une colère presque mortelle, faisant glisser sa lame à proximité dangereuse de la carotide du natif de Kuat. Violenté, Josef ne chercha pas à se débattre et laissa le Moff de Bandomeer tordre son bras et le forcer à s’assoir sur un siège proche. A quoi bon tenter une folie devant l’un des meilleurs assassins de la Galaxie ? Le gradé écouta gravement la diatribe de John Esmar qui se révéla être en réalité le fils de l’aristocrate Sith. Rhekin Cleeze ? Voilà qui expliquait tant de choses.

Au fond de lui-même, Grunger se savait déjà condamné et la confidence de l’orphelin à propos de Tarkin ne fit que confirmer cette certitude. Drapé dans son éternel maintient d’officier exemplaire, Josef sentit peu à peu le poison glacial se reprendre dans ses veines. Il accepta une dernière gorgée de spiritueux et, s’entendant respirer avec de plus en plus de difficulté, plongea sa main dans l’une des poches de son uniforme blanc impeccable bientôt tâché de gouttelettes sanglantes perlant de ses yeux et narines. Il en ressortit un petit cylindre métallique de reconnaissance personnelle semblable à ceux dont disposaient les plus hauts cadres des SSI. Avec une fermeté presque surnaturelle alors que la vie quittait peu à peu son corps de Gargantua, le gradé plaça le cylindre dans la main de son meurtrier et la poussa contre le cœur de ce dernier, signifiant ainsi l’importance de son contenu. Puis Grunger émit un effrayant gargouillis buccal en prononçant ses dernières paroles.


- " Je ne vous en veux pas, Rhekin. Montrez-leur donc ce que vous valez ! "

Finalement, le Grand-Amiral, crispé de douleur, fit pivoter son siège en direction de la large baie vitrée du salon. Il s’affaissa lentement sur lui-même et maintint son regard vers l’horizon infini de la Galaxie, rinçant son esprit du spectacle grandiose qu’offrait ce cosmos pourtant si froid et silencieux. Alors il mourut, digne et raide, à bord de son vaisseau de commandement comme l’exigeait le code militaire de l’Empire. Avec lui s’éteignaient de grands desseins pour cette patrie qu’il appréciait tant, mais il disparut toutefois en sachant que Bastion avait déjà entamé une transformation profonde et qu’une nouvelle génération d’éléments prometteurs ne tarderait pas à reprendre le flambeau d’un Ordre Nouveau épuré de son venin originel...
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By John Emsar
#6498
Grunger était mort d'une belle mort. Enfin, si on excluait les gouttes de sang qui perlaient d'un peu partout. Emsar fit tourner le cylindre dans ses mains. Il voulait qu'il voit quelque chose sur le terminal semblait-il. Il serait toujours temps d'y aller plus tard... Enfin, qui pourrait l'ennuyer à cette heure ? Les shadowtroopers de garde étaient morts et bien cachés, Grunger avait sa porte verrouillée avec ordre express de ne pas le déranger. Il avait grosso modo une heure devant lui avant qu'on ne se manifeste à son comlink ou à sa porte. Emsar alla vers le terminal désigné et s'y connecta. Il se servit du cylindre quand le moment de l'identification arriva.

Les dossiers des SSI. Avec des tas d'informations. Il effleura un dossier avec inscrit sobrement "Caamas" dessus et fit une recherche rapide au nom de Cleeze.

Plusieurs informations. La première, des cartes d'identification impériales, Kenill, Leonie et Rhekin Cleeze. Le troisième avait juste un statut de mort-né. Les deux premiers étaient vu comme des nobles Kuatis. Ensuite venait un rapport sur son père, un homme tyrannique qui avait reçu plusieurs plaintes de la part d'ONG pour maltraitances envers des serviteurs. Connard. Ensuite venait un écrit, un extrait de journal personnel de Leonie.

[font=Lucida Console]« Encore une fois, j'ai faillit rater ma cible. Mon maître a pourtant été clair sur ce point, déplier, lâcher et guider. Mon sabre laser a dérivé de sa trajectoire, et c'est une poussée sur le côté qui a remis la lame dans le droit chemin. Cet enfant m'use de trop, il serait temps qu'il naisse.

<On passe de la page 69 à la page 143>

Cet enfant est enfin né. Comme je m'y attendais, il n'est sensible, c'est juste un simple mortel inefficace. Pourtant je sens quelque chose, une sorte de poche de pouvoir dans son crâne... C'est comme si la Force avait voulut faire de lui non pas un Sith mais un génie. Il sera destiné à être un excellent élément dans la guerre qui se profile, même si la Force ne l'a pas gracié. Ses mouvements sont vifs et puissant pour un bébé. L'Empereur m'a donné le nom d'un homme, un maître d'Echani, je suis sûr qu'il saura le préparer. Il sera utile aux Sith en temps voulut...

<Le reste est illisible>
»
[/font]


Emsar ferma la fenêtre active. Ainsi avait-il été élevé comme un chien de combat pour servir une cause dont il ignorait l'étendue. Il pensait que peut-être il regretterait un jour le meurtre de ses parents. Grave erreur. Emsar continua les recherches. Il effaça des dossiers les mandats d'arrêt à son nom, et effaça même les traces de ce nom. Rhekin Cleeze. Grotesque. John Emsar, il aimait tant ce nom... Consultant l'heure, il se rendit compte qu'il avait passé presque trois quarts d'heure sur le terminal. Il mit le cylindre dans sa poche, il en aurait sûrement besoin plus tard. Il se racla la gorge et tenta d'imiter Grunger du mieux qu'il pouvait.

[font=Lucida Fax]« Hmm hmm... Oui, oui, fort bien. *Tousse* Oui, oui, tout à fait, c'est exactement cela, oui, cap sur Bandomeer ! »[/font]

Bordel, j'aurais gagné des fortunes en faisant acteur ! Il décrocha le comlink de Grunger à destination de la passerelle.

[font=Lucida Fax]« Monsieur ? »[/font]
[font=Lucida Fax]« Oui, Capitaine, mettez-le cap sur la planète Bandomeer, toute la Task Force... euh... Irréductible. Faites-vite. Et désactivez toutes les armes. »[/font]
[font=Lucida Fax]« Il y a un soucis monsieur ? »[/font]
[font=Lucida Fax]« Non, euh, non non non, vous discutez les ordres ? »[/font]
[font=Lucida Fax]« Monsieur, je crois que nous avons un problème. »[/font]

Emsar devait trouver un... Oui, ça devrait marcher... Emsar toussa grassement, et inspira lourdement, comme un malade qui venait de redécouvrir qu'il avait une trachée.

[font=Lucida Fax]« Je crois devoir confirmer une chose... Avec le Moff local. Menez-moi là-bas s'il vous plaît. »[/font]
[font=Lucida Fax]« A vos ordres Monsieur. »[/font]

Et la flotte put passer en vitesse lumière, "Grunger" ayant demandé à rester au calme.
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