L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

#30289
Mon'da'varius la regardait les yeux vitreux, bavant comme un gros bébé répugnant. On eût dit qu'il était soudain devenu un légume. Peut-être que le choc de sentir une jeune femme lui atterrir dessus l'avait frappé au mauvais endroit sur le crâne. Ça aurait tout à fait été le genre de poisse dont elle se serait bien passée mais qui pouvait lui arriver, après tout, cette mission sur Commenor s'était révélée un véritable fiasco jusque ici, exception faite de quelques bons passages, pourquoi s'arrêter en si bon chemin?

J'ai vraiment pas de temps à perdre avec toi, j'ai besoin de ce cristal tu comprends, et je vais pas te laisser m'en empêcher alors que j'en suis aussi proche. Donne-le moi, maintenant!

Pour toute réponse, l'homme se contenta de gémir comme un enfant et se mit à sangloter, pleurant de grosses larmes baveuses qui coulèrent le long de son visage tellement couvert de cicatrices et baissa les yeux, tentant vainement de la chasser en faisant de petits gestes de ses mains tremblantes posées sur son crâne. C'était pathétique et ça ne faisait qu'augmenter la colère qu'elle ressentait.

Elle avait tellement envie de le tuer là tout de suite maintenant. Appuyer sur la détente, voir le rayon traverser sa boîte crânienne pour aller s'écraser contre le mur, le sang qui aspergerait tout autour de lui en grandes gerbes, sentir le liquide contre sa peau, savourer d'avoir pris une autre vie... Rien que de s'imaginer la scène avec tout ces détails, elle en frissonnait d'envie.

Une minute, comment ça elle en frissonnait d'envie? D’où lui venaient ces émotions? A part pour se défendre, elle n'avait jusqu'ici jamais tué et si elle y avait pris plaisir, c'était vraiment parce que ses victimes méritaient leur sort. Elle n'était pas une sauvage psychotique qui se baignait dans une fontaine de sang de vierge ou quelque barbare dégénérée, elle était une Sith. Le meurtre, comme toute chose, était un outil dont se servir en cas de besoin.

Mais cette vermine qui chialait devant elle, ça n'était rien du tout. Pourquoi se délecter par avance de mettre fin à sa misérable vie alors même qu'il était évident qu'il n'en valait pas la peine? Qu'est-ce qui lui arrivait?

Encore une fois, tu nies ce que tu es et ce que tu ressens, petite.

Image

Encore toi? Je ne t'ai pas vue depuis Korriban. Qu'est-ce que tu me veux encore? Moi qui espérais que tu avais enfin disparu...
Je n'ai jamais disparu. Je ne disparaîtrai jamais. Je te suis liée et tu m'es liée, petite. Nos destins sont appelés à devenir un.
Encore cette histoire? Toi et Bane pouvez aller au diable, je me moque pas mal de votre héritage. Je n'en serai pas l'esclave tu m'entends.
Ah, pauvre pauvre Sabina. Tu n'as jamais cessé d'être une esclave. Esclave de ces pirates, esclave de Cain, esclave de Krayt, esclave de Ranath... Ils te donnent tous des ordres et tu obéis comme un petit chien docile...
Ferme-la! Tu ne sais rien sur moi! Tu n'existes pas! Tu n'es qu'une vision de la Force, une chimère!

La Pantoran se releva de sa position accroupie, sans cesser de menacer la loque humaine affalée par terre, ses yeux furieux étaient fixés sur le fantôme de la femme blonde apparu soudainement face à elle.

C'est par moi-même que j'ai décidé de venir ici à la recherche de ton cristal. J'ai enfin compris ces cauchemars que j'avais sur Korriban. C'était toi. Tu affrontais Bane et tu le vainquais. Ce cristal, c'est celui de ton sabre-laser étrange.
"Et ils seront 2, pas plus, pas moins. Un Maître et son Apprenti. L'un pour détenir le pouvoir, l'autre pour le désirer." Ces mots furent ceux de Darth Bane, mon sage et puissant Maître. Voilà une leçon que tu dois apprendre bon gré mal gré petite apprentie. Partager le pouvoir, c'est l'affaiblir et nous affaiblir nous. C'est pourquoi ta précieuse Ranath ne t'enseignera jamais plus que le minimum, parce qu'alors elle s'affaiblirait. Tu ne seras jamais qu'une faire-valoir, une servante, à peine digne d'être son ombre.
Tu me crois stupidement attachée à Ranath. Tu crois que je la vois comme une mère de substitution, comme la famille que j'ai perdu. Mais tu te trompes. Elle n'est qu'un moyen de parvenir à mes fins. Elle ne compte qu'à ce titre, et rien d'autre.
Et lorsqu'elle ne te servira plus à rien, que feras-tu?
J'emprunterai ma propre voie et la laisserai au passé. Elle ne sera alors plus qu'un souvenir. Un fragment du temps que j'abandonnerai sans scrupule.
Là est ton erreur, petite. L'acte de tuer son mentor n'a pas uniquement pour but de prouver que tu es meilleure qu'elle et digne de lui succéder. Il ne s'agit pas non plus de simplement respecter la Règle des Deux pour cacher notre existence aux Jedi. Le véritable but, c'est de briser tes chaînes qui t'astreignent à un passé qui ne te servira plus à rien. Pour être véritablement libre et incarner la Dame Sombre des Sith, tu dois supprimer tout ce qui te rattache à l'apprentie que tu auras été. Tout, et tous. Il n'y a pas d'autre chemin.

Mon'da'varius, ce pourceau infâme, releva soudainement la tête, comme s'il avait entendu quelque chose et ses yeux de fouine tombèrent sur le fantôme de Zannah qu'il dévisagea, une expression de lâche adoration sur son visage. Sans tenir compte de l'arme pointée sur lui, il se précipita en rampant pour aller se prosterner devant elle, laissant une Sabina interloquée.

Maîtresse, j'ai protégé le réceptacle comme vous l'aviez ordonné! Je...
Silence, insecte.

La loque vivante s'effondra en pleurant bien qu'il fut difficile de déterminer si c'était de soulagement ou de détresse. Quelque chose ne tournait pas rond ici. Sans lâcher son arme qu'elle maintenait pointée sur Mon'da'varius, elle jeta un regard interrogateur au fantôme. Zannah sourit, un sourire féroce et désagréable, pas le genre que son beau visage aurait du pouvoir afficher.

Les faibles d'esprit comme ce minable ont besoin de vénérer quelque chose. Il semblerait qu'il m'ait choisi comme figure de culte. Plutôt flatteur l'un dans l'autre, même si j'aurais préféré mieux comme adorateur... Mais peu importe. Tu devrais profiter de ce qu'il est incapable de réagir pour prendre ce qui t'amène et disparaître...
Attendez une minute. Comment pouvez-vous savoir pourquoi je suis là?
Nous sommes liées, petite. Dois-je te le rappeler? Je sais tout ce que tu sais, je ressens ce que tu ressens. Et je peux lire les pensées de cette larve, le cristal est sous le comptoir, dans une boîte verrouillée par un mot de passe. "Mère", si j'en crois ses idées embrumées. Vas-y, regarde et essaie pour voir.

Méfiante, Sabina fit quelques pas jusqu'au comptoir sans quitter des yeux le fantôme puis, trouvant la boîte verrouillée rapidement, tapa le code qui l'ouvrit. Et à l'intérieur... Son cœur fit un bond dans sa poitrine quand elle l'aperçut. Enfin, elle l'avait retrouvé. Enfin, elle pouvait être tranquille avec ces visions qui la harcelaient. Quand à savoir exactement à quoi ça servait, elle n'en avait pas la moindre idée mais supposait que Ranath saurait lui dire.

Parce que tu comptes lui remettre ça? Lui donner comme ça? Tu es vraiment trop naïve, c'en est navrant.
Mon choix est fait. Je suivrai Ranath et ses enseignements tant qu'ils me serviront. Quand ce ne sera plus le cas, il ne restera plus que moi.
C'est ce que tu crois jeune fille, c'est ce que tu crois. La réalité te rattrapera bien assez vite.

Le fantôme disparut alors comme s'il n'avait jamais été là. Les sanglots de Mon'da'varius redoublèrent d'intensité après son départ. Elle renifla de dégoût. Le moment était venu de dégager de ce taudis et repartir tranquillement. Même si avant, il fallait régler le problème que posait l'être affalé par terre. Elle lui jeta un regard noir. Son arme se leva jusqu'à avoir son visage en ligne de mire. Le doigt se crispa sur la détente...

Le tir déchiqueta le sol en bois de l'arrière-boutique, produisant un vacarme assourdissant. Elle rangea son arme et observa ce qu'elle avait. L'homme la fixait de ses yeux de fouine, comme s'il assimilait lentement ce qu'elle avait fait. Elle eut un bref hochement de tête et partit. Avant d'ouvrir la porte de la boutique, elle se retourna brièvement:

Tâche de ne plus être loyal qu'à moi, Mon'da'varius.
#30290
Innocence perdue


C'est un instinct compréhensible. On essaie tous de conserver une part de l'enfant qu'on a été, parce qu'on réalise trop tard, une fois adulte, qu'alors on avait quelque chose de plus, qu'on a perdu avec l'âge et le temps. Qu'est-ce donc? Le nommer, on ne saurait trop le faire, parce qu'alors on lui enlèverait sa substance, ce qui fait sa magie, son attrait, sa valeur inestimable.

Paradoxe que voilà. Ne pas le nommer par peur de le perdre revient justement à le perdre, ce petit quelque chose. Mais le nommer reviendrait à le qualifier par un mot quelconque. Et un mot, c'est banal. C'est commun. Ça ne peut qualifier la valeur, l'unicité de ce qu'on a perdu mais qu'on cherche à retrouver. Alors on choisit le moindre mal, on laisse partir derrière soi cette chose qu'on désirait retrouver, parce qu'en la nommant, on ruinerait le souvenir qu'on en a, la saveur si unique que ça avait pour nous.

Cette chose, c'est notre innocence. C'est notre capacité à nous émerveiller de tout. C'est notre faculté de toujours vouloir avancer, découvrir, comprendre, sans l'amertume de l'âge qui corrompt tout. C'est une chose que tous nous possédons mais que tous nous perdons, certains plus tôt que d'autres, certains de leur plein gré. C'est notre cas à nous les Sith. Nous renonçons à cette part de nous-même, ce fragment inestimable.

C'est un trésor que nous ne pouvons pas conserver parce qu'il nous met en danger plus encore que les autres. Notre but n'est pas intrinsèquement la domination mais la survie et la libération de notre être. Briser les barrières et les chaînes qui nous entravent, surpasser les limites que nous nous sommes toujours fixés pour être enfin libres de faire ce que nous voulons. C'est la voie des Sith. C'est la voie de la solitude, de la folie, de la perdition.

Parce que devenir un être sans limite, c'est être à jamais séparé des autres. Nous évoluons vers un état d'esprit supérieur que personne ne peut comprendre. Notre mépris ne vient pas d'une arrogance mal placée pour ceux d'entre nous qui se sont libérés mais de la certitude indubitable que voici: nous transcendons notre état de mortel pour devenir autre chose. A ce titre, ceux qui ne sont pas comme nous, nous sont inférieurs. Pas parce que nous l'avons décrété, pas parce que nous disposons d'un pouvoir que nul n'a, mais parce que nous sommes devenus autre chose.

Pouvez-vous imaginer un être semblable? Quelqu'un qui ne soit pas lié par des conventions, par des règles, des lois, des mots vides de sens pour lui qui a dépassé sa conception originelle? Pouvez-vous comprendre alors pourquoi on le qualifie de fol et de monstre? Un monstre est un être qui n'a plus rien d'humain, qui ne réagira jamais comme une créature de chair et de sang. C'est ainsi que doivent être les Sith, c'est le but qu'ils cherchent tous.




Innocence. Un mot à la fois si simple et si complexe. Teinté de regret, de mélancolie, de nostalgie. Et pourtant porteur d'espoir et de joie, de simplicité, de plénitude. Jadis je regrettais cette perte, comme vous. J'ai pleuré d'avoir dû grandir et devenir adulte. J'ai craint pour l'avenir incertain et empli de malheur que je savais m'attendre. J'étais terrifiée, j'hurlais seule dans le noir avec pour seule réponse un silence moqueur se riant de moi.

Et puis, je fut libérée. Cette femme tout d'abord, à la peau aussi bleue que la mienne, qui m'aida à briser l'emprise qu'on avait sur moi et me mena à un mentor lointain mais pourtant cher à mon cœur. Lui-même, constant le potentiel sommeillant en moi mais incapable de m'aider plus avant, me confia aux bons soins d'une autre femme. Ses tatouages, sa peau verte, son regard perçant, sont autant de raisons pour moi de la craindre et l'apprécier en égale mesure.

Elle est mon amie et ma pire adversaire. Elle est celle qui m'éveille à qui je suis vraiment et ce qui m'attend mais elle est également le gardien de ma prison. Elle me jette dans une cellule sombre d'ou elle ne peut permettre que je sorte jamais parce qu'alors, sa propre quête de transcendance prendrait fin. Tout comme moi, elle s'est liée à une personne dont elle sait qu'elle devra un jour la trahir et lui faire du mal.

Je ne prétend pas savoir ce qu'elle pense ou ressent. Peut-être tout ceci n'est-il que le fruit de mon imagination, peut-être en vérité se moque-t-elle de pareilles préoccupations. Mais je sais que ce destin qui nous attend toutes les deux est aussi inévitable que le passage du temps. C'est une certitude à laquelle nous ne pourrons pas échapper. Un Maître, un Apprenti. L'un pour incarner le pouvoir, l'autre pour le désirer. Je désire la libération qu'elle incarne tandis qu'elle ne peut obtenir la sienne qu'en m'utilisant.

Ainsi, elle forge sa pire ennemie en pleine connaissance de cause. Prendre le temps de créer un lien aussi profond avec quelqu'un d'autre en sachant qu'on devra le briser lorsqu'il sera devenu parfait, c'est là la transcendance à laquelle nous aspirons toutes les deux. C'est l'horreur absolue que représente la voie des Sith.

Tandis que je ne parviens pas à penser à autre chose, seule à la table du restaurant ou j'ai précédemment mangé, j'entend son nom qui revient sans cesse dans ma tête. Ranath. Ranath. Ranath. Ranath. Ranath. Comme une prière sans fin. Je vais bientôt devoir la contacter pour lui annoncer que j'ai réussi. Je sais qu'elle est partie régler un litige avec le Seigneur Krayt et son larbin. Peut-être sommes-nous tout ce qui reste. Ainsi qu'il doit en être. Un Maître, un Apprenti.

Par moments, j'ai l'impression de la sentir là, à la lisière de mes pensées. Est-ce vraiment elle? Suis-je en train de m'imaginer que nous sommes à ce point connectées? Je ne saurais le dire. Mais il va me falloir la prévenir et c'est de mauvais grâce que je m'arrache à la contemplation de ce serveur que j'ai déjà vu. Son regard intense, ses manières impeccables, la façon dont il joue de son sourire m'emplissent d'excitation. Je sais ce que j'attend de lui. Je sais aussi que c'est un chemin sans issue.

J'envoie un message à Ranath par la fréquence sécurisée qu'elle m'a assignée. J'attendrai sa réponse avec impatience, je me demande ce qu'elle a préparé pour la suite. Quoi que ce soit, je gage que nous ne nous ennuierons pas un instant. Je souris pour moi-même en relisant mon message:

Maître,

Cela m'a pris du temps mais j'ai finalement réussi à obtenir ce que je convoitais. Le Destin m'a souri et j'ai pu l'avoir. C'est un bien étrange objet, que je trouve à la fois magnifique et perturbant à observer. Lorsque je le tiens dans ma main, il vibre d'un pouvoir inconnu qui m'effraie et m'attire en égales mesures. Tu n'as pas de raison de t'inquiéter, je n'ai pas subi de blessure notable durant ma traque.

Mais j'ai quand même dû disons... Laisser parler mes émotions. Il est possible que les choses se compliquent si je ne disparaît pas rapidement. Je n'attend qu'un signe de ta part pour venir te rejoindre. Tu sais ou me trouver mais l'inverse n'est pas vrai. Il ne me faut qu'un geste, une parole, quoi que ce soit, et je viens. J'espère que l'affaire privée qui te retenait s'est bien terminée pour toi.

Que tes chaînes soient brisées,

Varadesh


A présent que j'ai satisfait au devoir qui me liait à mon maître, je sais précisément quelle sera la suite du programme pour la journée.




Harvey remua légèrement dans le lit, inspirant et expirant, comme libérant un souffle trop longtemps retenu. Sa main reposait contre le dos de la Pantoran depuis plusieurs heures maintenant, depuis qu'il s'était endormi, souriant, après avoir partagé un baiser brûlant avec elle. Et bien d'autres choses auparavant. Sans faire de bruit, délicatement, elle repoussa sa main, quand bien même la sensation de sa chair contre la sienne était enivrante.

Elle se leva du lit alla au mini-bar de sa chambre pour se servir à boire. Sa silhouette nue se découpait dans la pièce. Bizarrement, elle ne ressentait aucune gêne à l'idée que peut-être, dans l'hôtel d'en face, quelqu'un pouvait l'apercevoir depuis son propre balcon. Au contraire, elle en était amusée et ne put s'empêcher de glousser pour elle-même.

Sans rien dire, elle se contenta d'observer le jeune homme qui dormait non loin d'elle. Il avait été facile de le séduire et l'attirer dans sa chambre pour ensuite céder à son désir. La perte de contrôle de ces instants d'extase avait été grisante comme jamais auparavant et elle ne regrettait rien de ce qu'il s'était passé entre eux. Il ne connaissait pas son vrai nom et elle se moquait du sien. Elle le quitterait peu après qu'il se réveillerait. Il ne saurait jamais qui elle était, juste une femme parmi d'autres.

C'était mieux comme ça. Elle n'avait pas de temps ni d'énergie pour les regrets. Avancer sans regarder en arrière, prendre ce qu'elle voulait et oublier. Ne jamais s'arrêter, ne jamais s'interroger. Cela faisait maintenant 3 jours et Ranath ne s'était toujours pas manifestée. Encore un retard de sa part. Ça ne l'étonnait même plus à force. Elle patienterait encore une journée et s'il n'y aurait toujours rien d'ici là, elle partirait de la planète pour aller ailleurs. Ou? Peu importe.

Juste disparaître. Oublier. Passer à autre chose. Et continuer sa route.
Modifié en dernier par Zeph Mathuin le jeu. 16 nov. 2017 13:26, modifié 1 fois.
#30293
Le son de la voix du maître appelant son apprentie était comme du miel pour cette dernière. Car malgré le destin inévitable qui les attendait, il existait une véritable affection et loyauté entre elles, du moins pour l'apprentie. Et il y en aurait jusqu'à la toute fin, jusqu'au jour ou les lèvres seraient finalement closes, les yeux regardant dans le vague, les tatouages éclaboussés de sang.

La Pantoran était allongée sur le lit de sa chambre d'hôtel, songeuse, perdue dans ses pensées, seule, lorsque l'appel retentit. Ni sec ni doux, ni rageur ni paisible, simplement bref et monocorde. Telle était Ranath, un puits de calme et de ténèbres insaisissables, parlant lorsqu'il le fallait, se taisant sinon, agissant quand le moment était venu, faisant silence dans le cas contraire.

La Mirialan était pour son apprentie un mystère et un paradoxe ambulant. Douce avec elle et pourtant dénuée de pitié. Exigeante mais pas intraitable. Compatissante mais pas complaisante. Calme et pourtant emplie d'émotions intenses et enragées. Les préceptes Sith enseignaient, pour le peu que Krayt et Odion avaient pu lui en dire, de laisser parler ses émotions et ses désirs. Ranath pourtant semblait comme un arbre au milieu du vent: enracinée, incassable, paisible malgré la tempête alentour.

Un bien curieux mélange constituait son maître. Mais elle n'eut pas le temps ni le loisir d'y songer plus avant. Elle avait les yeux fermés et jouait avec le cristal dans sa main, le faisant passer entre chaque doigt de gauche à droite avant de faire l'inverse. Le contact de l'objet lui envoyait de curieuses décharges comme électriques dans la peau. Elle ne savait toujours pas à quoi pouvait bien servir cet objet, bien qu'elle eût quelques soupçons. Ranath l'avait chargée de trouver de quoi fabriquer un sabre laser. Peut-être ce truc pouvait-il en faire partie.

Elle sera parfaite quand le moment sera venu...

Clignement des yeux. Redressement soudain de la jeune femme avant de regarder autour d'elle, étonnée. Cette voix. Elle l'avait entendue, elle en était certaine. Qui avait parlé? Pour dire quoi? Cela avait sonné curieusement familier à ses oreilles mais bien incapable fut-elle de s'en souvenir. Étrange. Haussant les épaules, elle enfila un débardeur noir et un jean simple avant de quitter la chambre. Avec un peu de chance, elle partait dès ce soir de cette planète.




Les retrouvailles entre maître et apprentie ne furent pas aussi larmoyantes que la dernière fois. Nulle étreinte, nul sourire, nul signe qu'aucune des deux n'eut reconnu l'autre. Un simple très léger, presque imperceptible, hochement de la tête de l'apprentie à son maître et un regard passant entre les deux exprimait tout ce qu'il y avait à dire. Montrer quelque émotion que ce soit, de la part de l'une ou de l'autre, aurait signifié fournir des armes à l'autre. Et c'était inenvisageable.

Il faisait nuit et un peu froid ce soir-là sur Commenor. Aucun passant n'était en vue dans la zone adjacente au spatioport mais, par prudence, les deux femmes attendirent d'arriver séparées de quelques mètres de distance jusqu'à l'un des restaurants excellents que l'apprentie avait pu fréquenter les semaines passées. Tandis que Ranath s'installait à une table, la Pantoran commanda 2 cocktails de qualité.

Le silence à leur table aurait paru pesant pour quelque observateur extérieur qui se serait intéressé à ce curieux couple. Peau verte tatouée, peau bleue juvénile. Visage impénétrable, expression joyeuse et insouciante d'une adulte toute jeune. Une si parfaite et étrange opposition, quelle curiosité. Pourtant, pour les deux femmes se toisant mutuellement, il n'y avait aucune pression qui soit reconnue, aucune tension que l'une d'elle ne voulût d'installée.

Comment s'est passée ta rencontre avec ton maître, le Seigneur Krayt?

Premières paroles échangées au bout de près de 20 minutes après leur rencontre au spatioport.

Je présume que ça s'est bien terminé, sinon tu ne serais pas devant moi. Quant à moi, j'ai réussi Maître. J'ai ce que j'étais venue chercher.

En un geste infiniment délicat, sa main vint trouver celle de la Mirialan. Et y laissa quelque chose.

Ce cristal, je ne sais pas trop ce que c'est. L'homme qui me l'a cédé - à contrecœur - l'a appelé Cœur de Bane. L'héritage d'un maître à son apprentie. Je pense que tu sauras bien mieux que moi déterminer ce que c'est vraiment et à quoi ça sert.

Les cocktails venaient de leur être servis. Sans attendre, avec un sourire faussement espiègle, l'apprentie vint faire claquer son verre contre celui de son maître avant de boire quelques gorgées avec un soupir gourmand. Elle ne savait pas trop d'ou lui venait cette certitude de ce qu'elle avait dit sur le cristal. Mon'da'varius n'avait pourtant rien dit de tout cela mais elle sentait que c'était vrai sans savoir pourquoi ni comment.

J'ai dû réduire au silence l'homme, il savait bien trop de choses sur nous. Sur notre passé.

Un mensonge, cet imbécile ne savait rien du tout. Mais encore une fois, elle sentait qu'il lui fallait dire cela, comme si c'était vital. Que Ranath croie donc qu'il existait une menace pour le secret sur l'existence des Sith, neutralisée par son apprentie, n'était que bonne chose. Elle baisserait sa garde ou au contraire, se montrerait plus renfermée et paranoïaque. La Pantoran leva de nouveau son verre à l'attention de son maître, un grand sourire aux lèvres, les yeux pétillant de malice.

A ta santé, Maître.

En dépit de tout, Varadesh était sincèrement heureuse de revoir Ranath, quel que fût leur destin et quoi qu'il puisse leur arriver par la suite.
#30295
Alors c'était donc ça... Un cristal utile à la fabrication et l'utilisation d'un sabre-laser. Les yeux de Varadesh brillèrent tandis qu'elle écoutait les explications de son maître. D'une lueur avide, presque affamée. Obtenir son propre sabre-laser, c'était un pas de plus sur la route du pouvoir et de la libération pour elle. Avec, elle n'aurait plus à s'en remettre à des armes aussi basiques et vulgaires que des blasters. Elle serait entière, pour ainsi dire.

Le récit de Ranath était intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord il rappelait, comme Krayt l'avait sous-entendu durant leur duel sur Korriban, que Bane et lui n'étaient pas en bons termes. Après avoir de ses yeux vu le fantôme du seigneur Sith, elle n'en était pas surprise. Ensuite, il indiquait qu'il s'était visiblement produit quelque chose de grave ou au moins d'inattendu durant la rencontre entre Krayt et Ranath. Et enfin, la fin de son récit...

J'ai comme l'impression que tu as décidé de rejeter Krayt et son Nouvel Ordre pour créer le tien, me trompé-je?

Les implications ne lui échappaient pas. Si tel était le cas, elles étaient dorénavant des traîtresses pour l'homme aux tatouages et son larbin Chagrien. Soit, après tout, la loyauté n'avait pas grande signification chez leurs semblables et si Ranath estimait que Krayt ne méritait plus leur obéissance, alors probablement était-ce vrai. Et cela la plaçait elle-même comme apprentie de la dirigeante de l'Ordre, une position enviable s'il en était.

Si Krayt est si faible et indigne de diriger, pourquoi m'as-tu enseigné l'inverse sur Korriban? Non pas que ce constat me chagrine, après tout il a eu sa chance...

Une petite pique amicale, presque complice. Oh il y avait des chances que la Mirialan n'apprécierait pas du tout ou n'y réagisse pas. C'était aussi comme ça que s'exprimait toute la bizarrerie de leur relation, par une complicité et des plaisanteries partagées mais jamais tournées autrement que pour indiquer subtilement l'absence de confiance qui les caractérisait tous. Si une élève pouvait trahir son mentor qui lui confiait une tâche de protection, pourquoi une apprentie ne pouvait-elle en faire de même?

Nous n'avons pas besoin d'être des légions pour faire ce que nous avons à faire. Frapper depuis les ombres, se replier, recommencer. C'est ainsi que nous devrions agir. Tisser une toile au bout de laquelle pendraient nos marionnettes, nous cacher derrière des agents sacrifiables et ne jamais nous dévoiler. Krayt a appris à ses dépends que c'est une erreur fatale de se révéler aux yeux de tous mais nous ne commettrons pas la même.

La proposition, ou injonction poliment formulée selon comment on l'entendait, la prit toutefois de court. Retourner sur Korriban? Explorer un tombeau scellé par l'Usurpateur? Si l'idée ne manquait pas de mérite, surtout si l'on prenait en compte que Bane et Zannah avaient tout deux voulu qu'elle trouve le cristal, elle devait avouer se sentir dans une position un peu inconfortable.

Korriban n'est plus sûre pour nous, tu l'as dit toi-même. Qu'est-ce qui te fait croire qu'un comité d'accueil quelconque ne nous y attendra pas si j'y retourne seule? Comment puis-je m'assurer que la voie est ouverte suffisamment pour que je puisse y aller et m'en extraire?

L'idée toutefois méritait d'être sérieusement considérée. Explorer le tombeau de Bane, peut-être même converser avec son fantôme et obtenir des secrets et pouvoirs ancestraux, cela méritait d'être mis dans la balance. Un avantage non négligeable qu'elle pourrait obtenir pour son seul profit. Car Ranath n'obtiendrait rien qu'elle ne veuille pas bien lui offrir de ses missions et traques, cela était une certitude. Tel était l'enseignement des Sith. Ne rien donner sans combattre.

Je ne me soustrairai pas à cette épreuve, pas plus que je n'ai évité les précédentes. Mais je préférerai éviter de me jeter dans la gueule du loup.

Les plats locaux venaient d'être servis. Du coin de l’œil, Varadesh vit qu'Harvey était l'un des nombreux serveurs en poste ce soir. Fâcheux. Elle espérait qu'il ne la remarquerait pas, cela constituerait une complication assurément peu enviable et très problématique.
#30296
Voilà assurément une bonne nouvelle que celle-là. Krayt et son larbin disparus, l'étrange Odion de leur côté, cela les propulsait directement à la tête de l'Ordre. Et cet Ordre pouvait bien être réduit à 2 ou 3 individus avec quasiment aucune ressource ni contact ni armée, cela ne changeait rien. Depuis un millénaire, les Sith avaient vécu dans l'ombre et loin des regards.

Il se passerait peut-être encore des années, des décennies voire des siècles avant que ne vienne une opportunité. Mais elle viendrait, et pendant ce temps, patientes, le maître et l'apprentie comploteraient, manipuleraient, pervertiraient. Telle était leur voie, toute autre ne mènerait qu'à la stagnation et la disparition. Krayt avait commis l'erreur de se révéler ouvertement en pensant que nul ne le retrouverait jamais ensuite. Grossière erreur s'il en était.

Il fuit dans les Régions Inconnues en prétendant que c'est pour trouver un moyen d'assurer la pérennité de l'Ordre. C'est pathétique. Il craint pour sa peau maintenant qu'il s'est révélé aux yeux de tous et croit qu'on va suivre ses 4 volontés pendant qu'il sauve sa tête. Il est faible, Maître. Assurément, tu as bien fait d'en profiter pour l'écarter de l'Ordre.

Profiter des faiblesses des autres était après tout l'apanage des Sith. Ranath avait bien agi et constituait une source d'inspiration et un bel exemple à suivre sur ce point. Qui sait, peut-être un jour prochain son apprentie mettrait-elle à exécution pareille manœuvre, bien que ce jour-là ce ne serait surement pas du goût de son mentor.

Ainsi donc, son avenir était tracé. Retrouver des squatteurs qui vivaient sur Korriban et leur soutirer des informations sur un possible comité d'accueil présent dans la Vallée des Seigneurs Noirs. Ensuite, pénétrer dans le tombeau de Bane et trouver tout ce qui pourrait lui servir. Restait à régler un dernier détail histoire de ne pas se retrouver encore sans défense une fois là-bas.

Tu as parlé de me montrer comment créer mon propre sabre-laser. Est-ce difficile et long? Comment fait-on? Le cristal servira à quoi exactement?

L'idée l'enthousiasmait vraiment beaucoup. Si ses gants assommants et son blaster de poche lui avaient rendu un grand service durant sa traque, elle devait bien admettre que ne valait pas un vrai sabre-laser. Le souvenir du crash et la bataille qui avait suivi lui revint en mémoire. Elle avait pris un grand plaisir, malgré sa maladresse notable et son manque de talent pratique dans cette discipline, à user de son arme pour éliminer ces charognards.

Existe-t-il plusieurs façons de se battre au sabre? Tu n'as jamais été trop bavarde à ce sujet, en dehors des séances d'entraînement et les indications sur les bases du combat au sabre...

Peut-être avait-ce été volontaire que Ranath ne lui en dise pas trop. Après tout, trop en dire à son apprentie c'était prendre le risque de la voir progresser bien plus vite que prévu et donc rattraper voire surpasser le maître. Ou peut-être était-ce un simple oubli, les temps étaient alors différents et nul ne savait encore qu'il leur faudrait quitter Korriban en catastrophe.

#30418



    Le dîner s'acheva comme il avait commencé, dans le silence. L'esprit de Ranath était cependant plus apaisé qu'à son arrivée sur Commenor. Son apprentie se portait on ne pouvait mieux, elle exprimait ses opinions avec certitude et faisait montre d'un esprit aiguisé. La réussite en soi de ses recherches sur cette planète n'était pas une surprise. Varadesh avait obtenu une récompense à la hauteur de son mérite. Le cristal et le sabre qu'elle construirait avec lui revenaient de droit. Ranath ne pouvait qu'encourager cette acquisition.

    Les deux jeunes femmes sortirent finalement de table et quittèrent le restaurant après avoir payé la note. Elles n'échangèrent d'autres mots que ceux nécessaires, Ranath pour inviter Varadesh un moment à bord du Poing de l'Ombre, et Varadesh pour accepter l'invitation.

    Elles s'installèrent toutes deux dans le salon réservé à l'équipage, autour de cette petite table ronde bordée d'une banquette au confort douteux. Là, elles purent reparler du sabre, de son fonctionnement, de ses différents composants. Ranath partageait son savoir et les souvenirs de sa propre expérience de l'assemblage, agrémentés par les recherches qu'elle avait récemment faites pour son apprentie. Une fois tous les composants identifiés, le maître expliqua à l'apprentie dans quel ordre assembler, et comment manipuler l'assemblage avec la Force. Cela pouvait faire écho à l'exercice de la lampe, que Sabina avait maintes fois allumée sans avoir à s'en saisir. Au détail près que ce nouvel exercice requérait davantage de concentration.

    La Mirialan en profita également pour dispenser quelques conseils sur les méthodes utiles dans la recherche d'un état méditatif. Comment vider son esprit, comment le contrôler, comment l'orienter vers une concentration optimale. Au bout de quelques heures, Varadesh disposait des bases nécessaires pour débuter l'exercice.

    Puis Ranath se fit accompagner de son apprentie jusqu'au cockpit. Sous les yeux de la Pantoran, s'affichèrent les étoiles d'une partie de la Galaxie. La Mirialan en montra une : Horuset. Le soleil de Korriban. La carte magnétique que cracha ensuite l'ordinateur contenait les coordonnées du système Horuset, indispensable pour regagner Korriban. Ranath la tendit à Varadesh en lui intimant d'en prendre soin. C'était un secret, mal gardé, mais un secret néanmoins. Il suffisait de donner la carte à un ordinateur de bord comme celui du Poing de l'Ombre pour être guidé vers la Vallée des Seigneurs Noirs. Darth Varadesh pouvait désormais, à sa guise, retrouver le chemin de Korriban.

    La Pantoran pouvait partir dès à présent pour Korriban afin de présenter le Cœur de Bane à son créateur. Son maître lui avait néanmoins suggéré d'envoyer en éclaireur une âme dépourvue d'intérêt, du genre de ces pillards imprudents qu'il avait fallu abattre sabre à la main. L'exercice n'était pas aisé pour la novice. Aussi Ranath laissa t-elle sous-entendre qu'elle ne refuserait pas d'aider son apprentie, sans pour autant la considérer comme incapable.


    HRP : Sabina est désormais en possession des coordonnées de Horuset.

long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]