Ça sent pas bon...S'il était une chose que l'Amiral Eris appréciait dans son travail, c'était le calme et la paix qui régnaient en maîtres sur le pont de son vaisseau de commandement, bien que cela ne fut pas permanent, notamment lorsqu'il subissait un assaut direct ou qu'une bataille spatiale ait lieu. A ce moment-là, le calme était remplacé par les cris des multiples officiers, enseignes et subordonnés, sans oublier l'Amiral qui savait donner de la voix.
Amiral, le X-Wing éclaireur vient de partir en avant.Bien, nous restons en contact avec Vert 2.Le calme avant la tempête. C'est toujours comme ça que ça se passe. C'est calme, au point qu'on croirait entendre une mouche voler. Et puis lentement, subtilement, on sent la tension qui monte, monte. Ça se traduit par un toussotement discret du préposé aux radars, puis par un grognement surpris de l'officier en charge des communications. Et ça continue, tout doucement, ça monte.
Amiral, nous recevons une transmission en provenance de la surface de Brentaal. Ce n'est pas un canal officiel et le cryptage n'est pas standard.Passez-la moi sur l'holo lieutenant.Le visage buriné et avec un œil de verre toisa l'Amiral avec un sourire moqueur, un cigare entre ses dents jaunies, à moitié usé déjà. Une longue balafre partait du haut de l'orbite gauche jusqu'à la joue gauche en une ligne droite. Visiblement, c'était un coriace. L'Amiral se figea en reconnaissant ce visage qu'il pensait ne jamais revoir.
Alors Eris, enculé, je t'ai manqué?Briar Cudgeon était une légende parmi les pirates de la Bordure Extérieure. Coriace, vicieux, charismatique, rusé et totalement dénué de pitié, il avait sévi des années durant sur les routes commerciales reliant le Noyau aux Colonies, profitant du chaos de la Guerre Civile pour s'attaquer aux proies sans défense. En une occasion il avait même osé s'attaquer à un convoi républicain. 2 ans après la prise de Coruscant par la Nouvelle République, ses méfaits étaient tels et sa bande si puissante que le Commandement avait pris les choses en main.
Eris, alors simple Capitaine de corvette, avait servi sous les ordres de l'Amiral Dunb pour l'opération de nettoyage. Ils avaient traqué et éliminé la bande de Cudgeon, Eris ayant personnellement, du moins l'avait-il cru, détruit le vaisseau du pirate, non sans que ce monstre n'eut au demeurant tué l'Amiral. Et voilà qu'un fantôme du passé resurgissait juste devant lui, ça ne présageait rien de bon.
Cudgeon...Eh ouais, c'est bien moi, en chair et en os. Tu croyais que t'avais réussi à descendre le grand Briar petit salopard?Maintenant que je sais que vous êtes en vie, je vais pouvoir m'en assurer moi-même.Rêve toujours, tu vas crever pour ce que tu m'as fait y a 5 ans. Toi et tes copains rép', vous allez tous crever.J'ai une flottille avec moi, vous, au mieux, je dirais que vous devez disposer d'une bande de pirates aussi stupides que votre ancienne bande. Tu crois mal. Regarde tes écrans, tu vas voir ce que j'ai en stock. Va en enfer Eris, préviens-y les fouilles-merdes dans ton genre que Cudgeon t'y a envoyé.Amiral, multiples contacts en approche!D'ou sortent-ils? Non, peu importe pour l'instant, faites-moi un rapport sur leur nombre et leur tonnage, il me faut plus qu'un simple "ils arrivent".Je compte au moins 5 Skipray, 10 StarVipers et une Canonnière AEG-77 Vigo, ils foncent droit sur nous!Amiral, le Boréal nous contacte! Ils demandent des renforts, ils disent que nous sommes tombés dans un piège, des renforts ennemis sont en translation grâce à une balise!L'impact d'un tir de Skipray toucha les boucliers de la frégate Corona, secouant légèrement le vaisseau tout entier. Eris s'en retrouvait curieusement détaché. Il était comme ça lorsque ça chauffait, calme et froid, analytique. Un bon commandant savait garder le contrôle de ses nerfs même sous le feu ennemi pour agir rapidement. C'était cela, bien plus que le sens tactique, qui faisait les commandants efficaces.
Lieutenant, contactez la FDS de Coruscant. Dites-leur que nous sollicitons des renforts immédiats pour vaincre une flotte pirate. Priorité de type Vermillon.Amiral, vous êtes sûr? Vermillon?Vermillon était le mot de code pour désigner une flotte de combat capable de bombarder une planète et raser la surface sous un feu nourri selon les codes en vigueur dans la Marine républicaine. Eris y songea quelques secondes avant de corriger.
Vous avez raison. Baissez d'un cran, à Magenta. Avertissez le Commandement en charge de la FDS que nous affrontons Briar Cudgeon, dossier des services de renseignements de la Marine XX340BE. Et rappelez le X-Wing éclaireur, qu'il revienne aussi vite que possible parmi la flottille, il est inutile qu'il meure. Lieutenant, mettez-moi en contact avec le Boréal.Le visage du Capitaine Rost apparut sur l'holo tactique, il semblait relativement calme, bien qu'il fut difficile de déchiffrer les expressions faciales du Chiss pour l'Amiral. Après un rapide salut mutuel, car on ne devait
jamais omettre le protocole même sous feu ennemi, les 2 hommes firent le point puis songèrent à la bataille imminente:
Ecoutez-moi Capitaine, nous n'affrontons pas des ruffians quelconques ou de vulgaires vautours. Ces hommes sont menés par Briar Cudgeon, un véritable fou qui a une dent contre moi. Attendez-vous à un assaut violent et destructeur, ils ne reculeront devant rien pour nous éradiquer. J'ai d'ores et déjà prévenu la FDS en orbite de Coruscant mais nous ne pouvons pas savoir dans combien de temps ils arriveront.
La situation est très simple: nous pouvons tenter de nous ménager une fenêtre de sortie et fuir ignominieusement, ou tenir jusqu'à ce que les renforts arrivent. En ce qui me concerne, je ne fuirai pas devant ces vermines. Nous sommes la Marine républicaine, nous sommes le fleuron de la galaxie, nous avons un devoir envers nos peuples, pas question de laisser la victoire à des coupes-jarrets. Capitaine, faites mouvement pour revenir vers nous puis assurez l'arrière-garde face aux renforts ennemis en approche. Nous tiendrons et nous vaincrons.La bataille à venir allait être très dangereuse et il y aurait comme toujours des pertes, peut-même de lourdes pertes. Mais ils tiendraient. Il le fallait.