- ven. 1 févr. 2019 14:58
#35003
- Un cœur patient -
Dargul. Début d’après-midi. Bureau d’un fonctionnaire joufflu.
- « Mademoiselle … Comtesse Daerenth … »
Confortablement installé au fond de son fauteuil moelleux, il feuilletait du bout des doigts le projet de la jeune Humaine à la chevelure de feu.
- « Ainsi, vous prévoyez … trente places. N’est-ce pas ? »
Elle acquiesça d’un hochement de tête. Eh bien, elle n’était pas bavarde celle-là.
- « Bon, alors … »
Il se dandina sur son séant, faisant mine de se pencher vers son interlocutrice.
- « Vous avez les fonds, il ne manque plus que l’emplacement. Je serais favorable à une rénovation, ou une reprise, plutôt qu’une construction, n’est-ce pas ? Hein ? »
D’un froncement de nez, ses petites lunettes remontèrent sur leur promontoire.
- « Absolument. Nous n’avons pas pour objectif de faire construire. La reprise ou la restauration d’un établissement existant est à préférer. À l’achat, bien entendu.
- Ha ! Oui, oui. Alors. Voyons. »
Il se détourna du dossier, pianotant minutieusement sur l’écran de son poste de travail. Il cherchait, lentement, mais il cherchait.
- « Ha, oui. L’année dernière, l’école spécialisée de … de … de … »
Il plissait les yeux pour mieux lire.
- « … de … oui, bon, tant pis. »
Un peu gêné par l’intitulé de la formation, il poursuivit sans attendre.
- « C’est un bâtiment de deux étages qui comporte quatre salles de classe, trois petits dortoirs, un réfectoire et une cours intérieure, et quelques bureaux. Pour trente enfants ça devrait être suffisant. Il peut également accueillir une dizaine de personnes supplémentaires, enseignants, surveillants, et autres. C’est … euh … à Abravio, vous voyez à peu près ?
- Oui, oui. Je peux le voir ?
- Bien sûr ! »
On prit rendez-vous pour la visite dudit bâtiment. Le fonctionnaire s’était arrangé pour planifier cela le plus tôt possible, trop heureux de pouvoir peut-être se débarrasser de murs devenant ruines et qui coûtaient bien trop à son goût.
L’homme n’avait pas menti. L’ancien lycée était constitué de deux étages et divisé en trois ailes distinctes. L’une dédiée aux dortoirs et aux salles de bain, une autre destinée aux salles de cours au nombre de quatre, et la dernière réservée à la cuisine, le réfectoire et les locaux administratifs, et autres logements du personnel. Il y avait bien quelques réparations et rénovations à prévoir, mais au moins, la toiture était en bon état. Ce n'était pas très grand, mais pour une trentaine d’orphelins, c’était bien suffisant. Car c’était bien là le projet : un orphelinat.
De retour au bureau du fonctionnaire bouffi, Isabo lui fit part de son souhait d’acheter le bâtiment. Combien ? Ensuite, elle trouverait l’entreprise idéale pour effectuer les réparations et la mise aux normes. Pour combien ? Puis, elle procéderait à l’équipement complet de son orphelinat. Un prix ? Mais, pour l’heure, elle n’en avait pas fini avec ce monsieur.
- « Vous l’aviez peut-être constaté, le dossier comprend une demande de subvention.
- Oui.
- Et …
- Et oui, l’état distribue des subventions pour ce type d'initiative. Et votre association … vous avez bien une association ?
- Euh, oui, enfin. C’est un collectif. Sakti. C’est le collectif Sakti qui se trouvera être à l’initiative.
- Bien. Bon, et bien, le collectif entrera dans la liste des établissements pour l’adoption des orphelins. Voilà. »
Modifié en dernier par Jen'Ari Nekanasaza le lun. 4 févr. 2019 09:37, modifié 1 fois.