L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#37313
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    -- Marquise --


    Comtesse Daerenth. Marquise de Parovin. Veuve.

    Le Voorpak tournait en rond dans sa cage, laissant échapper de temps en temps un piaillement désapprobateur. Isabo ne lui adressait pas un regard. Parfois, il avait le droit de quitter sa cage, et pouvait aller explorer la pile de coussins qui trônait plus loin sur le tapis. Mais ce qu’il préférait, c’était se poster sur l’épaule de sa maîtresse, et surveiller les environs. Malheureusement, la Marquise ne lui laissait que peu l’occasion de se montrer observateur. Un spouic de plus, excédé. Isabo soupira bruyamment.

      « Arrête ! Tu me rends folle ! »

    Elle n’avait pas vu la porte s’entrouvrir et le majordome entrer.

      « Hum, hum. »

    Elle sursauta.

      « Oui ? »

    Octav avait fait le choix de rester vivre dans le petit château de feu son maître après les funérailles terminées. Il appréciait, bien que relativement, la veuve Parovin.

      « Je vous informe que Meighan de Rerandan est arrivée. »

    Il ne faisait pas de manières. De toute façon, Isabo n’aimait pas ça.

      « Merci, je vais descendre. »

    Spouic ! Spouic ! Spouic !

    Un nouveau soupir. L’Humaine posa le datapad avec lequel elle était habituée à lire et s’approcha de la cage.

      « Seulement cette fois. »

    Elle déverrouilla le crochet et laissa le Voorpak grimper sur sa manche jusqu’à gagner son épaule.

      « Sois sage. »

    La Marquise longea lentement le couloir de l’étage, gagna l’escalier de marbre synthétique et se porta à la rencontre de son invitée.

      « Duchesse.

      - Marquise. »

    Elles échangèrent un regard complice et un gloussement.

      « Viens. »

    Octav avait déjà préparé du thé et un assortiment de biscuits. Les deux amies s’installèrent dans la véranda.

      « Comment va Escia ? »

    Meighan haussa les épaules.

      « Elle va bien. Elle a atteint sa majorité, mais semble tenir à rester chez nous. »

    Nous désignait Meighan et son frère, le Duc de Rerandan.

      « Ça ne gène pas Nerio ? »

    Elle lui connaissait des habitudes à la fois strictes et paradoxalement décomplexées. Le Voorpak grogna.

      « Non, au contraire, il lui apprend quelques trucs sur les affaires. »

    Isabo sourit doucement. Les visites de Meighan étaient fréquentes, celles de Nerio moins. Elle aurait préféré que ce fût l’inverse. La Duchesse changea de sujet.

      « Tu as réfléchi à la proposition des associés de feu ton époux ?

      - Oui, bien sûr. Je vais accepter.

      - Vraiment ? »

    Meighan affichait une moue surprise.

      « Je n’ai pas l’énergie de gérer toutes ces affaires, et j’ai d’autres projets. Je voudrais uniquement garder les yachts.

      - Pour quoi faire ?

      - Continuer ce qui se faisait avant : la location. Ce sont des yachts de luxe. »

    Encore un sourire.

    De toutes les affaires du défunt Marquis de Parovin, une seule intéressait véritablement Isabo, et les associés de son époux proposaient la redistribution des parts héritées en échange d’une session complète sur une des affaires les plus modestes. Aussi, la rouquine était-elle tentée d’accepter l’échange : céder son héritage sur les entreprises variées dont elle possédait certaines parts, et récupérer le contrôle total d’une seule des ces affaires, une location rentable de yachts de luxe.

    La location comptait un hangar privé, proche de l’astroport, qui contenant trois Yachts Luxe 3000 et un Yacht Stellaire Baudo en bon état de fonctionnement, tous prêts à accueillir la noblesse darguléenne en mal de festivités spatiales. Généralement, les yachts n’allaient pas bien loin, ils faisaient un tour de lac ou de forêt, et rentraient au petit matin. Les excursions de plusieurs jours étaient rares.

      « Tu signes quand ?

      - Je ne sais pas encore, j’attends l’avis de mon comptable. »



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By Amertume
#37428
Les affaires sont les affaires.

La fumée échappée d'un cigare flottait dans l'air du riche bureau et diffusait un ersatz du riche parfum, indice ô combien évocateur sur le raffinement de son propriétaire et sur ses moyens scandaleux. Ce cigare n'en était pas un que le premier bouseux venu de Tatooine pouvait s'envoyer, ça non. C'en était plutôt un que des types comme Tannon Prajii fumaient du temps de l'Ancienne République pendant qu'ils géraient la vie courante de la Capitale Galactique. Mais je m'égare. Ledit propriétaire était pour l'heure plongé dans ses pensées, assis confortablement dans son siège dont le prix aurait suffi à nourrir une dizaine de familles pendant plusieurs mois au moins.

Vous en pensez quoi vous ?

Celui qui avait parlé était lui-même assis de l'autre côté du bureau, faisant face au maître des lieux et l'examinant avec une curiosité non dissimulée.

Que notre regretté associé a été bien sot pour s'amouracher d'une pauvre rien du tout juste parce qu'elle est jeune et passablement regardable sans qu'on se sente l'envie de vomir.

L'autre se contenta de rester silencieux. Les goûts de Tomas Beije étaient bien connus des cercles mondains darguliens et ils n'étaient pas vraiment à l'avantage de la gente féminine. Ni de l'autre quand on y pense, à en croire certaines des rumeurs les plus dérangeantes qui se murmuraient de temps à autre.

Je parlais de son offre.
Ah. Oui. Eh bien ma foi, il faut croire qu'à défaut d'être de noble naissance ou de bonne compagnie, la marquise a été dotée, contrairement à ses semblables, d'une cervelle et qu'elle sait raisonnablement s'en servir.
Vous pensez donc que nous devrions accepter.
Vous saviez qu'il l'avait épousée sur un coup de tête, d'un coup, après l'avoir à peine rencontrée et courtisée ?
Je suis navré mais je ne vois pas ou vous voulez en venir, Tomas.

L'autre s'esclaffa avec un mépris bien palpable. Carkal se retint de déglutir. Jamais plus fort qu'aujourd'hui il ne maudissait le destin de l'avoir amené à s'associer à un être tel que Tomas Beije.

J'ai fait quelques recherches sur cette marquise Isabo. Aucun lignage de renom ni de sang pur dans ses veines. En fait, c'est presque comme si elle n'existait pas avant de se trouver sur le chemin de notre regretté associé. Et voilà que pouf, d'un coup, la voilà devenue marquise fréquentant les cercles de pouvoir de Dargul et dans la foulée, veuve. Avouez que c'est un sacré coup de bol, non ?
Vous... Pensez que c'est une imposteur ?
Ce que je crois mon cher Carkal, c'est qu'elle est bien plus que ça. Mais peu importe ce que je pense de cette idiote. J'ai un dicton, ne jamais mélanger les affaires et les sentiments. C'est pourquoi je pense que nous devrions accepter son offre. Laissons-la donc s'amuser avec ses quelques yatchs et faire joujou avec ses amies pendant que nous récupérons tout le reste des affaires du marquis.
Alors l'affaire est réglée. Je ne vous cache pas que je suis un peu surpris, je vous ai connu plus dur en affaires...

Beije gratifia son compère d'un nouveau sourire qui donna au pauvre bougre une violente envie de s'enfuir à toutes jambes. On ne pouvait pas dire que Tomas Beije était un homme fréquentable et encore moins charmant, ça non.

Mais, mon cher Carkal, qui a dit que cela signerait la fin de cette histoire ?
Je ne comprend pas.
Il n'est pas question que nous laissions même des miettes à une petite rien du tout. Qu'elle s'amuse à jouer sur ses navires pendant que nous ferons fructifier le reste de nos entreprises. Et d'ici quelques mois, nous rachèterons tout à miss marquise, qu'elle le veuille ou non. J'ai bien dit tout. Même son manoir et tout ce qu'elle possède seront à nous.
Vous la détestez à ce point ?
Ce que je ressens n'entre pas en ligne de comptes, Carkal. Il n'y a là rien de personnel. Souvenez-vous, les affaires sont les affaires.

Et il était clair que les affaires d'une certaine personne risquaient de vite devenir un peu trop palpitantes à son goût, si vous voulez mon avis.


===> L'accord est conclu, la totalité de toutes les parts en possession d'Isabo au profit des associés de feu son mari en échange des actions et droits sur l'entreprise locale de yatchs, incluant les possessions.
- Il faut toutefois s'attendre à de possibles répercussions futures. L'ascension sociale d'Isabo n'étant pas passée inaperçue de la société de Dargul. Certains seront envieux, d'autres jaloux, certains seront intrigués, d'autres furieux, etc.
- Des rumeurs font d'ores et déjà état de quelque scandale autour de la personne d'Isabo et son veuvage aussi soudain que ne l'a été son mariage, bien qu'elles restent très sporadiques et plus des "on dit" que d'accusations claires.




Code : Tout sélectionner[background=#203520][color=palegreen][b]Revenus :[/b]
[list]Location du Yatch Stellaire Baudo : 450.000 crédits
Location des 3 Yatch Luxe 3000 : 350.000 crédits
[/list]
[b]TOTAL : 800.000 crédits[/b][/background][/color]
[background=#352020][color=lightcoral][b]Dépenses :[/b]
[list]Entretien des yatchs : 105.000 crédits
Droits de transit et d'atterrissage : 100.000 crédits
Impôts sur les revenus : 95.000 crédits
[/list]
[b]TOTAL : 300.000 crédits[/b][/background][/color]
[background=#202f35][color=#0080BF][b]BÉNÉFICES MENSUELS[/b][/color]
[b][color=palegreen]+ 500.000[/color] crédits / mois[/b][/background]


Fiche à intégrer dans la fiche de faction Ordre Sith.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#37491
      « Mais je reste persuadée qu’ils ne diront pas non. Et dans ce cas je voudrais demander à Nerio de faire importer un vaisseau pour moi. »

    La Duchesse se montrait attentive.

      « Un Croiseur Consulaire.

      - Oui, d’accord, je verrai avec lui. »

    Isabo sourit doucement, Meghan également. Pendant un instant, elles ne dirent plus rien. La deuxième se demandait pourquoi la première investissait, sans pour autant poser la question. Elle transmettrait la requête avec joie, la curiosité s’arrêtait là. L’une observait le fond de sa tasse de thé, l’autre voyait arriver par la fenêtre un visiteur. Deux visiteurs. La Marquise se leva pour pivoter vers le hall où Octav se dirigeait déjà pour ouvrir la porte.

      « Messieurs ? »

    La voix rauque résonna sous le porche.

      « Xien Skel’En, pour Isabo Daerenth.

      - La Marquise est prévenue de votre visite ? »

    On n’entendit pas la réponse du Sélonien, seulement l’ordre d’Isabo.

      « C’est bon, Octav, merci. »

    L’Humaine avait rejoint le majordome pour accueillir elle-même son vieil ami. Il était accompagné d’un jeune garçon, un adolescent aux cheveux blonds et aux yeux clairs, l’air mortifié, presque accablé. Elle ne le connaissait pas, et par le même temps avouait intérieurement qu’il était étrange de revoir le Sélonien. Elle les fit entrer, les présenta à Meghan, qui en profita pour mettre un terme à sa visite et promit de venir la prochaine fois accompagnée d’Escia.

    La Comtesse installa ses invités, posa quelques questions d’usage auxquelles Xien s’empressa de répondre.

      « La Verte a repris contact. Elle m’a raconté ce qui était arrivé. Et m’a demandé de prendre ce gosse avec moi pour l’amener ici. Tu deviens sa tutrice. »

    Constatant l’air surpris de son amie, le Sélonien tira son comlink de sa poche.

      « Elle a enregistré ça pour toi. À supprimer après lecture. »

    L’Humaine s’isola un instant, le temps de visionner le message du Maître. Elle revint, débarrasser de l’enregistrement, un sourire radieux vissé au visage.

      « Bien, Weoni, bienvenue sur Dargul. Je vais te faire visiter la maison et te montrer ta chambre. Tu as quel âge ? »

    Elle entraîna l’adolescent dans un couloir.







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