L'Astre Tyran

[My'on Kar'hak]

AAA" COURS, BORDEL ! COURS !!"hurla un cathar bien décidé à sauver sa fourrure de la fusillade, juste avant que la barricade de fortune derrière laquelle ils s'étaient planqués ne vole en éclat sous un déluge de traits blaster.
AAALa journée n'avait pourtant pas si mal commencé, à y repenser ...


AAALe petit astroport de Haloeda, capitale du paisible monde au climat tropical de Kattada. Un fourmillement d'activité qui vaut bien à la ville son surnom de "Paradis des Contrebandiers". Quoiqu'il s'agisse d'un titre un peu galvaudé par les temps qui courent, où de nombreuses planètes planète et villes se disputent la périphrase.
AAAMagnifiques plages, bâtisses gracieuses, eaux turquoise ou même franchement colorés, un véritable lieu de villégiature ... où tout se monnayait, toute denrée, toute marchandise, tout service aussi. La politique de la planète avait beau être Néo-Républicaine, il n'était pas du tout dans sa priorité de s'occuper de la petite délinquance en fuite, tellement son activité était le ressort économique local.
AAAEt ici, les informations aussi s'échangeaient, dit-on, à prix d'or.

AAAMy'on et quelques compagnons de recherches s'étaient rendu là pour trouver des infos sur les organisations criminelles de la région qui faisaient de la contrebande et du trafic tant de drogues que d'influences. Selon les infos déjà glanées ça et là, certaines faisaient des affaires avec le Syndicat Jalk, ou du moins ce qu'il en subsistait, et donc, normalement avec les criminels du Secteur Tapani, puisqu'il s'agissait de l'ancien pré carré dudit Syndicat.
AAALe problème étant que ces informations étaient un peu poussiéreuses. Et les avaient envoyé un peu loin de leur secteur de confort ...
AAAEt c'est le moins qu'on pouvait en dire . . .


AAA"- Punaise, la force est avec nous, y'a pas de doutes !" ironisa Raspell, l'un des compagnons du cathar, tandis qu'ils avaient trouvé un abri temporaire entre deux vaisseaux au sein de l'Astroport, au milieu de caisses de chargement. Ils avaient pris assez d'avance pour semer leurs poursuivants, peut-être ?
AAA"- Quelqu'un a compris ce qui les as mis en rogne ?" demanda My'on en échangeant la charge de gaz de son S-5 contre une neuve. "Un mauvais mot d'argot, un truc qui dans une langue alien signifie que j'ai sauté sa petite sœur, n'importe quoi ?"
AAA"- Ils ont p't-êt' cru qu'on était des agents républicains qui venaient enquêter ? Trop propres sur nous ? Trop "militaires" dans l'attitude ?"
AAA"- T'as raison, la prochaine fois, prenez des accents de bouseux de Tatooïne, crachez, rotez et marchez comme ces Caïds au rabais ... " Le cathar était manifestement déçu que l’enquête aie tourné court.
AAAIl risqua un oeil entre deux caisses pour voir si leurs poursuivants les retrouvaient. Et apparemment oui. Plusieurs hommes armés de diverses espèces se déplaçaient à l'ombre du bâtiment qui faisait l'angle avant l'esplanade. Il n'eut le temps que d'informer ses comparses et de leur demander de rester immobiles qu'un speeder équipé d'une artillerie E-web faisait irruption au soin du bâtiment, accompagné de plus d'hommes armés encore.
AAA"- Oh putain, j'ai vraiment du insulter sa petite sœur, j'vois pas autrement ! Tirez !"

AAALa suite fut un échange très confus de tirs entre les cinq assiégés derrière leurs caisses de matériel et le contingeant de criminels sur-armés en face. Bien qu'on ne puisse pas dire qu'avec des Kerberos et un Gilgamesh, My'on et ses alliés étaient trop légèrement équipés, la partie semblait bien mal engagée.
AAAMy'on savait que si ils n'avaient pas encore usé du canon su speeder, c'était juste parce qu'ils prenaient le temps d'ajuster leur tir pour ne pas toucher les vaisseaux en arrière-plan. Et que leur tir de barrage rendait la tâche plus complexe, mais que ce n'était qu'une question de secondes.
AAAIl en vint à prier la Force de leur venir en aide, par n'importe quel moyen, même le plus absurde ! Acculés ainsi, ils ne voyaient pas comment s'en sortir autrement.

[Helera Kor'rial]

Kattada, c’était le lieu rêvé pour faire une petite pause. Les dernières semaines avaient été un peu rudes, pour tout le monde. Eux pour apprendre, elle pour former l’ordre. Mais ils étaient sur la bonne voie. Bientôt, leur influence rayonnera dans tout l’espace connu. C’était cela leur QG, leur centre de commandement, tout le vaste espace. Intouchable, rapide et précis, tel était leurs caractéristiques. La jeune femme pensa et repensa encore à ce qui était en train d’être créé, c’était tellement beau qu’elle en avait dû mal à croire. Les premiers de l’ordre étaient avec elle dans les rues propres de la planète. Tous des Kuati. Elle était devant, Jeny à ses côtés. Derrière elle, les deux frères Yanis et Jugo leur emboitait le pas, et fermant la marche, le couple formé par son frère et Lyana. Ils avancèrent tous d’un pas lent, profitant de l’étoile qui dansait au loin, les immergeant de cette douce chaleur des débuts de matinée. Pourquoi cette planète en fait ? Et bien Helera n’allait pas choisir de monde impérial et pas non plus dans le noyau. Les colonies, c’était bien, c’était à peu près neutre. Le programme de la journée n’avait pas été déterminé, mais peut-être allait-elle les emmener visiter des coins perdus, ou tout simplement attendre à la plage. Rien n’avait encore été décidé. Tout se passait relativement bien, pour une fois, mais évidemment, cela ne durait jamais bien longtemps.

Ils s’étaient enfoncés dans un dédale façonné par les habitations et se déplaçaient dans des ruelles de seulement quelques mètres de largeur. Assez pour faire passer un speeder, et encore. Leur marche les emmenait normalement sur les hauteurs de la ville, ainsi pourraient-ils profiter d’une belle vue et qui sait, d’un coin pour se reposer. Seulement, une demi-dizaine d’humains, d’aliens et autres gens armées débaroulèrent du détour d’un bâtiment et fondèrent sur eux. D’instinct, ils plaquèrent tous contre les murs et les laissèrent passer. D’après ce qu’elle sentait, ce n’était pas après eux qu’ils en avaient. Au vu de leur équipement cependant, elle plaignait ceux qui les avaient énervés en revanche. Une fois que cette milice les dépassèrent, les sensitifs se regardèrent tous un à un. Juno était dans un renfoncement, un coin entre deux pièces de la maison sur laquelle il était adossé. Lyana était dans les bras de Loran, non loin du petit qu’il ne quittait pas des yeux, alors que la fille elle regardait d’un œil mauvais ceux qui venait de passer. Jeny et Yanis en revanche se contentèrent de revenir au milieu de la ruelle et les regarder s’enfuir.

-On fait quoi du coup ? Demanda la petite blonde.

Helera interrogea son frère du regard.

-Nous sommes l’ordre gris. Nous n’avons pas de vacance. Et si ces gars s’en prenaient à des innocents ?

Loran regardait la première vague de l’ordre. Yanis fut le premier à se manifester.

-Moi j’en suis. De l’eau, on en verra de partout.

-Ouais idem. On n’est pas sorti de notre trou pour s’enfuir à la première occasion. Lyana gratifia son conjoint d’un baiser sur le bas de la joue.

-Nous allons sûrement nous battre. Et bien soit, nous nous battrons.

Juno s’avança de quelques pas, sabre laser en main. Jeny continuait de regarder l’endroit par où il s’était enfuit. Elle se retourna, voyant que tous la regardait.

-Quoi ? Vous attendez que tout le monde parle à la suite des autres ? On y va aller !

-Pas de sabre, on ne tue pas, imposa Helera. Et on passe par les toits. Nous sommes là incognito.

Tous acquiescèrent et grimpèrent sur les toits des maisons de brique blanche. Les espaces entre les maisons auraient paru des gouffres pour des personnes lambda, mais pas pour des sensitifs investis par la Force. Ainsi ils avancèrent rapidement, jusqu’à rattraper le groupe armé. Ce dernier se tenait juste en contrebas et ralenti au niveau d’un détour. Ils se positionnèrent de chaque côté, alors que plusieurs décharges de blasters retentirent au fond. Helera, en tête, leva son poing gauche et fit arrêter tout le groupe. D’après ce qu’elle pouvait voir, des êtres étaient agglutinés derrière une barricade de fortune. Dans une ruelle adjacente, un speeder armé et un autre groupe de soldat convergeait vers eux. La jeune femme sentait l’appréhension, peut-être un soupçon de peur. Son choix était fait. D’un geste de main et d’un touché mental, elle ordonna à Yanis et le couple de s’attaquer à la tourelle. Jeny, Juno et elle s’occuperait du groupe juste en contrebas. Les quelques secondes suivantes, le groupe à la tourelle s’était rapproché du groupe assiégé et les soldats avaient déjà commencé à faire feu. Celui en contrebas, couvert par les tirs de leur comparse, s’était avancé. Autrement dit, ils étaient pris en sandwich. Helera lança l’attaque.

Avant que les soldats n’atteignent la fin de la ruelle, Helera se positionna en un saut devant eux. Elle attrapa l’arme du premier soldat et la frappa violemment contre son front. Le deuxième à sa portée bénéficia d’un revers de main qui le propulsa contre le mur à droite. Jeny avait sauté sur les épaules d’un des soldats et lui bloquait la respiration avec ses jambes. Il s’effondra dans l’inconscience quelques secondes après. Les deux voulurent rebrousser chemin, mais il y avait Juno qui leur barrait la route. A peine eurent-ils le temps de braquer leurs armes qu’ils se retrouvèrent projeter l’un contre l’autre, puis chacun sur un mur de côté.

Au niveau du second groupe, les choses ne se passaient pas si bien. Yanis était déjà au contact et utilisait toutes ses techniques de combat pour mettre à mal deux Houks. Avec 4 voir 5 têtes de plus que lui, le combat s’avérait difficile. Loran avait sauté sur le speeder et d’un coup rapide de sabre avait coupé la base de la tourelle qui s’effondra à terre. Lyana quant à elle avait levé un gars dans les airs et s’apprêtait à le propulser plus loin. Trois soldats donc n’étaient pas en prise avec les sensitifs, et s’étaient retournés, blasters braqués sur leurs nouveaux agresseurs. L’avantage ? Ils étaient en joue du groupe cachés derrière leurs barricades.

[My'on Kar'hak]

AAASans crier gare, en moins d'une vingtaine de secondes, la combat changea totalement d'épicentre. Les tirs sur la barricade de My'on cessèrent presque totalement, permettant à ses propres compagnons d'ajuster leurs tirs plus proprement
AAALa cause ? Apparemment, une bande de combattants étaient venu se fritter leurs propres assaillants, et leur tenait haut le pavé, sans la moindre difficulté apparente.
AAA"- C'est qui ces guignols ? Depuis quand on a des anges gardiens ?" Se demanda a haute voix Raspell, les yeux ronds comme des billes.
AAAMy'on, lui, tiqua immédiatement en voyant jaillir la lame bleue d'un sabre laser qui coupa aussi facilement que s'il s'était agit de beurre mou la base de la tourelle E-web. " Et merde. Des jedi." Sa voix était un peu atone malgré l'ambiance. Il semblait regretter leur intervention. Dans son esprit, la seule explication est qu'il s'agissait de Jedi qui étaient sur leurs traces après la prise du croiseur humanitaire. Ou du moins la sienne. " Celle-là je l'attendait pas."

AAAMalgré l'évidente faveur du rapport de force actuel envers le groupe de nouveaux combattants, les locaux ne se laissèrent pas submerger, et se retournaient bien vite vers la nouvelle source de danger. My'on voyait tout ça se dérouler légèrement au ralenti, et ne passa pas plus d'une seconde ou deux, à ce stade, avant de choisir un camp.
AAA"- Abattez-moi ces gugusses, on aura plus de chances avec la justice." Joignant le geste à la parole, il bondit par dessus les caisses bien amochées qui leurs servait d'abri, et se mit à courir vers les belliqueux gangsters locaux, couvert par les tirs de Kerberos de ses amis.
AAAMak'm'te, lui, ajusta son Gilgamesh avec précision, prit son temps, la mesure des mouvements de sa cible, inspira, et tira. La décharge de plasma fusa dans l'air avec son étonnante vitesse, pour aller cueillir sans la moindre délicatesse l'un des Houks qui se battaient au corps à corps. L'énorme masse de chair a présent presque privée de tête s'écroula près d'un mètre plus loin, inerte. "Done right," ponctua-t-il.

AAAMy'on ajusta le suivant en esquivant un tir d'un mouvement tournoyant. Il le manqua a deux reprises cependant. Heureusement pour lui, son adversaire ne pouvait pas se reprendre, devant se mettre à l'abri du tir de couverture venu de la barricade. Manœuvre suffisante pour que le Cathar le cueille avec son tir suivant en pleine poitrine.
AAALes autres criminels avaient été frappés par les tirs de Raspell et des autres, l'un en était apparemment mort, et My'on sauta sur le dernier, et d'un coup de pied bien placé, l'envoya au tapi, désarmé, suffocant. Il avait senti les côtes du pauvre homme se disloquer, sans doute lui avait il endommagé quelque organe vital. Il n'avait pas du tout maitrisé sa force.

AAALe combat se calmait autour de lui, tandis que ses compagnons sortaient de leur couvert.

[Helera Kor'rial]

Yanis au prise avec les deux gros aliens n’avait pas grande marge de manœuvre. Sa maîtrise des arts martiaux lui permettait à peine de se défendre, ou plus d’esquiver. En aucun cas il n’arrivait à attaquer. Et même si c’était le cas, face à ces monstres de 500 kilos, que pouvait-il faire ? De son côté, Helera avait les yeux rivés sur le groupe de trois hommes en train de viser la deuxième équipe dans la ruelle parallèle. Tout en invoquant la Force, elle se franchit la distance qui les séparait alors que les trois hommes firent feu. Un bouclier translucide tomba devant elle et absorba les assauts des lasers. Loran d’un coup de pied circulaire envoya son adversaire et rejoint sa sœur pour lui prêter main forte dans la manœuvre. Derrière eux, un des houks tomba à terre, touché par une décharge venu de la barricade de fortune. Quant au deuxième, il s’effondra quelques secondes après des suites de l’assaut du cathar. Yanis grogna, sauta par-dessus le bouclier et se prépara à affronter les trois autres gars. Seulement, aussi furent frapper par la justice du blaster et s’effondrèrent l’un après l’autre. Le gamin se retourna en direction du groupe derrière la barricade et les pointa du doigt.

-Je maitrisais totalement la situation !

Les boucliers s’abaissèrent et le groupe de sensitif se reforma, et s’avança vers les victimes, ou ce qui semblait être. Helera, toujours méfiante les gratifia d’un salut de la tête. Elle sonda rapidement la surface de leurs esprits pour y trouver quelconques sentiments négatifs. Soit elle ne put pas le savoir, soit il n’en avait pas. Tout en faisant confiance à son sens du danger, elle commença :

-Nous avons vu débarquer ces gars lourdement armés. Ce n’est qu’un pur hasard de vous avoir trouvé. Par curiosité, que leur avez-vous faite pour mériter leur courroux ?

La jeune femme tablait déjà sur un règlement de compte, ou tout simplement du raquette de bas étage. Dans tous les cas, cela ne les regardait pas et ils n’auraient pas dû intervenir. C’était le côté Jedi qui remontait probablement. Sauver son prochain des griffes des méchants. Tellement manichéen et pourtant avec une esquisse de vérité. C’était difficile à admettre. La jeune femme se retourna vers l’équipe et d’un geste ample les présenta :

-Nous sommes l’ordre gris. Des sensitifs non affiliés à l’ordre Jedi mais qui pourtant partagent une partie de leurs idées. Nous essayons de protéger les plus petits et mettons des bâtons dans les roues aux plus grands.

Helera ne les traitait pas de petits, ce n’était qu’une coïncidence. Il fallait que ces gars l’entendent bien. Une fois l’existence de l’ordre gris révélé faite et sa pub énoncé, elle attendait les réponses au retour. Tous les six se tenait en demi-cercle, Jeny et Juno sur ses côtés, les trois autres derrière. Yanis ruminait son échec d’attaque, même s’il ne se rendait pas compte qu’avoir tenu tête à deux molosses, c’était déjà bien. Helera le sentait et saurait le lui rappeler en des endroits plus propices que le milieu de la rue. D’ailleurs, elle ajouta :

-Peut-être ferions-nous mieux de ne pas traîner dans le coin, ils vont sûrement appeler du renfort, si ce n’est les autorités locales qui vont s’en mêler.

Elle leur emboita le pas, donc, dans cet endroit plus propice.

[My'on Kar'hak]

AAALe combat terminé, les badauds et curieux, témoins innocents du combat, se regroupaient, s'approchaient, échangeaient à propos de l'évènement. les altercations étaient monnaie courante, mais devaient rarement atteindre ce genre d'envergure.
AAAEt puis il y avait ces jedi. Pour les plus jeunes enfants, il s'agissait de légendes. D'histoires racontés par les parents sur des temps immémoriaux ... et pour leurs parents, c'était comme des fantômes, des revenants d'un passé houleux, qui avaient survécu à la mort et qui étaient pourvus de pouvoirs magiques ...
AAATandis que ses compagnons le rejoignaient, My'on regarda leurs sauveurs se regrouper et s'approcher de lui.
AAA"- Je maitrisais totalement la situation !" avait lancé le gamin dans leur groupe. My'on ne put s'empêcher de lui répondre :"De rien ...", tout en se disant ironiquement que lui-même, il n'y a que dix ans, avait ce genre de réactions face aux adultes. Cela le fit sourire. Mais il reprit sa moue stoïque alors qu'il était rejoint par ses hommes.

AAA"- Nous avons vu débarquer ces gars lourdement armés ", commença l'une des femmes en ne s'adressant à personne de précis." Ce n’est qu’un pur hasard de vous avoir trouvé. Par curiosité, que leur avez-vous faite pour mériter leur courroux ? "
AAA"Hasard" ? "Par curiosité" ? Ainsi n'étaient-ils pas à leur recherche ! My'on sentit ses épaules descendre de plusieurs centimètres, soulagé d'un grand coup de pression. Il se remit à sourire, avant de répondre :" A vrai dire, on en discutait justement pendant la fusillade. Je pense qu'il auront mal compris nos intentions, ou mal interprété un truc qu'on a dit ... ça les a mis en rogne. Et vu l'ampleur de la réaction, je soupçonne "l'insulte à la famille", ou un truc dans ce goût là
AAA"Coila'oen (Z: À propos), Merci infiniment de vous être porté à notre secours. Je me présente : My'on Karh'ak. Mes compagnons : Mak'em'te, Raspell, Grank et Mayila. Mercenaires tous autant qu'on est."

AAAHelera présenta à son tour leur groupe, succinctement. Ainsi donc ils n'étaient pas des jedi, ce qui enleva un dernier poids des épaules du cathar, soulagé qu'il ne s'agisse pas de gens qui pourraient leur causer du tort dans l'immédiat. Qui plus est, leurs idéaux avait l'air plutôt proche des leurs, bien qu'évidemment, leurs méthodes devaient grandement diverger. My'on cependant espérait que son propre potentiel n'était pas ressenti par ces personnes. Il aimait la discrétion, et son stress à l'idée d'être "repéré" l'enjoint à venir toucher le cylindre accroché à sa ceinture, dans son dos, sous son manteau : la sabre de son père. À peine l'eût-il effleuré qu'il se rendit compte de son geste, risqué, réflexe ...
AAA"- Au fait, bien joué, Gamin, t'a tenu brillamment face à ces tas de muscles !" déclara Mak'em'te à l'adresse de Yanis, avec un sourire et un clin d'oeil, son Gilgamesh ceinturé nonchalamment contre lui, contre son épaule. Cette intervention ramena My'on à la réalité de la situation.

AAA"- Peut-être ferions-nous mieux de ne pas traîner dans le coin, ils vont sûrement appeler du renfort, si ce n’est les autorités locales qui vont s’en mêler."
AAAMy'on acquiesça, ses hommes hochant de la tête, et enjoignit les membres de l'Ordre Gris à les suivre. Direction : l'hôtel où ils avaient prit une chambre. Ce n'était pas loin de l'astroport, et un cantina bien discrète se trouvait juste en face. L'idéal pour s'y mettre au calme tout en surveillant les suites de l'esclandre qu'ils venaient de provoquer, avec la solution de repli non loin.

[Helera Kor'rial]

Yanis faisait la tête dans son coin tandis que le Cathar souleva son manque de politesse. C’était le genre de comportement qu’Helera ne pouvait réprimer, n’étant pas la mère des jeunes. Comme tous, ils n’en avaient jamais eut, c’était comme cela. Ils se construisaient ensemble. La remarque du cathar ne le fit pas sortir cependant de son état. Tout le monde se présenta, Helera préférant parler d’ordre gris dans un premier temps. Elle ne savait toujours pas qui ils venaient de sauver. Quoi qu’il en soit, ils semblaient amicaux aux premiers abords, à voir. Helera nota le mouvement de recule de My’on mais n’y prêta pas attention outre mesure. Au lieu de cela, elle vagabonda son retard sur la population qui s’approchait petit à petit. Inutile de rappeller que l’Ordre Gris ne tuait pas, et donc que les mercenaires allaient se réveiller d’un instant à l’autre. Yanis esquissa un sourire à demi étouffé quand un des mercenaires de My’on lui fit un compliment. Mais à peine cette action finie qu’il fallait mettres les voiles. Helera ordonna une formation dispersée afin de ne pas attirer l’attention sur le groupe. Avec Loran, ils agissèrent directement dans la Force pour que leur présence soit relégué au rang de simple vision. On ne parlait pas ici de manipulation mental, mais juste de dissimulation dans le subconscient. Cela fonctionnerait sur certains, pour les autres, ils auraient encore les quelques images des sensitifs, si tant est que ceux là aient regardé dans leur direction. Quoi qu’il en soit, ils marchèrent dans les rues ensolleillés jusqu’à l’hotel dont My’on avait parlé. Un bâtiment simple, dans le contexte de la planète. On pouvait penser qu’une terrasse était plantée en haut de l’immeuble. En face de ce dernier, il y avait ce qui semblait être une salle de loisir, à préciser. L’agitation que produisait l’endroit ne laissait pas paraître ce qu’il devait être. En gros il y avait anguille sous roche.

Tous pénètrèrent dans l’hôtel, le groupe de My’on en tête. Le gars de l’entrée regarde le groupe des gris et là par contre les deux sensitifs usèrent de la manipulation mentale. Cette fois là, l’image des sensitifs était enlevée de son esprit. Le guichetier retourna alors à ses occupations, occultant totalement leur présence. Les deux Kor’rial se jetèrent un regard et la fille hocha brièvement la tête. A part le problème de l’entrée, ils n’en rencontrèrent pas d’autres. Au vu de ce début d’après midi, tous les touristes devaient être à la plage ou en balade, leur rendant alors le champ libre dans les bâtiments de logements. Etait-ce d’ailleurs un hotêl côté ? Aucun moyen de le savoir. Son état général ne trahissait pas le préstige ou lé débauche. L’architecture lui échappait. Ils entrèrent tous à l’intérieur de la chambre. Helera fit le tour du propriétaire et se rangea avec le reste de l’ordre. Les deux groupes ne se mélangeaient pour l’instant.

-Bon et donc, au vu de votre équipement, vous êtes des mercenaires ? Demanda t-elle.

Cette question était loin d’en être une. La vraie question c’était pour qui ils travaillaient. Maintenant cependant qu’ils leur devaient quelque chose, et qu’ils étaient enfermés dans une pièce avec six sensitifs, elle joua franc jeu.

-Comme je vous l’ai dis, notre ordre aide les petits contre les grands. Mais plus généralement, nous volons aux riches et libérons les pauvres. Nous faisons dans la piraterie principalement.

Principalement était important dans la phrase, car les activités du BZ étaient bien autres.

[My'on Kar'hak]

AAA"Il s'agit plus d'appartements à louer à la nuit que d'un vrai hôtel, mais c'est particulièrement rentable."
AAAAinsi My'on introduisit leurs nouveaux amis à leur logement ponctuel. A peine entrés, ses hommes prirent leurs dispositions : chacun vérifiait une fenêtre de l'appartement, convenue à l'avance, avant de se permettre d'ouvrir les volets et de faire profiter tout le monde de la merveilleuse météo du jour de Kattada.
AAATandis que les manipulateurs de force se regroupaient, droits et cois, les hommes de My'on prenaient leurs aises : ils sortirent des paquets de fruits secs et autres grignotages habituels, et se servirent des bières corelliennes, tirées d'une glacière à pression dans la pièce principale. Il en proposèrent d'ailleurs aux nouveaux venus, pour briser la glace.

AAA"Quel esprit de déduction, madame !", rigola My'on en réponse à la question-assertion d'Helera. "On ne peut rien vous cacher. Les boulots payent bien, pour qui n'a pas trop peur de se salir les mains dans cette galaxie. Et vous donc ?" interrogea-t-il avant de lamper sa bière, tête en arrière.

AAALa réponse de la sensitive ne lui arracha pas de hoquet de surprise, à peine un haussement de sourcil. Une remarque fusa de la part de Raspell. Celle-ci se voulait une pique envers My'on et son sens de l'honneur encombrant, aussi le cathar préféra préciser la chose avant que leurs invités n'en prennent ombrage par mégarde :
AAA"Ce que veux dire mon ami, c'est que, nous aussi, à notre mesure, nous faisons notre boulot de manière à aider "les petits". Un sacerdoce qui parfois pèse un peu lourd pour certains, mais j'y mets un point d'honneur. Les règles simples et claires qui permettent de nous distinguer de la masse des bandits sans foi ni loi." My'on marqua une pause, avalant une nouvelle gorgée de bière, non sans jauger chacun des membres de la fine équipe de virtuoses de sabre laser. Il essayait de percevoir les choses plus profondes en eux, les idées qu'ils pouvaient avoir, les pouvoirs qu'ils détenaient, leurs intentions réelles vis-à-vis d'eux.
AAAPeine perdue, les impressions fugaces qui affleuraient son esprit s'embrouillaient les unes les autres. En revanche, il ne fit pas attention à lui-même, ainsi posé, et se laissa aller. Sa propre sensitivité était toute ouverte pour qui saurait la remarquer, et lui n'y faisait même pas attention.
AAASans plus attendre il continua : "Il est agréable de rencontrer des "pirates au grand cœur", d'autant plus si ils sont aussi capables que vous ! Travailler avec vous pourrait se révéler un plaisir, à l'occasion. Quoi qu'il en soit, encore merci de nous avoir sauvés.
AAA" À présent, nous, on a plus qu'à aller mener notre enquête sous d'autres cieux. Mak'em'te, si tu peux contacter Jarog, dis lui qu'on ne tardera pas à rejoindre le spatioport Sud. D'ici une heure ou deux, on va pas se presser non plus."

AAA Il se leva, brandit sa bière et proposa un toast, à leurs sauveurs ! Puis de leur demander ce qui eux, les avait amenés ici, sur Kattada ?

[Helera Kor'rial]

Dans l’appartement donc, les sensitifs restèrent à leur place, tandis que les autres s’installèrent confortablement. La première question d’Helera fut récompensée par un pique qui étira un sourire à la jeune femme. Hors la loi, donc, pour affiner plus en avant le mot mercenaire, qui signifiait plus une caste globale qu’un métier spécialisé. Aussi la réponse qu’elle lui donna laissa échapper un changement de ton d’une des collègues de l’homme-chat. Ce dernier s’expliqua, mettant en avant une idéologie similaire à la sienne. Une idéologie qui, comme il le disait si bien, les différenciait des autres hors les lois. Dans le cas d’Helera, c’était tout une flotte qui se différenciait des onzes autres. Le rapport de force devait cependant etre le même. Seulement, la responsable de l’ordre ne crut pas dans un premier temps à sa version de l’histoire. Si on se replaçait dans le contexte, ils étaient un groupe que l’on va requalifier de mercenaire, qui venait d’être sauvé par des sensitifs. Ces derniers protégeants les « petits » selon ses propres dires. Mais, la réponse de My’on, venant après la sienne, il avait tout intérêt à avoir une version qui concordait avec celle d’Helera, ou du moins qui allait dans le même sens. Elle n’eut pas vraiment le choix que d’essayer de flirter avec son esprit, sans l’y toucher, juste en regardant la surface. Une observation qui au départ s’avéra bénine mais qui finit par lui faire froncer les sourcils. Non, il ne mentait pas, c’était désormais presque certains. Mais ce qu’elle perçut la troubla plus encore. Ce fut au début comme un soubresaut, une sorte de caresse mentale. Comme si les deux esprits allaient en sens inverse l’un de l’autre, de la même manière que sur une autoroute spatiale, où les vaisseaux se croisaient régulièrement. L’explication la plus logique n’était cependant pas celle qui lui convint, car cela voulait avouer que le Cathar avait un semblant de don avec la Force. Cela l’ammena à plusieurs raisonnements vint qui finirent tous au même point. Il était impossible pour un être « normal » de diriger son esprit. Tout en pensant cela, elle déploya la Force pour une analyse plus poussée de son « aura » mentale. Des barrières de protections, une rapidité d’analyse accrue et des connexions plus nombreuses. La Force jouait avec lui comme elle le faisait avec l’ordre. Ainsi, tout cela relevait de sa propre analyse, aussi peu pointilleuse fusse-t-elle. Quitte à aller au fond des choses, mieux vallait-il découvrir la vérité.

Pendant ce temps, la jeune femme était restée figée, les sourcils froncés et les yeux rivés sur le cathar. Ce n’est que lorsqu’il finit sa phrase qu’elle immergea de sa torpeur. Elle cligna une fois des yeux et tourna la tête vers l’extérieur, se remémorant ce qu’elle avait vu tantôt. Loran prit la parole, ayant probablement détecté son malaise.

-Nous serions râvis de travailler avec des gens comme vous, à cours comme à long terme. Peut-être même si vous êtes d’accord pouvons nous fixer un prochain rendez-vous avec nos officiers pour mettre à jours nos logistiques communes et essayer de mettre en place un plan d’action. Je suis certains que nous pouvons l’un comme l’autre en retirer des bénéfices plus grands que si nous restions seuls.

Helera jeta un regard vers son frère, elle ne pouvait qu’approuver ses dires. Seulement, avant même que son interlocuteur ne puisse acquiescer ou non, elle surenchérit :

-Nous sommes d’ailleurs toujours en recrutement de sensitifs, fussent-ils inexpérimentés ou non, conscient de leur potentiel … ou non.

Elle appuya les derniers mots avec un sous-entendu lourd. Aucune animosité ne s’échappait d’elle, aussi les mercenaires n’avaient pas à se sentir agressés. C’est sur My’on qu’elle concentra son attention tout en retirant totalement ses barrières mentales. Si ce dernier se révelait vraiment être celui qu’elle pensait, il verrait son ouverture d’esprit, et donc il verrait qu’elle lui proposait sa confiance. Cette réaction impulsive tira quelques rictus de la part des jeunes qui sentirent l’esprit de leur mentor à la merci du premier venu. Le poisson allait-y accrocher ?

[My'on Kar'hak]

AAAMy'on ne pouvait plus s'y tromper, il lisait limpidement dans l'esprit de son interlocutrice. Et cette sensation, pour la première fois, lui fit prendre une véritable confiance en son potentiel, alors mêm qu'elle lui lançait un invitation qui tombait sous le sens, pas à son "patron", son organisation. A lui et lui seul, ici présent.
AAAEt, comme ses hommes étaient conscients de ce qu'était My'on sur ce point très intime, ils saisirent aussi l'allusion. Des regards s'échangèrent, des sourires entendus ...

AAA"- C'est parfait que vous le proposiez avec autant de conviction. Notre commanditaire cherche justement des contacts volontaires pour des partenariat fructueux. des gens qui n'ont pas froid aux yeux et dont les idéaux rejoignent les siens.", répondit le cathar a leurs "nouveaux amis". Puis, répondant à son instinct autant qu'à l'attitude de ses compagnons, il tira de son dos deux objets, cylindriques, que les membres de l'Ordre Gris ne purent qu'identifier sans délai : un sabre laser et une cellule d'énergie.
AAALes assemblant, My'on le pris en main, à l'horizontale, et l'alluma. La pièce se nimba d'une lueur violacée, tandis qu'apparaissait la lame d'énergie de l'arme. "Bien qu'il s'agisse de celui de mon père qui me l'a légué, je suis moi même sensible à la Force, et mon potentiel n'a juste pas encore été mis à profit par qui que ce soit. Pas faute d'avoir croisé des maitres potentiels."

AAAIl éteint alors la dangereuse arme, et, devant les yeux à la fois pétillants et rigolards de son équipe, vida le reste du contenu de son verre.

[Helera Kor'rial]

Alors que les jeunes sensitives regardaient Helera avec incompréhension, ils n’allaient pas fouiller dans son esprit, une réaction presque similaire était en cours chez le groupe d’en face. Helera ne souriait pas, ni fronçait pas les sourcils. Elle le fixait intensément, comme si elle cherchait à percer le voile avec ses simples yeux. La supposition n’en était plus une. Désormais, elle savait. Maintenant, il fallait savoir a quel point le sensitif était corrompu. Elle croyait fermement que les senstiments des sensitifs étaient tous exponentiellement exagéré. Pour une personne normale, garder son sang froid n’était pas aussi difficile que pour un sensitif, qui verra des manifestations de la colère naissante en lui. La Force répond à celui qui le veut, mais également à celui qui ne le veut pas. Cela est totalement similaire dans tous les autres cas. Aussi si My’on s’engageait sur la voie du mensonge maintenant, il tomberait tôt ou tard dans la spirale obscure. On pourrait se demander, et à juste titre, pourquoi lui dirait-il la vérité, ils ne se connaissent depuis peu de temps. Tout simplement car les sensitifs se jugent par la pensée, par leur imprégnation dans la Force avant les paroles. Helera, en ouvrant son esprit, a prouvé qu’elle lui lançait sa confiance. Y refuser aurait été plus qu’une insulte, cela aurait été tout simplement se croire au dessus. Non pas d’elle, mais bien bien de la Force elle-même. Ce raisonnement un peu bancal était celui qu’elle essayait de mettre en place depuis quelques années durant. Une communion totale avec la Force qui lui permettait entre autre d’avoir un comportement juste. Juste dans le sens de convenable, et sans lien direct avec la justice.

My’on, à son grand plaisir, tira une arme de Jedi après leur avoir avoué son plaisir d’avoir rencontré des gens commes eux. Helera fixa un instant le sabre et esquissa un sourire, avant de refermer son esprit et de placer ses bras derrière son dos. L’arme était très belle, et la lame violette plus encore.

-Les cristaux Hurrikaine sont très rare, je n’en avais jamais vu en vraie. Vous avez de la chance d’en avoir un. Mais dans un sens, si l’on en croit les interprétations des Jedi, cette couleur signifie un penchant pour les deux côtés de la Force pour son utilisateur.

Son père avait peut-être été un grand Jedi, maitrisant les prémices du côté obscure, ou alors un grand Sith. Peut-être même que ce n’était rien de tout cela. L’arme restait de très bonne facture. Lorsqu’il l’éteint, la lumière, mais également les sons s’étaient tous taris. Loran perça le silence :

-Et bien nous serions râvi de superviser votre formation, mais également de vous accueillir dans notre vaisseau. Vous devriez dans un premier temps prendre nos coordonnées. Parlez de nous à vos employeurs, et peut-être pourront trouver un moyen d’allier nos flottes respectives.

Sur ces mots, il envoya à partir de son datapad leur fréquence d’appel. Helera continuait de le regarder, il fallait qu’il les rejoigne. D’une manière ou d’une autre.