L'Astre Tyran

[Jeny Mikerley]

IDENTITE

Nom du Personnage : Jeny Mikerley
Race : Humaine
Âge : 21 ans
Planète d'origine : Chandrila

PROFIL

Métier : Tueuse de vivants
Faction : Ordre Sith
Description :

Elle portait naguère une tenue basée sur celle de son maître. Un pantalon type militaire, rangers et débardeur par-dessous une veste. Cette tenue, elle ne l’a pour ainsi dire jamais quittée depuis les quelques mois qui la séparent du schisme. Désormais, ne reste que des lambeaux de tissus qui pendouillent çà et là sur elle. Le haut est désormais inexistant, sa poitrine seulement caché par des sous-vêtements de la même couleur que sa peau, marron. Son pantalon n’est plus tenu qu’en une seule lanière centrale et flotte à mesure qu’elle se déplace. Ses rangers quant à elles ne sont plus à ses pieds, se contentant de la fraîcheur du sol, mais tout autant sa dureté et les dangers qu’il recèle. De fait, ils sont couverts de cicatrices, plaies, bosses, ecchymoses etc. En revanche, ce n’est qu’une petite partie de l'étendue nauséabonde de sa condition. Ses pieds sont recouverts d’une épaisse couche de crasse, mélange qu’elle emporte dans toutes ses aventures. Cette crasse qui continue le long de ses mollets, des jambes, son bassin, son ventre, son cou, ses épaules et ses bras. Jeny ne se lave plus, dort à même le sol, sur des bancs, dans l’herbe ou sur la roche. Cela lui a laissé des marques et cette couche la pare comme un vêtement. Sa peau blanche n’est plus, et un œil initié n’y ferait pas la différence avec une combinaison spatiale. En plus de cette saleté noirâtre, vient s’ajouter le sang. Le sien, ou celui des gens qu’elle tue.

Jeny porte de nombreuses scarifications, dont la plupart sont faites par elle. Avec cette même dague qui lui a enlevé tout ce qu’elle était. Pendant les instants de folie, tandis qu’elle se plonge dans son passé, la dague devient son seul réconfort. La douleur qu’elle lui procure alors la ramène à la réalité, la fait revenir d’entre les morts. Cette dague, elle l’affectionne particulièrement, sûrement à cause d’un syndrome ancrée de Stockholm. Quelques fois, elle lui parle, lui murmure des choses, tandis que la lame brillante reste ce qu’elle est, inanimée. Parler dans le vide, sans prétendre qu’elle lui répond. Ainsi, son corps est couvert d’entailles, toutes plus impressionnantes les unes que les autres, toutes dissimulées sous les suivantes, ou derrière la couche de saleté. Pourtant, elle n’est jamais tombée malade, n’a pas d’infections, n’a pas eu de gangrène. Elle ne s’est jamais posé la question, et pour ainsi dire ne compte pas non plus le faire. Ce qui est comme acquis n’est jamais remis en question. Son visage pour autant comporte très peu de marques sanguines, rescapé de sa rage. Sur ses joues, de la terre, ou de la suie. Sur son front, les marques laissées par le balayage de ses cheveux.

D’abord chauve, ses cheveux ont fini par repousser. Alors la petite blonde, porte une chevelure désormais noire. Semblable à des toiles d’araignée, très fine, dansant à la moindre brise. Elle ne coupe plus ses cheveux, les laissant vaguer autour d’elle. Cette couleur de l’ombre, appelée même Valeur, qui ponctue l’homogénéité du personnage. Ne reste alors plus rien d’heureux sur le physique, plus rien de coloré. Tout ? Non. Ses yeux marron ont disparu, laissant la place à des iris d’un rouge vif. Une couleur éclatante qui éclaire la nuit, traquant leur proie avec précision et rapidité. Traquant, jusqu’à ce que le fluide pourpre de la même couleur n’y soit libéré.

Histoire :

Bombardement de Chandrila. Elle a 9 ans. Les flottes impériales en orbite, la main de sa mère dans la sienne. De l’autre côté, sa sœur portée par son père. Les gravats jonchent le sol, les explosions s’agitent dans tous les sens, créant un fracas de tous les diables. On n’entend plus parler, on n’entend plus ses propres pensés. Mais les soldats, les civils, les victimes … eux on les entend comme un milliard de lame qui sur la planète demande grâce. Mais personne n’est là pour les écouter. Personne sauf peut-être les imposants triangles qui nimbe l’espace de leur ombre. Personne sauf la famille Mikerley. Quatre âmes esseulées, accompagnées par quelques soldats, derniers fidèles de la planète encore en vie. Dernier rempart face à la barbarie. En face d’eux, le transport qu’ils doivent emprunter. Unique chance de fuite. Jeny ne comprend pas. Elle écoute, elle sent les choses. Le malheur, la peur, beaucoup de peur dans le cœur des gens. Depuis toute petite elle peut voir à l’intérieur. Et c’est à ce moment que c’est le plus fort. La peur, et la colère. Mue par l’adrénaline des combats, par la perte. Prenant naissance dans le dernier espoir. Si les bombes tombent, elle est bombardée elle-même par toutes ces pensées qui l’assaillent, encore. Qui la perturbe, la heurte. Mais elle ne comprend pas ce qu’elle voit, ce qu’elle sent. Comme une cascade, cela fait un brouhaha qui empêche de discerner la simple goûte. Mais en même temps, on n’entend que cela. Horrible cacophonie. Elle avance, elle ne pleure pas. Sa mère la tire mais ne voit que cette navette en face d’eux. Que la navette, qui dans un flash disparait. En même temps que les cris et les plaintes, que la peur et la colère. Plus rien. Le vide. Le vide qui se remplie d’un passé perdu, d’une perte de conscience.

8 ans plus tard, elle se réveille. Impériale, pilote de chasse. Impériale dans la peau, mais pilote dans les os. L’empire est la façade. Ils sont sa famille, sa patrie, sa raison de combattre. Pourquoi ? Elle ne le sait pas. C’est un état de fait. C’est ainsi. On ne lui demande pas de réfléchir, alors elle obéit. Jeny n'est pas rebelle, ni ne cherche à défaire l’autorité. Pas tant qu’ils lui donnent ce qu’elle cherche. Et ce qu’elle cherche, c’est l’espace, un manche et un vaisseau. Sa vie se résume à cela. Entraînée pour survivre, entraînée pour piloter. Chair à canon issue des planètes esclaves, elle est la meilleure. Littéralement, la meilleure. Son groupe est constitué de contraints, des gens qui ne trouvent rien d’autre dans le chasseur TIE que le tombeau dans lequel ils finiront. Ils ont raison, mais pour la petite blonde, cela lui est égal. Elle est la meilleure et ne tombera pas face aux rebelles, aux pirates ou à quiconque. Parce que le vaisseau est l’extension de sa volonté. Par trois fois, le simulateur tombe, malgré les améliorations effectuées, le rendant « infaisable ». L’ordinateur se fait battre. On ne l’explique pas. Jeny est montrée du doigt. D’abord par ses collègues, l’isolant, la brimant. L’instructeur la prend comme exemple, pour sévir sur les autres. Elle ne dit rien, ne se vante pas, reste dans son coin. Jeny ne cherche pas à avoir des amis et n’en veut pas. Elle sait qu’ils mourront tous à la première escarmouche. Incompétents, geignards, inutiles … Une fois cela passé, ce sont les instructeurs eux-mêmes qui lui partent après. On la traite de tricheuse. Les officiers l’interrogent, allant jusqu’à la frapper. Pour une réponse, pour que le secret soit partagé. Mais elle ne dit rien, parce qu’elle n’a rien à dire. Jeny est la meilleure. Elle le sait, ils le savent. Mais elle n’est pas impériale, juste une petite qui a perdu la mémoire. L’exemple que la doctrine ne peut fonctionner avec elle. C’est une erreur dans la matrice. On l’isole, faute de savoir quoi faire d’elle. A côté de cela, l’empire tombe et recule.

L’année d’après est celle du changement. Puisque ce n’est plus sous l’empire qu’elle pilote, mais pour un ordre naissant. L’ordre Gris. Au début, elle est apeurée, parce qu’elle ne comprend pas ce qu’ils lui veulent. Ils sont quatre comme elle. Une femme plus âgée, ainsi que deux frères. Tous sont d’anciens sujets impériaux, comme elle. Celle qui s’occupe d’eux, Helera Kor’rial, devient son tuteur. Pourquoi faire ? Pour la Force. Elle est une sensitive, comme les jedi. La nouvelle aurait dû la réjouir, mais en fait, se présente comme la solution à toutes ces questions. Elle n’est pas la meilleure parce qu’elle est compétente, juste parce qu’elle voit les choses que les autres ignorent. Rien de plus, rien de moins. Mais l’ordre Gris dans lequel elle est lui donne plus qu’un vaisseau à piloter, il lui donne l’espoir, il lui donne un but. Très vite, elle se lie et se fond dans la masse qui chaque jour grandit. Elle est la première génération. La béta test. Helera les forme tous les quatre à la Force, au sabre laser, et à tout ce qui fait qu’un Jedi Gris est … un jedi Gris. Notamment à apprivoiser les deux côtés de la Force. Ou plutôt non … A comprendre que le côté obscure n’est pas et ne doit jamais être utilisé. Helera les emmène dans ce que les sensitifs appellent un Nexus de Force. Sur cette planète gelée, Ilum. Ils sont peu habillés, bien trop peu pour cette température. Mais la Force doit les guider. En réalité, l’entraînement auquel ils sont soumis est rude, bien plus que dans l’empire. Mais ils s’en accommodent, tous. Cela forge leur caractère, et leur corps. Ce n’est sûrement que le début cependant, parce que dans ce Nexus se situe bien pire que ce qu’ils ont pu connaître. Bien plus que la douleur physique, dans le Nexus, il y a la peur, il y a le passé qu’elle a choisi d’oublier et qui revient en flashs, encore. Ils sont quatre à rentrer, ils sont séparés et chacun devra alors se débrouiller. Il y fait froid, il y fait sombre. La mort l’étreint, l’ombre danse sur elle. Mais tout comme si elle est dans son chasseur TIE, Jeny n’abandonne pas et va au bout de son périple. Tout au fond de la grotte, après moult falaises à escalader, des ravins à enjamber ou encore des pièges mortels à éviter. Tout au fond de la grotte, elle y trouva deux choses. La première est ce qu’elle considère encore aujourd’hui comme son âme, un cristal Jaune. Il lui servira alors de catalyseur pour son arme et à la couleur de ses cheveux sera assorti. Cependant, elle y trouve autre chose. La peur. On ne le redit jamais assez, mais ignorant ce qu’est réellement ce qu’elle a vécu tantôt, elle se portait mieux. Désormais, elle sait. Cela a fait naître, à elle, mais à tous les autres, l’obscurité latente qui en eux demeure à jamais. Ce fut alors l’erreur d’Helera. Voulant éclairer leur voie et les prémunir contre les dangers de l’excès obscur, elle a créé en chacun d’eux une brèche que les forces des ténèbres s’empressent d’investir. Une bombe à retardement dans chacun d’eux, qui va croître encore et encore. Attendant le meilleur moment pour se réveiller et investir l’hôte dans lesquels ils ont pris possession. La première génération en ressortirent vivants, tous. Mais ils furent les seuls à apercevoir ce deuxième côté. Des chanceux, des essais, des prototypes d’enseignement. Les sacrifiés pour la stabilité des prochains. Mais Jeny n’est pas prête, et Jeny ne dit rien. Elle ne sut pas pourquoi, elle était mal, mais ne dit rien. Elle pilotait, et cela lui allait.

La guerre débute quelques mois plus tard. Une guerre d’idéaux. La guerre pour la liberté universelle. C’est beau. Mais pour quelqu’un qui a vécu toute sa vie enchaîné, c’est une chance. Cette envie de donner ce qu’elle n’a jamais eu. Donner pour les autres, se sacrifier pour les êtres sensibles. N’est-ce pas la chose la plus magnifique qui soit ? Elle y croit, elle y croira longtemps. A tel point qu’elle s’en habille, le ressort à toutes les sauces. Chef d’escadrille, Storm, elle est respectée des gris, elle est aimée, elle est adorée. Parce qu’elle est la meilleure, qu’elle n’a pas peur, qu’elle apprend d’Helera elle-même. En effet, la grande chef la prend personnellement sous son aile. Elle lui apprend tout, la prépare pour un futur. Quel futur ? L’a-t-elle seulement décidé ? Cela lui est égal, car elle se bat pour ses principes. Elle tue, malgré les dogmes des Gris. Elle tue pour la liberté, elle tue pour les autres. Elle participe à beaucoup de bataille. Celle du Renaissance, celle pour sauver la Prima des mains de pirates. Et ... la révélation tombe. La Prima, Maya Tega, est la mère adoptive de sa sœur. Sur Arkania, lors d’un exercice, elle l’apprend. Tout devient claire. Le passé ressurgit, aussi spontanément que les tempêtes de neige. Sa famille reprend vie, sa raison de continuer le combat également. La liberté devient secondaire, sa sœur prend la place. Alayna. Elle n’est pas Jeny Gallagher, mais Jeny Mikerley. Sœur de la future Prima. Fille de parents assassinés par l’empire. Pourtant l’empire est secondaire. Tertiaire même. Les vrais responsables, ce sont eux qu’elles partent rechercher. Cyborrea. Les services de renseignements Confédérés sont formelles, les contacts d’Alayna. Jeny pilote pour la prise de l’espace, détruisant une des Golan III avec son escadron. Mais elle ne s’arrête pas là. Son but n’est pas dans la libération de la planète. Avec Alayna, elle s’infiltre. Rue après rue, dédale dans le dédale. Les deux jeunes filles cherchent la mort. Celle de l’impérial qui a commandé l’attaque, des années plus tôt. Mais autre découverte, cet impérial n’est pas seul. Dans son bâtiment délabré, la barbe grisonnante, les traits durcis par le temps, il attend, et Rakhmar avec lui.

Rakhmar est un Sith, ou plutôt un manipulateur de la Force esclavagiste à la solde de Gan’or, leur ennemi hutt. Le grand méchant de l’histoire. Lors d’une mission de récupération non prévus par l’état major Gris, Jeny et un groupe de jeunes chevaliers s’infiltrent dans une base Hutt afin d’y libérer des enfants prisonniers. "L’usine à Sith", comme ils l’appellent. Ce gars, tente avec le côté obscure, de créer une armée de pantins. Mais les enfants sont là. Ils se battent, ils se libèrent et finalement ressortent. Parenthèse terminée.

Ainsi Rakhmar fut retrouvé sur cette planète, et un duel débute. Jeny s’en retrouve blessée à en perdre connaissance, le Sith s’enfuit, l’impérial est capturé. Le temps qui suivit cet événement la laisse profondément marquée. Elle a le sentiment d’avoir vengé ses parents, mais cela ne lui apporte rien. Il reste le vide en elle. L’idéal est toujours là, mais ce n’est plus pareil. Jeny reste quelques temps chez sa sœur, sur Chandrila, dans un palais. Cela change de leur état de vie actuel. Elle s’y plait, et redécouvre son histoire. C’est beau, car c’est naturel. Pas de guerre, pas de violence, pas de bataille. Elle se contente de guérir lentement de sa blessure. Une blessure davantage psychique. La guerre l’éreinte, elle se pose des questions et se fatigue. Mais pourtant, la liberté vaut plus que sa propre vie. C’est ce qu’on lui a appris. Et pourtant … Pourtant son retour est douloureux. Helera, son maître invincible, perd un bras. Son maître que rien ne pouvait détruire, dépéri a vu d’œil. Sa volonté la quitte, la guerre tarde, les planètes ne tombent plus. Son maître disparaît, et elle est seule. Seule avec elle-même. Que faire ? Que dire ? Rien. Elle s’entraîne, entraîne les jeunes, pilote. Pourquoi Helera les a tous abandonné ? Elle ne sait pas. Mais commence à douter. Le doute tue tout. Plusieurs mois sans son maître, et la voilà qui revient. Nouvelle guerre, contre les sangs purs. Une guerre qui surpasse l’autre guerre. On change de trajectoire, on s’arme, on construit. Cela occupe les uns, mais pas Jeny. Que faire dans un ordre guerrier sur une planète de neige où seul l’entraînement l’occupe. Son but s’éteint, la passion avec elle. Les batailles se terminent peu à peu. Pour elle, du moins. Elle se sent protégée, surprotégée. Helera a changé, elle n’a plus cette fougue d’antan, elle ne va plus à l’avant du danger. Elle est réservée. Deuxième abandon. Déçue mais pas choquée.

Mission sur Llanic. Elle a l’occasion de se retrouver avec son maître, seule. Quelque part, cela sonne comme une mission du passé. Mais, la gêne, le malaise. Helera est distante, a grandi. Ses objectifs vont plus loin, Jeny est dépassée. Pourtant elle l’a suit, joue au jeu. On les aborde dans cette station spatiale. Evidemment. Mais contrairement à ce qu’elle pense, Helera accepte, se sert d’eux pour comprendre. Pourquoi pas. Ce n’est pourtant pas suffisant, et ce n’est pas cela qui arrangea les choses. Le groupe avec lequel elles sont ne cherchent pas que la balade, ils le font savoir. Ils essaient, s’approchent, la touchent. Helera et Jeny s’en sortent, mais Jeny reste stigmatisée. Personne ne la touche, jamais. Elle veut les tuer, leur faire du mal. Parce qu’ils ont osé. Mais cela n’est pas dans son optique. Elle suit le dogme, elle suit Helera. Non, les choses ne vont pas bien et le malaise continue de croître. Mission réussie, mais pour qui ? La petite n’est plus, elle s’éloigne de l’ordre. Balmorra, le drogué, elle le passe à tabac parce qu’il a osé s’approcher. Elle est nerveuse. Elle est irritable. Il y a ce paquet à terre et la curiosité qui la démange. La descente.

Lointains souvenirs, rêves à travers l’onirique. Le haut est le bas, le bas est tout le reste. Ca tête tourne. Des flashs, elle bouge, ou on la bouge. Prise de connaissance dans une ruelle. Un homme, elle, il s’approche, trop proche. Réflexe. Il est mort. Elle n’a pas fait exprès. Il était innocent, il avait à peine 20 ans. Mais elle est droguée. Et pourtant elle s’en rend compte. Tout cela la dépasse, elle vient de tuer pour la première fois. Un vrai meurtre, un assassinat. En son nom cette fois, son nom propre. Parce qu’elle a été curieuse. Nouveau flash, la verte. Sith, traîtresse Jedi. Un moyen de racheter sa faute est de la détruire. C’est simple, et cela permettra d’apaiser son âme déjà déchirée. Manque de chance, ou de lucidité, sa tête se fracasse contre un banc. Elle saigne, il n’y a plus que le sang dans la bouche, et la drogue dans les veines. On l’abandonne là, de nouveau. Elle n’a plus rien, elle s’est trahie. Jeny a tué, simplement. Par réflexe. De très mauvais réflexes qui lui ont été enseignés. Elle s’en veut, mais également envers les Gris. Et à Helera. Elle l’a abandonné, elle aurait dû l’aider. Ne pas fuir. C’est tout autant sa faute. Pourtant, nouvelle mission. Cela ne s’arrête pas là et elle tente de remonter la pente, de s’accrocher. Elle est un chevalier Gris, elle a défendu tellement de gens, qu’elle ne peut pas arrêter là. Mais la drogue lui manque, elle en veut toujours plus. C’est devenu sa raison de vivre. Elle vaut mieux que ça. Alors quoi ? Une mission d’escorte avec de la racaille pirate ? Les Gris se foutent de sa gueule. Elle vaut mieux que cela. Jeny fait ce qu’on lui demande, mais ne cherche pas l’amabilité. Et puis elle est en manque. C’était une putain de mauvaise semaine qui s’annonce. Elle tente de se mêler et contrairement à ce qu’elle pense, cela se passe bien.

Le fils du chef des pirates, Aiden, semble être le plus compréhensif, le plus avenant. Il est le seul à la faire sourire sous son air un peu benêt quand il croit lui faire du mal. Par ses paroles ou ses gestes. Ils s’entraînent ensemble, ils discutent, il tente de l’aider. L’aider à quoi ? L’atmosphère reste lourde et le manque se fait sentir. Cela aurait pu bien finir, mais … il lui montre le trophée. Un Hutt. Mauvaise interprétation ou juste blessure trop durement imprégnée. Elle tente de le fuir, mais le vaisseau est bouclé. Ils sont dans l’espace, et ce n’est pas si simple. La Force est son seule guide. Peut-être un peu trop. Mauvaise découverte. Les pirates traitent avec les Hutts. Les Gris traitent avec les pirates. Sophisme de base. Les Gris traîtent avec les Hutts. Trahison ultime. Massacre. Le chef des pirates meure. La cicatrice est béante, ce n’est plus qu’une plaie d’où s’écoule la cascade de son désespoir. Plus de Gris, plus rien. Que sa sœur. Où est-elle ? Jeny veut la voir. Mais ce n’est pas possible. Pas maintenance. Car la navette la propulse vers Balmorra. Encore une fois. Lieu de sa déchéance. Putain. C’est tout ce qu’il y a à dire. La drogue ne l’aide plus, elle en veut toujours plus. Même le clodo sous le pont qui cherche à l’aider y passe. Et pour la première fois, elle peut voir la lueur de la mort quitter sa vie. Pour la première fois, son essence fut aspirée. Comment, pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ? Une erreur. C’était bizarre. Euphorique et à la fois douloureux. Sa première fois.

Alayna sur Chandrila, à la recherche d’un moyen de sauver sa planète. Jeny reste muette sur tout ce qu’il se passe, mais tend au mieux de protéger sa petite. Une aventure comme une autre. Il y eut des morts, beaucoup. Elle tue, et commence presque à devenir inventive à ce niveau. Tuer pour le plaisir ? Non, quand même pas. Ce serait en dehors de tout ce qu’elle connait. Tuer pour sa sœur, et tuer pour elle. Elle n’a plus peur d’être considérée comme un assassin. Elle n’a plus de comptes à rendre à personne. Elle est Jeny Mikerley en mission pour Alayna. C’est pour elle d’ailleurs qu’elle sauve Cryus, son ex-amant qui l’a trahit, de la mort. Parce qu’elle en a besoin, cela se lit dans ses yeux. Mais encore une fois, c’est vain. Encore une fois, trahison, et les deux jeunes femmes se retrouvent dans ce vaisseau, celui d’Alayna. C’est un piège, mais la petite ne veut pas que sa sœur la suive. Et puis … Jeny le sent, elle a rendez-vous avec son destin. C’est ce qui fait pencher la balance et c’est ce qui fait qu’elle ne la suit pas, et que pour cette fois, elle n’a aucune protection. La Force l’appelle.

Sur Balmorra, toujours. Le nœud de son histoire, le nœud de sa transformation. Il y aurait tout un pan de l’histoire à décrire là-dessus. Il y aurait tout un paragraphe à développer. Mais il n’en sera rien. Ce qui est fait, l’est. Jeny a trouvé ce qu’elle est venue chercher. Elle en est ressortie grandie et sevrée. On dira qu’elle est morte ce jour-là. Pourtant, c’est bien plus tard qu’elle accepte sa condition. Non. Ce moment marque le début et seulement le début de sa chute. A travers l’abime noir du côté obscure. Son sauveur, le seul. Celui qui lui a tendu la main, qui est resté logé dans son esprit tout ce temps et qui a attendu. Ce moment propice est maintenant. Elle est désormais devenue une banshee, un monstre, créé par ceux dont elle a passé sa vie à aider. Changement radical. Evènement radical. Plus de paix, plus de joie, plus de rire. Juste la mort et le meurtre. Et ainsi jusqu’au néant. Pourquoi ? Parce que. L’avatar de la défunte Jeny arpente la galaxie sans but, et tue. Ce seul mot qui résume à peu près tout ce à quoi elle aspire désormais. La mort pour le jeu. La mort pour le souffle, l’essence de la vie. La dague est toujours avec elle. Objet de ses pensées, objet de son trépas. Une lame simple, pas d’ornements, pas de décorations. Le métal et le cuir de la poignée. Qui ce jour-là s’introduisit dans son corps et détruisit tout ce qu’elle rencontre.

La vengeance incarnée retourne sur Shaddaa, fief de l’ennemi des gris. Pour finir ce qu’ils ont commencé. Détruire la tête de la pyramide, pour le plaisir. Pour le simple fait d’avoir accompli ce pourquoi elle avait été formée et enfin faire la paix avec ce passé. Oublier, s’oublier et se diriger pleinement vers un avenir de ténèbres. Gan’or meure. Déchiqueté. Sous sa rage. Des dizaines et des dizaines de gardes le précèdent et le suivent. Les morts s’empilent et s’enchaînent. Elle ne s’arrête pas et ne compte pas le faire. Sauf que Mya la retrouve. L’emmène, l’entraine avec elle, la calme. C’est elle qui des mois plus tôt lui a fracassé le crane contre un banc. Son chien, bizarrement. Et cela lui plait. Marak s’en suivit, Général des Gris, gribouillage dans l’histoire. Enchaînement rapide. Jeny perd connaissance, le dos brûlé. Rien d’important à ajouter. Servir n’est pas dans son vocabulaire. L’anarchie règne.

Elle se suicide le mois qui suit. Mais ne meure pas. La fenêtre n'est pas assez haute ? Son pouvoir trop grand pour ne pas la contenir ? Toujours est-il qu’elle renaît. Une deuxième fois, une ultime fois. Jeny sera morte trois fois. S’enfonçant toujours plus. Les ténèbres, l’ombre … Elle est l’avatar de la mort. La banshee aux yeux rouges, la chienne de la dame Sombre.

Psychologie :

Folle. Qualificatif désignant une personne atteinte de trouble de la personnalité ou plus globalement de désordres mentaux. C’est à peu près la manière dont la plupart des gens la qualifie. Une personne qu’il ne vaut mieux pas approcher à cause de sa différence. Une personne qui n’a pas de sens logique, qui ne pense pas comme le plus grand nombre, qui ne suit pas les règles, aucune. Alors elle serait une anarchiste ? Non. Car même l’anarchie suit un but propre, un but qui prouve son existence par des objectifs, des plans d’actions et des cibles. Tout le monde suit quelque chose, pour sa propre grandeur ou celle des autres, pour se sentir exister, vivant. Ou tout simplement pour continuer à respirer dans un monde. Un parmi des centaines. Jeny est « folle » parce qu’elle ne respecte plus l’ordre des choses. La vie, la mort, la douleur, l’éthique, la déontologie ou encore le respect même. Tout cela lui ait inconnu. Parce qu’elle y a fait une croix, la stocker dans une partie de ses souvenirs pour ne jamais le faire ressurgir. Cela à tout jamais. Détruire ce qu’elle était pour vivre au travers de la mort. Au travers du mal, à travers tout ce qui pourrait l’aider à ronger le lien qui unissait tous les êtres vivants. Se nourrir de leur existence simplement pour que tous profitent de son propre mal.

Egoïsme ? Non. Jeny est à la recherche de ce qu’elle est, de ce vers quoi elle se dirige. Elle s’est faite un cheval de bataille sa lutte contre la vie. De son point de vu, elle n’existe plus, qu’une chienne, un insecte sans intérêt, un rejet de la vie. Jeny n’est alors qu’un ennemi de l’existence de chaque être et voue alors son futur à cette destruction. Méticuleuse et lente pour une annihilation totale de tout. Pourquoi ? Elle ne le sait pas. Beaucoup de réponses restent pour elle un mystère et l’enserre. La détruise de l’intérieur. Alors elle continue et avance, monde après monde, empruntant la voix du côté obscure, et de ses arcanes les plus noires. Volant la vie des autres à son propre profit, qualifiant cela de « Souffle ». Elle considère qu’ils ne l’utilisent pas suffisamment bien, que tous gâchent le potentiel de la vie qui coule dans leur veine. Alors c’est un moyen pour elle de les punir, de le confisquer afin de croître.

D’autre part, ce qu’elle n’explique pas non plus est la vénération qu’elle vaut à la Sith Mya Tellis. D’un côté, Jeny la prend comme une sith et donc une menace globale. De l’autre, il y a un côté qui l’attire. Rien de comparable à du physique, ni même une attirance psychique liée à une sorte d’intelligence qui prouveraient qu’elles se correspondent. Ni même lié à la Force qui la guiderait vers la mirialan. Rien de tout cela. C’est probablement cela le plus troublant pour ce personnage atypique. Un être répugnant toute existence jusqu’ayant une volonté d’anéantir totalement son propre monde, sachant pertinemment que tout cela est vain. Pourtant, contrastée avec une dévotion suprême et religieuse envers une seule personne.

A côté de cela, Jeny est loin d’être idiote. Son intelligence sociale érodée, elle n’a rien perdu de ses capacités innées de commandement. Ancienne pilote impériale, seconde de l’ordre Gris, pilote émérite au sein de ces derniers, ses talents sont diverses et variés mais surtout bien cachés. En revanche, elle n’a que très peu de connaissances sur la galaxie. La république, l’empire. Les Jedi. Des notions qui furent évoquées maintes et maintes fois et pourtant qui restent aujourd’hui pour elle bien loin de ses terrains familiers. Sans intérêts particuliers, peut-être pourront ils contribuer à leur propre anéantissement.

INVENTAIRE

Crédits : Rien
Arme : Un sabre laser Jaunâtre
Equipement : Absolument rien



Fiche Force

Nom : Jeny
Grade HRP: Rang 2 Traqueur
Grade IRP: Ø
Orientation : Obscure

Pouvoirs initiaux Apprenti :
Saturation (Maîtrisé)
Réseau de vie (Maîtrisé)


Pouvoirs initiaux Chevalier:
Absorption de vie (Connu)


Pouvoirs de base :

• Bouclier : Connu
• Dissimulation : Connu
• Divination : Connu
• Empathie : Connu
• Lévitation : Connu
• Mémoire : Connu
• Persuasion : Connu
• Poussée : Connu
• Saut : Connu
• Sensibilité : Connu
• Tapas : Connu
• Télékinésie : Connu
• Télépathie : Connu
• Traction : Connu
• Traduction : Connu
• Vision : Connu
• Vitesse : Connu
• Voile : Connu

Forme de Prédilection :

• Soresu (Pratiqué)

[Amertume]

Bonsoir, je ne me présente pas non plus pour toi puisqu'on se connait - pour notre plus grand malheur ou notre plus grande joie - depuis assez longtemps. Passons à ta fiche, laquelle est de qualité, plutôt agréable à lire même si tu as un peu trop abusé des phrases très courtes m'est avis. Quelques fautes d'orthographes, là encore pas alarmantes ni scandaleuses. La psychologie et le descriptif du personnage sont ma foi suffisamment détaillés même si je me demande de fait pourquoi elle suit Mya Tellis si elle méprise tout et tout le monde mais j'imagine que c'est un trait de sa personnalité qui sera détaillé en jeu plus tard.

L'histoire est autant détaillée et longue que de qualité, tu as joué le jeu de reprendre un maximum de ce qui s'est passé malgré les années de rp pour tout condenser et j'apprécie. Je ne vois donc aucune raison de refuser ce double compte. Un mot sur la fiche Force : tu n'oublieras pas de rajouter Shii-Cho en Maîtrisé dans tes formes et également de mettre en Pratiqué 9 Pouvoirs de base. Je comprend que tu aies voulu nerfer ton personnage et c'est tout à ton honneur mais on ne va pas non plus trop découper à la hache ta fiche pour autant.

Je valide cette fiche et te souhaite un bon jeu. Que la galaxie maudisse le jour ou une jeune femme a laissé la place à un monstre.