- jeu. 11 mai 2017 18:17
#27996
« Tu es bien plus jolie quand tu as un peu d’ordre sur toi. »
« Papa … »
Les deux Kor’rial attendait dans la file d’attendre pour un embarquement immédiat. On leur avait annoncé que le voyage allait durer plusieurs heures et ferait une escale sur une planète neutre, pour laquelle ils prendraient une correspondance pour Kuat.
« Je le pense. Ce n’est pas parce que tu n’es pas organisée que tu dois forcément le montrer. »
Elle se retourna et haussa un sourcil, alors que le vieux bonhomme à côté d’elle étirait un grand sourire. Une tête qui lui faisait beaucoup penser à son frère dans ses moments de folie. Ses rares moments, en fait. Avec les responsabilités viennent l’autorité, et l’amusement qui s’en va petit à petit.
« C’est vous qui m’avez conçu après tout. »
« Je suis organisé, ma fille. Tu tiendrais plutôt ça de ta mère. Elle était bien la seule à savoir comment organiser notre vie. Donc moi, je la laissais faire. »
Helera étira elle-même un sourire et baissa la tête, gênée par cette déclaration. Gênée pour sa mère, qui n’était plus avec elle aujourd’hui. Vis-à-vis de son père, vis-à-vis de la Force, un acte délibéré d’assassinat. Malgré ce que pouvait lui dire son père, cela restait un matricide. Le sourire disparut de son visage tandis qu’elle repensait au visage de sa mère, implorant. Elle n’avait pas su contenir la rage et la haine qui l’animait à l’époque. Elle avait agit avec sotise, précipitation, pulsion. Un meurtre qui restait encore aujourd’hui bien gravé dans sa mémoire. Elle sentit alors un bras s’enrouler autour de ses épaules et retourna la tête vers son père.
« Allons Helera, tu ne peux pas rester dans ce passé révolue. Ce voyage nous fera le plus grand bien à tous les deux. Je suis sûr que ta mère sera très contente que nous la visitions. »
La grise étira un sourire triste en direction de son père. Il essayait de la rassurer à sa manière, ce qu’elle ne pouvait pas lui enlever après tout. Ses yeux se hasardèrent un moment sur sa tenue. La manière avec laquelle il s’habillait était à peu près la même que dans ses souvenirs. D’anciens hâbits de Jedi, vieilli avec le temps. Une chemise bleue qui s’effritait, sous un veston de cuir. En fin de compte, il s’habillait presque comme elle, et cette remarque la ramenait à ce qu’il lui avait dit au début. Il n’était pas plus organisé qu’elle.
« Dans la Force, nous ne sommes qu’un. Si tu tends ton esprit, tu sentiras sa présence. Je t’apprendrai. »
Et si sa mère se fachait contre elle ? Dans la Force, si jamais elle lui renvoyait de la colère, de la haine ?
Comment allait-elle réagir à cela ? Au final, elle ne la connaissait pas, mais pourtant … Pourtant les regrets s’étaient installés dans son cœur, et quoi qu’on en dise, elle avait peur de ce qui allait se passer sur Kuat. Mais Helera n’était pas une femme à refuser son destin. Et puis de toute manière, elle en avait besoin, il y avait des choses qui étaient restés sur son cœur et qu’elle devait lui avouer.
« Nous arrivons au terminal, rentre les tickets s’il te plait. Et ne fais pas cette petite mine, tu es tellement plus ravissante quand tu souris. »
Helera s’executa avec les billets et se força à sourire à son père. Elle emprunta la passerelle qui les menait vers le vaisseau.
« Je suis un peu anxieuse, voilà tout. Ne t’en fais pas je vais bien. Il faut bien que je traîne ta vieille carcasse jusqu’à notre planète. »
« Je suis sûr que ma vieille carcasse est toujours assez vigoureuse pour te mettre la paté… Attention à la tête. »
Elle sentit qu’il s’était retenu de prononcer le reste de ses paroles, ce qui lui fit étirer un autre sourire. Comme indiqué, Helera baissa la tête et se dirigea à sa place. Le transporteur de personnel était assez imposant pour accueillir plusieurs centaines de personnes. Réparti sur deux étages, il était constitué de quatre rangers de siège, séparé par une cloison métallique au centre, avec des ouvertures pour passer de l’un à l’autre. Ensuite, un couloir central séparait les deux paires de sièges. Helera prit alors place du côté du « hublot ».
« Tu sais, même avec un bras en moins je pourrai te battre. »
« Je n’en doute pas », se contenta t-il de dire.
Il prit place également et les deux Kor’rial regardèrent les autres passagers. Beaucoup avec des bagages, mais pas eux. Ils voyageaient légers, simplement avec ce qu’ils portaient. Il y avait des personnes seules, souvent en costume et avec des datapad. Celle là ne faisait pas attention à ce qu’il se passait et étaient concentrés sur leur écran. Plusieurs familles égalements passèrent à côté d’eux. Les enfants courraient dans tous les sens, sous le regard excédé de leur parent. Un petit garçon tenait dans sa main une réplique d’un chasseur X-wing et s’amusait à courir tout en imitant les bruits des réacteurs. Helera détourna alors le regard tout en pensant à une hypothétique famille qu’elle pourrait avoir. Elle visualisait ses enfants qui jouaient, courraient, riaient …
« Il y a du monde tu as vu ? »
Helera reprit ses esprits brusquement, alors que de nouveaux regrets venaient de s’ajouter aux anciens. Il y avait deux types de personnes dans la galaxie. Ceux qui étaient heureux, et ceux qui se sarcrifiaient pour rendre possible le rêve des premiers. Helera savait qu’elle n’avait pas été formée pour être heureuse, et cette simple pensée la désolait. Elle se rendait compte, et encore plus aujourd’hui, qu’elle ne pourrait sans doute jamais gouter à ces plaisirs.
« Oui oui, beaucoup de monde … »
Elle s’adossa complètement sur son siège et regarda sa main unique, tout en pensant au fait que c’était l’autre qui devait porter l’anneau. Tout lui avait été enlevé …
« Papa … »
Les deux Kor’rial attendait dans la file d’attendre pour un embarquement immédiat. On leur avait annoncé que le voyage allait durer plusieurs heures et ferait une escale sur une planète neutre, pour laquelle ils prendraient une correspondance pour Kuat.
« Je le pense. Ce n’est pas parce que tu n’es pas organisée que tu dois forcément le montrer. »
Elle se retourna et haussa un sourcil, alors que le vieux bonhomme à côté d’elle étirait un grand sourire. Une tête qui lui faisait beaucoup penser à son frère dans ses moments de folie. Ses rares moments, en fait. Avec les responsabilités viennent l’autorité, et l’amusement qui s’en va petit à petit.
« C’est vous qui m’avez conçu après tout. »
« Je suis organisé, ma fille. Tu tiendrais plutôt ça de ta mère. Elle était bien la seule à savoir comment organiser notre vie. Donc moi, je la laissais faire. »
Helera étira elle-même un sourire et baissa la tête, gênée par cette déclaration. Gênée pour sa mère, qui n’était plus avec elle aujourd’hui. Vis-à-vis de son père, vis-à-vis de la Force, un acte délibéré d’assassinat. Malgré ce que pouvait lui dire son père, cela restait un matricide. Le sourire disparut de son visage tandis qu’elle repensait au visage de sa mère, implorant. Elle n’avait pas su contenir la rage et la haine qui l’animait à l’époque. Elle avait agit avec sotise, précipitation, pulsion. Un meurtre qui restait encore aujourd’hui bien gravé dans sa mémoire. Elle sentit alors un bras s’enrouler autour de ses épaules et retourna la tête vers son père.
« Allons Helera, tu ne peux pas rester dans ce passé révolue. Ce voyage nous fera le plus grand bien à tous les deux. Je suis sûr que ta mère sera très contente que nous la visitions. »
La grise étira un sourire triste en direction de son père. Il essayait de la rassurer à sa manière, ce qu’elle ne pouvait pas lui enlever après tout. Ses yeux se hasardèrent un moment sur sa tenue. La manière avec laquelle il s’habillait était à peu près la même que dans ses souvenirs. D’anciens hâbits de Jedi, vieilli avec le temps. Une chemise bleue qui s’effritait, sous un veston de cuir. En fin de compte, il s’habillait presque comme elle, et cette remarque la ramenait à ce qu’il lui avait dit au début. Il n’était pas plus organisé qu’elle.
« Dans la Force, nous ne sommes qu’un. Si tu tends ton esprit, tu sentiras sa présence. Je t’apprendrai. »
Et si sa mère se fachait contre elle ? Dans la Force, si jamais elle lui renvoyait de la colère, de la haine ?
Comment allait-elle réagir à cela ? Au final, elle ne la connaissait pas, mais pourtant … Pourtant les regrets s’étaient installés dans son cœur, et quoi qu’on en dise, elle avait peur de ce qui allait se passer sur Kuat. Mais Helera n’était pas une femme à refuser son destin. Et puis de toute manière, elle en avait besoin, il y avait des choses qui étaient restés sur son cœur et qu’elle devait lui avouer.
« Nous arrivons au terminal, rentre les tickets s’il te plait. Et ne fais pas cette petite mine, tu es tellement plus ravissante quand tu souris. »
Helera s’executa avec les billets et se força à sourire à son père. Elle emprunta la passerelle qui les menait vers le vaisseau.
« Je suis un peu anxieuse, voilà tout. Ne t’en fais pas je vais bien. Il faut bien que je traîne ta vieille carcasse jusqu’à notre planète. »
« Je suis sûr que ma vieille carcasse est toujours assez vigoureuse pour te mettre la paté… Attention à la tête. »
Elle sentit qu’il s’était retenu de prononcer le reste de ses paroles, ce qui lui fit étirer un autre sourire. Comme indiqué, Helera baissa la tête et se dirigea à sa place. Le transporteur de personnel était assez imposant pour accueillir plusieurs centaines de personnes. Réparti sur deux étages, il était constitué de quatre rangers de siège, séparé par une cloison métallique au centre, avec des ouvertures pour passer de l’un à l’autre. Ensuite, un couloir central séparait les deux paires de sièges. Helera prit alors place du côté du « hublot ».
« Tu sais, même avec un bras en moins je pourrai te battre. »
« Je n’en doute pas », se contenta t-il de dire.
Il prit place également et les deux Kor’rial regardèrent les autres passagers. Beaucoup avec des bagages, mais pas eux. Ils voyageaient légers, simplement avec ce qu’ils portaient. Il y avait des personnes seules, souvent en costume et avec des datapad. Celle là ne faisait pas attention à ce qu’il se passait et étaient concentrés sur leur écran. Plusieurs familles égalements passèrent à côté d’eux. Les enfants courraient dans tous les sens, sous le regard excédé de leur parent. Un petit garçon tenait dans sa main une réplique d’un chasseur X-wing et s’amusait à courir tout en imitant les bruits des réacteurs. Helera détourna alors le regard tout en pensant à une hypothétique famille qu’elle pourrait avoir. Elle visualisait ses enfants qui jouaient, courraient, riaient …
« Il y a du monde tu as vu ? »
Helera reprit ses esprits brusquement, alors que de nouveaux regrets venaient de s’ajouter aux anciens. Il y avait deux types de personnes dans la galaxie. Ceux qui étaient heureux, et ceux qui se sarcrifiaient pour rendre possible le rêve des premiers. Helera savait qu’elle n’avait pas été formée pour être heureuse, et cette simple pensée la désolait. Elle se rendait compte, et encore plus aujourd’hui, qu’elle ne pourrait sans doute jamais gouter à ces plaisirs.
« Oui oui, beaucoup de monde … »
Elle s’adossa complètement sur son siège et regarda sa main unique, tout en pensant au fait que c’était l’autre qui devait porter l’anneau. Tout lui avait été enlevé …