L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40478
Image


Cabine de seconde classe. Spartiate pour des voyageurs un peu friqués. Pour Qadyr, l'endroit ressemblait à un palais. La cabine faisait presque 12 mètres carrés, et contenait sa propre douche et ses propres latrines. Il devenait dur de se rappeler à quand remontait sa dernière toilette, un des travers du métier. Parfois traquer des cibles des jours, des semaines durant, en ne se reposant que d'un oeil en pleine jungle avant de reprendre une traque aux aurores jusqu'au coucher du soleil. Se poser, dormir dans une paillasse composée d'un sommier, d'un matelas et d'un oreiller, c'était baigner dans une richesse et une volupté que certains passaient leur temps à fuir. Qadyr avait pris le temps de se reposer en dormant plus profondément qu'il l'aurait voulu. Il avait caché son armure dans un panneau du sol le temps de dormir, et allongé sa lance côté hublot, blottie contre son bras, maîtresse fidèle de ses nuits agitées. Les cabines avaient une belle vue sur l'espace et il put enfin dormir normalement, pour la première fois depuis de nombreuses années.

Même sur Mandalore le sommeil n'était pas aussi confortable. Moins de stress certes, mais surtout un lit qu'on montait avec des planches en bois en travers de cailloux dressés, et une paillasse en toile de jute garnie de foin broyé. Et un matelas avec sa cape enroulée sous la tête. Du linge blanc sur un rectangle en mousse, quel bonheur pour les muscles... Qadyr se promit de faire sa dernière nuit sur le sol pour ne pas s'habituer à ce confort. L'oisiveté venait vite, et on revenait d'autant plus difficilement aux vraies conditions du métier. A peine son sommeil fini, il sortit son armure et alla prendre sa douche la mettant à ses pieds. Hors de question de la mettre hors de vue et de portée. Sa lance posée contre un coin de la douche, il profita de ce dernier morceau de paradis pour se décrasser comme jamais. Il utilisa du savon, chose qu'il n'avait plus fait depuis l'armée, avec ses savons compacts dont le procédé de fabrication était tenu secret. Qadyr avait entendu la légende disant que la graisse de ces savons venait des prisonniers de guerre qu'on faisait suer comme des gorets dans des rôtissoires. Qadyr n'y prêtait pas foi : il faudrait plus de prisonniers brûlés qu'il n'y en avait jamais eu de capturés pour se faire.

Il entendit que quelqu'un était entrée dans sa cabine. Il laissa le jet d'eau allumé, pour ne pas attirer de soupçon, prit sa lance, l'alluma, et en glissement subtil, atterrit dans sa chambre.

Une humaine à la peau pâle était entrée en uniforme de la compagnie de transport et refaisait son linge. Elle l'aperçut, lorgna sa nudité, lorgna sa lance, et poussa un cri. Pardon ! Pardon ! Pardon ! Ce n'était pas mis "ne pas déranger", je suis entrée... ne me faites pas de mal pardon pitié pitié ! Qadyr leva la main. STOP ! Elle se figea sur place, les bras recroquevillés contre elle, poings serrés, une moue de terreur tordant sa bouche, le plus contre le mur possible. Aurait-elle pu briser tous ses os pour se glisser et se cacher sous son lit qu'elle l'aurait fait. Partez. Elle regarda la lance, glissa contre le mur, ne perdant pas ses yeux de vue, même si son regard glissa plus bas pendant une fraction de seconde. Elle finit par se trouver du côté de la porte et partit en courant, ses pas martelant le couloir, jusqu'à ce que Qadyr ferme la porte. Cette fois-ci en mettant le petit panneau "ne pas déranger", refermant à clef derrière lui.

Savoir que des passes universels se baladaient acheva son bref sentiment de sécurité. N'importe quel chasseur qui savait négocier, avait de quoi soudoyer ou était habile de ses mains pouvait en avoir un double et venir le cueillir. Sans mine directionnelle pour protéger sa porte, impossible de rester en alerte. Il reprit sa lance et alla terminer sa douche. Il se sécha rapidement, et passa le jet d'eau avec du savon sur ses vêtements. Ils avaient l'air propres comme ça, mais la crasse noire qui s'évacua dans le siphon témoignait de l'accumulation de sueur, de poussière et de sang que son job impliquait. Quand ça sentait moins la bête sauvage et un peu plus la fraîcheur printanière, il essora du mieux qu'il put son tricot de corps humide dont il se revêtit, brossa ses bottes, et remit son armure.

Tout frais, tout propre, il empoigna son arme et alla parcourir les entrailles de la bête géante qui se targuait d'avoir tous les luxes d'intérieur : boutiques, restaurants, bars, casinos, cinéma, bar à hôtesses, salons de massage et grand hall. En commençant par le grand hall, et après un tour au casino.

Avant de finir en s'isolant au niveau des soutes, des conduits d'aération et des hangars désaffectés. Il avait des paires d'yeux à sa poursuite à fermer.
Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40480
Image


Un grand hall ? Plutôt un hall normal dédié à son étage. Un Dauntless était aussi long et large qu'une ville, et sur plusieurs étages. Parcourir un seul d'entre eux à pied aurait prit un ou deux jours entiers. Autant se contenter d'un minimum syndical pour commencer. Si son intuition avait bien fait de lui souffler la méfiance, il comptait sur ses poursuivants pour s'être installés assez près de lui pour garder un oeil dessus.

Qadyr avait un avantage qu'ils devaient prendre en compte : il était sous le coup d'une prime substantielle, mais ils étaient tous en-dehors du champ juridique de Denon. Arrivés à Corellia, il serait aussi intouchable que dans le paquebot. Le capturer maintenant, c'était entrer en violation de plusieurs règles de la Guilde, et par extension, de la justice galactique commune : ils voulaient capturer quelqu'un sans en avoir le droit.

Ce qui donnait à Qadyr le droit de se défendre.

Bien sûr, l'idée était de l'avoir, le cacher, et le ramener sur Denon pour l'y dévoiler. Ce qui se passait entre ici et Denon n'était du ressort de personne si Qadyr ne savait pas prouver une appréhension illégale. Un pari risqué que de jeunes chasseurs faisaient, sans se rendre des conséquences sur leur santé ou leur carrière. Qadyr ne leur voulait pas de mal par défaut - on avait tous besoin de vivre, et un demi million était une somme qui laissait songeur et pouvait mettre à l'abri du besoin - mais s'ils l'attaquaient, il ne saurait pas nécessairement se retenir. Tuer était un dernier recours, mais il n'y avait aucune garanti sur la perte de membres.

Le hall avait une légère agitation, des gens plus ou moins bien habillés discutant en petits groupes, accoudés à des comptoirs et se faisant présenter des brochures de destinations corelliennes, une femme attendant son conjoint impatiemment en robe à cocktail, et un homme en smoking faisant semblant d'attendre une femme qui n'existait pas pour justifier un repas seul. Des droïdes chromés et dorés en uniforme de la compagnie de transport passaient, se faisaient arrêter, prodiguaient réponses et services divers, nettoyant ce qui devait l'être et revenant à leur base de rechargement. Le hall n'était pas large mais d'une grande longueur. Une réception mondaine aurait pu tasser deux milliers de personne là-dedans, ou servir de champ de tir pour des sniper-commandos.

Qadyr remarqua que son armure, sa lance et sa démarche mécanique attiraient les regards d'un peu partout. Des gens s'interrompaient, chaque fois pour une raison différente. Un trio de femmes s'interrompit et coula de doux yeux vers lui, le mitraillant de la tête aux pieds en se mordant les lèvres, une autre eut un mouvement de recul et essaya de se dissimuler derrière une brochure de parc aquatique, un homme pesta et fit mine de cracher vers lui avec un oeil mauvais - il était moche il fallait dire, séduire les dames ne devait pas être son domaine - et deux beaux gosses en costume coruscanti à la mode pouffèrent et le pointèrent du doigt, comme pour montrer le mercenaire qui devait tuer des gens pour gagner son pain. Pour qu'au final ils viennent à quatre pattes ramper devant la guilde dès qu'un de leur bibelot se fait voler sous leur nez embourgeoisé. Qadyr en savait quelque chose : ils avaient été des clients, et maintenant même commanditaire de sa personne.

A ce stade, il ne pouvait même pas dire lequel ou laquelle pouvait bien vouloir le ficeler au mur autrement que pour le chevaucher. Il continua d'avancer, en jetant des regards sans discrétion à droite et à gauche. Si quelqu'un voulait s'en prendre à lui, le message passerait clairement : il était armé, bien protégé et prêt à l'action. L'attaquer, c'était s'exposer à de lourdes conséquences. Le nombre de chasseurs sur Denon devait avoisiner les 5.000 de tous les rangs. Si on comptait les gens s'estimant capables de prendre une prime de rang A, il fallait ramener le nombre à 1.000 à peine, en comptant les rangs C et B qui voulaient "faire comme les grands". Sur ces 1.000, enlever ceux qui n'avaient pas vu la prime, donc quasiment couper de moitié. Enlever ceux qui ne risquaient pas de jouer contre le règlement de la Guilde. Et aux 200 restants, soustraire ceux qui ne voulaient pas risquer la bagarre avec un Mandalorien. Qadyr estimait à un gros 50 individus potentiellement à ses trousses. Estimation de gros. Ca pouvait être 5 comme 200.

Mais dans le lot potentiel de 50, on pouvait encore dégraisser. Ceux qui allaient finalement abandonner devant la tâche plus difficile qu'il n'y paraissait, surtout chez les rangs C et B. On descendait à une vingtaine de candidats. Et dans ceux qui restaient, compter ceux qui n'avaient pas la lumière à tous les étages et pensaient que foncer dans le tas avec un blaster en mode assommant ou un taser allait régler leurs problèmes de fric. Ca devait concerner 15 bonshommes sur les 20 restants.

Aussi, l'humain frêle qui fonçait en pleine face sur Qadyr avec un taser à bestiaux était dans la statistique des débiles. Vous êtes en étaaaat d'arrestatiiiion ! Il fonçait, taser à bout de bras, prêt à frapper Qadyr sur la tête. Le petit bonhomme frappa de toutes ses forces, arc électrique tout fier... le bâton s'abattit sur le casque de Qadyr.

Qui ne broncha pas d'un centimètre.

Mais le bâton se cassa en deux sur le coup. Le chasseur - un rang C qui voulait prouver un truc à son père et à lui-même, pensa Qadyr - regarda sa main tenant un bâton cassé en deux, comme si rien n'avait de sens. Il venait de signer un pacte avec le destin, gagner sa plus grande prime, payer ses dettes, rendre son père fier, et enfin oser demander la main de son amie d'enfance à qui il n'avait jamais osé avouer son amour fou. A la place, il lui restait du plastique et des espoirs brisés. Qadyr le prit par le col, le leva sans effort, le plaça au niveau de ses hanches pour le mettre à genoux, et lui décocha un coup de poing d'une violence qui le projeta au sol, complètement évanoui. Adieu veaux, vaches, cochons. Une femme perdit connaissance, vite rattrapée par un homme posté à côté d'elle, qui la claqua doucement et regarda dans on décolleté avec un sourire stupide. Les gens eurent le réflexe, après s'être écartés du fonceur fou, de se cacher la bouche de leurs mains, choqués et déçus de la scène, et d'appeler les droïdes de sécurité. Qadyr avait assez de témoins pour ne pas s'inquiéter. Et son Permis de Chasse lui donnait légitimité pour claquer des museaux voulant l'agresser.

Mais il put apercevoir de coups d'oeil rapides lesquels jaugeaient la scène sans broncher. Etudiant ce qui venait de se passer.

Des chasseurs moins fous.
Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40482
Image


Remonter le hall ne fut pas plus compliqué que ça après coup. Qadyr était resté sur place, s'appuyant sur sa lance, dans une posture de gardien du temple, sa cape noire posée contre ses chevilles, laissant une main invisible de tous. Bon moyen de voir qui cela intriguait plus que de raison. Ceux dont le regard disait "Qu'est-ce qu'il cache dans sa main gauche ? Un blaster, un détonateur, un couteau de lancer ?" De quoi sonder les âmes et les coeurs plus efficacement qu'un sermon au glitterslim comme on le faisait chez les moines d'Ylesia. Deux visages étaient repérés maintenant. Un humain à la peau foncée et une femme balafrée habillée comme une touriste qui avait trop froid. Mais les formes sous le gros pull en laine à col roulé ne trompaient ni les confrères ni les consoeurs.

La sécurité arriva vite, prit la version de Qadyr, et celle des témoins oculaires, pour le coup nombreux. Il venait de se faire agresser par un fou furieux qui a crié "état d'arrestatiiiiiion" et le chasseur avait mis une vilaine droite pour le calmer un grand coup : légitime défense la plus totale. On lui demanda ce qu'il avait fait pour motiver cette attaque - parce qu'en plus c'était quand même potentiellement sa faute ? - et Qadyr ne répondit rien. Il pouvait bien dire qu'il était mis à prix sur Denon, mais c'était prendre le risque que le capitaine du bateau fasse demi-tour pour partager la prime avec un chasseur quelconque. Il fut donc congédié et on emmena le chasseur à l'infirmerie. Il aurait le nez et l'égo cassés, mais il survivrait s'il n'était pas trop fragile.

Qadyr descendit une belle volée de marches pour suivre un tapis rouge bordé de barres dorées, avec de part et d'autre des boutiques, des salons de çi et de ça, bref, tous les marchands de biens et de services qu'on pouvait trouver dans un navire de croisière. Les fenêtres se situant sur les côtés, il n'y avait rien à voir à l'extérieur ici. A cette heure, le vaisseau ne traversant à proximité d'aucun soleil, d'aucune ceinture d'astéroïde ou d'aucune planète exotique, il devait naviguer à vitesse supraluminique et avoir augmenté l'opacité des hublots des cabines. Le temps de trajet réel sur une voix hyperspatiales majeures comme la corellienne était d'une grosse journée, le temps supplémentaires venait surtout des arrêts fréquents pour donner une vue à admirer. Qadyr n'en moquait pas mal, un trajet direct aurait été plus adéquat, mais l'urgence l'avait poussé à aller vite fait dans le premier transport disponible.

Talonné par les deux visages qu'il avait repérés, il se dirigea là où il avait prévu d'aller : au casino. Vu la taille du bâtiment, il devait y avoir deux ou trois, chacun avec ses standards ; et donc ses mises et ses pigeons de différentes strates sociales. La distinction sociale en question était subtile : le casino s'étalait sur trois étages, chacun avec une activité précise. Au troisième, les machines à sou et les retransmissions des courses hippiques et de podracers, au deuxième les petits jeux solitaires comme le blackjack, le dejarik et la roulette, et au premier des jeux de tournois longs, des tables de poker, de chambre et de sabbac. Les machines pour les prolétaires, la roulette pour la classe moyenne qui économise, et le sabbac pour les baleines. C'est au premier étage que Qadyr choisit d'aller passer sa soirée. Il l'avait déjà fait plusieurs fois et il connaissait la première règle de sa profession : ne pas jouer.

La deuxième règle, qui se respecte si on se tient à la première règle : rester dos à un mur. La troisième règle : si on ne respecte pas la première règle, garder en tête de respecter la deuxième. Qadyr se tint le dos tourné vers un mur sans y être collé, lance accrochée dans le dos, et les bras croisés, debout à observer une partie de sabbac au milieu d'autres observateurs. Il ne connaissait aucun joueur qui s'y trouvait, mais la partie était intense, et avec un pot qui se comptait en dizaines de millions. La foule autour, bien habillée et forte consommation d'alcools très chers, ne lâchait pas l'affaire, et laissait toujours un râle sortir à chaque fois qu'un joueur, qui restait le regard fixe pendant une minute se décidait à miser quoique ce soit. Le spectacle était toujours grotesque : des joueurs faisaient la stratégie classique de rester en place, fixer dans le vague, dire "check","suivi", "tapis" ou de balancer ses cartes sans dire "je me couche" et à chaque fois la foule semblait le traiter comme un évènement capital dans l'histoire galactique. On créait un frisson qui n'existait que pour des riches capables de perdre des millions dans une partie de cartes.

Qadyr n'impressionnait pas beaucoup ici. Un mandalorien bras croisés qui fixe une partie de sabbac était un petit jeu psychologique qui marchait moins sur des gens fortunés, habitués à être entourés d'une escorte armée. Au bout de quelques minutes on annonça un arrêt de la partie, le croupier annonçant que la surblinde de la reprise serait d'un million tout juste. Qadyr se mêla à la foule et aperçut du coin de l'oeil la femme qui l'avait suivie plus tôt. Le pull en laine avait été troqué pour une robe ample qui laissa encore l'occasion de cacher un blaster dans le pli de la jupe. Il finit par aller au comptoir, offrant bien son dos et la vue de sa lance, posa les coudes bien à plat, sans s'installer sur un des beaux tabourets à disposition. La barmaid twi'lek était élégamment vêtue comme ses collègues masculins et travaillait avec de longs et fins doigts. Bonsoir. Quel est votre poison ? Qadyr pointa un doigt sur une bouteille de vodka et une de martini. Au shaker, j'imagine ? Qadyr acquiesça. Elle travailla son cocktail au shaker comme une pro savait le faire, le servi aussitôt et précisa en souriant : Cadeau de la maison. Qadyr ne dit rien. Il hésita tout à coup, l'impression que boire la boisson signerait sa mort. Pourtant, il se décida à retirer son casque, le posa lentement sur le comptoir, et prit une gorgée franche.

Une femme vint à côté de lui. Une petite brune pétillante qui avait l'air d'avoir des démangeaisons quelque part. Vous savez... tous ces gens tassés... ça me donne si chaud... j'aurais presque envie de tout retirer... Elle fit balancer ses cheveux en arrière dans un mouvement fluide. Une drague ridicule. Qadyr la fixait avec un regard dur, inflexible. Vous prenez votre vodka martini secoué ? J'aime bien les faire à la cuiller. Qadyr ne répondit rien. Elle tendit la main. Moi c'est Tanya, et vous ? Qadyr ne répondit rien. ... en principe, vous me donnez votre main. Qadyr ne répondit rien. Puis il détacha ses yeux de la femme, termina son cocktail, et remit patiemment son casque. La femme le fixa des cornes au cou plusieurs fois, partit de son tabouret en faisant la gueule, et lâcha un "connard" qui ne passa pas inaperçu. Qadyr quitta le comptoir et se dirigea vers les toilettes.

Hep ! Hey là mon ami ! Qadyr se fit attraper le bras par quelqu'un. Il se dégagea en vitesse et posa la main sur sa lance accrochée dans le dos. Un vieux twi'lek habillé à la mode leva les bras en ricanant. Heyla, heyla ! Pas de panique, ce n'est que moi ! Ton futur patron ! Il ria doucement et baissa les bras, revenant près de Qadyr comme pour lui murmurer - mais très fort, pour faire genre "c'est secret mais faut que tout le monde le sache" - Je vois bien que vous êtes un professionnel. Ma vie est en danger ici ! Je suis prêt à payer cher pour ma protection jusqu'à mon arrivée à Corellia où ma famille va me recevoir avec mon escorte ! Qadyr remarquait bien qu'il disait ça en jetant des coups d'oeil torves aux femmes de l'assemblée. Classique. Il donnait l'impression d'être un riche héritier menacé. Comme si ça faisait tomber les femmes... Que direz-vous de discuter de votre engagement et vos honoraires ? Qadyr ne répondit rien. Deux minutes.

Il alla aux toilettes, inoccupées. Il s'installa à un urinoir alors qu'un homme s'en allait du sien... sans se laver les mains ? Les porcs, bordel ! Qadyr se mit donc à l'ouvrage, mais fut alerté par un bruit suspect de quelqu'un qui arrive très vite dans son dos... Remontant sa braguette en urgence, il eut le temps d'esquiver un couteau bowie qui visait la faille dans le flanc de son plastron. La femme à la robe ample. Pas démontée par son coup manqué, elle tenta une taillade circulaire au niveau de son cou, mais ne fit que riper contre le casque que Qadyr baissa, avant de prendre appui sur l'urinoir et de se propulser en avant pour peser de tout son poids. Elle était douée : elle ne tomba pas comme prévu, et porta deux coups de coudes rapides sous l'aisselle et dans la jugulaire, ce qui fit tituber et reculer le mando. Elle tenta de tailler encore, mais Qadyr prit du recul et se tint en position, bras écartés. Elle pointa son couteau en avant, dans une posture impeccable. Elle frappa d'estoc, feinta, et Qadyr se prit une entaille sur le bracelet. Impossible de savoir si le couteau était empoisonné, aussi devait-il mettre fin au combat rapidement. Elle porta une attaque sur son aine, mais il fut plus rapide pour un coup de poker : décrocher sa lance, la mettre en travers de son bras... Et, en tirant un grand coup vrs lui, lui cassa son avant-bras en deux.

La tueuse poussa un hurlement des enfers et recula, une moue de dégoût et de souffrance barrant sa tête, sa balafre déformant d'autant plus son visage ruiné par la honte qui la couvrait maintenant. Qadyr donna un coup de lance dans le nez, et elle partit s'éclater la tête sur un urinoir, laissant une tâche de sang dessus à l'occasion. Il alla prendre son pouls après avoir écarté le couteau d'un coup de pied. Aucun pouls. La douleur et le choc avaient du causer un traumas suffisant pour la calmer une bonne fois.

Qadyr se retourna et vit un homme, porte ouverte, tenant son pantalon à deux mains. En voyant Qadyr se tourner vers lui, il laissa une main faire le travail pour tendre l'autre devant lui. Non non non, j'ai tout vu ! Je jure j'ai tout vu, elle vous a attaqué ! Je jure j'ai tout vu, je vais témoigner !
Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40484
Image


La sécurité revint, mais cette fois, Qadyr eut droit à la visite du capitaine. Il demanda pour quelle raison il était impliqué dans deux bagarres dans la même heure, et cette fois avec une morte. Le témoin avait attesté - mais dans la panique il avait parlé trop vite et avait perdu toute crédibilité - qu'il avait été agressé, ce à quoi Qadyr se tint. Toujours en un minimum de mots. Explication pas très au goût du capitaine, qui exigea plus. Qadyr se résigna à expliquer qu'il avait une prime sur sa tête à Denon, et qu'il s'agissait vraisemblablement de chasseurs à sa poursuite pour le ramener sur place et toucher la prime. Il ne précisa pas le montant, mais facile à deviner qu'elle valait cher pour que quelqu'un se risque à violer les lois sur les juridictions planétaires. Le capitaine précisa qu'il pouvait terminer son voyage, mais qu'il n'hésiterait pas à le remettre aux autorités de Corellia en cas d'un autre cadavre. Qadyr ne répondit rien. Que pouvait-il bien dire ? Il ne précisa même pas que c'était un accident ; à quoi bon.

Le corps fut évacué devant tout le monde, un sac mortuaire en satin marqué du nom de la compagnie de transport - décidément - passant devant Qadyr, bras croisés, lance dans le dos. Les femmes convoitées par le vieux twi'lek commencèrent à le regarder avec insistance, oscillant entre dégoût et désir brûlant. Il ne comprenait toujours pas l'attrait qu'avaient en général les femelles de toutes les espèces, humanoïdes ou non, pour les mâles violents. N'avaient-elles donc aucun intérêt pour les lettrés ? Il fallait toujours rattacher la violence physique à des capacités sexuelles... quelle déception.

En parlant du vieux twi'lek... Bigre ! Mon ami, je vous ai attendu... trois minutes durant, et je vous retrouve désarmant et nous débarrassant d'une dangereuse criminelle ! S'il vous plaît, des applaudissements ! Il tapa dans ses mains, et bizarrement, il fut suivi par pas mal de gens. Bande de cons. Je ne peux qu'être en totale admiration devant ce travail mené de main de maître ! Permettez que l'on reprenne notre discussion sur vos honoraires ! Le twi'lek lui prit le bras, et Qadyr se dégagea violemment. Il leva encore les bras et ricana, mais cette fois sans pli au coin des yeux trahissant une sincérité dans le ricanement. Il le prit à part sur une table haute sans tabouret, et posa un petit sac de crédits sur la table. Dix mille crédits pour le voyage, d'accord ? Tu me colles au train, tu fermes ta gueule et tu parles de moi aux gonzesses. Pigé ? Qadyr ne répondit rien et croisa les bras. Le twi'lek s'énerva un peu. Ecoute mon gars, tu as fais ton petit numéro, c'est bien, maintenant elles veulent toutes aller dans ton pieu ! Super, et moi je vais devoir racler le fond du fond pendant deux jours peut-être ? Alors tu me colles aux basques, et tu leur dis à quel point je suis génial ! Qadyr ne dit rien. Le ton changea très vite. Allez mec steuplé... je suis pas riche moi, j'ai juste un peu de fric de côté... j'ai 60 balais et personne dans ma vie... je veux juste connaître un peu d'affection c'est tout ! Quel mal y a à ça ? Et... et toi tu gagnes de l'argent ! Qadyr ne répondit rien. Bon, dix mille c'est pas assez ? Je peux rajouter cinq mille encore, allez. Pour quinze mille c'est bien, deux jours de travail, non ? Qadyr ne répondit rien. Vingt mille ? Qadyr finit par s'en aller. Il entendit une masse tomber dans son dos après quelques pas. Il tourna la tête et vit le twi'lek roulé par terre, occupé à pleurer.

Qadyr quitta les lieux tape-à-l'oeil et se dirigea vers les hangars. Le lieu était réservé au personnel, et gardé comme tel par une porte avec intelligence artificielle. Il présenta son Permis de Chasse, et il se passa ce qu'il ne pensait pas possible aussi facilement : la porte s'ouvrit. Il rangea son Permis, se demandait si l'IA n'était pas juste cassée et laissait passer sur présentation de n'importe quel document. Il testerait avec une brochure à l'occasion, "pour la science". Il longea des couloirs qui avaient laissé tomber la beauté et le lisse des parties communes pour des murs pratiques et économiques, sans protection contre les nuages de vapeur et les bruits de mécanismes. Martelant la grille au sol de son pas lourd, il décrocha sa lance et ralentit le pas, pour s'assurer que ce qu'il voulait arrivait : oui, il était suivi.

Il prit une tangente et tapa une pointe de vitesse. Il prit une petite distance, se retourna à un croisement de quatre coursives et regarda derrière lui. Sur sa droite, quelqu'un passa en courant. Il carra les épaules et raffermit sa prise sur son bevvi'ragir. Sa gauche fut envahie de la vision de quelqu'un courant tout aussi rapidement. Les sons se rapprochaient, mais impossible de savoir d'où... Qadyr entendit du bruit dans son dos, encore une image floue qui passe en courant. Et les sons qui se rapprochent...

Il fut frappé de plein fouet par sa gauche, et perdit l'équilibre assez longtemps pour se faire refrapper à la tête. Le casque encaissa, mais il tomba à la renverse et s'étala complètement, lâchant sa lance qui roula plus loin. L'humain à la peau sombre le toisait de toute sa hauteur avec une trique métallique tordue aux endroits des impacts. Sous des cheveux massivement crépus, il le regardait derrière des lunettes de soudeur fumées, un rictus sur sa bouche lui donnant un air de tueur maniaque sorti d'hôpital psychiatrique. Tu fais moins l'malin là hein ? Tu t'crois doué avec ton armure mais là tu fais moins l'malin hein ? Tu fais moins... Qadyr fouetta ses jambes et ils tombèrent tous les deux au sol. Qadyr roula vers sa lance, la prit, l'alluma et ils se levèrent d'un coup, en agrde l'un face à l'autre. Avec ta prime j'vais m'offrir des vacances au soleil pour les prochaines années mon gars ! T'es mon ticket pour les cocotiers mon gars ! Alors viens là que je te rende la monnaie... Il attaqua, mollement et sans tactique, ce qui permit à Qadyr de porter un coup d'estoc dans son épaule. L'humain hurla en tremblant sous la douleur première du choc, et celle perpétuelle et longue de la cautérisation instantanée. Une odeur de steak grillé commença à se répandre dans les coursives, et Qadyr retira sa lance en emmenant des lambeaux de chair cuite avec lui, avant de tracer un arc au niveau des genoux de son chasseur, coupant les tendons et le condamnant au sol. Sa cible rampa en pleurant, tentant non pas de reprendre sa trique, mais de se diriger vers le bout d'une coursive. Qadyr regarda et vit qu'il tentait de rejoindre une capsule de sauvetage. Il alla rattraper l'humain, le prit par les cheveux, et s'enquit d'une solution pendant que sa proie se débattait, toujours en pleurant.

Il trouva la solution. Il traîna sa victime au bout d'une coursive et le mit dans une petite pièce où étaient stockées des poubelles, solides et ensachées. Sa cible pleura encore en regardant où il était tombé. Les pleurs cessèrent. Il écarquilla les yeux et implora Qadyr. Non... non non mec... steuplé MEC STEUPLÉ ! FAIS PAS ÇA, PROMIS J'ABANDONNE LA PRIME ! J'ABANDONNE LA P... Il fut coupé par la fermeture de la porte. Qadyr tapota le terminal à côté... et le sas s'ouvrit. Les poubelles furent éjectées dans le vide spatial du vaisseau alors en pleine vitesse supraluminique. Le sas se referma au bout de quelques secondes, un bruit de dépressurisation se fit entendre, et la porte se rouvrit.

Pas de cadavre pour le capitaine.
Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40485
Image


Débarrassé déjà de trois poursuivants. Il était dans une moyenne statistique correcte compte tenu de son petit calcul de tantôt. Avec la marge d'erreur, on pouvait bien tabler sur encore 6 individus à ses trousses. Mais l'avoir vu assommer un blanc-bec d'une grosse claque, et l'avoir vu toiser un sac mortuaire contenant une chasseuse qui, de son vivant, avait dû avoir son permis rang B ou rang A, ceux qui pouvaient rester allaient vite se calmer. Le dernier ne servirait à rien pour intimider, sauf pour ceux qui l'avaient déjà repéré : un mec mort, ça se remarque au bout d'un moment. Et on en tire les conclusions nécessaires.

Qadyr remarqua qu'une petite sacoche était tombée, et il entreprit de la prendre et de la fouiller. Un passe magnétique pour une chambre, des papiers, un nécessaire de survie restreint - des cachets, une boussole, une pâte ultra-calorifique, des préservatifs, des allumettes et une boîte étanche avec certainement du fil de pêche, une lame de rasoir et des aiguilles à coudre - un datapad éteint à l'écran fêlé, une brochure pour des logements en bord de plage ensoleillée - les fameux cocotiers - et une clef en laiton. Le passe magnétique était comme le sien, et le numéro de la chambre était indiqué en clair. Il passerait y faire un tour en sortant de là. Il mit la sacoche dans sa propre besace, réclamant la propriété des affaires de sa victime, et reprit le chemin inverse des coursives. Il ne croisa absolument personne. En repassant par la porte avec l'intelligence gardienne, il tenta l'expérience avec la brochure : rien ne se passa. Bon, au moins ça marchait correctement. Et ça donnait aux chasseurs des accès privilégiés. Il aurait du le savoir plus tôt !

Il repassa par le casino pour voir comment la partie avait évolué. Le cadavre de femme dans les toilettes des hommes avait vite été oublié, le sang nettoyé, mais son retour fut aperçu cette fois-ci. Les joueurs levèrent même les yeux de leur bluff visuel pour le fixer, mais le professionnalisme les obligea à ne rien montrer de plus. Dégoût, peur, admiration ? Il eut un échantillon avec les spectateurs. Deux hommes semblèrent approbateurs et acquiescèrent lentement, la bouche serrée, d'autres s'en allèrent, se rapprochèrent, voulurent toucher son armure "pour se faire une idée". Qadyr repoussa d'une violente balayette une femme qui voulut faire glisser sa main sur son plastron, sans lui faire mal ailleurs qu'à son égo. Bras croisés, il resta jusqu'à la fin de la partie.

Pot final de 138 millions de crédits. Une paille pour le gagnant, un devaronien juvénile habillé comme un développeur informatique portant des lunettes de soleil. Pour Qadyr, cette somme aurait pu aider à redresser son Clan pour de bon, et même aider à redresser l'infrastructure de Mandalore. Certains partaient avec une somme qu'ils avaient pu accumuler petit à petit, mais la majorité partit de la table en ayant moins que leur pot d'entrée, et d'autres plus rien du tout. La dure loi du jeu. Qadyr partit avec d'autres gens en direction du hall d'où il pourrait rejoindre la chambre de sa victime. Du coin de l'oeil, il vit le vieux twi'lek qui taillait le bout de gras avec une femme d'âge mûr, élégante et vraisemblablement riche, qui haussa les yeux au ciel en caressant le pied de son verre de vin. Elle vit Qadyr et lui décrocha un sourire poli, qui de loin disait "bonsoir, inconnu que je salue nonchalamment", mais qui à l'intérieur devait vouloir dire "sauvez-moi, je vous en supplie".

Qadyr monta les étages jusqu'à celui de la chambre de l'humain, avec un "ne pas déranger" à la poignée que Qadyr ne retira pas, et entra avec son passe usurpé. La cabine était sensiblement la même que la sienne, mais complètement en vrac. Les linges de lit n'étaient pas en règle, les vêtements jetés çà et là, tout éparpillé. Qadyr ne supportait pas cette indiscipline : le lit en batterie le matin au lever, et au carré le soir avant le coucher. Une habitude militaire qu'il avait gardé sur Mandalore à chacune de ses couchettes. Même son instructeur de beskad trouvait ce détail un peu superflu. Mais c'était inutile de négocier : Qadyr ne se couchait pas dans des lignes dérangés. Son premier réflexe fut donc de fouiller sous le matelas, s'assurer que le lit ne cachait rien, et ranger le lit en batterie impeccable. Il entreprit ensuite de poser un à un les vêtements sur le matelas après les avoir fouillé et palpé partout, aussi soigneusement que possible. Rien que des colifichets sans véritable importance : des moitiés de cigarettes, des mouchoirs, un bouton de rechange, un petit couteau pliant décoratif.

En guise d'équipement professionnel, il ne trouva qu'un couteau en fibres de carbone à cran d'arrêt, que Qadyr glissa malgré lui dans sa besace. On ne savait jamais. Mais le plus intriguant était un petit papier, sur lequel on avait griffonné "rdv ss3 - ppts - p47". Cryptique. "RDV" c'était facile, mais ss, ppts, p47 ? "SS3" pouvait à la rigueur donner "sous-sol 3", le plus logique, mais le reste... Qadyr plia le papier et le mit aussi dans sa besace, s'assura d'avoir tout fouillé, du lit à la douche, mais pensa à la dernière seconde à fouiller sous les plaques au sol. Il avait pu y cacher son armure, son chasseur pouvait bien y avoir caché quelque chose.

Rien. Qadyr remit la plaque en place et revint dans sa cabine.

On l'avait complètement retournée en son absence.
Avatar de l’utilisateur
By Qadyr Vizsla
#40488
Image


Il n'y avait rien laissé, rien caché, sauf une liquette de rechange, des maillots de corps, son poncho, un turban et ses lunettes fumées. Rien qui ne vaille la peine de se faire cambrioler. Son lit était retourné, le linge déchiré et posé n'importe comment. Qadyr remit donc de l'ordre dans sa chambre, prépara son lit au carré et entreprit d'installer un quelconque système de sécurité dans sa cabine. Il sortit le couteau en fibres de carbone de sa besace et plaqua sa lance contre lui alors qu'il s'allongeait sur sa couchette. Son hublot était totalement opaque, mais on distinguait bien quelques traits stellaires au-delà. Il ferma vite les yeux et plongea dans un sommeil de plomb. Il se réveilla cinq heures plus tard, et remarqua qu'il n'avait même pas retiré son armure, juste son casque. Il paniqua un instant, posa machinalement sa main à côté de lui... non, le casque était bien là. Il avait hâte d'avoir son propre vaisseau pour moins angoisser sur ce point... Mais comment assurer sa maintenance ? Il pouvait bien commencer avec un vaisseau bon marché pour limiter les coûts et rester mobile. Il n'avait ni les compétences ni l'envie de faire des combats spatiaux.

Il prit une douche en gardant son armure en vue, s'habilla de nouveau, fit son lit et sortit de sa cabine. Il allait tenter le Sous-Sol 3, à défaut de savoir quoi faire d'autre. Il n'avait ni argent ni désir à dépenser dans les boutiques. Se faire masser ? S'il pouvait garder l'armure, éventuellement... Le sauna pourrait être amusant : rester en armure avec une lance en position de garde, et regarder qui panique en premier et qui n'ose pas partir pour profiter de son temps. Mais c'était un genre de mesquinerie qui lui traversait l'esprit pour s'évanouir tout de suite après.

Il descendit le plus d'étages possible en traversant les halls de chaque section du bâtiment, sans jamais avoir l'impression d'être observé. Les zones inférieures étaient elles aussi inaccessibles, mais Qadyr n'eut qu'à sortir son Permis de Chasse pour avoir accès aux zones plus bas. Il croisa quelques techniciens qui passaient, cette fois sans arborer le logo de la compagnie de transport - ça changeait ! - et qui ne semblait pas lui prêter attention. On pouvait s'imaginer qu'ils demanderaient qui il était, s'il était perdu, s'il y avait un soucis, même pas : ils passaient, faisaient leur travail. Pas leur problème si des gens s'introduisaient partout : la compagnie n'avait qu'à mettre des panneaux "Interdit". Sans oublier leur logo.

S'orienter dans des endroits que les gens connaissaient par coeur était compliqué : aucun panneau indicateur, juste parfois sur les murs une peinture écaillée donnant l'étage et le secteur. Il était au Secteur Nord 1, suivant un tuyau rouge bien chargé, croisant d'autant plus de techniciens qui s'affairaient à mesure qu'il avançait. On ne le regardait absolument pas, et autant au début pensait-il être tombé sur une bande de blasés, autant il commençait à trouver ça louche. Que personne ne lui pose de question ET qu'on ne le regarde même pas ? Ce n'était pas normal. Qadyr continua son chemin, en prenant sa lance à la main, s'en servant de canne pour atténuer la projection de menace sur les gens qu'il croisait. Une file de cinq techniciens passèrent avec un énorme tuyau qui était déroulé derrière eux, certains s'arrêtant aux virages pour assurer que le tuyau ne se prenait dans rien. Finalement il tomba sur une échelle de service qui descendait d'un seul étage, qu'il emprunta, faute d'autre idée pour aller au sous-sol 3. Il parcourut encore tout un dédale dans l'espoir de tomber, à un moment, sur quoique ce soit de pertinent. Secteur Est 2, ça ne l'aidait pas vraiment. Surtout sans indication.

... Il y pensa. Secteur Nord, Secteur Est... SN et SE. Et si SS c'était Secteur Sud ? Il essaya de tomber sur un couloir utilitaire qui longeait une coque. Sans plus d'indication, il dut s'orienter au pif jusqu'à tomber sur ce qu'il cherchait : Secteur Sud 2. Dans une zone qui paraissait immense et qui s'atteignait en quasiment une demie heure de marche en droite ligne, il dut chercher à tâton une autre échelle de service, une barre pour glisser ou un escalier. Encore une échelle de service, hourra. Il atteignit enfin la zone marquée de la peinture Secteur Sud 3. Mais il régnait ici un noir profond, les rares lumières étant collées au sol et n'éclairant pas plus loin qu'à un demi-mètre chacune. Qadyr dut activer les lumières de son casque pour s'orienter, et constater qu'il était seul. Dans des couloirs sans fond d'où sortaient un bruit régulier et sourd de machinerie infernale. Impossible de savoir pour ppts ou p47, sauf chercher. Il marcha quelques pas dans une direction, revint sur ses pas, puis une autre direction, et encore jusqu'à trouver une porte scellée par une grosse serrure. Frappée d'un "12" en bleu délavé. P47... Porte 47 ? Et cette serrure... pas magnétique, électronique, ou à activation digitale... non...

La clef en laiton. Il sortit la clef de sa besace, la rentra dans la serrure, mais rien ne bougea. Pas de doute pourtant : le format correspondait. Il parcourut encore quelque distance avant de trouver une porte 11. Il revint sur ses pas, dépassa de nouveau l'échelle par laquelle il était venu, et trouva la porte 13. Il remonta une file qui parut s'étendre sur des kilomètres jusqu'à trouver la fameuse porte 47.

Si son sens de l'orientation ne lui faisait pas défaut, il était à peu près au bout de la poupe du bâtiment. En creusant un trou de 10 mètres sous lui, il serait directement sur l'espace profond. Il tira sa clef de sa besace, la rentrant dans la serrure... CLAC. Il poussa le battant et entra. Fermant la porte à clef derrière lui, il éclaira toute la pièce en fouillant bien.

Il n'y avait rien. Des caisses, des gros cylindres de gaz sous pression, des racks avec des outils de maintenance, des tuyaux transparents, de l'huile de graissage... bref, un genre d'atelier ou de débarras. Qadyr s'enquit d'un interrupteur pour une lumière sans rien trouver. Il déplaça quelques effets pour tenter de trouver quoique ce soit d'intéressant. Rien, ni dans les cartons, si sous les cartons. Les murs étaient bien fixes, le matériel justement poussiéreux.

Mais le sol avait une dalle dont les bords étaient... graisseux. Comme si des doigts avaient l'habitude de la manipuler. Il glissa sa lance sous un bord, poussa un coup pour faire levier, et dévoila un boyau qui filait encore plus loin vers la coque du vaisseau. Il descendit une courte échelle en remettant la dalle derrière lui, et suivit la seule direction permise, dans une coursive technique froide et bruyante. Liquides et gaz chaud et froid couraient sur les murs dans de lourdes plomberies blindées et de câbles électriques massifs, sans protection thermique ni isolation physique, ne serait-ce qu'avec un single grillage par exemple. Même une mousse isolante aurait fait l'affaire. L'endroit devait servir pour les techniciens en pleine maintenance d'urgence. Le froid venait d'en face, avec un courant d'air qui n'augurait rien de bon.

Et alors qu'il approchait d'une petite source de lumière au bout, il eut l'intuition d'éteindre ses lumières, à mesure que grossissait une boule dans son ventre. Il avait même dans l'idée que son casque filtrait quelque chose de fort. Qui sentait fort. Il déboucha sur une pièce qui ressemblait à un vieil abattoir, carrelé du sol au plafond où des crochets et des chaînes pendaient, des tables de travail en aluminium brossé, et... non... Au-dessus du centre de la pièce où on voyait normalement un siphon permettre l'évacuation des fluides, on avait un petit carré noir profond qui s'agitait comme une flaque. L'odeur... une odeur de viande morte et de cuivre qui ne laissait aucun doute.

Et accroché face au mur, un homme pendu par les mains, et autour des blouses à capuche blanche, dont une silhouette - vêtue pareillement mais avec des bandes rouges - qui tenait un couteau bien haut. Nous invoquons La Reine du Froid ! Ainsi le voulait la Reine. Atmosphère glaciale, et un public qui avait l'air captivé par ce qu'il se passait. Nous offrons le sang d'un impur au Grand Rien pour apaiser notre Reine. Que son Règne soit éternel ! Ainsi le voulait la Reine. Comme une litanie, dans une parfaite exécution. Qadyr ne savait pas quoi en penser. Mais sa certitude, c'était qu'il n'avait pas de grief particulier à leur opposer. S'ils voulaient faire un sacrifice, c'était bien leur problème, il se contenterait de partir de là par le chemin d'où il venait.

Sauf si ce chemin était emprunté par deux autres blouses sous des capuches, qui le croisèrent arrivés à son niveau, et le virent malgré la pénombre. Intrus ! Ils sortirent des kriss de sous leur blouse, encourageant Qadyr à allumer sa lance et prendre une posture défensive, se mettant plus au centre de la pièce et marchant en plein dans la marre de sang. Englobant la salle, il se fit vite encercler par une quinzaine de membres, tirant au clair leur arme, des kriss de même facture que le premier, prenant des postures inadéquates à un combat en groupe, visiblement plus motivés qu'entraînés. Ce qui ne les rendait pas moins dangereux dans le contexte. La silhouette avec du rouge et tenant le couteau sacrificiel s'avança vers lui, tenant le couteau toujours à bout de bras. La Reine, dans sa grande clairvoyance, a décidé de nous présenter un second Impur à lui offrir. Amenez-le moi, car telle est la volonté du Grand Rien ! Ainsi le veut la Reine ! On passait au présent maintenant. Et Qadyr avait remarqué une inflexion particulière au mot "Impur". Il ne s'agissait pas d'un état, mais d'un statut. Qadyr tirerait ça au clair plus tard.

A peine avaient-ils laissé tomber leur phrase que deux s'approchèrent avec l'intention de frapper. Qadyr défendit sa vie sans se préoccuper de la leur, et tailla deux gorges dans un arc de cercle technique du bout de son bevii. Tournant sur lui-même, anticipant les coups dans le dos, il vit un groupe de trois foncer sur lui. Au contact à bout de bras, il décocha un crochet du bras, étendu par le couteau en fibres de carbone de son dernier butin, taillant sec et tuant trois types, au prix de la lame qui se brisa sous le choc. Ces couteaux valaient leur prix pour passer des sécurités sommaires, mais pas en combat intensif. Sans coordination, six autres tentèrent de se jeter sur son dos. Il fit alors a plus belle feinte, dont le résultat avait une touche artistique dont il aurait pu être fier : poser sa lance en son centre sur son cou, et exercer une pression du bras dans son pli en prenant appui sur sa jambe gauche avant de pivoter d'un coup sec par impulsion de sa jambe droite : tournant vite sur lui-même avec sa lance bien arrêtée, il trancha les six têtes au niveau des yeux, coupant la moitié de leur cerveau et emportant les globes au passage dans une odeur d'oeuf cuit. Les cind derniers tentèrent d'attaquer plus subtilement, en attendant, en se coordonnant à moitié, mais trop lentement : ce fut Qadyr qui attaqua les derniers survivants. Le dernier debout ne prit même pas la fuite et tenta de porter un coup. Sans succès. Il alla s'empaler presque seul sur le bevii'ragir, et alla s'écraser au sol, ajoutant un peu de ses hémoglobines à la flaque centrale.

La silhouette à bandes rouges n'avait pas bougé, mais ne tenait plus de couteau à bout de bras. Elle retira sa capuche, et Qadyr put la reconnaître : la femme de ménage qui était entré dans sa cabine le premier jour. Ils étaient mes acolytes. Tu les as tous tué. Elle ne semblait ni ravie ni déçue. Tu vas me tuer maintenant ? Jene vais rien te faire. Si tu m'attaques, tu en porteras les conséquences seul. Qadyr s'était en effet défendu. L'éthique voulait qu'il ne porte le premier coup qu'en cas de certitude. Il n'était pas sûr qu'elle soit capable de lui faire du tort. Les Impurs. Tellement prévisibles. Toujours à courir après l'or... Elle se tourna vers l'homme attaché, et tira ses cheveux en arrière. Qadyr vit son visage et n'en crut pas ses yeux. L'humain à la peau sombre qu'il avait éjecté... Non... c'était une femme ! Sa compagne ? Sa Soeur ? Sa Fille ? Elle n'avait pas dit "cet impur" mais "cette impure" alors. Cette Impure avec son frère de sang en avait après toi. Pour l'or... uniquement pour l'or. N'as-tu jamais envisagé de servir une cause plus grande ? Un dessein ? Et son prophète ? Elle s'éloigna de l'humaine et commença à se défaire de sa ceinture. Sa taille se libéra, et elle écarta les bras, révélant une nudité totale. Couteau à la main, les pieds trempant dans du sang séché et frais mélangés, les yeux complètement fous et la bouche tordue dans un rictus fanatique comme Qadyr n'en avait jamais vu. Tu peux te repentir... Abandonne-toi au Grand Rien et vénère la...

Qadyr venait de lui donner un coup de lance dans le nez. Elle s'écroula, inconsciente.




Qadyr l'avait revêtue, attachée, et avait porté l'humaine sur son épaule, en ramenant tout ce petit monde en direction du pont amiral. Les techniciens qu'il croisa sur le chemin le regardèrent fixement cette fois. Certains repartirent en courant de là d'où ils venaient, d'autres implorèrent sa pitié en montrant leurs mains, en disant "on ne savait pas, on ne pensait rien faire de mal", et d'autres lâchèrent des "bon débarras" remplis de haine. Il entendit aussi un "merci, monsieur" qui était sincère.

Il finit par faire appeler le commandant à sa sortie des sous-sols, ce dernier ne sembla pas le croire. Un culte mortuaire... dans mes conduits de maintenance ??? Qadyr indiqua comment les trouver, et fut conduit aux bureaux du commandant en attendant. Tout grognon qu'il était de ce perturbent voyageur, il lui servit un scotch que le chasseur accepta de bon coeur, posant son casque sur le bureau en beau bois wookiee du commandant. C'est extrêmement préoccupant. C'est une femme de ménage que tout le monde connaissait bien... Dix ans que je l'ai à mon service... Mon dieu... et dire que pendant tout ce temps... Qadyr rappela qu'il y avait sûrement d'autres complices partout. Il faudrait faire interroger tout l'équipage par une équipe de la CorSec à leur arrivée, ce à quoi le chef acquiesça. Ils discutèrent de la suite à suivre, et Qadyr fut à peu près assuré que le commandant était parfaitement au courant, et même dans le complot depuis le début. Mais il n'avait rien à en dire ni à juger : il voulait juste arriver sur Corellia sans regarder par-dessus son épaule trop longtemps.

Finalement la bouteille de scotch partit vite. Merci en tout cas. Je ne pense pas qu'il y ait une prime sur sa tête vu qu'elle n'était pas recherchée, mais nous allons tâcher de vous faire parvenir une récompense pour votre service. Et... votre discrétion. Qadyr trinqua. Bien entendu.




Pour sa dernière nuit, il alla dormir en armure complète, casque inclus, alarmes de proximité enclenchées, à côté de sa lance, et à même le sol comme il se l'était promis. Pas de confort avant de reprendre le travail. Mais il constata à quel point deux nuits sur un matelas pouvaient déjà lui manquer. Il dormit longtemps d'un sommeil de plomb, ne se réveillant qu'après sept grosses heures de sommeil. Prenant sa douche, et retournant au casino passer du temps, il se fit offrir les consommations par le commandant, regarda des parties de sabbac moins intenses que celle de la veille, et alla concrétiser sa blague : aller dans le sauna en armure. Mais le pire arriva : les hommes aimèrent drôlement cette présence virile, le firent savoir, et c'est Qadyr qui dût s'en aller.

Finalement l'annonce tant espérée arriva : ils allaient accoster sur Corellia dans deux heures. Le voyage était enfin terminé.
Avatar de l’utilisateur
By Malice
#40514
Le vieux proverbe dit : Ne demandez jamais à un hapien son âge, à une corporatiste son salaire et aux compagnies de transport galactiques ce qu'elles cachent dans leurs placards. C'était assez méconnu, car la plupart des gens avaient autre chose à faire de leur temps que de savoir des choses aussi anecdotiques, mais le nombre de magouilles liées aux compagnies de transport galactiques était assez impressionnant quand on prenait le temps de s'y pencher, et le pire c'est qu'on y trouvait de tout. L'école de droit de Yaga Minor, par exemple, avait déjà fait étudier à ses élèves un cas juridique de voyeurisme généralisé et toléré par le commandant de bord... Puisque c'était à l'initiative du commandant de bord que l'on avait installé des caméras et des micros dans toutes les chambres du vaisseau. L'avocat du commandant avait alors justifié cette utilisation abusive de la vidéosurveillance par des raisons de sécurité, dans le cas d'une tentative de détournement ou de sabotage... Puis ce même avocat vira au blanc quand le procureur annonça que les perquisitions menées chez le commandant de bord avaient permis de trouver un bon millier de photos diverses et variées mettant toutes en scène des passagères en petite tenue. Le regard que l'avocat jeta alors à son client, qui lui avait pourtant assuré qu'ils n'avaient aucune preuve contre lui, fut pareil au canon d'un blaster.

Mais ce n'était que la face visible de l'iceberg, car plus on descendait et plus l'on trouvait des histoires sordides à force de regarder sous le tapis... Des cadavres dans les canalisations, des gens retenus en otage dans la soute depuis au moins six mois, des cargaisons illégales passées en douce dans certains murs du vaisseau comme des bâtons de la mort, des disrupteurs ou des organes en bocal parfois... Alors après tout, pourquoi pas des sectes pratiquant le sacrifice humain ? Le hic c'est qu'en général quand ce genre de choses arrivaient, c'était rarement sans l'approbation du commandant de bord... Si ces petites sauteries sanguinolentes venaient à s'ébruiter à la justice, c'était lui qu'on tiendrait pour responsable. Et puis vu tout l'argent que la secte lui donnait pour graisser ses pattes et fermer les yeux sur ces rituels, il avait largement assez de moyens pour acheter le silence d'un chasseur de primes... Aussi, Qadyr eut bien vite 15 000 crédits sur son compte. Un petit pécule qui permettait à peine de payer l'essence d'un vaisseau... Un pécule particulièrement sale couvert de sang, qui plus est. Maaaaaaaaais... Ainsi marchait le métier.

long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]