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Jeu d'ombre I

MessagePosté :mar. 12 sept. 2017 21:48
par Maya Tega
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Jeu d'Ombre, Partie I



Mrsst, Quartier Diplomatique

On imaginait souvent les accords officieux comme des réunions dans des lieux bruyants, enfumés et puant. Des sous-bars qui devaient de par leurs aspects sales dissimulaient les secrets de négociations souvent à la limite de la loi et de l’éthique. Une belle image d’Épinal de complot et de manipulation que se cacherait dans la crasse du plus bas des mondes.

Et pourtant, généralement, les malversations naissaient dans des lieux des plus fréquentables. Parfois même, souvent, au cœur de l’institution. Là où la loi, l’ordre et la démocratie était censé régir les comportements de tous. Bien loin de ses minables tavernes, les complots naissaient souvent dans les rangs de l’assemblée. C’était là, au cœur du pouvoir que tout jaillissait. Dans les bureaux, les couloirs, les salles de réunions. Dans ses lieux où les puissants se côtoyaient, l’officieux prenait le pas sur le l’officiel, et bien souvent, sur le légal. Des abus de pouvoirs, du trafic d’influence. Parfois pire.

Ce restaurant, au 56e étage de bâtiment situé à côté de l’assemblée, était bien loin de l’archétype de la planque mafieuse. Une salle panoramique où des tables soigneusement dressé accueillaient des plats raffinés. Parmi les invités, de nombreuses races étaient représentés. Tous étaient bien habillés. L’endroit ne transpirait que le chic. Une zone réservée à l’élite de la confédération.

Dans cette masse, il y avait les puissants et les autres. Les puissants étaient les politiciens, les entrepreneurs et les intellectuels. Les autres étaient des journalistes, des intermédiaires ou bien des hommes de l’ombre. A quelques tables, des « Nouveaux » accompagnés les maîtres de cérémonies. Ils étaient des puissants en devenir que l’élite prenait sous son ailes dans une sorte d’apprentissage bien étrange. Les règles étaient simples. Tous les grands de la capitale connaissaient ce qui se jouait au Million Miles Club, mais aucun mot ne filtrait ailleurs. Il était bien plus confortable de faire croire à la population que la pègre ne jouait que dans les tavernes miteuses.

Sur l’une des tables, un groupe de représentant de l’assemblée était visiblement en plein discussion. Quatre hommes était là. Kilbon, le Roi d’Argai Minor. A ses côtés, le jeune représenter d’Ord Mirit, Cryus Somberlas semblait l’air grave. Jeune prodige politique du parti au pouvoir, il était l’un des espoirs de la confédération. De l’autre côté de la table, une femme, autre représentante de l’Union Démocratique Galactique au sein de l’assemblée plénière. A sa droite, un homme. Un inconnu. Un anonyme. Habillé à la manière des businessman, il tira un datapad d’un cartable noir et le tendis à Kilbon.

Dans ses yeux, la surprise brilla un instant alors qu’un léger rictus courbait ses lèvres. Il lut avec une rare intensité tout ce que l’écran voulait bien affichait, semblait se régaler du moindre mot. Quand le roi eut finit, il passa l’écran à son jeune collègue.


« Vous êtes certains… »
« Le cryptage et la signature numérique le garantisse. Et je n'ai pas l'habitude de perdre mon temps. »
« Mais comment avez-vous… »
« Moins vous en savez, mieux cela vaut pour vous. »

Le jeune Cryus tendit à son tour le datapad à la femme qui lui faisait face. Il avait le teint un peu plus blafard qu’auparavant et l’espace d’un instant, il donna l’impression de lâcher prise. Le représentant regarda autour de lui, observant furtivement les tables environnantes. Autour d’eux, tous continuaient leurs affaires ne prêtant guère attention à la table des politiciens. Après tout, tous ici en était ou presque. Il se rassura en observant un autre représentant accompagné d’un lobbyste peu recommandable. Rien de ce qui ne se passer ici c’était réellement moral.

« Vous avez ce que je vous ai demandé ? »

Le roi saisit le datapad et pianota quelque instant dessus.

« Le transfert est prêt. Saisissez les coordonnées, et tout sera viré instantanément. »

L’homme d’affaire attrapa la tablette, entrant de précieuses coordonnées sur l’écran. Il avait un sourire satisfait. Une fois le transfert fini, il se leva et regarda les trois politiciens.

« Messieurs, madame, au plaisir de vous revoir. »

Il quittait à présent la salle du restaurant, laisser à tables les trois comparses et le datapad.

« Nous tenons enfin ce que nous cherchions. »
« Qu’allons-nous faire avec cela ? »
« Ecrire l’histoire. »