L'Astre Tyran

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Planète au climat tempéré et à l'environnement accueillant, Mrisst, le monde natal des Mrissi, a forgé sa réputation grâce à ses prestigieuses académies d'arts et de sciences. Sa position particulière aux portes du Noyau en fait également un monde d'importance stratégique pour la Nouvelle République.
Gouvernement : Confédération des Systèmes Unis
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By Maya Tega
#32667
L’économie. Un sujet bien vaste. Entre les questions douanières, financières ou commerciales, il y avait de quoi couvrir plusieurs heures de discussion. Mais un point en particulier semblait retenir l’attention de l’Empereur pour le moment : L’aspect monétaire. En tant que nation nouvellement souveraine, la Confédération avait dû se poser la question rapidement. Et le sujet avait été abordé dans la loi financière présenté par Alayna devant l’assemblée plénière des systèmes unis. Ainsi il avait été décidé d’aller vers l’émission d’une monnaie et la création d’une banque centrale indépendante.

« Effectivement, même si notre monnaie n’est guère encore en service, son utilisation est prévue. Toutefois, comme vous vous en douter, ce genre de chose prend du temps et ne doit pas être fait à la légère. »

Effectivement, l’instauration d’une nouvelle monnaie ne se faisait pas sur un claquement de doigt. Tant de paramètre devait être pris en considération pour réaliser les choses durablement que la tache semblait presque inatteignable.

« Si votre nation souhaite également mettre en œuvre une nouvelle monnaie, cela fait un nouveau facteur à prendre en compte pour nos propre réflexions. Et effectivement, nous pourrions profiter de l’occasion pour travailler ensemble. Une monnaie commune me semble peut être trop ambitieux pour le moment. Mais votre deuxième suggestion me plait et je suis certaine que nombre d’économiste trouverait là une belle mesure. »

La Princesse marqua une courte pause. Elle affichait un léger sourire. L’idée d’Harlon était à la fois surprenante mais plaisante.

« Discuter des détails d’un tel système demandera du temps, et des compétences précises. Je vous propose de mettre une équipe du CERG sur ce projet, en collaboration avec vos services. Afin d’avoir au plus tôt une proposition viable et adapté à nos deux nations. Seriez-vous enclin à une telle coopération ? »
#32685
Une belle mesure ? Surtout une mesure comparable à une monnaie commune. Avec un taux de change équivalent et sans taux variant, on crée une zone économique sans fluctuations, et donc sans équilibre de marché même si les exportations augmentaient dans une nation et non l'autre. Cela évitait les pertes sèches et de se faire écraser... mais en cas de main-mise, il faudrait composer sans première place. Maintenant, la taille de l'Empire et ses intérêts économiques en faisait un adversaire hors compétition, vu le peu de considération porté aux économies annexes en règle générale.

Mais la Prima aurait tôt fait de découvrir la vraie raison d'une telle proposition.

En effet. Fonder une monnaie demande un changement d'identité complet.


C'est tout ce qui serait dit dessus. C'était à tenter. Mais ce ne serait que partie remise.

Bien entendu, je n'envisageais pas la chose autrement. Si nos compétences respectives en économie sont certainement honorables, je doute que nous soyons mieux disposés que nos économistes d'Etat dans la considération des pans entiers d'un processus de partage et d'ouverture économique.


Un despotisme total aurait d'ailleurs pour effet rapide d'exploser le cerveau des deux Chefs d'Etat, qui n'étaient là que pour représenter et diriger. Pas peaufiner et établir dans les détails.

Si je puis me permettre, je ne peux m'empêcher de trouver un intérêt grandissant à la visite partielle de votre résidence. Serait-ce déplacé de ma part que de vous demander une visite de votre bibliothèque ?
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By Maya Tega
#32833
Réaliser une visite partielle de la Demeure ? C’était possible. Et peut-être souhaitable. Une pause dans cette discussion lourde de conséquence. Mais sur ce point, Maya avait quelque peu peur de décevoir l’Empire. Si le palais de Mrisst était son lieu de vie la majorité du temps, elle ne le considérait toujours pas comme sa demeure. Le salon, la bibliothèque et même ses appartements n’étaient guère entièrement personnalisé. Si l’homme espérait trouver une belle pièce remplie de bels ouvrages, il serait ravie. Mais s’il voulait y voir une parcelle de l’âme de la Prima, la déception serait au rendez-vous.

« Avec plaisir, si vous le souhaitez. Si vous voulez bien me suivre. »

Maya se leva et se dirigea d’un pas souple vers la porte. Dans le couloir, la Princesse de Chandrila guida son invité vers la droite. D’un signe, elle intima au garde l’ordre de laisser le duo de dirigeant seul. Si ils voulaient une paix réelle, ils devaient avoir confiance l’un en l’autre.

« Vous aimez lire Majesté ? »

En réalité, Maya ne doutait guère de la réponse. Lorsqu’on utilisait du flimsi pour rédiger un message sous forme d’acrostiche, on était forcément un homme de lettre. L’empereur ne devait guère manquait de culture littéraire.

Bientôt, Maya poussa une porte sur la droite du couloir, et elle invita l’Empereur à entrer dans une nouvelle salle. Le sol était recouvert de fines tapisseries et le plafond de dorures soignées. Les murs était quant à eux cachaient par de massives bibliothèques. Des rangés d’étagères partageaient la salle sur tout sa longueur. Au centre, un salon permettait aux lecteurs de profitaient d’un peu de confort. La pièce s’étendait sur une trentaine de mètre et sur les rayonnages, des milliers de livres attendaient les amateurs de lettres.

« Pour être totalement honnête avec vous, même si la pièce est agréable et les lectures intéressantes, cette bibliothèque ne vaut pas celle du Palais de Chandrila. »

Elle était belle. Les ouvrages étaient rares, anciens, précieux. Mais ce n’était pas sa bibliothèque. Ce n’était pas ses livres. Jamais elle ne prenait ses livres pour les lires dans une serre du jardin. De même que jamais elle n’avait passé une nuit entière endormie dans un des fauteuils de la salle de lecture. Ce n’était pas sa demeure. Ici, elle ne pouvait guère être autant elle-même que sur Chandrila.


« Je suppose que je ne suis pas très objective. Ce lieu n’est pas vraiment ma demeure. Lorsque l’on a nos responsabilités, l’endroit où l’on vie n’est pas toujours le plus propice à l’appropriation »

La Chandrillienne fit un tour d’horizon de la salle, avant de ramener son regard sur son homologue. Un curiosité particulière la saisissait.

« Si vous me permettez Excellence, quelle est votre lecture préférée ? »
#32843
La confiance. L'un dans l'autre. Oui. Autant que faire se pouvait. Mais ils savaient tous deux que la confiance était une matière échappant aux lois traditionnelles de cette qualité en politique. La confiance n'existait pas ici. Juste le manque de prévention. Harlon avait toujours son arme sur lui. Mais Maya pouvait se rassurer. Il ne tuerait personne.

Du moins, pas elle. Trop risqué. Même si tout s'assemblait selon un schéma précis. Seuls dans la bibliothèque. Pas de garde. Une arme possiblement équipée d'un silencieux. Une pièce qui contenait toujours une fenêtre. Des vaisseaux en orbite.

Confiance ? Vraiment ?

J'aime énormément la lecture ! Même si mon temps libre ne me permet plus ce genre de trivialité désormais.


Le style humain ancien, antérieur à l'invention de la technologie spatiale - c'était presque archéologique à ce stade - Laissait dispenser des livres par centaines, dans une odeur de mite, de vieux cuir et de pages jaunies. Des odeurs singulières qu'il ne connaissait pas et qu'il n'aima absolument pas, même s'il s'abstint de froncer le nez. Il avait lui-même une bibliothèque personnelle, fait de rayonnages automatisées blancs, avec des vitres imperméables qui aspiraient l'oxygène des rayonnages pour le cas des rares livres physiques qui s'y trouvaient. Sinon, tout était là sous forme d'holocubes à lire sur un macro-terminal manuel. Comme ça se faisait maintenant. On retrouvait comme seul élément commun les fauteuils, quoique les siens soit d'un style plus moderne et épuré que le style Chesterfield. Mais ça allait avec la pièce.

Oh... vous avec un... HEEEEEEE...


Souffle coupé.

Mais... c'est le Traité Fondamental de la Distorsion Spatiale Relative du Professeur Esthernton ! Edition originale et... non...


Présenté comme il fallait, avec la première page tournée.

... dédicacée...


Il s'en frotta presque les mains. Il pardonnait les commentaires de Maya. Le livre était le tout premier ouvrage traitant du sujet jamais édité dans la Galaxie. De cet ouvrage, on avait établi une science qui avait permit les voyages hyperspatiaux. C'était la bible du voyage intergalactique qui était présenté là.

Oh, c'est une très belle bibliothèque, ne vous en excusez pas.


Il n'écoutait que très peu.

Oh, j'apprécie les... biographies et les fictions. D'espionnage principalement. Ce sont des lectures faciles qui distraient très bien, à la hauteur de leurs prétentions.


Un regard vers l'ouvrage.

Prima Tega... Si j'osais...
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By Maya Tega
#32862
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Quand ils arrivèrent face à l’ouvrage, Maya perçu immédiatement qu’elle avait perdue l’attention de l’Empereur. Elle n’avait guère anticipé qu’il serrait à ce point absorbé par l’un des écrits. Le volume portait un doux nom. « Traité Fondamental de la Distorsion Spatiale Relative ». Si Maya avait dû parier, elle aurait perdu. Elle pensait l’Empereur être plutôt un homme de Philosophie ou de Science Sociale. Mais il avait choisi un volume bien plus important dans l’histoire galactique que n’importe quel ouvrage philosophique : Le livre qui plantait les bases de la navigation en hyperespace. En soit, celui qui avait apporté le voyage interstellaire et l’expansion de l’Humanité.

La Princesse afficha un sourire naturel, sans même s’en rendre compte. Voir l’homme le plus puissant de la galaxie dans un tel état d’admiration et de plaisir avait quelque chose d’étrange. Touchant. Relatif. Tous étaient humains. Et dans l’expression de l’Empereur, dans son ton, Maya semblait percevoir une part d’enfance contenu en chacun, une part propre à l’émerveillement.

Même s’il eut la politesse de répondre, la Princesse comprit vite que les romans d’espionnages n’étaient guère l’intérêt de l’homme à l’instant. La Princesse ne s’y formalisa pas. Elle-même aimait les ouvrages historiques. Toutefois, la réaction de l’impérial lui rappelait la réaction d’une autre personne : Alayna. Sa fille était une férue d’histoire. La jeune grise avait même était jusqu’à se lancer dans une chasse au trésor, à la recherche d’un mystérieux trésor datant de Xim le Despote. Elle n’avait trouvé que babiole sans valeur et pourtant, elle était revenue avec un émerveillement bien particulier. Pas l’excitation ou le plaisir de l’aventure. Pas celui du combat. Non. Juste la joie d’avoir durant un instant partagé un morceau d’histoire.


Il était étrange pour la Princesse de constater qu’Harlon et Alayna partageait ce trait. S’il n’avait guère était impérial, Maya n’aurait eu nul doute à parier sur une compatibilité d’humeur. Du moins, sur ce point.

« Vous pouvez le prendre le Majesté. Feuilletez-le si vous en avez l'envie. Asseyez-vous si vous souhaitez le lire. »

La Princesse n’aurait pu refuser à l’Empereur de jeter un œil au volume. Il semblait si captivait par l’ouvrage qu’elle ne pouvait refuser à l’humain cet honneur.

« Êtes-vous familier des théories de la distorsion relative ? »

La Princesse regarda l’homme feuilletait le livre.

« Cet ouvrage se trouve également dans ma bibliothèque personnelle de Chandrila. Si ce livre vous plait tant, je pourrais peut être vous le faire parvenir. Il me semble qu’un exemplaire saura me suffire. »
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By Harlon Astellan
#32901
« Vous pouvez le prendre le Majesté. Feuilletez-le si vous en avez l'envie. Asseyez-vous si vous souhaitez le lire. »

Oh, par les Dieux ! Ca serait affreusement présomptueux...


En fait, Harlon brûlait de le feuilleter.

Oh, Prima, c'est un honneur...


Il l'ouvrit avec délicatesse. Porta le nez au-devant des pages, sentant le doux parfum des pages jaunies et de la reliure en cuir de petit animal authentique. Il tourna les pages doucement, jusqu'à avoir la page 36. L'illustration criait la vérité à Harlon.

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« Êtes-vous familier des théories de la distorsion relative ? »

Harlon sortit le nez du livre. Il avait vu assez pour confirmer sa théorie. Il referma doucement le livre et entreprit de le reposer en répondant.

Oh, non, pas le moins du monde... je suis plus homme de lettres et de pensées... mais je connais la valeur historique et scientifique de cette oeuvre, d'où l'intérêt que je lui porte. Surtout dans le cadre d'un original.


La proposition d'après avait de quoi flatter. Elle sentait l'offre amicale. Harlon le regarda encore un peu avec un sourire et revint vers Tega.

Je vous remercie de cette offre Prima Tega. Si je possède moi-même une copie de cet ouvrage, l'idée d'en posséder l'original est une offre qui me touche énormément. Mais par décence de collectionneur amateur, je m'en voudrais de vous priver d'un tel trésor. Même si je ne cache pas l'intérêt que je porte à une numérisation de ce dernier à des fins d'étude complète.


Peut-être, si Tega le méritait, lui dirait-il le secret derrière ce livre.

Bien... je pense avoir abusé de votre hospitalité ici, Prima, et je vous en sais gré. Peut-être devrions-nous envisager de nous joindre à la réception protocolaire donnée à l'Hôtel de Ville.
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By Maya Tega
#32931
L’empereur ouvrit l’ouvrage avec délicatesse. Il avait entre les mains un livre ayant traversé l’histoire, survivant aux changements de régime, aux guerres et aux révolutions. A travers les âges, le lourd volume avait su se tailler un chemin le menant directement entre les mains de l’empereur.

La simple lecture de ses pages semblait être un grand honneur pour l’homme de Nouane. Et pourtant, il n’était guère familier de la théorie du Professeur Esthernton. L’Impérial était homme de lettre et de pensée. Il portait intérêt à l’œuvre pour son impact historique immense. Les équations que Maya avait apprises des années auparavant n’étaient au cœur de la passion qu’il nourrissait pour ce livre.

Au bout de quelques instants, l’homme reposa le livre et repris la parole pour refuser l’offre de Maya. Une histoire de décence de collectionneur. Une règle tacite. La Princesse comprenait.

« Je le ferai numériser afin que vous puissiez disposer d’une copie numérique de l’original. J’espère que vous trouverez matière à étudier dans ce livre. »

La Princesse marqua un temps d’arrêt. Effectivement, il était temps de prendre le chemin de la réception protocolaire.

« Ce fut un plaisir pour moi de vous faire visiter cet endroit, Majesté. Surtout si la lecture de cet ouvrage vous a plus. Mais effectivement, peut être va-t-il nous falloir rejoindre la réception officielle »

La réception officielle. Après l’accueil et l’entretien privé, la réception était un instant voulu informel en l’honneur du dialogue retrouvé. Cette rencontre prenait place dans l’une des grandes salles de la résidence. On avait convié l’entière délégation impériale ainsi que la délégation confédérée. En plus des équipes diplomatiques, un certain nombre de personnalités, civiles, politiques ou culturelles avait été invités. Afin d’éviter tout incident, un tri scrupuleux avait été organisé.

Pour les chefs d’états, le trajet n’était guère long. Quelques couloirs, un escalier et de nouveau un ou deux corridor. Le bâtiment avait beau être un véritable dédale, il était relativement rapide d’aller d’un bout à l’autre du palais. Bientôt, ils arrivèrent devant une grande porte surveillée par deux gardes Chandrilliens en armure. Simultanément, les deux hommes ouvrirent les battants, laissant passer le responsable. La nouvelle salle était d’une architecture ancienne, comme le reste de la résidence. Sous les hauts plafonds voutés, une centaine de personne discutait un petit groupe, accompagnant les débats de boissons et mets raffinés. Harlon et Maya surplombait l’essemble depuis le haut d’un escalier d’une dizaine de marche.


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« Sa Majesté Impériale Harlon Astellan et Son Excellence, la Prima Maya Tega »

Le héraut avait à peine annoncé l’arrivée des dirigeants que les discutions se turent, laissant comme unique bruit la douce musique d’un orchestre de chambre jouant en sourdine au fond de la salle. La descente des marches fut rapide et à leur arrivé, parmi la foule, la Princesse attrapa deux verre de Rubis de Chandrila que lui présentait un serveur. Se tournant, elle offrit l’une des deux boissons à l’Empereur et la musique s’arrêta. Comme le voulait la coutume, la réception commencerait par un toast en l’honneur de l’Empereur.

« J’aimerai remercier sa Majesté Impériale d’avoir répondu favorablement à mon invitation. Le moment que nous vivons tous ensemble en cet instant est unique, historique. La paix tant souhaité nous semble plus proche et plus réaliste que jamais. J’espère que cette rencontre sera la base de grande chose. Votre Majesté Impériale, je vous remercie et vous souhaite le meilleur que l’on puisse espérer. »

Simple, sobre et court. La Princesse leva son verre, imitée par les convives, avant de boire une première gorgée. Des yeux, elle chercha dans la foule la chevelure argentée de sa fille adoptive. Elle la retrouva en quelques secondes, en pleine discussion avec l’un des responsables d’une agence gouvernemental. Visiblement, l’honneur portait à l’empereur ne l’avait guère séduite.

« Votre Majesté, il y a quelqu’un que je souhaiterai vous présenter. »

Regardant de nouveau vers Alayna, elle croisa son regard. La jeune fille avait compris, et s’avança à mesure que Maya guidait l’Empereur vers elle. Rapidement, la jeune sensitive se trouva devant les deux dirigeants. Elle attrapa le tissus de sa robe bleu pour présenter une révérence solennelle à l’Impérial.

« Majesté, je vous présente ma fille, Alayna Tega. Elle fut longtemps mon élève, mais je crains qu’elle ne soit aujourd’hui sur le point de me dépasser. Vous partagez visiblement tous les deux le gout pour les ouvrages anciens et historiques. »
« Votre Majesté Impériale, c’est un honneur. »

Maya savait que dans la phrase de la jeune politicienne se cachait un gros mensonge. Si avec le temps, la princesse avait pu faire comprendre à sa pupille l’importance de la paix, celle-ci n’avait pas encore réussi à faire disparaître sa haine envers ceux qui avaient tués ses parents. Mais Alayna était la fille de Maya. Malgré sa jeunesse, elle avait dû apprendre tôt à jouer la comédie. Et dans son attitude, rien ne dénotait. Un œil avertit aurait même pu prétendre que la jeune fille attendait de parler lecture avec l’homme le plus puissant de la galaxie. Avant de l’éventrer.
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By Harlon Astellan
#32949
Hochement de tête pour signifier le remerciement.

Je trouverai matière, je vous l'assure.


Avant de le reposer toutefois, il le tapota doucement une dernière fois.

Dites-moi, Prima... êtes-vous adepte... des chasses au trésor ?





La visite finie, et Harlon la remerciant pour la-dite visite, ils sortirent tout deux de la pièce pour traverser les couloirs un à un. Harlon jeta un oeil distrait sur l'architecture. Il n'y avait pas à dire, il lui fallait du beau chargé ou de l'épuré. Une binarité spéciale dans son contexte. Il aimait le style moderniste, aux courbes pures et sans superficiel, et à son antipode trônaient le style Beau-Art et Art Nouveau, deux styles connus pour leur traitement chargé, organique et coloré en contraste absolu avec le premier style. De ci et de là, comme dans un palais de Naboo, des pilier aux couleurs des murs sur lesquels on posait des bibelots sans intérêt. Il décrocha peu de mots sur le chemin, commentant de çi et de là pour éviter qu'un blanc s'installe.

Il expira une dernière fois avant que leur venue s'annonce, par un petit chauve à la voix de ténor qui portait par-dessus tout le reste. A la fin d'une volée courte, la Prima lui servit un verre couleur rubis, et sa pensée instantanée fut qu'il fut peut-être empoisonné.

Rien ici ne lui inspirait la moindre confiance.

A la fin du petit discours de la Prima, qui appelait à une suite - forcément, fermer le toast aurait été impoli - il fit semblant de boire, en serrant les lèvres et en renversant juste le liquide sur sa bouche. Il espérait que le poison ne fut pas transcutané, mais c'était rarissime pour les poisons liquides. Ensuite, ce fut à son tour.

Et bien... je ne saurais dire mieux que la Prima sur ce que cette rencontre représente pour nos nations respectives. Pas plus que je ne peux faire l'impasse sur un formidable accueil dont je suis ici témoin, et en la plus charmante des compagnies. Mais si l'absence de précédent pour nos deux nations marque ici l'historicité, j'aimerais porter un toast, plus qu'en l'honneur de cette Paix, en l'honneur de la Paix. D'innombrables conflits passés se sont réglés dans l'amitié sincère et durable, et il sera le cas de nombreux après que les os de chacun ici soient devenus des poussières soufflées par les vents d'Est.

Marquons, ici, un exemple à suivre. Celle de la fraternité, et de l'égalité. Et je vous remercie, Prima Tega, de partager et de concrétiser en votre demeure ce qui est un rêve tant espéré.


Levé bien haut.

A la Prima Tega, et à la Confédération.


Il refit ensuite semblant de boire. Puis chacun revint à ses affaires, l'Empereur et la Prima devenant vite oubliés. Des gens défilèrent devant eux, les félicitations et exigeant une poignée de main. Harlon ne connaissait presque personne. Heureusement il y avait des formules universelles qui sonnaient comme personnalisées. On appelait ça l'effet Barnüm.

« Votre Majesté, il y a quelqu’un que je souhaiterai vous présenter. »

Harlon ouvrit des yeux à demi grands.

Oh ! S'agirait-il de votre époux ? J'aimerais fort le rencontrer.


Raté.

« Majesté, je vous présente ma fille, Alayna Tega. »
« Votre Majesté Impériale, c’est un honneur. »

Une fille de bonne taille, de bonne constitution. Des bonnes hanches et un beau visage. Une reproductrice qui allait donner une naissance prolifique pour la maison Tega. Le visage fermé, elle dissimulait si habilement ses émotions qu'Harlon n'aurait pas su dire avec certitude quel était son état véritable. Mais, en détestation ou en admiration, elle avait énoncé une vérité indépendante du-dit état. C'était un honneur de rencontrer l'Empereur, compte tenu de son inaccessibilité généralisée. A elle d'aimer ou pas. Un honneur est un honneur, même s'il s'agit de rencontrer ses ennemis.

Princesse Tega.


Il prit sa main et fit un baise-main réglementaire - ne jamais toucher la main de ses lèvres - et la fixa avec un demi sourire.

Si l'élève a dépassé le maître, il me tarde de converser avec vous.


Il se tourna vers Maya.

Vous avez vous-même été sa préceptrice ?
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By Maya Tega
#32980
Avant de reposer l’ouvrage, l’Empereur tapota une ultime fois à sa surface et prit la parole. Les chasses au trésor ? Elle aimait les énigmes et autres mystères. En était-elle adeptes ? C’était surestimé la réalité. Car dans les faits, Maya n’avait eu que peu d’occasion a se frotter à ce loisir. Manque de temps certainement. Sa fille, elle, avait eut le plaisir de partir à la recherche du trésor de Xim le Despote. Une chasse au trésor vaine mais au combien plaisante visiblement.

« Les chasses au trésor ? Ma curiosité me pousse à aimer la chose mais j’ai rarement l’occasion d’y participer. »

La Princesse regarda l’homme posait le livre avant de continuer.

« Ce livre renferme-t-il une chasse au trésor cachée ? »

L’Empereur avait piqué la curiosité de la Princesse de Chandrila. Elle ne pouvait qu’en demander plus. Et si l’occasion lui était donnée, se lancer dans cette chasse au trésor.


***


Le toast initié par Maya avait été fermé avec brio par l’Empereur. La Prima avait porté le verre bien haut à la fin du discours de l’Impérial, ce délectant d’une nouvelle gorgée du liquide grenat. Rapidement, une foule de personnalité était venue saluer les dirigeants, les gratifiants de félicitation pour ce moment historique.

Une fois le défilé terminé, la réception reprit alors son déroulement normal. Maya avait alors amenait l’Empereur à la rencontre d’Alayna. La jeune politicienne avait exécuté une révérence parfaite à l’approche de l’homme. L’étranger répondu alors par un baisemain tout aussi brillement réalisé. Il assura sa hâte de discuter avec la jeune Chandrillienne. Hâte qui ne devait guère être partagée.


« Effectivement. En réalité, Alayna est ma fille adoptive et elle a été mon élève avant de devenir ma fille. J’ai démarré son instruction en tant que mentor et l’ai fini en tant que mère. Elle a mené avec brio ses propres initiatives depuis. »

En effet. L’histoire entre Maya et Alayna n’était guère classique. Depuis cette rencontre dans un vaisseau de la flotte rebelle, les choses avaient grandement évolué. Prenant un premier temps la jeune fille sous son aile, la Princesse l’avait formé au rudiment de la politique. Puis, avec la restauration, la jeune fille avait accompagné débat et négociation, allant jusqu’à négocier au nom de Chandrila certains accords que Maya savait facile à conclure. La fin de cette formation avait été l’élection de la jeune fille à l’Assemblée Plénière. Et depuis, Alayna ne faisait que montait. Elle remportait une sympathie importante dans la jeunesse et plus largement dans la société Confédérée.

« Elle est voué à faire de grandes choses. »

La phrase était presque prophétique. Si seulement ils avaient pu savoir. Sur les joues d’Alayna, un peu de pourpre était apparue. Visiblement, l’apprentie pouvait résister à tous, sauf son mentor.

« Votre Majesté Impériale, j’ai bien peur que ma mère ne me surestime. Mais ce serait un plaisir de converser avec vous, et de profiter de l’occasion pour échanger entre amateur d’ouvrage historique. »

La jeune fille mentait à peine. Il y avait là une curiosité. Comment été un homme comme lui ? Comment un tyran se dévoilait dans une discussion civilisé ? L’homme assoiffé de sang était-il un homme de lettre come le sous-entendait la Princesse ? La Chandrillienne avait une sorte de curiosité morbide. Cet homme, comment était en réalité cet homme craint et respecté ?
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By Harlon Astellan
#33009
Harlon sourit doucement et furtivement en reposant le livre pour de bon.

Si d'aventure, la chose vous intéressait, je suggère qu'on s'éclipse en fin de soirée ici même, que je vous montre. J'aurais juste besoin de mon datapad personnel à l'occasion. Cela, je pense, devrait vous intéresser.





Vouée à de grandes choses...


Il gardait un regard insistant sur Alayna.

Il nous est permis de le supposer en effet. Porter le poids de la couronne confédérée... C'est une responsabilité grande à laquelle on n'est jamais trop préparé. Je suppose qu'elle est déjà accaparée à divers offices de votre gouvernement ?


Commencer petit. Avec un poste d'assistant dans un petit portefeuille. Genre l'aménagement du territoire. Puis y aller petit à petit. Communications, Jeunesse et Sports, puis passer Secrétaire d'Etat ou Gouverneure. Histoire de préparer en douceur, sur 5 à 10 ans l'air de rien. Pour que le temps venu, la jeune ait un carnet d'adresses et évite les manoeuvres de dernière minute pour qu'un autre gus ne prenne la place.

Harlon pariait que la Prima n'avait pas l'intention de laisser des élections se tenir. Ils croyaient dans le bien-fondé des dynasties.

Mais nous aurons des occasions multiples de la faire, jeune damoiselle. Peut-être pourriez-vous même vous joindre à nous dans l'étude avancée d'un ouvrage particulier.


La vérité sur Harlon pouvait bien décevoir les deux femmes. C'était si simple et stupide : Harlon avait envie qu'on lui foute la paix. Au fond, ça se résumait à ça. Elizabeth avait trouvé un peu de l'homme derrière la couronne, et en avait certainement eu des haut-le-coeur. Mais c'était peut-être aussi pour ça qu'elle l'aimait. Et que lui l'aimait.

Et une jeune fille aussi ravissante que vous n'a guère de prétendant à votre flanc en ce moment ?


Beau parti, beau minois, belle maman. Un politicien habile aurait tôt fait de vouloir l'épouser. Un pervers en manque de jeunesse également.
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