L'Astre Tyran

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Planète volcanique d'où les sullustéens sont issues, Sullust fut l'un des Mondes fondateurs de l'Alliance Rebelle. Paradoxalement, si la planète est profondément républicaine elle choisie de ne pas rallier la Nouvelle République à la chute de l'Empire et poursuis depuis sa marche vers l'avant à la tête d'un des secteurs les plus riches du dédale de Rimma.
Gouvernement : Neutre - Petites affinités avec Nouvelle République
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By Adrix
#35650
    Odion ne connaissait que peu de choses sur Sullust, ou tout du moins guère plus que la moyenne galactique. Cette boule de magma et de souffre perdue au milieu de l'espace n'avait jamais su attirer son attention ou s'attirer son ire. Il avait entendu parler des immenses chantiers spatiaux, des années de conflits ayant ravagées le monde volcanique mais rien qui puisse laisser penser qu'il s'agissait d'un nexus de Force, ou même un endroit où les sciences génétiques étaient plus avancées qu'ailleurs dans l'univers. Il n'y avait pour ainsi dire aucune raison que la solution à son problème ne se loge quelque part ici. Si cela ne faisait qu'accroître la probabilité d'un vulgaire traquenard, cela avait au moins le mérite d'attiser plus encore la curiosité du Seigneur Noir. S'il s'agissait d'un être puissant désireux de se débarrasser de l'encombrant cyborg, il aurait été plus aisé de l'inviter à des endroits plus attrayants ou plus crédible. Alors... Pourquoi ?

    La réponse fut aussi simple que morbide, se dévoilant petit à petit comme une jouvencelle effarouchée. Les messages sordides captés par l'ordinateur de bord peignaient un tableau horrible de familles en détresse, de rescapés dépouillés de la moindre lueur d'espoirs et d'êtres aimés se déchirant mutuellement sur l'influence d'une puissance occulte gouvernant leurs esprits. Et c'était sans évoquer le feu d'artifices d'escarmouches spatiales qui décorait la toile ébène de l'espace de myriades de carcasses incandescentes. Il n'y avait nul besoin d'un génie pour comprendre que les arts sombres étaient à l'œuvre ici, tournant les Sullustéens les uns contre les autres dans une frenzie fiévreuse de violence et de désolation. Approcher le croiseur davantage pourrait s'avérer risqué pour le vieil appareil, malgré la chance insolente lui ayant permis d'avancer si loin dans le dédale chaotique.

      « - Je ferais le reste du trajet seul. Que le Venator reste en stand by dans une zone sûre. Le Seigneur Horde a toute la latitude nécessaire pour s'occuper d'éventuels indésirables.

      - Bien reçu Seigneur Odion. J'ordonne à l'équipage de votre navette de se tenir prêt.

      - Vous allez au-devant d'un ennemi inconnu Odion. Est-il bien prudent de se jeter ainsi dans son piège ?

      - Existe-t-il meilleure approche pour des gens comme nous ?

      - Non, en effet. Pas pour les puissants. Mais il serait contre mes projets de vous voir périr ici sans raison.

      - Ce n'est pas en fuyant la mort que je suis devenu ce que je suis. Elle n'est qu'un adversaire de plus. Un contre lequel je me suis déjà armé. »

    Odion avait pris des dispositions en cas de disparition soudaine de son être. Les détails de ce qui arriverait à ce moment-là était une question sur laquelle il n'osait trop méditer, de peur que la réalité ne soit plus horrible encore qu'il ne le pensait. Mais ce n'en était pas moins un risque qu'il était prêt à assumer.

    Trouver un moyen de manœuvrer son vaisseau à travers ce champ d'explosions perpétuelles s'avéra une épreuve pour le cyborg. Du moins cela l'aurait été s'il n'avait pas pu connecter son esprit à son véhicule pour en faire une extension de son être. C'était l'un des nombreux avantages de sa condition actuelle. En se reliant à la machine, ses bras et ses jambes se muaient en propulseurs, les capteurs innombrables devenaient ses yeux et ses oreilles. Les données du vaisseau se superposaient à ses sens d'être de chair dans une cacophonie d'informations qui aurait submergé n'importe quel cerveau dépourvu d'implants cybernétiques. Mais quelle grisante sensation que de se voir fondre à travers les cieux à la vitesse d'un speeder avec toute l'aisance d'un oiseau. Chacune des complexes manœuvres devenait aussi naturelle que de bouger un membre, le laissant libre de profiter de chaque instant de voltige. Tant qu'il était encore à même d'apprécier ce genre de moment du moins. Les quelques assauts dont il dut se soustraire servir quant à eux de ravissant échauffement.

    Mais même les prévisions les plus pessimistes ne l’avaient pas préparée à ce qui l’attendait une fois au sol. Le Seigneur de Korriban avait déjà vu les effets que le Côté Obscure pouvait avoir sur les esprits faibles. Mais le contempler à une telle échelle était.. inédit. Ce n'était pas un monde qui s'étendait devant les yeux innocents du cyborg, c'était un charnier sans fin. Des montagnes de cadavres étaient empilées dans les rues, lesquelles étaient le théâtre de scènes d’une violence et d’une barbarie inouïe. Partout où se posait le regard du Sith il était témoin de plus d’atrocités, du cannibalisme à l’exécution brutale. Une force inconnue semblait avoir dépouillée les habitants de ce trou perdu de leur raison, voire même de leurs âmes. Il eut été trop flatteur de parler de sauvages, car même les bêtes les plus féroces se comportaient avec plus de retenue. Tout n’était que cris, hurlements et sang versé sans raison. Un combat sans fin ou vainqueurs où tous étaient condamnés à perdre la raison ou à un trépas sanglant.
    En d’autres termes, pour le cyborg, c’était comme une cour de récréation, un défouloir à l’échelle planétaire. Les sanglots de désespoirs et les rugissements de rage étaient une douce mélodie dont il ne pouvait que se délecter. La loi du plus fort était ici poussée à son paroxysme. A peine avait-il commencé à arpenter les rues dégoulinantes de sang qu’il se fit agresser par un premier possédé, dont le regard fou faisait presque oublier la stature ridicule. Il était vain de préciser que sa tentative d’assaut maladroit, tout animé de rage qu’il fut, ne représentait pour le cyborg aucune forme de menace. Mais voir un adversaire si faible le charger avec une férocité si aveugle, si dépourvue de bon sens ou d’instinct de survie avait quelque chose de presque… drôle. Ce n’était en rien aider par la démarche dandinante des sullustéens ou leur figure plus prompt à inspirer l’hilarité que la terreur. Même lorsque la main griffue d’Odion se referma sur l’arme improvisée de son agresseur, ce dernier ne se laissa en rien découragé, continuant son assaut en remuant comme un vers de terre dans l’espoir vain de blesser le colosse de métal.


      « -J'ai massacré des centaines d'âmes au travers de dizaines de systèmes solaires. J'ai affronté les plus fins guerriers que cette galaxie a à offrir, terrassé des monstres dont la tête caressait la cime des cieux et confronté des puissances obscures que ton esprit ne pourrait pas même concevoir sous peine de la démence la plus abjecte. Mon corps est fait du métal le plus solide et la réalité est assujetti à ma volonté. Je suis ce que ton monde n’a jamais connu de plus proche de la Mort personnifiée. Et tu tentes de me terrasser avec un tuyau rouillé et un esprit en ruines ? Une fourmi se dressant face à un raz de marée ?
      Hilarant. Ton trépas sera rapide.
      »

    Un coup de sabre plus tard la tête de l’impudent roulée dans la poussière, à jamais figée dans cette expression haineuse qu’ils portaient tous ici. La balade qui s’ensuivit s’avéra être une des plus plaisantes qu’Odion ait eu l’occasion de faire depuis quelques années déjà. Lui qui avait un fort besoin d’exorciser sa frustration se voyait offert un flot interrompu de mannequins d’entraînements à peine plus évolués que Morellion en terme de conversation et d’instinct de survie. Il pouvait décapiter, étriper, éventrer, démembrer, dépecer broyer, étrangler, paralyser, éviscérer à loisir sans jamais manquer de volontaires. C’était grisant, vivifiant ! Ses sens atrophiés pouvaient de nouveau s’exprimer avec toute leur intensité passée, amplifiés par le bassin obscur dans lequel baignait cet endroit, menaçant à chaque instant de l’engloutir à son tour. Une vraie conga d’abrutis suicidaires. Hélas la nouveauté de massacrer des nabots berserkers commença à s’estomper après le vingtième et ce qui était au départ un divertissant petit jeu de shoot dans le gnome se mua en un exercice fastidieux d’éloigner des moucherons. Ces pantins fous furieux étaient trop fragiles pour présenter même un embryon de challenge. Il aurait pu tout aussi bien découper de la viande morte.

    Mais plus encore, quelque chose dérangeait Odion dans cette orgie de morts. Au premier regard, il avait cru voir dans cet endroit où dominaient les forts comme une parfaite illustration de ses idéaux mais après une observation plus attentive il réalisait qu’il s’agissait là d’une perversion de sa vision. Le cyborg voyait le conflit comme une source de progrès, une porte vers une évolution forcée et nécessaire pour la survie des plus méritants. Le combat n’était au final qu’une étape nécessaire pour un perfectionnement de soi. Mais cette lutte barbare était complètement stérile. Il ne ressortait rien de ces morts qui puisse servir la cause à long terme de l’espèce ou de la civilisation. Pire encore, la perte de conscience des concernés aurait tôt fait de transformer la planète en jungle sauvage de cadavres et de magma. Ce n’était point l’œuvre glorieuse de l’entropie mais plutôt une vulgaire mascarade sans élégance ou but, aussi futile que coûteuse en vies prometteuses. Des sacrifices valaient la peine d’être faits dés lors que quelqu’un en retirait quelque chose… Il n’y avait rien de tel ici. A moins que…

      « *A moins que cette démence induite dans l’esprit des habitants n’ait pour objectif de renforcer la présence du Côté Sombre en cet endroit* »

    Odion devait s’avouer ignorant des méthodes à employer pour transformer un monde en temple du Côté Obscure. Mais il subodorait qu’une abondance d’émotions négatives et d’âmes en peine devait se trouver quelque part dans la recette. Si c’en était la cause, alors c’en très certainement un des effets. Quelqu’un essayait de faire quelque chose avec ce monde. Et cela impliquait le sacrifice de toute une population. Auquel l’invitation d’Odion prenait plus de sens. Terriblement intriguant.
    La source de la corruption était facile à traquer. Il suffisait de suivre les voies de la Force. Ou la densité de cadavres abandonnés. Il semblait s’agir d’un grand édifice religieux, gardé par une poignée de sullustéens ayant encore toute leur tête et farouchement déterminés à tenir à l’écart la horde de leurs congénères bestiaux. A nouveau la voix résonna dans le crâne d’Odion.

    Un guerrier ne vit que pour tuer. Sans meurtre, il n'existe pas et sa vie n'a aucune valeur. Tue-les tous. Prends leurs vies pour justifier la tienne. Ils ne sont rien. Viens.

    Le cyborg éprouvait une aversion naturelle au fait de recevoir des ordres. Plus encore quand ces derniers étaient accompagnés de prétendue leçons de vie sans grand intérêt. Il ignorait si la présence pouvait entendre ses pensées, mais cela ne l’empêcha pas de répondre à cette injonction mentale.

      « *Un guerrier est fait pour combattre. La mort de l’adversaire n’est qu’une des conséquences possibles de ce fait. La danse macabre d’un duel est d’une beauté qui ne saurait être résumée par le simple fait d’ôter la vie* »

    Il n’attendait pas d’un pratiquant des arts sombres aux goûts douteux de comprendre cette subtilité. Tuer des faiblards n’aidait que peu le cyborg à se sentir vivre. C’était au mieux un pansement sur une plaie ouverte, une solution éphémère qui ne durait que le temps du frisson où le coup fatal était porté. Ce qu’il recherchait était l’extase propre à un affrontement à mort entre égaux. Ces moments savoureux où les lames s’entrechoquaient dans un ballet harmonieux, où frôler la mort à chaque battement de cœur poussait les sens à leur extrême limite. Ce rush d’adrénaline était une drogue face à laquelle l’univers tout entier s’effaçait.

    Ce qui ne voulait en rien dire que ces sullustéens seraient épargnés. S’ils se dressaient sur le chemin d’Odion ils connaîtraient le même sort que tous les autres.
    Aussi, dès que le premier tir de blaster fut tiré et aussitôt dévié par un revers de sabre, les hostilités venaient officiellement d’être déclarées. Odion fondit sur ses nouvelles proies comme un cobra sur du gibier. L’expression de terreur sur le visage du tireur, la première réaction normale de la journée, fut une douce récompense pour le cyborg alors qu’il enfonçait son sabre profondément dans son poitrail. La plaie cautérisée par le plasma ne laissa s’écouler aucun geyser de sang et le sullustéen s’effondra comme une marionnette dont les fils avaient été tranchés.

      « -Je vous conseille de me laisser passer. »

    Cette mise en garde fut vaine tant les défenseurs semblaient déterminer à leur tâche et bien vite ils rejoignirent leur compagnon pour une mise à mort instantanée. Une vraie rumba

    Par vulgaire esprit de contradiction envers son hôte, Odion ne chercha pas à achever les autres défenseurs, déjà forts occupés par leurs semblables. Les laisser en vie aurait le mérite de limiter quelques peu les interférences des sauvages dehors. S’ils avaient la sôtte idée de se détourner de leurs adversaires actuels pour poursuivre le cyborg… Et bien sa miséricorde avait des limites très claires.

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By Amertume
#35664
L’Égorgeur ne pouvait se douter que chaque mort qu'il causait ne faisait qu'ajouter au ballet de notes, s'inscrivant dans la grande chanson que le chef d'orchestre écoutait attentivement, perché tout en haut du bâtiment religieux, observant par-delà la vitre de la grande fenêtre le carnage qui se déroulait sous ses yeux plus noirs que la nuit. Souriant d'un air carnassier, le messager de son dieu constatait que les graines qui avaient été plantées germaient à présent. Il ne suffisait plus que d'en récolter les fruits. Et le plus délicieux de tous venait à lui, à grande vitesse. L'usurpatrice avait fui avec sa compagne, le privant ainsi de ce dont il avait besoin pour finaliser la cérémonie mais enfin, l'appel avait été entendu et le fou attiré jusqu'à son destin.

C'était cette raison qui fit que malgré la peur, malgré le certitude de leur mort imminente, malgré l'horreur que générait le cyborg, pas un seul des Sullustéens survivants ne recula devant lui ni ne s'écarta. Baragouinant dans une langue qui n'était ni du basic ni la leur, des syllabes qui évoquaient les sombres rêves d'une ancienne race d'un temps avant les premiers proto-humains et aliens, ils se jetèrent sur le Seigneur Noir, beuglant leur allégeance à un dieu corrompu et offrant leurs vies en signe de dévotion. Pas un seul ne survécut au courroux du Roi déchu. Ces affrontements depuis son arrivée n'avaient été que de simples formalités, indignes de lui. Pourtant, il se pressentait que sous peu, un adversaire digne de lui se présenterait.

De l'entrée du bâtiment jusqu'au dernier étage, le cyborg dut affronter toujours plus de croyants qu'il passa au fil de son sabre et ses griffes, ses éclairs d'énergie et ses étranglements mentaux. La puanteur de la mort était maintenant omniprésente tout autant que celle des cadavres, du sang, de l'urine et de la peur. Ici, un Sith même aussi diminué dans sa chair que lui ne pouvait que se sentir vivant comme jamais tant les émotions les plus fortes saturaient les sens.

Un combat sans mise à mort est aussi vide de sens qu'une vie sans conflit. Tuer est l'acte le plus pur qui soit et c'est pourquoi un guerrier qui tue est la plus sublime créature au monde. Tu te complais dans une médiocrité qui te diminue, Égorgeur.

Cette fois, la voix n'avait pas résonné dans son crâne mais partout autour de lui, provenant de toutes les directions à la fois, comme pour se moquer de lui et le plonger dans la confusion. Tandis qu'il progressait de plus en plus haut dans la tour, les signes d'exactions se faisaient plus visibles et ses sens, toujours plus saturés par le pouvoir du Côté Obscur. Parfois, au détour d'une porte franchie ou d'un mur long, il croyait percevoir une silhouette fantomatique, éthérée, à peine visible. Chaque étage rejoint ne faisait que préciser ces visions qui s'offraient à lui et il reconnut bientôt les fantômes de son passé. Chaque être vivant qu'il avait tué depuis ses jeunes années parmi les siens le fixait d'un air accusateur, les yeux emplis d'un reproche muet.

Était-ce une forme de test ou d'épreuve, censée le confronter à sa culpabilité ? Pouvait-il même encore ressentir une telle chose après si longtemps, après avoir offert son âme aux crocs glacés d'une machine qui le rongeait lentement mais surement ? Ou peut-être n'était-ce qu'une moquerie de plus, guère subtile ?

Tant de morts par ta main, tant de victimes, tant de malheur engendré. Et pourtant, tes exploits sont bien loin d'être dignes du plus grand de tout les meurtriers.

Enfin arriva-t-il au dernier étage et à ce qui semblait être un bureau, peut-être celui de l'ancien grand prêtre de cet ordre religieux dévoyé par un autre pour servir les noirs desseins de son maître. A l'intérieur, le maître des lieux lui tournait le dos, observant par la fenêtre la folie qui régnait dehors et ne semblait pas l'avoir entendu. Entre eux deux, il n'y avait guère plus que quelques mètres tandis qu'au-dessus d'eux trônait une vitre sur tout le plafond, permettant d'admirer la vue des rochers sous lesquels la ville avait été bâtie. L'inconnu se retourna pour accueillir son hôte et fit une révérence moqueuse, ses yeux entièrement noirs l'observant sans jamais ciller. Ses cheveux longs étaient noirs, comme ses vêtements au complet tandis que sa peau avait la pâleur d'un cadavre.

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Darth Odion des Seigneurs Sith. Notre seigneur Komus t'a fait venir ici afin que tu accomplisses ton destin. Acceptes-tu de t'agenouiller face à Lui et de Le reconnaître comme Unique Dieu ?

Le ton de sa voix indiquait clairement qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'il disait, comme s'il devinait déjà la réponse du cyborg. Le gratifiant d'un sourire narquois, l'inconnu le gratifia d'une seconde révérence moqueuse.

Mais nous en oublions nos manières. Nous sommes Erasmus Haarlock. Nous te connaissons, comme nous connaissons celle qui se prétend Maître des engeances que tu appelles Sith. Nous savons que tu cherches à te libérer de la corruption de la machine en toi. Nous pouvons t'y aider. Agenouille-toi sous la lumière de l'Astre et, parmi ses ombres, renais en tant que serviteur de Komus.

Haarlock n'avait pas besoin d'user de la Force pour ajouter du poids à son exigence, pas plus que pour prouver ce qu'il était. Il n'était pas à proprement parler un utilisateur du côté obscur, il était pénétré par celui-ci, d'une façon tout à fait différente des Sith et qui le rendait intriguant. Il n'était pas difficile de ressentir son pouvoir et se faire une idée de sa puissance. De façon étonnante, il semblait au moins autant versé dans les arts obscurs que l’Égorgeur. La poignée d'un sabre laser était clairement visible à sa taille tandis qu'il observait, impassible, les yeux noirs fixés sur le cyborg, les mains croisées dans le dos.

Il semblait qu'un marché pouvait être passé, un marché qui offrirait un pouvoir inimaginable et une libération désespérément hors d'atteinte en échange d'une servitude qu'on ne savait être provisoire ou éternelle. Le marché était-il acceptable en l'état ? Il lui appartenait de décider à ployer le genou, en savoir plus ou refuser. Tout en sachant qu'un refus n'offrirait très probablement qu'une seule issue à cette conversation. Mais cette pensée avait-elle jamais empêché le Sith d'agir ainsi ?
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By Adrix
#35716
    Des idiots. Tous sans exception. Des idiots trop faibles pour mériter son attention. Cette étrange ascension de la tour religieuse était agrémentée par un flot continu de ces fanatiques suicidaires qui préféraient se jeter sur la lame de l'Egorgeur plutôt que d'affronter le destin qui les attendait s'il le laissait passer. Quel sinistre dessein pouvait bien provoquer en ces êtres insignifiants un désespoir à ce point plus profond que celui de la mort certaine que représentait le cyborg ? Ceux ci semblaient pourtant encore en relative possession de leurs moyens, quand bien même la fièvre meurtrière qui contaminait l'air devait à n'en pas douter affecter leur jugement. L'hypothèse d'un rituel noir se faisait plus probable à chaque nouvelle marche, mais son but restait inconnu au Seigneur de la Sith.

    Pour Odion, c'était un retour aux sources. Les sensations, cette extase éphémère, étaient d'une intensité telle qu'il n'en avait plus ressenti depuis des années. Même au travers du voile épais de la machine, son cœur palpitait d'excitation alors qu'il laissait derrière lui cette trainée sanglante. Si on lui présentait quelque chose de plus consistent que ces cancrelats, sa satisfaction deviendrait presque orgasmique. Il ne pouvait cependant s'empêcher de se demander ce qu'il serait advenu de lui s'il était encore entièrement fait de chair. Aurait-il lui aussi régressé à l'état de sauvage assoiffé de sang ? Il avait l'arrogance de croire son esprit plus fort que la sorcellerie qui gangrénait cette planète, mais était forcé d'admettre qu'il en ressentait les effets.

    Il avait depuis longtemps cessé de compter les victimes lorsque les premières apparitions vinrent hanter son champ de vision. Des visages, puis des silhouettes, d'abord floues puis de plus en plus nettes. Au début, en proie à la fièvre du meurtre, il cru n'avoir affaire qu'à de brefs mirages, façonnés par son esprit aux émotions fraîchement renouvelées. Mais il ne tarda guère à réaliser que ces spectres n'étaient pas le seul fruit de son imagination. Ils étaient là, du moins, autant que puisse l'être une entité ethérée, l'accusant du regard pour le meurtre dont ils avaient été la victime. Avec les antécédents du cyborg, il avait bien des légions de damnés qui se feraient un plaisir de venir le tourmenter. Des Siths beaucoup, mais aussi des soldats, des civils et de parfaits inconnus ayant eut la malchance de se dresser un jour sur son chemin. Ou a proximité de son chemin. Si la plupart n'étaient guère familiers à l'Egorgeur, une poignée de faciès ressortaient de la masse. Kroenen et son masque de fer était des plus proéminents, accusant silencieusement celui qui aujourd'hui encore utilisait les sabres qui lui avait été dérobés comme ses armes de choix. Ce Jedi dont il avait dérobé la chair autrefois aussi, quand bien même son nom lui échappait désormais.
    Et puis le premier. Le premier homme qu'il avait tué jadis, dans une époque si lointaine qu'elle semblait désormais être une autre vie. Bien avant de renaître dans la connaissance de la Force, Adrix Nodo avait commis son premier assassinat lors de son rite de passage, comme le faisaient tous les siens. Il n'était personne d'exceptionnel. Un vulgaire marchand malhonnête, victime de la rancœur d'un rival plus fortuné que lui. Pourtant son regard, à la fois implorant et confus, lorsque la lame avait transpercé son poitrail, était une peinture qui était restée gravée profondément dans la rétine du jeune Egorgeur. La première pièce de l'édifice qu'il était désormais. Le fantôme à l'air menaçant ne rendait guère justice au vivant terrorisé dont Adrix se souvenait.

    L'absence de l'Impératrice, quant à elle, était aussi compréhensible que décevante. S'il y avait bien un fantôme dont il se serait gargarisé du courroux...

    Passé la surprise, les émotions que ces mirages embrasaient chez l'Egorgeur étaient complexes, même si moins intense que l'on pourrait l'imaginer. Il n'avait pas besoin de puissance obscure pour lui rappeler ses crimes. Il avait parfaitement conscience d'être un meurtrier, une abomination qui se haissait presque autant qu'elle haissait les autres. Il fut un temps, lorsqu'il n'était qu'un jeune pratiquant des arts sombres, où il essayait sincèrement d'améliorer les choses autour de lui. Il était un temps où il répugnait à accomplir des atrocités, où il aurait été prêt à maintenir une alliance saine avec le gouvernement qu'il avait aidé à fonder. Les républicains et les Jedis s'étaient fait un devoir de poignarder tout ce qu'il restait de bonne volonté au sein de son corps meurtri par le métal. Ils avaient façonné de leur main le monstre qu'ils espéraient chasser. Odion avait accepté ce rôle, mieux, il l'avait embrassé. Alors que ses pas lourds raisonnaient au-dessus des cris des fanatiques découpés, il réalisa combien il était devenu indifférent à sa propre immoralité. Que dirait son homologue du passé s'il le voyait aujourd'hui ? Le jugerait-il pour s'être détourné de ses convictions au profit d'un cynisme amer ? Le cyborg qu'il était en avait-il seulement encore quelque chose à faire ? Il planifiait des génocides à l'échelle galactique au nom de sa quête d'évolution, qui sonnait chaque jour un peu plus comme une excuse. Bien sûr que l'Egorgeur qui guidait les géonosiens vers la prospérité l'aurait trouvé répugnant.

      « *Cette voix off qui me harcèle de commentaires pédants ne comprend rien au code éthique qui est le mien* »

    Le meurtre sans but n'avait rien de beau. Même une fois dénudé des notions d'honneurs ou de justice, c'était simplement du gaspillage, un moyen de satisfaire des pulsions primaires. La mort n'était sublimée que lorsque donnée dans le cadre de desseins plus glorieux. Odion tuerait des millions pour son idéal de pousser la vie dans sa prochaine phase d'existence. Un équilibre subtil devait être maintenu entre vie et trépas pour permettre une perpétuelle croissance. Guerre et paix, chaos et harmonie. L'un avait besoin de l'autre pour que se perpétue le cycle de l'entropie. Cet idéal de destruction n'était pas moins absurde que celui de paix abrutissante des Jedis.
    Là où le mystérieux inconnu voyait une contrainte, une médiocrité imposée, le Seigneur noir voyait un investissement pour l'avenir. Un adversaire valeureux épargné aujourd'hui reviendrait se battre avec plus de férocité le lendemain. On ne pouvait plus rien tirer d'un cadavre.



    Ce qui attendait Odion au dernier étage n'était ni un rite complexe, ni une deité à la voix de tonnerre mais un simple homme aux yeux d'une profonde couleur d'ébène qui se moquait au travers d'une politesse feinte. Odion resta de marbre pendant sa petite tirade, l'écoutant passiblement, sans bouger d'un muscle. Il se tenait là, comme une statue de métal noir, toisant avec neutralité celui qui se présentait comme un genre d'envoyé divin ? Erasmus Haarlock, Komus, des noms totalement inconnus au cyborg. Mais ce n'étaient pas ces patronymes qui aiguisaient sa curiosité, mais bien l'aura si particulière de son interlocuteur. L'homme irradiait d'un pouvoir au moins égal au sien, mais fondamentalement différent. Le Côté Obscure semblait pénétrer les profondeurs de son être. Plus il avançait dans le discours et plus la colère grondante d'Odion se faisait glacée, réfléchie.

      « - Si comme vous le prétendez, vous me connaissez... Alors cette question n'est pour nous deux qu'une perte de temps. Vous connaissez déjà ma réponse. »

    Tout ceci était probablement un piège, une provocation plus qu'une véritable offre. Est-ce qu'un combat faisait partie du rituel ? Et qu'il était en train de se condamner ? Le cyborg avait bien des questions sans réponses. Mais il existait une vérité qui écrasait toute autre considération de la situation. Une vérité ponctuée par l'allumage d'un sabre laser couleur écarlate dont le vrombissement doux faisait contraste aux hurlements bestiaux en contrebas.

      « - Darth Odion ne plie le genoux devant personne. »

    Peu importait la souffrance de la machine, l'éternelle agonie de la perte de soi, ou la perspective d'une destruction certaine. Jamais Adrix ne se soumettrai de nouveau à un autre. Jamais il ne s'enfermerait de nouveau dans les chaînes de la servitude. Il préférait disparaître dans les circonstances les plus atroces que de renoncer à se tenir debout. Si cette fierté devait le mener à sa perte un jour, il était prêt à l'accepter. Cette force de conviction était ce qui avait manqué à l'Impératrice. Manqué à Kroenen. Manqué à tant d'autres.

      « - Il n'y a nulle offre que tu puisses faire qui me ferait courber l'échine. La suggestion seule est une insulte. »

    Odion pointa son sabre sur celui qu'il désignait désormais comme un ennemi, une proie.

      « - Toi qui n'a de cesse de parler de meurtres et de destruction, tu m'as amené ici pour semer la mort dans mon sillage. Je n'ai nulle intention de te décevoir dans cet espoir. »


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By Amertume
#35738
Haarlock toisait l’Égorgeur tout de métal vêtu, écoutant ce dernier établir la façon dont leur relation allait se passer dans un avenir proche. Il gardait un sourire éclatant, froid et qui avait quelque chose de reptilien dans la façon dont ses lèvres glacées s'étiraient de part et d'autre de son visage. Ses yeux plus noirs que la nuit ne cillaient jamais et ne se baissaient pas sous le poids de celui du cyborg. La plus grande arme d'Adrix était probablement la peur qu'il répandait chez autrui par sa présence, intimidant et terrifiant. Cette peur n'existait pas en Haarlock.

Dans ce cas, Darth Odion doit mourir.

En vérité, tel avait toujours été son destin, forgé à travers le temps et l'espace des millénaires avant même sa naissance ou celle de ses premiers ancêtres. Sa vie n'avait été engendrée que pour qu'il remplisse ce rôle aussi glorieux que macabre mais nécessaire. L'émissaire de Komus savait qu'il en serait ainsi car il avait vu l'avenir. Pendant une éternité, il l'avait vu se produire exactement tel que montré et n'avait plus aucun doute depuis bien longtemps sur le fait qu'il était immuable. Et Odion, dans toute son arrogance aussi vaine qu'étouffante, ne pouvait rien faire contre cela.

Dégainant également un sabre laser couleur rouge sang, l'homme attendit que se rue sur lui le cyborg, parant le premier coup sans difficulté tout comme les suivants. Il avait presque l'air de s'ennuyer et observait la face synthétique avec un air indulgent insupportable, comme s'il compatissait aux efforts vains d'Adrix pour l'embrocher. Chose curieuse, il restait parfaitement calme et détaché au point de ressembler plus à un Jedi qu'à un pratiquant du côté obscur. Pourtant, la lueur de cruauté au fond de ses yeux trahissait la joie féroce qu'il ressentait.

Tu t'imposes de suivre une voie que tu crois être valide, tu penses que le changement constant est la seule chose qui ait de la valeur. Mais tu te trompes, Seigneur Odion. L'entropie n'est pas une fin en soi, elle n'est qu'une chimère permettant de justifier une existence aussi vaine que corrompue. Il n'existe qu'une seule véritable fin digne de ce nom et son nom est Komus.

Toutefois, il lui fallut vite réviser son jugement quelque peu hâtif lorsqu'une feinte de l’Égorgeur faillit l'embrocher sauvagement. Il éclata de rire, galvanisée par la perspective d'avoir failli mourir. Et contre-attaqua alors, passant du tranquille Soresu au féroce Juyo, s'abandonnant entièrement aux émotions et au désir de mort qui le possédait pour lancer des frappes considérablement violentes et qu'un autre moins costaud que le cyborg n'aurait pu guère qu'éviter et encore moins parer. Ici une feinte, là une parade, là un bond sauvage. Chaque assaut qui s'entamait les faisait se percuter avec une violence rare. Du reste, tout le mobilier du bureau ou ils se battaient n'était déjà plus que miettes et débris.

Les énergies obscures, imprégnant maintenant la planète à un niveau primaire, subatomique, gorgeaient chacun des adversaires de leur puissance impie et les portait à de nouveaux sommets de puissance. Hululant sous l'extase, Haarlock lâcha des éclairs si concentrés et intenses qu'un simple sabre laser ne saurait les arrêter ni parer. Dans un même mouvement, il invoqua de nombreux doubles qui tous se jetèrent sous le cyborg qui avait bien assez à faire de son côté. Et toujours il riait comme un dément, les yeux luisant d'une folie meurtrière. Le regard sans âme rencontra celui d'Adrix, lequel put lire combien la soif de destruction était implantée dans l'esprit de l'homme.

Il s'agissait de bien plus qu'une soif de sang, c'était un besoin et un désir impossibles à assouvir, qui exigeaient que s'éteignent les étoiles, succombe chaque vie et disparaisse chaque composante de l'univers. Alors et seulement alors cette soif serait comblée, pour un temps.

Quand ton âme sera dévorée par l'Astre, tu réaliseras la futilité de tes efforts et de ton arrogance. Tu comprendras que rien en toi n'était digne d'autre chose que d'être sacrifié pour une cause plus grande que toi.

Une à une, les illusions avaient été brisées par la fureur du cyborg jusqu'à ce qu'il ne reste plus que l'original, lequel était toujours hilare, lame baissée négligemment vers le bas. Combien il était arrogant et sûr de lui, combien il aurait été facile de lui faire payer cher son erreur et lui rappeler qui était un Exterminateur entre les deux. Alors qu'Odion se préparait à son prochain assaut, Haarlock l'observait sans cesser de rire, amusé par la futilité de ses actions.

Que comptes-tu faire, mortel ? Ta consœur Ranath n'a pas pu m'arrêter des mois auparavant. Les chaînes qu'Ashla avait posé sur moi ne m'ont pas emprisonné à jamais. Crois-tu pouvoir réussir là ou la plus grande de toutes les guerrières a échoué ?

A présent, immobile et soudainement calmé, il observait le Sith avec un mélange de curiosité et d'ironie. Il patientait, curieux de voir ce que lui préparait le cyborg. A ce niveau, on pouvait être certain de ne jamais être déçu avec Adrix, n'est-il pas ?
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By Adrix
#35806
    Le temps des vains échanges était venu et il était désormais passé. La place était faite pour un combat glorieux entre deux combattants au sommet de leur art, un duel tel qu'on en trouvait narré dans les légendes des temps oubliés. Le cadre même était parfait, les ruines fumantes d'une planète à l'agonie. Odion, dont la soif de sang était exacerbée par la fébrilité palpable jusque dans l'air, ne souhaitait rien de plus que de profiter de cet instant de violence mise à nue. Et cela même si le prix à payer pour cette expérience grisante était d'écouter davantage des délires de ce fanatique.
    Lorsque deux êtres aux philosophies irréconciliables se confrontaient, il était dans l'ordre des choses qu'ils trouvent un autre moyen de se départager. Or il s'avérait que peu de débats étaient à même de renier l'argument représenté par un sabre dans la trachée. Il n'était pas meilleure plaidoirie qu'une bonne décapitation. C'était au moins un sujet où les deux ennemis d'aujourd'hui semblaient en relatif accord. Aussi la marche à suivre était évidente.

      « - L'entropie n'a pas de fin. Elle n'est que changement et transformation. Le monde que tu défends n’est qu’un vide immobile. Un ennui répugnant. »

    Adrix ne s'était pas fait prier pour se jeter dans la mêlée. Cet homme était fort. Peut-être même plus que lui. C'était un fait que le cyborg avait ressenti avec tout son être et n'avait d'autre choix que de concéder. Il parvenait à résister aux coups pourtant puissants du cyborg, concurrençant la machine à la seule puissance de ses muscles. Même les assauts les plus audacieux de l'Egorgeur, épaulé par ses sens accrus, ne parvenaient à percer sa défense. Pire encore, le ballet gracieux des lames écarlates s'entrechoquant dans des cascades d'étincelles rouge sang ne semblait pas inspirer chez son adversaire la moindre excitation. Il ne cachait pas son ennui, étalant par provocation toute l'aisance avec laquelle il contrait les estocades de l'hybride machine. Il restait calmé et composé, malgré la lueur haineuse qui trahissait ses pensées profondes. Cette maîtrise presque insolente de la situation avait le don de souffler sur les braises de la furie de l'Egorgeur.
    Ce n’est que lorsqu’Odion décida de passer aux choses sérieuses en récupérant son second sabre qu’il parvint enfin à arracher une réaction à son adversaire. Un rire, une joie primale d’avoir vu la mort de près. En cela Adrix le comprenait. En cela ils étaient pareils. Tous deux se sentaient galvanisés par leur danse macabre et ne pouvaient exister qu’en côtoyant leur propre destruction. Les rires déments, l’extase palpable, le sang brulant circulant dans ses veines, voilà à quoi devait ressembler un véritable combat entre deux égaux ! L’univers entier s’effaçait jusqu’à ce qu’il ne reste que deux êtres poussés au paroxysme de leur gloire. Oui ! Quel plaisir sans fin ! Qu’il s’agisse de clones ou d’éclairs, le cyborg acceptait tout avec joie. Malgré les dégâts qu’il subissait, malgré la douleur qui lui transperça le corps lorsqu’il fut frappé par les éclairs, il ne pouvait qu’exulter fiévreusement. Quand était la dernière fois qu’il avait pu laisser libre court à sa sauvagerie sans se retenir ? Quand était la dernière fois que quiconque était parvenu à réellement le blesser dans un affrontement ? Cette souffrance, si lointaine qu’il l’avait presque oubliée, écartait les nuages sombres de sa torpeur pour redonner au guerrier de jadis toute l’ampleur de son âme. Il était Adrix une fois de plus. Et Adrix pourfendrait mille illusions si l’opportunité lui en était donné.

    Poussant ses sens à leur extrême, Odion était parvenu tant bien que mal à se défaire des apparitions qui l’entouraient, se délectant de chacune des mises à mort factices comme d’un apéritif pour la véritable. Mais ce premier triomphe n’était pas venu sans coût. Sa fidèle armure arborait désormais de nombreuses traces de coups. Ici et là le métal avait subis la morsure du plasma et fumait doucement. Sans cette protection inestimable, nul doute que l’Egorgeur aurait subis des blessures terribles. Même avec cette seconde peau de métal, Odion ressentait le contrecoup de leurs échanges jusque dans ses os tremblant. Son cœur battait si fort qu’il aurait pu bondir hors de son sarcophage. Les implants cérébraux tournaient à plein régime, dilatant sa perception du temps à un point tel que les débris tombants lui apparaissait figés. Toute son attention était focalisée sur Haarlock qui le toisait avec un mélange de suffisance et de pitié. Il serait le parfait exutoire à des décennies de frustration si seulement il avait ressemblé à une femme à la tête d’un gouvernement galactique militariste. Cela étant il avait la même manie de lui parler comme à un imbécile. C’était cette attitude qui empêchait Odion d’être pleinement reconnaissant envers celui qui lui avait offert l’expérience qu’il convoitait tant.

      « - Foutaises. »

    La petite accalmie dans leur combat était l’occasion de discuter plus en avant. C’était une manière cordiale et polie d’échanger son point de vue avant de reprendre les tentatives d’égorgements mutuels.
    Odion avait vécu un certain temps. Moins que les grands esprits qui hantaient ce monde, mais davantage que la majorité des idiots qui agitaient aujourd’hui un sabre laser. Pour beaucoup il était déjà une relique d’une autre époque. Et s’il venait à s’éteindre, combien resteraient d’ils de pratiquants du Côté Sombre qui ne semblaient pas surgir de la couverture d’un magazine ? Quoi qu’il en soit, il avait déjà vu de nombreux individus se targuer du titre de meilleur combattant de l’histoire. C’était presque le réglage par défaut de tout aspirant seigneur du mal. Mais lorsqu’il y pensait aujourd’hui, c’était un visage tout particulier qui lui apparaissait en pensées. Un visage qui tentait de dissimuler un reste d’acné embarrassante derrière un masque.

      « - Je connais fort bien le seul être digne de porter le titre de plus guerrier de tous les temps. Et son nom n'est pas Ashla. Et tôt ou tard ce titre sera mien. »

    Odion savait qu’il avait encore du chemin à parcourir. Il commença à se redresser, enlevant d’un revers de main les cendres sur son épaule.

      « -Tu as fais plusieurs erreurs, disciple de Komus. La première est d’assumer que parce que nous partageons un titre, Ranath et moi sommes des adversaires comparables. »

    Odion voyait en Ranath une Sith… prometteuse. Elle avait tout ce qu’il fallait pour jouer son rôle de Dame Sombre. Elle était suffisamment compétente pour mériter le respect de l’Egorgeur, ce qui n’était pas un maigre exploit. Indubitablement plus capable que l’intégralité du conseil Jedi. Mais lorsqu’il s’agissait de les comparer tous les deux, elle n’était encore qu’une jeune lionne aux griffes fraîchement maturées. Odion était l’apex de la prédation. Elle le dépasserait peut-être un jour. Mais ce jour n’était pas arrivé.

      « -La seconde est que je ne crois pas « pouvoir réussir », disciple de Komus. Je n’envisage simplement jamais la défaite. »

    Alors qu’il parlait, un bruit de rouages et de verrous se fit entendre alors que son armure se déployait pleinement, dévoilant une seconde paire de bras qui s’empara de ces sabres mêmes avec lesquels il avait commencé son apprentissage autrefois. Un pouvoir obscur s’écoulait depuis son cœur pour se répandre dans son être tout entier, épaulé par des injections de toxines. Semblable à une flamme soudainement ravivée par de l’essence, son aura gagna férocement en intensité alors que la rage primale en lui prenait le dessus. Des éclairs de puissance maléfique parcouraient le métal de sa carapace, crépitant avec une sanguinaire envie d’en découdre.
    Après des décennies à devoir se contenter d'adversaires faiblards, il semblait presque étrange à Odion de ressentir à nouveau toute l’étendue de sa propre puissance. Voilà ce qu’était l’Exterminateur une fois tous ses verrous relâchés. Une incarnation physique de destruction, alliant la suprématie de la machinerie à la rage brûlante d’une âme aux convictions inflexibles.

    Avec un rugissement qui fit trembler la tour dans ses fondations, le cyborg se jeta sur le meurtrier comme l’aurait fait un fauve. Le duel qui s’ensuivit fut d’une toute autre intensité. Les mouvements de l’Egorgeur s’étaient teintés d’une sauvagerie presque animale tandis que ses 4 sabres frappaient sans relâche sur 4 angles différents, à une vitesse sans cesse croissante. Porté par la furie de la Force, Odion s’était défait du fardeau de la fatigue et de la douleur pour ne devenir qu’un flux constant d’assauts. Ses coups avaient un impact surnaturel qui était enfin à même de donner à Haarlock un challenge à la mesure de ce qu’il avait démontré depuis le début de cet affrontement. Et il en venait toujours plus, toujours vite. Le Seigneur de Korriban priorisait son attaque dans une avalanche de coups que Tulak aurait critiqué pour son manque de prudence ou de retenue. Mais de la souplesse de ses mouvements, de l’audace dont il faisait preuve dans ses feintes et de la ténacité sans faille dans ses assauts, de cela il n’aurait rien trouvé à redire. Il était le raz de marée du Côté Obscure, l’ouragan rugissant qui avait autrefois balayé des dizaines de ses compères dans sa démence furieuse.
    S’il restait encore quelque chose de la pièce, cela ne dura pas longtemps. En prenant appui sur les murs pour bondir, Odion provoqua l’effondrement d’une partie de la pièce, dont les débris eurent tôt fait d’être changés en projectiles contre lui.

    Leur duel était un exemple en la matière, un affrontement digne de rentrer dans les légendes. Au moins 15 minutes dans l’adaptation cinématographique. La situation était bloquée, chacun infligeant à l’autre une quantité presque égale de coups et de blessures. Jusqu’à ce qu’Odion n’use de ses pouvoirs pour récupérer un cinquième sabre depuis sa cape négligemment laissée par terre, lequel fut rattrapé par la serre de son pied. Usant de l’autre comme d’un puissant appui et de ses 4 bras pour occuper l’adversaire, la jambe libre d’Odion décrivit un arc long pour venir trancher en deux le torse de son ennemi. Le poitrail sectionné tomba au sol dans une odeur de chair carbonisée, laissant Odion, à bout de souffle.
    Il eut été presque impossible pour un combattant ordinaire de réaliser une telle manœuvre. Mais Odion n’était plus restreint par les limites de la chair. Son corps mutilé avait acquis de nombreux dons. Cela incluait la possibilité de réaliser plusieurs tâches à la fois sans perte notable d’efficacité. Une aisance qui aujourd’hui s’était montrée cruciale.

      « -Salut Kromus de la part d’Odion. »

    Etait-ce fini ? Probablement pas.



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By Amertume
#35820
Le colosse était doué, Haarlock devait bien le lui reconnaître. Véritable machine - au sens presque littéral d'ailleurs - à tuer, il se déplaçait et se mouvait avec une grâce inquiétante et qui n'avait rien de naturelle. Il était vraiment devenu une machine en cela que même s'il n'avait pas eu son armure, quelque chose dans sa démarche et son attitude l'aurait subtilement mais clairement défini comme plus vraiment humain. En cela, il respectait le Seigneur Sith. Il ne savait que trop bien à quel point la chair et l'humanité étaient faibles. Pour survivre, pour devenir meilleur, il fallait tout abandonner pour ne se tourner que vers l'évolution ultime.

Mais là ou lui ne la voyait possible qu'au travers de Komus, l’Égorgeur se complaisait à croire que le côté obscur et l'amélioration de son corps étaient les seules possibilités. Quelle déception que de constater son manque flagrant d'imagination et, au final, d'ambition. Il étira un sourire épouvantable, bien trop large pour une bouche humaine standard. L'imbécile allait bientôt regretter ses paroles et ses folles prétentions. Rien ne pouvait le vaincre, il s'en était assuré voilà bien longtemps déjà. Et il l'avait fait en payant un prix que personne, pas même Odion, n'aurait pu oser comprendre ni même payer. Lui seul avait eu la force d'aller au bout de ce chemin.

La perfection d'une chose survient lorsqu'il n'est plus possible d'en changer la nature. Si tout devait être consumé et qu'il ne resterait plus rien, alors tout deviendrait parfait. Ton entropie n'est qu'un rêve d'enfant, une illusion qui justifie ton existence vaine et sans but. Regarde-toi, machine. Tu es si proche de la perfection et pourtant tu es si loin d'être le pinacle de l'évolution.

Ce qui avait été le bureau personnel du grand prêtre de l'Eglise Pinaciste de Sullust n'était maintenant plus qu'un foutoir complet en ruine ou volaient les morceaux de feuilles volantes et gisaient les débris des meubles et appareils divers. L'holotable au centre de la pièce avait dès le début été anéantie et, de la projection holographique de Sullust, ne subsistait plus maintenant qu'un grésillement plaintif et une pathétique image quasi invisible et aux contours indéfinissables. Haarlock se trouva particulièrement amusé par ce petit détail, songeant que nulle image n'avait été aussi réaliste depuis son arrivée sur ce monde pitoyable.

Parles-tu de Tulak Hord ? Même lui ne saurait rivaliser avec celle qui faillit plus que quiconque m'entraver jadis et vaincre l'Astre. Il n'était qu'un enfant se prenant pour un guerrier, tout comme toi tu n'es qu'une larve qui se rêve combattante.

Haarlock ne savait pas que Hord était bel et bien vivant et enfermé dans le corps d'un adolescent. L'eut-il su que cela n'aurait rien changé pour lui. Une seule âme dans toute l'histoire de la galaxie aurait pu lui inspirer de la crainte et elle n'était plus depuis des éons. Rien ni personne ne pouvait l'arrêter ni le vaincre. Odion n'était rien. Hord n'était rien. Ranath n'était rien. Le Sith était une distraction surprenante mais bienvenue, rien de plus. Ses talents étaient considérables et son maniement du sabre lui inspiraient un respect teinté de très légères nuances de regrets. Tant de potentiel qui allait se retrouver gâché, lui qui aurait pu devenir un agent de la volonté première, un disciple de premier choix.

Cela ne l'empêcha pas de hausser ses sourcils d'un noir profond lorsque l'armure laissa apparaître 2 bras supplémentaires ni d'être étonné lorsqu'il ressentit la noirceur pleine et entière du cyborg se déchaîner, s'alimentant elle-même et le rendant de plus en plus furieux et puissant. A nouveau, le tueur sentit malgré lui son respect pour la machine augmenter. Oui, vraiment, cela allait être un terrible gâchis. Les mouvements du cyborg devinrent pratiquement invisibles à l’œil nu, si rapides que même un être comme lui peinait à les suivre. Et à les parer, encore plus. Poussé dans ses retranchements, le tueur se voyait contraint d'invoquer des illusions, de soulever tout ce qu'il avait à portée de main pour lui servir de rempart et de bondir aussi loin qu'il le pouvait.

Les coups qu'il échangeait avec le Sith lui remontaient tout le long des bras, envoyant des vagues de douleur insoutenables dans tout le corps tandis qu'il peinait de plus en plus à le contenir. La première blessure fut portée au bras gauche, ouvrant jusqu'à l'os tandis que la seconde lui trancha 2 doigts de la main droite. Le sang se mit à couler à flots et la douleur à atteindre des sommets insupportables. Mais il ne la sentait pas. Il ne sentait rien. Jamais. Il s'en trouvait toujours détaché, comme il se trouvait détaché de tout, à chaque instant. Ce fut cela, ajouté aux assauts toujours plus impitoyables et à la force destructrice d'Odion, qui le perdit. Comme chaque fois qu'il notait ce détachement qui l'emplissait, son attention s'en trouva, le temps d'un micro-battement de cœur, très légèrement détournée. Cela était suffisant pour la machine enragée et lui valut d'être pratiquement coupé en deux au niveau du torse.

Le sang coula à grands bouillons fumants, souillant l'éclat argenté de l'armure du cyborg tout autant que le sol autour d'eux, les vêtements du tueur et les ruines du bureau. Lentement, en ouvrant grand les yeux comme s'il se rendait maintenant compte de sa situation, Haarlock s'effondra au sol sur le dos. Son regard ne quittait pourtant pas celui rouge diabolique d'Odion, un sourire sarcastique aux lèvres. Il ne tentait même pas de bouger ou d'étancher la blessure catastrophique. Il se contentait de le regarder avec toujours cette lueur vilaine au fond des puits de ténèbres qu'étaient ses yeux. En toussant, il cracha du sang et, poussant un râle d'agonie, lâcha quelques mots avant d'expirer.

Une... Mort de plus... Ce ne sera... Jamais... Assez...

Enfin, Haarlock gisait là, aux pieds du cyborg, aussi mort que tout ceux qui avaient eu le malheur de croiser la route de l’Égorgeur. Pourtant, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que cela n'arrange au moins un peu les choses au dehors, il n'en fut rien. Au contraire, la pression exercée contre la planète par le côté obscur de la Force ne fit que se resserrer, étouffant toujours plus les milliards de vie empoisonnées déjà et emplissant le crâne du cyborg de nouveaux murmures, chants de sirènes et émotions puissantes. La Force susurrait dans son esprit, comme un avertissement funeste incompréhensible, par des mots qui allaient au-delà du langage et portaient en eux l'essence la plus pure du danger.

Alors soudainement, une vision se présenta à lui, celle d'une chose si innommable et terrifiante que même son esprit mutilé par la froideur et la logique de la machine ne pouvait y rester insensible. L'image d'un corps céleste qui se mouvait à travers le vide, porteur de mort et de folie, marqua son âme et la brûla comme rien n'avait pu le faire auparavant. Ce corps céleste ressemblait à une lune de grande taille, sphérique et dépourvue d'atmosphère. Mais c'était bien la seule chose qu'il avait en commun avec les autres car rien d'autre en lui n'était semblable à quoi que ce soit qui existât. Sur toute la surface de cette lune s'étiraient des visages hurlants, méconnaissables et témoignant d'une fureur et d'une souffrance incomparables.

Et ces visages l'aperçurent, se rendirent compte qu'il les voyait. Et ils tentèrent de lui parler, de lui communiquer l'avertissement qu'eux-mêmes avaient reçu mais qu'ils avaient été trop fous ou trop arrogants pour entendre. Un millier d'images, un milliers de langages, un millier de lamentations remplirent son cerveau amélioré, le saturant jusqu'à presque explosion. Il était impossible de comprendre ce qu'ils voulaient dire mais le fond était atrocement clair : ils suppliaient de fuir le plus loin possible. Et soudain les voix se turent, comme brusquement coupées par une autre, incommensurablement plus forte. Cette chose n'était que haine, rage, faim et mort. Elle n'existait pour rien d'autre et ne se satisfaisait de rien d'autre. Elle tourna son regard qui n'en était pas un vers lui et il eut alors un aperçu aussi bref qu'en avait eu la Dame Sombre auparavant de celui que servait le défunt Haarlock.

Vous avez vu. Vous avez compris. Il attend. Il vient. Il dévorera tout.

Le tueur s'était relevé durant le temps qu'avait pris cette contemplation silencieuse et intérieure. Sa blessure au torse ne s'était nullement refermée et c'était ainsi, presque coupé en deux, qu'il faisait face à son meurtrier, un sourire triomphant aux lèvres et une lueur de mauvais augure dans ses yeux plus noirs que la nuit. Offrant un spectacle macabre, il porta la main dans sa blessure béante et palpa à l'endroit ou aurait dû se trouver son cœur. Il n'y avait rien, pas même les traces de l'organe détruit ou embrasé par les coups de sabre du cyborg. Rien du tout.

Comprenez à présent combien vous avez eu tort. Comprenez que quoi que vous fassiez, vous et tout les autres mortels ne pouvez rien contre Lui. Acceptez votre destin et cela sera rapide. Combattez et je vous offrirai les tourments les plus terribles qui soient en punition. A genoux devant Komus.

Le tueur avait levé son sabre laser, convaincu par avance qu'il refuserait tout net. Et quand ce fut finalement avéré, il éclata d'un rire lugubre dans un mouvement immonde qui mettait d'autant plus en valeur sa blessure atroce. Psalmodiant dans un langage perdu depuis des millénaires, Haarlock leva le bras en direction d'Odion...

Et tout deux se retrouvèrent à la surface de Sullust. Non pas sous terre, là ou les villes se dressaient et les habitants vivaient, à l'abri des volcans meurtriers et des conditions de vie infâmes, mais bien à la surface, ou ce qui se dressait au-dessus d'eux n'était pas la croûte terrestre mas le ciel embrasé de Sullust. Et dans ce ciel, là ou aurait dû se trouver, visible, le soleil local, n'existait qu'une sphère d'un noir absolu qui masquait de sa présence l'éclat de l'étoile, plongeant le monde dans une ère de ténèbres ou ne régnerait plus que la folie et la mort en égales mesures.

Venez, Darth Odion des Sith. Venez affronter votre destruction. Sous la radiance de l'Astre Tyran, nous renaîtrons tous.
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By Adrix
#35890
    Lorsque le cadavre de son nouvel adversaire s’effondra dans une mare de sang fumante, au milieu des ruines et de la poussière, Odion put sentir l’extase courir le long de sa chair meurtrie. La grisante délivrance de terrasser un adversaire de valeur lui avait tellement manqué qu’il peinait à retenir les éclats de rire qui naissaient dans sa gorge. Son corps mutilé sous sa carapace de métal lui semblait brûler, comme s’il en ressentait la présence pour la première fois depuis près d’une décennie. Il doutait que quiconque puisse comprendre le tourbillon d’émotions qui emplissait sa poitrine. Le premier rayon de soleil d’un homme enfermé sous la terre, la première gorgée d’eau d’un malheureux égaré dans le désert, c’était tout ça à la fois et tellement plus. Il se sentait capable d’incendier des galaxies entières à la seule force de sa sauvagerie ravivée. Il pouvait à peine attendre de s’en retourner à son vaisseau. Oh les choses seraient bien différentes maintenant qu’il avait retrouvé l’ensemble de ses sensations. Fini les années passées enfermé dans un tombeau à méditer. Fi de l’inaction et des petits jeux pour tromper son ennui. Il était pleinement éveillé désormais. Tous comprendraient la véritable terreur que représentait Darth Odion à son apogée. Et ce n’est que trop tard qu’ils verraient leur erreur. L’erreur fatale d’avoir provoqué la colère de l’insatiable maître de la guerre dans son armure de métal. Il entendait déjà la symphonie macabre qu’il allait jouer à la galaxie même, un enfer d’une beauté suprême, fait de flammes et de sang qui consumerait jusqu’au ciel. Il ne s’arrêterait que lorsqu’ils seraient tous au bord du gouffre du désespoir, mûr pour rebâtir leur monde plus fort que jamais. Odion était fébrile. Il n’avait plus ressenti ça depuis la chute de l’Impératrice.
    Son regard se porta sur la carcasse qui gisait à ses pieds, la lueur prédatrice encore incandescente dans ses pupilles. Si le cyborg éprouvait un respect certain pour celui qui était parvenu à le mettre ainsi en difficulté, son mépris à l’égard de ses paroles n’était en rien entamé. Cet artisan de pure destruction suivait une idéologie stérile, définissant la perfection par le néant. Un nivellement par le bas dénué de sens, des propos tenus par un fanatique obsédé par une ferveur répugnante. Pourtant ses dernières paroles résonnaient encore dans l’esprit de l’Egorgeur. Une mort de plus ? Avait-il donc déjà goûté au trépas ? Ou ne fallait-il voir là que les derniers délires fiévreux d’un fou à l’agonie ? Il avait envie d’en savoir plus. Et les mystères de son aura… Il voulait en apprendre plus. Sa main griffue se pencha sur le cadavre d’Haarlock alors qu’il optait de le ramener au vaisseau pour l’étudier.

    Mais un murmure de la Force l’arrêta dans son geste. Non, pas un murmure, mais des centaines. Des légions de hurlements, tous porteurs du même message : Danger. Une cacophonie telle que jamais le Seigneur Sith n’en avait ressenti, si intense qu’il eut l’impression d’être frappé de plein fouet par une vague d’obscurité. Pourtant le message résonnait haut et clair, un avertissement funeste qui glaça le sang du cyborg.
    C’est alors qu’il fu gracié de la plus sinistre vision de sa vie. Un corps céleste dont l’aspect était si abjecte qu’il n’aurait osé le décrire. Des visages hurlants à perte de vues, des âmes en peine trop nombreuses pour être comptées, ce véhicule stellaire ne transportait que mort et démence, l’incarnation la plus pure du trépas qu’Odion ait jamais eut le malheur de contempler. Il était face à quelque chose qui dépassait sa compréhension, comme un fragment de la Mort elle-même descendue sur cette galaxie pour tout emporter. Il n’eut pas besoin de présentations, car les mots étaient futiles devant l’évidence de cette existence absolue.

      « *Komus…* »

    Il arrivait et il avait faim. Nul n’échapperait à sa rage dévorante. Les milliers, peut être millions d’âmes en peine imploraient l’Egorgeur de fuir. Il ne s’était jamais senti si minuscule, lui qui avait pourtant confronté les êtres les plus dangereux de cet univers. L’assaut mentale était terrible et la réalisation plus encore, forçant le cyborg à se tenir le crâne et à retenir à grand peine le hurlement qui déchirait son esprit. Il était secoué jusqu’au plus profond de son être par ce qu’il venait de voir. Une sensation glacée lui parcourait la nuque, feu et glace s’alternant dans son estomac. Il aperçu ses propres mains du regard et fut surpris de les voir trembler.

      « *La peur… Cela faisait longtemps* »

    Le sentiment semblait lointain, presque étranger, mais non moins présent. Darth Odion comprenait. Il comprenait qu’il était face à une force qui dépassait ses estimations les plus pessimistes. Et il comprenait qu’il n’aurait jamais le temps de fuir avant que cette horreur qui cachait jusqu’au rayon du soleil ne s’abatte sur ce monde. C’était trop. Tout simplement trop pour qu’un simple mortel puisse en sortir avec son intégrité mentale intacte. Odion en avait le souffle coupé, sa respiration devenue rauque comme celle d’un animal. Il ne fut même pas surpris de voir celui qu’il venait de tuer se relever, tenant la blessure béante comme s’il s’agissait d’une vulgaire gêne.

      « Comprenez à présent combien vous avez eu tort. Comprenez que quoi que vous fassiez, vous et tout les autres mortels ne pouvez rien contre Lui. Acceptez votre destin et cela sera rapide. Combattez et je vous offrirai les tourments les plus terribles qui soient en punition. A genoux devant Komus. » »

    La réponse était évidente. La requête, guère plus qu’une formalité. Ils savaient tous deux ce que le cyborg répondrait. Car même face à l’inévitabilité du trépas, même lorsque confronté par la destruction incarnée, peu importe que son esprit soit mutilé et son corps réduit en poussière, il était une vérité qui jamais ne serait ébranlée.

      « - Darth Odion ne plie le genoux devant personne. »

    musique



    Un sortilège les téléporta tous deux à la surface de Sullust, les plaines incandescentes désormais baignée dans la lueur lugubre de Kromus dont la majesté masquait le soleil. Les ténèbres absolues enveloppaient ce monde. Et bientôt il n’y aurait plus rien. Mais cela n’avait pas d’importance. Pour Odion il n’y avait plus que lui et cet homme. Tous deux face à face dans un décor digne d’être l’affrontement final marquant le crépuscule d’une longue vie.

      « Venez, Darth Odion des Sith. Venez affronter votre destruction. Sous la radiance de l'Astre Tyran, nous renaîtrons tous.

      -Ce sera un plaisir d’accéder à votre requête. »

    Les mots étaient devenus vains. Ils l’avaient toujours été. Seul comptait le combat désormais. Des idéologies irréconciliables, un affrontement au paroxysme du talent et de la sauvagerie mise à nue. Estocs, parades et assauts s’enchainaient à un rythme fiévreux, chacun rivalisant de talents pour faire tomber son ennemi dans une lutte pourtant vaine. Mais le combat en lui-même était devenu une fin en soi, un ballet partagé sur une planète mourante. Le plasma dansait avec grâce, les éclairs de lumière écarlate étaient les seules choses venant transpercer les ténèbres de l’astre tyran. Des flash rouges écarlates venant teindre d’une lueur sanguine la surface hurlante de Sullust. Odion sentait la morsure des lames d’Haarlock sur sa chair et se délectait de la souffrance. La colère et la terreur se mélangeaient en lui, animant ses bras d’une vigueur nouvelle. Toujours plus rapidement, toujours plus fort. Il ressentait l’impact des coups résonner jusque dans ses os. Et lorsqu’il frappait son ennemi d’un coup qui aurait du être mortel, ce dernier se relevait immédiatement. Peu importait les organes transpercés, les membres sectionnés, il revenait tout juste, aussi inéluctable que le maître qu’il servait.

      « -Une victime qui ne peut périr. Que voilà un cadeau à chérir. »

    Malgré la gravité de la situation, le Seigneur Sith prenait du plaisir à cette lutte puérile. Ce combat sans fin, cet affrontement qui ne connaitrait jamais de réelle fin. C’était tout ce dont il avait besoin pour se sentir exister. Il n’aurait pas pu rêver de meilleure scène pour affronter la destruction suprême. Chaque coup de sabre donné signifiait un battement de cœur supplémentaire, la douleur lui rappelait qu’il était encore, indubitablement vivant. Et même lorsque toute sa vision fut entachée par le rouge de son propre sang et celui d’Haarlock, il riait, il riait comme un fou devant ce superbe combat que la Force avait mit sur son chemin. L’ultime requiem d’un seigneur du combat.

    ========

    Quelque part dans les profondeurs de l’espace, la voix d’Odion résonna à travers tout son Venator. Un message court. Un message clair.

      « « Fuyez » »

    Le dernier espoir du cyborg sommeillait dans les tréfonds de ses machineries. Odion ignorait ce qu’il adviendrait de lui. Cesserait-il d’exister ? Serait-il condamné à des tourments infinis ? Il l’ignorait. Et cette incertitude le terrifiait bien plus qu’il n’était imaginable. Mais il y avait cependant une chose dont il avait certain. Il était Darth Odion. Adrix Nodo. Seigneur de Korriban, Exterminateur de la Sith et souverain de Géonosis. Et il resterait tout cela même face aux abysses incertains.

    Jetant avec dédains la tête tranchée qu’il tenait dans ses bras, il se tourna vers l’astre noir qui engloutissait le ciel. Défiant, il écarta les bras, présentant ses sabres comme pour trancher le ciel. Avec autorité et arrogance, partagé entre un rire dément et un égo impérieux, il lança son ultime provocation envers cette destinée inéluctable qui avait l’arrogance de croire qu’elle pourrait le briser, lui qui jamais ne fléchirait.

      « -Viens Komus ! Viens et contemple Darth Odion ! Vois celui qui ne pliera jamais le genoux ! Viens, et vois à quoi ressemble un homme qui t’affronte la tête haute ! »
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By Amertume
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Le décor était ainsi planté. Un monde volcanique, inhabitable en surface et qui accueillait sur ses plaines mornes 2 combattants, 2 intrus aussi fous l'un que l'autre, qui s'évertuaient à s’annihiler si complètement qu'il ne devait rien rester de leur adversaire. Autour d'eux, l'air se chargeait de cendres, de particules toxiques et de lave recrachée par les cratères omniprésents. La chaleur était pire qu'étouffante, elle était abominable, insurmontable. Et même cela n'était pas encore le pire. Haarlock riait sans s'arrêter tandis que chaque échange avec Odion se soldait par une blessure de sa part ou pour son grade, le plus souvent des blessures mortelles. Et il ne mourait pas. Il ne parvenait pas à trépasser et s'en aller en paix, cela lui était impossible.

Mais même cela n'était pas encore le pire. Plus encore que la chaleur, c'était l'omniprésence des énergies du côté obscur qui rendait si difficile de respirer. De sombres nuages s'amoncelaient dans le ciel au-dessus d'eux, conséquence de la pression extrême pesant sur la planète et qui en venait à modifier son climat d'une façon incompréhensible. Plus les secondes passaient et plus forte était la pression. Mais même cela n'était pas encore le pire. L’Égorgeur fatiguait petit à petit, c'était évident. Porté jusqu'à ses plus extrêmes limites pourtant formidables, il donnait tout ce qu'il avait dans cet affrontement et riait de concert avec son futur meurtrier. C'était un moment bien étrange que celui ou les 2 ennemis semblaient presque se comprendre comme des frères de sang.

Et avec la fatigue venaient les erreurs, payées tout aussi chères que le tueur subissait son courroux. L'armure du Seigneur Sith était en ruines et guère plus qu'une épave, l'encombrant maintenant sous son poids et révélant le peu de chair qui subsistait en-dessous. Qu'il était ironique de constater qu'il était si contaminé par la malédiction synthétique qu'il lui fallait les plus extrêmes des situations pour ressentir quelque chose ! Mais même cela n'était pas encore le pire. Au-dessus d'eux trônait la sphère céleste qui cachait le soleil de Sullust par sa simple présence. Un corps astral suffisamment dense pour s'interposer et recouvrir de son ombre toute une planète et influencer tout ce qui y vivait et respirait.

L'Astre avait fait se coucher le jour sur Sullust et même dans les profondeurs souterraines, nulle lumière artificielle ne fonctionnait plus. Ne restait qu'une obscurité absolue que rien ne pouvait éclairer tandis que les hurlements et les gémissements des morts et des mourants résonnaient partout, seules choses à pouvoir percer les ténèbres qui régnaient. Lorsqu'il en aurait fini, il subsisterait bien peu de choses en dehors des questions et du choc de la vérité. Et ceux qui se poseraient ces questions seraient tout aussi impuissants à comprendre et agir que les victimes malheureuses de l'Astre.

Alors, pendant qu'un monde se mourait et se rapprochait de son ultime fin, l'Egorgeur vainquit-il pour un temps son adversaire, le décapitant au moment ou celui-ci lui enfonçait la lame dans le ventre, juste au-dessus du cœur du Sith. La tête brandie au ciel constitua la dernière insulte, le dernier défi à la face de Komus, la vie de son serviteur le plus dévoué ayant été arrachée. Les nuages étaient devenus de plus en plus concentrés, menaçants et sombres. Un orage éclata tandis qu'autour de lui, des boules de lave incandescente pleuvaient partout et que des lacs de magma prenaient forme sous ses pieds griffus. Combien de temps lui restait-il avant que sa fin ne vienne ? Allait-il mourir noyé dans la lave, privant ainsi son ennemi de sa vengeance ?

Les disciples d'Ashla profèrent qu'il n'y a pas de mort, seulement la Force. Je suis d'accord avec la première partie.

Jetée négligemment de côté, la tête décapitée s'était manifestée, criant pour percer le vacarme alentour. Son corps presque éclaté en dizaines de morceaux différents rampait jusqu'à elle avant de la saisir et de la replacer maladroitement sur son cou décharné. Les énergies obscures entouraient la silhouette d'Haarlock, lui octroyant une forme de guérison extrêmement douloureuse et dont le prix à payer ne valait pas de rester en vie, pour personne d'autre que le tueur.

Il n'y a pas de mort, il n'y a que Komus.

Cette fois, Haarlock ne dégaina pas son sabre, qui de toute façon avait déjà disparu sous la lave après qu'un des derniers coups enragés d'Odion durant leur duel ne l'eut tranché en deux. Il se contenta de sourire tandis que son sang coulait sans jamais s'arrêter. Là ou les gerbes noirâtres touchaient la terre, celle-ci sifflait et semblait se mourir. Le tueur observait le Sith avec un sombre amusement tandis qu'il s'approchait lentement de lui. Et Odion de se rendre compte, non sans stupeur, qu'il lui était impossible de bouger ou de parler. Le sourire mauvais du tueur en disait long.

Tu as commis une erreur, machine. En te débarrassant des faiblesses de la chair, tu as préféré celles de la machine. Et tu sais fort bien qu'il existe un moyen très simple pour les enfants de Bogan de contrôler la machine.

Le Mechu-Deru, discipline tant prisée par l’Égorgeur, une de ses armes les plus utiles et efficaces. Elle se retournait à présent contre lui. Alors qu'il luttait pour reprendre le contrôle de son corps dévasté, Haarlock éclata d'un rire réjoui. Une force mentale bien supérieure à la sienne prêtait ses pouvoirs au tueur afin qu'il domine et soumette le Sith récalcitrant. D'une injonction silencieuse, il força Odion à s'agenouiller. Lentement, à dessein, il se rapprocha jusqu'à être devant lui, baissant les yeux sur l'inférieur qu'il dominait maintenant.

Nous pourrions te tuer simplement, machine. Nous pourrions t'offrir l'oubli que tu crains tant. Mais tu nous as défié et pour cela, tu mérites une leçon. Une leçon que tes semblables devront retenir sous peine de subir le même sort que toi. Une leçon que tu retiendras pour l'éternité pendant que toi aussi, tu hurleras tes tourments, prisonnier de l'Astre à jamais.

D'une main, il maintenait une pression intense sur le Sith pour le maintenir au sol tandis que de l'autre, il se saisit d'un des sabres du Seigneur Noir. Il leva la lame rouge sang et frappa. Le premier coup trancha en deux l'un des bras d'Adrix, puis un autre, et un autre, et un autre, jusqu'à ce qu'il ne reste que ses jambes pour le soutenir. A leur tour, elles furent découpées et le corps sans bras ni jambes tomba lourdement au sol. La simple douleur causée par le choc aurait dû le tuer mais il ne mourait pas, maintenu en vie par les protocoles de son armure et par une volonté plus grande que la sienne. Rien ne lui était ni ne serait épargné, rien.

Il ne lui restait plus qu'un visage caché sous le casque brisé de son armure. Mais cela non plus ne dura pas bien longtemps. Tendant sa main griffue jusque-là refermée en un poing, Haarlock insuffla ses ordres via Mechu-Deru et le casque en lambeaux se détacha à grand-peine du visage auquel il était soudé. Il était évident qu'une telle douleur était terrible car avec le casque venaient les morceaux de chair encore restantes dessous, arrachées à cause de la fusion impie de la chair et la machine. Quand enfin ce fut fini, le casque fut jeté au loin et Odion voyait maintenant par ses yeux d'autrefois plutôt que ses capteurs, respirait par ses cavités nasales et ressentait les cendres contre son visage.

Nous te condamnons à errer, faible et anéanti, sans pouvoir ni puissance. Nous te condamnons à vivre avec le poids de ton échec afin qu'il te rappelle que tu es faible. Nous te condamnons à être banni du cercle des vivants. Machine tu es devenu et machine tu resteras. Le pouvoir que tu convoites t'échapperas toujours et jamais plus tu ne ressentiras rien.

Et ce fut ainsi que Darth Odion, Seigneur Noir des Sith, quitta cette vie, si totalement vaincu par son ennemi, si brisé par la douleur et la vérité qu'il avait découverte, si humilié que pas même la mort ne voulut de lui. Mais cela est une autre histoire.




Des mois durant, la pression exercée sur Sullust n'avait fait qu'empirer toujours plus, atteignant lentement un point d'orgue qui était maintenant à son apogée. Et tandis que l'ombre s'était rapprochée, la folie et la sauvagerie avaient gagné le cœur et l'âme de chaque être vivant de ce monde, les transformant en bêtes sauvages motivées par les pires émotions que chacun gardait enfouies en lui. Très peu avaient pu résister à ces pulsions et ceux-là porteraient à jamais les stigmates du traumatisme, comme seule récompense de leur courage et leur dévouement.

Quand l'heure fut enfin arrivée, quand l'âme d'un puissant Seigneur Sith fut absorbée comme sacrifice, l'Astre irradia d'une lumière d'un noir absolu. Tout s'éteignit sur Sullust en un battement de cœur, un clignement d’œil. 4 mois auparavant, Sullust avait été peuplée par près de 6 milliards d'habitants. Lorsque l'Astre disparut, il ne resta plus que 50 millions de personnes, dont beaucoup ne survivraient pas par la suite et mourraient de peur, de chagrin, de folie, se suicideraient. Sullust était devenue une nécropole ou les vivants n'étaient que des visiteurs temporaires et indésirables au milieu des morts.

Les conséquences ne tarderaient pas à se faire ressentir. La capitale du secteur n'était plus et, alors que l'économie reprenait depuis peu du poil de la bête, un tel coup allait probablement achever le secteur. Les problèmes ne faisaient que commencer. Bien évidemment, chaque nation de la galaxie, du Secteur Corporatif au Consortium d'Hapes, en passant par l'Espace Hutt et sans oublier l'Empire, la Nouvelle République et la Confédération, apprirent la nouvelle sitôt après que la tragédie n'eut frappé. On ne savait que peu de choses sur ce qui s'était vraiment passé et à moins d'envoyer des enquêteurs, officiels ou en toute discrétion, il serait bien difficile d'apprendre quoi que ce soit de plus. Néanmoins, les rumeurs les plus folles couraient déjà.

Certains affirmaient que cela était le fait de l'Empire, pire ennemi de Sullust depuis longtemps. D'autres que la Nouvelle République n'y était pas étrangère. D'autres encore prétendaient que les Sith étaient responsables de cette atrocité et quelques-uns parmi les plus fervents théoriciens du complot n'hésitaient pas à déjà affirmer que cela était le fait de Volthair Sovv qui se vengeait ainsi de sa disgrâce. Mais aucune de ces affirmations n'était vraie et on ne pouvait accorder du crédit à aucune d'elles. Ceux qui voudraient en apprendre plus devraient enquêter et trouver les réponses par eux-mêmes.

Personne, en dehors d'Odion, n'avait pu voir la véritable source de cette tragédie et il n'était plus là pour en parler, si tant est qu'il eut voulu le faire. Là encore, il faudrait chercher des réponses pour espérer en obtenir. Ce qui était certain, c'était que Sullust était un monde mort et que les rares survivants ne pourraient plus y rester bien longtemps. Quand à savoir comment les évacuer, les sauver ou même les condamner, cela aussi serait du ressort de ceux qui allaient devenir, de gré ou de force, les acteurs de ce nouveau drame qui touchait la galaxie. Et dans l'ombre se déplaçait Komus qui déjà était en mouvement jusqu'à sa prochaine victime. Sa route à travers les étoiles serait aussi meurtrière qu'inexorable. Le temps était maintenant compté pour celles et ceux qui souhaiteraient l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.

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