- mar. 20 nov. 2018 10:25
#34249
Sullust, la prochaine victime de Komus était Sullust. On peinait à le croire, c’était invraisemblable. Pourtant, on avait embarqué pour la planète de lave sans attendre. Et pendant le voyage, les nouvelles du gars envoyé par Iro arrivaient au compte-goutte, mais le dernier envoyé, le rapport à proprement parlé, était le plus intéressant. Et Ranath ne manqua pas de le partager avec Helera.
La Sith néanmoins se tint à l’écart pour encore une heure ou deux, absorbée par ses pensées. Du bout des doigts, elle jouait avec l’une de ses dagues, l’inspectant sous toutes les coutures. L’informateur n’avait rien vu. Pas de Komus. Cependant la ville où il avait atterri semblait en proie à un désordre croissant, bien qu’on ne parla pas encore d’anarchie. Komus n’était peut-être pas encore arrivé … Komus était peut-être invisible … Komus …
La Mirialan se leva de sa couchette, replaça la dague dans son fourreau et d’un pas décidé rejoignit la Grise. Elle l’accueillit avec ses propres réflexions.
- « Depuis le départ, je n’arrive pas à croire que Komus soit une lune ou une planète. Tu ne l’as jamais vu avec tes yeux, me trompe-je ? De plus, une telle masse naviguant dans l’espace créerait des champs gravitationnels que tous les radars percevraient. Pire encore, il serait impossible pour elle de naviguer en hyerpespace. Si elle y parvenait, elle créerait des singularités sur son passage, comme un sillon dans l’espace-temps. Une trace, ou je ne sais quoi. »
Komus était impossible … Voilà un postulat qui ne manquait pas de culot. Helera avait cependant pour elle des arguments qu’il n’était pas envisageable d’ignorer. Mais …
- « Quelque chose de comparable à une Étoile de la Mort ? »
On avait déjà vu des engins, ou objets spatiaux, de taille imposante, et peut-être tout aussi lourds, comment savoir, on ne connaissait rien de Komus. Les Étoiles de la Mort avaient-elles tant perturbé les champs gravitationnels avoisinants ?
- « Cependant, compte tenu du dernier rapport de ton indic, il se passe des choses sur Sullust, c’est certain. Rien qui ne nous relie à Komus ou à ces choses qu’ils rejetaient par sa gueule béante. En fait … Je pense que Komus est un concept onirique. Une lune métaphorique qui se nourrit des pires sentiments des gens. Regarde les mots employés par ton gars. « Rumeurs », « pas nets », « disparition », « manifestations », « Emeutes », « Vague de suicides », « Crime sanglants ». Tu noteras la croissance des propos. Quand tu retires désormais tous les mots et que tu te concentres sur les impressions, tu as la colère, le désespoir … la peur… »
Les remarques de la Reine avaient un certain sens. Il se pouvait bien que l’Astre Tyran ne fut rien d’autre qu’une allégorie du chaos. Très poétique. Mais cela n’expliquait pas certaines des visions de la Sith.
- « Encore une fois, on parle d’une planète sous blocus, alors tous ces sentiments doivent être normaux, surtout dans les classes populaires. Sauf que là c’est ton gars qui en parle. Tout cela est peut-être faux et mon raisonnement complètement faussé mais … Je crois que Komus est déjà sur place. »
Ranath se permit une question.
- « Tout ce que tu dis a du sens pour moi. Mais que fais-tu des Sang-Purs ? Je les ai vu mourir. Comment l’interprètes-tu ? Est-ce un mensonge, une autre énigme allégorique du genre ? »
Elles n’avaient malheureusement pas les moyens de vérifier la véracité des visions de la Sith. Elle avait vu Komus dévorer la flotte des Sang-Purs. Elle aurait pu se tourner vers le Tout Puissant, réclamer son attention. Elle l’avait déjà fait. Et ça n’avait jamais abouti. La Mirialan restait persuadée qu’il était détenteur de réponses. Et il était peut-être mort. Comme Haarlock. Mort.
La grimace qui tordit la bouche de Ranath fut éloquente.
- « Et tu ne crains pas de le voir débarquer à l’horizon de Sullust quand nous serons là-bas ? »
Si ça arrivait, en vérité, elles ne verraient rien, les villes souterraines étant privées d’horizon. Mais la peur, était bien là. Elle s’était emparée du coeur de la Sith dès son premier contact avec l’Astre Tyran, et ne l’avait plus vraiment quittée. Elle dormait en elle, attendant l’instant propice à lui faire faire une erreur grossière autant qu’instinctive.