- mar. 18 juin 2019 00:02
#35650
Odion ne connaissait que peu de choses sur Sullust, ou tout du moins guère plus que la moyenne galactique. Cette boule de magma et de souffre perdue au milieu de l'espace n'avait jamais su attirer son attention ou s'attirer son ire. Il avait entendu parler des immenses chantiers spatiaux, des années de conflits ayant ravagées le monde volcanique mais rien qui puisse laisser penser qu'il s'agissait d'un nexus de Force, ou même un endroit où les sciences génétiques étaient plus avancées qu'ailleurs dans l'univers. Il n'y avait pour ainsi dire aucune raison que la solution à son problème ne se loge quelque part ici. Si cela ne faisait qu'accroître la probabilité d'un vulgaire traquenard, cela avait au moins le mérite d'attiser plus encore la curiosité du Seigneur Noir. S'il s'agissait d'un être puissant désireux de se débarrasser de l'encombrant cyborg, il aurait été plus aisé de l'inviter à des endroits plus attrayants ou plus crédible. Alors... Pourquoi ?
La réponse fut aussi simple que morbide, se dévoilant petit à petit comme une jouvencelle effarouchée. Les messages sordides captés par l'ordinateur de bord peignaient un tableau horrible de familles en détresse, de rescapés dépouillés de la moindre lueur d'espoirs et d'êtres aimés se déchirant mutuellement sur l'influence d'une puissance occulte gouvernant leurs esprits. Et c'était sans évoquer le feu d'artifices d'escarmouches spatiales qui décorait la toile ébène de l'espace de myriades de carcasses incandescentes. Il n'y avait nul besoin d'un génie pour comprendre que les arts sombres étaient à l'œuvre ici, tournant les Sullustéens les uns contre les autres dans une frenzie fiévreuse de violence et de désolation. Approcher le croiseur davantage pourrait s'avérer risqué pour le vieil appareil, malgré la chance insolente lui ayant permis d'avancer si loin dans le dédale chaotique.
Odion avait pris des dispositions en cas de disparition soudaine de son être. Les détails de ce qui arriverait à ce moment-là était une question sur laquelle il n'osait trop méditer, de peur que la réalité ne soit plus horrible encore qu'il ne le pensait. Mais ce n'en était pas moins un risque qu'il était prêt à assumer.
Trouver un moyen de manœuvrer son vaisseau à travers ce champ d'explosions perpétuelles s'avéra une épreuve pour le cyborg. Du moins cela l'aurait été s'il n'avait pas pu connecter son esprit à son véhicule pour en faire une extension de son être. C'était l'un des nombreux avantages de sa condition actuelle. En se reliant à la machine, ses bras et ses jambes se muaient en propulseurs, les capteurs innombrables devenaient ses yeux et ses oreilles. Les données du vaisseau se superposaient à ses sens d'être de chair dans une cacophonie d'informations qui aurait submergé n'importe quel cerveau dépourvu d'implants cybernétiques. Mais quelle grisante sensation que de se voir fondre à travers les cieux à la vitesse d'un speeder avec toute l'aisance d'un oiseau. Chacune des complexes manœuvres devenait aussi naturelle que de bouger un membre, le laissant libre de profiter de chaque instant de voltige. Tant qu'il était encore à même d'apprécier ce genre de moment du moins. Les quelques assauts dont il dut se soustraire servir quant à eux de ravissant échauffement.
Mais même les prévisions les plus pessimistes ne l’avaient pas préparée à ce qui l’attendait une fois au sol. Le Seigneur de Korriban avait déjà vu les effets que le Côté Obscure pouvait avoir sur les esprits faibles. Mais le contempler à une telle échelle était.. inédit. Ce n'était pas un monde qui s'étendait devant les yeux innocents du cyborg, c'était un charnier sans fin. Des montagnes de cadavres étaient empilées dans les rues, lesquelles étaient le théâtre de scènes d’une violence et d’une barbarie inouïe. Partout où se posait le regard du Sith il était témoin de plus d’atrocités, du cannibalisme à l’exécution brutale. Une force inconnue semblait avoir dépouillée les habitants de ce trou perdu de leur raison, voire même de leurs âmes. Il eut été trop flatteur de parler de sauvages, car même les bêtes les plus féroces se comportaient avec plus de retenue. Tout n’était que cris, hurlements et sang versé sans raison. Un combat sans fin ou vainqueurs où tous étaient condamnés à perdre la raison ou à un trépas sanglant.
En d’autres termes, pour le cyborg, c’était comme une cour de récréation, un défouloir à l’échelle planétaire. Les sanglots de désespoirs et les rugissements de rage étaient une douce mélodie dont il ne pouvait que se délecter. La loi du plus fort était ici poussée à son paroxysme. A peine avait-il commencé à arpenter les rues dégoulinantes de sang qu’il se fit agresser par un premier possédé, dont le regard fou faisait presque oublier la stature ridicule. Il était vain de préciser que sa tentative d’assaut maladroit, tout animé de rage qu’il fut, ne représentait pour le cyborg aucune forme de menace. Mais voir un adversaire si faible le charger avec une férocité si aveugle, si dépourvue de bon sens ou d’instinct de survie avait quelque chose de presque… drôle. Ce n’était en rien aider par la démarche dandinante des sullustéens ou leur figure plus prompt à inspirer l’hilarité que la terreur. Même lorsque la main griffue d’Odion se referma sur l’arme improvisée de son agresseur, ce dernier ne se laissa en rien découragé, continuant son assaut en remuant comme un vers de terre dans l’espoir vain de blesser le colosse de métal.
Un coup de sabre plus tard la tête de l’impudent roulée dans la poussière, à jamais figée dans cette expression haineuse qu’ils portaient tous ici. La balade qui s’ensuivit s’avéra être une des plus plaisantes qu’Odion ait eu l’occasion de faire depuis quelques années déjà. Lui qui avait un fort besoin d’exorciser sa frustration se voyait offert un flot interrompu de mannequins d’entraînements à peine plus évolués que Morellion en terme de conversation et d’instinct de survie. Il pouvait décapiter, étriper, éventrer, démembrer, dépecer broyer, étrangler, paralyser, éviscérer à loisir sans jamais manquer de volontaires. C’était grisant, vivifiant ! Ses sens atrophiés pouvaient de nouveau s’exprimer avec toute leur intensité passée, amplifiés par le bassin obscur dans lequel baignait cet endroit, menaçant à chaque instant de l’engloutir à son tour. Une vraie conga d’abrutis suicidaires. Hélas la nouveauté de massacrer des nabots berserkers commença à s’estomper après le vingtième et ce qui était au départ un divertissant petit jeu de shoot dans le gnome se mua en un exercice fastidieux d’éloigner des moucherons. Ces pantins fous furieux étaient trop fragiles pour présenter même un embryon de challenge. Il aurait pu tout aussi bien découper de la viande morte.
Mais plus encore, quelque chose dérangeait Odion dans cette orgie de morts. Au premier regard, il avait cru voir dans cet endroit où dominaient les forts comme une parfaite illustration de ses idéaux mais après une observation plus attentive il réalisait qu’il s’agissait là d’une perversion de sa vision. Le cyborg voyait le conflit comme une source de progrès, une porte vers une évolution forcée et nécessaire pour la survie des plus méritants. Le combat n’était au final qu’une étape nécessaire pour un perfectionnement de soi. Mais cette lutte barbare était complètement stérile. Il ne ressortait rien de ces morts qui puisse servir la cause à long terme de l’espèce ou de la civilisation. Pire encore, la perte de conscience des concernés aurait tôt fait de transformer la planète en jungle sauvage de cadavres et de magma. Ce n’était point l’œuvre glorieuse de l’entropie mais plutôt une vulgaire mascarade sans élégance ou but, aussi futile que coûteuse en vies prometteuses. Des sacrifices valaient la peine d’être faits dés lors que quelqu’un en retirait quelque chose… Il n’y avait rien de tel ici. A moins que…
Odion devait s’avouer ignorant des méthodes à employer pour transformer un monde en temple du Côté Obscure. Mais il subodorait qu’une abondance d’émotions négatives et d’âmes en peine devait se trouver quelque part dans la recette. Si c’en était la cause, alors c’en très certainement un des effets. Quelqu’un essayait de faire quelque chose avec ce monde. Et cela impliquait le sacrifice de toute une population. Auquel l’invitation d’Odion prenait plus de sens. Terriblement intriguant.
La source de la corruption était facile à traquer. Il suffisait de suivre les voies de la Force. Ou la densité de cadavres abandonnés. Il semblait s’agir d’un grand édifice religieux, gardé par une poignée de sullustéens ayant encore toute leur tête et farouchement déterminés à tenir à l’écart la horde de leurs congénères bestiaux. A nouveau la voix résonna dans le crâne d’Odion.
Un guerrier ne vit que pour tuer. Sans meurtre, il n'existe pas et sa vie n'a aucune valeur. Tue-les tous. Prends leurs vies pour justifier la tienne. Ils ne sont rien. Viens.
Le cyborg éprouvait une aversion naturelle au fait de recevoir des ordres. Plus encore quand ces derniers étaient accompagnés de prétendue leçons de vie sans grand intérêt. Il ignorait si la présence pouvait entendre ses pensées, mais cela ne l’empêcha pas de répondre à cette injonction mentale.
Il n’attendait pas d’un pratiquant des arts sombres aux goûts douteux de comprendre cette subtilité. Tuer des faiblards n’aidait que peu le cyborg à se sentir vivre. C’était au mieux un pansement sur une plaie ouverte, une solution éphémère qui ne durait que le temps du frisson où le coup fatal était porté. Ce qu’il recherchait était l’extase propre à un affrontement à mort entre égaux. Ces moments savoureux où les lames s’entrechoquaient dans un ballet harmonieux, où frôler la mort à chaque battement de cœur poussait les sens à leur extrême limite. Ce rush d’adrénaline était une drogue face à laquelle l’univers tout entier s’effaçait.
Ce qui ne voulait en rien dire que ces sullustéens seraient épargnés. S’ils se dressaient sur le chemin d’Odion ils connaîtraient le même sort que tous les autres.
Aussi, dès que le premier tir de blaster fut tiré et aussitôt dévié par un revers de sabre, les hostilités venaient officiellement d’être déclarées. Odion fondit sur ses nouvelles proies comme un cobra sur du gibier. L’expression de terreur sur le visage du tireur, la première réaction normale de la journée, fut une douce récompense pour le cyborg alors qu’il enfonçait son sabre profondément dans son poitrail. La plaie cautérisée par le plasma ne laissa s’écouler aucun geyser de sang et le sullustéen s’effondra comme une marionnette dont les fils avaient été tranchés.
Cette mise en garde fut vaine tant les défenseurs semblaient déterminer à leur tâche et bien vite ils rejoignirent leur compagnon pour une mise à mort instantanée. Une vraie rumba
Par vulgaire esprit de contradiction envers son hôte, Odion ne chercha pas à achever les autres défenseurs, déjà forts occupés par leurs semblables. Les laisser en vie aurait le mérite de limiter quelques peu les interférences des sauvages dehors. S’ils avaient la sôtte idée de se détourner de leurs adversaires actuels pour poursuivre le cyborg… Et bien sa miséricorde avait des limites très claires.
La réponse fut aussi simple que morbide, se dévoilant petit à petit comme une jouvencelle effarouchée. Les messages sordides captés par l'ordinateur de bord peignaient un tableau horrible de familles en détresse, de rescapés dépouillés de la moindre lueur d'espoirs et d'êtres aimés se déchirant mutuellement sur l'influence d'une puissance occulte gouvernant leurs esprits. Et c'était sans évoquer le feu d'artifices d'escarmouches spatiales qui décorait la toile ébène de l'espace de myriades de carcasses incandescentes. Il n'y avait nul besoin d'un génie pour comprendre que les arts sombres étaient à l'œuvre ici, tournant les Sullustéens les uns contre les autres dans une frenzie fiévreuse de violence et de désolation. Approcher le croiseur davantage pourrait s'avérer risqué pour le vieil appareil, malgré la chance insolente lui ayant permis d'avancer si loin dans le dédale chaotique.
- « - Je ferais le reste du trajet seul. Que le Venator reste en stand by dans une zone sûre. Le Seigneur Horde a toute la latitude nécessaire pour s'occuper d'éventuels indésirables.
- Bien reçu Seigneur Odion. J'ordonne à l'équipage de votre navette de se tenir prêt.
- Vous allez au-devant d'un ennemi inconnu Odion. Est-il bien prudent de se jeter ainsi dans son piège ?
- Existe-t-il meilleure approche pour des gens comme nous ?
- Non, en effet. Pas pour les puissants. Mais il serait contre mes projets de vous voir périr ici sans raison.
- Ce n'est pas en fuyant la mort que je suis devenu ce que je suis. Elle n'est qu'un adversaire de plus. Un contre lequel je me suis déjà armé. »
Odion avait pris des dispositions en cas de disparition soudaine de son être. Les détails de ce qui arriverait à ce moment-là était une question sur laquelle il n'osait trop méditer, de peur que la réalité ne soit plus horrible encore qu'il ne le pensait. Mais ce n'en était pas moins un risque qu'il était prêt à assumer.
Trouver un moyen de manœuvrer son vaisseau à travers ce champ d'explosions perpétuelles s'avéra une épreuve pour le cyborg. Du moins cela l'aurait été s'il n'avait pas pu connecter son esprit à son véhicule pour en faire une extension de son être. C'était l'un des nombreux avantages de sa condition actuelle. En se reliant à la machine, ses bras et ses jambes se muaient en propulseurs, les capteurs innombrables devenaient ses yeux et ses oreilles. Les données du vaisseau se superposaient à ses sens d'être de chair dans une cacophonie d'informations qui aurait submergé n'importe quel cerveau dépourvu d'implants cybernétiques. Mais quelle grisante sensation que de se voir fondre à travers les cieux à la vitesse d'un speeder avec toute l'aisance d'un oiseau. Chacune des complexes manœuvres devenait aussi naturelle que de bouger un membre, le laissant libre de profiter de chaque instant de voltige. Tant qu'il était encore à même d'apprécier ce genre de moment du moins. Les quelques assauts dont il dut se soustraire servir quant à eux de ravissant échauffement.
Mais même les prévisions les plus pessimistes ne l’avaient pas préparée à ce qui l’attendait une fois au sol. Le Seigneur de Korriban avait déjà vu les effets que le Côté Obscure pouvait avoir sur les esprits faibles. Mais le contempler à une telle échelle était.. inédit. Ce n'était pas un monde qui s'étendait devant les yeux innocents du cyborg, c'était un charnier sans fin. Des montagnes de cadavres étaient empilées dans les rues, lesquelles étaient le théâtre de scènes d’une violence et d’une barbarie inouïe. Partout où se posait le regard du Sith il était témoin de plus d’atrocités, du cannibalisme à l’exécution brutale. Une force inconnue semblait avoir dépouillée les habitants de ce trou perdu de leur raison, voire même de leurs âmes. Il eut été trop flatteur de parler de sauvages, car même les bêtes les plus féroces se comportaient avec plus de retenue. Tout n’était que cris, hurlements et sang versé sans raison. Un combat sans fin ou vainqueurs où tous étaient condamnés à perdre la raison ou à un trépas sanglant.
En d’autres termes, pour le cyborg, c’était comme une cour de récréation, un défouloir à l’échelle planétaire. Les sanglots de désespoirs et les rugissements de rage étaient une douce mélodie dont il ne pouvait que se délecter. La loi du plus fort était ici poussée à son paroxysme. A peine avait-il commencé à arpenter les rues dégoulinantes de sang qu’il se fit agresser par un premier possédé, dont le regard fou faisait presque oublier la stature ridicule. Il était vain de préciser que sa tentative d’assaut maladroit, tout animé de rage qu’il fut, ne représentait pour le cyborg aucune forme de menace. Mais voir un adversaire si faible le charger avec une férocité si aveugle, si dépourvue de bon sens ou d’instinct de survie avait quelque chose de presque… drôle. Ce n’était en rien aider par la démarche dandinante des sullustéens ou leur figure plus prompt à inspirer l’hilarité que la terreur. Même lorsque la main griffue d’Odion se referma sur l’arme improvisée de son agresseur, ce dernier ne se laissa en rien découragé, continuant son assaut en remuant comme un vers de terre dans l’espoir vain de blesser le colosse de métal.
- « -J'ai massacré des centaines d'âmes au travers de dizaines de systèmes solaires. J'ai affronté les plus fins guerriers que cette galaxie a à offrir, terrassé des monstres dont la tête caressait la cime des cieux et confronté des puissances obscures que ton esprit ne pourrait pas même concevoir sous peine de la démence la plus abjecte. Mon corps est fait du métal le plus solide et la réalité est assujetti à ma volonté. Je suis ce que ton monde n’a jamais connu de plus proche de la Mort personnifiée. Et tu tentes de me terrasser avec un tuyau rouillé et un esprit en ruines ? Une fourmi se dressant face à un raz de marée ?
Hilarant. Ton trépas sera rapide. »
Un coup de sabre plus tard la tête de l’impudent roulée dans la poussière, à jamais figée dans cette expression haineuse qu’ils portaient tous ici. La balade qui s’ensuivit s’avéra être une des plus plaisantes qu’Odion ait eu l’occasion de faire depuis quelques années déjà. Lui qui avait un fort besoin d’exorciser sa frustration se voyait offert un flot interrompu de mannequins d’entraînements à peine plus évolués que Morellion en terme de conversation et d’instinct de survie. Il pouvait décapiter, étriper, éventrer, démembrer, dépecer broyer, étrangler, paralyser, éviscérer à loisir sans jamais manquer de volontaires. C’était grisant, vivifiant ! Ses sens atrophiés pouvaient de nouveau s’exprimer avec toute leur intensité passée, amplifiés par le bassin obscur dans lequel baignait cet endroit, menaçant à chaque instant de l’engloutir à son tour. Une vraie conga d’abrutis suicidaires. Hélas la nouveauté de massacrer des nabots berserkers commença à s’estomper après le vingtième et ce qui était au départ un divertissant petit jeu de shoot dans le gnome se mua en un exercice fastidieux d’éloigner des moucherons. Ces pantins fous furieux étaient trop fragiles pour présenter même un embryon de challenge. Il aurait pu tout aussi bien découper de la viande morte.
Mais plus encore, quelque chose dérangeait Odion dans cette orgie de morts. Au premier regard, il avait cru voir dans cet endroit où dominaient les forts comme une parfaite illustration de ses idéaux mais après une observation plus attentive il réalisait qu’il s’agissait là d’une perversion de sa vision. Le cyborg voyait le conflit comme une source de progrès, une porte vers une évolution forcée et nécessaire pour la survie des plus méritants. Le combat n’était au final qu’une étape nécessaire pour un perfectionnement de soi. Mais cette lutte barbare était complètement stérile. Il ne ressortait rien de ces morts qui puisse servir la cause à long terme de l’espèce ou de la civilisation. Pire encore, la perte de conscience des concernés aurait tôt fait de transformer la planète en jungle sauvage de cadavres et de magma. Ce n’était point l’œuvre glorieuse de l’entropie mais plutôt une vulgaire mascarade sans élégance ou but, aussi futile que coûteuse en vies prometteuses. Des sacrifices valaient la peine d’être faits dés lors que quelqu’un en retirait quelque chose… Il n’y avait rien de tel ici. A moins que…
- « *A moins que cette démence induite dans l’esprit des habitants n’ait pour objectif de renforcer la présence du Côté Sombre en cet endroit* »
Odion devait s’avouer ignorant des méthodes à employer pour transformer un monde en temple du Côté Obscure. Mais il subodorait qu’une abondance d’émotions négatives et d’âmes en peine devait se trouver quelque part dans la recette. Si c’en était la cause, alors c’en très certainement un des effets. Quelqu’un essayait de faire quelque chose avec ce monde. Et cela impliquait le sacrifice de toute une population. Auquel l’invitation d’Odion prenait plus de sens. Terriblement intriguant.
La source de la corruption était facile à traquer. Il suffisait de suivre les voies de la Force. Ou la densité de cadavres abandonnés. Il semblait s’agir d’un grand édifice religieux, gardé par une poignée de sullustéens ayant encore toute leur tête et farouchement déterminés à tenir à l’écart la horde de leurs congénères bestiaux. A nouveau la voix résonna dans le crâne d’Odion.
Un guerrier ne vit que pour tuer. Sans meurtre, il n'existe pas et sa vie n'a aucune valeur. Tue-les tous. Prends leurs vies pour justifier la tienne. Ils ne sont rien. Viens.
Le cyborg éprouvait une aversion naturelle au fait de recevoir des ordres. Plus encore quand ces derniers étaient accompagnés de prétendue leçons de vie sans grand intérêt. Il ignorait si la présence pouvait entendre ses pensées, mais cela ne l’empêcha pas de répondre à cette injonction mentale.
- « *Un guerrier est fait pour combattre. La mort de l’adversaire n’est qu’une des conséquences possibles de ce fait. La danse macabre d’un duel est d’une beauté qui ne saurait être résumée par le simple fait d’ôter la vie* »
Il n’attendait pas d’un pratiquant des arts sombres aux goûts douteux de comprendre cette subtilité. Tuer des faiblards n’aidait que peu le cyborg à se sentir vivre. C’était au mieux un pansement sur une plaie ouverte, une solution éphémère qui ne durait que le temps du frisson où le coup fatal était porté. Ce qu’il recherchait était l’extase propre à un affrontement à mort entre égaux. Ces moments savoureux où les lames s’entrechoquaient dans un ballet harmonieux, où frôler la mort à chaque battement de cœur poussait les sens à leur extrême limite. Ce rush d’adrénaline était une drogue face à laquelle l’univers tout entier s’effaçait.
Ce qui ne voulait en rien dire que ces sullustéens seraient épargnés. S’ils se dressaient sur le chemin d’Odion ils connaîtraient le même sort que tous les autres.
Aussi, dès que le premier tir de blaster fut tiré et aussitôt dévié par un revers de sabre, les hostilités venaient officiellement d’être déclarées. Odion fondit sur ses nouvelles proies comme un cobra sur du gibier. L’expression de terreur sur le visage du tireur, la première réaction normale de la journée, fut une douce récompense pour le cyborg alors qu’il enfonçait son sabre profondément dans son poitrail. La plaie cautérisée par le plasma ne laissa s’écouler aucun geyser de sang et le sullustéen s’effondra comme une marionnette dont les fils avaient été tranchés.
- « -Je vous conseille de me laisser passer. »
Cette mise en garde fut vaine tant les défenseurs semblaient déterminer à leur tâche et bien vite ils rejoignirent leur compagnon pour une mise à mort instantanée. Une vraie rumba
Par vulgaire esprit de contradiction envers son hôte, Odion ne chercha pas à achever les autres défenseurs, déjà forts occupés par leurs semblables. Les laisser en vie aurait le mérite de limiter quelques peu les interférences des sauvages dehors. S’ils avaient la sôtte idée de se détourner de leurs adversaires actuels pour poursuivre le cyborg… Et bien sa miséricorde avait des limites très claires.
3ème Meilleur Joueur 2014