L'Astre Tyran

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By Rengo
#40138
Et, en effet, les services d’urgence de la grande ville qu’avait trouvé le Zabrak n’avait pas été très long… Même si dans l’état du Togorien, chaque seconde pouvait s’avérait cruciale, ils avaient faits au mieux et la prise en charge par les services de premiers secours avait été assuré et le jeune Sith était en route pour l’hôpital où, d’après les dires des ambulanciers, une équipe médicale et un bloc opératoire aurait déjà été préparé pour pouvoir accueillir le colosse et espérer pouvoir le sauver la mort qui le guettait. On avait proposé à Klan d’accompagner son frère d’armes mais il avait décliné, affirmant qu’il avait d’abord quelque chose à finir avant de pouvoir venir s’assurer de l’état de santé de son meneur. Et il avait repris les commandes de l’Antre pour retourner sur les lieux où Anoyan avait péri afin de lui offrir le bûcher funéraire qu’il avait demandé avant de rendre l’âme.

Une fois arrivé à destination, il constata que rien n’avait changé, tout n’était toujours que chaos et anarchie sur le lieu de l’affrontement entre l’Alpha et Rengo. Et le corps de son compagnon et ami était toujours là, gisant sur le sol dans une mare de sang désormais séchée. En le voyant ainsi et réalisant peut-être enfin qu’il ne le verrait plus jamais se relever, le Zabarak eut un moment de faiblesse et fondit en larmes. Ils avaient baroudés ensemble dans la Galaxie pendant pas mal de temps et s’étaient perdus de temps encore plus longtemps et alors qu’ils venaient de se retrouver, pour le meilleur comme pour le pire avec un chef des plus délurés, voilà que le destin lui arrachait tour à tour Syphania puis Anoyan. Moks avait également péri. Il ne restait de l’équipe originelle que le Bothan et lui-même. Et alors qu’il commençait à reprendre contenance et à se sécher les yeux d’un revers de l’avant-bras, une multitude de questions vinrent l’assaillirent.

Tandis qu’il s’activait à ramasser du bois afin d’organiser le bûcher de Wain, il se demandait ce que lui et Svex allaient devenir. Ils ne faisaient partie de la Main Noire que parce qu’Anoyan avait été présent pour les recruter. Et maintenant qu’il n’était plus de cette Galaxie, le Zabrak était en droit de se demander ce que le Togorien allait faire d’eux, s’il survivait. A la pensée de Rengo qu’il avait laissé seul, Klan se hâta de dresser un bûcher sommaire. Mais quand le moment fut venu de soulever la dépouille pour l’y déposer, cela fut fait avec la plus grande délicatesse possible. Puis il alluma le bûcher et après s’être recueilli de longues minutes et après s’être assuré que la luxuriante jungle environnante ne prendrait pas feu, il regagna au pas de course le cockpit du cargo corelien, direction l’hôpital une nouvelle fois pour prendre des nouvelles du Togorien.
#40542
Une fois de retour à l’hôpital où avait été pris en charge le Togorien, le Zabrak dût prendre son mal en patience de longues durant, tournant en rond dans la salle d’attente où on lui avait demandé de patienter, non loin du bloc opératoire où était opéré Rengo en ce moment-même. Il interpellait de temps à autre un membre du corps médical dès qu’il en avait l’occasion mais sans succès, personne n’ayant de nouvelles à lui donner pour le moment. Et il ressassait de sombres pensées, liées à la mort d’Anoyan et à l’état critique dans lequel se trouvait son chef. Qu’adviendrait-il de lui désormais si le Chasseur Fou survivait ? Et qu’allait devenir la Main Noire ? Et surtout, quelle influence aurait la mort de son bras droit sur l’esprit de Rengo ? Autant de questions sans réponses mais qu’il était en droit de se poser… Bien que la plus préoccupante en l’état soit la survie du Togorien…

Enfin, après plus de six heures passés à attendre, un médecin se dirigea vers le Zabrak, un air satisfait sur le visage.

« Vous êtes l’ami du Togorien que nous venons d’opérer ? »


Le Doc s’arrêta aussitôt et fit face à celui qui venait de l’interpeller, la mine inquiète.

« Oui c’est moi. Avez-vous de bonnes nouvelles pour moi ? »

« De très bonnes nouvelles ! L’opération aura duré longtemps, plus que je ne l’aurai pensé de prime abord mais il est tiré d’affaire. Nous avons néanmoins dû l’amputer de son avant-bras, les lésions étaient trop graves pour être soignées et la seule solution pour votre ami désormais est de se faire greffer une prothèse mécanique pour palier à la perte de son membre.

Actuellement, nous l’avons plongé dans une cuve de bacta afin qu’il puisse pleinement récupérer de ses autres blessures le plus vite possible. Vous pourrez le voir une fois qu’il en sera sorti.

Concernant le coût d’une telle opération désormais, comptez 50.000 crédits. Si vous tenez à ce que nous lui greffions nous-même la prothèse, rajoutez 65.000 crédits de plus. Je vous laisserai régler l’administratif avec l’accueil de l’hôpital le temps que votre ami sorte de la cuve, dites-moi simplement si nous devons procéder à la greffe ou non.
»


Un rapide coup d’œil sur les comptes de la cantina tenu par Raek suffit à faire comprendre au Zabrak que la greffe serait impossible en l’état actuel des choses.

« Laissez tomber la greffe, nous verrons cela plus tard, je me contenterai de régler le coût de l’opération. »


Pour toute réponse, le médecin se contenta de le fixer durant une longue minute avant d’acquisier d’un signe de tête et de faire demi-tour, laissant là Klan qui prit alors la direction de l’accueil afin de régler les formalités administratives.




Une fois les frais réglés et le Togorien sorti de sa cuve de bacta, les deux compagnons purent enfin se voir dans l’une des chambres de l’hôpital. Allongé dans un lit adapté à quelqu’un de sa stature, le Chasseur Fou avait une petite mine malgré son passage au bloc et dans la cuve mais il s’efforçait de le cacher de son mieux. Mais le plus impressionnant désormais était ce manque flagrant d’une partie de son bras, amputé par le chirurgien chargé de l’opérer. Et à voir la tête que faisait Rengo à chaque fois que ses yeux se posaient sur son membre manquant, cette perte l’enrageait au plus haut point. Mais pour le moment, il fallait que les deux membres de la Main Noire ait une petite discussion.

« Alors Rengo, quelle est la suite pour nous maintenant ? Anoyan est mort, Svex doit sûrement faire la tronche qu’on se soit servi de sa cantina pour régler la facture de l’hôpital et il te manque un avant-bras… Désolé de remuer le couteau dans la plaie mais maintenant que ton bras droit n’est plus de cette Galaxie, je dois savoir ce que tu prévois de faire. »

« Je n’ai rien prévu pour le moment ! A part une visite de courtoisie sur Nar Shaddaa auprès de ce cher Bothan. Je lui annoncerai moi-même la mort de Wain. Et j’aimerai convier quelqu’un sur Nar Shaddaa, quelqu’un que je dois revoir et à qui j’ai beaucoup de choses à dire.

J’aimerai également que tu prennes la place d’Anoyan à mes côtés et que tu me secondes pour gérer la Main Noire. Il avait confiance en toi et j’avais confiance en lui. Alors je me dis que je peux sûrement t’accorder ma confiance.
»


Nous ferons comme tu l’as décidé ! Et je suis honoré que tu m’accordes ta confiance !


#40552
Modération Finale de Vendexa


Pour le corps médical, le bacta était une substance chimique aux propriétés hautement régénératives. Un processus complexe orchestré par une farandole bactériologique et un savant mélange de fluides gélatineux favorisant une régénération rapide des tissus. Pour d’autres, il était un liquide miraculeux capable de venir à bout des lésions les plus coriaces. Baignant dans la solution médicale, le Togorien ne ressentait plus le poids de sa carcasse velu peser lourdement sur ses épaules. La notion de temps et d'espace était superflue. ImageDérivant dans l'infinie obscurité de l'inconscience des masses informes dansaient autour de lui. Incapable de se mouvoir et de parler, le Sith était condamné à être le triste spectateur de cette mascarade cauchemardesque. Voguant dans cette mer de désespoir, le pâle épiderme du fauve se redit. Elle s'était tout d'abord manifestée par une étrange sensation de mal être. Plus le temps passait, plus le chasseur déchu ressentait Sa présence... Une présence froide, dangereuse et d'une matière indicible l'enveloppant dans une éternelle lenteur. Les ombres aux traits si... familiers se déformaient d'effroi face à cette entité synonyme de trépas. Rengo ne pouvait discerner la silhouette de celle-ci qu'au travers de l'épouvante sculptée sur leur visage spectral. Dans sa jeunesse, il n'avait jamais pressenti l'existence de cette part en lui ; mais les échecs, le chagrin et les pertes humaines avaient fait tourner son regard vers des directions plus sombres. Elle avait vibré lors de chacune d'elle, se nourrissant du mal qui rongeait ce fauve au pelage de neige. Les épreuves quotidiennes étaient devenues pour lui un poison trompeur parcourant sa psyché et nourrissant la présence de son infecte liqueur. Dans ses moments de faiblesse, ses infernales pertes de contrôles en résultaient l’affaiblissement des entraves qui La retenaient. Tapis quelque part dans cet esprit en proie à la folie. À l'insu de ses geôliers. Elle avait brisé une par une les chaînes psychiques qui l’immobilisaient. Lorsque que la traque sur Vendexa avait jeté Rengo dans le gouffre de la folie ; la Chose avait rugi, annonçant sa venue. Il se pourrait bien qu'Elle puisse s'échapper...

Chuchotant au creux de son oreille, dans une langue plus ancienne encore que celle des patriarches margraves de Togoria. Elle s'adressa à son hôte. C’était effrayant au-delà de toute conception, l’emprise du réel avait définitivement disparu. Chaque mot, chaque syllabe était prononcé dans un fracas informe et discordant… Perçant ses tympans au sens exacerbé. Il fit des efforts titanesques dans l'espoir de se délivrer de cette souffrance. Mais Rengo était impuissant, totalement pétrifié par l'entité. Le Sith ne pourrait échapper au supplice, le bourreau était devenu supplicié.

" T̷͆ͅu̵̦̒ ̵̹͐ë̴͇́s̶̲̈́ ̶̲̓f̷̭̈́a̴̘͊i̶̇ͅb̷̧̄l̵͔̓ȇ̸̮.̶͎̈́.̷̻̋.̴̨̒
̵͙͆Ť̶͖e̵͕̓s̸͍̕ ̸̠͘á̷̬ḿ̶͍i̴͍̋ŝ̴̢ ̸̄͜v̸̫͊ŏ̵̙n̵͔͛t̵͔͆ ̷́ͅṯ̴̓'̶̙͌a̶̫̿b̶̰͝a̷͓͝n̵̍͜d̸̖͛o̷̤͆n̶̩͂n̵̗̅ë̵̩r̶̳̆.̷͉͛
̶̞̿L̶̲͂'̸̩͆ȅ̵̥s̵̥̈p̷̦̊o̶̙̔ị̶̕r̸̭̐ ̶̠̈́ḙ̶͂s̵͉̕t̸̤̽ ̶̧̔u̸͙̇ń̷̟e̸̡͒ ̴̩̊i̷̝̿l̴̳̔ḻ̸̊u̴̺͊s̵̮͒i̴̤̇ò̷͈ń̷̻.̶͜͝ "


L'était-il vraiment ? Rengo avait-il seulement réussi quelque chose ? Alaris Prime avait eu raison de la Chiss qui le suivait. Répandant sang et visières sur le sol. Yavin IV l'avait recraché de ses entrailles ténébreuses, le laissant dans un état proche de la mort. Et Vendaxa avait été tout aussi clémente, l'épargnant non sans lui arracher un avant-bras et un compagnon d'infortune. Tout n'avait été que perte et humiliation pour le Sith, ses traques avaient bien le goût amer de la défaite... Méritait-il encore d'être aux commandes de la Main Noire ? Lui qui avait commis tant d'impairs ? La graine du doute avait été plantée en son sein. Et le Togorien qui jadis se targuait d'être si grand... Était bien chétif aujourd'hui. À peine plus imposant qu'un insecte sous une botte. Aussi grands furent ses espoirs, ils s'étaient fracassés contre les rivages de la dure réalité. Les différentes personnalités qui vivaient en lui étaient les gardiens de la Bête. Tous scandaient avec force des paroles qui n'arrivèrent jamais à ses oreilles touffues. Son ouïe était pourtant si fine...

" ̸̺̍Ţ̴̈ò̷̮u̶̪̿t̸̘̎ ̶̤̊ç̶̈e̴̪̊ ̸̼͠q̸͇̋u̴̧͒e̷̮͒ ̸͍̏v̴̛̦o̵̡̊ù̸̬s̸͖̎ ̴̠͌c̸̳̿o̶̭̒n̶̠̐n̸̈́ͅḁ̸̋i̵͉̽s̷̖̚s̶̱͑ẻ̶͎z̷̨̊ ̸͇͋v̶͇͝a̴͈͆ ̵̹̐s̶̛͔'̶̙͊ḙ̶̈́f̴̭͑ḟ̵͈ä̵̯c̵̗̓ȩ̶́r̶͎͠.̷̺̒
̷̣̀L̷̗̓â̶͎ ̶̦̾m̴̱̒ọ̴̈r̴͍̀t̶̳͝ ̴̮̚d̸̬̍ę̸̉ş̸͘ ̸̘͑s̵̮̓i̸͈̚e̷̱̎n̵̎͜s̵̡͝ ̴͈̕r̸̹͠ḛ̴́̚v̸̰̓è̶̘̆l̷̇ͅe̶͚͝ ̶͉̎s̵̯̀ó̷̳ṉ̷̅ ̶̹̾v̶̩̔r̷̪͠à̷̺ï̷ͅ ̷̦̚v̶̬̈́ì̶͚s̸̻̏a̴̰͠g̷̛̺e̷̩̅.̵͓̋.̴̧̎.̶̢͋
̴̬̋L̵͙̐a̴͂ͅ ̷̆͜d̵̛̹e̸̲̽r̸̳͠n̸͈͒i̶̐͜è̴͓͠ṙ̸̘e̵͉̋ ̸̗̍c̸̤̄h̶͈͘a̵̠͗î̷͎̽n̴̤̈́e̷̫͌ ̷̞͂s̷̹̾ȇ̸̙ ̶̲̄b̴̼̕r̶̼̂ï̷͓ṣ̷̑e̸͚͌r̶̠͒a̴̜̽.̶̜̾
̸̰̽Ĩ̵̪l̴̨͠ ̴̩̓ṣ̶̅'̸͈͊a̸͊ͅb̴̟̓a̵̰̍n̵̡͛d̴̚ͅõ̷̢n̷͎͘n̵̝͆e̷̞͒r̴͙̽a̶̟͝ ̸̜̂à̶̡̓ ̵̦̔m̵̤̌ö̴̦́i̸͕̅.̸̗̾.̸̞̏.̵̞͊
̸̎ͅV̶̦͝ô̶̘t̸̡͝r̶̖͌e̵͈̔ ̸͔̎c̶̲͆o̴̳͐n̸̺̈́f̴͓̏i̴̠͊â̶͉n̸̞͠c̸̦͂e̶̡͠ ̷̖̈́ȇ̴̥n̶̩͂ ̶̛̲l̸̩̈ŭ̴̪į̵͆ ̵̳̿e̵̘͋s̴͚͂t̶̜̄ ̴̖̓v̷̢̽o̷̯̔ț̸̏r̷̹̍ȩ̴̈́ ̴͚̊f̸̛̻ǎ̵̺i̷͇̓b̷̻̓l̷̗̂e̷͇͌s̵̼͐š̷̺e̸̟͝.̴̦͆ "


Le martèlement de son sang pulsant dans ses tempes se mêlait aux sifflements détestables de Sa voix. La tension générale était insoutenable tant le sentiment de culpabilité monstrueux s'abattant sur le Sith était grand. Des abîmes les plus profonds de sa pensée, quelque part entre ces ruines fumantes s'échappait le courant froid de la peur qui faisait trembler chacune de ses fibres. La peur de l’inéducable fin de toute chose, celle de ses visages familiers jouant à un jeu de pouvoir à l'échelle mentale. A se dévouer corps et âmes à cette puérile guerre interne , ils en avaient oublié l'essentiel. Et les gardiens venaient d'entrapercevoir la terrifiante réalité. Celle de leur effrayante position, des proies à en devenir, condamnées à être happés par la Chose si le contrôle venait à leur échapper une fois de plus. Le Togorien, véritable vaisseau physique de ces multiples personnalités débordantes de vie ; avait aujourd'hui les parfaits traits d'une sépulture à en devenir. Et des cendres de son esprit naîtrait peut-être la Chose. L'étreinte de celle-ci semblait se réduire tandis qu'il se sentait émerger des eaux ténébreuses de l'inconscience. Quittant les ténèbres froids et inquiétant pour la lumière douce et rassurante.




Le réveil fut étrangement calme pour Rengo qui semblait n'être pas marqué outre mesure par la chasse de Vendaxa et ses visions cauchemardesques. Combien de jours était-il resté dans la cuve à bacta ? Son rêve aux allures d'hantises présageant un sombre futur lui avait paru être une éternité. Quel soulagement il fut pour le Togorien lorsque les traits amicaux de Klan se dessinèrent devant lui. Le Zabrak pouvait se rassurer devoir son compagnon d'infortune encore en vie. Le bacta n’usurpait décidément pas son surnom de "produit miracle". Il n'aurait de ce combat que les séquelles de la perte d'un membre arraché à son fidèle propriétaire. Rengo avait survécu une fois de plus, laissant sur son lieu de chasse une part de lui et un ami fidèle. Un prix cher payé pour une traque apportant plus de peine que de réjouissance. Il lui arrive également de chasser et d'y prendre un certain plaisir. Se montrant sous un jour jovial, le Zabrak ne chercha pas à brusquer le réveil du Sith. Bien que sa condition physique puisse paraître optimale, son regard trahissait un épuisement aussi physique que mental. Dans ses yeux félins dansaient les flammes d'une rage teintée de folie. Elle avait toujours été présente chez lui, mais chaque traque, chaque perte intensifiait la force de cet ardent brasier. Focalisé sur un avant-bras qui manquait à l'appel, Rengo ne pouvait discerner le sourire s’effaçant petit à petit du visage de Klan.

Nous ferons comme tu l’as décidé ! Et je suis honoré que tu m’accordes ta confiance !
Tels étaient ses mots.


Des mots qui sonnaient creux à son oreille, des mots qui sonnaient faux. Le Doc n'avait pas souhaité remuer le couteau dans la plaie afin de ne pas blesser plus que de raison son ami. Mais son cœur à lui... Aussi fort soit-il, la montagne de muscle souffrait d'un mal nommé culpabilité. Son compagnon pouvait mettre autant d'entrain qu'il le souhaitait, rien ne pouvait trahir les sens du Togorien. Le cœur du Zabrak saignait depuis la perte d'Anoyan tandis que ses pensées l'harcelaient à leur tour. Pourquoi ? Pourquoi était-il en vie ? Et si sa place avait été échangée... le natif de Bespin serait encore en vie. Le poids d'une mort pour laquelle il n'était pas responsable pesait sur ses épaules. Les ultimes instants du malheureux humain se dessinaient devant lui tandis que son cri d'agonie et de terreur résonnait dans sa tête. Encore et encore et encore... Ferait-il vraiment comme Rengo le déciderait ? Avait ne serait-ce qu'une fois fait de bons choix ? Ils aimaient tous deux chasser ensemble. Et cette discipline aussi plaisante soit-elle comportait un risque, il en étant conscient. Mais la prudence et l'expérience permettaient d'échapper au pire. Qu'est-ce qui leur était arrivé si ce n'est le pire ? Syphania et désormais Anoyan ? Serait-il le prochain ? Les rejoindrait-il lui aussi dans la mort ? La confiance, cet artéfact jadis immaculé se retrouvait aujourd'hui fêlé, fendu par la perte. Affaibli par les erreurs répétées et l'inconscience d'un capitaine n'en faisant qu'à sa tête. Klan devait-il rester au sein de la Main Noire ? Son partenaire à l'allure féline était-il encore digne de confiance ? Pouvait il ne serait-ce que raisonner de la bonne façon ? Rien n'était moins sur... Alors que ses poings se serraient au point de faire blanchir les extrémités de ses doigts puissants, le Zabrak s'exprima une fois de plus. Brisant le silence qui été devenu pesant.

Je... Nous...
Nous connaissions tous les risques qu'implique une telle chasse.
Je devrais être en paix à la suite du combat. Je ne me suis épargné aucun effort... J'ai médité, j'ai prié, espéré que tout le mal qui me ronge disparaisse. Mais il est bien là...
J'ai failli te perdre Rengo, j'ai failli voir mon corps être lacéré par ces choses. Tu m'as évité un sinistre destin camarade. Et je te dois la vie pour ça, mais...
Ta soif de gloire ne t'aveugle-t-elle pas ? Chacune de tes traques s'empare d'une part de nous, elle nous arrache quelque chose.
Regarde-toi !
Tu a failli laissé ta peau dans cette jungle.
Tu t'es vidé dans le vaisseau tel un Bantha éventré par un Krayt sur les sables chauds de Tatoine.


De ses joues écarlates dégoulinaient des larmes de tristesse. Le trépas de ses frères d'armes avait eu raison de sa force d'âme. L'humour qui était une chose indissociable de lui venait de disparaître ici-bas. Il n'était plus qu'un clown triste. Le rire, la dérision et la légèreté ne pouvaient plus l'aider à surmonter cette épreuve.

Syphania... Et maintenant Anoyan ?!?
Combien de morts ? Combien de mort te faudra-t-il Rengo avant que tu te montres à la hauteur ?!?
Je le vois... sans cesse... De mes yeux éveillés.
Wain, je ...
Je vois ses derniers instants, encore et encore. Ses cris, ses lamentations, son regard empli de terreur...
Ces images ne me quitteront jamais Rengo...

Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui me dit que je ne serais pas le suivant ? J'ai survécu à cette chasse... Qui sait ? ...
Peut-être que la suivante aura raison de moi ? Ou d'un autre membre d'équipage...
Écoute ce que tu dis Rengo...
Tu me demandes de prendre la place d'un mort ! Je ne mérite cette place que parce que le hasard a voulu que tu me sauves ! Je serais le suivant n'est-ce pas ? La Main Noire tout entière est la suivante sur la liste...
Tu seras le dernier Rengo... Le dernier...
Et ta quête de gloire, de prestige, de puissance.
Aura raison de toi !

J'ai besoin de temps... J'espère que tu peux le comprendre.
Je ne veux pas de ta place de second. Et je ne ferai pas comme tu l'a décidé. Je refuse d'être un mort en sursis.
Rends d'abord des comptes à Svex et Stovk.
Et qui sait... Peut-être qu’eux me feront changer d'avis.
Peut-être me convaincront-ils de rester dans ce cercueil volant qu'est la Main Noire...


Cloué au lit, récupérant les forces qu'il avait laissées sur Vendexa. Le Sith était impuissant face à cette scène aux allures irréalistes. Ses compagnons avaient un coeur qui battait dans leur poitrine, ils avaient une morale et une conscience. Des attributs qui semblaient échapper au chasseur déchu. La confiance avait volé en éclat. Il ne méritait pas d'avoir celle du Zabrak. Allait-il en être de même pour le reste de l'équipage ? Allaient-ils le quitter eux aussi ? Finirait-il désespérément seul en proie à ses démons intérieurs ? Ne laissant pas le temps au félin de s'expliquer sur sa situation, le Doc parti sans dire mot. Le silence et le malaise qui imprégnait les lieux valaient plus qu'une interminable discussion. Dans cette pièce d'une pâleur diaphane, le Togorien allongé confortablement dans son lit sentait les cliquetis des chaînes teinter dans son esprit. Quelque chose griffait les parois intérieures de son esprit. Bien que désespérément retenue par les personnalités qui avaient elles aussi perdu confiance en Rengo. Piégé dans un tourbillon de désespoir et de solitude, le Sith entendait la voix familière de Dahi'Zhe lui susurrer des parles empoisonnées.


Les faibles t'ont tourné le dos Rengo.
Il ne reste plus que toi et moi...


Ainsi la représentation de la chasse enlaça de son étreinte macabre le chasseur déchu...

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