L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#25404
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Le lac était en ébullition et les vapeurs toxiques s’échappaient en une tempête suffocante. Au milieu de ce chaos, la sensitive canalisait une tempête incontrôlable et surtout involontaire. La pression sur son crane était telle que la moindre pensée était comme un coup de poignard. La douleur se manifestait jusque dans ses sinus puis dans sa gorge. De son regard embrumé, elle cherchait Ranath. En dehors de sa portée, la Sith attendait probablement le bon moment pour l’assassiner. C’est à son aura qu’elle la repéra. Sur sa gauche, l’observant tranquillement. Son regard braqué sur elle, Helera envoya une première décharge électrique sur la position qui fit éclater la montagne d’immondice, puis un deuxième. Mya évitait encore les attaques avec une insolente facilité, puis disparut. Comme une bête enragée, Helera cherchait de tous les côtes alors que sa vision s’était définitivement troublée. Les sons ne lui parvenaient plus non plus. Même infirme, elle était résolue à en finir avec le côté obscure. Ranath était dans les parages, Helera le savait. Son sens du danger l’avertit d’un danger imminent, et elle laissa aller ses mouvements. Tournant sur elle-même, elle fit un pas en arrière sur le bord de l’étroite plateforme et exécuta un mouvement oblique de sa lame. Quelque chose changea, quelque part. Elle l’avait probablement touché. Etait-elle morte ? Helera ne pouvait le confirmer avec ses yeux. Une résistance la saisit au niveau du casque et elle sentit un raclement de métal contre une autre surface métallique puis sentit la lame s’enfoncer dans son épaule. La froideur de la lame au contact avec sa chaire fit exploser quelque chose dans son esprit. Elle laissa échapper un hurlement puis tomba à genoux. Sa respiration se fit plus difficile et son bras gauche commençait à la piquer sévèrement.

Elle envoya une vague instinctive de Force, espérant au moins propulser la mirialan hors de son contact. Helera suffoquait, était aveugle et sourde. Pourtant le calme revenait dans son esprit. Un apaisement profond. D’un saut calculé de Force, elle sauta de la plateforme et retourna sur la terre ferme. Ce n’est pas le sol qu’elle rencontra cependant, mais un monticule de déchets dont la moitié métalliques lui érafla l’armure et entaillèrent la peau en de petites coupures. Elle jura et enleva son casque avant que le manque d’oxygène n’ait raison d’elle. Tout revint alors. La vue, l’ouïe et la respiration. Son mal de crane diminua, car sa douleur à l’épaule fut plus vive encore. Des sons assourdissants l’emplissaient. Des bruissements métalliques, des chutes d’objets lourds, des réacteurs de vaisseaux. Regardant dans le lointain, elle visualisa un point flou qui grossit et visualisa un vaisseau de déchargement. Bien trop loin pour être visible ou être entendu.

« Retourne dans le vaisseau », lança t-elle à Isabo qui n’avait toujours pas bougé.

Son regard se hasarda sur son masque dont chaque interstice lui apparaissait. Le respirateur avait fondu, les filtres étaient brûlés. Le casque n’était plus lisse mais ponctué de zone brûlé. Ensuite, elle s’ausculta elle-même. Son bras gauche était brûlé à plusieurs endroits, et des veines grisâtres courraient le long. Bien visibles, elles n’étaient pas … normales. Pourtant, cela ne lui fit pas peur. Ce concept même semblait lui être inconnu. Une implacable logique s’était emparée d’elle. Helera savait ce qu’elle avait à faire désormais et l’hésitation sentimentale ne serait plus un obstacle. Le sang de sa blessure continuait à se déverser sous son armure et elle sentit le liquide chaud sur son corps. Ce qu’elle ne voyait pas, c’était ses yeux, dont l’iris était devenu d’un gris presque opaque, et dont les veinules bleu ciel courraient de part et d’autres. Sa vision se promenait sur le paysage, repérant les détails qu’un être humain normal n’aurait pas su repérer. Elle était toujours là. Son odeur la trahissait désormais. Une odeur qu’elle avait dans son esprit depuis tout ce temps mais sans jamais l’identifier. D’autres cependant perturbaient l’analyse, provoquant un flou odorant. De sa main droite, elle la posa sur sa blessure et s’enquit de refermer la plaie. Cela ne la soignerait pas, mais stopperait l’hémorragie qui l’aurait tuerait en quelques minutes. L’encéphalogramme qui s’était tantôt révélé instable était désormais parfaitement linéaire, trop même. Elle s’agenouilla sur place et regarda en face d’elle. Ce n’est pas la Force qu’elle invoqua, puisque Mya était désormais invisible. La Grise se concentra sur ses sens physiques pour la repérer, prévoir ses mouvements. Elle essayait de démêler toutes les informations qu’elle recevait, sans se demander pour l’instant pourquoi elle les recevait. Helera était déterminée à stopper Mya, vivante ou non.
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    La peur paralysait Mya. Recroquevillée sous le couvert d’un amas rocheux, elle serrait contre elle la poignée de son sabre éteint. Elle était cachée, mais pas en sécurité, et cette simple pensée annihilait toute initiative de réaction. La douleur irradiant des nombreuses blessures brouillait les sens de la mirialan. Elle se cramponnait en tremblant à ses propres bras et pleurait en silence au constat d’une situation inextricable. La fin approchait fatalement.

    Ranath toisait son alter ego avec un dédain virulent. Tant de faiblesse lui inspirait une haine féroce et alimentait son désir de victoire sur l’Inquisitrice. Mais Mya était une gêne qui ne manquerait pas de provoquer sa défaite, et sa chute. Si la Jedi, par ses lacunes latentes, s’interposait, Ranath la tuerait sans hésiter. La mort de l’Inquisitrice était une priorité à régler avec urgence. Hors de question pour la Sith, de s’encombrer du fardeau qu’était l’inconsistance de Mya.

    Impétueuse, Darth Ranath se remit sur pieds. La douleur, elle l’ignorait désormais, mais demeurait néanmoins consciente des conséquences de ses blessures. La brûlure principale, causée par la lame blanche de son ennemie, serait la plus handicapante. Les autres, superficielles égratignures, étaient reléguées à l’état de détails insignifiants, simples mais nombreux pics nerveux convertis en autant de motifs d’agressivité. La Sith se débarrassa des restes de son manteau, ils s’envolèrent avec une rafale de vent chargée de poussière.

    La tempête d’acide se calmait, si bien que Ranath entreprit de localiser son adversaire, grossière présence dans ce paysage décharné, son empreinte dans la Force était très révélatrice. L’Inquisitrice serait un animal difficile à abattre. La mirialan quitta le voile tandis que les battements de son cœur ralentissaient. Elle attendait la charge de la Grise et serait sans pitié. La suite promettait davantage de violence. Un seul objectif : tuer.




    Isabo suivait difficilement la scène des yeux, mais ses sens lui permettaient de comprendre les tenants et les aboutissants de l’affrontement. Mya parfois disparaissait un instant, et sa réapparition était synonyme de coups bas portés à l’encontre d’Helera. Une méthode que la rouquine désapprouvait instinctivement.

    Effrayée par l’ouragan déclenché par Helera, la sensitive s’était cachée dans un coin, se croyant à l’abri des forces déchainées par les deux ennemies. Tout ceci dépassait de loin son entendement, et elle fut incapable de réagir quand on lui ordonna de courir se réfugier en lieu sûr.

    En silence, Isabo cherchait l’esprit d’Helera. Puis celui de Mya.
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By Helera Kor'rial
#25559
L’odeur épouvantable d’acide lui piquait le nez. La rouille au contraire lui donnait envie de vomir. Les odeurs plus subtiles, elle le sentait, mais sans en discerner ne serait-ce que la provenance, ou même l’appartenance. Elle savait que l’une d’elles se trouvait être celle de sa rivale. Une direction, c’est tout ce dont elle avait besoin. Pourtant, rien. Toute cette crasse lui montait à la tête et son équilibre lui-même s’en retrouvait perturbé. A moins que ce soit le crissement de métal qui travaille, pliés sous d’énormes tonnes d’immondices tout aussi lourdes et métalliques. La planète entière parlait et crissait, renvoyant des sons tellement insupportables, tellement puissants qu’elle se croyait au milieu d’un marché aux puces de la bordure. Son regard quant à lui vagabondait au hasard sur les « montagnes » de la zone. Un simple mouvement aurait pu l’aider à trouver sa cible, mais rien. Elle retira sa main de son épaule et le fit pivoter autour de son axe. Une décharge la foudroya jusque dans le bout des doigts. Tout en grimaçant, elle comprit que seul son bras droit lui serait utile. Une présence attira son esprit. La Force l’appelait encore, dernière allié encore fidèle alors que toutes ses sensations la poussaient à la folie. L’inquisitrice se releva tranquillement et s’approcha de l’endroit où était cachée la petite rousse. Avec une froideur glaciale, elle lui ordonna :

« Dans le vaisseau, maintenant. Ce n’est pas une place pour toi ici. »

Quelque chose perturba son chant de vision. Elle se retourna vivement et aperçut ce qui ressemblait à du tissu s’envoler brutalement. Là, ses yeux ne la trompaient pas pour cette fois. Mya venait de se trahir, encore une fois. Tout convergea vers la position. D’un bref mouvement de la main, elle demanda à Isabo de s’éloigner, tandis qu’elle se rapprochait de l’endroit. Helera s’attendait à une téléportation surprise, puisque tout n’était plus que tromperie. Comment l’attraper sans se faire tuer ? Mise à part tout détruire, Helera ne voyait pas vraiment comment faire. Mya reparut dans la Force, à l’endroit où l’inquisitrice se doutait. Elle se montra enfin. Les deux femmes se fixèrent, yeux dans les yeux. Les traits fins de la Mirialan étaient désormais marqués par la fatigue, la colère et tout ce qui rendait les gens démoniaques laids. Un air froid passa entre les deux femmes, littéralement. Helera préparait quelque chose, et sa seule main valide s’agitait au grès de la fraîcheur ambiante. La chaleur s’échappait petit à petit, symbole de leur relation. L’inquisitrice n’attaquerait sûrement pas la première et semblait même attendre fatalement le destin que lui réservait la Sith. Sabre éteint à la ceinture, bras le long du corps, elle ne faisait que fixer son ennemie. L’attaque canalisée ne manquerait pas de la faire imploser, et les picotements commençaient déjà à se faire sentir au bout de ses doigts. Très rapidement, cela se transformerait en brûlure intense puis par une implosion. Helera attendait juste le bon moment pour relâcher ce pouvoir qu’elle ne maîtrisait toujours pas.
#25574
    Isabo se leva d'un bond et prit ses jambes à son cou. Non, pas par là, le vaisseau était de l'autre côté ! Elle trébucha, mordit la poussière, laissa échapper un gémissement plaintif. Mais la Grise avait disparu de son champ de vision. Il n'y avait plus personne. La rouquine releva le nez. Là-bas ! Elle se remit debout, cette fois plus lentement, et reprit la route vers l'imposante silhouette du vaisseau. D'un coin de manche, elle séchait ses larmes.




    Le nez de Ranath se fronça en de petites rides contrariées. La mioche s'éloignait. Mais l'Inquisitrice préparait quelque chose. La Sith pouvait sentir l'énergie concentrée dans le bras de son ennemie ... Cette vaine tentative ne lui inspirait que du dégoût. Comment pouvait-elle être encore debout avec tout ça ?

    Helera perdait du temps.

    Un fin sourire étira les lèvres sombres de la mirialan. Sans plus attendre, elle s'élança, réduisant à grandes enjambées la distance la séparant de son adversaire. Ranath savait qu'elle avait trop puisé dans ses ressources. Il faudrait être prudente, très prudente. Elle comptait sur son agilité, ses blessures n'étaient que superficielles, tandis que celles d'Helera étaient profondes, physiquement et mentalement.

    Arrivée à portée, Ranath dévia de sa trajectoire d'un bond sur le côté, projetant par la même occasion une poussée de Force vers son ennemie encore trop immobile. La Sith se jeta sur sa proie, dégainant son sabre pour trancher en direction du bras, le seul valide, que la Grise était en train d'armer. L'objectif était bien de l'en séparer de sa propriétaire.
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By Helera Kor'rial
#25597
Helera ne quittait pas sa cible du regard. Un bras pendant le long du corps, l’autre légèrement rapproché du torse, elle continuait à se concentrer sur ce pouvoir. Une aspiration de l’énergie ambiante pour lui permettre de booster ses capacités. Avec la maîtrise qu’elle en avait, le résultat n’était pas à l’attente de ses espérances. Au final, l’énergie emmagasinée était minime et ne lui donnait pas assez de force pour continuer le combat. Il lui fallait autre chose, une énergie bien plus forte. Et cette énergie dandinait autour d’elle, croyant être le chasseur. Sa témérité et sa précipitation lui faisait défaut. Elle n’analysait pas, se contentant de viser avant de frapper. On ne tuait pas un sensitif en lui coupant la tête, car il se trouvait souvent que l’on se retrouvait écrasé par la Force, électrocuté ou même étouffé. En bref, l’art du combat de sabre était important mais pas une fin en soit. Helera attendait simplement cette petite pulsion de la Force qui lui dirait quand agir. Quelque chose que les gens normaux appelaient instinct. Pour cela, Helera se laissa aller autant dans son pouvoir que dans le flux infini de la Force, sondant l’environnement. Ses sens ne lui permettaient toujours pas d’analyser quoi que ce soit. Tout était en saturation et elle ne pouvait faire confiance qu’en sa plus grande alliée, la Force. Ranath choisit ce moment pour attaquer et fit un bon par-dessus le monticule de déchets.

Quand elle mit pied à terre, elle alla contre le sens logique du mouvement en contre pied et lança sa main armée pour trancher celle d’Helera. Le maître gris fit un tour sur elle-même alors que la chaleur de la lame frôla son bras. Elle pivota sur la droite de son adversaire, du côté faible de sa garde, et lui attrapa le bras armée. Elle plaça sa jambe devant celle de Ranath et tira en arrière tout en poussant en avant au niveau des épaules. Son Teras Kasi à l’œuvre, elle n’avait pas souvenir d’une maîtrise d’un art de corps à corps chez son adversaire. La prise ne tiendrait pas longtemps, mais au moins cela lui accorderait quelques secondes, grâce à l’effet de surprise. C’est alors qu’elle commença à récupérer l’énergie corporelle de son adversaire. Sa main valide tenant toujours son bras, elle y attira en elle toute la chaleur qu’elle développa. Et quand on enlevait de la chaleur d’un côté, on observait une chute brutale de température.

« Ta voie est mauvaise, Sith. Si tu persistes dans l’erreur, je devrai t’éliminer. Je te l’ai juré le premier jour, ici même sur cette planète. »

Comme elle s’y attendait, la prise ne tint pas longtemps et la mirialan fit basculer la Grise par-dessus son épaule. Cette dernière instinctivement relâcha l’ensemble de l’énergie accumulé dans une vague de Force. Helera ne repéra pas vraiment si elle avait touchée son adversaire, mais un claquement tonitruant retentit quand le pouvoir fut libéré. Une énorme énergie fut développée et tout commença à trembler de part et d’autres. L’inquisitrice fut propulsée en arrière et atterrit lourdement sur le sol après une roulade de plusieurs mètres. Son corps brûlant et endoloris ne lui permit pas de se lever et elle se contenta de se mettre sur le dos. Lâchant un râle de soulagement, Helera regarda le ciel rougeâtre, des acouphènes plein les oreilles.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#25625
    Le contact avec l’Inquisitrice glaça Ranath jusqu’à l’os. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre ce qui était à l’œuvre et se débarrasser de la sangsue. Mais avant que son dos ne touche le sol, l’humaine libéra ce qui lui restait d’énergie en une violente déflagration. Le choc de la vague de Force coupa Ranath de toute réalité. Elle fut projetée plusieurs mètres en arrière, heurta la carcasse métallique d’un cargo à l’état d’épave et retomba dans la poussière, face contre terre. Le sabre de la mirialan roula jusqu’à son épaule inerte.




    Isabo posait la main sur la rampe du vaisseau lorsque le craquement explosif de la vague de Force libérée par Helera retentit. La jeune femme releva vivement le nez, paniquée, apeurée. Elle se figea longtemps, avant de faire demi-tour à la recherche de son amie. La Grise serait en colère, toutefois Isabo se sentait prête à affronter ses remontrances. La rouquine revint vite sur les lieux de l’affrontement. Mentalement, elle cherchait Helera. Il ne restait que quelques bribes de sa présence, ici et là. Et très vite, elle retrouva l’Inquisitrice, affalée sur le dos.

      « Tu … Ça va ? Tu as mal ? »

    Elle se pencha au-dessus de la Grise, elle observait son visage, creusé par la fatigue, terni par la poussière. Isabo constatait avec soulagement que son amie était en vie.

      « Où est Mya ? »

    Elle ne lâchait pas Helera des yeux, mais dans la Force, elle explorait les alentours en quête de la Sith. La mirialan avait disparu, la rouquine ne percevait plus son aura. Une vague de panique s’empara à nouveau d’elle. Elle interrogeait la Grise du regard, l’inquiétude marquait son front de nombreux plis.

    Le cargo repéré précédemment par l’Inquisitrice s’approchait désormais de la zone, manifestement à la recherche d’acier et de fer à recycler. Il entreprenait, non loin, une manœuvre de reconnaissance.

      « Helera … »

    La peur désormais.


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By Helera Kor'rial
#25626
L’inquisitrice avait frappé. Le tonnerre s’était abattu sur le champ de bataille, et le silence régnait désormais. Peut-être était ce simplement dû à son ouïe complètement détraquée ? Probablement, car elle n’entendait plus ni ne voyait correctement, et encore moins avait la notion de haut et de bas. Elle avait l’impression d’être sous l’eau et ne percevait presque plus rien. Elle grogna en se débattant dans le vide, jusqu’à ce qu’on vienne troubler sa transe. Les mots résonnèrent dans sa tête avec des sonorités différentes. Comme des vagues, les décibels croissaient et décroissaient. Helera en eut la nausée. Ses yeux pivotèrent lentement vers la silhouette qui vibrait sur place. Les images se superposèrent puis se cofondèrent, jusqu’à former une image nette.

« Isabo ? »

Le son de sa propre voix lui fut étranger et un rictus de dégoût se dessina sur son visage. Prenant appuie sur la petite pour se relever, elle garda un visage décontenancé. La douleur la tiraillait littéralement de toutes parts. A peine fut-elle debout que ses jambes lâchèrent. L’inquisitrice si fière se retrouva à quatre patte, les mains dans la poussière. Elle prit quelques bouffés d’air et ferma les yeux pour calmer son corps. Dans la Force, elle vit les lignes de failles complètement désorganisées, détruites ou bien tout simplement manquante. Tout réorganiser allait lui prendre de longues heures de méditation, et probablement plusieurs patchs de bacta. En réponse à la question sourde d’Isabo, Helera resta silencieuse, interdite. Concentrée dans la Force, elle classa instinctivement les priorités. Son bras meurtri trembla pour la maintenir simplement dans une telle position et elle dû se forcer à se remettre debout. Son regard blanc opaque se tourna vers la petite rousse. Les veines bleutées s’activaient encore à l’intérieur de ses yeux, au rythme de son cœur.

« Elle n’est pas morte, pas encore. »

Les réacteurs du vaisseau l’obligèrent à tourner la tête dans sa direction. Elle examina le vieux modèle de supertransporteur. Un de ceux utilisés pour récupérer des matières premières, en grande quantité. L’activité avait dû attirer son attention. Elle agita les doigts de ses mains dans un bruit de cuir, alors que les mains étaient à moitié déchirées. L’inquisitrice se déplaça lentement vers la direction que son odorat lui indiquait. Les deux femmes retrouvèrent la mirialan étendue par terre, inerte. Ses lignes avaient été particulièrement affectées et elle semblait éteinte.

« Aide moi à me baisser », ordonna t-elle à Isabo.

La Grise plaça une main sur la tête de la Sith et ferma de nouveaux les yeux afin d’y visualiser ce qui n’allait pas. Son système était à l’arrêt, et les lignes de failles se détruisaient une à une, de manière irréversible. Elle repéra le point central de la divergence et réactiva les deux morceaux entre eux. De l’extérieur, cela se traduisit par une réactivation des fonctions cérébrales, et donc du cœur, si jamais celui-ci s’était également arrêté. La tâche lui prit de longues minutes, pendant lesquelles le cargo avait eu le temps de s’approcher. La réparation était unique, mais il lui fallait quand même des soins plus avancé, qu’Helera, dans son état, n’était pas disposée à lui administrer. Ayant utilisée toute son énergie dans cette dernière manœuvre, elle ne put invoquer la Force pour traîner Mya. Les tambours de guerre dans sa tête la harcelaient de plus en plus fort.

« Porte Ranath jusque dans le vaisseau. Va dans l’aile médicale et installe-la dans une cuve à bacta. Je ne peux plus l’aider désormais. Tu prends les commandes, comme un chevalier. »

Pendant que la petite s’occupait de l’ancienne Jedi, Helera ramassa son sabre et les suivit. Le dos courbé, elle marchait comme une grand-mère centenaire. Du regard, elle observait la petite rousse qui se dépêchait pour s’occuper de son ancien maître. Helera ne tourna vers le couloir médical mais continua tout droit vers le poste de pilotage. Elle pianota instinctivement quelques coordonnées pour le pilotage automatique avant que revienne la douleur. Ses sens physiques s’agitèrent davantage et lui enlevèrent toute notion de réalité. Les tambours frappèrent en cadence une macabre mélodie. La Grise prit sa tête entre ses mains, se leva du siège précipitamment, prise de nausée. Elle fit quelques pas, et s’effondra dans le cockpit… Le Scavenger décolla et sauta en hyperespace. Mais vers où ?
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By Jen'Ari Nekanasaza
#25628
    Isabo aida volontiers l'Inquisitrice à se remettre sur pieds. Largement incapacité par son combat, Helera peinait à retrouver son équilibre. Elle repéra néanmoins Mya, inanimée, plusieurs mètres de nord de sa propre position. La panique monta d'un cran supplémentaire. Mais la petite rousse se contenait malgré tout, s'accrochant à Helera, elle réprimait sa peur. La peur de constater le décès de Mya, la peur de voir l'Inquisitrice achever son ancienne amie, la peur d'abandonner son cadavre au milieu d'un tas de ferraille. Cependant, la perte de raison de la Grise n'était pas synonyme de folie. Helera devait bien s'en apercevoir : elle avait gagné. Mais la situation ne laissait que très peu de place à la saveur de la victoire. Coeur et cerveau s'éteignaient doucement. Isabo ne percevait pas le moindre sursaut électrique dans le réseau de neurones de la Mirialan. Pire encore, elle était incapable d'entrer en contact avec ce qui restait du cerveau actif. L'évidence lui sauta souvent au visage : la mort.

    La rouquine priait de toutes ses forces pour qu'Helera trouve enfin une solution. Le ventre noué, elle la regardait agir, se concentrer, explorer les bribes d'une pensée suffocante. Quand la Grise annonça le dénouement, Isabo laissa échapper un soupir presque inaudible. Il fallait désormais rejoindre rapidement le vaisseau ... et quitter cette immonde planète.

- - FIN
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