L'Astre Tyran

[Elysia Astellan]

Le visage de la représentante de l’Ordre Gris s’était métamorphosé. Très impressionnant. Raessën contempla le miracle avec intérêt, les sensitifs le fascinaient. Son projet occupa son esprit durant tout le trajet. Il avait hâte, une hâte teintée d’appréhension.

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La clameur du grand théâtre tira le dirigeant de ses pensées. Lorsque la petite délégation se présenta sur l’estrade, les Conseillers réclamèrent le silence. Neila Lehasani alla rejoindre sa place avec une moue désapprobatrice qui lui donnait un air d’enfant en colère. Les membres des trois assemblées se turent peu à peu, attentifs à ce qui viendrait ensuite. Raessën s’avança jusqu’au pupitre dédié aux orateurs de la Constitution et annonça le programme, bien connu de tous, de cette séance exceptionnelle.


« Mesdames, Messieurs, membres de la Constitution, comme vous le savez tous, nous accueillons aujourd’hui les représentants de l’Ordre Gris pour les négociations concernant le Praxeum. L’entretien que nous venons d’avoir est plus que prometteur. Mais je vais d’abord les laisser se présenter, nous aborderons les détails un peu plus tard. »
L’Arkanien s’écarta du pupitre et fit signe à Jeny de s’y présenter. Elle parlerait pour elle-même, pour Helera et pour son Ordre. Dès la présentation terminée, Raessën évoquerait les clauses de leur prochaine collaboration, puis la Constitution pourrait poser ses questions. La jeune femme n’avait pas encore ouvert la bouche que certains voyants de l’écran central s’allumaient déjà.

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Lorsque la sensitive eut fini de parler, un murmure s’éleva de l’assemblée, d’autres voyants changèrent de couleur. Le Monarque reprit la parole.


« Revenons sur les termes de la collaboration avant de vous laisser la parole. Les occupants du Praxeum se devront de verser à l'état arkanien un loyer, en crédits, ou sous la forme d'une formation militaire pour nos soldats d'élite. De plus, en cas de menace militaire extérieure, l'Ordre Gris s'engage à défendre Arkania, et par là même, le Praxeum. Le gouvernement arkanien n'interviendra en rien sur les activités de l'Ordre, à condition qui celui-ci respecte les lois arkaniennes sur les territoires arkaniens. Nous allons désormais entendre vos questions. »
Un pupitre s'éclaira dans l'assemblée, un arkanien se leva.


« Quel avantage avons-nous à choisir l'Ordre Gris plutôt que l'Ordre Jedi ? »
La parole était aux sensitifs.

[Helera Kor'rial]

Quand Jeny s’approcha du pupitre pour parler, Helera ressentit toute son appréhension. De l’anxiété, de la peur de l’échec ou de l’humiliation. Des maux qu’elle ne soignerait pas avec la Force. Il était dans sa construction personnelle de subir ce genre de « traumatisme ». Cela lui forcerait à se dépasser, elle et ses propres limites. Ou alors à tomber. C’était à elle de voir, de choisir. Helera n’était que le guide, mais pas la marionnettiste. La petite blonde s’éclaircit la voix :

-Bonjour. Premier silence, un silence monacal. Je m’appelle Jeny et heu … Je fais partie de l’ordre gris. Ils m’ont trouvé alors que je suivais une formation de pilote. Mon choix de rejoindre l’ordre était avant tout pour permettre d’évoluer dans un milieu qui me correspondait plus. Mais ce qui vaut pour moi ne l’est pas forcément pour les autres qui n’ont pas eu un passé aussi « heureux » que moi.

Dans l’ordre, nous apprenons à utiliser notre don, nous apprenons à le contrôler et se défendre contre la corruption. Notre chef essaie de nous apprendre de ne pas tuer, même dans les batailles. Nous devons rester toujours conscient de nos actes et de nos répercutions. N’ayant plus de famille, comme pas mal de monde dans l’ordre, j’ai trouvé une stabilité et je pense même pouvoir parler pour les autres.

Nous voulons protéger les gens en difficulté, les rendre heureux. Notre but n’est pas la guerre, bien que nous sommes entraînés pour combattre. Nous essayons juste de … de rendre le monde meilleur.

La petite baissa la tête, ainsi finit son discours. Helera scruta la foule du regard. Ses paroles n’avaient pas servi à grand-chose, juste d’attiser la curiosité des journalistes. Les requins allaient tenter de la déstabiliser maintenant et elle allait devoir se montrer très ferme pour les prochaines questions. Pour l’instant, elle s’était très bien débrouillée. Helera la félicita mentalement et la poussa à continuer dans cette lancée, ce qui tira un sourire à la fillette. L’ordre allait devenir la protection d’Arkania et entraîner les soldats du peuple. La petite planète allait devenir leur refuge, maintenant que leur monde d’origine était tombé et s’était fermé sur lui-même. Même en considération de cela, il fallait agir avec prudence. La première question suivit.

-Bah … heu … L’ordre Jedi et l’ordre gris ont beaucoup de chose en commun en fait. Sauf que nous nous n’avons pas de code, mais plutôt une … ligne de conduite. Nous faisons ce que nous devons faire et pas ce qu’on nous demande de faire. Sinon, je pense que la différence c’est que l’ordre Jedi, c’est aussi la république. Les Jedi pourront vous protéger, mais ils ont aussi des milliers de mondes républicains à protéger. Nous n’avons pas ce genre d’obligations nous.

La petite croisa les mains dans son dos et leva légèrement la tête, ce qui tira un sourire à Helera. Elle était probablement son apprenti qui lui ressemblait le plus.

[Elysia Astellan]

La réponse ne sembla pas contenter l’Arkanien. Le changement d’attitude de la jeune femme fut cependant noté par toute l’assemblée, elle prenait de l’assurance et se ferait surement davantage convaincante. L’homme surenchérit.


« Oui, nous connaissons tous la renommée des Jedis. Sous-entendez-vous que l’Ordre Gris n’aura jamais ce rayonnement galactique qui fait la force de l’Ordre Jedi ? »
Le mérite était sur Arkania une valeur des plus importantes, et avec le temps, était devenu le principal facteur de reconnaissance sociale. Le second facteur était, bien entendu, l’argent. Il était évident que des questions concernant les investissements de l’ordre seraient posées. Cela ne tarda pas. Tandis que le premier homme se rasseyait, un autre se leva. Il était plus richement vêtu et arborait un air hautain. On venait de lui accorder la parole.


« La mise à disposition de ce bâtiment publique a engendré des frais, et en engendrera encore à l’avenir. Seriez-vous prêts à contribuer à l’entretien du Praxeum à hauteur, disons, de 150 000 crédits par mois ? »
Cet Arkanien était un banquier d’Adascopolis qui avait besoin d’être rassuré par des contrats florissants et des loyers mensuellement versés. Cette question avait déjà été abordée à huis clos. La vente du bâtiment avait été envisagée, puis évincée : on voulait garder le contrôle total du territoire. La location était donc la seconde option. Mais qu’en était-il des compensations fournies par l’Ordre Gris ? La formation militaire et la protection partielle n’étaient apparemment pas suffisantes.

[Helera Kor'rial]

Deuxième question, Jeny ne savait plus répondre. Elle hésita un instant, le regard dans le vide et les mains tremblantes. Helera ne la regarda même pas mais s’insinua dans ses pensées. Tout y était brouillon et son cerveau cherchait une explication possible.

*Ne bouge pas, fais le vide en toi. Tu connais la réponse. Nous ne sommes pas des Jedi, ni des Sith. Nous ne combattons pas pour la gloire. *

La petite se calma et s’éclaircit la gorge après quelques secondes de silences.

-Non, nous n’aurons jamais ce rayonnement galactique, et nous ne le souhaitons pas. Nous ne cherchons aucune renommée dans nos actions, ni même aucune gloire. Ce qui nous intéresse d’abord c’est le respect de nos convictions, et cela passe par l’entraide.

Jeny continua le discours, Helera ne lui soufflant plus rien.

-Vous dites que le rayonnement des jedi fait leur force. Je pense qu’il fait leur faiblesse. A être trop connus, on s’attire les foudres d’opposants puissants. Le renom oblige une certaine prestance dans l’esprit des gens et ceux qui ne s’y plient pas au sein même de l’organisation deviennent des parias, ou dans le cas des Jedi, ce sont des Sith. Nous ne voulons pas être connus, nous ne voulons pas avoir d’influence. Nos membres ont tous été sauvés, et non recrutés. L’Ordre Gris est d’abord un havre de paix, et ensuite un ordre combattant.

Helera esquissa alors un regard vers la petite. Fort de son caractère, ses mots justes n’allaient peut-être pas être entendus par tous. Elle leur avait appris les actions de l’Ordre Gris, pourquoi il existait. Jeny le retranscrivait, mais le public n’était sans doute pas le bon. Tant pis. Pour une fillette de 15 ans, ce qu’elle faisait là était déjà remarquable. Si jamais l’offre était acceptée, ce serait elle la personne que l’on associerait à l’Ordre Gris. S’en suivit alors la deuxième question, de nature économique. La petite ne connaissait pas les flux d’argent dans l’ordre. Il était très indélicat de la part du journaliste de poser la question. Helera s’imisca de nouveau dans son esprit et lui explique globablement ce qu’il fallait dire. Ce fut ensuite à son tour.

-Nous sommes un ordre naissant et si nous contribuons à la paix, nous ne demandons pas de compensation financière en retour. C’est pourquoi nous sommes très loin d’avoir les 150 millions que vous exigez. Si nous vous proposons notre candidature pour la location du temple, ce n’est pas pour en faire une entreprise. L’accord est une symbiose. Il est autant profitable à vous qu’à nous. Peut-être sommes nous les derniers sensitifs « libres » de la galaxie et nous vous proposons notre aide pour la défense de votre planète et pour l’entraînement de vos armées. En échange, nous avons juste besoin d’une place où faire cela. Le temple est un symbole de la Force et est donc lié aux sensitifs. Nous pensons que c’est l’endroit le plus propice.

Il n’y avait pas de réelle réponse à cette question. Si ce n’est de dire qu’ils n’avaient pas l’argent. Si cela était un critère déterminant, ils seraient évinscés. Ce n’était pas vraiment ce qu’ils avaient vu avec le dirigent. Simple manœuvre politique, ou perte de contrôle. La suite le montrera.

[Elysia Astellan]

L’argent, les politiciens ne pouvaient pas s’en empêcher, parler de financements. Un sourire se dessina sur les lèvres du Monarque. Les 150 000 crédits réclamés n’étaient pas grand-chose, mais il était concevable que l’ordre naissant n’en dispose pas encore de manière régulière. La réponse déplut cependant à l’arkanien qui se rassit en grognant. Ce que Jeny ne voyait pas, c’était les frais qu’engendrerait le Praxeum ; ce que ce banquier ne voyait pas, c’était les économies qui pourraient être faites sur la formation des soldats d’Adascopolis. Raessën n’intervint cependant pas, il préférait laisser délirer ses congénères cupides.

Le bilan était pour le moment très mitigé : pas de renommée, pas d’argent. Et en points positifs … Ah oui, un soutien militaire à domicile. Un nouveau voyant changea de couleur sur la console et une mutante se leva. Elle avait l’air bien moins sûre d’elle que les précédents interlocuteurs de Jeny. Son regard se promena dans le Grand Théâtre avant de se poser sur la jeune femme qui représentait l’Ordre.


« Votre auditoire vous parle de soldats et de financements, mais vous avez parlé d’aide. Qu’apporterez-vous à Arkania, ou du moins à cette ville, autre que des crédits et une formation pour notre armée ? Vous avez parlé de protection, mais … il n’y a pour le moment aucune menace qui plane sur notre planète. Que nous apporterez-vous dans ces temps de paix ? »
Pour une fois, la question n’évoquait ni profits ni mérite. Cela en faisait-il une question plus facile pour Jeny. Jinn ne se doutait pas qu’Helera épaulait son élève dans cette épreuve digne d’une séance de torture, mais il avait dans l’idée que cette question était faite pour Jeny. Plus encore, il avait la certitude que Jeny saurait mieux répondre que la fondatrice. Elle avait reçu l’aide de l’Ordre Gris, elle savait donc exactement quels en étaient les bienfaits. Restait à savoir si cela pouvait s’appliquer à une planète, à une ville. Quel serait le rôle de l’Ordre sur Arkania ?

Un arkanien se leva sans avoir demandé la parole. Son micro ne s’activa donc pas, mais il s’exprima avec une telle ardeur qu’on put l’entendre jusque sur l’estrade.


« Voilà une bonne question : allez-vous vous contenter de séjourner sur Arkania, dans votre temple ? Ou serez-vous à nos côtés au quotidien ?! L’Ordre Gris fera-t-il partie d’Arkania ? »
Une vague de murmures s’en suivit. Il y avait une foule de questions sous cette intervention. Quels avantages pour les arkaniens ? Pour tous ceux qui n’étaient ni militaires ni sensitifs.

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Les voyants s’éteignaient au fur et à mesure que Jeny apportait des réponses. Il n’était pour le moment pas possible de savoir si elle avait convaincu l’assemblée. Une dernière question fut entendue, c’est un Yaka qui la posa.


« Avez-vous conclu d’autres accords de ce genre ? Avec qui ? Qui sont vos alliés ? »

[Helera Kor'rial]

La petite pu souffler quelques minutes, et cela se traduisit par un abaissement de ses épaules. Le poids de la candidature était lourd sur ses frêles épaules. Néanmoins, elle avait pris le coup de main et était dans le bain. Helera n’était pas là que pour corriger ou prévenir les éventuelles bétises. Cela n’avait pas franchement fonctionnné sur la dernière question, mais tant pis. La prochaine suivit, posée par une dame moins téméraires que ses camardes. Etait-ce parce qu’elle était une femme ? Le sexisme n’avait pas lieu ici, quoi que toujours présent dans l’arrière pensée. On ne changeait pas des années d’éducations et de messages subliminaux. Quant au sujet de la question, Jeny répondit au tac-o-tac.

-L’ordre Gris est un havre de paix, d’entraide et de coopération. Personnellement, il m’a permis de me sortir de mon ancienne vie, de voir des nouveaux mondes, d’apprendre des choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Nous accueillerons tous les sensitifs d’Arkania s’ils le souhaitent, tous les soldats ou toutes personnes partageant notre vision des choses. Nous pouvons …

Elle fut interrompue par une tierce qui, sans micro, réussit à percer le timbre de sa voix. Lui demanda avec un tant soit peu d’hostilité si les non-arkaniens allaient se mélanger avec les purs sangs. Jeny ne se laissa pas démonter et continua sur le même ton.

-Nous pouvons mettre à profit nos connaissances dans la Force pour aider la population. Nous pouvons voir ce que les autres ne voient pas, sentir ce dont ils ne penseraient même pas. Oui, nous serons mêlés à vous, mais seulement si vous nous tolérez. Je me vois mal rester dans le temple alors qu’il y a toute une ville autour, toute une planète. Nos origines multiples offrent un potentiel de diversité pour votre planète, des procédés nouveaux et des savoirs faires. Je ne sais pas vraiment comment décrire ce que je ressens, mais si l’ordre pouvait donner à Arkania rien que 10% de ce qu’il m’a donné, ce serait déjà … bien. Le don qui nous a été donné est notre fardeau, mais il peut servir à faire des grandes choses.

Helera ne pu s’empêcher de sourire. La dernière phrase était ce qu’elle lui avait dit pendant les quelques mois précédents. L’enseignement passait en fin de compte. La première vague commençait à peine à montrer les fruits du travail acharner pour faire de ces hors la loi des gens biens. Les choses se mettaient en place petit à petit. Une immense sensation de zénitude immergea la fondatrice. Un calme qui tendait presque vers la sagesse. Un jour elle devra donner le flambeau, et c’est la première génération qui devra en hériter. La prochaine question lui rappela à la réalité. Une question qui elle-même était loin d’être appréciable à traiter pour la petite. Les accords ? Pour le moment, il n’y avait qu’Arkania d’officiel. Le reste, ce n’était que des groupuscules isolés. Fallait-il parler du Blazing Chain ? Sûrement pas.

-Nous avons quelques groupuscules éparpillés dans la galaxie qui pourrait prétendre être nos alliés, quelques personnalités. Après non, il n’y a rien d’officiel. Comme je vous l’ai dit, nous sommes un ordre naissant. Arkania est véritablement la première planète pour laquelle nous acceptons de sortir de l’ombre.

Elle n’en dit pas plus. Inutile de dévoiler au public ce qui ne le devait pas, et elle fit bien. Les questions se succedaient mais la petite ne montra toujours pas de signes de fatigue. A suivre, encore une fois.

[Elysia Astellan]

L’Ordre Gris avait répondu, plus ou moins bien, par le biais de Jeny, à la plupart des questions et des interrogations des arkaniens. Le Grand Théâtre fut vidé de ses spectateurs et on remercia les représentants de l’Ordre pour leurs réponses, pour s’être déplacés. D’ici une heure, la Constitution se réunirait, sans journalistes, sans auditeurs libres, et prendrait une décision. Pendant cette heure d’attente, Raessën devait exposer, par écrit les différents points du contrat qui lierait l’Ordre à Arkania.

Dans une alcôve isolée du Grand Théâtre, le Monarque, accompagné de Jinn, présenta à Helera l’accord qui avait été rédigé en accord avec les trois instances de la Constitution.



Contrat de location du Praxeum (durée indéterminée)


Propriétaire : Arkania et son gouvernement, représentés par Raessën Naghin’Ter
Locataire : Ordre Gris, et tous ses membres officiels

Le propriétaire s’engage à :


- Mettre le Praxeum à disposition du locataire sans surveillance des activités de celui-ci
- Assurer au locataire le libre accès à l’orbite et aux territoires publics de la planète
- Entretenir le matériel et les bâtiments relatifs au Praxeum mis à disposition du locataire par le propriétaire

Le propriétaire ne s’engage pas à :


- Se porter garant des actions internes ou externes du locataire
- Se porter financièrement garant du locataire
- Subvenir aux besoins matériels du locataire
- Assurer la protection physique et morale du locataire
- Participer aux actions internes ou externes menées par le locataire


Le locataire s’engage à :


- Respecter scrupuleusement les lois arkaniennes en vigueur, sur les territoires arkaniens, et hors des territoires arkaniens
- Respecter scrupuleusement la Constitution arkanienne
- Ne mener aucune action, interne ou externe, contre le propriétaire
- Assurer la protection physique et morale du propriétaire en cas d’agression, interne ou externe, physique ou morale
- Mettre une partie des locaux du Praxeum à disposition du propriétaire à la demande de celui-ci
- Permettre à l’armée arkanienne de bénéficier d’une formation militaire supérieure
- Remettre au propriétaire un rapport mensuel de ses activités et actions internes et externes
- Verser un loyer mensuel au propriétaire (montant fixé : 150 000 crédits / mois)
- Ne rompre le présent contrat qu’après un préavis de 6 mois


Par sa signature, le locataire s’engage à respecter le présent contrat jusqu’à rupture de celui-ci.

Par sa signature, le propriétaire (Arkania et son gouvernement) s’engage à respecter le présent contrat jusqu’à rupture de celui-ci. Le propriétaire se réserve le droit de rompre le contrat à tout moment, sans préavis et sans justification. Le propriétaire se réserve le droit de modifier les termes du contrat à tout moment, avec un préavis de 1 mois et sans justification.



Si le contrat convenait, et si la Constitution approuvait l'Ordre Gris, Helera pourrait signer. Mais que pensait-elle des conditions imposées par Arkania ?

[Helera Kor'rial]

Le calvaire était enfin terminé pour Jeny qui se laissa tomber dans le premier siège qui vint à porter de ses mains. Ils étaient tous retournés dans la première loge. Helera gratifia son apprentie d’une main sur l’épaule et d’un hochement de tête. Raessen avait le contrat en main, celui qui serait adopté si l’assemblait les accueillait. Il le fit passer à la responsable de l’ordre, alors que ses deux comparses se tinrent derrière elle pour lire par-dessus son épaule. Globablement, le présent contract voulait dire que l’ordre devait soldat d’Arkania, mais également son aide de camp, son moralisateur et peut-être plus tard son ouvrier. Cela lui plaisait, c’était globablement ce qu’elle avait en tête. Kuat étant tombée, ses compatriotes avaient besoin d’une nouvelle terre. Et même si ils n’accepteraient pas tous le fait d’habiter chez quelqu’un, ils s’y feront. De toute manière, pour la plupart, c’est dans l’espace qu’était leur vraie place. Mercenaires, pirates et anciens militaires. Une joyeuse bande avec qui elle était fière de faire équipe. Elle fit passer le contract derrière elle, son commandant l’attrapant pour la lire plus en avant.

-En tant que responsable de l’ordre gris, j’approuve ce contract. Je le signerai dès lors que votre constitution confirmera notre présence. Dans le cas contraire, nous restrons vos débiteurs pour la chance que vous nous avez accordé.

Elle réfléchit quelques secondes a un point qui n’était pas noté.

-Cependant, ce que disait Jeny était tout à fait justifié tout à l’heure. Nous serions honoré d’accueillir dans nos rangs les sensitifs d’Arkania, ou même tous ceux qui voudront nous prêter main forte.

Cela ne dépendait pas de son choix. Elle savait les arkaniens être des biologistes sans gêne, mais ils étaient un peuple qui aimait leur déscendance. Ou au moins il ne l’esclavagisait pas quand des pouvoirs surnaturels se présentait chez l’enfant. Cela étant dit, les recherches de membres ne se ferait pas sur la planète si le dirigeant ni consentait pas.

-Il a également été posée tout à l’heure la question de l’acceptation de notre ordre parmi votre population. Avez-vous quelconque conseil à nous donné à ce niveau là ?

Ainsi était sa dernière question. Une fois que tout serait en ordre, ce débat pourrait être clos.

[Elysia Astellan]

Le contrat permettait à Arkania de garder un certain contrôle sur l'Ordre Gris, d'éviter les débordements, sans pour autant se mêler des affaires des sensitifs. Ce type de contrat n'aurait pas été envisageable avec les Jedis.


« Si le Conseil Militaire le permet, vous pourrez établir vos bureaux de recrutement conjointement aux leurs. Il vous faudra voir ça directement avec eux. »
La question de l'acceptation, de la tolérance, était une question difficile. Bien des années auparavant, les Arkaniens avaient créé les Mutants pour en faire des ouvriers, pour en faire des soldats. Ces Mutants commençaient à peine à se faire une place dans la haute société d'Arkania. Comment prédire les réactions de la population arkanienne au contact des sensitifs du Praxeum ?


« Je doute que les membres de l'Ordre Gris soient empreints d'arrogance. Leur proximité ne devrait donc pas poser trop de problèmes, d'autant que le Praxeum est à l'écart de la ville. Faire preuve de patience, c'est mon seul conseil. »
Il était l'heure pour le Monarque de rejoindre l'assemblée. Il s'apprêtait à quitter la délégation de l'Ordre lorsqu'une chose lui revint à l'esprit.


« Je tenais à vous préciser une chose : vous collaborerez avec Arkania, pas avec moi. C'est important, que vous fassiez la différence. »
Il salua les Gris et s'en alla rejoindre une réunion à laquelle ces étrangers n'étaient officiellement pas invités. Aussitôt, un majordome se présenta à eux, inquiet de savoir si tous leurs besoins étaient satisfaits.


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Les aristocrates du Dominion rejoignaient leurs places, les politiciens de l'Assemblée s'installaient en silence, et le Conseil Militaire occupait déjà la quinzaine de sièges qui lui étaient attribués. Les dix Conseillers entrèrent à leur tour avec le Monarque. Une fois que chacun eut trouvé sa place, on commença la séance exceptionnelle qui déterminerait si l'Ordre Gris accéderait au Praxeum.


« Le vote, pour ou contre, la collaboration d'Arkania avec l'Ordre Gris, au travers de la location du Praxeum, sera précédé d'un court débat durant lequel chacun pourra exprimer son opinion, s'il le désire. Je tiens à vous rappeler que ce projet est classé comme projet gouvernemental. »
Le Conseiller qui venait d'introduire la séance se rassit et on céda la parole à l'assemblée.


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« Il n'y a là aucun profit pour Arkania, au moins, les Jedis ont une renommée sans pareil, et sont soutenus par la République.
- Justement, les Jedis sont incontrôlables, on ne sait pas quel sera l'impact de leur présence ici.
- Et vous savez pour les Gris peut-être ?
- Non, mais on ne risque pas grand chose à les jeter dehors s'ils déraillent.
- Le contrat n'engage presque pas Arkania, et on peut rompre la collaboration à tout moment.
- Et qu'est ce que ça nous apporte ?
- Aider un ordre de sensitifs à émerger ? »
Long silence.


« C'est un investissement, un pari sur l'avenir. L'Ordre Gris prône la paix et l'équilibre. Qui leur permet de se sédentariser ? Arkania. Si le message de paix est entendu, si leur action porte ses fruits, où se situera leur premier temple historique ? Sur Arkania.
- Et si les choses tournent mal ?
- Alors nous éradiquerons cette vermine de nos terres. C'est aussi simple que cela. Aujourd'hui, nous avons leur parole, s'ils la trahissent, Arkania mettra un terme à sa collaboration et les traquera. Pourquoi pas avec l'aide des Jedis ?
- Peut-on savoir ce que tu as en tête Civicius ?
- Moi ? L'avenir. Le Dominion ne prend jamais aucune décision. Arkania est vieille mais elle stagne à l'état de nation naissante en accumulant tous les vices d'une civilisation sur le point de s'effondrer. Si vous ne vous remuez pas, on sera encore coincé dans ce système dans quatre ou cinq siècles.
- Et que voulez-vous ? Notre gouvernement est précaire. La présence de trois assemblées ne permet d'établir aucune stabilité, et ...
- Ce n'est pas le sujet, recentrez-vous. »


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« Le Conseil Militaire voit là une bonne occasion de former différemment ses troupes et d'étendre son influence dans les planètes voisines, et peut-être même dans les système voisins, allez savoir. Les Gris qui occuperont le Praxeum vont surement se concentrer sur le secteur, donc sur nos voisins directs. N'oubliez pas quels sont nos objectifs pour les trois prochaines années. »
Le général se rassit, plusieurs approuvèrent.

On en vint finalement au vote. Les avis étaient très partagés, mais chacun se demandait désormais en son fort intérieur s'il était pour ou contre la présence officielle des sensitifs sur Arkania. On patienta quelques minutes, puis l'écran central afficha le résultat définitif.


56% pour, 44% contre


On alla chercher les Gris pour leur faire constater le résultat du vote.

[Helera Kor'rial]

Tout piti Je n'ai pas d'idées pour conclure sorry.

La phrase du dirigeant la laissa sans voix. Il avait tout à fait raison et ce genre de comportement ne devait pas se retrouver dans l’entente. C’était pour Arkania qu’ils allaient œuvre, pas pour Raessen. Difficile d’immaginer collaborer pour une planète entière, mais bon. Ils allaient faire des efforts. C’est ainsi que se termina la réunion, sur une note de sagesse. Pour la suite, la première génération resta en orbite de la planète gelée, attendant le verdict de l’assemblée. Il était clair qu’ils n’allaient pas avoir la majorité absolue, ils étaient loin de se prétendre exemplaire. Ce n’était histoire qu’un pourcent au final. Un unique petit pourcentage au dessus de la moyenne qui allait changer leur vie. Bien heureusement, c’est ce qui se passa. Helera suivait les transmissions de près quand elle entendit la nouvelle de la passation de pouvoir. Un sourire en coin, elle se liait avec la planète. Quoi qu’en dise le traîté, ses actes seraient perçus comme allant dans le sens d’Arkania, aussi fallait-il agir avec prudence et discernement. La réelle transmission arriva quelques minutes après pour les prévenir. On les invita à se présenter de nouveau, peut-être même au peuple. Le même groupe qu’alors était redéscendu, Helera arborant le même visage inconnu. Et encore une fois, elle demanda à Jeny de se mettre en avant, de montrer qu’elle était celle qui avait géré la situation du début à la fin et qui était celle à qui l’on s’adresse. Jeny n’avait pas rochigner, bien au contraire. Cette prise soudaine de responsabilités lui montra à quel point son mentor avait confiance en elle. Quant à cette dernière, elle allait veiller sur elle plus en avant qu’alors, car les ennemis seraient sûrement nombreux désormais. L’ordre devenait connu, et cette simple perspective laissait présager une aura malsaine.