L'Astre Tyran

[Elysia Astellan]

Un peu de musique ?

Novania, ex-capitale arkanienne, métropole dynamique et lieu du siège social de la société ASAD. C'est là qu'Hayden Kor'rial avait fait son trou, pour le moment toujours à l'abris des foudres de l'Empire. C'est là que le Kuati avait montré ses talents d'ingénieur, et le moment était venu de sélectionner les membres des équipes qui participeraient aux projets aérospatiaux gouvernementaux.

La rumeur courrait que les projets seraient développés sur Chandrilla, et non sur Arkania. Cette nouvelle en faisait pâlir plus d'un, mais Kadmo Civicius était venu en personne assister aux présentations des projets des équipes, et cela donnait à chacun une extraordinaire motivation.

Une fois l'estrade à nouveau vide et tous les projets passés en revue, le dirigeant du clan Civicius quitta son siège pour s'adresser à la foule d'ingénieurs qui attendait dans un silence monacal.


« Un grand merci à tous pour votre implication et le travail que vous avez fourni. Vous n'êtes pas sans savoir que quatorze ingénieurs vont être sélectionnés aujourd'hui. Le choix est basé sur deux informations : votre cursus, et les projets que vous avez présentés ce soir.

Nous allons constituer deux équipes de sept ingénieurs qui seront complétées par trois techniciens. Nous aurons donc deux équipes de dix personnes chacune. Je peux dès à présent vous annoncer la composition de ces équipes de travail. Chaque équipe comprend donc : un chef de projet, deux pilotes métier et quatre ingénieurs, ainsi que trois techniciens. Voici la composition de la première équipe : Vanpren, Lodar, Ruk, Anadge, Anran, Blainey, Renggs. Et la seconde équipe : Wood, Hekel, Nadatt, Yovan, Vankin, Scancan, Calrin.

Félicitation à eux. Demain auront lieu les formalités administratives, ne soyez pas en retard ! »
Un grand sourire, une belle révérence, et Kadmo quittait la scène.


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Le lendemain, chaque employé sélectionné pour les projets aérospatiaux avait rendez-vous pour une inscription administrative et la signature d'une clause de confidentialité. C'était également l'occasion de faire le point sur le projet personnel de chacun, la rémunération, et les vaccins obligatoires sur Arkania.

Le manager leva le nez du dossier de Bakta et sourit amicalement.


« Et voilà, veuillez signer votre nouveau contrat, Monsieur Wood. Nous allons passer aux tests médicaux. C'est juste à côté, Sonia va vous y conduire. »
Le manager récupéra le contrat signé et se retira, laissant Hayden seul un instant. C'est à cet instant précis que Kadmo fit irruption dans la pièce.


« Vous êtes donc Bakta Wood, j'avais hâte de vous parler, mais vous deviez d'abord signer tout ça. Vous êtes un chef de projet assez original dans votre genre, mais vos idées vos novatrices et votre équipe vous soutient. Nous avons grand besoin de vous et de vos compétences. Les projets qui viennent sont pointus, nous avons besoin d'ingénieurs extrêmement qualifiés. Vous avez fait du bon travail.

Venez, je vous accompagne aux tests médicaux. »
D'un signe de la main, le dirigeant invita Bakta à le suivre dans le couloir, où ladite Sonia attendait en souriant poliment.

[Hayden Kor'rial]

Chandrilla, c’était donc avec eux que les Arkaniens avaient choisi de traîter. Un choix stratégie qui leur permettait un rapprochement avec la nouvelle république, seul allié véritable en ces temps de trouble. Surtout dans son cas quand on voyait ce qu’ils avaient fait subir à sa planète. Désormais, il n’avait plus d’information. Ni de la résistance, ni même des informations. Tout avait été soigneusement bridé. La patience était de mise comme toujours. Le discours du chef des Civicius fut cours, bref et précis. A son grand étonnement, il fut élu pour faire parti de l’équipe… Non c’est une blague, il en était sûr. A ce rythme là, il allait obtenir le prix du meilleur ingénieur des colonies. Un titre qu’il ne cherchait pas à avoir, pour sûr. Hayden applaudit sans même étirer un sourire. Kadmo, un homme ambitieux au bras très long. Un gars sûrement bien. Pour un arkanien, cela allait de soi. Le lendemain verrait donc le règlement des problèmes d’adminisitratifs et il s’éloignerait encore d’Arkania, encore plus loin de sa terre natale.

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Encore une belle journée sur la terre gelée d’Arkania. Journée pendant laquelle il devait s’affranchir de son statut de simple travailleur arkanien pour quelque chose de plus grand. Il se présenta à l’heure, attendant son tour dans la file des 14 gugusses avant lui. Plusieurs se retournèrent vers lui. Oui il portait un masque et oui il était un mutant. La faute à qui … Tout cela ne serait pas arrivé s’il n’avait pas fait d’expérience sur leur propre peuple. Mais à quoi pensait-il … Le contrat sous son nez, il le lit attentivement, vérifiant les closes et ce genre de trucs dont on ne perçoit pas le sens puis signa. Dans un timing parfait, c’est à ce moment là que Civicius chef choisit son moment pour entrer. Les tests médicaux ? Cette simple pensée lui traversa soudain l’esprit comme un poignard de glace dans un … une sorte de flasque … rouge… Bref, il n’y avait pas pensé. Il étira son demi-sourire.

-Enchanté Monsieur Civicius. Je vous remercie pour votre louange mais je suis certain que vous avez beaucoup à faire, je ne voudrais pas user de votre temps.

Il déglutit quand il lui proposa de l’accompagner une bonne fois pour toute. Après l’accueil, ils pénétrèrent dans un couloir blanc. Hayden devait trouver un moyen pour fausser les tests. Trop tard. Quelle idée de changer de sang aussi.

-Vous savez, je n’aime pas les aiguilles et les sérums … médicaux.

Il fit volte-face, alors que Civicius l’entraîna encore gentillement vers la salle. Il savait. Ce bougre savait qui il était. Cela ne pouvait être que cela. Il s’installa sur la chaise et regarda l’infirmier qui lui tournait autour. Il saisit son dossier et lui fit un bref résumé de sa vie.

-J’ai même développé des grandes capacités de guérisons, conclut-l’ex Moff alors même que l’infirmirer préparait ses outils.

Le moment de vérité approchait et l’aiguille toute droite n’allait pas tarder à le faire parler. On revenait quelques années en arrière, un sérum de vérité en moins.

[Elysia Astellan]

Bakta Wood avait peur des aiguilles ? Kadmo fronça un sourcil et alla s'asseoir dans un coin de la pièce occupée par quelques chaises, une petite table, un immense scanner et un analyseur de sang. L'infirmier procéda lentement à la prise de sang, dont il s'excusa auprès de son patient par le biais d'un sourire navré. Puis il plaça le contenu de son aiguille dans l'ampoule de l'analyseur et le démarra.



« On va passer au scanner maintenant, Monsieur Wood. Vous pouvez garder vos vêtements. Nous allons simplement vérifier que vos os et vos organes sont en pleine forme. »

Il s'approcha de Bakta et inspecta la prothèse de ce dernier avec minutie.



« Elle n'est pas métallique, c'est bien ce que je pensais, c'est très bien imité. J'aurais trouvé ça très obsolète. Vous n'avez donc pas besoin de la déposer pour entrer dans le scanner. »

L'infirmier l'invita à monter dans une boite dont deux faces étaient des vitres, et deux autres des appareils de mesure. Il referma la porte derrière lui, programma la machine et s'éloigna un peu. Le scanner se mit à ronronner doucement, affichant ses premiers résultats sur l'écran de contrôle.



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Mayce avait fini par entrer. La présence de Civicius ne rendait pas les choses faciles, et la milice tolérait rarement les inconnus. Il avait donc fallu tourner longtemps autour du bâtiment avant de trouver une porte de service ouverte, puis un escalier désert, et enfin, le couloir dans lequel Hayden Kor'rial se trouvait. L'étage grouillait d'activité.

L'agent en civil tenta de se faire discret pour repérer la salle dans laquelle Bakta Wood passait ses tests. Les résultats seraient critiques pour l'ancien Moff : il n'était pas ce qu'il prétendait être et risquait sa vie au milieu d'un centre du clan Civicius, pris d'assaut par un bon quart de la milice personnelle de Kadmo Civicius.

Ah, Bakta était en D4, au fond du couloir, parfait. Mayce, d'un coup d’œil, identifia une armoire électrique et le déclencheur d'alarme incendie situé à proximité. Ce dispositif était un peu dépassé, mais les Arkaniens les conservaient dans des bâtiments de grande ampleur. Il suffit à l'agent de libérer le petit levier de sa vitre et de l'actionner pour déclencher l'évacuation des lieux. Si les patients et les infirmiers quittaient le couloir, la milice, en revanche, convergeait vers Kadmo, logique. Dans le même temps, les installations médicales sensibles, tels que les scanners et autres IRM, se virent privées d'alimentation électrique, laissant ainsi Hayden libre de quitter son bocal.

Un garde du corps tenta d’attraper le fauteur de trouble, il reçut en retour un violent coup de coude dans le nez. Le second garde tira son arme de sa ceinture et Mayce préféra se rendre. Plusieurs hommes de la milice Civicius avaient, entre temps, fait irruption dans la pièce, coupant toute retraite à Bakta. Très rapidement, la sécurité usa de ses capteurs et de ses caméras pour conclure à une fausse alerte et l'alarme cessa de sonner.



« Allez mettre celui-là dans un coin, ordonna Kadmo à ses hommes en désignant Mayce.
Toi, tu reste là, adressa t-il à l'un d'eux. »

La soudaine agitation agaçait Civicius, il se tourna vers le médecin souhaitant finir au plus vite ces tests stupides. Mais l'infirmier avait le regard rivé sur l'analyseur : Humain.



« Accompagne Monsieur prendre l'air, intima Civicius à son garde,
et place deux hommes devant cette porte. »

Le garde du corps fit sortir l'infirmier qui devint aussi blanc que sa blouse, puis Kadmo ferma la porte. Ils étaient seuls, sans contact possible avec l'extérieur de la salle. L'Arkanien tourna l'écran de l'analyseur vers l'imposteur dénommé Bakta Wood.



« Qu'est-que-ce que ça veut dire ? »




RACE : -- HUMAIN

[Hayden Kor'rial]

-A la bonne heure, se contenta t-il de répondre à l’infirmier.

L’étau se resserait à chaque seconde alors même que l’aiguille était précautionneusement retiré de son bras. L’infirmier plaça un bandage afin d’éviter toute perte de sang puis se tourna vers son analyseur. Bakta sifflota un air d’une loingtaine chanson Kuati, une de celle connu que par une élite de personne. Ses mains croisées au niveau de son ventre, il attendait les résultats de l’analyse, se voyant déjà remis aux autorités impériales. Le problème aurait été vite réglé sans cette coupure de courant. Bakta regarda autour de lui, n’entendant plus d’autres sons que l’alarme qui résonnait continuellement dans sa tête. Et si ? Il se releva de son siège pendant que les autres furent abasourdis par le bruit et la surprise de la situation. Lentement, tout en sifflotant ce même air, il se dirigea vers la porte, tout en essayant de ne pas croiser le regard de l’Arkanien en chef. Il posa sa main sur la porte et tire lentement vers lui. Cette dernière s’ouvrit alors brusquement, laissant entrer plusieurs miliciens gardant sous l’épaule un homme. Il se recula, l’alarme s’arrêta. Tant pis. Ce gars n’était pas là par hasard. Sûrement envoyé par son bienfaiteur pour le libérer des griffes de Civicius. Finalement, il se ferait quand même griffer. Il retourna à sa place et croisa les bras comme un enfant boudeur. Il ne se rendit pas compte dans un premier temps que Civicus fit sortir les personnes sensibles, mais dans un second … L’œil unique de Bakta fixa l’écran. Fichue technologie … L’humain se leva, porta sa main derrière son cou et décrocha la prothèse. D’un geste hésitant, il tira par l’arrière jusqu’à ce que la prothèse soit complètement enlevée. Le temps que son œil s’habitue à la lumière du jour, il fronça les sourcils. Il se dirigea alors vers la seule fenêtre et regarda vers l’extérieur les plaines de neige d’Arkania. Croisant les mains derrière son dos, il n’avait plus l’air de l’ingénieur un peu « décalé » d’il y a quelques minutes.

-Je dirigeais une planète avant. Un monde verdoyant, rempli de vie et de technologie. Le joyau de la galaxie moderne. Malheureusement, on m’a enlevé ce qui était à moi, me proclamant de traître. La fuite ou la mort, c’était ma seule solution. J’ai laissé derrière moi tout mon peuple afin d’avoir la possibilité de revenir pour reconquérir ce qui m’avait été volé.

Bakta se retourna vers Civicius, le regard aussi froid que la planète. Il ajusta sa mèche et proclama :

-Je suis Hayden Kor’rial. Moff de Kuat, amiral de la flotte Kuati et loyal serviteur de ceux-là même qui l’on trahi. Arkania m’a donné une seconde chance suite à ma chute, et je lui rends la pareil en construisant des armes. Si vous voulez me livrer à l’empire, sachez que je ne resterai pas en vie plus de deux semaines, et toute l’expertise Kuati s’éteindra avec moi.

C’était la seule chance de Civicus de le laisser en vie. Une prison dorée pourrait on penser. Oui, en quelque sorte. Bien que Hayden n’est en réalité aucune envie pour l’instant de retrouver son peuple. Il n’était pas prêt. Quoi que … Peut-être qu’il allait leur rendre visite plus tôt que prévu.

[Elysia Astellan]

« Hayden Kor'rail ... Le traitre à l'Empire ... et le père du canon UASER. »
Kadmo le dévisageait avec un grand intérêt. Quelque chose s'était soudain réveillé en lui, une lointaine ambition jadis brimée par un choix trop hâtif.


« C'est Naghin'Ter qui vous a fait entrer ici.
C'est lui également qui vous aurait permis de rejoindre Chandrilla sous le couvert d'ASAD. »
L'arkanien sembla soudain contrarié, son regard se mis à briller d'une lueur vicieuse. Cette humain était la clef qui permettrait d'ouvrir bien des portes. Kadmo avait entendu dire que Naghin'Ter avait catégoriquement refusé de produire des armes plus puissantes que le UASER monté sur un chasseur Actis. Le Monarque craignait que l'Empire au la République ne se sentent menacés par une site petite planète. Sottises.


« Remettez votre masque, Moff, Bakta Wood a encore bien du travail. Venez. »
Civicius attendit que Bakta ait repris sa juste place de chez de projet. Puis il se pencha sur le moniteur, procéda à l'extraction des données médicales et remplaça le cinglant -- HUMAIN par un classique -- MUTANT ARKANIEN. Le dossier fut imprimé et les deux hommes quittèrent la pièce. Dans l’hôpital, le calme reprenait ses droits. Kadmo alla déposer le dossier de Bakta à l'accueil. Il se tourna alors vers Wood.


« Monsieur Wood, j'ai à vous parler en privé. Venez je vous prie. »
La milice de Civicius rejoignit son patron, et tout le petit groupe quitta l'hôpital pour s'embarquer à bord d'un speeder de luxe qui les mena directement à la demeure CIvicius. Là, Kadmo invita Hayden à prendre un rafraîchissement dans un bureau spacieux.


« Nous allons travailler ensemble, vous et moi.
À l'unique condition que vous vous montriez à Naghin'Ter en ma compagnie. »
Un fin sourire étira les lèvres de l'arkanien. Il allait radier Raessën.

[Hayden Kor'rial]

Alors que Kadmo lui décrivait son CV, Hayden croisa les bras et planta ses deux yeux dans les siens. L’absence totale de pupille rendait la fixation encore plus intense pour le moff qui se perdait dans les étendues glacées de ses orbites. L’ancien moff fronça les sourcils et ne bougea pas quand il lui ordonna de remettre son casque. Qu’est ce que toute cette histoire signifiait ? Etait-ce un teste des arkaniens pour vérifier s’il était digne de confiance ? Y avait-il autre chose derrière cette situation somme toute trop bien préparée ? Néanmoins il obtempéra et le suivit en privé, le casque de nouveau sur la tête. Il jetait des regards ça et là dans l’hopital où les hommes de Kadmo faisaient régner l’ordre et le calme. Il fut mené sans broncher jusqu’à l’immense résidence de l’Arkanien, accompagné toujours par les soldats armés. Un par un il le suivait et pénètrèrent dans l’immense demeure où ils se répartirent chacun à leur poste. Cela lui manquait, d’avoir des gardes du corps. Qu’était devenu Crow et Eagle, ceux qu’il avait eu la chance de considérer comme des amis. Cela n’était plus que du passé, mais il ne perdait pas son but néanmoins.

Il s’assit au bureau et refusa le rafraîchissement. L’atmosphère était déjà assez glaciale comme cela, inutile de rajouter de la tension. Heureusement pour lui d’ailleurs car la proposition de Kadmo le cloua sur place. On parlait de traîtrise ? Encore ? Ou cela n’était encore qu’un teste destiné à éprouver sa fiabilité. Il se releva aussitôt sous les regards inquisiteurs des soldats et fit quelques pas dans la salle.

-Vous me demandez quoi au juste ? De rester avec vous pour que je reste en vie ? Si je refuse j’imagine que vous me rendrez à l’empire.

Il fit encore quelques pas et s’arrêta derrière la chaise du bureau ou il prit appui.

-Jouez cartes sur table. Qu’attendez-vous de moi au juste ? Qu’est ce que cela va entraîner ? Je suis déjà un traître à l'empire comme vous l'avez si bien suggérer. Dois-je également devenir un traître à Arkania ? Je suis un ingénieur, un concepteur, un chef de projet, ce que vous voulez. J'aiderai Arkania toute entière car elle m'a offert un havre de paix alors que j'étais un fugitif. Je vais lui construire des machines de guerre. Les jeux politiques ne m'intéressent.

Hayden préférait que cela était claire autant pour l'Arkanien que pour lui. La politique d'Arkania ne devait pas le concerner. Aussi attendit-il de connaître tout ce qui résultait de la demande de ce personnage transpirant l'ambition. Raessen avait été un homme bon avec lui. En serait-il la même chose avec lui ? Hayden avait l'impression d'être un jouet coincé dans un rouage qui ne le concernait pas.

[Elysia Astellan]

-- Résidence du Monarque --

Le Monarque et ses Conseillers s'étaient réunis en privé pour débattre d'un sujet de la plus haute importance ...


Au monarque d’Arkania,

De nombreuses informations circulent concernant votre retournement diplomatique en direction de la Nouvelle République et, plus grave encore, le fait que vous accueilliez un criminel de guerre et traître impérial dénommé Hayden Kor’Rial.
L’Empire ne peut tolérer cela de la part d’un ancien collaborateur.

Par conséquent, l’Empereur pose un ultimatum au monarque et au peuple d’Arkania. Si dans un mois galactique standard, Arkania n’a pas remis le traître Kor’Rial à l’Empire (sa fuite ne sera en aucun cas toléré) et n’a pas cessé toute relation avec la Nouvelle République, en plus de normaliser ses relations avec l’Empire, les forces militaires impériales mèneront de sévères représailles sur le monde d’Arkania.


Les Conseillers étaient formels.


« Vous n'êtes pas en mesure de gérer cela vous-même Naghin'Ter ; la Constitution ne le permet pas.
Il faut ouvrir une session exceptionnelle. Contactez les membres de la Constitution. »
Le Monarque n'eut d'autre choix que de s'exécuter.


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-- Résidence Civicius --

Le pad de Kadmo tonnait avec insistance, si bien que l'Arkanien finit par le consulter avec un grognement agacé. Bakta se montrait particulièrement rétif, ce qui n'arrangeait rien.


Ouverture d'une session exceptionnelle de la Constitution : tous les membres permanents sont priés de se rendre en personne au Dominion au plus vite. Vous trouverez en pièce jointe un communiqué impérial de la plus haute importance.


Le message avait été rédigé avec hâte et ne laissait aucunement place à l'hésitation. Civicius jeta un regard sombre à son hôte et alpagua l'un de ses gardes.


« Toi et Lô, placez Wood sous surveillance.
Veillez à ce qu'il ne sorte pas d'ici, faites usage des cellules si nécessaire. »
Sans attendre la réaction de Bakta, Kadmo quitta son bureau, abandonnant l'Humain avec deux hommes armés bien décidés à l'attraper.


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-- Le Dominion - Adascopolis --

Le lendemain matin, à la première heure, s'ouvrait une séance hors normes de la Consitution. Le débat serait en effet totalement confidentiel et non retransmis. Le message de l'Empire avait déclenché un vent de panique chez les membres des trois Assemblées et l'on peinait à obtenir le silence dans l'auditorium. Une fois que chacun eut trouvé un siège, l'un des Conseillers exposa la situation.


« Vous avez été convoqués pour traiter d'un problème grave : une situation pour le moins délicate dans laquelle nous place l'Empire. Comme chacun sait, Arkania, il y a bien des années de ça, a choisi de s’émanciper en une nation neutre et libre de commercer avec qui bon lui semble. L'Empire, aujourd'hui, semble souhaiter à nouveau contrôler nos interactions avec le reste de la galaxie.

Notre tentative de collaboration avec la CNK Kuati avait été extrêmement mal perçue par la haute autorité impériale. Le silence du Triumvirat suite à notre vœu de partenariat laissait à penser que l'Empire refusait tout accord avec Arkania, d'où notre recherche d'investisseurs au sein de la Nouvelle République. L'ultimatum impérial est malvenu étant donnée la situation actuelle, les récents événements et l'absence totale de communication de la part de l'Empire. Nous devons prendre une décision quant à la réponse à formuler à l'Empire.

Je tiens également à ce que nous abordions le sujet Hayden Kor'rial. Il est tout à fait compréhensible que l'Empire mène ses recherches du côté d'Arkania en ce qui concerne le traître Kor'rial. Cependant, les accusions proférées sont infondées. Le gouvernement Arkanien ne soutient pas le traître Kor'rial, l'Empire pourrait, avec la plus grande courtoisie, demander l'autorisation de venir enquêter sur le territoire Arkanien.

Ceci étant dit, Mesdames, Messieurs, vos avis sont les bienvenus. »

Le débat était lancé.

[Elysia Astellan]

-- Résumé du débat concernant Hayden Kor'rial --

Lorsque que la CNK kuati avait initié la collaboration avec Arkania, le gouvernement arkanien ignorait que le Moff Kor'rial ne respectait pas les prérogatives impériales. Les conséquences en furent catastrophiques pour Kuat et le Moff avait été déclaré traître à l'Empire. Décision que le gouvernement arkanien respectait.

Le Dominion remettait alors en cause la faible implication du Monarque dans cette affaire. Suite aux événements Kuati, un communiqué en faveur de l'Empire aurait été le bienvenu, bien que le Triumvirat, lui, gardait le silence. Naghin'Ter avait trop tendance à camper sur ses positions.

De plus, les autorités impériales semblaient penser que le traître avait trouvé refuge sur Arkania. Ne souhaitant pas se mêler de ce genre d'affaires, la Constitution arkanienne était prête à laisser l'Empire enquêter sur son territoire, sous la direction des autorités arkaniennes. Preuve de la bonne foi d'Arkania.


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-- Résumé du débat concernant
les relations avec la Nouvelle République --

Depuis sa déclaration d'indépendance, Arkania s'était toujours gardé le droit de sélectionner ses collaborateurs. Ils furent, dans un premier temps, rares et insignifiants, en raison de la politique protectionniste arkanienne. Puis avec le temps, la petite planète avait ouvert des voies vers ses voisins les plus proches. L'échec kuati avait amené la Constitution à se tourner vers la Nouvelle République.

Des accords étaient en cours de négociation avec les Colonies, mais aucune signature n'avait encore était apposée. La question du "quoi faire" se posait donc. Fallait rompre tout contact avec les Colonies et favoriser l'Empire ? Ou bien fallait-il défier le tout nouvel Empereur et risquer les représailles promises ?

Du point de vue du Monarque, le chantage impérial était intolérable. On accusait alors le Monarque de bien trop favoriser la Nouvelle République, au détriment des intérêts d'Arkania. Naghin'Ter était pour ainsi dire un pro-nouvelle-république. Une fois ce constat établi, il était aisé d'affirmer que les engagements du Monarque n'étaient pas en accord avec la ligne politique arkanienne : la neutralité.

Naghin'Ter n'était pas apte à gérer la situation. Il compromettait les relations avec l'Empire.


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Suite à cela, le gouvernement arkanien mit en place les premières mesures de sécurité, au cas où les assertions de l'Empire soient fondées.

L'une d'elles concernait les frontières d'Arkania ; on fit en effet le choix de minimiser les échanges avec l'extérieur, et la plupart des vaisseaux furent cloués au sol, ou placés en attente en orbite. En conséquence, tous les échanges non indispensables furent interrompus, et chaque vaisseau autorisé à décoller ou à se poser était soumis à un contrôle strict comprenant le véhicule en lui-même, sa cargaison, et tous ses occupants (identité et motif de la présence sur Arkania).

Une autre s'exprima par des contrôles d'identité renforcés, avec dossier médical et test ADN à l'appui, aux abords des grandes villes et de leurs points d'échanges avec l'extérieur.

Enfin, le gouvernement arkanien contacta le Praxeum, demandant à ses occupants de se tenir prêts pour une éventuelle intervention armée.

[Elysia Astellan]

Les Trois Assemblées prirent une paire d'heures de pause dont Kadmo profita pour réclamer un rendez-vous privé au Monarque. Civicius dévalait les escaliers du Dominion pour rejoindre son speeder quand il croisa la Conseillère Lehasani.


« Commandant Lehasani.
- Monsieur Civicius.
- Nous n'avons pas entendu votre voix ce matin, vous sembliez pourtant très préoccupée par la situation.
- Qui ne l'est pas ?
- Et vous étiez contre ce veto.
- Naghin'Ter est la voix d'Arkania, c'est une erreur de s'en priver de la sorte.
- Votre loyauté vous honore, Madame, mais il est de notoriété publique que vous n'êtes plus en accord avec les décisions du Monarque depuis un moment … depuis l'arrivée de l'Ordre Gris en vérité. Vous étiez contre également, n'est-ce-pas ?
- En quoi cela vous concerne t-il ?
- Simple curiosité. Je pense que Naghin'Ter a fait son temps. N'êtes vous pas du même avis ? »
Un sourire forcé étira les lèvres de Neila, mais celle-ci ne répondit pas. Kadmo savait cependant que la Conseillère lui donnerait raison en temps voulu. L'Arkanien s'empressa de rejoindre la résidence du Monarque.


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Le Monarque affichait un air grave, doublé d'une contrariété palpable due à sa récente perte de pouvoir. Les Conseillers ordonnaient son silence concernant le récent ultimatum impérial. Une grimace tordit les lèvres de Raessën tandis que Kadmo s'installait confortablement face à lui dans un fauteuil de son bureau.


« Que me vaut l'honneur de votre visite ?
- Monarque, je pense qu'il est temps de faire avancer les choses. Le gouvernement s'embourbe dans des procédures inutiles. Le veto des Conseillers est le signe d'une évidente défaillance de notre système, il est temps de mettre un terme à tout ça.
- Et que proposez-vous ?
- Les Trois Assemblées, les Conseillers, toutes ces entités ne sont que trop d'intermédiaires retardateurs d'une prise de décision cohérente. Il va de soit que nous devons collaborer avec l'Empire, nous n'avons pas les moyens de tenir ses armées à distance, et …
- Nous en avons les moyens. Laisser l'Empire traquer Kor'rial sur Arkania signifie la fin de notre indépendance.
- Et refuser encore ne fera que retarder l'échéance.
- Collaborer ?
- Avec une négociation fine nous pourrions conserver la neutralité.
- À condition de résilier tous les accords en cours de signature avec la Nouvelle République. Ce n'est pas ce que j'appelle être neutre.
- La République est en perte de vitesse. Refuser les conditions de l'Empire nous ferme bien des portes. Nous avons bien plus à gagner en traitant avec eux.
- Vous non plus vous n'y croyez pas. Vous savez très bien qu'Arkania deviendra impériale, et ce gouvernement n'aura plus lieu d'être.
- Vous avez une vision tellement noire de l'Empire, c'est effrayant. Il nous faut livrer Kor'rial et cesser les négociations avec la République. C'est le seul moyen de conserver notre indépendance.
- Qu'est-ce-qui vous fait dire que Kor'rial est ici ?
- J'ai intercepté Wood avant les échanges avec la Chandrilla Corporation. »
Machinalement, Raessën se tourna vers la baie vitrée qui donnait sur le parc enneigé. Les flocons n'avaient cessé de tomber depuis le début de la matinée et un fin brouillard s'élevait désormais du sol.


« C'est vous qui l'avez couvert. Vous avez caché ici un traître de l'Empire. Votre amour de la République met Arkania en danger. Vous avez perdu l'esprit. Vos devoirs de Monarque ne …
- Assez.
- Inconscient. J'ai croisé le Commandant Lehasani en venant ici. »
Le Monarque jeta un bref coup d’œil à son interlocuteur. Qu'avait-il encore à dire ?


« Elle n'a aucune confiance en l'Ordre Gris. La rumeur court que c'est la nièce Kor'rial qui le dirige. Vous confirmez ? On dit aussi que votre ami, Adser, possède un sabre laser … à la lame rouge. Des détails, ce ne sont que des détails.
- Que voulez-vous ?
- J'expose les faits : vous prenez les mauvaises décisions, vous nous placez dans une situation bientôt inextricable. Tous ces choix sont personnels, ce ne sont pas ceux d'un Monarque.
- Que voulez-vous ?
- Abdiquez. »

[Elysia Astellan]

Kadmo abandonna Raessën à ses sombres pensées. Le Monarque savait qu’il risquait de perdre bien plus que son titre dans cette affaire. Civicius avait suffisamment d’influence sur les autres clans pour accaparer le pouvoir des Trois Assemblées. Les menaces proférées par Civicius étaient bien réelles : Raessën jouait sa vie. Il ne pouvait cependant pas se résoudre à abandonner le pouvoir exécutif sans combattre. Il lui fallait jouer une dernière carte.


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L’après-midi même, la session exceptionnelle et confidentielle de la Constitution reprenait. Et tandis qu’on allait aborder l’épineux sujet d’une éventuelle négociation avec l’Empire, le Monarque réclama la parole au pupitre. Il précisa que son message était d’envergure planétaire et qu’il devait être diffusé au même titre qu’une session de la Constitution ordinaire. Le discours qui suivit fut donc publiquement diffusé sur les ondes.


« Arkania,

Je ne suis plus en accord avec la ligne politique de la Constitution et des Conseillers. Nos avis et nos opinions divergent sur bien des points, le dialogue devient difficile. Avec ou sans constitution, je considère qu’un homme ne peut gouverner seul un état, une planète, ou encore un secteur.

Le gouvernement idéal est pour moi composé de plusieurs dirigeants, égaux, formés à leur métier, et constamment informés, conscients de leurs responsabilités, conscients que leur tâche est exclusivement au service de leur planète et des peuples qui y vivent.

Notre implicite méritocratie fait de moi l’homme le plus méritant d’Arkania. Étant contre cette idée, il ne me reste plus qu’une seule chose à faire :

Abdiquer. »