L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
#21885
Jeny sourit à son interlocutrice. Alayna était un joli prénom, ses parents avaient du goût. Qui étaient ses parents du coup ? De ce qu’elle avait compris, la jeune fille avait une tutrice, l’administratrice des colonies du Nord ou du Sud ? C’était peut-être la même chose. La jeune grise regarda le petit qui était avec elles.

-Ecoute, on va commencer un exercice plus compliqué. Tu n’es pas encore prêt pour l’essayer, il faudra attendre que tu sois plus grand. Rejoins le groupe là bas.

Le petit aux yeux blanc acquiesça et s’éloigna timidement, en maintenant ses mains devant son ventre. Il s’approcha du groupe avec Yanis. Ce dernier tourna la tête dans sa direction et hocha la tête. Elle lui sourit et se détourna.

-Viens.

Elle emmena l’apprentie dans un coin plus éloigné de la pièce, à l’ombre des grands piliers. Elle ne voulait pas déranger Helera qui faisait un tout autre exercice. Avait-elle raison de montrer celui là, seule ? N’était-ce pas déroger aux directives de son mentor ? Cela ne devrait pas faire de mal probablement. Elle haussa les épaules et se mit en tailleur, invitant son double à l’imiter.

-Alors. On va lier nos esprits et s’enfoncer dans la Force, dans nos souvenirs les plus lointains. Je te préviens que c’est un des exercices les plus compliqués qui existe. Le but n’étant pas de réussir, le but étant de voir et de ressentir. Tu vas comprendre.

Jeny posa les mains sur ses jambes et inspira longuement avant de souffler lentement, s’immergeant dans la Force à mesure que ses poumons se vidaient. L’immersion fut immédiate. Les différentes auras se matérialisèrent et montèrent. Celle d’Alayna fut l’a plus proche. Elle la récupéra et l’aida à s’immerger complètement. La vision dans la Force était plus spatiale que celle dans la vraie vie d’après Jeny. C’était comme une galaxie de présence. Le flux fut installé entre les deux femmes et tout l’univers alentour disparut pour ne se concentrer que sur elle. Jeny s’enfonça alors dans les souvenirs d’Alayna sans la brusquer. Elle y vit sa vie d’apprentie politicienne, les quelques entraînements qu’elle avait eut avec un mercenaire. Alayna dirigeait la vision, et Jeny ne lui intimait juste que de lui montrer de manière inconsciente. On ne contrôlait pas sa pensée, ses souvenirs ou ses flash, mais on pouvait voir ceux des autres, sous couvert que ses derniers aient un esprit préparé et libre. La vie défilait à l’envers, rapidement. Beaucoup de joie, beaucoup de tristesse aussi entourait cette personne. Elle en avait bavé, et cela se voyait. Jeny cependant ne cherchait pas ce genre de souvenir. Il lui fallait quelque chose de plus brutale quelque chose comme … une guerre. Elles arrivèrent dans les souvenirs les plus lointains, ceux dont elles n’auraient pas dû avoir accès normalement. Ceux que le cerveau avait occultés depuis longtemps. Une voix retentit, comme un écho. Jeny sentit l’autre fille tressaillir. C’était le but escompté. Le but était de perdre le contrôle de soi. Elle-même ne se sentait pas très bien. Quelque chose de familier sonnait également en elle. Jeny eut un haut le cœur.

Les immeubles étaient en flamme, les gens courraient dans tous les sens. Le bruit caractéristique des moteurs TIE résonnaient dans le ciel. D’immenses formes triangulaires cachaient l’étoile du matin. D’immense traits verdâtre fusait vers le sol et le faisait trembler à chaque impacte. Jeny n’arrivait pas à tenir debout au milieu des gravats. Ses petits pieds se bloquaient à chaque fois dans un nid de poule.

-Attend !

Elle se sentit soulever dans les airs. Son visage se retourna vers cet homme. Qui était-il ? Elle le connaissait pourtant …

-Papa ?

L’homme ne dit rien. Son regard déterminé fixait l’horizon, quelque chose qu’elle ne voyait pas. A sa gauche, une femme courait, tenant également une autre fille dans ses bras, plus petite qu’elle. Son visage était marqué par la peur. Le monde était en train de s’écrouler autour d’eux et eux ne cessaient de progresser. Vers quoi d’ailleurs ? Un vaisseau ! Au loin un transporteur chandrilan vrombissait et attendait impatiemment qu’ils arrivent. Plusieurs silhouettes aux alentours montaient la garde, certaines armées.

-Dépêchez vous madame ! Hurla l’une des voix.

Une autre explosion aveugla la zone à quelques mètres d’eux, soulevant des gerbes de poussières. Jeny voyait tous les corps allongés à terre et ne se rendaient pas encore compte de l’ampleur du désastre. Ses deux parents continuèrent à avancer dans cette allée de mort. De chaque côté, les immeubles étaient en flamme, certains s’étaient effondrés sur eux-mêmes. Des formes se jetaient dans le vide, suivit quelques secondes plus tard d’un bruit sourd.

-Ne regarde pas.

La main réconfortante de son père se posa sur sa tête. Jeny fut déposée une fois arrivée au vaisseau. Elle prit la main de l’autre fille sanglotant, sa sœur ? Les adultes parlaient entre eux tout en faisant de grands gestes. Jeny regarda vers leur direction pour se concentrer vers l’autre fille. Elle lui ressemblait beaucoup. Des cheveux blonds descendants jusqu’à ses épaules, une petite tête aux joues rosies. Jeny ne souriait pas, elle était juste surprise. Sa mère se retourna vers elles et se mit à leur niveau.

-Ecoutez les filles. Vous allez monter dans ce vaisseau. Maman et Papa doivent encore faire quelque chose. D’accord ?

L’autre fille hurla en faisant non de la tête. Jeny quant à elle n’arrivait pas à parler, tous les sons dans sa bouche étaient bloqués. Une boule commençait à se former dans sa gorge et elle fut prise par ces hoquets qui annonçaient la venue des larmes. Elle prit sa mère dans ses bras toujours sans rien dire.

-Attention ils arrivent ! Eloignez vous du vaisseau !

Par-dessus l’épaule de sa mère, Jeny vit trois silhouettes. Des boules avec des zones plates de part et d’autres, comme les panneaux qu’ils avaient installés dans leur maison. Les hommes armés se tournèrent dans cette direction et tirèrent des lasers rouges dans leur direction. Les chasseurs quant à eux répondirent avec une pluie de projectile vert. Sa mère horrifiée serra ses deux filles dans ses bras, son père la rejoignant quelques secondes avant l’explosion.

Quand elle reprit connaissance, il y avait des cadavres tout autour d’elle. Elle s’approcha de sa mère, puis de son père, rien. L’épave du transporteur brûlait encore. Les bombardements avaient cessés. Des navettes descendaient dans les rues, vomissant des soldats blancs. Jeny se dirigea vers sa petite sœur, allongée dans les bras de leur mère. Elle ne bougeait pas non plus. Une tristesse immense s’empara d’elle, plus grande que tout ce qu’elle avait vécu. La colère suivit quelques temps après. Une haine profonde, noir. Son cœur accéléra, son pouls se fit plus rapide. Les dents serrées, elle se retourna vers les silhouettes blanches. Les cailloux vibrèrent autour d’elle. Tout en hurlant, elle propulsa ses mains dans leur direction. Elle voulait les tuer, pour ses parents, pour sa sœur, pour sa planète. Du haut de ses 7 ans, sa haine était déjà absolue. Elle n’avait qu’une seule chose en tête, les détruire. Deux des soldats reculèrent sous le choc de la Force, deux autres furent soulevés du sol. Elle se prépara à les détruire quand un rayon bleu la percuta.

Le choc lui fit reprendre conscience. Elle haletait toujours et était en sueur. Sa colère n’avait pas cessé et ses yeux d’un jaune pure regardaient dans toutes les directions. Elle reconnut le pilier du temple, et en face d’elle … Sa sœur ? La tension retomba et elle fronça les sourcils alors que son interlocutrice se réveillait. Jeny ne parla toujours pas et regarda avec des yeux incrédules son double. Le jaune s’estompa et ses yeux reprirent leur couleur initiale. Que venait-il de se passer ?
#21997
Jeny demanda au binôme d’Alayna de rejoindre un autre groupe. Ce qu’il allait faire était « intense » et il n’était pas prêt. La jeune fille regarda donc son partenaire partir avec un étrange sentiment de curiosité. Qu’allait-elle faire réellement ? Malgré l’apparente difficulté, elle n’avait pas peur. Au contraire. Elle voulait découvrir cette inconnue. Elle voulait savoir ce que cette expérience lui réservée.

Elle acquiesça et suivit Jeny jusqu’à une zone reculée de la salle. Au loin, les autres suivaient leurs propres entrainements. Elle jeta un coup d’œil sur son binome. Il avait déjà rejoint l’entrainement et commencé à s’exercer. Alayna retournerait le voir après l’entraînement.

La jeune fille se mis en tailleur à la suite de Jeny. Elle la regardait et buvait ses paroles. Lier leurs esprits ? Comment ? Alayna se laissa aller. Doucement, elle sombra dans une forme d’état seconde, attendant que Jeny ne se signale à elle. Comme dans son combat, elle perçu la présence de sa professeur, et rapidement celle-ci vint à sa rencontre. Son aura l’emmena plus loin dans la symbiose. Comme durant la trance, elle vu une myriade d’étoiles briller et se lier les unes aux autres. Dans cet univers, elle ressentait chaque chose. Chaque souffle lui apparaissait comme un tremblement, faisant vibrée les constellations de lumière qui parait la vision. Petit à petit, les lueurs s’éteignirent et autour d’Alayna, des images prirent formes.

« J’accepte. Je souhaite vous… »


Elle revivait le jour où elle avait décidé de rejoindre l’ordre gris. Dans l’abordage du Rêve de Liberté, elle avait découvert son « don ». Quelques minutes plus tard, encore choqué, elle acceptait de rejoindre Héléra. Le doute l’avait saisie. Puis la tristesse. Alayna se souvenait avoir pleuré une nuit entière, allant jusqu’à regretter ça décision. L’espace d’un instant elle avait eu peur de voir l’au revoir se transformer en adieu. Elle avait eu peur de perdre Maya. La princesse était pour elle celle qui l’avait amené où elle était aujourd’hui. Comme une mère adoptive, elle s’était appliquée à l’éduquer, la réconforter et l’aimer. La séparation fut un déchirement, tant elle avait eu peur ne plus la revoir.

Puis des souvenirs plus anciens apparurent. Son éducation à la politique. Elle se revoyait face à Maya et Leia. Maya lui annonçait qu’elle allait devoir négocié seule avec la sénatrice de Naboo. Une larme de bonheur perla sur sa joue quand elle-même se vue revenir victorieuse de la négociation. Elle avait surmonté sa timidité et sa peur pour réussir sa mission. Pour ne pas décevoir Maya.

Un autre flash la ramena plus loin encore. Elle était étendue sur le sol, la lèvre en sang. Une douleur la tétanisait au niveau du ventre, mais elle se releva doucement. Face à elle, Jon, le garde du corps de Maya lui faisait face. Elle s’avança doucement. Elle ne pouvait pas abandonner à cause d’une petite plaie ou d’une douleur à peine prononcée. D’un signe de tête, elle indiqua à son sensei que le combat pouvait reprendre. Soudain, un coup parti, et elle eut à peine le temps de l’esquiver. Puis un second, qui lui frôla la joue. Au troisième, Alayna avait un temps d’avance et elle arriva à porter un coup à son adversaire. Puis un deuxième. Elle souffrait, mais elle était heureuse. Elle réussissait. Alayna, si timide, si ordinaire, si imparfaite réussissait. Dans la douleur, dans les larmes, dans le sang, mais la victoire était là. En son for intérieur, elle remercia Jon de lui avoir appris tout cela.

Un nouveau flash l’amena des années plus tôt. Maya venait de retrouvé sa place et Alayna sa planète. Dans la nouvelle capitale encore en construction, la princesse avait un discours sur le courage et la combativité de son peuple. Elle les avait remerciés de leurs confiances, et presque en pleurs, avait terminé sa tirade avec une citation du défunt Timéo Paliack. « Dans les épreuves, ensemble et courageux, nous n’admettrons jamais nos vies défaites. » Ces mots avaient marqués Alayna. La foule, nombreuse, avait applaudi et dans un moment de symbiose totale, tous avait semblait renaître, lavés de toute leurs misères.

Quelques années plus tôt, Maya lui apparaissaient pour la première fois. Dans un élan de courage et de bêtise, Alayna arpentait le vaisseau à la recherche d’une réponse. Là, dans une coursive, Maya l’avait surprise. L’histoire avait commencé ainsi. Si à cet instant, Maya avait juste tourné tallons, si un lieutenant ne l’avait pas retenu cinq minute à la fin de son briefing, ou si Alayna n’avait pas eu le courage de filait de sa cabine, rien de cela ne serait arrivée. Jamais elle n’aurait eu de mère adoptive. Jamais elle ne serait devenue apprentie politicienne. Et jamais elle ne serait devenue une adepte de l’ordre gris. La vie ne tenait réellement à rien. Pas même un fil.

Un nouveau saut dans ses souvenirs l’amena encore plus loin. Elle était au sol. Son corps était douloureux. Une explosion provoqua un bourdonnement sourd dans ses oreilles. Alayna sentait le souffle chaud l’entourait. Elle tâta le sol de sa main, pour ne sentir que du gravier et des tissus sous sa peau. Doucement, elle ouvrit les yeux. Le sol était constellé l’impact et de trace de brulure. A certain endroit le noir des gravats brulés laissés place à des traces rougeâtres. Sur sa propre main, Alayna vue un liquide pourpre s’écoulait lentement. Tournant la tête, elle découvrit le visage de sa mère tourné vers elle.

« Maman »


Sa mère avait les yeux fermés et une trace de main sanglante lui appris d’où venait le liquide poisseux. La fillette attrapa le corps de sa mère et se mit à le secouer de toutes ses forces.

« Réveille-toi ! »


Mais rien ne se passa. Un peu plus loin, elle voyait son père couvert de sang, gisant sur le bitume brulé. Lui non plus ne bougeait plus. Ni tremblement, ni respiration. Ce songe, elle l’avait souvent fait. Mais cette fois, quelque chose de plus était là. Un réalisme déroutant. Un gout de brulé dans la bouche. Une odeur fétide agressant les sens à chaque respiration. La texture si poisseuse du sang. En elle, Alayna perdait pied. Etait-ce là la réalité ? Ou était-elle dans une vision maîtriser par Jeny. Où était le vrai, où était le rêve ?

Sa respiration accéléra. Non, elle ne voulait. Elle le refusait. Dans son esprit, ses pensées se bousculer. Ses poumons happaient l’air de plus en plus vite. Sa bouche ne fermait plus sous le coup du rythme effréné. Essoufflé, perdu, Alayna éclata en sanglot. Tant dans la réalité que dans le cauchemar éveillé. Elle respirait à grande bouffée au bord de l’étouffement. Un choc la frappa au ventre. Une douleur atroce. Dans un coin de sa tête, une voix lui murmurait de macabres mots. « Pourquoi n’es-tu pas morte ? » La douleur aurait été tellement moins forte. Jamais elle ne les aurait perdus. Jamais ses bras n’auraient eu à se serrer autour de ce corps froid. Ce visage qu’elle avait tant aimé. Ce sourire qui l’avait tant rassuré. Ses papilles n’auraient jamais à gouter ce gout infect qui emplissait sa bouche. Mélange de sang, de cendres et de poussières. Les yeux fermés, le corps tremblant, elle sera un peu plus fort le cadavre de sa mère entre ses bras. La peau était fraiche, granuleuse et poisseuse par endroit. Comme si de rien était, la tête de la fillette se posa dans le cou de sa mère.

« Réveille-toi… »


Le hurlement n’était plus. Il avait laissé place à un soupir de désespoir. A contre sens de la réalité, et de ses vérités, les mots traduisaient à peines sa douleur. Une dernière fois, elle ouvrit les yeux, posant un ultime regard sur son père. Seule image qu’elle avait gardée à jamais. Puis, elle ferma ses paupières, laissant d’étrange forme lumineuse envahir sa vision. S’accrochant à la robe de celle qui lui donna vie, elle sombra peu à peu dans un état second. Seules les explosions rythmèrent ses pensées. Elle oublie le temps. Seul le souffle chaud des déflagrations et le gout de la mort lui rappelait que son cœur battait encore. Petit à petit la fille se mis à espérer et à penser que son salut arrivé. Elle allait mourir.

Lorsqu’une image apparu de nouveau devant ses yeux, quelques choses avaient changé. Pour la première fois Alayna ne se trouvait pas dans un souvenir. Une lueur diffuse l’entourer. Des visions se mêlaient dans un brouillard dense. Elle voyait son corps, allongé sur le sol d’une salle. Les yeux fermaient, elle semblait apaisé, libéré. Lorsqu’elle tourna la tête, une autre vision les apparus. Une forte lueur où deux silhouettes semblaient l’appeler. Elle commença à avancer vers la lueur avant de se stopper. Etait-elle morte ? Allait-elle mourir ? Perdu dans les méandres de ses souvenirs ? N’était-ce pas là son désir le plus secret. Le plus égoïste : Ne plus souffrir.

Alors qu’elle avait repris sa marche, la lueur s’estompa. Sans prévenir, le sol trembla et Alayna fut violement projeté au sol. Sous ses yeux, elle se voyait elle-même, plus jeune, courir dans une rue dévastée, au cœur d’un brasier infernal. Sa mère l’attrapa pour la porter. Derrière, son père suivait. Pour la première fois elle se souvenait d’avant son réveil. Avant la mort de ses parents. Alayna se suivait elle-même. Dans les bras de son père, une fillette lui ressemblant semblait elle aussi inquiète. Elle était plus grande mais lui ressemble grandement. Qui était-elle ?

Alayna suivit le groupe et arriva bientôt au niveau du vaisseau. Elle se sentait comme fantomatique. Invisible pour tous, froide, seule. Elle les suivit proche de la carlingue du transport. Les mots de sa mère s’imprégnèrent comme un étrange refrain dans ses pensées. « Ecoutez les filles. Vous allez monter dans ce vaisseau. Maman et Papa doivent encore faire quelque chose. D’accord ? »
Maman et Papa. Le plus étrange n’était pas d’enfin entendre ses mots. Non. C’était de ne pas être la seule à l’entendre. Il y avait cette fillette qui la regardait, surprise. Etait-ce ? Sa sœur. La petite Alayna se débattait et hurla son refus. L’apprentie se souvenait avoir crié. Ne pas avoir voulue être séparait de ses parents.

Puis, un homme cria à l’extérieur et tout s’accéléra. Comme dans un mauvais film, les chasseurs ouvrirent le feu sur le transport. Les gardes répliquèrent mais n’y pouvait pas grand-chose. La famille tenta en vain de s’éloignait du véhicule qui déjà s’embrasait. L’explosion qui suivit fut puissant. Brillante. En un instant, elle transforma l’espoir en mort.

Lorsque la poussière retomba sur le sol, Alayna se vue, allongé dans les bras de sa mère. L’une et l’autre était couvert de plaie. Plus loin, son père semblait endormi. Sa sœur elle, était entre tous. Alayna se dirigea vers elle. Elle s’abaissa doucement pour voir le visage de celle dont elle ne souvenait pas. Sa propre sœur. Sa famille. Soudain, alors qu’elle regarder les douces courbes du visage de sa sœur, celle-ci se releva brusquement. Passant à travers la silhouette fantomatique de la jeune fille. Elle se leva pour aller vers sa mère. Lorsqu’elle examina la fillette au sol, Alayna n’eut plus de doute. C’était ça sœur. Jeny était sa sœur.

Alayna avait cru tout perdre. Durant des années, elle avait vécu avec le poids de ce souvenir. La colère contre tous ses hommes, tous ses combattants. Plus jamais ça. Plus jamais. Et pourtant, la suite du souvenir avait apporté un autre sentiment à Alayna. La surprise, l’épanouissement. Dans son univers si sombre, si triste, une lumière intense avait repoussé toutes les pensées obscures. Elle n’était plus seule. Jeny était en vie. Face à elle. Et elle voulait vire. La connaître. Devenir de véritable sœur. Elle ne voulait plus mourir ! Pas maintenant, pas après cette vision ! Alayna lutta pour reprendre le contrôle de sa vision. De son corps. Non, elle ne lâcherait pas aujourd’hui. ALayna se concentra sur sa joie, et doucement ses visions se rembobinèrent. Plus elle se concentrait, plus son contentement augmenter, et plus elle remontait vite à la surface. Chaque seconde, elle semblait s’enfonçait dans la force et émerger de ses souvenirs.

Soudainement, Alayna se retrouva de nouveau au temple. Elle prit une grande bouffée d’oxygène et sentit son cœur se remettre à battre. Son corps se para d’une légère aura bleuté qui se dissipa en quelques secondes. Ni colère, ni peine. Juste l’épanouissement, et une sorte de joie presque irréelle. Elle n’était plus seule. Pour la première fois de son existence, une lumière s’ancrait dans les ténèbres de sa mémoire. Face à elle, Jeny semblait en proie à de gros doute. Et a une grande colère. Alayna n’avait pas peur de son courroux. Elle souhaitait partager avec elle son soulagement, et tenté de guérir ces doutes. Doucement, instinctivement, Alayna se releva et s’avança vers Jeny. Ses bras vinrent entourer les épaules de sa sœur. Au creux de son oreille, la chandrillienne vint déposer quelques mots. Les mots qu’elle attendait depuis tant d’années.


- « Jeny…Je suis là…Nous ne serons plus jamais séparée…»


Une larme coula doucement sur la joue d’Alayna. Sa famille existait encore. Jeny…Elle représentait son avenir. Peu importait que la découverte est failli lui coutait la vie. Peu importe ce qui était arrivée. Le plus important était cette unique vérité : Elle ne serait plus jamais seule.


Utilisation de la Force
Pouvoirs & Forme :
  • Méditation (Connu)
Modifié en dernier par Maya Tega le mar. 27 févr. 2018 11:20, modifié 1 fois.
#22000
Ambiance


Sa sœur … Alayna la fixa également et l’etreignit. Jeny se laissa faire, et referma même sa main droite sur son dos. Elle posa sa tête sur l’épaule de se sœur et ferma les yeux. Tout ce temps à penser que vous êtes seul dans l’univers, isolé du monde extérieur. Tout ce temps où vous avez appris à créer une carapace qui vous permet de survivre dans ce milieu hostile. Tout cela pour se rendre compte que la seule chose auquelle on tient le plus, c’est ce qui nous a été arraché. La petite blonde avait encore du mal à se rendre compte de toute l’importance de ce changement qui allait boulverser sa vie à jamais. Elle suivait les traces de son maître, qui avait appris dans la même période environ qu’elle avait un frère. Un parcours semblable, un destin lié. Elle deserra l’etreinte et regarda le visage de ses parents à travers ceux de sa sœur. Jeny n’avait pas été abandonnée contrairement à ce qu’elle pensait, et elle n’était pas Kuati. Sa main caressa la joue de sa sœur, sa joue à elle, sa moitié.

-Je t’ai abandonné une fois, cela ne se reproduira plus. Je te le jure…

Petite sœur ? Tout d’un coup, elle se sentit sombrer vers son passé et ses expériences. L’empire, les officiers et le pilotage. Tout ce n’avait au final été qu’une fumesterie. Un mensonge des impériaux, alors qu’ils lui avaient volé ses parents, et sa planète. En faisant d’elle une cadet dans leur armée, ils avaient également volé son passé, sa jeunesse. Elle se leva doucement et comme un zombie se dirigea vers l’extérieur du temple. Les mains pendantes, la bouche béate et le regard livide, tuméfié de la tristesse de toute une vie. Jeny traîna les pieds jusqu’à l’entrée, puis fut saisit par le froid de la planète. Mais elle continua, et dès qu’elle trouva une parcelle de neige, elle eut un haut le cœur, sa tête fut lourde et tout sembla tourner autour d’elle. Elle s’effondra à quatre pattes et toussa, retenant des vomissements incontrôlés. Plusieurs larmes tombèrent à même la neige pour se cristaliser et se souder avec le paysage. Elle se laissa tomber sur le côté, dans la fraîcheur de la neige. Son pouls était haletant et la sueur perlait sur son front. Alayna était toujours avec elle, se demandant sûrement ce qu’il se passait. Où plutôt non, elle le savait, puisqu’elles étaient encore inter-connectée l’une à l’autre, plus encore qu’avec les gris. Sa présence était réconfortante, nouvelle et pourtant connue. Alors qu’elle était sur le dos, son regard tourné vers le ciel, Jeny ne savait plus ce qu’elle devait faire. Protéger sa sœur était devenue comme une priorité essentielle à sa vie. Cela lui était apparut comme une évidence. Et pourtant … Une nouveau sentiment était apparu. Au plus profond de son être. Maintenant qu’elle savait, elle voulait faire payer à ceux qui avaient détruit sa famille.

-L’empire … Se contenta t-elle de dire. Comment ont-ils pu ? Nous n’étions que des enfants … Je ne comprends pas…

Son visage se tourna vers celui de sa sœur. La brûlure du froid ne lui faisait plus rien. Tous ses muscles étaient endoloris et ses sensations avaient était en léthargie. Cela lui faisait du bien. Seul le soleil leur envoyait ses rayons réconfortants, une douce chaleur. Autour d’elles, tout était calme. Pas un animal ne montrait sa présence. La ville était loin, les bruits n’atteignaient pas le temple. Tout était soudain si tranquille, et Jeny se rendit compte pour la première fois que l’environnement était d’une beauté à couper le souffle. Toujours allongée dans la neige, elle sourit bêtement.

-L’ordre gris nous a rassemblé. Mais pourtant j’ai besoin de réponses. Toi aussi j’imagine.

Et Helera dans tout cela ? Qu’allait-elle penser ? Approuverait-elle son envie de découvrir la ve
rité ? Son maître avait été jusqu’à aujourd’hui ce qu’elle avait de plus cher. Comme Maya pour Alayna, elle l’avait entraînée, formée, à la différence qu’elle s’était présentée comme une grande sœur, et non comme une mère. Ce lien qui unissait un enfant à ses parents, Jeny ne le connaissait pas et ne le connaîtrait sûrement jamais. Elle avait trouvé une nouvelle famille au sein de l’ordre. Alayna les avait rejoint et désormais était réellement devenue sa vraie famille. L’Ordre serait donc relayé à la deuxième place ? Non, ce n’était pas comme cela qu’elle devait voir les choses … Les Gris lui avait sauvé la vie et elle n’aurait pas pu connaître Alayna. Mais alors quoi ? Ou était le point d’équilibre ? Devait-elle partager l’amour qu’elle avait pour l’ordre avec celui qu’elle avait pour sa sœur ou tout donner à sa moitié ?

-Je suis perdue, avoua t-elle. Nous devons aller voir Helera. Alayna, je veux savoir ce qu’il s’est passé, et faire payer les responsables. Papa et maman ne méritaient pas ce qui leur est arrivés. J’ai perdu ma planète natale et ma planète adoptive à cause des impériaux. Je …

Elle prit la main de sa sœur et tourna le regard vers le ciel. Là haut, les responsables attendaient leur jugement. Tout cela serait bientôt fini. L’esprit de leur parent allait pouvoir rejoindre la Force en paix …
#22112
Alayna sentit la main de Jeny se posait dans son dos. Puis, le souffle chaud de sa sœur sur la peau de son cou la fit frissonner. Elles étaient là, à deux, l’une dans les bras de l’autre. Sur les joues de la jeune fille, des larmes coulaient. Durant des années, elle avait cru être seule. Elle c’était faite à l’idée qu’elle était la dernière de sa famille. La seule à avoir ce sang, ces gènes. Et d’un coup elle apprenait la vérité. L’étreinte de Jeny se desserra et les deux sœurs se fixèrent. La main de la jeune fille se posa sur la joue d’Alayna. Quand Jeny lui promis de ne plus l’abandonnait, une nouvelle larme de joie coula sur son visage, se heurtant au passage à la peau de sa sœur. Elles ne se quitteraient plus, non. Plus jamais.

Soudainement, Jeny se leva. Alayna resta un temps au sol avant de l’imiter. Son ainée marchait vers la sortie. Son pas était lourd et elle semblait comme hypnotiser. Alayna ressentait le trouble qui la saisissait. Elle comprenait à quel point la découverte était horrible. Elle avait toujours vécu dans ce cruel cauchemar. L’attaque de Chandrila avait de tout temps fait partie de sa vie. Ce massacre l’avait amené à Maya puis ici même. Il faisait partie intégrante de son histoire. Et même si la tristesse et la colère la saisissait souvent, son monde était déjà effondré depuis longtemps.

La chandrillienne suivit alors sa sœur à l’extérieur. Sa tunique légère couvrait à peine sa peau des morsures du froid. Et pourtant, elle était au meilleur endroit pour elle. La jeune fille ressentait le malaise de sa sœur, et elle savait la nécessité de sa présence. Quand Jeny tomba au sol, Alayna l’accompagna, tomba à genou à ses côtés.


- « Jeny… »

Alayna ressentait tout de son malaise. Comme-ci elle le vivait elle-même. Elle savait à quel point la chose était dur. Un tel fardeau n’aurait jamais dû être celui de deux jeunes filles. Jeny roula sur le dos et Alayna ne pouvait s’empêcher de regarder ses yeux si familiers.

- « L’empire se fiche de l’enfance, de l’innocence. Je sais que c’est dur Jeny…Ils ne sont que cruauté. »

Jeny la regarda. Alayna commençait à ne plus sentir ses jambes, mais peu importés. Elle ne ressentait ni douleur ni gène. Juste l’apaisement. Elle regarda autour d’elle. Le paysage était magnifique, tranchant avec les images qu’elle avait vues quelques minutes plus tôt. L’ordre les avait rapprochés. Et à présent, elles resteraient ainsi. D’un signe de tête, Alayna approuva. Elle aussi avait besoin de réponse. Pas sur le passé, elle le connaissait par cœur. Non, sur le futur. Qu’allait-il advenir maintenant pour elle ?


- « Oui Jeny. Nous devons lui parler. Je connais notre passé, je pourrais répondre à tes questions. Mais j’ai besoin de réponses sur l’avenir. Sur notre futur. A deux. »

Elle laissa Jeny prendre sa main. Il allait être temps de lui dire ce qu’elle savait. Maya lui avait tout raconté un soir où son cauchemar l’avait réveillé. La jeune fille avait trouvé la princesse éveillé. A deux elles avaient discuté. Alayna avait ainsi appris ce qu’il s’était passé.

- « C’était Vader, Jeny… C’est lui qui a détruit notre monde. Maya a vue le massacre, prisonnière sur le pont du Poing d’Acier. Elle m’a raconté comment il avait décidé de rayer les grandes villes de la carte. Il a décidé de rayer nos vies. »

Elle regarda sa sœur. Vader. C’était lui qui avait mené l’assaut. Représailles envers la fronde rebelle de Mon Mothma. Maya avait eu beau tenté de s’opposer, cela ne lui avait valu qu’un cauchemar. Elle avait assisté à l’attaque au côté du seigneur noir. Puis, la princesse avait subi la torture sur Prakith et la douleur sur Kessel. Elle détestait en parler et Alayna n’en savait que peu sur cette période de la vie de sa mentor.

- « J’ai déjà pensé à me venger. Mais Vader est mort. Que devons-nous faire ? Je me fiche de le savoir, tant que nous sommes ensemble. Je te suivrais dans ce que tu décideras. Ton combat sera mien »
#22134
Vader … Jeny serra la neige entre ses mains à s’en faire blanchire les jointures. Le grand inquisiteur, le traqueur de Jedi, le traître … Egalement le créatuer de l’ordre. Helera lui avait confié comment les Gris avaient été formés. Les ruines de l’inquisitorius avaient permi à son mentor de faire naître quelque chose de plus sain. Cependant, elle appartenait quand même à Vader. Elle frappa du point dans la neige et se leva d’un bond.

- Suis-moi.

Ordonna t-elle à sa sœur. Elles retournèrent dans le temple et repérèrent Helera toujours en train d’entraîner. Une simple pression mentale suffit pour la faire sortir de sa concentration. Jeny lui intima de les rejoindre, que c’était urgent. Les trois femmes se tenaient sur le pas du temple, en haut des escaliers gigantsques. La femme aux cheveux blancs fronça les sourcils dès qu’elle arriva à leur niveau. Oui, elle savait.

-Alayna est ma sœur, commença t-elle. Tu le savais ?

Helera regarda tour à tous les deux jeunes femmes puis s’arrêta sur Jeny.

-Tu es sûre de l’information ?

-Tu es sûre que Loran est ton frère, non ? Bah moi c’est pareil. Je sais ce qu’il s’est passé quand j’étais jeune, ce que l’empire a fait à mes parents. Vader les a tués en attaquant Chandrilla.

Helera garda le silence pendant quelques secondes.

-Vous vous apprétez à faire quelque chose de dangereux…

Jeny jeta un coup d’œil vers sa sœur, elle était déterminée et irait jusqu’au bout cette fois. Quelqu’un devait payer, d’une manière ou d’une autre.

-On veut des réponses ! On veut que les responsables meurent ! Tu l’as déjà fait, toi. T’es parents en sont morts !

Jeny haletait de plus en plus, emprunte de colère et de haine. Elle serra les dents en voyant qu’Helera ne réagissait pas, toujours calme, mais suspicieuse.

-Quand je te disais que le côté obscure a tué mes parents, c’est en partie vrai. J’ai tué mes parents sous l’emprise du côté obscure… Si tu t’engages dans cette voie, tu pourrais toi aussi perdre ce que tu viens à peine de retrouver.

La révélation lui fit la même impression qu’un coup de poignard dans le dos. C’était donc comme cela que les choses s’étaient déroulés. Etait-il possible que le côté obscure fasse perdre tout contrôle, Jeny en viendrait-elle à lever la main sur sa sœur ? A la tuer même ? C’était impensable … Elle se laissa tomber sur une des marches et mit sa tête entre ses mains. Elle n’était pas bien, prise par des haut-le-cœurs permanents. Sa tête tournait de plus en plus. Où devait-elle aller pour venger ses parents, et quel était la limite à ne pas franchir pour ne pas tomber dans l’excès ? S’en était trop, trop de vérité dans la même journée. Helera vint s’assoir entre les deux filles et plaça ses mains sur chacun de leurs épaules.

-Ecoutez. Je sais ce que vous ressentez. La haine, l’amour et la peur. Tous ces sentiments d’un coup que vous n’aviez jamais ressenti auparavant. Ils se bousculent dans votre cœur et vous fait perdre la notion du bien et du mal. Ne les ignorez pas. Laissez les passer à travers vous, mais ne faites rien qui pourrait nuire à votre santé ou celle des autres. La vengeance va vous pousser vers le côté obscure, c’est indéniable, c’est comme cela. Pourquoi ? Parce que vous allez cultiver une haine tellement puissante à l’encontre de quelqu’un que cela va vous déchirer l’âme. Vous méritez mieux que cela …

Jeny regarda devant elle, puis sur la gauche, vers sa sœur. Plantant son regard dans le sien, elle était remplie d’incompréhension. La Force était trop tumultueuse pour leur montrer une vision précise. Mais alors que faire … Peut-être que les responsables étaient déjà morts, peut-être que seul Vader était le responsable, peut être et encore des peut-êtres … Jeny s’interrogea intérieurement, et la question fit écho dans les esprits de ses interlocutrices.

-Il n’y a pas de bonne marche à suivre pour ces moments là, juste des comportements à adopter. Ou bien vous lutter contre votre envie de vengeance et vous choisissez la voie du Jedi, ou alors vous vous abandonnez à la haine et vous tuez les responsables.

Elle fit une pause exprès à ce moment là, consciente qu’elles attendaient la dernière possibilité.

-La voie du gris quant à elle consistera à laisser la Force vous guider. Vous êtes vraiment prête à les présenter devant la justice ? Je suis sûr que la princesse Tega sera râvie de faire ouvrir des tribunaux pour cela. Cependant, pendant votre voyage, rappelez-vous toujours cela, un gris ne tue pas.

Helera avait parlé. Jeny était plus ou moins satisfaite. D’après Helera, la bonne marche à suivre était de laisser la Force leur dire où aller, puis de trouver leurs cibles et de les emmener devant un tribunal. Elle tourna alors le regard vers Alayna, attendant son aval ou non.
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