L'Astre Tyran

[Elysia Astellan]

- - Rompre le silence - -

Dans la foulée du couronnement venait la rencontre officielle avec la Présidente Organa. L'annonce de sa venue mystérieusement motivée avait provoqué de nombreuses interrogations. La Nouvelle République semblait soudain s'intéresser à la petite Arkania. Nul ne savait pourquoi.



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La rencontre se tenait quelques jours après le couronnement d'Elizabeth. On avait attendu que les festivités liées à l'événement d'une importance planétaire soient complétement terminées avant de se lancer dans les discussions arkano-républicaines.

Les représentants républicains, la Présidente Organa et l'Administratrice Tega, ainsi que le Premier Conseiller Dagger, qui n'avait rien d'un républicain, seraient reçus dans les annexes du Dominion comportant des bureaux et salons dédiés à ce genre de rencontres. Elizabeth quant à elle, se ferait accompagnée d'un unique conseiller, qui l'espérait-elle, ne serait pas trop envahissant. À cinq, minimum, ils occuperaient une salle prévue pour vingt personnes, et seraient ainsi amplement à leur aise.

Elizabeth, drapée dans un manteau écru, au centre de la délégation d'accueil des représentants républicains, guettait patiemment l'arrivée du véhicule officiel qui avait été assigné au service de la Présidente Organa. La curiosité de l'arkanienne serait bientôt satisfaite.

[Leia Organa]

Après les festivités du couronnement qui furent assurément hautes en couleurs, Leia avait préparer depuis un moment cette rencontre qu'elle voulait avec son homologue arkanienne. Elle avait tenu à ce que Maya Tega et Jean Dagger soient présent, et donc elle arriva avec eux, dans l'enceinte du grand bâtiment qui recevrait la rencontre.
En arrivant dans la grande salle de réunion, tous se saluèrent, ils s'était déjà vu quelque jours plus tôt lors du couronnement, mais évidement le cadre fut alors plus formelle, cette fois-ci on était là pour une vraie réunion de travail diplomatique.
Une fois que ce petit groupe se trouva assis autour de la grande table, Leia commença...

- Merci premièrement à vous, votre Majesté, de nous recevoir si rapidement après votre prise de fonction, je remercie également mon homologue et partenaire de confiance, le premier conseillé Jean Dagger de la Fédération d'Elrood, ainsi que l'Administratrice régionale des Colonie Nord, mon amie et alliée Maya Tega.
J'ai voulu au plus tôt après le couronnement que cette rencontre ait lieu, parce que je pense qu'il est important de pouvoir établir des relations claires entre la Nouvelle République et Arkania. Nous avons besoin d'échanger sans détours, ni faux-semblants, d'où le caractère plus informelle de cette rencontre.

Il ressort des récents choix politique d'Arkania, que cette planète recherche une position de neutralité entre les vestiges impériaux et la Nouvelle République, il m'a donc semblé que l'expérience et les conseils du premier conseillé Dagger, seraient enrichissants pour vous aujourd'hui, d'où sa présence. Elrood est un exemple de neutralité que je considère équilibrée et réussis, et ce n'est pas le conseillé qui vous dira le contraire, je pense qu'il commence tout juste à en savourer les premiers fruits et retombées, et il n'est pas le seul...

Leia, lança un regard respectueux et complice vers Jean, puis se tourna vers Maya...

- L'Administratrice régionale Tega, est présente, parce qu'elle administre la région de la Nouvelle République dans laquelle est enclavée Arkania, et dans la mesure où la politique que je mène met l'accent sur l'autonomie des secteurs et des régions, je veux que les décisions soient prises avec la collaboration des régions républicaines directement concernées.

Elle regarda avec déférence, le nouveau monarque arkanien...

- Votre majesté, quant à moi, je crois, comme nous l'impose notre constitution, en des relations pacifiques avec tous nos voisins de bonne volonté. Nous marquons un point d'honneur à respecter votre souveraineté et vos choix politique. Arkania est un état souverain, et comme tout nos voisins, je n'ai rien à vous apprendre, ni aucune leçon à vous donner. C'est pour moi absolument nécessaire que nous soyons dans une relation sereine d'égal à égal, en dehors des considérations économique ou stratégique.
Maintenant, il y a forcément une donne à prendre en compte : nous sommes en guerre contre les vestiges impériaux. La guerre, complique nécessairement les relations, mais elle ne les rend pas impossible, il faut juste prendre le temps de bien poser les cadres.
Ce que j'aimerai comme relation avec Arkania, c'est une relation de voisinage respectueuse et pacifique. Avec des opportunités économiques sûres et prospères.
Ce que vous devez savoir, c'est que nos lois nous interdisent de commercer ou de soutenir les gouvernements qui collaborent militairement avec le régime impériale, de même que les gouvernements qui ont des accords d'extradition de prisonniers vers les vestiges. En dehors de ces deux cas assez rares, qui à ce jour ne concerne que les quelques Etats marginaux du secteur corporatif et de la centralité entre autre, nous acceptons d'avoir des relations avec tout Etat, même si ces derniers ont des relations étroites avec l'Empire, tant que ces relations sont dans le cadres civils et commerciales et n'impliquent pas un soutiens à l'armada impériale.

Mais avant d'aller plus loin, je vous laisse, votre majesté, nous présenter votre vision et vos ambitions dans les relations arkano-républicaine.

[Elysia Astellan]

« Présidente Organa. Administratrice Tega. Premier Conseiller Dagger. Je suis très honorée de vous rencontrer aujourd’hui. »

Elizabeth accueillit la petite délégation avec un grand calme et de beaux sourires. On conduit les cinq politiciens jusqu’à un bureau isolé et on les abandonna à leurs mornes palabres. C’est la Présidente Organa qui ouvrit la discussion.


« Arkania n’ignore en rien l’actuelle situation et les relations hostiles entretenues par l’Empire et la Nouvelle République. Il n’est en outre pas dans nos intentions de prendre part à ce conflit, d’aucune manière que ce soit. À ce titre d’ailleurs, ni la Nouvelle République ni l’Empire ne seront considérés comme des alliés d’Arkania en tant que tels. Une alliance en effet introduirait un aspect militaire dans nos relations extérieures, et Arkania, dans sa neutralité, préfère ne pas s’investir militairement au côté d’un des deux camps. Pour les raisons que vous énoncez, et pour les règles que nous nous fixons. »

Il y eut un bref silence. Le cadre était posé.


« Il y a bien des années, Arkania s’est déclarée libre, indépendante, et « neutre ». Et c’est le rôle du Monarque que de préserver ces trois valeurs : notre liberté, notre indépendance, et notre neutralité vis-à-vis du conflit engageant l’Empire et la Nouvelle République. Toute nation « neutre » est à même de devenir un allié. »

Un léger sourire à Dagger.


« La Nouvelle République, quant à elle, peut si elle le désire devenir un collaborateur privilégié dans bien des domaines. »

Restait à savoir lesquels.

[Maya Tega]

« C’est un honneur partagé, et je vous remercie de votre invitation votre majesté. »

Maya écouta la vision de la majesté d’Arkania avait attention. Elle souhaitait conserver sa neutralité, et cela se comprenait aisément. La neutralité d’une planète frontalière était une force, et un gage d’une relative sécurité. Evidemment, pour la république, un nouveau système allié aurait été une aubaine, mais pour Maya, conserver un partenaire neutre, et une possible zone tampon, le long de sa frontière nord était un bon calcul. La neutralité n’empêcherait pas les accords, que ce soit avec Arkania, ou la Fédération d’Eskyrt.

« Je comprends votre position. Nous respecterons la déclaration de neutralité et d’indépendance d’Arkania. Notre objectif n’est nullement de provoquer une quelconque ingérence dans les décisions de votre peuple. Le respect des avis et des choix de chacun est la base même de notre démocratie. »

Sur les lèvres de Maya s’étira un sourire poli et complaisant. Elle n’était pas venu ici pour tenter de convaincre la monarque à rejoindre la république. Son rôle ici était moins politique que pratique. Les Colonies du Nord s’était énormément développé. Des programmes comme Antares, CERG ou FUN avaient propulsé le secteur parmi les plus attractifs de la galaxie. Virage relativement abrupte, mais réussi, pour le secteur qui était encore quatre ans auparavant en totale ruine.

A ce jour, les Colonies avaient encore une marge de développement inexploité. Un levier que Jean Dagger avait déjà relevé, et qui ferait l’objet de grande discussion : Les relations avec les états neutres. La fédération, Arkania, mais également Hapes, ou Mandalore. Des zones neutres, qui pouvaient devenir clés pour les Colonies. Avec le PDG, la région s’était clairement positionnée comme puissance industrielle et commerciale privilégié du noyau. L’apport de nouvelle structure à Antares permettrait d’élargir encore les capacités d’accueil et de transit au sein de l’espace régional. L’objectif principal était de centraliser les flux à direction du noyau. Le rapprochement avec les puissances neutres permettraient alors deux choses : développement l’aire d’achalandage du réseau Antares, mais également, faciliter une… « contrebande », totalement légale, transformant les planètes neutres en véritable interface commerciale entre les deux superpuissances. Le plus gros enjeu du jour pour Maya, était de faire comprendre les attentes et les aboutissements d’une telle proposition. Sans bien sur évoquer directement ce rôle d’interface. Conflit oblige.

« Toutefois, la neutralité ne veux pas dire l’inaction. Comme la prouvé de récente action, il est profitable de coopérer ensemble, pour le développement et la prospérité de nos peuples. »

Elle tourna le regard, souriante, vers Jean Dagger. Entre les P.A.S, le PDG et les multiples commandes respectifs, n’avaient-ils pas prouvé que la collaboration était la clef de la réussite ?

« Au niveau régional, nous avons de nombreux projets, comme le Centre Economique de Recherche Galactique de Mrisst , ou bien encore la Fédération des Universités du Nord et le Réseau Antares. Nous serions ravis de discuter d’un accord afin de permettre à chacun de trouver un intérêt à rejoindre ses projets. »

[Elysia Astellan]

À la gauche du Monarque, le conseiller arkanien suivait les sourires, les échanges de regards, si bien qu’il finissait par ne plus pouvoir suivre le contenu des propos de chacun. Elizabeth, en revanche, ne perdait rien de la conversation. Et si l’Administratrice des Colonies avait quelque projet en tête, l’arkanienne avait le sien.


« Comment envisagez-vous la participation arkanienne à ce genre de projets ? »


Elle n’avait pas de temps à perdre en bavardages creux. Il fallait une exposition explicite des faits et implications arkaniennes au sein des Colonies, voire de la Nouvelle République dans un sens plus large.


« Quels sont vos objectifs et en quoi Arkania se révélerait être un partenaire de choix pour de telles entités ? »

Elizabeth ne reproduirait pas les erreurs de ses ainés. Elle avait assisté aux Négociations avec l’Empire, et à l’échec d’Ajuni. Le régent ne s’était pas battu, pas même un peu. Et face au géant, qu’il soit impérial ou républicain, mieux valait être sur ses gardes. Le Monarque d’Arkania n’avait aucune confiance en Maya Tega, ni même en Leia Organa. Peut-être Dagger saurait-il convaincre …

[Scott Knox]

Jean avait été aimablement invité par Mme Organa au couronnement d'Elisabeth. Beaucoup de têtes couronnées et de sang noble dont les principales invitées Républicaines, lui, l'enfant chéri d'une bourgeoisie parvenue au sommet d'une corporation mais aussi de la diplomatie, par ses racines paternelles, ne s'en trouvait pas dépaysé pour autant, le tout était d'y trouver un équilibre et c'est cela qu'il devait faire ici.

La question d'Elisabeth se trouvait adressée à première vue, à Maya et celle-ci, avait habilement sous-entendu qu'un équivalent neutre avait trouvé sa voie par la participation active et commerciale, lui permettant de prendre un essor certain.

Il prit la parole :

- D'abord, merci pour votre invitation à ce grand évènement, je sais que je dois ma présence à la bienveillance des Nations ici présentes.

Il s'était abstenu de dire "républicaines" mais il n'en pensait pas moins.

- Tout d'abord, je reconnais qu'il n'est pas simple de trouver un équilibre entre les deux GRANDS. Votre position, histoire et relations récentes d'avec un voisin aussi puissant que...présent...ne doive pas vous empêcher de trouver pour Arkania, sa place et ...ses intérêts.

- Le plus délicat est de savoir comment ne pas se l'alliéner, évidemment...Bien que nos situations géostratégiques soient différentes, l'intérêt pour une Nation Neutre est de servir de lien entre les super-puissances actuellement en opposition.

- Comment réaliser cela ? En démontrant l'intérêt stratégique de celui-ci.

- Que se passe-t-il quand, pour deux camps, il n'y a qu'une seule perspective ? la victoire ou la mort ? Sans retenue(s) car il n'y a plus d'échappatoire(s) ou d'espace(s) de dialogue(s)...elles ne font que se déchirer de plus belle entraînant aussi avec elles, directement ou indirectement tout ce qui passe à leur portée !

- Si, au contraire, vous vous engagez sur une voie où vous permettez à ces deux puissances de pouvoir négocier dans un espace territorial modeste mais sûr, vous suscitez déjà leur intérêt et si, en plus, vous leur offrez une opportunité de commercer dans des domaines civils, tout en offrant à leurs usines, fabriques, banques, un espace hors d'atteinte de tout vaisseau adverse, l'intérêt augmente...

- Bien sûr, des 2 côtés, les partisans pro-guerre n'accepteront pas le fait que des vivres, fournitures médicales objets manufacturés civils ou même des services, continuent à inonder les marchés et planètes du "bord opposé" mais au moins, chacun d'entre eux n'aura pas la tentation d'anéantir des usines ou fabriques de "l'ennemi", transposées dans un territoire neutre, sinon, c'est aussi la garantie que l'autre fera de même...Et à la fin, tous seront perdants.

Jean se tut quelques secondes pour qu'Elisabeth puisse saisir les enjeux de cette opportunité.

- Vous, comme moi, Elisabeth, devons permettre aux deux belligérants de laisser cette porte ouverte afin qu'ils soient lassés de cette guerre, par une co-existence de leurs moyens de production civils dans nos territoires. A nous de faire la police aussi pour éviter les sabotages, il y va de notre sécurité.

- Maintenant le plus délicat est de maintenir votre voisin à une distance de sécurité...la présence de ces intérêts lui appartenant est une garantie initiale parce qu'en étant présents chez vous, des usines impériales ne seront pas bombardées et vice-versa pour des fabriques républicaines, double intérêt stratégique. Les taxes qui en découleront + l'opportunité sûre pour les investisseurs de chaque camp, vont obliger le sommet des Etats respectifs à faire fléchir leurs états-majors quant à la possibilité d'une invasion ou non. Parce que s'ils le font, ils perdent beaucoup et s'alliéneront à jamais un peuple au potentiel qui a fait ses preuves même au combat.

- C'est ce que je m'efforce de faire depuis ma nomination, depuis plus d'un an et même dans le cadre de ce conflit, les Nations Neutres peuvent avoir accès là où les belligérants ne peuvent aller : des planètes sous blocus par exemple et les ravitailler avec des fournitures de première necessité.

- Donner un espoir à un soldat qui sait que sa famille, même si elle subit un blocus, ne mourra pas de faim, ni ne sera exposée aux éléments, est un grand facteur de soulagement. Ce qui évite aussi des crimes de guerre par représailles, donc, notre motivation et action(s) sont tout à fait légitimes.

- Voilà Elisabeth, je vous ai résumé la...les raisons d'être une Nation Neutre.

Jean se tut et laissa Elisabeth tirer les conclusions qui lui seraient les plus appropriées.

[Elysia Astellan]

Le Conseiller releva le nez vers Dagger. Comment ? Avait-il bien entendu ? Hélas … À l’évocation de son prénom, Elizabeth pinça les lèvres. Il y eut un silence que le Monarque rompit d’un ton presque glacial mais dépourvu de rancœur.


« Je vous remercie pour vos conseils précieux, Premier Conseiller. »

Elizabeth n’appréciait pas les manières de Jean Dagger, mais son discours était pertinent, et la FéDération comptait parmi les amis d’Arkania. Peut-être un jour le Premier Conseiller apprendrait-il à côtoyer la noblesse. Ou bien persisterait-il à se jouer de l’étiquette afin d’affirmer davantage sa très honorable position. L’arkanienne savait que la main de Dagger serait toujours tendue vers Arkania, aussi se radoucit-elle finalement.


« Je tâcherai de les mettre en application. »

Et la réponse de la Princesse Tega ?

[Maya Tega]

« Monsieur Dagger, vous êtes à la hauteur de votre réputation. Votre clairvoyance fait de vous un dirigeant juste. »

Maya marqua une pause, portant son regard sur la Monarque d’Arkania. Elle affichait un sourire satisfaite de la situation. Jean Dagger avait bien résumé les intentions qu’elle avait pour la planète glacé. Et les mots n’avaient pas eu à sortir de sa bouche républicaine. Avouez que le commerce avec l’empire était toléré, et ici, encouragé, n’était pas politiquement correcte. Beaucoup l’aurait désavoué. Mais son pragmatisme l’amenait au-dessus de ses considérations. Plus de commerce et d’activité signifiait plus de revenu. Et que ce soit en sécurité, en éducation, ou encore en matière de santé, les finances valaient tout le politiquement correcte de la galaxie.

« Monsieur Dagger à bien résumé les attentes que je cultive pour votre monde majesté. L’espace neutre que vous représentez est en quelque sorte une interface. Une connexion entre plusieurs puissances, naturellement peu enclines à échanger. En leur apportant cette possibilité, vous tiendrez une situation confortable et profitable à tout le monde. Ce profit sera d’autant plus grand que les opportunités seront nombreuses. »

La Princesse marqua une nouvelle pause, adressant un regard à Jean. Sa vision était pragmatique, loin des positions politiques que tant des siens pouvaient avoir. Pour elle, seule la sécurité et la prospérité des autres comptait réellement. Et si elle pouvait faire en sorte qu’Arkania et les Colonies se renforcent mutuellement, elle le ferait.

« Pour notre programme, le premier et le CERG. Son premier volet consiste en un centre boursier sur Mrisst et un important dispositif économique favorable aux entreprises. Il permet en outre de vendre et d’acheter au meilleur prix, de disposer de conseil, et d’avoir la primeur sur des appels d’offres, ainsi que sur l’actualité économique au sein de la région. Nous pourrions réfléchir à inclure Arkania et ses entreprises dans ce dispositif afin de profiter de nouvelle opportunité. Concernant Antares, il s’agit d’un réseau commercial, disposant de succursale du CERG, prévu pour canaliser les flux marchands dans les Colonies. Les marchandises sont nombreuses à y transiter. Toutefois, vous avez clairement votre rôle à jouer dans ce projet. Comme Monsieur Dagger la souligner, votre potentiel marchand est élevé. Construire une installation lié au reste du réseau permettrait d’amplifier l’opportunité que représente votre monde. Cela proposerait une offre nouvelle, sans détruire une quelconque dynamique, puisque vous seriez quasiment la seul interface entre notre réseau, et le nord galactique. »

Une nouvelle pause, visage sérieux, mais sourire poli. De vilains mots capitalistes dans la bouche, et pourtant un cœur bien plus démocrate que tant d’hypocrite politicien.

« Quant à la Fédération des Universités du Nord, il s’agit d’une collaboration entre les universités des Colonies du Nord. L’objectif est une mise en commun de moyen, afin de multiplier les projets d’envergures et d’améliorer la qualité de l’enseignement. Des échanges de personnels et d’étudiant sont notamment prévus afin de répondre au besoin de chacun. Cet outil à déjà commencer à s’internationaliser, puisque Monsieur Dagger et moi-même avons déjà discuter d’une intégration d’université fédérale. »

Dernière pause, et faible soupire. Le sourire était encore là.
« Voilà en ce qui concerne les projets de notre région, et les manières dont Arkania pourrait s’y épanouir. Quels sont vos optiques concernant ses projets majesté ? »

[Elysia Astellan]

Elizabeth avait écouté sans sourciller. L'Administratrice des Colonies avait exposé ses projets de concert avec la FéDération. Tout cela n'était bien entendu que commercial, mais il ne fallait pas en espérer plus pour l'heure.


« J'ai pour projet de faire construire une station commerciale en orbite d'Arkania, qui pourrait, je pense, matérialiser cette interface entre le nord et les Colonies, ainsi qu'étendre en effet le réseau commercial de votre secteur : nos voisins seraient les premiers à en bénéficier. Nos objectifs se rejoignent donc sur ce point. »

Arkania n'avait pour le moment pas de belle proposition à formuler. Mais Elizabeth était persuadée que Dagger tenterait, en temps voulu, de négocier une taxe attractive pour les marchandises en provenance de la FéDération. Cette pensée amusa l'arkanienne.


« Il est toutefois nécessaire de s'assurer qu'un volume suffisant de marchandises transitera chaque année par la station. Il faut en effet convaincre le Conseil qu'un tel investissement est profitable. Mais étant donné vos ambitions, Administratrice Tega, je ne m'inquiète pas outre mesure à ce propos. »

Il y eut un bref silence, marque d'une transition abrupte qu'Elizabeth ne tenta guère de camoufler. Elle affichait cette fois une mine plus sombre. Toujours de la méfiance et de la retenue.


« Pour en revenir aux universités ... je suis certaine que des échanges universitaires seraient bénéfiques pour tout le monde, mais je ne puis les promouvoir uniquement pour la Nouvelle République. Seule une entité neutre pourrait être éligible à ce genre de programme. Une université fédérale par exemple. Ou une entité arkanienne. »

[Scott Knox]

Aux propositions et perspectives souhaitées par Elisabeth, notamment dans le domaine commercial et celui des stations, Jean ne put s'empêcher de faire référence à un sujet qu'il connaissait bien : les Cités Spatiales Mobiles. Le souci de rejoindre un programme de coopération universitaire était aussi à l'ordre du jour...Bien que, pour des raisons spécifiques à Arkania, celle-ci préférait que cela soit d'essence FéDérale ou du cru.

Jean prit alors la parole :

- Nous allons sous peu rejoindre le programme universitaire des Colonies du Nord, ce qui nous y a incité, c'est la valeur ajoutée liée à celui-ci et donc, c'est aussi penser à notre avenir proche.

Regardant Maya avec un grand respect et admiration, Jean continua :

- Jusqu'à présent, toutes les initiatives de Mme Tega se sont révélées empreintes à la fois d'une vision sûre, d'une qualité sans précédent et d'une profonde sagesse, sans oublier les perspectives économiques qu'elles ont produit avant notre engagement commercial. Ces brillantes réussites n'ont fait qu'accélérer nos échanges d'avec son territoire.

Puis tournant son regard vers Elisabeth.

- Je saisis que votre préoccupation est liée à un engagement géopolitique qui pourrait réduire votre marge de manoeuvre, pourquoi ne pas vous associer à notre réseau FéDéral alors, comme lors d'une sous-traitance ?

- Certes, la FéDération devient sous peu, la bénéficiaire et la partenaire d'un Etat proche voir même allié de la Nouvelle République mais ici, il ne s'agit que de partager des ressources pédagogiques à haute valeur ajoutée qui contribueront à votre développement, dans un contexte pacifique et c'est notre but commun aussi ! Il serait mal venu de quiconque de remettre en cause, un programme destiné à rendre votre Nation plus stable, ancrée dans une neutralité travailleuse, dont la préoccupation principale est de "cultiver ses propres terres"...Peut-on vous reprocher cela ??

Jean se tut pour ne pas mettre Elisabeth dans l'embarras et embraya sur le premier sujet qu'elle avait évoqué...

- Outre l'éducation, le commerce, comme vous l'avez cité, est aussi un des facteurs primordiaux de réussite, à condition d'avoir le bon outil et de réunir quelques conditions primordiales : une souplesse d'utilisation, un bon emplacement, des produits variés ou uniques et des prix attractifs. Reste à voir quel potentiel commercial, votre espace est capable de générer, quant à nous, nous avons la solution adéquate à vous proposer, une station spatiale mobile, modulable et personifiable, qui, à la différence d'une station conventionnelle peut être déplacée, démontée facilement sans engendrer de coûts inutiles et capable de générer des revenus supplémentaires pour votre Etat.

- Désirez-vous en savoir plus à ce sujet ?

La question était posée, à Elisabeth d'y répondre...Tandis qu'il laissait celle-ci réfléchir, Jean ne put s'empêcher de croiser le regard de Maya. Une grande douceur doublée d'une grande assurance en émanait, Jean se sentit très attiré par cette sensation invisible mais pourtant bien concrète, se manifestant par des battements plus sourds dans sa poitrine, son adrénaline augmentait et il dut se rappeler avec force où il se trouvait, si lui et Maya avaient été seuls, il aurait sans doute sauté le pas...mais ce n'était ni l'endroit, ni le moment de compromettre cette rencontre au sommet, il se recentra sur Elisabeth et attendit...Le grand tambour dans sa poitrine finit par se ralentir...Mais chacun d'eux criait "Maya...Maya..." comme un écho qu'on ne pouvait ignorer !