L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Elysia Astellan
#25407
    - - Retour sur investissement - -
    Conséquences


    Une anodine prise de contact avec un gouvernement voisin avait engendré des mutations lourdes de conséquences dans le paysage politique et économique arkanien. Suite à la réforme sociale et au soutien des investisseurs impériaux, Arkania faisait peau neuve avec un gouvernement remanié et un Monarque plus déterminé que jamais. Mais la chose n’était pas au goût de tous …



    - Salle de réunion du Conseil - Praxeum -


    Le militaire toisait le Conseil avec une grande appréhension.

      « Le site a été complètement sécurisé, ce matin. L’atelier venait juste d’être acheté par un ressortissant impérial.
      - Ont-ils parlé ? Les trois membres supposés de Red ICE, ont-ils parlé ?
      - L’interrogatoire ne donne rien. Ils disent s’opposer à la progression de l’Empire en territoire arkanien … et au virage politique pris par le gouvernement. »

    Les regards se tournèrent vers le Monarque.

      « Avec tous les outils dont nous disposons, vous n’avez pas réussi à leur faire dire ne serait-ce qu’un mot sur leur organisation.
      - Votre Altesse, ils ne sont pas enregistrés dans nos bases de données.
      - Cela veut dire pas d’identité, pas d’argent, pas de dossier médical …
      - Et pourtant leur matériel est loin d’être obsolète.
      - Assurez-vous qu’ils parlent avant ce soir. »

    Le lieutenant se tortilla sur place. Un Conseiller intervint en sa faveur.

      « Ces méthodes ne sont pas en accord avec les droits constitutionnels … Votre Altesse …
      - Ils n’ont aucun droit. »

    Le silence s’empara un instant de la petite assemblée.

      « Emettez le décret confidentiel suivant : suspension de toute procédure d’acquisition en faveur d’un individu non ressortissant arkanien jusqu’à nouvel ordre. Qu’il soit prêt à la signature d’ici quinze minutes. Vous transmettrez aux administrations au niveau de leurs plus hautes instances. »



    - Sous-sol d’une base secrète de l’armée arkanienne - Quelque part dans les steppes du nord -


    Le sang s’infiltrait au travers de la grille et imprégnait la dalle en béton armé coulée sur près de cent cinquante mètres carrés.

      « Arrête, arrête ! L’injection ne fait plus effet !
      - Il est crevé …
      - Ça fait deux déjà … Touche pas ! Vas chercher le troisième.
      - Ici ?
      - Non. Dans une autre cellule. Bouge-toi. »



    - Antichambre des appartements privés du Monarque - Praxeum -


    Le Lieutenant redressa le dos lorsqu’Elizabeth fit son apparition. La tension était palpable.

      « Près de sept heures ce sont écoulées depuis mon ordre. Avez-vous du résultat ?
      - Des coordonnées. Dans l’ouest, hors zones urbaines. Nous sommes en train de vérifier l’information. Mais ça correspond à une zone de cultures hors-sol. Les trois coupables interrogés n’ont pas su nous dire d’où viennent leurs fonds. Ils achètent les armes et leur matériel par petites quantités, chez des fournisseurs toujours différents. »

    Il débitait son rapport à toute vitesse. Elizabeth le congédia dès qu’il eut fini. Le Lieutenant repartit avec de nouveaux ordres.



    - Appartements privés du Monarque - Praxeum -


    Le droïde épiait les réactions de son maître.

      « Si vous persistez à vouloir régler cette affaire ce soir, on ne vous verra pas à la réception Essani. »

    Il ne reçut en réponse qu’un coup d’œil dédaigneux qui l’invitait à quitter la pièce.

    Elizabeth, seule face à sa fastueuse penderie, se donnait pour mission de choisir une robe tout à fait à propos pour répondre à l’invitation d’Aenar Essani. Elle ne fut capable que d’extraire du placard la robe fourreau noire dans laquelle elle avait dîné en compagnie du Grand Moff. Elizabeth la contempla un instant et se laissa glisser au sol, dos contre le mur. Son regard se perdit dans les arabesques du luxueux tapis tissé dont elle avait fait l’acquisition la semaine dernière.
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By Elysia Astellan
#25436
    Lentement, les secondes défilaient. Les petites mains resserraient leur emprise sur l’étoffe brodée. Seule au sommet, elle y était arrivée. Sa main droite glissa sur la gauche, rencontrant le contact froid de la chevalière mordorée. Quel bijou indélicat, une abomination esthétique. Une larme s’échappa le long de sa joue.

    Le tumulte des spirales qui couraient sur le tapis avait laissé place au calme effrayant d’une chambre d’hôpital. Au centre de la pièce, un cœur battait au rythme lent de la double seconde. À chaque pulsation, le temps ralentissait encore, jusqu’à l’immobilité complète et l’extinction définitive.

    Un frisson d’horreur parcourut l’échine de l’arkanienne qui se recroquevilla davantage, enfouissant son visage au creux de ses mains. Tous ses souvenirs devenaient regrets. Tous les futurs mort-nés la hantaient. Toutes ces possibilités, tous ces avenirs, qui s’étaient dérobés sous ses pieds ...

    Une voix métallique derrière la porte tira soudain Elizabeth du délirium dans lequel elle s’abîmait.

      « Madame, comme demandé, je me présente à sept heures. Puis-je entrer ? »

    Elle se releva lentement, agrippant la robe noire dans les pans de laquelle elle avait pleuré.

      « Oui, entre. »

    Le droïde s’exécuta.

      « Il est sept heures quatre, Madame, vous m’aviez demandé d’être présente à sept heures pour le choix de votre tenue. Est-ce la robe que vous souhaitez porter ce soir ?
      - Non, I-sys, range-là avec la grise. »

    Elizabeth tendit la robe d’une main et désigna un placard isolé de l’autre. Le droïde, imperturbable, obéit. I-sys, de son diminutif commercial, avait été programmée pour un caractère féminin. Elle était chargée d’organiser l’environnement privé de son propriétaire, et depuis peu, avait également accès à l’agenda du Monarque. Une véritable alliée pour Elizabeth. Mais I-sys ne posait jamais de questions, elle obéissait malgré tout et ne donnait jamais en rien un avis subjectif. Mais en ce moment précis, l’arkanienne n’aurait pas voulu voir un autre individu que son indifférent compagnon métallique.

      « Le Seigneur Essani donne toujours dans les démonstrations opulentes, il vous faut une parure époustouflante. »

    Elizabeth acquiesça en silence. Sa main caressa le velours pourpre d’une robe suspendue dans la penderie grande ouverte.

      « Non, non, je sais que le rouge est rassurant, mais vous en portez trop. Je vous voyais dans quelque chose d’un peu plus vert … Celle-là. »

    Et le droïde présenta une longue robe composée de cinq pans jade partiellement recouverts de deux pans de dentelle fine tombant depuis les hanches jusqu’aux pieds. Le bustier ajusté, jade également, était orné d’un voile de soie nacrée transparente habillant élégamment le décolleté et les bras. Une ceinture scintillante de sphènes et tourmalines serties couvrait la couture des pans au bustier. En rappel, une rivière de jades et de sphènes attirerait le regard vers le haut port de tête du Monarque.

    Un bref coup d’œil au chef d’œuvre et l’arkanienne valida silencieusement la proposition. Le droïde parut content de lui, se trahissant d’un hochement de tête mécanique. Le duo se plaça devant l’immense glace et I-sys entreprit de défaire les agrafes de l’actuel bustier porté par Elizabeth. La jeune femme se laissait habituellement assistée dans tout ce processus long et fastidieux, mais l’opération l’agaça soudainement.

      « Je vais me débrouiller. Tu peux préparer la suite, merci. »

    Sans répondre, le droïde s’éloigna. Si le maître voulait se tordre les poignets, à sa guise. En quelques secondes à peine, Elizabeth se rendit compte combien il était difficile de s’extraire d’une telle robe. Serrant les dents, entêtée, elle libéra cependant chaque agrafe et s’extirpa enfin du lourd vêtement à l’éclat du saphir.

    Elle porta machinalement le regard vers son reflet, et la vision qu’il lui offrit la répugna. C’était une épreuve quotidienne et anodine qui la choqua cette fois. Contrairement à la plupart de ses congénères aux yeux vides et à la peau légèrement mate, Elizabeth avait un teint blanc nacré qui lui donnait bien souvent un air fantomatique. Mais là n’était pas le problème. Du bout des doigts, elle effleura sa joue, sa hanche, puis son ventre. Lisse, aussi loin qu’elle pouvait se souvenir, cette peau avait toujours était lisse. Elle l’avait toujours connue ainsi. Un parfait artifice produit du génie génétique arkanien. Aucune trace, aucune séquelle, là où son corps aurait dû porter les marques de l’explosion. Elle n’avait jamais vu les dégâts causés par la déflagration sur son corps. À son réveil, tout avait été effacé. Tout. Eva aussi.
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By Elysia Astellan
#25438
    I-sys la ramena à la réalité dans un sursaut.

      « Ah, Madame … Monsieur Naghin’Ter est arrivé. La secrétaire vient de l’enregistrer à l’entrée.
      - Je ne suis pas encore prête. Qu’il attende dans le petit salon de mon bureau.
      - Il nous a fallu des heures pour obtenir de lui qu’il nous accorde un rendez-vous.
      - Ne discute pas. Il attendra. »

    Si le droïde avait pu, il aurait affiché une moue contrariée. Il se tut cependant et apporta la robe à portée d’Elizabeth après avoir silencieusement transmis la consigne. L’arkanienne attendit que sa tenue soit ajustée pour se détendre un peu. La robe tombait bien, elle la portait pour la première fois. Tandis que I-sys disposait le plastron, Elizabeth relevait ses cheveux pour former un chignon.

      « Une tresse plutôt. »

    La jeune femme haussa les épaules et laissa retomber sa chevelure. Le droïde s’en chargerait. Il n’était pas primordial pour elle de choisir son apprêt. Pour une autre occasion, elle aurait fait preuve davantage de conviction, mais il ne s’agissait-là que d’une réception sans prétention.

    La tresse à cinq brins fut réalisée avec application. De manière régulière, I-sys glissait une perle émeraude le long d’une mèche de cheveux, pour un effet toujours plus raffiné, l’objectif étant d’impressionner Essani et ses invités.



    - Bureau du Monarque - Praxeum -


    Près d’une heure s’était écoulée depuis l’arrivée de l’ancien Monarque. Lorsque son successeur se présenta, il se leva, les traits marqués par la colère.

      « Vous me faites perdre mon temps ! Je croyais l’affaire urgente ! »

    Elizabeth prit place à son bureau et lui fit simplement signe de s’asseoir, ce qui ne manqua pas de déclencher une nouvelle envolée.

      « Une heure à attendre ici pendant que …
      - Ceci n’est pas un rendez-vous mais une convocation à laquelle vous avez mis plus de quatre heures à vous présenter. Tâchez, à l’avenir, d’être plus ponctuel. »

    Naghin’Ter eut un instant l’intention de surenchérir, mais se rendit soudain compte que sa colère frisait le ridicule pour une personnalité de son rang. Il se ravisa et s’assit sur le siège désigné par le Monarque qui approuva d’un bref hochement de tête.

      « Vous n’êtes pas sans savoir que le Comité de Coordination de l’Union Galactique se réunira très prochainement. La Nouvelle République, à l’origine de cette initiative, est à l’honneur. L’Empire également participera, notamment par le biais du Sur Secteur Hydien. Nous attendons enfin la participation de diverses organisations de sensitifs, mais … nous sommes en train de nous priver d’un allié de poids. Et cela est impensable.
      - Expliquez-moi …
      - Je n’ai pas l’impression que l’Ordre Gris ait été convié à participer au premier sommet du Comité. Or c’est une erreur grossière que nous viendrions à regretter par la suite si la flotte ennemie s’avançait plus avant vers nous.
      - Et vous voulez les contacter ? »

    Naghin’Ter se releva, balayant l’air devant lui d’un large mouvement de la main.

      « Après ce que vous avez fait, pensez-vous sincèrement que l’Ordre vous accordera à nouveau sa confiance ?!
      - Les enjeux actuels dépassent largement ces futiles querelles de voisinage. »

    Le Monarque prolongea quelques secondes le silence qui s’était installé.

      « Asseyez-vous. Vous avez gardé contact avec Jinn Adser.
      - Je ne …
      - Expliquez la situation à votre ami. Nous avons besoin de leur soutien. L’Union Galactique aura besoin d’une force comme la leur.
      - Je doute que les raisons que vous invoquez suffisent à les convaincre.
      - Alors c’est qu’ils ne sont pas ce qu’ils prétendent être. »

    Le rendez-vous prit fin dans une ambiance glaciale.
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By Elysia Astellan
#25934
    Le regard du Monarque courait de détail en détail. L’unique touche remarquable de couleur provenait de ce vase rouge et or. Il avait perdu son jumeau au cours d’un silencieux caprice et trônait désormais seul sur le buffet blanc. Elizabeth s’excusa d’un soupir triste et regagna ses appartements.

    Le droïde insistait.

      « C’est l’heure maintenant. »

    L’Arkanienne se laissa guider dans les derniers préparatifs. Elle n’eut pas à attendre son escorte, c’était son escorte qui attendait déjà depuis un long moment. Oberan se présenta sans élégance. Elizabeth nota avec un sourire complaisant que son ordre avait été exécuté. Elle préférait le savoir à portée de main plutôt qu’en vadrouille dans la lande de Kanti. Il accédait là à un tout nouvel horizon. Un poste dans la garde rapprochée de Sa Majesté valait tous les honneurs, mais aucune gloire. Le Monarque en avait conscience, mais cela n’avait pas suffi à préserver les ambitions du Capitaine. Elle l’avait cloué à ses côtés.



    - Demeure Essani -


    Le Monarque était très attendu. Aussi, ses quelques trois heures de retard passèrent-elles inaperçues. À mesure qu’Elizabeth saluait les invités, elle constatait que l’Unité n’avait eu aucun impact sur ce genre de soirées mondaines très appréciées des membres d’honneur du Dominion. Elle remarqua également que seuls les membres les plus anciens, et les plus légitimes avaient été conviés. Les membres plus récents, issus de l’Assemblée, n’étaient pas présents. L’information fut précieusement retenue.

    Après trente minutes d’une tranquillité toute relative, l’hôte vint enfin au-devant de son souverain. Il affichait un air serein et palabrait sur les événements récents avec un détachement tout à fait caractéristique du Seigneur Essani. Il enchaina tout naturellement sur le rôle du Monarque dans une telle situation. Le difficile rôle du Monarque. L’impossible mission confiée à un seul individu. Tout un ramassis d’absurdités qui le conduisirent à son sujet favori : la place d’Elizabeth sur Arkania. Essani maniait le verbe avec aisance, aussi ses propos n’exprimaient-ils jamais son avis personnel, ou même une quelconque idée qui put déplaire à quiconque. Néanmoins, il articulait à demi-mot le fond de sa pensée.

    L’ainée sur le trône, le cadet aux oubliettes, l’espoir Civicius était mort avec la notoriété de sa descendance. Depuis la mort de Stefan, il n’y avait plus eu de Seigneur Civicius, c’était un fait. Une tragédie qui ravissait le Dominion, jusqu’alors sous le joug de l’ambitieux cadet. Cadet évincé par son ainée désormais sur le trône et renonçant à son héritage. Civicius se mourait et Essani reprenait le contrôle. Son fils au Conseil, choisi par le Monarque lui-même, faisait sa fierté et sa puissance. Essani contrôlait le Dominion et indirectement une partie du Conseil. Le discours du vieil homme s’arrêtait là, dans les faits. Mais restait une chose sur laquelle il n’avait pas encore la main mise. Le trône. Et cela, Essani ne pouvait l’exprimer si simplement. Aussi employait-il des moyens détournés.

    Qu’il devait être difficile de se faire entendre en tant que femme dans ce monde si masculin … Un soutien serait peut-être le bienvenu … Enfin, c’était une idée comme ça, Elizabeth y avait-elle déjà songé ? Essani convoitait le trône, et de la pire manière qui soit. Par pour lui, à en croire ses demi-mots, mais pour son fils.

    D’un sourire amical, Elizabeth signifia qu’elle y songeait sérieusement. Satisfait, Essani n’aborda plus le sujet.



    - Appartements du Monarque - Praxeum -


    Bien des heures plus tard, de retour au calme, Elizabeth renouvela l’exercice des agrafes, sous le regard supposément effaré du droïde I-sys.

    Essani avait parlé finement, mais pas assez pour tromper Elizabeth. Ainsi il trouvait que les rebuts de la Constitution n’avaient plus leur place au gouvernement, peu importait la place occupée, et aurait voulu voir son fils au sommet, auprès d’Elizabeth, comme un soutien nécessaire.

    Se débarrassant de sa robe de jade, le Monarque affichait une grimace dédaigneuse. Elle passa une tunique longue de flanelle mordorée avec un soupir résolu. Elle était résolument décidée à combler les attentes du maître du Dominion.

      « Quelles nouvelles ?
      - Le Lieutenant Heilston a remis son rapport. »

    I-sys apporta le datapad. Blottie dans un canapé de velours, Elizabeth reprenait courage à la lecture dudit rapport. Un amoncellement de bonnes nouvelles, et une solution pour Essani.

      « J’ai des ordres pour Heilston. Contacte-le. »
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By Elysia Astellan
#26182
    La nuit promettait d’être longue. Elizabeth la passa à contempler le ciel où couraient quelques nuages à peine discernables du noir d’encre du ciel arkanien.




    - Salle du Conseil - Praxeum -


    Le ton monta d’un cran supplémentaire. Le Monarque avait, ce matin, mis au courant le Conseil des informations récoltées par Heilston, ainsi que des consignes données dans la nuit. L’escouade n’attendait que l’ordre du Monarque pour intervenir à l’Ouest. Mais cela n’était pas pour plaire à certains et l’assemblée des neufs Conseillers était divisée. Six contre trois.

    On venait de sommer le Monarque de se taire, n’étant plus compétent pour régler cette affaire. Il avait joué son rôle de coordinateur des armées, mais il était allé trop loin en ordonnant le positionnement d’une escouade. C’était au Conseil de prendre cette décision, les Six étaient formels. Mais voilà qui n’était pas de l’avis des Trois. Le Monarque était dans son droit en planifiant l’action de troupes sur le territoire arkanien. Rien dans les textes, ne l’interdisait ou imposait l’avis du Conseil. Et bien soit, les Six réclamaient un veto contre cette décision hâtive et dangereuse. Ils refusaient de voir agir l’armée, de front, contre Red ICE. On préférait des actions discrètes. Cependant, le veto du Conseil contre une décision du Monarque se devait d’être unanime pour être appliqué. Et les Trois défendaient le choix du Monarque contre les Six désignés par feu la Constitution.

    Le désaccord était total, et silencieusement, Elizabeth s’en délectait. Elle savait pouvoir compter sur l’immobilisme des Conseillers Constitutionnels pour vouloir rejeter son ordre. Et sur la hargne de ses propres Conseillers pour s’opposer au veto avec véhémence. Tout sujet était, chaque jour, abordé de la sorte. Tout commençait par un désaccord flagrant au sein du Conseil. Mais la direction des armées était un sujet trop sensible pour que les braises ne deviennent pas flammes. Le tout nouveau pouvoir du Monarque sur les armées inspirait la peur d’une perte de contrôle.

    On franchit un nouveau niveau de tension lorsque le vocabulaire des uns et des autres se fit plus agressif. Dans la joute verbale, les Trois défendaient chèrement leur peau. Ils se devaient de prouver à leur Monarque qu’il avait bien choisi. Les Six, eux, n’avaient rien à craindre, ils l’avaient compris, même s’ils se montraient respectueux envers la Reine.

    Assez !

    Près de trois heures après le début de la réunion matinale, on portait le sujet à la connaissance des Membres d’Honneur du Dominion, réunis en session exceptionnelle et confidentielle pour l’occasion.

    Essani fronçait les sourcils lorsqu’on exposa l’objet du désaccord et le besoin d’un recours au vote du Dominion. Les Six suppliaient avec éloquence de faire retirer les troupes prêtes à l’action. Les Trois, fiers comme des paons, continuaient inlassablement de soutenir leur Monarque. Ce dernier, toujours silencieux, observait le visage du Seigneur arkanien qui faisait désormais la pluie et le beau temps au Dominion. Il y eut de longs discours, un ennuyeux débat. La tension gagna également le Dominion, qu’on accusait de favoriser désormais les Trois. La place du fils Essani entra enfin dans la conversation. Les Six ne parvinrent qu’à mettre en colère le Dominion.

    Avant la réforme de l’Unité, le Conseil Militaire, l’Assemblée et le Dominion formaient la Constitution, en charge, après les élections, de nommer sept des dix Conseillers. Et l’Assemblée étant alors majoritaire, c’était son vote qui avait influencé le choix. Mais la Constitution avait été dissoute, éclatée, et seul demeurait le puissant Dominion. Et le choix des Conseillers n’était pas à son goût. Les Six, se pensant intouchables, l’avaient oublié.

    La haute noblesse réclamait désormais qu’on destituât les Conseillers Constitutionnels, symboles d’une époque révolue et régressive. On demandait que soit enfin achevée la réforme de l’Unité, avec la suppression de ces postes incohérents et illégitimes. Au profit de qui ? Du bon sens. La colère d’Essani enflamma le Dominion et emporta la majorité dans le vote pour cette ultime censure. Ainsi fut amputé le Conseil des deux tiers de ses membres.
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By Elysia Astellan
#26353
    Pour les trois conseillers restants, les règles demeuraient inchangées. Nommés par le Monarque, selon son bon vouloir. Pouvoir et liberté. Elizabeth savourait son second sacre. Un pouvoir d’autant plus centralisé. Un Conseil à sa botte. Un Dominion soumis par une promesse lointaine. Aenar voulait un trône fort pour y placer son fils. Il œuvrait en ce sens, pour le plus grand bonheur d’Elizabeth.

    Le calme revint le lendemain, tandis que le Dominion au grand complet votait l’achèvement de l’Unité et qu’étaient signées les dernières modifications.

    Le jour d’après agissaient les hommes d’Heilston. Tout ce qui était inscrit dans la base de données partirait en prison. Le reste, non homologué, parlerait. On saurait. On saurait enfin d’où venaient ces armes. Sur place, on découvrit rapidement que les exploitations hors sol n’étaient autres que des couvertures grossières et que transitaient par les fermes bon nombre de ressources plus ou moins illicites. La rafle ne fut pas un gros succès. Une quinzaine d’inconscients qu’on jeta dans des cellules humides. La base de données cracha leurs noms sans hésitation, sauf celui d’un Arkanien aux allures de tueur. Il se présenta lui-même dès le début de son interrogatoire comme étant Kyle Herann. Ce qui laissa pantois le Lieutenant Heilston. L’Agent Dray le décrivait comme une tête pensante du mouvement, un donneur d’ordres. Restait à le faire parler sans trop l’abimer. Et sans trop l’abimer, l’interrogatoire n’aboutit sur rien de concluant. Mais le Monarque souhaitait préserver cet invité de marque. On passa à l’audit des autres prisonniers. Rien. L’information ne circulait pas au sein de Red ICE. Du beau travail. Tant pis pour l’invité de marque …




    Dans le même temps, Arkania, en la personne d’Elizabeth, réglait ses comptes. Le Grand Moff Astellan avait annoncé au cours des Négociations Arkano-Impériales qu’un agent arkanien s’était présenté au Capitole pour des raisons méconnues. L’information ne méritait pas d’être vérifiée. On pouvait faire confiance aux impériaux sur ce point. Cependant, une courte enquête s’avérait nécessaire. Et comme l’avait annoncé Ajuni, la piste serait vite remontée. On recoupait permissions et maladies avec la temporalité estimée de la traitrise. On ordonna que soit menées quelques enquêtes visant à regrouper les preuves d’une présence certaine sur Arkania à cette période. Et après une dizaine de jours, on extrayait une trentaine de noms de potentiels traitres à leur patrie. Tous mis en observation. Certains se donnèrent des alibis presque immédiatement. Vérifications faites, ils furent relâchés. Les moins excusables, verraient leurs opportunités de carrière s’amoindrirent. Puis leurs chances de survie disparaitre.




    Il ne restait plus qu’un point à traiter désormais : l’affaire Kor’Rial. Ajuni et Lehasani, Conseillers pendant le règne de Naghin’Ter, furent placés en observation provisoire. Il n’était pas encore question d’arrestation. Mais l’enquête était officiellement, bien que confidentiellement, ouverte. Restait à franchir l’immunité de l’ancien Monarque. Et pour cela, Elizabeth ferait appel à son traitre de frère.
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By Elysia Astellan
#27048
    - Novania - Demeure Civicius -


    Un petit séjour du côté de Novania ne pouvait pas faire de mal à la Reine. Quelques jours de vacances, somme toute. Calena et Kadmo se faisaient un plaisir d’accueillir la plus puissante et la plus méritante des Civicius, bien qu’ayant renoncé à toute appartenance à un clan. Tous deux éprouvaient une grande fierté. Calena avait organisé un diner en toute simplicité, mais les mets choisis étaient des plus fins. Elle profita de la soirée pour exposer à sa fille les principales avancées du clan et les nouveaux chiffres prometteurs. Avec l’aide de Kadmo, elle abattait un travail remarquable. La présence de son fils lui donnait du baume au cœur.

    Le lendemain, Elizabeth profitait d’un tête-à-tête avec son frère pour prendre de ses nouvelles. Sa santé s’améliorait-elle ? Calena ne voulait pas en entendre parler. Aussi son absence était une bénédiction. Kadmo expliqua rapidement que le dernier examen confirmait une certaine stabilité dans l’anomalie détectée bien des mois auparavant. Il avait également reçu la visite des forces de l’ordre pour un contrôle de routine. Il devint fébrile à l’évocation de cette vie qu’il menait comme un criminel à moitié gracié. Elizabeth le réconforta d’un sourire chaleureux. Il éprouvait du regret, il avait trahi. Sa sœur l’invita avec douceur à aborder à nouveau le sujet. Pourquoi garder Kor’Rial chez lui ? Elle avait besoin de comprendre pour achever de le pardonner.

      « Il était chez ASAD. Directeur de projet, ou quelque chose comme ça. Il a été sélectionné pour monter le partenariat avec Chandrilla. Pour quitter Arkania par les voies officielles. Bakta Wood. Il se faisait passer pour un de ces sales mutants. Mais son ADN a eu raison de son secret. »

    Tout cela, elle le savait, tout le monde le savait. La suite …

      « Je savais … j’étais persuadé que Naghin’Ter l’avait caché là. Je voulais simplement le faire tomber. Utiliser Kor’Rial pour faire tomber Naghin’Ter. Et l’ultimatum nous a balayés. L’Empire voulait Kor’Rial, j’avais Kor’Rial. Je suis allé voir Naghin’Ter … je voulais … qu’il comprenne avant de tomber. J’aurais anéanti le Monarque et le Conseil … le trône …

      Mais tu l’as, chère sœur, tu as le trône …
      »

    Il avait les yeux pleins de larmes. Le petit lavage de cerveau faisait son effet. Il était fier et heureux de voir sa sœur porter la couronne d’Arkania.

      « J’ai besoin de toi, Kadmo. J’ai besoin que tu rendes officielles ces informations.
      Mais Red ICE et l’Ordre Gris ont tout gâché ! »

    Il frappa violemment la table, explosant de colère.

      « Kadmo …
      Tu dois anéantir cette sous race de sensitifs dégénérés !
      J’ai besoin de ton aide, mon frère. J’ai besoin que tu rendes publiques ces informations capitales.
      Je n’arriverais pas … »

    Il était faible désormais. De ses deux mains il pressa sa boite crânienne avec un râle enfantin. La honte et le remord.

      « Par écrit. C’est suffisant par écrit. Tu n’as pas besoin de te montrer. »

    Kadmo acquiesça d’un vague hochement de tête et lâcha ses tempes. Machinalement, il s’installa à son bureau et se saisit de quoi mettre par écrit sa déclaration.

      « Moi, Kadmo Civicius, reconnais avoir caché le traitre à l’Empire Hayden Kor’Rial dans le but de faire chanter le Monarque Naghin’Ter : abdiquer pour que Kor’Rial demeure caché et ainsi préserver son honneur. Mon objectif n’était autre que de conquérir le trône pour mon propre compte. »

    Suivait le témoignage détaillé de Kadmo. Puis sa signature et le sceau du clan.

    La liste des preuves s’allongeait. La première rencontre entre Kor’Rial et Naghin’Ter. L’examen médical de Bakta Wood. La découverte de Kor’Rial dans la demeure de Kadmo Civicius. Mais … Le rapport mentionnait la présence de Red ICE. Red ICE avait voulu libérer Kor’Rial. Et désormais, une potentielle relation de cause à effet entre un chantage Civicius et l’abdication du Monarque Naghin’Ter.

    Elizabeth rassura une fois encore son frère. Il ne serait plus embêté. Il pouvait vivre désormais tranquillement. Il avait fait son devoir et était pardonné.

    Kadmo était effondré. Il regagna sa chambre sans plus un mot et s’y enferma pour le reste de la journée. La fatigue supposa-t-on. À l’heure du diner, il ne se montra pas. Calena le fit mander comme un enfant. On força finalement la porte de la chambre pour découvrir un Kadmo étalé au sol, baignant dans son propre sang.
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By Elysia Astellan
#27379
    Hyon, entré en premier, s’écarta pour laisser passer Calena. Découvrant la scène, elle étouffa un cri de ses mains et fit demi-tour avec précipitation pour redescendre les escaliers à toute vitesse, à la recherche de secours certainement. Elizabeth pénétra à son tour lentement dans la chambre de son frère. Elle s’arrêta à quelques mètres de Kadmo, considérant un instant la situation.

    C’est à ce moment qu’Hyon fit mine de s’éclipser. Il jugeait plus commode de laisser la Reine seule avec son émotion, comme à l’accoutumée. Mais elle l’arrêta d’un simple geste de la main. Le cyborg resta sur place. Il connaissait par cœur la gestuelle de son maître. Il fallait se taire lorsque la main balayait de gauche à droite. Partir lorsqu’elle chassait de bas en haut. Rester lorsqu’elle s’immobilisait à hauteur d’épaule. Parfois, la Reine haussait un sourcil en signe d’étonnement et se tenait tête haute dans l’attente d’une explication. Une fois seulement, il avait vu son front se froncer alors qu’elle laissait à peine entrevoir son agacement. Hyon posa les yeux sur le visage de son maître. Aucune expression. Aucune émotion ?

    Elizabeth s’avança finalement vers son frère étendu au sol, sur le flanc. On devinait, en certains points clés de la circulation sanguine, diverses blessures. L’arme gisait un peu plus loin. Un vulgaire couteau. L’Arkanienne s’agenouilla auprès de Kadmo. Quel lâche. Au moins n’avait-il pas fait les choses à moitié. Elle passa la main sur le front de son frère. Il était déjà froid. Était-elle responsable ? Elle l’avait contraint à la honte et l’humilité, lui si fier de nature. Elle avait anéanti son frère pour lui épargner la prison et la confrontation. Il n’avait visiblement pas survécu au conflit émotionnel interne. Mais en son for intérieur, Elizabeth maudissait Kor’Rial. Par sa seule présence il avait détruit la vie toute entière de Kadmo. Et que penser de celui qui lui donnait la chasse … Elle le haïssait, lui, plus que quiconque en cet instant.

    Un brouhaha soudain monta depuis le bas de l’escalier. Les secours arrivaient. Lorsqu’ils se présentèrent à la porte de la chambre, Hyon s’approcha de la Reine et lui tendit la main. Sans la saisir, Elizabeth se releva et s’écarta. Tous deux accompagnèrent ce qui restait de Kadmo jusque dans le patio. On plaça le cadet Civicius dans un speeder médical où Calena avait déjà pris place. Elizabeth entama un pas en avant pour rejoindre sa mère, mais Oberan, qui s’était fait discret jusque-là, l’interpela, aussi prévenant que possible avec cet être froid qu’il avait appris à détester.

      « Ma Reine, ce n’est pas raisonnable. »

    Il avait raison. Étant donné la situation et la réputation de Kadmo Civicius, il valait mieux s’en tenir loin, et loin de tous les journalistes qui traineraient autour de cette affaire. La Reine se tourna sensiblement vers Hyon.

      « Veille sur lui. »

    Le cyborg hocha la tête et s’empressa de rejoindre le speeder. Trop vite pour voir ce qu’il n’avait encore jamais vu, et que le Capitaine découvrait avec stupeur. Elizabeth, plantée au milieu du patio, regardait, avec des yeux embués de larmes, la porte de la cour se refermer, son front très légèrement plissé en une expression douloureuse. Oberan hésita un bref instant, mais se résigna finalement, désignant la porte qui donnait accès aux appartements de la Reine.

      « Venez. »

    Il la raccompagna jusqu’à sa chambre et resta posté devant la porte. Toute la nuit il l’écouta pleurer et étouffer ses sanglots.

    Fin

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