L'Astre Tyran

[Gwindor Morelion]

Gindor n'avait plus guère voyagé loin de Coruscant ces derniers temps, occupé qu'il l'était pas la pérennisation du Nouvel Ordre Jedi. Il y avait fort à faire, partout, et parfois il se voyait davantage comme le premier serviteur de l'Ordre que son Grand Maître. S'était là un immense honneur que ses paires lui avaient fait, que de le désigner comme Grand Maître. Gwindor voyait cela autant comme une consécration qu'une immense responsabilité. Le Nouvel Ordre Jedi était une lueur d'espoir pour des millions d'êtres pensants au travers de la Galaxie, le gardien de l'âme même de la Nouvelle République et un gage de paix perpétuelle ainsi que d'une compréhension mutuelle entre les espèces.

De compréhension il pouvait être question avec les arkaniens, ces derniers étant réputés pour leur "racisme ordinaire" envers toute autre espèce. Outre leur génie technologique, ce trait semblait s'estomper avec le temps et les contacts avec d'autres civilisations galactiques, maintenant que l'Empire ne maintenait plus sa main de fer sur la région.

Le X-wing de Gwindor approchait de la planète Arkania, après une sortie hyperespace tout ce qu'il y avait de plus classique. A l'intérieur de l'hyperlimite, de manière à ce que les scanners arkaniens ne puissent pas le manquer. Les identifiants officiels du Nouvel Ordre Jedi fonctionnaient de même normalement, sans les systèmes furtifs, afin de rendre l'appareil identifiable rapidement et sans doute possible.

"-Contrôle orbitale d'Arkania, ici le Maître Jedi Gwindor Morelion, Grand Maître du Nouvel Ordre Jedi. Je demande l'autorisation de me poser au sein de votre capitale planétaire."

Sitôt annoncé, Gwindor attendit la réponse. Il n'avait pas demandé à être reçu par quelqu'un en particulier, désirant voir si les arkaniens prenaient les devants ou non face à la "personnalité" qui se déplaçait de la sortes.

[Elysia Astellan]

S'inviter sans s'annoncer préalablement était plutôt mal vu, peu importait le rang de l'invité surprise.


« Service des douanes arkaniennes. Bien reçu Monsieur Morelion. Veuillez vous placer en orbite selon les coordonnées suivantes en attendant l'identification complète et l'autorisation d'accès au territoire arkanien. Terminé. »

Suivaient lesdites coordonnées. Le Grand Maître attendrait en haute atmosphère.



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Praxeum - Bureau du Monarque

Le Conseiller s'agitait dans l'encadrement de la porte. Sa gêne était palpable.


« Qui donc ?
- Le Maître Jedi Gwindor Morelion, Grand Maître du Nouvel Ordre Jedi. »

Sans blague ...


« Qu'il atterrisse et se soumette au contrôle d'identité. »

C'était la deuxième visite d'un Maître Jedi à laquelle Elizabeth était confrontée. La première avait été motivée par l'Ordre Gris. Le Jedi avait alors été introduit sans autorisation préalable, sans contrôle d'identité, sous couvert de la garantie des Gris, alors occupants du Praxeum ...


« Essani, attendez. »

Le Conseiller fit demi-tour.


« Qu'il atterrisse au Praxeum. Faites préparer le comité d'accueil. Sanaro et Oberan m'accompagnent. »

Un sourire, un hochement de tête, et le Conseiller s'en allait retransmettre les instructions.



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On reprit contact une paire d'heures plus tard.


« Monsieur Morelion, ici le service des douanes. Autorisation d'atterrir accordée. Veuillez suivre le faisceau qui vous est attribué sans dévier de la trajectoire imposée. Une fois en territoire arkanien, merci de bien vouloir procéder au contrôle d'identité. Terminé. »

Le vecteur s'afficha à la suite de la communication. Morelion atterrirait sur la plateforme du Praxeum, largement en dehors de la capitale. Au sol, on préparait son arrivée. Le comité d'accueil était essentiellement composé de soldats en armes en charge du contrôle d'identité et de la sécurité de chacun. En retrait, encore à l'abris dans l'enceinte couverte du Praxeum, le Monarque, le Conseiller Sanaro et le Capitaine Oberan patientaient.

Elizabeth s'était parée d'une longue mais sobre robe écarlate sur laquelle était posé un ample manteau blanc. Elle suivait des yeux la progression du chasseur, maintenu en joug par un quad-laser. La présence d'Oberan avait quelque chose de rassurant. Elle le savait inutile en cas de situation extrême, mais son instinct demeurait un bon indicateur de danger.

Quand le vaisseau de Morelion se poserait, on procéderait à une identification complète du Grand Maître. Puis on saisirait ses armes, comme l'exigeait la procédure. L'Ordre Jedi ne comptait pas parmi les alliés d'Arkania, il était donc hors de propos de traiter l'invité surprise comme un ami. Le Monarque ne se montrerait pas avant que soit terminée la procédure complète, comprenant également la vérification du vaisseau.

[Gwindor Morelion]

"-Bien reçu service des douanes, je me place en orbite selon les coordonnées indiquées."

L'accueil n'avait rien de particulièrement joyeux, mais pas hostile non plus. Gwindor devait imaginer la surprise du contrôleur orbital qui avait eu à réceptionner sa demande et la traiter selon les procédures locale. Pour le coup, il y avait de quoi se poser des questions. Hors justement la démarche de Gwindor était faite pour que les arkaniens s'interrogent. Qu'ils se posent des questions. Il n'y avait que lorsque les gens réagissaient sans réfléchir que des erreurs sans noms étaient commises. La réflexion permettait d'éviter l'erreur...du moins d'un certains point de vue.

L'attente fut assez longues. Pas vraiment quand on imaginait les "sommets" où l'information de sa venue avait du s'élever, ni du délais d'à peine deux heures environs pour traiter l'information. Non, plutôt par ce que Gwindor était venu dans son seul chasseur X-wing et que cela l'obligeait à attendre dans un espace plutôt restreint. Mais cela, il l'avait bien "cherché" après tout. Un transport du Temple avait été envisageable bien entendu, mais Gwindor aimait son X-wing. Vraiment.

La réponse du contrôle des douanes arkaniens maintenait un "monsieur" en guise de formulation et annonçait un contrôle d'identité. Un bon point pour les arkaniens, qui montraient ainsi ne pas faire confiance au premier encapuchonné venu.

Gwindor suivit scrupuleusement les consignes édictées et emmena son appareil au travers de l'atmosphère de la planète gelée. Il gardait les commandes en manuelles, appréciant de voler "par lui même" ainsi que le paysage qui s'offrait à lui. Gwindor profitait d'ailleurs de toute occasion pour maintenir ses compétences de pilotage.

L'appareil descendait en douceur vers l'aire d'atterrissage désignée. Une alarme interne indiqua le verrouillage d'une batterie quad-laser, mais Gwindor la fit taire. Il n'y avait pas de raison que les arkaniens n'ouvrent soudain le feu sur lui.

Une fois posé, Gwindor désactiva l'intégralité des systèmes de son appareil (en dehors de son droïde Max) et verrouilla ce dernier grâce au code d'identification. Il débarqua calmement, remarquant le comité d'accueil, avant de se tenir devant l'officier qui devait être en charge de son contrôle d'identité:

"-Je suis le Maître Jedi Gwindor Morelion."

Sans davantage de palabres, il tendit son ID émise par la Nouvelle République, les Jedi étaient officiellement reconnue par cette dernière et la plupart citoyens de l'un ou l'autre des Mondes Membres. L'Ordre rattachait ses membres orphelins à l'une des planètes de la Nouvelle République, en terme de paperasserie, mais de très rares Jedi demeuraient sans réels Mondes de rattachement. Gwindor pour sa part avait conservé son identité de citoyen d'Alderaan, qu'il n'avait jamais perdu techniquement depuis le jour où il était né de parents alderaaniens. Son ID était certes à jour dans les registres de la Nouvelle République, mais remontait aux jours où Alderaan existait encore...

[Elysia Astellan]

Le Grand Maître eut droit au contrôle total, et confiscation des armes, de toutes les armes. Il fut fouillé et tout ce qui s’apparentait à une menace fut enfermé sous scellé par les soldats chargés de son accueil. Après une double vérification de son identité, Gwindor Morelion fut invité à s’avancer vers le Praxeum, autrefois académie du Jedi Maître Arca Jeth. Elizabeth, suivit de très près par Oberan, vint à la rencontre de l’invité surprise.


« Grand Maître Morelion, bienvenue sur Arkania. Je suis Elizabeth Civicius, Monarque d’Arkania. »

Ouvrant la ligne vers l’entrée du bâtiment, et avec un ample geste de la main, elle invita Morelion à passer le pas de l’imposante porte.


« Que nous vaut l’honneur de votre visite ? »

Le Monarque se semblait pas friand de fioritures aujourd’hui.

[Gwindor Morelion]

Gwindor ne protesta pas lorsque l'officier en charge de la fouille lui demanda ses armes. Pour un sensitif, ce faire désarmer pouvait sembler un concept étrange. Comme le disait jadis maître Yoda "mon alliée est la Force", et réduire un Jedi à sa capacité à se servir d'une arme comme un sabre laser pouvait ainsi sembler étrange.
Mais Gwindor avait grandie dans une galaxie sous la botte impériale, et une botte qui écrasait aussi aisément que des insectes ceux qui n'obtempéraient pas...ou pas assez vite. Remettre ses armes, il l'avait fait un nombre incalculable de fois dans des situations de grands dangers. Alors confier son sabre laser à des arkaniens davantage inquiets que belliqueux, cela ne posait guère de problème.

Le Jedi sortie tranquillement son sabre laser et le tendit à l'officier:

"-Faite attention, il y a un effet gyroscopique à l'activation. Les non initiés peuvent y perdre quelque chose."

Il fit un clin d’œil taquin, tandis que l'arme étrange passait dans les mains de l'arkaniens.
Le sabre laser de Gwindor était en effet "hors du commun" au sens où il n'était pas uniquement fonctionnel.
Alimenté de plusieurs micro-cellules d'énergie, ces dernières étaient agencées en dessous d'une protection d'ivoire blanc de Mon Calamari, un fragment gagné par Gwindor lors d'opérations visant à protéger les cétacés de la planète. Cette ivoire, Gwindor l'avait fait sculpter par un artisan alderaanien, lui donnant pratiquement l'aspect d'une oeuvre d'art.
Le reste du sabre laser était soigneusement polie, achevant de donner à l'arme un côté bien moins guerrier que le sabre initial du padawan Morelion.

Lorsque les contrôles furent achevés, on invita Gwindor à s'avancer vers ce qui semblait être une importante construction. Mais le style semblait détonner de celui des arkaniens. Gwindor n'était certes pas certains de cela, sa connaissance de la culture arkanienne étant des plus limités, il devait bien l'admettre.

Les arkaniens qui vinrent à lui, en revanche, Gwindor savait en identifier au moins une. Elizabeth Civicius, Monarque d’Arkania. A tous le moins, sa petite visite surprise avait fait déplacée la plus haute autorité planétaire. Non que Gwindor soit plus important que cela, mais la présence de la Reine montrait de façon sans équivoque l'importance que cette dernière attachait à la présence du Nouvel Ordre Jedi. Restait à voir dans qu'elle proportions et surtout...si l'importance était bienveillante.

Le Maître Jedi s'inclina gravement en avant, laissant la Reine achever sa phrase avant de se relever, signe qu'il reconnaissait pleinement son autorité ainsi que son rôle ici même:

"-Votre majesté, c'est un honneur pour moi que d'être reçu par votre personne alors que je ne me suis même pas annoncé. Acceptez je vous prie les excuses d'une relique de la Guerre Civile, les bonnes manières ne me viennent pas aussi spontanément que l'usage d'un chasseur stellaire ou de mon sabre laser."

Gwindor s'avança ensuite, sa cape suivant les mouvements de son corps alors qu'il passait sous l'imposante porte menant à une construction qu'il ne connaissait pas:

"-Hélas je ne viens pas uniquement découvrir de mes yeux la planète de givres et de glaces votre Majesté. Je crains que le tourisme culturel ne soit loin dans l'inventaire de mes possibilités.
Je viens ici car il y a peu, votre Gouvernement à fait une déclaration concernant ce que l'on appelle parfois l'Ordre Gris.
Je ne cherche nullement à juger ou à interroger, mais à m'informer votre Majesté. Le Nouvel Ordre Jedi à pour fondement l'étude de la Force et le respect de la vie. Mais nous avons parfois à intervenir quand des éléments dangereux agissent ou nous sont connus.
Nombre de rapports portés à notre connaissance font mention des individus ralliés à cet Ordre Gris. Aussi me suis je permis d'espérer qu'une personne du Gouvernement arkanien saurait m'éclairer sur ce que ces individus ont pus faire sur arkania.

Encore une fois, ma démarche ne vise nullement à gêner l'auto détermination des arkaniens. Et j'ai pleinement conscience que je ne me trouve pas en espace républicain..."

[Elysia Astellan]

Ils traversèrent le hall d’un pas mesuré. Le Conseiller présent les mena dans un salon sobre et froid. La porte en restait grande ouverte sur le large couloir. À disposition, un panel étendu de boissons chaudes variées. Seul le champagne était servi exclusivement frais sur Arkania. Morelion fut servi selon ses préférences.

L’Ordre Jedi donc menait l’enquête. Et sur un sujet particulièrement épineux du point de vue d’Elizabeth. Mais le Grand Maître ne formulait là aucune demande explicite. Aussi, le Monarque prit-il la relève.


« Quel est le statut du Nouvel Ordre Jedi vis-à-vis de la Nouvelle République ? »

Tout ce renouveau, ça en devenait presque grotesque.


« Les Jedis ont-ils un rôle décisionnel, exécutif ? L’Ordre est-il indépendant, sous tutelle, en collaboration avec la Nouvelle République ? Est-il vrai que certains Maîtres ont mené et mènent encore des opérations militaires néo-républicaines ? Pourtant, les Jedis ne sont pas des militaires. Des religieux ? »

Elizabeth, une tasse de thé à la main, s’assit sur l’un des fauteuils à coussins de la pièce. Elle affichait un doux sourire, et d’un geste, invita le Maître Jedi à s’asseoir également. Elle attendait des réponses.

[Gwindor Morelion]

Gwindor suivait le pas du Conseiller. Tout en diplomate et en finesse, le fait de positionner ce dernier devant Elisabeth et Gwindor conduisait à donner un rythme sur lequel l'un et l'autre pouvaient se caler en toute sérénité. Gwindor nota mentalement la chose, un bon point pour les arkaniens.

Les deux protagonistes prirent places dans un salon confortable, quoi que quelque peu froid du gout du Jedi, et Gwindor accepta avec une bienveillance non dissimulée la boisson chaude qu'on lui proposa. Alors que le Jedi appréciait chaque note de chaleur de sa boisson, ainsi que des nuances chocolatée tout à fait savoureuses, la Reine en profita pour quelque peut retourner le sens des questions.
Voila qu'il était à son tour questionné, alors que initialement Gwindor venait poser lui même des questions.

Un sourire éclaira brièvement le visage de Gwindor, encadré de sa barbe, alors qu'il réalisait le talent de la Reine pour avoir ainsi retourné, en toute gentillesse, la situation.
D'un geste tranquille et sans hâte, qui lui donnait le temps de réfléchir sans en donner l'air, Gwindor posa tasse et soucoupe sur la table basse. Il demeura légèrement penché en avant, tandis que ses mains exprimaient par des gestes ce que sa bouche répondait à la Reine:

"-Votre Majesté, l'Ordre Jedi est indépendant de la Nouvelle République. Cette dernière à légiférée quand à la légalité de notre existence en son sein, mais ne dirige en aucune façon nos activités. Nous avons refusée, poliment, toute forme de financement de sa part afin de conserver notre indépendance.
Les Jedi ne votent pas au Sénat et ne prennent pas de décision pour la Nouvelle République. Ponctuellement nous pouvons conseiller et assister, jamais décider.

Concernant les opérations militaires, la philosophie Jedi ne fait pas de nous des guerriers. Ponctuellement nous pouvons prendre part à des opérations militaires, diplomatiques ou scientifiques menées par la Nouvelle République, ceci afin d'apporter notre expérience ainsi que notre savoir faire à cette dernière.
Mais comprenez bien votre Majesté que la Voie du Jedi n'est pas celle de l'agression.

Depuis des temps immémoriaux, nous étudions la Force, ses aspects. Nous nous en servons afin de comprendre, étudier, négocier, harmoniser. S'il le faut pour la défense, jamais pour l'attaque. User de la Force pour agresser, c'est décider, faire le choix, d'engendrer de la peur, de la défiance, de l'agression, de la souffrance. Il s'agit là de la Voie du Côté Obscur, et le Côté Obscur est l'ennemi du Jedi ainsi que de toute forme de libre détermination au sein de la Galaxie.

C'est pour cette raison que le Conseil des Jedi s'inquiète de ceux que l'on nomme l'Ordre Gris, votre Majesté. Car ils sont prêt à tout accepter du moment que leurs volontés sont accomplis, y compris l'agression. Ils empreinte la voie du Côté Obscur sans même s'en rendre compte, voir parfois en clamant hauts et forts qu'ils sont différents.

Ce qui me ramène à mon interrogation première, aurais je la possibilité de savoir ce que ces gens faisaient sur Arkania et la position d'Arkania à leur endroit?"

[Elysia Astellan]

Indépendant. Ce n’était vraiment pas le mot que le Monarque aurait choisi pour qualifier la position de l’Ordre Jedi vis-à-vis de la République. Mais après tout, pourquoi pas. Et comme le Grand Maître revenait au pourquoi de sa présence sur Arkania, Elizabeth chassa ses cyniques pensées.


« Ces gens, l’Ordre Gris, étaient liés à Arkania par contrat. Ils ont longtemps constitué une partie des défenses arkaniennes. »

Ce fut tout. En revanche, le Monarque avait d’autres questions.


« Saviez-vous qu’un Jedi est venu mener une enquête sur Arkania au sujet de ce même Ordre Gris. N’avez-vous pas reçu de rapport de sa part ? »

Cet événement avait été particulièrement mal perçu par les autorités arkaniennes. C’était certainement cette petite dérive qui avait provoqué le début de la fin. L’Ordre Gris, alors bienvenu sur Arkania, avait invité, sans prévenir quiconque, un Jedi à visiter les locaux du Praxeum. La méfiance s’était alors immiscée dans les relations cordiales entre les deux entités. La suite est bien connue. L’Ordre Gris avait préféré s’envoler vers d’autres mondes.

Elizabeth était surprise de constater que ledit rapport n’avait pas suffi aux Jedis. À moins qu’une raison tierce ne se révélât être la véritable motivation du Grand Maître.

[Gwindor Morelion]

Une partie des défenses d'Arkania. Voila qui avait de quoi laisser songeur! Ainsi donc cet Ordre Gris monnayait ses services...Une information de premier ordre! Car si Arkania pouvait se payer les services de sensitifs, qui ne le pouvait pas ? Dans un univers où la menace d'une invasion Sith était à craindre, il ne manquait plus qu'un ordre de sensitifs qui ne voyaient aucun problèmes à utiliser le Côté Obscur et ce vendaient au plus offrant par dessus le marché! Qu'on parle à Gwindor de "grands principes moraux" quand à la sélection des commanditaires, et le Jedi rirait à gorge déployé. Si on ne faisait pas grand cas du danger du Côté Obscur, on n'en ferait pas davantage pour autre chose...

"-Le rapport de Maître Vos n'était pas aussi complet que je voudrais bien le voir, je le crains. Et rien ne remplace une observation de premier plan."

Mensonge que cela, car les Jedi n'avaient jamais vu le rapport de Maître Vos, ou de ce qu'il restait de lui après toute ces années. Mais Gwindor n'allait pas avouer cela à quiconque!

"-Savez vous dans qu'elle direction ces sensitifs seraient partie votre Majesté?"

Gwindor lassa un court instant de silence avant de reprendre:

"-Majesté je vais être tout à fait franc. Arkania se trouve au cœur des Colonies du Nord. Sa politique intérieur ou extérieur ne me regarde en rien du moment qu'elle ne menace pas la Nouvelle République ou une tierce partie. Au sens où la paix universelle est ce que les Jedi recherchent.
Mais cet Ordre Gris, que vous me dites avoir payé pour ses services, m'inquiète au plus haut point. Je désir vivement, le Conseil des Jedi désir vivement, savoir tous ce que vous pourriez nous apprendre sur leur but, motivations et surtout, moyens à leur disposition. Le danger qu'ils pourraient représenter ne saurait être laissés négligé."

[Elysia Astellan]

La Reine acheva lentement sa boisson puis se leva pour reposer la tasse de porcelaine injectée là où le Conseiller l'avait prise avant de la lui présenter. Sans le regarder, elle écoutait attentivement le Maître Jedi. Le Capitaine Oberan, lui, ne quittait pas l'intrus des yeux. À mesure que les questions s'accumulaient, le Conseiller se raidissait perceptiblement. Elizabeth pivota vers son interlocuteur, elle s'était postée dans son dos, à une distance respectueuse. S'il suivait l'étiquette, il se tournerait pour faire face au souverain arkanien. Et se trouverait ainsi dans une position fort inconfortable sur ce fauteuil au dossier rigide et encombrant. Elle dardait sur Morelion un regard de glace et ne laissait transparaître ni émotions ni intentions.


« L'Ordre Jedi est-il un genre de police galactique de la Force ? »

Le terme était railleur et enfantin, elle l'articulait du bout des lèvres.


« Votre extrapolation est grotesque, Inspecteur. »

Le Conseiller se leva d'un bond.


« Retirez votre question, Monsieur Morelion, c'est inconvenant. »

L'Arkant ne cachait pas sa contrariété. Le Capitaine s'était également déplacé, réduisant la distance entre sa propre position et celle du Monarque. La scène ne manquait pas d'informations, les trois protagonistes étaient le siège de sentiments différents et bougeaient selon des logiques différentes. Les sens de Morelion, s'il les utilisait, étaient fortement sollicités, il ne pouvait en effet avoir en visuel les trois représentants arkaniens en même temps.


« Vos désirs vifs, motivés par quelque conviction religieuse, ne sont pas du ressort d'Arkania. Je serais toutefois ravie de recevoir les représentants nord coloniaux et néo-républicains pour discuter de la politique intérieure que nous menons autour d'Olim. »

Froidement, Elizabeth toisait son vis-à-vis.