L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Elysia Astellan
#34684
    La manœuvre de bascule arracha un hoquet de surprise à l’Arkanienne. Et la fatigue lui souffla un rire léger alors qu’elle appréciait le trait d’humour de l’Empereur. Dix secondes seulement. Non, c’était plus que cela, le temps s’était arrêté. Allongés au sol, sur l’un des nombreux tapis de la suite royale, ils étaient suspendus hors du temps. Ça aurait pu s’arrêter là, elle aurait pu s’endormir ainsi, dans ce cocon de niaiseries. Elle en avait besoin.

    C’est la potentialité d’une ambiance musicale chaleureuse qui ranima Elizabeth. Elle se leva d’un bond et en quelques foulées gagna le bord de la pièce. Elle revint aussitôt, datapad de contrôle à la main, et intima à Harlon de la rejoindre sur le divan.

      « Qu’aimerais-tu écouter ? »

    La Monarque présenta le petit écran à l’Humain. Il y avait de tout, il n’avait qu’à décider. Les enceintes invisibles dissimulées entre murs et plafond arrosaient la pièce des notes des morceaux choisis. L’Arkanienne avait trouvé sa place dans les bras de son ami, elle avait un accès direct à la télécommande musicale, et suggérait régulièrement de nouveaux titres. On en était rendu à converser du parti pris de la tonalité mineure de certains artistes contemporains pour l’expression des sentiments heureux. Ça n’intéressait personne. Ça intéressait Elizabeth.

    Au hasard d’une pensée, un souvenir omis se rappela à l’Empereur.

      « Un cadeau ? Mais j’ai déjà eu une lanterne … Je viendrai demain. »

    Elle se serra davantage contre lui.

      « Merci. »

    Elle finit par s’endormir là, dans les bras d’Harlon, au détour d’un moment de non verbe profitable à l’écoute d’un arpège qu’elle appréciait particulièrement. Il fallut peut-être pour l’Humain jouer en peu des hanches et des coudes pour s’installer plus confortablement, à la fois assis et couché dans la longueur du divan.

    * * *


    La nuit avait filé d’un claquement de doigts. L’Empereur était reparti au petit matin. Sans élégance. Comme cette journée, cette soirée, cette nuit. La conférence de presse, la fête illicite, la sieste dans le salon. Ça manquait de classe, mais ça avait eu le mérite de faire passer à Elizabeth quelques instants magiques.

    Elle avait terminé son petit déjeuner seule. Ou bien s’était remise à table après le départ d’Harlon. Songeuse. Elle réalisa alors qu’elle n’en pouvait plus. De cet endroit, de cette vaisselle, de cet excès de nationalisme qui voulait qu’elle ne consommât qu’arkanien. Dans un élan rebelle, elle fit jeter la fin du repas, la vaisselle avec. Elle regretta aussitôt la porcelaine et ordonna qu’on récupérât ce qu’il y avait à récupérer du service à thé. La suite ne fut qu’un long soupir, sa toilette qu’une lente expiration. Du shampooing jusqu’au laçage de ses bottes. Avant de sortir, elle se para de dédain, et se fit conduire à l’Ambassade impériale.Y avait-il d’autre ambassade sur Arkania ? Ah oui, une.

    Alors qu’on avait annoncé la Monarque, celle-ci attendait que l’Empereur vint la saluer. Elle était curieuse, et discrètement gênée à la fois. Un autre cadeau. Elle était déjà comblée. Que pouvait-il lui offrir ?
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By Harlon Astellan
#34714
« Qu'aimerais-tu écouter ? - Du jazz. Si tu as. » En cet endroit de l'univers spatio-temporel, le Dixieland n'était pas sorti de terre. Les trompettes fatiguées de vieux nègres rieurs, débordant de joie de vivre par l'expression de leur liberté retrouvée dans un rythme sans contrainte n'étaient pas venues s'imposer aux oreilles de l'humanité. Mais après avoir dégusté du Champagne, pouvait-on se refuser un tel déboire ? De passer une musique à rythme, affranchie de tout sauf de son harmonie dédiée. « Sacré sonorisation. Je vais devoir me faire installer la même. » Il se savait menteur sur le sujet. Il n'en ferait rien. Il ne travaillait pas en musique. Il passa vite sur les premiers morceaux, alors qu'Elizabeth lui passait la commande derrière la tête, pianotant tout le temps, tout en devisant sur les nouvelles modes musicales. Des tons mineurs pour les sentiments heureux ? Etait-ce ainsi qu'on nommait la mouvance nouvelle, dites "Pessimiste" ? Les accords mineurs, chaque homme de solfège le savait, se dévouaient aux tons tristes. Le Ré Mineur en tête de gondole. La musique laissait les accords majeurs pour les rires d'enfants. Ça n'intéressait personne. Ça intéressait Harlon.

Au fil du temps, il remarqua que le souffle d'Elizabeth devenait plus saccadé, puis s'allongea sur un rythme plus lent qu'à l'accoutumée. Lui même se surprit à fermer les yeux, appréciant un air lent. Il le reconnut aussitôt. C'était une ré-orchestration en chambre d'écho de l'air de Tornade de la Cathédrale des Vents de Vortex. Une planète froide, où cette bâtisse gigantesque était ouverte à tous les vents, le haut des murs ajouré taillé en biseau faisant siffler les bourrasques selon leur intensité et leur direction... Tiens, c'était une idée. Et si l'air présent se laissait aller, ça ne valait pas l'original. Il sentit d'un coup le poids du divan dans son dos, et la courbature que sa position occasionnait. Impossible de bouger, Elizabeth l'avait capturé, et ne semblait prête de le laisser filer sans rançon. Il manoeuvra du mieux qu'il put et finit par se poser à plat sur le large meuble rembourré. Avec malaise, il sentit qu'un cylindre pointait entre ses jambes, là où Elizabeth avait laissé pendre une jambe. Il tenta de voir que faire, jusqu'à soupirer de soulagement en reconnaissant son sabre-laser. Celui qu'il tenait de son voyage jusqu'ici. Il se trouva bien ici. Il sentait le souffle d'Elizabeth sur lui, lui réchauffant le coup, sa main agrippée à sa ceinture, ses seins fermes posés contre son torse. Il caressa l'envie de faire glisser ses vêtements, profitant de son sommeil pour admirer son premier tableau vivant, mais s'en abstint. Il laissa le tableau à son imagination, et tâcha de s'endormir à son tour. Non sans avoir fait une énième moustache avec les cheveux cendrés de sa belle.




Au matin, il était aussi enfoncé dans les songes qu'elle avait pu l'être. Biologie planétaire oblige, Elizabeth se réveilla avant lui. La tête dans le vide, elle admira sa posture de sommeil : épaules rentrées, poings serrés, jambes arquées. Son corps, dans son inconscient, le préparait à bondir et à tuer, déjà de bon matin. Quand à son tour il émergea, il lui offrit un sourire d'emblée. Il avait couvert le silence matinal de quelques billets doux, se levant prestement, demandant s'il pouvait se laver avant d'y aller. L'Empereur ne déjeunait jamais de bon matin. Sans invitation, il n'allait pas s'imposer. Et il avait déjà fait assez d'écart comme ça. « On se revoit aujourd'hui rapidement. » De toute façon, ils devaient faire leur dernière entrevue aujourd'hui. « Passons à l'ambassade avant l'heure du thé. » Ensuite il repartait. Il lui vola un baiser et une caresse sur la joue. « Je file. Mais pour un temps. » Ses affaires de la veille rassemblées, il posa la Reine sur la table de l'entrée, et fit le chemin d'hier soir en sens inverse. Remontant ses aiguilles à l'envers, il ne fit que quelques pas avant de tomber sur un garde. Le dos raide, les bras ballants, le visage fier, mais les caractéristiques d'un Arkant. Harlon le reconnut. « Oberon, je me trompe ? » Il se trompait. Harlon l'observa un instant, sans gêne, fronçant même sourcils en toute fin. « Bonne journée, Capitaine Oberan. » L'Arkant avait des Arkaniens la fulgurance stoïcienne et l'air gelé qu'il calquait en temps réel sur l'Empereur dans ses meilleurs moments. Mais Harlon avait lu dans ses pupilles, bien visibles cette fois. Les regards pleins ne mentaient jamais. Ceux-là avait hurlé leur vérité. Oberan n'aimait pas Harlon, et ce dernier pensait savoir pourquoi. Toujours disponible. Certainement mauvaise langue sur l'Empereur, sujet aux rumeurs. Peu amène à aborder les impériaux quand il avait fallut coopérer. Gardien exclusif de son sommeil, campant sans fatigue devant sa porte, avec peut-être l'envie d'y gratter ses ongles.

Il le soupçonnait d'être amoureux de sa Monarque. Pauvre garçon.




A son retour, Kanos attendait, casqué, devant l'Ambassade. Pour intimider les passants, il avait passé la cape par-dessus ses épaules. Ils étaient peu, ceux qui avait vu un Garde Rouge dans son armure. Les pectoraux d'un rouge puissant, saillants et roulant sur du collant noir thermoisolant, pour le faire passer pour une musculature ambulante écorchée à vif. Bras croisés, même ainsi, l'Empereur ne pouvait se tromper de personnage. « Vous êtes... - Assez, Kanos. » L'Empereur ne se sentait pas d'humeur. « Votre mission est de me protéger là où mes ennemis m'attendent. Si je suis votre entraînement privé, et si je continue de mettre en pratique mon propre enseignement, c'est pour avoir le droit de me défendre seul, quand je décide de jouir de mon droit à la vie privée. » Mais pourquoi se justifiait-il ? « Hier soir était le dernier soir où l'on en parlait. Est-ce clair ? - Limpide. » Harlon rentra dans l'ambassade. Du moins tenta-t-il. « Vous ne serez jamais un vrai Empereur. »

Colère, mépris, incompréhension, orgueil. Tout se bousculait pour offrir une réponse cinglante à celui qui venait de prononcer ces mots. « Qu'avez-vous dit ? » Kanos, le casque vissé sur son crâne, ne pouvait le voir. La visière noire pointait encore l'horizon de l'Ouest, tandis que l'Empereur lui faisait face au Nord. « Qu'avez-vous osé me dire ? » Ce fut l'instant que choisit le garde de lui offrir son visage. Ce visage, il l'avait déjà étudié. Pour autant, cette balafre ne cessait de l'impressionner. « C'est ainsi que vous vous faites appeler, n'est-ce pas. Vous savez qui d'autre allait, se faisant nommer ainsi ? Palpatine. Delavièl après lui. J'ai affronté la Tornade pour l'Empereur. J'ai vaincu les meilleurs pour Lui. J'ai... » La voix mourut. Harlon savait comment les Gardes étaient autrefois choisis. Pour deux postes, on sommait quatre candidats. En binôme, le sang coulait devant les yeux de leur Empereur. L'ultime preuve de loyauté était d'abandonner ses amitiés... parce que l'Empereur le demandait. « L'Empereur aimait aller sans être vu. L'Empereur avait ses cachettes. L'Empereur avait ses maîtresses. Mais l'Empereur avait ce que vous n'avez pas. »

Kanos pouvait se faire exécuter pour ça. Ce qu'il avait fait à l'instant. Poquer de l'index l'Empereur. « Ce que vous n'avez pas, c'est de la grandeur. Vous vous pavanez. Vous courez une Monarque, et c'est votre droit. Vous appelez ensuite l'ambassade pour prévenir d'un retard. Vous vous assommez de médicaments en pleine nuit pour tenir sur des échasses le lendemain. Vos équipes rient de vous en ce moment dans les locaux techniques. » On disait de Kanos qu'il devait sa balafre à un entraînement qui avait mal tourné. D'autres disaient qu'il avait eu un accident étant petit. D'autres parlaient d'un coup de sabre laser. « Vous me demandez comment j'ose. Vous avez pensé à m'exécuter, je présume. L'Empereur n'exécutait personne. L'Empereur avait une aura. » Il pointa l'ambassade, poquant dans le vide. « Vous n'avez pas d'aura ici. Vous n'êtes Empereur que depuis quelques mois. Ce n'est pas assez pour mériter votre blason. Vous êtes trop fier pour ce titre. » Enfin, il vint où il voulait en venir. « J'ai prêté allégeance à l'Empereur. A l'Empereur Palpatine. Pas à vous. Vous avez volé un titre. Je ne pourrais honorer mon serment que quand vous l'aurez mérité. » Il commençait déjà à s'éloigner. « Plusieurs autres del'Ancienne Garde me suivent. Nous ferons en sorte de ne pas l'ébruiter. Nous reviendrons quand vous serez devenu un Empereur. Quand vous n'aurez pas à exécuter pour être obéi. Quand on ne rira plus de vous pour vos déboires. Quand on aura l'impression que vous ne pouvez porter aucun déboire. Quand vous obéir sera naturel, et non imposé. »




« Cent vingt-sept ? » L'Empereur soupira. « Le public n'en saura rien, les effectifs sont secrets... Mais cent vingt-sept ? Un sur cinq parti avec Kanos... pour aller où ? Faire quoi ? - Certains parlent de devenir mercenaire... » débita machinalement son aide de camp, « Enfin, avant que vous... hmhm... - Avant que quoi ? - Aaaaa...vant que vous ne... satisfaisiez... à leur demande. » Il s'en tirait admirablement. « Devenir un véritable Empereur. Comme si je ne l'étais pas déjà ! » L'aide de camp ne répondit rien. Il se racla la gorge brièvement, baissant les yeux au sol. Fallait-il être idiot pour ne pas comprendre qu'il tentait de forcer la main ? « Dites ce que vous voulez dire, qu'on en finisse... - Et bien, au risque de glisser une lapalissade, mais l'Empire se porte sur les Armées. Sur sa peur et son image. L'Empire c'est l'uniforme, et l'Empereur doit incarner l'uniforme, avant que l'uniforme n'incarne l'Empereur. C'est, je pense, ce qu'il voulait vous dire. Vous avez un titre, mais vous êtes encore, pour beaucoup, un putschiste. Le jour où vous serez le chef évident pour l'Empire, vous verrez revenir vos Gardes. » L'Empereur siffla. Ça n'avait aucun sens. « Et alors, comment gagner la confiance des troupes ? En faisant semblant d'être Palpatine ? - Exactement. »




Mais dans sa méditation sur la grandeur, Harlon se fit annoncer que la Monarque venait. Il était venu à sa rencontre alors. Lui tendant les bras, qu'il lui prenne les mains, et qu'il l'embrasse sur le front. « Monarque, vous vous êtes fait désirer. » Elle aurait pu lui voler un baiser ici. Il ne mentait pas en disant ne pas vouloir se cacher. Il n'avait pas dit s'étaler non plus. « Venez. Bienvenue de nouveau dans l'Empire. » On lui évita l'embarras de la fouille. Peut-être viendrait un jour où Harlon allait la fouiller au corps. Exiger qu'elle tombe la robe, qu'il vérifie qu'elle ne cachait rien entre les jambes. Mais pas avant quelques années. Connaissant un peu le chemin, il la mena vers l'endroit de son dernier passage en océan de lave comme solution cutanée. « Installe-toi, je t'en prie. J'ai fait préparer des infusions... » Sans avoir eu le temps de rapatrier des herbes de Senex, il avait des feuilles naturelles de fermes locales à proposer. « Attend une minute, je vais chercher ça... »
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By Elysia Astellan
#34759
    Amoureux, oui, il l’était. Même s’il ne se l’avouait pas. Il avait été recruté au service de la Garde parce qu’il était doué, alerte et précis, jamais en reste sur les questions de sécurité et de son anticipation. Il avait servi, dans les rangs de l’armée arkanienne, à repérer les soldats de même nature que lui, les sensitifs, comme on disait. Sa mission allait alors contre tous ses principes, il avait rechigné à la faire, peut-être même l’avait-il mal faite, bien que sa mauvaise volonté n’eut aucune incidence sur les résultats de l’étude. On l’avait affecté à la Garde pour le faire taire, et on ne lui avait pas caché.

      « Capitaine ?

      - C’est une énorme promotion.

      - Mais …

      - Vous avez été recommandé.

      - Par qui ?

      - La Monarque, elle-même.
      »

    Il n’avait pas compris pourquoi. Il avait continué de mal faire son travail, bien protéger, mal dénoncer. Il avait identifié dix de ses congénères, d’autres sensitifs, dotés d’un sixième sens discret.

      « Vous travaillez pour moi, avec moi. Mais si je vous garde si près de moi, c’est pour vous surveiller. »

    C’était le monde à l’envers.

      « J’envisage de démissionner.

      - Libre à vous. Cependant je ne peux vous laisser aller avec en tête toutes ces informations confidentielles.

      - Vous trouverez bien une solution.

      - Oui, en effet. J’avais envisagé quelque chose de très simple, tellement classique, et à la fois si romanesque. Une balle en acier inoxydable, creuse peut-être, qui viendrait vous perforer le front et se logerait dans votre crâne plein de tout ce secret militaire.
      »

    Elle lui avait adressé un sourire charmant, et il l’avait détestée. Tout sensitif qu’on était, on ne pouvait échapper à la sentence du Monarque. Par conséquent, il était resté. Il aurait pu trahir, venger, révolter, mais il n’en avait rien fait. Inversement, il était devenu irréprochable, le parfait Capitaine de la Garde. À la fois suivant et précédant sa Reine, veillant à sa sécurité rapprochée. Il ne l’avait plus quittée. Il était omniprésent, plus par provocation que par dévouement.

    Et à la voir gouverner, rire, pleurer chaque jour, il avait fini par l’aimer. Il s’en était rendu compte tout à coup, cela s’était imposé comme une évidence. Et quand on l’avait congédié, sa mission terminée, il avait demandé à rester. Avec une légère surprise, elle avait accepté. Elle était devenue sa vie, il la lui donnait volontiers. À attendre derrière les portes, à la suivre de près et de loin. Partout où la Monarque allait, il était. Jusqu’à ce jour.

    L’Empereur était revenu sur Arkania, et la Force seule savait ce qu’il avait bien pu murmurer à l’oreille de la Reine, pour qu’elle lui accordât toute son attention. Il le haïssait. Il n’en était pas moins loyal. Aucune de ses sombres pensées ne franchirait jamais la barrière de ses lèvres. Au besoin, il protégerait l’Empereur comme il protégeait la Monarque. Nul besoin de douter d’Oberan, il mourrait au côté de sa Reine. Oh oui, il y mourrait.




    Harlon se présenta à Elizabeth, elle se laissa guider dans le dédale de couloirs, aucune initiative en vue en territoire impérial. Elle s’installa, comme ordonné, assise sagement sur le bord d’un fauteuil. En croisant le regard de la théière, elle songea, confuse, à cette tasse brisée irrécupérable qu’il avait fallu définitivement jeter. Elle était devenue lunatique, sans pouvoir se l’expliquer. Elle n’avait pas envie d’une infusion. Ou peut-être, un petit gâteau à la clé … Non, non, non.

    La Reine se redressa avec un soupir. Pourquoi se trouvait-elle si lasse ? Ce devait être le départ de l’Empereur. La tristesse ne la quittait plus.

    Elle attendit une minute, à observer discrètement ses huit doigts blancs. Si pâles que ça en devenait ridicule. Qui pouvait vouloir être si fade ? La peau des Arkaniens était naturellement tannée, comme saupoudrer de cannelle, protection efficace contre le climat de la planète. Celle d’Elizabeth était clair, pâle, presque sans couleur. Un autre délire narcissique du père, certainement soufflé par la mère.

    Alors qu’elle haussait mollement les épaules, l’Empereur revint.
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By Harlon Astellan
#34793
L'initiative impériale ne brillait point d'originalité. De chef d'état à ambassade, il n'existait que deux façons de recevoir : la haie d'honneur formelle, ou la haie d'honneur indécente. La formelle suffisait pour l'occasion. Ils n'allaient pas sortir les confetti pour accueillir la Monarque, qui venait assister à sa dernière réunion au sommet. Mais les Gardes Rouges n'offraient aucune raison de rougir. Le symbole de leur force suffisait à imposer l'honneur aux invités. A ceci près que la cohorte était sérieusement entachée. La nouvelle d'une défection partielle de sa Garde Royale était tue. Aussi, pour combler le manque, l'Empereur avait eu l'idée de faire mener quelques corps le long de cette haie. Quelques officiers, quelques StormTroopers, des ScoutTroopers, des StormCommandos, et enfin les Gardes flamboyants pour fermer la ligne.

Harlon n'était pas encore au fait des analyses comportementales Elizabethiennes. Aussi s'absenta-t-il dans sa chambre sans remord, le temps d'aller chercher ce qu'il souhaitait lui léguer avant son départ. Le haussement d'épaule royal terminé, l'acte impérial commençait. Porteur d'un écrin de velours bleu, l'Empereur ouvrit sa paume et présenta son tribut d'affection aux yeux de la Monarque. Image « C'est un cristal Kyber. » L'objet était minuscule. D'aucune utilité. D'aucune... présence. Juste décoratif. Il ne mentionna pas le marchand de la lanterne comme son vendeur, dont l'art exposé lui avait tapé dans l'oeil. « J'aimerais te le voir porter... Malheureusement, je ne puis dans ces prochains jours. » Il plia les jambes pour s'asseoir à son tour, mettant ses yeux à niveau. « Si tu devais douter, serre-le contre toi... » "Car ceci est mon corps". « Et... » Elle devinait la suite. Dire sans niaiserie qu'il laissait une part de ses pensées dans ce cristal à mémoire, et que le serrer serait comme l'avoir à son bras, pour la seconder dans les moments nécessiteux.

Il n'en dirait rien. Mais il maintiendrait deux agents sur place. Avec un ordre étrange, que les agents ne comprenaient pas. Vérifier l'état de la lanterne à la fenêtre de la Monarque. Si elle s'allumait, l'agent en poste avait une ligne directe pour alerter l'Empereur. Et l'ordre second de ne poser aucune question. Qu'ils se débrouillent pour la vérifier sans discontinuer, à deux. L'un vivrait sa vie tranquille pendant que l'autre travaillait. Douze heures de surveillance en alternance, ou aux trois-huit pour faire tourner la corvée de surveillance nocturne. Seize heures pour dormir, faire les courses, aller s'amuser. Plus les primes qui se chiffraient en dizaines de milliers. Un sacré attrait... deux-trois ans de mission pénible, sans avancer aucun frais, avec presque quinze mille crédits mensuels d'argent de poche. La fin de mission se solderait par un beau pécule de reprise de la vie civile. L'argent arrangeait toutes les missions.

« Et, bien sûr... » Cadeau moins beau, mais plus pratique. « C'est une datacarte des Renseignements. Glisses-là dans n'importe quel terminal, et tu auras une ligne directe vers moi. Texte, vocal, holographique. Encryptée tout le long du chemin. Les agents de terrain s'en servent pour transmettre leur dernier rapport de mission. » "Le Dernier Rapport", un nom de code pour signifier la fin de la surveillance, et le début d'une attaque, qui viserait soit une personne, soit une planète. C'était sous cet intitulé qu'on se décidait à lancer des assauts. "Nous avons reçu le Dernier Rapport". Deux mots qui sonnaient comme un glas. « Discutons donc ! Pourquoi ne pas discuter ensemble de la planète qu'Arkania visitera dans l'Empire, en envoyant sa plus digne représentante..? »
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By Elysia Astellan
#34800
    L’Empereur revint, son présent au creux de la main. Le regard d’Elizabeth tomba sur l’écrin, un battement de cils plus tard, il était posé sur Harlon, l’interrogeant en silence. Retour au velours bleu, tandis que les petites mains soulevaient le cadeau pour en ouvrir le réceptacle. Elle le porta plus près de ses yeux, pour en distinguer les détails multiples. Aussitôt, l’Humain expliqua.

      « C'est un cristal Kyber. »

    Dans un premier temps, l’Arkanienne ne parut pas réagir, trop absorbée par sa contemplation. Elle se redressa finalement, un fin sourire aux lèvres.

      « Il est si beau ... Merci. »

    Sa main alla chercher celles d’Harlon afin de donner à son émotion une traduction physique. Elle se pencha même vers lui pour lui voler un baiser. Ses yeux également souriaient.

      « J'aimerais te le voir porter... Malheureusement, je ne puis dans ces prochains jours. »

    Sans hésiter elle posa l’écrin sur la table basse, et d’un geste preste, défit l’attache du collier qu’elle portait alors, une sorte de rivière de topaze, quelque chose comme ça. Elle s’en allégea, abandonnant le bijou à côté du plateau d’infusions, avec toute la délicatesse réservée à ce genre de pièces. Et avec tout autant de précautions, elle extirpa de son cocon le cristal serti paré d’or. L’Empereur savait qu’il était plaisant d’aider une Dame à passer la parure qu’on lui offrait. Une fois le pendentif en place, Elizabeth le couvrit de sa main, juste un instant.

      « C’est magnifique. »

    Elle le libéra, se tourna un rien vers Harlon, les yeux brillants.

      « Tu le verras au moins aujourd’hui. Il me plaît. Ça me plaît d'avoir avec moi ces petites choses qui te rappellent à moi. »

    Elle désigna aussi la chevalière qu'elle ne quittait jamais. Ça n'avait rien de petit, au contraire, ces objets étaient chargés d'émotion.

    Il lui expliqua la suite. Une datacarte.

      « Depuis n’importe quel terminal ? N’importe où ? »

    Son visage se fendit d’un sourire radieux. L’idée lui plaisait. N’importe où, n’importe quand … Oui, oui, n’importe quand, décalage horaire ou pas. Elle pensait à lui chaque jour, à des heures variées, parfois la journée, parfois la nuit, et elle n’allait pas attendre la semaine que les planètes furent alignées et que leurs horaires vinrent à concorder. N’était-il pas d’accord ? Aussi acceptait-elle de se faire réveiller la nuit par quelconque message langoureux.

      « Bien … j’ai assez vu de neige pour toute ma vie, alors j’imaginais qu’on pouvait envisager un climat moins … glacial. J’entends beaucoup parlé de Serenno, et je suis assez curieuse de la voir de mes yeux, mais peut-être avais-tu une autre idée ? J’aurais également souhaité revenir sur Nouane, y dépenser quelques semaines, mais je crains que ce ne soit pas possible étant donné la situation ici. »

    Ça la chagrinait mais c’était ainsi, le tourisme attendrait un peu.
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By Harlon Astellan
#34857
Avec une habilité toute nobiliaire, l'homme se saisit du bijou, en fit glisser le fermoir, et passa derrière le cou de la dame, arrangeant les quelques cheveux dans le chemin qui bataillaient hors de la coiffure alambiquée, pour ensuite lui passer sa première chaîne. Combien d'autres suivraient ? De ces éléments fermés qui entaillaient les peaux et serraient les âmes ? Le pendentif pendit au creux de son poitrail, plongeant dans un sanctuaire interdit de regard. « Tu le verras au moins aujourd'hui. Il me plaît... » Il accueillit le mot qui accompagnait l'affirmation. Se sentit obligé d'enchérir. « Si je venais à te regarder assez, je pourrais t'imaginer tous les jours le portant. Le souvenir juste de toi portant ce collier suffira à souffrir le quotidien au nord... » Il vit sa chevalière briller, et caressa la sienne avec instinct. Il avait fondé un groupe de pensée qui réunissait les plus grands érudits inconnus de la Galaxie. Etait-ce une démonstration que d'y inclure Elizabeth Civicius ? Quand il lui donna la carte à triturer, la valeur matérielle sembla combler le retard qu'accusait l'objet sur le plan émotionnel et symbolique. « Depuis n'importe quel terminal, n'importe où. » Il glissa néanmoins deux instructions capitales. « Promets-moi juste de ne pas l'utiliser plus de cinq minutes à chaque fois... Coupe la communication et recommence la liaison s'il le faut. » Au-delà, le cryptage de haute volée pouvait tomber dans l'oreille des Républicains... et les Renseignements n'allaient pas aimer changer toute leur méthode de cryptage pour un caprice royal. « Et ne la donne à personne, surtout. Garde-là pour toi seule. » Pour des raisons similaires.

Pour le reste, une dernière consigne. « Contacte-moi quand tu le veux... » Il lui sourit et la tapota de l'index. « C'est ta lanterne flottante. » termina-t-il, pointant le nez vers la fenêtre, et son rebord garni d'un objet spectral. Si elle allumait la première, physique, sans suivre d'un appel, les agents en poste allaient le prévenir, qu'il la contacte lui-même. Si elle l'appelait, la lanterne ne serait plus qu'un point de détail. Mais elle évoquait déjà son envie de voir le différent. Goûter la brise d'un matin de printemps, l'herbe fraîche sous les pieds, et le bruit d'un court d'eau dans l'oreille droite, tandis que la gauche laisserait passer les futilités qu'Harlon pourrait bien débiter. « Serenno est pleine de forêts et de vallons, mais Nouane ne vaut son prix que pour son poids en ouvrages et en universités. Le décors lui-même ne revêt pas d'intérêt significatif. » s'attarda-t-il, évoquant la trsite vérité de son monde : son trésor résidait dans ses bibliothèques et dans l'esprit de ses doyens, aucunement dans son paysage, somme toute fort banal. La vie n'y était pas mauvaise, la population acceptable, la pollution en-deçà d'une moyenne tolérable, mais c'était bien tout. « Il y a bien Gala, une planète belle, mais... bleuté... » Si elle voulait se dépayser, la peau bleu pâle des Galacians, et leur faune aux tons pastel pourraient donner comme une idée de "déjà-vu". « Peut-être Rathalay... » fit-il voleter jusqu'à elle, « C'est un vaste océan cerclé de plages bien entretenues... Petites maisons privées, des palmiers, du sable fin et chaud... Et du temps pour se baigner à ne plus savoir qu'en faire... » Il alla se glisser auprès d'Elizabeth, passa timidement une main derrière elle. « Ca te dirait, l'océan ? Tu as déjà vu ? Te baigner dans une grande étendue d'eau salée ? » Il fallait glisser l'anecdote. « Je l'ai fait, une fois, en vacances que j'étais petit... Je suis même monté sur un... sur un navire... mais sans réacteur, juste une... enfin, un genre de coque... en bois, avec des tissus étendus, à flotter sur l'eau. Un bateau qu'ils appelaient ça. » D'un coup, il voulait l'emmener en bateau.

« Tu ne seras pas incommodée par la chaleur ? Sinon cela sera Serenno. Ou Nouane. C'est ton choix en définitive. Je dois me poser sur Arkania pour te voir... le moins qu'on puisse dire, c'est que tu as l'embarras du choix de ton côté. »
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By Elysia Astellan
#34914
    Pas plus de cinq minutes. Il ne fallait pas s’emballer. Mais quand elle le voudrait. La Reine hocha la tête. La consigne était, somme toute, d’une simplicité à toute épreuve. Et sur la question de la destination de sa visite diplomatique prochaine, l’Empereur, comme prévu, avait quelques propositions à formuler.

    Rathalay.

    La description attisa la curiosité de l’Arkanienne.

      « L’océan ? Non, jamais. »

    Ici, il y avait bien quelques mers modestes, de grands lacs, et beaucoup de glaciers. Mais à proprement parler, pas de continents, et donc pas d’océan. Un océan de neige blanche. Dans tous les cas, se baigner, hors de question. Elle réalisa alors qu’elle n’avait jamais eu l’occasion d’une baignade en extérieur. Elizabeth affichait un air perplexe.

      « Se baigner, mais … »

    Rien ne vint après. Elle laissa l’Humain poursuivre. Même dans les holofilms arkaniens, il n’était pas question de palmiers, de soleil, et de plages, ça ne faisait envie à personne, et pour cause, l’Arkanien n’était pas optimisé pour ce genre d’expérience. Au point que la pensée de la Reine peinait à formuler cette image, de plage sablonneuse frappée par les rayons d’une étoile non blanche. Elle avait pourtant bien en tête les paysages de Tatooine, infinis déserts de sable, véritable fournaise pour les vers arkaniens. Mais de là à le transposer à un contexte de séjour touristique … Ses sourcils demeurèrent froncés.

    De mieux en mieux. On connaissait les chaussures bateaux, les cols bateaux, mais les bateaux sur l’eau, ça non.

      « C’est une plaisanterie ? Avec une voile ? »

    Pourquoi aurait-il plaisanté ? Pour la taquiner ? Elle le trouvait d’humeur taquine. Il avait l’air très sérieux. Et dans ses yeux brillants comme une lueur d’envie. L’Arkanienne posa le dos de sa main sur la joue d’Harlon.

      « D’accord, je suis convaincue. Je viendrai sur la planète des bât-eaux. Rathalay. »

    Effectivement, il restait la question du climat qu’on aurait pu qualifier d’assassin.

      « Ne t’en fais pas pour ça. Je suis prévenue, je me préparerai en conséquence. »

    Elle esquissa un sourire satisfait. La perspective de ce voyage l’emplissait d’une joie timide autant que d’appréhension. La dernière fois qu’elle avait quitté Arkania … Ah oui, c’était pour Télos ! Deux ans auparavant. Trois ans ? Le temps filait si vite.

    Si vite, que le moment du départ se présenta comme une désagréable surprise, trop soudainement.

    Ils étaient restés longuement dans les bras l’un de l’autre. À mémoriser la sensation de l’étreinte, l’odeur de la peau, des cheveux. Assurément, Harlon allait manquer à Elizabeth. Cependant, elle ne savait comment formuler la chose sans la rendre larmoyante. Elle se contenta d’un je t’aime émotif, se retint d’ajouter vraiment, avant de se faire face, à quelques mètres de la rampe de la navette impériale. C’était toute une foule de sentiments à ne pas montrer. Ils avaient dit ne pas vouloir se cacher, pour autant, faire étalage de leur affection … Peut-être Harlon se trouvait-il moins introverti, ou du moins plus assuré. La Reine ne lui aurait refusé aucune démonstration.

    * * *


    Longtemps après le départ des bâtiments impériaux, l’Arkanienne demeura sur la baie. Il n’y avait pourtant rien d’autre à voir que les nuages blancs de neige.

    La voix d’un Conseiller la tira de ses pensées.

      « Le Seigneur Velora aimerait s’entretenir avec vous. »

    Elle serrait dans son poing le cristal qui pendait autour de son cou.
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By Harlon Astellan
#34941
« Non, je suis positivement sûr de moi, » rétorqua-t-il, un peu surpris de la remarque, « Des... des voiles en tissu, qui canalisent l'énergie du vent pour le faire avancer. » Il figurait encore, dans certaines colonies reculées sur des planètes sans habitation, quelques zones de fermiers qui généraient leur énergie par des éoliennes. Le concept du vent comme source d'énergie propre n'était pas un mythe pour qui avait du gérer des dividendes pour les expatriés. Des petites zones d'exploitation, de science ou de repos, qui demandaient des aides de la part de l'Empire, et avant, de l'Hydien. Harlon avait toujours porté du respect pour ces colons, partis en groupe serrés à la conquête de monde hostiles, avec un vaisseau plein et des rêves plein la bouche. Il faisait encore envoyer du matériel à ces petites zones, après qu'on se soit assuré que la liste du matériel envoyé avant et maintenant ne puisse pas produire d'objet qui leur serait dangereux un jour. Pas question de voir pousser des usines clandestines chargées de produire sa destruction... « Rathalay, donc ! Mais, en escale. Visiter une planète de loisir pour seule destination éveillera les soupçons. » Il posa, sourire aux lèvres, l'index sur sa bouche. Motus ! Cette virée serait un secret pour les deux. Du moins, son motif.

Et, à deviser ainsi, le temps du départ fut proche. Quand l'heure sonna, à celle à laquelle un officier de Marine dut demander à aller frapper à leur porte - chose impensable, le message toqué serait porté par la Garde de la Monarque, et ne rêvez plus d'entrer ici sans être Empereur, saleté d'Humain - l'Empereur soupira, se leva avec raideur, et soupira de nouveau. « Voilà... Ainsi s'achève mon premier voyage diplomatique officiel sur Arkania... » Ne comptons pas l'assaut sur le Praxeum. Cela n'avait rien de diplomatique. « Viendras-tu ? » Viendras-tu, dans mon speeder qui me conduira à ma navette ? Viendras-tu sur la piste qui me fera quitter cet endroit glacé, qui ne vibre que sous ta chaleur cachée ? Viendras-tu sur Rathalay d'ici quelques temps, pour partager avec moi un moment tranquille sous un ciel sans nuage ? Viendras-tu dans l'Empire, un jour, en oubliant cette planète crasse, qui, il ne l'apprendrait que bien plus tard, lui avait fait tant de mal ? Elle l'accompagna devant son palais. Il lui offrit son bras. On pouvait en penser ce qu'on voulait : un gentilhomme donnant le bras à une Dame. Elle monta dans son speeder. On pouvait en penser ce qu'on voulait : deux chefs d'Etat voulant avoir une dernière brève conversation à huis-clos. Elle l'accompagna jusqu'au devant de la passerelle, alors que la haie d'honneur impériale se rangeait dans d'autres navettes à mesure qu'ils étaient dépassés. On pouvait en penser ce qu'on voulait : la Monarque faisait office d'hôte exemplaire. Et, devant la première volée de marches qui allait le tirer de la planète givrée, il la prit dans ses bras. Posa son menton sur son épaule, se retira, lui offrit un baiser, la fixa, et se dégagea avec vitesse, sans se retourner, d'un pas trop rapide pour ne pas fuir. On pouvait en penser ce qu'on voulait : c'était peut-être une tradition locale, la même que sur Zeltros. Comment savoir qu'il avait donné son bras pour qu'elle soit à son bras ? Comment savoir qu'il avait prit sa main dans le speeder, posé sa tête sur la sienne, sans rien dire, parce que l'instant se passait de mot ? Comment savoir que la Monarque et lui voulaient se voir jusqu'au dernier instant ? Comment savoir qu'il avait dit "Je t'aime" en retour, l'avait embrassé pour sceller son phrasé, et s'était vautré dans le ventre de son bâtiment pour ne pas avoir à rallonger un moment de déchirure ?

Comment savoir ?




« C'est une catastrophe, Sire. » Pellaeon n'avait pas prit de chemin tortueux pour l'y annoncer. Le message coupait à travers champ. « Kanos parti, c'est une frange essentielle à la cohésion impériale qui quitte le navire... si vous voulez gagner le respect des chefs, il faudra d'abord fédérer ceux qui ont juré de les suivre. » L'Empereur soupira. Il chassait de force le souvenir féminin qui le tenait ancré sur Arkania, pour se recentrer sur une vision impériale de son monde. Ses affaires devaient se passer de l'image trop parfaite d'une femme pâle aux yeux blancs qui l'attendait, là, à la frontière qu'il partageait avec un ennemi tenace. « Oui, j'entends, Amiral... » Deux jours que le voyage durait, et Harlon n'avait prononcé que quelques phonèmes depuis. Les ordres attendaient dans sa tête. Les hommes attendaient le produit de cette tête. Pellaeon gérait avec aisance les équipages. Mais l'Empereur devait se montrer.

L'Empereur, en silence, se préparait. Sortit un datapad, le posa sur la table. « Oui ? - Ceci, Pellaeon... » Il posa alors son index sur le datapad, impérieux et fort d'une assurance qu'on ne lui connaissait que trop, et qu'on croyait disparue depuis son coup d'état. « ... Ceci, c'est le pacte de sueur que je signe pour l'Empire. Ceci, c'est la page tournée des Triumvirats décadents de trahison, et l'Empire de bois dont était bâti celui de Stele. Ceci, c'est une constitution qui reviendra à de vraies valeurs. C'est un projet militaire qui redonnera à l'Empire un droit de regard sur la Galaxie. C'est un projet social qui va donner aux forts d'esprit l'occasion de dépasser les faibles, hors des matériaux, de l'argent et des noms. Ceci, Pellaeon, c'est un Empire de Paix, d'Ordre, de Justice, d'Egalité et de Force. » L'index quittait alors le datapad. Filait en main ouverte sur le monde, sur l'extérieur, sur les traits bleus assombris par l'écran polarisant de sa cabine de commandement. Vers l'extérieur. « Ceci, c'est l'Empire tel que l'aurait rêvé Tarkin et Bail Organa. La symbiose parfaite entre ce qu'il faut donner et ce qu'il faut prendre. »

Autorité. Il n'était alors plus austérité. Autorité, et colère. « Ceci, c'est le souhait de Kanos. C'est le mien. Celui de l'Empire. Celui de ses gens. Celui de ses chefs. Ceci, c'est l'avenir. »

« Ceci, c'est la perfection. »




Sujet arrivé à sa conclusion. Merci pour tout :* Elizabeth
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