L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Jen'Ari Nekanasaza
#40420
    Rune


    Dargul

    Il était assis dans l'antichambre depuis bientôt une heure. Il attendait la Gardienne, qui s'entretenait avec la Duchesse. Finalement, une jeune Arkanienne entra dans la pièce et choisit de s'installer dans le fauteuil en face de lui. Une jeune adulte, il ne lui donnait pas seize ans. Il la salua poliment, sans cérémonie. Le silence revint dans l'antichambre. Il trouvait étonnant d'être deux Arkaniens, assis l'un en face de l'autre, quelque part sur Dargul. La jeune femme ne comblait pas son ennui comme l'aurait fait Irae. Rapidement, elle tira de sa tunique un datapad et lui donna toute son attention. Dans la manœuvre, le Sith crut apercevoir, sur le poignet de sa congénère, un étrange tatouage.

      « Avez-vous rendez-vous avec la Marquise ? »

    L'Arkanienne leva le menton vers son tout nouvel interlocuteur. Ses deux mains s'abaissèrent en même temps, et avec elles le datapad, qui se posa à plat sur ses genoux. Le tatouage se révéla alors très nettement sur l'avant-bras droit.

      « J'attends ma mère, la Duchesse De Rerandan. »

    Irae hocha la tête, mais il n'en avait pas fini. Avant que la jeune femme eût reporté son attention sur l'appareil, la seconde question fusa.

      « Qu'est-il écrit ? »

    Elle s'offusqua.

      « Voilà qui est excessivement indiscret. »

    Il se redressa.

      « Je crois reconnaître les Runes Antiques, mais ne les déchiffre pas. »

    Elle se radoucit, finalement un peu curieuse. Et l'homme ne laissait transparaître aucun signal inquiétant.

      « Ce sont seulement mes initiales. E V A. Escia Val Arka.

      - Val Arka. C'est votre nom ?

      - Non, j'étais orpheline. »

    Il hocha à nouveau la tête.

      « Je suis désolé.

      - Il n'y a pas de quoi. Je suis maintenant la pupille de la Duchesse. »

    Il se laissa aller à un sourire, qu'elle lui rendit avant de replonger le nez vers son datapad.

    Plus tard.

      « Vous ne restez pas ?

      - Non, j'ai à faire.

      - Le Maître vous a interdit de quitter mon service. »

    Il ouvrit les bras, prit un air navré et feignit de chercher autour de lui.

      « Le Maître n'est pas là.

      - Vous désobéissez.

      - La Jen'Ari me remerciera pour ça. »




    Arkania

    Il cherchait et fouillait depuis peut-être plusieurs heures, en silence, et avec minutie. Pourtant, il ne trouvait rien qui valut la peine d’être lu, rien qui retint son attention, rien qui ne répondit à sa question. Pourtant, il s’acharnait, patiemment, et avec méthode. Il en était à la dernière étape de ses recherches. Il avait commencé par remué sa mémoire, ses souvenirs, puis avec scruté ses notes, puis celles de son géniteur. Et il n’avait rien trouvé. Les archives de la Grande Bibliothèque d’Adascopolis était son dernier espoir. Mais il n’y avait rien. Bien que feuilletant l’ouvrage approprié, aucune page ne soufflait de réponse. Un archiviste s’approcha finalement, inquiet de voir qu’on ne trouvait pas son bonheur au rayon des mythes et légendes.

      « Que puis-je faire pour vous ? »

    Irae releva machinalement la tête vers lui. Il l’inspecta brièvement du regard avant de questionner.

      « Savez-vous s'il existe un recueil de Runes Antiques jamais publié ? »

    L’Arkant qui lui faisait désormais face haussa un sourcil.

      « Pas à ma connaissance. Que cherchez-vous ? »

    Irae fouilla dans sa poche et tendit une page déchirée de son carnet. L'aspect du papier sembla interpeller l’homme. Rares étaient ceux qui savaient encore écrire et tracer les lettres à main nue. Il posa la feuille devant lui et se pencha sur les symboles d'encre noire. Ses sourcils se froncèrent doucement, son air devint sévère. Il se redressa, jeta un regard dédaigneux vers l’Arkanien.

      « Je n'ai rien d'un expert, mais ces dessins ne sont pas des runes. Et je crois que vous vous moquez de moi. »

    Le Sith ne comprit pas. À son tour d’afficher une moue contrariée.

      « Loin de moi cette idée. J'ai besoin de savoir d'où ça vient, et ce qui est écrit. Je dois savoir ce que c'est. »

    Il reprit la page griffonnée. Un silence pesant s'installa entre eux. Finalement, l’Arkant céda, à voix basse.

      « Ce ne sont pas des runes. Ce sont les symboles des parjures. »

    Il lui attrapa soudain le bras. Irae eut un mouvement de recul, et beaucoup de mal à contenir sa riposte.

      « Posez vos questions à leurs enfants.

      - Qui donc ?

      - Civicius. »

    L’Arkanien se dégagea de la prise de l’Arkant.

      « Faites bien attention à vous. Cette histoire-là est dangereuse.

      - Je devrais … »

    Il lui coupa la parole.

      « Vous ne ferez rien, Dagon. Courrez chercher vos réponses. »

    Il lui tourna le dos et disparut entre deux hautes rangées de vieux disques holographiques. Le Seigneur Dagon demeura un moment interdit. Il prit le temps de refermer et de ranger l’ouvrage qu’il était venu consulter, puis il quitta la bibliothèque, avec davantage de questions qu’à son arrivée. Mais, plus que jamais, il avait besoin d’une réponse. Et il filait désormais vers la prochaine étape : le manoir Civicius. On lui avait concédé un entretien improvisé, sous prétexte de la passation de GENOME, ou quelque chose comme ça. Mais il n'était pas question que Dagon rencontrât le maître de la maison Civicius. Non, non, il avait rendez-vous avec l'un des secrétaires. Voilà qu'il attendait, encore, qu'il patientait dans une salle d'attente. L'endroit était richement décoré. On savait le manoir témoin de crimes atroces. Cependant, l'héritier Civicius avait tenu à conserver cette part d'héritage maudit. Après une brillante carrière militaire, Stahl Civicius siégeait au Dominion, et dirigeait ses affaires avec brio, depuis cette grande bâtisse qui avait connu quelques drames autant politiques que familiaux. Le premier fils de Stefan était connu pour son ambition et son détachement total des affaires familiales passées, ce qui faisait de lui un Membre d'Honneur apprécié de ses pairs. On ne voyait pas en lui le petit frère de l'Impératrice assassinée, ni le fils d'un vieux fou qui avait croulé sous le poids de sa cupidité. On ne savait rien de Stahl, sinon qu'il avait été interdit de cumul de ses fonctions politiques et militaires, et qu'on lui avait refusé la militarisation haute densité de la planète. Il était un incompris. Et voyant sa sœur et son petit frère gérer à merveille les comptes du Clan, il avait pris le temps de boucler patiemment sa carrière militaire. Il était à la fois homme d'affaires, fin stratège, et dangereux combattant des forces spéciales arkaniennes, et bien sûr, politicien de renom. Stahl Civicius était devenu quelqu'un de puissant et dangereux.
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