- lun. 23 nov. 2015 00:29
#20856
Dans les confins de l'Expansion...
Yinchorr. Monde déserté et isolé, ce recoin méconnu du Secteur Fellwe n’avait rien de bien différent de la multitude de planètes peu habitées de la Galaxie. Ces dernières n’avaient généralement pas les conditions hospitalières suffisantes pour attirer plus que quelques parias colonisateurs et servaient tout au plus de plaque tournante secrète pour de modestes réseaux criminels. Mais dans la collection d’astres rebutants, Yinchorr était dans une catégorie à part. Sa surface consistait en un unique ensemble rocheux – et à moindre mesure sableux - cuit par les rayons insoutenables de son étoile. Les très maigres signes de civilisation se concentraient autour de rarissimes petites mers à l’eau hautement salée et sans le moindre manifestation de vie poissonneuse. Pas plus de deux-cent mille âmes parvenaient à subsister difficilement dans cet univers impardonnable où les montages et ravins aux pierres tranchantes rendaient tout faux pas potentiellement mortel. Le sol, si tant est qu’il n’y en ait vraiment un, rendait les marches douloureuses et exténuantes, empêchant le transport de marchandises par bêtes de sommes. Sans compter que des créatures effroyables telles que le Rolk-Mangir se jetaient sans vergogne sur les curieux osant s’éloigner des hameaux encore habités. L’Empire chassa il y a longtemps la plupart des locaux, les Yinchorris, des lézards humanoïdes dotés d’intelligence, mais la fin de l’humanocentrisme permit à quelques familles des deux castes principales de revenir sur leur terre natale. Les impériaux y conservaient, comme sur chaque planète qu’ils contrôlaient, une garnison et un gouverneur. Ces derniers n’étaient dotés que des moyens suffisants pour maintenir l’ordre et la surveillance d’une population si faible, au sein de laquelle même la criminalité galactique n’avait pas tenté de s’infiltrer tant le jeu n’en voudrait pas la chandelle. Après tout, Yinchorr, tout juste autosuffisante, n’exportait ni n’importait grand-chose.
Rien, en vérité, ne permettait d’identifier l’importance réelle de ce monde aux yeux de l’Empire. Et pourtant. C’est ici, dissimulée entre des protubérances pierreuses et voilée par de constantes tempêtes de sable magnétiques, que Palpatine avait ordonné la construction de l’Académie secrète dont la lourde responsabilité serait de former sa garde rapprochée. Elle poursuivit cette mission jusqu’au trépas du dernier souverain de l’Empire, puis fut abandonnée lorsque l’on procéda à l’effacement systématique des traces de l’ancien régime. Les éléments implacables reprirent rapidement le dessus et s’attaquèrent à la mystérieuse structure pour ne laisser bientôt que des ruines balayées par des tourbillons de poussière. Récemment, néanmoins, le nouveau pouvoir manifesta un intérêt certain envers les capacités légendaires des guerriers vêtus de rouge. Le Consul Melius convainquit en effet ses égaux d’avaliser la renaissance du corps prestigieux ; mais avec un processus de sélection et un entraînement encore meilleurs. Il débloqua les fonds confidentiels nécessaires et retrouva plusieurs dizaines d’anciens camarades pour assurer la formation des futures nouvelles recrues. L’un des vétérans se révéla d’ailleurs assez compétent et respecté par tous pour devenir le nouveau Maître-Instructeur de l’Académie. Avec la bénédiction du Consul, il permit de redonner au lieu toute sa signification d’antan. Les aspirants s’entrainaient nuits et jours, parfois jusqu’à la mort, et se devaient à tout instant d’être prêts à défier leur niveau d’apprentissage. Le complexe était entièrement automatisé et il n’était pas rare qu’une tourelle laser surgisse à l’improviste du sol pour assaillir une recrue se dirigeant vers le réfectoire, ou encore qu’un disciple soit enlevé au milieu de la nuit pour être abandonné à des centaines de lieux de là, en plein désert, sans rien lui laisser pour retrouver son chemin. Le traitement était profondément violent, cruel et fatal, reflétant, en somme, ce qui était attendu de chaque nouveau Garde Impérial.
Pire, il était maintenant question de pulvériser les dernières barrières de l’éthique en créant de véritables surhommes... par l’entremise de la science militaire. L’idée fut proposée par l’un des gardes qui, avant de répondre favorablement à l’appel de l’Empire, s’était reconverti dans les frontières du génie biomédical. C’est précisément pour discuter de la faisabilité de ce projet, et afin d’inspecter l’édifice relevé, que Darvos se rendit à nouveau seul sur Yinchorr. Aucun trajet n’existait depuis Tol-Kachorn, la capitale, car pas même le Gouverneur ne connaissait l’existence de l’Académie. Elle disposait de son propre spatioport dissimulé et à l’accès impraticable sans une série très précise de coordonnées cryptées à entrer dans l’ordinateur de bord. Naturellement, une autre combinaison spéciale était nécessaire pour entrer et sortir du système sans être repéré par les senseurs de la défense planétaire.
Une fois dans le hangar, le Consul fut accueilli sobrement par son ancien frère d’armes et les deux individus se dirigèrent promptement vers le laboratoire.
- " Excellence ! "
- " Pas de formalités de cette nature ici. " répondit Darvos d’un geste dissuasif de la main " Allons discuter de vos travaux. "
Le Garde acquiesça en souriant. Il avait été prévenu que l’éminent personnage jouissait désormais d’un nouveau grade dans l’Armée. Une rectification mettant fin à l’absurdité d’un Consul ne jouissant que d’un simple rang de Capitaine.
- " Veuillez me suivre, Lieutenant-Général. "
Ils se dirigèrent d’un pas lourd dans les entrailles du lieu. Darvos ressentait déjà une certaine fierté de revoir le site pétri d’activité comme lors des premiers temps de l’Ordre Nouveau. Mais cette fois, son potentiel en sera décuplé.
Darvos Melius,
Matricule TR – 1109,
Consul impérial.
Dans les confins de l'Expansion...
Yinchorr. Monde déserté et isolé, ce recoin méconnu du Secteur Fellwe n’avait rien de bien différent de la multitude de planètes peu habitées de la Galaxie. Ces dernières n’avaient généralement pas les conditions hospitalières suffisantes pour attirer plus que quelques parias colonisateurs et servaient tout au plus de plaque tournante secrète pour de modestes réseaux criminels. Mais dans la collection d’astres rebutants, Yinchorr était dans une catégorie à part. Sa surface consistait en un unique ensemble rocheux – et à moindre mesure sableux - cuit par les rayons insoutenables de son étoile. Les très maigres signes de civilisation se concentraient autour de rarissimes petites mers à l’eau hautement salée et sans le moindre manifestation de vie poissonneuse. Pas plus de deux-cent mille âmes parvenaient à subsister difficilement dans cet univers impardonnable où les montages et ravins aux pierres tranchantes rendaient tout faux pas potentiellement mortel. Le sol, si tant est qu’il n’y en ait vraiment un, rendait les marches douloureuses et exténuantes, empêchant le transport de marchandises par bêtes de sommes. Sans compter que des créatures effroyables telles que le Rolk-Mangir se jetaient sans vergogne sur les curieux osant s’éloigner des hameaux encore habités. L’Empire chassa il y a longtemps la plupart des locaux, les Yinchorris, des lézards humanoïdes dotés d’intelligence, mais la fin de l’humanocentrisme permit à quelques familles des deux castes principales de revenir sur leur terre natale. Les impériaux y conservaient, comme sur chaque planète qu’ils contrôlaient, une garnison et un gouverneur. Ces derniers n’étaient dotés que des moyens suffisants pour maintenir l’ordre et la surveillance d’une population si faible, au sein de laquelle même la criminalité galactique n’avait pas tenté de s’infiltrer tant le jeu n’en voudrait pas la chandelle. Après tout, Yinchorr, tout juste autosuffisante, n’exportait ni n’importait grand-chose.
Rien, en vérité, ne permettait d’identifier l’importance réelle de ce monde aux yeux de l’Empire. Et pourtant. C’est ici, dissimulée entre des protubérances pierreuses et voilée par de constantes tempêtes de sable magnétiques, que Palpatine avait ordonné la construction de l’Académie secrète dont la lourde responsabilité serait de former sa garde rapprochée. Elle poursuivit cette mission jusqu’au trépas du dernier souverain de l’Empire, puis fut abandonnée lorsque l’on procéda à l’effacement systématique des traces de l’ancien régime. Les éléments implacables reprirent rapidement le dessus et s’attaquèrent à la mystérieuse structure pour ne laisser bientôt que des ruines balayées par des tourbillons de poussière. Récemment, néanmoins, le nouveau pouvoir manifesta un intérêt certain envers les capacités légendaires des guerriers vêtus de rouge. Le Consul Melius convainquit en effet ses égaux d’avaliser la renaissance du corps prestigieux ; mais avec un processus de sélection et un entraînement encore meilleurs. Il débloqua les fonds confidentiels nécessaires et retrouva plusieurs dizaines d’anciens camarades pour assurer la formation des futures nouvelles recrues. L’un des vétérans se révéla d’ailleurs assez compétent et respecté par tous pour devenir le nouveau Maître-Instructeur de l’Académie. Avec la bénédiction du Consul, il permit de redonner au lieu toute sa signification d’antan. Les aspirants s’entrainaient nuits et jours, parfois jusqu’à la mort, et se devaient à tout instant d’être prêts à défier leur niveau d’apprentissage. Le complexe était entièrement automatisé et il n’était pas rare qu’une tourelle laser surgisse à l’improviste du sol pour assaillir une recrue se dirigeant vers le réfectoire, ou encore qu’un disciple soit enlevé au milieu de la nuit pour être abandonné à des centaines de lieux de là, en plein désert, sans rien lui laisser pour retrouver son chemin. Le traitement était profondément violent, cruel et fatal, reflétant, en somme, ce qui était attendu de chaque nouveau Garde Impérial.
Pire, il était maintenant question de pulvériser les dernières barrières de l’éthique en créant de véritables surhommes... par l’entremise de la science militaire. L’idée fut proposée par l’un des gardes qui, avant de répondre favorablement à l’appel de l’Empire, s’était reconverti dans les frontières du génie biomédical. C’est précisément pour discuter de la faisabilité de ce projet, et afin d’inspecter l’édifice relevé, que Darvos se rendit à nouveau seul sur Yinchorr. Aucun trajet n’existait depuis Tol-Kachorn, la capitale, car pas même le Gouverneur ne connaissait l’existence de l’Académie. Elle disposait de son propre spatioport dissimulé et à l’accès impraticable sans une série très précise de coordonnées cryptées à entrer dans l’ordinateur de bord. Naturellement, une autre combinaison spéciale était nécessaire pour entrer et sortir du système sans être repéré par les senseurs de la défense planétaire.
Une fois dans le hangar, le Consul fut accueilli sobrement par son ancien frère d’armes et les deux individus se dirigèrent promptement vers le laboratoire.
- " Excellence ! "
- " Pas de formalités de cette nature ici. " répondit Darvos d’un geste dissuasif de la main " Allons discuter de vos travaux. "
Le Garde acquiesça en souriant. Il avait été prévenu que l’éminent personnage jouissait désormais d’un nouveau grade dans l’Armée. Une rectification mettant fin à l’absurdité d’un Consul ne jouissant que d’un simple rang de Capitaine.
- " Veuillez me suivre, Lieutenant-Général. "
Ils se dirigèrent d’un pas lourd dans les entrailles du lieu. Darvos ressentait déjà une certaine fierté de revoir le site pétri d’activité comme lors des premiers temps de l’Ordre Nouveau. Mais cette fois, son potentiel en sera décuplé.
Modifié en dernier par Darvos Melius le sam. 23 juil. 2016 03:19, modifié 2 fois.
Matricule TR – 1109,
Consul impérial.