L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#35660
Ambiance


« Je n'ai pas peur, Helera. Parce que tu es à mes côtés. »

Deux mois s’était désormais écoulés depuis la bataille de Nouane. Ils avaient gagné leur avait-on dit, ils avaient rendu un énorme service à l’empire. En revanche, ils ont oublié de préciser ce qu’ils avaient abandonné ce jour-là. Elle se souvenait de cette tempête de neige, comme elle la voyait dehors sur Nelvaan actuellement. Assise dans le salon, le regard livide, tandis que ses enfants jouaient ensemble à faire des constructions de bois. Ce bois, elle était allée le récupérer le matin même dans les forêts, vagabonde solitaire traçant son sillon dans la neige. Bercée par les vents murmurant des paroles interdites. Elle avait choisi avec précaution les morceaux pour n’être ni trop fins, ni trop épais. Ni trop coupant, ni trop mous. La reine avait gardé le silence, comme depuis les semaines qui précédaient celle-là. Un mutisme volontaire dont elle ne sortait que pour s’occuper de ses enfants. L’espoir d’abord l’avait conduite à lancer des Nelvaaniens aux quatres coins de la galaxie à la recherche d’indice. Une piste, quelque chose. Rien qu’une idée l’aurait contenté et lui aurait donné de grands élans. Mais rien.

« Je te donne tout. Tout ce que j'ai, tout ce que je suis. Je t'appartiens. Corps et âme. »

La morosité avait pris le dessus, le deuil accompagné de grosses larmes dans son lit. Lors de ces longues soirées où elle attendait patiemment le sommeil. Et où ce dernier tardait toujours à toquer aux portes de son cerveau. Dans ces moments-là, elle se demandait ce qu’elle aurait dû faire, cette journée-là. Quel geste, quelle décision aurait pu changer les choses, l’empêcher d’être emmené. Quel était le choix ou le parti qui avait conduit à cette trahison. Car pour elle, ce n’était rien de moins que cela. Il avait tout donné, et elle s’en était détournée, pour se préoccuper encore une fois des autres. Ces mêmes autres qui n’avaient été reconnaissants de rien, préférant lancer des accusations à son encontre. Allant même jusqu’ à la condamner. Tout cela n’avait plus d’importance. La tristesse s’était installée, puis la lassitude.

« Tu sais, je crois bien que je t'aime, Helera. Est-ce que ça te gêne comme confidence ? »

Elle était là, seule devant cette table, à jeter des regards inquiets à ses enfants que rien ne semblait toucher. Et les larmes revenaient, se présentaient à son royaume comme des intrus indésirables. Emmenant dans leurs bagages les regrets, les souvenirs. Les mots échangés, les frôlements de leur peau, les baisés échangés, les odeurs mélangées. Il ne restait rien et la vie devenait fade face à ce constat. Le spectre de sa présence la hantait et la harcelait, lui montrant à quel point elle l’avait trahi. Elle avait dit ces mots à ses enfants, ce jour-là, tandis qu’ils se demandaient pourquoi elle était dans cet état :

« Quel que soit vos choix. Battez-vous pour ceux que vous aimez. Serrez les forts contre vous quand vous le pouvez et ne les laisser pas s’envoler. Jamais. »

Encore une fois, le bilan fut noir. C’était un échec. Et tandis que l’espoir s’était éteint, il y avait eu cet appel :

« Ma reine, l’homme au chapeau l’a retrouvé. »




Ambiance


Haruun Kal était de ces planètes qui vivaient paisiblement à l’abri de tous les regards. Il n’y avait rien d’intéressant sur la planète, mais le climat était clément. On y trouvait de large étendue d’herbes grasses tout autant que d’épaisses jungles dense. L’hygrométrie variant du tout au tout entre les deux biomes. On retrouvait de l’eau douce en quantité et la vie fleurissait sur toutes les strates de l’écosystème. La faune était particulièrement active et dangereuse. Allant de la guêpe qui pondait des œufs dans le cerveau à rendre dément, le léopard des branchages ou encore l’énorme le chien Akk. Tout cela était fait pour tuer, et éloigner les éventuels maraudeurs qui traînaient trop proches de la structure de métal. A quelques jours de marche depuis la lisière, inaccessible par les véhicules sans risquer de sonner l’alerte. Ils en étaient là, voyageant en rang serrés à travers la verdure. Les branches repoussées, les feuilles écartées pour une progression lente mais assurée.

Leur équipe était constitué de plusieurs hommes du BSI, commandé par le non sans moins connu Winston. Le vieux avait repris du service, touché par la perte de Zygmunt et faisant de cette affaire quelque chose de personnel. Il était accompagné d’une demi-dizaine de soldat du bureau en armure complète qui repérait les pièges laissés sur le passage. Avec eux, le chasseur au chapeau, le garçon de vache au poncho rouge. Celui qui avait donné l’alerte et traqué l’agent. Quant à savoir ses motivations, elles ne regardaient que lui et se chiffreraient uniquement en crédits assurément. Enfin, trois Nelvaaniens étaient présents pour terminer cette escorte. La reine de la planète sauvage en personne, ainsi que les deux chefs maraudeurs, Raxxor et Alfarh. Le gros loup et l’humain au crane à demi rasé. Ces deux derniers, experts dans les environnements naturels, patrouillaient en avant ou sur les côtés, dans les arbres comme au sol. Ils étaient devant et derrière, ils étaient des maraudeurs et leur première assurance vie.

« Bon dieu d’bon dieu. Ce n’est pas permis d’être aussi humide. Tout mon corps suinte. »

« Vous vous plaignez Winston. »

« V’verrez quand vous aurez mon âge et que chacun d’vos mouvements grinceront comme un vieux portail rouillé. »

Helera étira un sourire mais ne dit mot. Depuis cet appel et la renaissance de cet espoir, elle n’avait eu de cesse de montrer de l’empressement à retourner dans la guerre. Winston avait bien pu l’accueillir, recréant leur équipe de baroudeur. Ils étaient là pour récupérer leur chef. Cela l’emplissait d’une détermination plus puissante encore. En armure complète, avec un nouveau bras métallique, plus perfectionné encore. Il y avait devant elle dans cette structure cachée le fruit de ses songes et le fantôme de ses passions. L’idée de le revoir faisait bondir sa poitrine. L’état dans lequel elle le retrouverait l’emplissait cependant d’appréhension. Elle s’imaginait devoir le combattre, tandis que leurs ennemis lui auraient retournés l’esprit. Comme elle dû le faire avec sa mère jadis, avec Althar, avec son père ou encore son frère. Toutes les personnes qu’elle avait aimées s’était au moins une fois retournée contre elle. Aurait-elle la force de lutter cette fois-là ? Elle n’en était pas sûre. Pas sûre d’avoir la volonté de lutter contre son agent. Et si son futur s’arrêtait maintenant, c’était que la Force l’avait décidé. Il n’y aurait alors aucun retour en arrière.
#35663
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L'avantage d'être une machine, c'est qu'on est doté d'une patience hors du commun et inégalée même par les plus patients des organiques. Au bout du compte, ils finissaient tous par perdre patience et se précipiter dès lors que le temps leur filait entre les doigts. Mais pas lui. Alors qu'il discutait avec le vieux Winston au QG du BSI, dans la pièce à côté de celle ou l'agente avait été installée, comme inerte et vide, il avait tout de suite compris ce qu'il lui faudrait faire. La tâche aurait pu en intimider et effrayer plus d'un, elle aurait pu décourager bon nombre de chasseurs les plus aguerris, mais pas lui.

Il avait accepté le contrat et était parti sans demander son reste, vers les étoiles. En chasse. A la recherche de l'agent disparu. Une tâche qui allait être proprement herculéenne, compte tenu du fait que pas même les meilleurs pisteurs de l'Empire n'avaient pu trouver jusqu'ici quelque chose sur les individus qui avaient frappé à la suite 2 mondes impériaux. La difficulté aurait fait peur à bien des autres mais lui avait accepté, par orgueil, par appât du gain et par goût du défi, dans cet ordre précisément. Il n'en avait rien à faire de l'agent disparu ni de ces histoires d'attentats, de terroristes et compagnie. Seuls l'intéressaient l'argent et la perspective de la traque.

Pendant des semaines il avait chassé sans répit ni relâche, voyageant entre les mondes à travers la galaxie. Il avait exploré chaque piste qu'il dégotait, même les plus ridicules, même les plus minuscules, même les moins fiables. Et il avait fait chou blanc tout ce temps sans que cela ne le décourage. Au contraire, cela n'avait fait que renforcer sa motivation et son envie de réussir. Il avait persévéré sans compter le temps qui passe, jusqu'à ce qu'un jour, enfin, le bon tuyau lui fut donné par l'un des membres de l'organisation terroriste impliquée. L'inconnu n'avait pas de nom, si ce n'était qu'il s'était présenté comme le Numéro XVII, un terme qui n'apparaissait dans aucune des innombrables bases de données à sa disposition.

En fin de compte, le nom n'avait eu que peu d'importance. Ce qui en avait, c'était qu'il était un trafiquant et un contrebandier qui avait l'habitude, tout les 15 jours, de transporter une cargaison d'esclaves achetés à bas prix chez les Hutts et de prisonniers divers jusqu'à une base installée sur Haruun Kal. Ce qu'on faisait d'eux, il prétendait n'en rien savoir mais supposait que ça n'était probablement pas pour leur rendre la vie plus douce. Rien, dans ce qu'il avait pu dire, n'avait évoqué de près ou de loin le disparu en vérité. Mais, avant qu'il ne s’ôte la vie d'une façon que le chasseur ne comprenait toujours pas très bien, il avait parlé d'autre chose.

Le complexe était aux ordres d'une agente, membre de la petite bande de XVII, du nom de Narcisse. Ce détail avait immédiatement rappelé au chasseur sa conversation avec Harkin. Il ne lui en avait pas fallu plus pour raconter l'affaire à Winston avec lequel il était en contact régulier depuis Nouane. Ils étaient tombés d'accord et, tandis que le chasseur revenait, le vieil agent avait averti sa hiérarchie avant d'établir un plan de secours dans le plus grand secret. Non pas qu'il ne faisait confiance à personne - enfin si - mais la nécessité était réelle. Il était hors de question d'abandonner à son sort l'agent, quand bien même les huiles se souciaient peu du sort d'un seul individu, fut-il du Bureau ou non.

Des repérages avaient été effectués toute la semaine précédant l'envoi du groupe d'assaut afin d'en savoir un maximum avant le déploiement, ce qui avait permis de situer la structure loin parmi les jungles locales, très loin des centres de population même les plus minimes. Il était évident que ceux qui y vivaient désiraient être tranquilles et ne pas être dérangés, d'autant que plus on s'enfonçait dans les jungles, plus grands étaient les dangers de la faune et la flore. Le largage s'était déroulé la veille au plus fort de la nuit, par un transport rapide et discret qui était reparti aussitôt, en attente en orbite, en silence radio complet. Ils avaient été ensuite livrés à eux-mêmes et pris la route sans attendre.

Le cow-boy n'était pas plus gêné que ça par la situation ni par les difficultés de leur progression pénible dans la jungle. La jeune femme et ses copains poilu et humain n'en avaient pas eu plus l'air, en revanche pour Winston et les agents du Bureau en armure complète, c'était une autre histoire. Pourtant, à part le vieux, personne ne se plaignit une seule fois. On leur avait expliqué que leur objectif était un camarade ayant protégé de sa vie le Grand Moff Astellan et c'était pour eux une raison suffisante. En revanche, s'ils ne disaient rien quant à la présence de la conseillère, ils en furent vivement étonnés et pour cause.

Les supérieurs de Winston avaient catégoriquement refusé l'idée qu'elle puisse se joindre à l'opération. D'abord parce que ce n'était aucunement son rôle et qu'il y avait déjà des gens très compétents pour ça merci bien, ensuite parce qu'au regard de son importance, pas question de la laisser encore jouer les casse-cous et risquer sa peau. Sans compter que, et bien peu le savaient, les instances dirigeantes du Bureau savaient qu'elle avait usé de ses pouvoirs sur Nouane, des mois plus tôt. Une violation flagrante des lois impériales, couplée aux soupçons sur son utilisation première sur Yaga Minor auparavant, ne faisait que s'ajouter dans le dossier accablant à son sujet.

Elle ne devait d'avoir été laissée tranquille qu'au fait d'être la conseillère de l'Empereur, ce qui lui garantissait, temporairement, une certaine immunité. Mais plus elle irait à contre-courant et plus cette immunité se fragiliserait, bien qu'elle ne semblait pas en avoir conscience. Ou elle s'en foutait, au choix. Le cow-boy progressait en tête de file, ses sens à l'affût. Il devait admettre que les copains de l'humaine savaient y faire et se débrouillaient bien. A deux reprises, les bougres avaient même réussi à disparaître à ses yeux, ce qui témoignait d'un savoir-faire considérable.

Les bruits de la jungle résonnaient tout autour d'eux, témoignant d'une vie et d'une végétation luxuriantes, considérables. Ici, au milieu d'un environnement dangereux et potentiellement meurtrier, il se sentait vivant, un concept qui le laissait froid habituellement mais dont l'expression lui paraissait fort à propos. Oui, vivant, c'était bien ça. Tout ses sens étaient stimulés et il en venait à ressentir l'exultation d'une façon très semblable à celle des organiques. Quel phénomène curieux et intéressant que celui-là.

Ils avaient progressé en silence et en file indienne tandis que les maraudeurs couvraient leurs flancs comme l'avant et l'arrière, tournant autour du groupe comme un bouclier protecteur. Désormais qu'ils n'étaient plus bien loin de la base, l'impatience et l'appréhension commençaient à se propager chez eux. Il était plus que temps à son avis, que cette chasse prenne fin. Il préférait la chasse proprement dite à sa conclusion d'ordinaire, mais 3 mois à courir après des fantômes l'avaient sevré provisoirement. Il voulait en finir, maintenant.
#35665
La forêt devant eux s’étendaient et les bruits des animaux les interpellaient, leurs obligeaient à prendre régulièrement des pauses pour contempler leur environnement. Par moment, ils apercevaient un drone filant à toute allure dans la forêt. A ce moment, ils s’allongeaient ventre à terre et attendait qu’ils passent. Tout ici était fait pour les tuer, c’était une certitude, mais tout aussi pourrait trahir de leur présence également. La mission reposant sur deux facteurs complexes, la discrétion tout autant que la rapidité. Les enjeux étaient d’autant plus grands pour la reine qui y avait désormais mis les tripes. Il y avait dans son sang la vengeance et l’amertume, la peur et l’appréhension. Un cocktail explosif mais dangereux, pour ses ennemis. La marche dura encore plusieurs dizaines de minutes, et les bruits devenaient de plus en plus anxiogène. A la fin, ils n’avançaient presque plus. Les maraudeurs avaient désormais ouvert la marche et filaient à travers la forêt. Seuls. Eux étaient restés genoux à terre sur le sol et patientait dans le calme et la tempérance. La tension était palpable, les visages étaient sérieux. Plus personne ne voulait se plaindre ou plaisanter. Pour autant, maintenant qu’ils se trouvaient inertes, elle se tourna vers les agents qui les accompagnaient. Les volontaires pour sauver leur collègue, leur ami et leur frère. Helera planta sur leur masque dénué de sentiments son regard bleu.

« Ce que vous allez voire dépassera peut-être votre entendement, venant de moi ou de mes gens. J’aimerai que vous gardiez en tête que tout ce qui se passera dans le complexe, sera réalité pour l’agent Molotch. N’oubliez pas que nous sommes de votre côté, et nous le serons toujours. »

Ceci étant dit, elle hocha la tête rapidement et mis à son tour son casque, dissimulant tout ce qui faisait d’elle une humaine derrière les épaisseurs de technologies. Dix minutes passèrent encore sans nouvelles des maraudeurs, pendant lesquelles la reine joua nerveusement du pied dans la terre à force de nervosité. Elle se figea à ce terme et baissa la tête.

« Ils ont atteint le complexe, ils veulent que nous les rejoignons par les arbres. Winston, on vous préviendra quand la voie sera ouverte. Valdor, vous en êtes ? »

Qu’il le soit ou pas, la reine sauta d’un bond dans les feuillages, visiblement habituée à toutes les expéditions dans la nature. Elle était à son aise, telle une fée des bois bienfaitrice, venue pourtant donner la mort. Les branches sur lesquelles elle progressait étaient pour la plupart sèches, et il fallait user de talents et de connaissances pour ne pas sauter sur une branche pourrie. Les lianes étaient également nombreuses et un mauvais saut les auraient précipités plusieurs mètres plus bas, rompant inévitablement leur cou. De plus, il y avait même dans les hauteurs des animaux dont il fallait prendre garde. Ceux là même qui n’hésiteraient pas à croquer un morceau d’androïde ou de reine. Ceux là en revanche, Helera n’en croisa aucun. Déjà parce qu’elle les dissuadait d’approcher et parce qu’elle guettait de part son esprit dans les environs. Méfiance était mère de sûreté. A leur tour, près de dix minutes de sport intensif à travers les hauteurs, ils rejoignirent les deux comparses, assis sur une branche. Devant eux s’arrêtaient la forêt, et une structure de béton rongés par la végétation se présentait. C’était une sorte de tour dénuée de porte à sa base. Il n’y avait qu’une échelle à une extrémité qui menait cinq mètres en hauteur sur une plateforme rectangulaire. Là, des gardes patrouillaient, ainsi que divers systèmes de sécurité telles que les caméras thermiques, détecteurs de mouvements, etc. Au centre de cette plateforme, se trouvait un tube. Un ascenseur qui probablement menait vers les profondeurs de la terre. Un endroit adéquat pour se cacher. Le silence radio fut de mise, bien que les sensitifs continuaient de dialoguer dans leur tête. L’androide quant à lui saurait quoi faire. Ils se dispersèrent tout autour de la lisière de la forêt pour se préparer à effectuer un saut impossible pour un humain standard. Leur objectif était d’attérir directement sur la plateforme, derrière l’ensemble des caméras et autres systèmes. Le mot d’ordre avait été donné, et le doigt de la reine s’agitant sous son cou donnait le ton au garçon de vache. Il n’y aurait pas de survivants pour les traîtres à l’empire aujourd’hui.

Quelques secondes, quelques instants et le moment arriva. De manière parfaite, les sensitifs firent le saut de l’ange à travers la lisière. Le premier atterrit derrière sa victime et de sa hache percuta le côté de son cou. L’homme loup écrasa le sien et d’un coup de patte lui arracha la moitié du visage. La reine quant à elle brisa la nuque de sa victime. Pendant un instant, ils restèrent sans bouger, attendant que les caméras confirment ne pas avoir détecté de mouvement. La reine se détendit et à travers son casque insonorisé prévint Winston de s’approcher. Pendant ce temps, une à une, Helera demanda aux chasseurs de désactiver les caméras avec elle. Lui était sans doute un expert dans ce domaine, du moins l’espérait-elle. Pour son cas, elle se contentait du point de rupture pour désactiver les composants adéquats. Suite à quoi, le quatuor se déplaça jusque dans ascenseur qui ne pouvait malheureusement contenir que deux personnes. Aussi quand il serait déclenché, l’alarme allait inévitablement sonner. Cela réduisait encore leur chance et ils devraient agir avec une extrême rapidité. Au vu de leur situation, la reine se permit quelque parole.

« Les gars, restez ici et couvrez les éventuels renforts. Je ne doute pas qu’il doit y avoir encore des planqués dans le coin. Valdor … Je crois que l’on ne va pas avoir le choix cette fois. On va devoir descendre tous les deux, et l’on va devoir se dépêcher. Je suis certaine que cela est dans vos cordes, mais j’aimerai quand même être certaine de votre … détermination ? Je ne suis pas très forte pour les discours galvanisant d’avant bataille. Si on s’en sort et si on exfiltre notre cible, ma foi, vous serez le bienvenu pour gouter notre alcool local. »

Helera étira un sourire derrière son casque et tendit la main. Dernier signe d’affection avant de plonger dans l’enfer.
#35672
La longue marche avait pas mal pris sur les réserves de la petite troupe et leur endurance avait été mise à l'épreuve, excepté pour sa part. Le silence total imposé par le vieux afin de ne pas risquer de se faire repérer par quelque sentinelle ou capteur installé dans le coin les avait tous forcé à ne même pas dire un mot à voix basse. Seule la communication par geste avait été autorisée mais elle ne remplaçait jamais vraiment l'usage des mots. L'ambiance pesante de la jungle avait également joué sur la nervosité générale et ajouté à l'ensemble, bien que les maraudeurs avaient visiblement fait du bon boulot puisqu'aucune bestiole n'était venue les réclamer comme repas. Il avait encore fallu attendre un peu pour avoir des nouvelles de ses gars avant que l'humaine ne l'appelle à elle.

Chasser des humains sans qu'ils ne s'en rendent compte, c'est un excellent passe-temps. Je marche.

Ou plutôt, il sautait, à en croire le spectacle de la donzelle qui plongea par-delà une petite crevasse et atterrit plus loin. Le cow-boy la suivit en se calquant sans grande difficulté sur son allure, offrant le spectacle vaguement étrange d'un type en poncho rouge se promenant dans la jungle en compagnie d'une combattante en armure complète. Avisez un peu ce duo des plus insolites. Il fallut rapidement se mettre à grimper tel des singes d'une galaxie lointaine, une tâche qui semblait aisée pour l'humaine et un poil plus complexe pour le chasseur, qui, même s'il disposait d'une agilité bien supérieure aux standards humains, n'avait jamais été très fan de ce genre d'acrobatie, préférant celles plus tape à l’œil des bonds surhumains pendant une fusillade et autres joyeusetés.

Une fois en haut, ils avaient un bon aperçu de la vallée en contrebas un peu plus loin. La jungle jusqu'ici sans fin semblait contourner une structure de métal et de béton posée là au milieu de celle-ci, comme une balafre dans le paysage qui jurait furieusement avec l'ensemble. A en juger par la végétation abondante qui s'accrochait aux murs de toute la structure, ça faisait un bout de temps qu'elle était là. Une bonne nouvelle en un sens, indiquant qu'ils n'étaient pas venus pour rien. Sauf, évidemment, si l'endroit était abandonné depuis longtemps. Bien qu'il ne vit pas les compagnons s'exprimer, il sembla qu'ils avaient élaboré un plan, ou quelque chose qui y ressemblait au moins un peu.

Tout le monde se dispersa autour de l'espèce de tour, évoluant entre les arbres afin de pouvoir être le plus haut possible comparé à la plate-forme accessible uniquement via une échelle actuellement relevée. Il allait falloir quand même faire un sacré saut pour rallier l'endroit et s'il avait été un organique, Valdor aurait probablement eu trop peur de le faire et même simplement pas les moyens pour. N'étant ni organique - enfin pas entièrement - ni humain - ça aussi ça se discute - il se savait capable d'y arriver. Il avait juste à calculer correctement et go. Au signal de la jeune femme, il sourit, amusé. Comme s'il avait prévu de laisser des pieds-tendres s'en sortir, la bonne blague.

Si les sensitifs bondirent avec agilité et grâce, sans effort apparent, il en fut légèrement autrement pour sa part. Il parvint sans trop de mal à atteindre la plate-forme en sautant et s'y agrippa via son bras cybernétique qui se verrouilla immédiatement. Ce qui ne l'empêcha pas de se rétamer lourdement contre le mur dans un choc perceptible pour la sentinelle non loin qui se mit immédiatement en marche, arme levée, alertée. Jurant tout bas, le chasseur attendit patiemment, entendant les bruits de pas sur le métal de la plate-forme qui se rapprochaient toujours plus. Encore un peu... Lorsque le type fit mine de se pencher, la main gantelée du cow-boy lui saisit le visage et, d'un coup sec, lui brisa le cou avant de le faire basculer dans le vide. Bon, pour la subtilité on repassera mais au moins il avait été à peu près discret.

De toute façon, la discrétion et lui ça faisait 2, un flingueur comme lui n'en avait cure. En revanche, manque de bol, il ne toucha pas aux quelques caméras dans son coin parce que le piratage était une compétence qui lui faisait défaut, excepté pour les bases des bases. Aussi les évita-t-il et signala lesquelles étaient à ne pas aller titiller, pendant qu'ils se rassemblaient devant un ascenseur qui allait les mener dans les profondeurs, là ou les attendraient la cible, probablement. Le petit discours de la jeune femme l'amusa plus qu'il ne l'irrita. Que croyait-elle donc ? Il était temps de mettre les choses au clair.

J'ai accepté un contrat. Il stipule de retrouver votre boss et le sortir de là en vie, sans quoi je n'aurais rien. Je suis un professionnel, quand je donne ma parole, je la respecte et je vais jusqu'au bout de ma traque. Ne doutez pas de ma détermination comme vous dites. Ces humains et autres dégénérés là-en bas sont déjà tous morts. Assurez-vous juste d'avoir de quoi leur régler leur compte parce qu'on n'aura pas de réapprovisionnement pour nos flingues là-dedans. Par contre j'accepte volontiers de goûter à votre gnôle.

Les maraudeurs semblaient moyennement heureux d'attendre là comme des cons et on pouvait en dire autant de Winston et du groupe d'assaut qui étaient en chemin pour rallier l'entrée du complexe. Quelque chose lui disait que dès que les alarmes allaient sonner, ils allaient vouloir descendre à leur tour pour percer des trous dans des gens et autres joyeusetés. A eux revenait la tâche de nettoyer l'entrée en bas pour leur permettre de descendre sans être accueilli par un comité chaleureux. Tandis que l'ascenseur descendait rapidement, les alarmes se mirent à sonner. Curieusement, l'ascenseur ne fut pas bloqué durant le trajet, ce qui le convainquit qu'on les sommerait à l'arrivée de déposer les armes.

Préparez vos flingues, ça va péter.

Il ne se trompait pas. L'ascenseur s'arrêta dans une sorte de zone d'accueil de la base souterraine ou les attendaient une escouade de 6 trouffions en armure complète, des tueurs du même acabit que ceux qui avaient voulu dézinguer le Grand Moff et embarqué leur client. Des amateurs donc, de l'humble avis du chasseur. Souriant largement, le cow-boy prit le temps de savourer une bouffée de son cigare avant de le cracher par terre. Il était temps de botter des culs. D'un geste incroyablement rapide, Valdor dégaina son fidèle Pacificateur, un DL-44 à l'apparence personnalisée à fond qui faisait sa fierté et pour qui il éprouvait une sorte d'affection légèrement étrange.

Les corps ne tardèrent pas à tomber et les cris à briser le pseudo-silence en dehors des alarmes qui résonnaient tandis que le cow-boy et la conseillère dézinguaient à tout va sans faire de quartier. Il ne fallut pas longtemps pour que l'endroit soit nettoyé. Tapotant son oreille, le chasseur signifia ainsi qu'elle pouvait prévenir la cavalerie là-haut. Le temps qu'ils descendent, il fallait tenir cette position. Chouette, encore de l'exercice sur cible mouvante. Changeant de chargeur, le cow-boy se mit à couvert, couvrant l'un des sas adjacents.

Ces pieds-tendres vont regretter d'être nés avec nous deux. Votre machin blanc là, c'est un sabre laser ? J'en ai vu un à l'oeuvre une fois sur Corellia... On avait bien ri, si j'étais pas aussi attaché à mon flingue, j'aurais pas dit non à utiliser un de ces joujous.

Tandis que les cadavres s'entassaient, ceux des gardes essayant désespérément de neutraliser les intrus et d'empêcher leurs renforts de les rejoindre, le chasseur poursuivait sur le ton de la conversation, marmonnant dans divers langages différents sans même s'en rendre compte, comme s'il était perdu dans ses pensées. Que voulez-vous, même une machine a parfois des réminiscences.
#35676
Si le garçon de vache était légèrement hautain, il n’en restait pas moins sûr de lui. Et en ces temps de trouble et de doute pour la reine, elle pouvait affirmer que cela lui faisait du bien. Limite, la rassurait. Ainsi donc le flingueur viendrait visiter Nelvaan une fois toute cette histoire finie. Ou avant, car ils n’étaient pas prêts d’en voir le bout. Toujours est-il que le moment présent les appelaient, et l’ascenseur également. Le loup campa fièrement devant la porte, les deux mains jointes au niveau du sternum. Il sembla se figer dans le temps, gardien éternel de la reine. L’humain quant à lui fit des allées retours de gauche à droite, son regard azur vers la forêt et les dangers qui en sommeillaient. Le pire restait encore à venir pour eux, sans aucun doute.

La reine et son comparse au couvre-chef furent les premiers dans le complexe. A mesure que les étages défilaient, une sorte d’appréhension lui prenait au trippe. Celle de découvrir ce dont elle redoutait. Un Zygmunt défait, torturé et peut-être fou. Pire encore, pas de Zygmunt, et la signature de son décès. Non, elle ne voulait pas y penser. Quels que soient les gens qui avaient pris possession de ces lieux. Quelles que soient leur allégeance ou leurs motivations, ce qu’ils avaient fait les excluait d’office de la catégorie des êtres vivants, pensant, doués de raison. Ils n’étaient même plus des parts de la nature glorieuse de la Force, mais des entités parasites. Et à cause de cela, ils devraient tous mourir, tous. L’ascenseur s’arrêta, Valdor la prévint du danger et elle le sentit arriver. Sabre en main, elle attendit le bon moment et dès que la porte s’ouvrit, exécuta une pirouette vers l’avant. Cela lui permettait de se dégager de cet endroit clos pour déployer son sabre laser. Ce dernier trancha, tout autant que les salves lasers détruisirent. En quelques secondes, il n’y eut plus d’assaillant.

Helera opina du chef à la remarque silencieuse du garçon de vache et transmis ses ordres. Eux, ils avançaient déjà à travers cet endroit austère. Les alarmes sonnaient déjà, lançant sur les murs blancs des auras rougeâtres vacillantes. L’intérieur était globalement propre, presque aseptisé. Aucune tâche, des caméras à chaque recoin. La reine se félicita d’avoir son casque encore sur le visage. Cela lui évita probablement d’être de nouveau reconnu. Peut-être. Chaque ombre devenait l’assaillant. Au détour d’un corridor, au croisement entre quatre allés, ils furent attendus par des tirs croisés venant du haut et de la droite. La reine fit virevolter son sabre autour du flingueur, renvoyant les tirs à leurs envoyeurs. Elle tournait autour de son collègue du moment, le protégeant derrière un bouclier de lame, tandis que son oreille cybernétique avait tout le loisir de pacifier leurs assaillants. Elle était la défense, il était l’attaque.

« Oui, avec Curwee j’imagine. Son tempérament de feu vous a tapé dans l’œil ? »

Elle n’eut pas le temps d’esquisser un sourire qu’une deuxième vague se présenta, contre laquelle elle propulsa une vague de givre. Les murs en furent gelés, les assaillants décontenancés. Les salves de lasers firent leur reste. Helera n’avait pas vraiment de carte, ni même de quoi se repérer. Tout était fait à l’instinct et par les bonnes grâces de la Force. Chaque tentative pour les arrêter se soldait par davantage de cadavre. Helera se sentait testée, et cela ne lui plaisait pas vraiment. Cela voulait dire que de plus grands dangers les attendaient. A grande foulée, ils franchir les multiples couloirs tout aussi blanc qui les séparaient de leur destination. Les indications étaient précises « Détention faible dangerosité », « Détention réhabilitation » et finalement, là où la Force les menait « Détention haute sécurité ». Cela se symbolisa par un dernier couloir en cul de sac, avec trois portes.

« J’ai peur, » avoua-t-elle, avant de défoncer la porte en question avec une vague de Force.

Devant elle, le noir complet et au centre, une seule lumière, aveuglante. Un projecteur qui illuminait un être vivant. Assis sur une chaise métallique fixée au sol. Une cagoule sur le visage, une chaine accrochée à ses biceps et tirés en arrière dans le sol. Une autre autour de son cou vers le plafond, l’obligeant à se tenir droit. Helera ne dit rien, son cœur restait serré. Elle avait beau être préparée à cela, le vivre restait toujours une épreuve.

« Bonjour, membre visiblement apparenté au BSI. Un chasseur et une inquisitrice au chômage. L’empire manque vraiment de personne compétentes pour avoir à engager de tels individus. »

La voix venait des hauts parleurs dans les coins de la pièce. Inutile de se demander à quoi ils pouvaient bien servir en tant qu’instrument de torture.

« Nous avons bien discuté avec votre agent. Il s’est révélé être une source d’information prodigieuse. »

« Cette voix … »

Helera était de ces personnes qui n’oubliaient rien. C’était sa malédiction, son épée de Damoclès. Si dans la plupart des cas, cela lui donnait des mots de tête, en des circonstances aléatoires, lui donnait des lueurs de génie. Cette voix qui plus est, elle aurait pu la reconnaître entre mille, car c’était celle qui avait ordonné de la soumettre à des sévices corporels qui jamais n’avaient trouvé justice.

« Ce n’est que maintenant, que tu commences à comprendre … »

« Montrez-vous, lâche ! »

« Tout vient à point à qui sait attendre. Retenez bien ceci. Je suis partout, je sais tout. Et je vous suis comme votre ombre. Si vous essayez de m’arrêter, je m’en prendrai à votre famille et à vos amis. Je vous rends votre agent, il ne me sert plus. Considérez cela comme un gage de de notre accord. Suivez-moi, et vous souffrirez. »

Puis plus rien. La reine se précipita en quelques coups de sabres défit les chaines qui le retenaient …
#35677
L'endroit paraissait parfaitement entretenu et nettoyé, si l'on exceptait les tâches de sang et autres rejets organiques s'échappant des cadavres qu'ils avaient causé en sortant de l'ascenseur et par la suite en défendant la seule sortie connue de la base pour permettre au reste de l'équipe de les rejoindre. Toutefois, régnait - excepté là encore les gémissements des mourants et cris des morts - un silence surnaturel dans l'ensemble du complexe, à peine déchiré par le bruit de machines quelconques au loin.

Cet endroit ne lui plaisait pas beaucoup, il s'était attendu à moult défenseurs, à des points de contrôle lourdement protégés, des pièges mortels et j'en passe des meilleures. À la place, il ne semblait rien y avoir à part quelques gardes. Et des caméras. Ça il y en avait à la pelle par contre, à chaque coin de couloir, chaque angle mort, chaque coin du plafond. On se serait cru observés partout, tout le temps, sans la moindre pause. Cela devait faire partie du jeu pour les détenus et leurs geôliers. Aucune intimité ni moment de tranquillité, on était surveillé constamment.

Le duo progressait assez rapidement dans sa propre exploration du complexe tandis que le groupe d'assaut s'était scindé en 2 équipes différentes pour couvrir plus de terrain. 2 agents du Bureau restaient en faction devant l'ascenseur avec ordre de tirer a vue tout ce qui ne s'identifiait pas selon un code spécifique. Et les progressions de chaque équipe étaient rapportées périodiquement. Tandis qu'i a avaient pris sans hésiter le chemin de l'aide de détention de sécurité maximale, les autres zones étaient laissées à Winston et ses gars.

Et ce qu'ils trouvaient ne leur plaisait guère, des cellules individuelles occupées par des individus en mauvais état, de toute race, tout sexe et tout âge qui manifestaient des signes de brutalité, d'influence extérieure et autres joyeusetés. Aucun ne daignait répondre quand on leur parlait et pas un ne manifesta la moindre émotion en voyant leurs libérateurs les délivrer de prison. Ils se contentaient d'observer d'un regard mort comme si rien de ce qu'ils ne voyaient n'était réel. Comme s'ils ne pouvaient croire que le cauchemar était terminé.

Ailleurs, le cow-boy ne repondit pas à la question de la jeune femme. Déjà parce qu'elle était idiote : il était une machine et à ce titre ne ressentait nul amour envers personne ni ne le pouvait, n'ayant pas été conçu pour en être capable. Ensuite parce qu'il ne savait que répondre. Et enfin parce qu'ils n'avaient pas le temps pour ça, occupés qu'ils étaient à envoyer les défenseurs dans l'autre monde sans aucune pitié. Le concept lui était de toute façon étranger.

Tout dans les décors traversés lui semblaient immaculés, comme neufs, comme si l'ensemble était récent. L'affaire sentait de plus en plus mauvaise et il n'était visiblement pas le seul à le penser. Le dernier obstacle était une simple porte qui vola d'un geste de la main de l'humaine. Impressionnant, il semblait que certains organiques disposaient de capacités même supérieures aux siennes pourtant formidables. À creuser plus tard, le sujet pouvait être intéressant.

Le prisonnier enchaîné au milieu de la pièce avec une cagoule sur la pièce, les haut-parleurs aux murs, la lumière uniquement au centre, illuminant le prisonnier, tout ça sentait bon le coup fourré. Allez, maintenant, c'est le bon moment m. Il ne fut pas déçu d'entendre la voix moqueuse, aux intonations féminines et qui connaissait bien la jeune femme et inversement. Quant à lui il s'en foutait complètement et pour toute réponse à sa remarque, présenta bien haut aux caméras le majeur de sa main cybernétique. Une réponse compréhensible quelle que soit la race à laquelle on appartenait.

Lorsque la femme bondit pour libérer le prisonnier, il la suivit et examina le tout avec le détachement propre d'un androïde. La cagoule révéla un visage boursoufflé, parsemé de cicatrices pour certaines encore vives et soignantes, un oeil au beurre noir tel qu'il en était forcé de rester clos tandis que l'autre peinait à rester ouvert. Des cheveux longs sales étaient plaqués contre le crâne et une barbe non moins crasseuse achevait de dresser un portrait peu flatteur du pauvre bougre. Et ce n'était là qu'une partie de l'état des lieux.

Bien que ses mains étaient enchaînées dans son dos, au sol, seule l'une d'elle existait encore tandis que l'autre se terminait en un moignon au niveau de l'avant-bras droit, à peine traité. Vêtu de guenilles crasseuses, le prisonnier était considérablement amaigri et puait atrocement. Les doigts de sa main restante n'avaient plus d'ongles, arrachés sans la moindre délicatesse et il avait le teint caractéristique de quelqu'un qui n'avait pas vu la lumière du soleil depuis des semaines. Fronçant les sourcils, le chasseur observait le corps, étonné qu'i y ait encore une étincelle de vie.

Roué de coups, sauvagement torturé, je vois des marques au fer rouge sur le dos, main tranchée et à peine traitée, je sens l'infection du bras, il n'a pas dû voir de coiffeur, de barbier ni de douche depuis un bail, il est à peine conscient et à en juger par l'odeur de sa sueur que dégage son corps, il a dû être empoisonné à répétition...

Le cow-boy jeta un regard éloquent à la jeune femme.

Si on peut pas le sortir de là immédiatement, autant abréger ses souffrances maintenant parce que je lui donne pas plus d'une heure avant de succomber.

Il allait falloir faire vite, d'autant que les groupes différents rapportaient tous de plus en plus de mouvements ennemis qui les repoussaient petit à petit en arrière. Comprenant qu'il fallait se replier au plus vite au risque d'être encerclés, le chasseur fit mine d'attraper l'agent à l'agonie mais se ravisa.

Prenez-le avec vous et ramenez-le à l'ascenseur. Ne vous souciez pas de son confort, au point où il en est c'est la vitesse qui importe. Je pars en avant nettoyer les lieux. Oh et d'ailleurs...

Posant un doigt sur sa bouche pour lui indiquer de ne rien dire, le cow-boy longea l'un des murs de la pièce avant de s'y coller, tendant l'oreille. Lentement, un sourire mauvais se dessine sur son visage buriné tandis qu'il posait la main cybernétique contre le mur en béton. Ramenant le poing serré en arrière, il l'abattit sans crier gare contre le mur. Et le fracassa comme s'il n'était que du papier, brisant au passage le crâne du tueur caché derrière qui avait cru pouvoir s'y cacher en embuscade.

Tonton Valdor a un cadeau pour vous, les humains.
#35678
Le demi-cadavre tomba une fois libéré de ses liens, alors que la reine accompagnait sa chute. Elle était si heureuse de le retrouver et pourtant tellement troubler de le voir ainsi. Les remords et regrets ressurgirent également, tout autant que la conviction être la seule coupable de ce qu’il vivait actuellement. Ou la raison pour laquelle il allait trépasser. Tout cela par sa faute, par son manque de rapidité, de compétences … Helera se maudit elle-même et en même temps était prête à faire payer le quintuple à Isard. Tout cela devenait personnel. Assise à même le sol, l’agent dans ses bras, elle le tenait comme un enfant. Lui ne devait pas comprendre, voyant cet être derrière un étrange masque le bichonner. Peut-être ne comprenait-il rien du tout. Alors que le diagnostic tomba, la reine jeta un regard furieux vers le droïde.

« Tais-toi, je le vois très bien. »

La suite de sa phrase l’enragea, et elle lui jeta un :

« La ferme ! Je ne l’abandonnerai pas. »

La jeune femme se releva avec son colis et alors que le robot s’approcha pour le supporter, elle allait lui interdire de s’approcher, quand de lui-même il s’en alla. La reine louve grognait et défendait son territoire si chèrement retrouvé. Lentement, elle le releva et passa sa main encore entière par-dessus son épaule, regardant par-dessus le sien si le cow-boy était encore en vie suite à l’explosion de la paroi. C’était le cas, mais pas pour le corps troué de part en part qui s’écroula quelques secondes plus tard. La reine grogna de nouveau. Les plaintes dans ses écouteurs s’accumulèrent. Ils perdaient. Dans les couloirs, les soldats étaient petit à petit repoussés. Winston ne tenait plus et on entendait au loin les bruits caractéristiques de son grosse pétoire.

« Tiens bon Zyg, on rentre à la maison. On est là. »

La reine marchait toute seule, soutenant par la Force l’agent en berne d’énergie, lui traînant les pieds contre le sol parfaitement blanc. Presque en tous cas, car il laissait des traces de sangs. Le cow-bow couvrait leurs arrières, que ce soit en prévention ou sommation. Tout ce qui vivait ne l’était plus. C’était rapide et précis. Les caméras semblaient les suivre du regard, les épier. Les prisonniers nouvellement libérés restaient où ils étaient pour la plupart. Ils n’étaient clairement pas assez pour les forcer à sortir. La mission concernait alors que l’agent. Si d’aventure ils retournaient de nouveau dans le complexe, les autres auraient leur chance. Cette chance cependant, c’était probablement la seule fois qu’ils pourraient l’obtenir. Helera s’en voulait, mais devait se rendre à l’évidence. Ils n’étaient pas assez forts. Ysanne avait de nouveau gagné. Il y a trois mois, aujourd’hui. Elle gagnait toujours.

« Nous sommes revenus te chercher. On en a mis du temps, mais tu sais ce que c’est. Le trafic n’est pas facile en cette période de l’année. »

La reine continuait de lui parler sans discontinuer. Même au risque de raconter n’importe quoi. Autour d’elle, les lasers filaient dans toutes les directions, et par moment, elle frappa de sa main pour dévier un coup mortel. Le cow boy et les agents se rejoignirent à une nouvelle interaction et on les fit monter en premier dans l’ascenseur.

« Nous sommes bientôt sortis de ce pétrin. Tiens bon Zyg, tiens bon. »

Dehors, les deux sensitifs affrontaient des soldats qui montaient par dizaine. Sabre en main, griffe et hache dans l’autre, ils ne laissaient rentrer personne, mais était de sacrés beaux draps. La reine leur cria :

« On l’a récupéré. Couvrez la retraite ! Laissez couler la Force ! »

Il n’en fallut pas plus aux deux sensitifs pour que leur puissance occulte soit déchaînée. Eclairs de Force, vitesse démentielle, explosion à tout rompre. Il laissait éclater une puissance renouvelée que les soldats ennemis n’étaient pas capable d’affronter. La reine posa l’agent dans un coin à l’abri et enleva son masque. Ses cheveux étaient dès lors de nouveau blancs et longs.

« Zyg, c’est moi, c’est Helera. On doit attendre que les renforts arrivent, tiens bon encore un peu s’il te plait. Je dois t’abandonner quelques secondes, je reviens. »

Un hélicoptère atmosphérique fit son apparition dans le ciel et à l’aide d’une E-web montée à même le chassis, tira en rafale sur sa position. A ce moment, le deuxième groupe remonta des ascenseurs. Helera demanda couverture à ses deux sensitifs qui se positionnèrent autour d’elle et avec une rapidité synchronisé firent de leur lame un barrage complet contre les projectiles. Le temps que la reine ait le temps de faire croitre des nuages noirs dans le ciel, et qu’à travers la rage de la Grande Mère, un éclair divin tombe du ciel et foudroie le véhicule dans une explosion. Winston et le cow-boy arrivèrent à leur tour. Il ne restait alors que cette position à défendre. Les assaillants tentaient un tout pour un. Helera retourna vers l’agent et resta à ses côtés, prenant sa main dans la sienne et regarda dans les alentours les soldats se battre contre les hordes qui les encerclait. Principalement des droïdes et des machines, il devenait de plus en plus compliqué de les gérer.

« Winston, elle est où votre extraction ? »

« Ils prennent le thé, vous permettez ? »

La reine grogna et renvoya un tir venant du sol et décapita le droîde responsable sur le coup. Tout se mélangeait et la confusion était palpable dans leurs rangs. Est-ce qu’il y avait des hommes, des droïdes, autres choses ? Toujours est-il que les traits de lasers fusèrent çà et là. Les deux pétoires des deux cow boy éclaboussaient les environs d’une cacophonie éreintante, tandis que les troopers tenaient les positions stratégiques. Les Nelvaaniens quant à eux préféraient protéger tout ce beau monde, et la reine restait à proximité de son paquet. Sa main dans la sienne, elle attendait le bon moment pour l’exfiltrer.
#35679
La sensation étrange qu'il avait enregistrée dans la cellule et qu'il définissait comme étant du malaise, il ne la ressentait plus à présent. Comme à son habitude, son inconfort chaque fois qu'il ressentait des émotions propres aux organiques et donc de façon incomplète, partielle, tronquée, disparaissait quand les tirs se mettaient à fuser et les têtes à basculer, un trou fumant dans le crâne. Le fait de tuer n'était pas exactement ce qui le rendait si béat et content, en vérité. Ce n'était qu'une conséquence imprévue mais pas dérangeante. Chaque mort qu'il provoquait ne faisait que lui prouver, à lui comme à sa victime, qu'il était supérieur, sinon il ne serait pas vivant et l'autre mort. Et comme toute machine, Valdor savourait la perspective de dépasser ceux qui l'avaient crée à leur image.

L'humaine avait à moitié pété les plombs en constatant l'état de son patron, ce qui l'avait rendu quelque peu perplexe. Eh bien quoi ? Pas de sa faute si le gars était aux 3/4 mort, c'était un peu lui qui leur avait permis de venir le récupérer avant qu'il ne refroidisse quand même. Du reste, si elle ne supportait pas d'entendre la vérité, c'était pas son problème et il n'avait pas à endurer ses crises d'hystérie. Toutefois, lorsqu'il se rendit compte du taux de phéromones présents dans l'air, il comprit. Cinglés d'organiques, ils avaient vraiment un grain avec ce concept d'attachement. Rien que l'idée le dégoûtait profondément, quel pouvait bien être l'intérêt d'avoir ce genre de lien ? Incompréhensible.

Heureusement, les petits copains de l'autre organique qui avait parlé via haut-parleurs savaient comment le détendre. Ainsi liquidait-il chaque nouvelle tête qui faisait l'erreur de se présenter avec une vivacité et une précision hors du commun, sans même y penser. Un visage qui dépasse, le bras se lève, ajuste sa mire et presse la détente, le tout en un quart de seconde. Pan. Un mort. La progression restait toutefois trop lente à son goût, la donzelle n'ayant pas écouté son conseil et prenant trop de temps pour traîner le demi-cadavre qui lui pesait. Il soupira. Allait-il falloir qu'il s'en charge lui-même, encore une fois ? Ces organiques ne pouvaient donc rien faire sans lui ?

Enfin, la zone d'entrée du complexe par l'ascenseur fut en vue, pas trop tôt de son humble avis. Et il ne disait pas ça uniquement parce qu'il en avait marre de descendre des pieds-tendres sans difficulté ni parce qu'il n'avait plus beaucoup de chargeurs sur lui. D'habitude, il en disposait d'une bonne réserve sur lui, preuve qu'il avait pas mal défouraillé mine de rien. Sans surprise, le pseudo-cadavre fut escorté en premier tandis qu'eux offraient un petit baroud d'honneur, un dernier carré. Par groupe de 2, tout ce petit monde remontait lentement, bien trop lentement. A la fin, lorsqu'il ne resta que Winston et lui, ça commençait à sérieusement chauffer pour eux et il y en avait tellement que même lui n'arrivait pas à tous les aligner.

Enfin s'en sortirent-ils, le vieil homme avec quelques frayeurs et une blessure à la joue tandis que le cow-boy avait été touché au bras droit et à l'épaule, trempant son poncho d'un rouge plus sombre que le tissu. Le temps qu'ils remontent, les blessures étaient déjà en train de se refermer sous l'action de ses capacités de régénération incroyables et la douleur un souvenir abandonné. Ils sortirent à l'air libre à temps pour voir un appareil volant se faire éclater par un éclair un peu trop virulent et soudain pour être naturel, compte tenu du fait que le climat local était plutôt tropical. Encore un de ces trucs de l'humaine à tout les coups.

Feraient mieux de pas trop tarder en tout cas, j'ai calculé qu'on a perdu 40 minutes au moins à sortir d'ici. Il doit plus bien lui rester longtemps à ce rythme.

A en juger par les râles qui s'échappaient de la bouche ensanglantée aux lèvres gercées et couvertes de croûtes de sang séché, il n'avait probablement pas tort, l'insensible. Le seul œil valide ne cessait de tourner dans tout les sens dans son orbite, incapable de se fixer quelque part, une lueur de mauvais augure à l'intérieur de l'iris. Le visage de l'agent reflétait son tourment, si pleinement brisé qu'il s'en trouvait incapable d'exprimer sa douleur de la façon la plus simple qui soit : il ne pouvait ni crier ni sangloter. Il n'en avait tout simplement plus la force. Il ne semblait pas reconnaître ce qu'il parvenait à voir, complètement éteint. Par moments, de brefs moments de lucidité, il donnait l'impression de vouloir s'exprimer mais cela ne durait jamais et la douleur reprenait le dessus, le tirant toujours plus bas, là ou l'attendait la paix de la tombe.

2 des agents du groupe d'assaut avaient perdu la vie durant les précieuses minutes encore qui s'étirèrent, le temps que le transport ne joigne la zone d'approche. Escorté par un escadron de chasseurs TIE, la navette se mit en suspension au-dessus de la plateforme, les sas s'ouvrant pour laisser tomber des cordes de rappel. L'une d'elle descendait une caisse médicale dans laquelle placer le corps. Ceux des agents tombés furent récupérés en hâte et tout le monde put s'exfiltrer enfin. La base, quant à elle, serait bientôt investie par plusieurs groupes de commandos du BSI soutenus par quelques Stormtroopers, dont l'objectif serait de libérer tout prisonnier survivant, capturer ou exécuter tout géôlier et trouver un maximum de données dans les fichiers du complexe.

Hélas, ils découvriraient que très peu des détenus avaient survécu, la plupart ayant été abattus par les tueurs du complexe tandis que d'autres s'étaient suicidés. Les rares survivants, pris en charge par les toubibs de terrain, avaient l'air de zombies et on n'entretenait que peu d'espoir de les guérir un jour. Quand aux gardes, la fureur du BSI contenue et entretenue par 3 mois de frustration suite à leur échec de retrouver les traîtres fut libérée d'un coup et pas le moindre ne fut pris vivant. Du reste, un certain nombre ne moururent ni proprement ni rapidement. Inutile de dire que les données ne furent pas très nombreuses ni spécialement intéressantes, quoi qu'il y avait tout de même des noms, des dates, des lieux. De quoi commencer les procès, les traques et les exécutions qui étancheraient la soif de sang du Bureau humilié par les chiens d'Isard.

Bien entendu, tout cela ne concernait actuellement pas nos héros.




L'humeur n'était pas au plus haut dans le transport qui s'en allait de la surface d'Haruun Kal pour rejoindre le cargo qui allait ensuite ramener tout le monde en espace impérial. On avait sorti la cible vivante mais son état, connu de tous qui avaient logiquement pu le voir avant l'extraction, ne donnait guère d'espoir. La mort de 2 des agents du groupe d'assaut n'aidait pas, pas plus que l'impression que tout cela avait été inutile au final. Cela dit on n'était pas non plus au point de se croire à un enterrement. Le corps de Molotch avait été immédiatement branché à une pompe à bacta afin de le stabiliser le temps d'être emmené dans une véritable infirmerie. Les blessés du groupe d'assaut avaient tous reçu de quoi tenir jusqu'à prise en main à leur tour, excepté le chasseur de primes qui avait refusé tout traitement.

En vérité, les blessures qu'il avait ne saignaient plus et avaient si bien cicatrisé qu'excepté en voyant le sang en imprégner encore la peau, on aurait pu se prendre à douter qu'il ait été blessé à ces endroits. D'un autre côté, il n'était pas certain que quiconque eut remarqué ce détail. Le cow-boy était occupé à fumer un nouveau cigare allumé d'un air suprêmement détendu, contrastant fortement avec tout le reste de la bande. Winston quant à lui alla jusqu'au fond de la soute du transport en vol, là ou était la caisse médicale dans laquelle reposait l'agent supplicié, inconscient. Il resta longuement silencieux à contempler le corps du gamin. A son âge, il en avait vu pas mal des choses sales évidemment, mais ça ne rendait pas le tout plus supportable ni agréable.

Accrochez-vous gamin, nos toubibs sur Yaga Minor vont vous r'taper en moins de deux...

Sortant une flasque de sous sa combinaison de combat, le vieux la dévissa, renifla le contenu et prit une sacrée lampée cul sec pour se requinquer. Il tendit la flasque à la jeune femme, songeant qu'elle en aurait peut-être besoin après toutes ces émotions.

Ça vous f'ra pas de mal aussi à vous ma p'tite. On en a vu des vertes et des pas mûres vous et moi d'puis 3 mois j'ai l'impression. On m'a dit qu'y vous avaient laissé rentrer chez vous après Nouane ? Ça a du être bien de r'voir votre maison et vos p'tiots.

Un nouveau regard sur la caisse puis un soupir profond, las, dans lequel perçait pour la première fois la lassitude typique des gens de son âge toujours dans le circuit et qui se rendent compte que le temps leur a pas fait de cadeau.

J'en ai vu d'ces choses dans ma chienne de vie, mais ça... Le gamin a pas eu d'bol... J'vais faire en sorte qu'Aemos s'assure qu'il soit bien soigné et traité, ils lui doivent bien ça...
#35690
Le robot poursuivait dans ses remarques désobligeantes sur l’état de l’agent. Helera refusait de croire qu’il rejoindrait ses ancêtres alors même qu’il venait d’être sauvé. Ce serait trop injuste. Alors elle insufflait en lui tous les meilleurs sentiments, les meilleures impressions qu’elle pouvait avoir. S’infligeant à elle-même tout l’inverse, telle que la lassitude, la peur et probablement colère et désespoir. Un faible prix à payer pour le maintenir en vie. Au moins quelques temps de plus. Sa voix céleste perçant dans le fouillis de son esprit. Telle une lumière divine éloignant l’obscurité, au prix de sa propre intégrité. La lumière dans les ténèbres, qui à jamais brûlera en son sein. Une partie d’elle-même dans l’agent, étoile protectrice et guide spirituel. Un faible prix …

Les héliporteurs se présentèrent dans les secondes qui suivirent, sous les tirs hasardeux des plateformes de défenses, des droîdes et autres décérébrés. Deux agents périrent, supportés par les deux sensitifs. C’est eux qui prirent l’initiative et remontèrent les premiers. Les risques furent à leur honneur et les morts purent être posés dans le transport. Après quoi, tels des primates, s’étaient-ils accrochés au véhicule aérien et de leurs sabres le protégèrent des tirs. Ensuite, ce fut au tour de l’agent, puis des derniers survivants. Il n’y eut pas de félicitations, pas de marque de bravoure. Leur mission restait un échec. L’objectif avait beau être accompli, ils avaient perdu deux de leurs hommes. Un échec total. L’ambiance restait austère, morne et sans sourire. Le chef loup récita quelques rituels murmurés pour accompagner les défunts vers l’autre monde. Demandant humblement à la grande mère de les mener vers les leurs. Helera le regardait faire, sa main ne lâchant pas celle de l’agent. Le contact physique était important et elle espérait que cela le fasse tenir. Des soins rudimentaires lui furent prodigués, tandis que son savoir s’arrêtait là. Observer sans rien pouvoir faire, une frustration de tous les instants.

La navette lambda rentra à bon port lentement, trop lentement. Molotch fut stérilisé dans une caisse hermétique, d’où l’on ne voyait que son visage ou que son état général. Déplorable, à tous les niveaux. Helera s’était assise dans un coin, à proximité de la caisse, entre des stockages de vivres et des médicaments de toute sorte et pour toutes les blessures. Assise à même le sol, elle avait les yeux fermés, l’esprit ailleurs. Winston fit son apparition, dans un reniflement propre à sa condition de bourrue. Une flasque dévissée, une lampée. Il la lui tendit et elle la récupéra.

« Oui, j’ai pu tout reprendre. Ils sont en sécurité là-bas. L’espace est clôturé et les conditions rudes leur offre toute la protection dont ils ont besoin. »

Sa tête reposait à même le plastoîde de stockage et n’y bougeait pas. Elle jeta un regard las à l’agent, regard qu’il lui rendit. Sa décision semblait déjà prise et une intense réflexion avait eu lieu pour sa part. Elle but une gorgée de l’alcool et toussa.

« Il ne faut pas qu’il aille sur Yaga Minor. Ils vont le charcuter, Winston. Je dois le ramener sur Nelvaan. Nous avons toutes les installations de soins qu’il faut, des personnes tout autant qualifiées. Mais surtout, nous avons le temps et la passion de la médecine à cœur. Laissez-moi le soigner et aussitôt sera-t-il en état, qu’il pourra débriefer avec le BSI. Et si nécessaire, vous pourrez vous aussi vous installer dans le royaume pour vérifier sa sécurité. »

Elle lui tendit la bouteille en baissant légèrement la tête, sans aucun sourire. Il la récupéra et en bu une autre gorgée.

« Vous faites chier. J’vais dire quoi à Aemos ? Aux supérieurs, s’ils demandent ? Si c’est Herklir qui débarque, je fais quoi ? Dedieu Helera vous ne vous rendez pas compte de ce que vous me demandez. »

« Vous leur direz que la conseillère de l’empereur vous l’a ordonné, Winston. Si l’on vous cherche des problèmes, ramenez-les vers moi. J’assumerai les conséquences de mes actes, mais Zygmunt sera soigné. Je lui dois bien ça, après tout … »

Suite à cela, le silence revint. Un silence lourd de conséquence. Winston avait eu le bec cloué, peut-être pour la première fois de sa vie. Face à l’abnégation et la dévotion absolue envers les autres, un inférieur hiérarchique. Ou alors face à sa propension démesurée à attirer les ennuis. Helera n’avait plus rien à dire non plus. La suite allait se passer rapidement. Il le fallait.

Aussitôt la navette dans le cargo, que le corps de Zygmunt fut transféré avec l’accord de Winston dans le transport d’Helera. Sans aucune autre forme de dialogue, il avait été lavé et placé en cuve de bacta dans l’infirmerie du vaisseau. Largement autant à la pointe que dans les infirmeries des autres planètes. Winston dû jouer de sa grosse voix pour faire obtempérer les ordres. La conseillère elle-même n’intervint jamais, mais son ombre fugace attendait les bras croisés sur la rampe de son vaisseau. Il n’y aurait pas de compromis pour cette fois, pas encore. A terme, il fut décidé qu’un corps médicale fut détaché pour les accompagner jusqu’à la planète, jugeant la conseillère et ses chamans inaptes à prendre soin de l’agent. Ce qui était tout bonnement faux. On était ici dans l’ironie de l’orgueil des médecins, qui voulait eux même être les instigateurs de la convalescence de Zygmunt. Evidemment, ils n’en dirent rien devant la reine, mais le Scavenger avait des oreilles.

Au final, ils n’iraient jamais sur Nelvaan, mais se poseraient dans le palais de Delchon, dont le climat était jugé plus propice. L’agent n’en avait rien à faire, car dans sa cuve ne bougea pas. En revanche, il était certain que les températures clémentes seraient plus à même de contribuer à sa guérison. Winston n’en fut pas malheureux et, comme il le verbalisa lui-même, préférait « sentir la chaleur de l’étoile, que se les geler dans un hiver éternel. » Delchon était pour le moins accueillante dans le périmètre du palais et ce paysage paradisiaque était une aubaine pour les amateurs de paradis. Les champs de cacaos, les plaines grasses d’herbe verte, les forêts remplies de prédateurs. Un paradis nimbé du désespoir de le voir revenir un jour d’entre les grands dormeurs. Lui, l’agent qui depuis des mois avait quitté son entourage. Alors n’était-il resté que Winston, à qui elle avait pendant de longue heure discuté. De tout et de rien dans un premier temps, devant un couché d’étoile. Puis de sa vie, de son passé, tandis que lui-même racontait la sienne, par bribes. Elle l’appréciait, et elle espérait que ce soit réciproque. Aussi avaient-ils trouvés dans ces couchés d’étoile une sorte d’habitude, et comme chaque soir, se retrouvaient-ils pour discuter.
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