L'Astre Tyran

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By Zygmunt Molotch
#35744
Il avait la gorge sèche comme s'il avait trop parlé au point d'en avoir très soif et il sentait le goût du sang au fond de sa bouche, son sang. Cela le fit s'interroger, pourquoi perdait-il du sang au juste ? Blessure légère ? Maladie quelconque ? Ou trouble mental ? C'était cette dernière solution qui paraissait la plus plausible car il ne ressentait aucune douleur interne ni ne se sentait malade. Cela dit, c'était également assez inquiétant et il se prenait à croire qu'il s'était passé quelque chose de pas net durant le court laps de temps qui s'était écoulé entre le moment ou il s'était levé et celui ou il avait cligné des yeux pour se retrouver là, sur le transat, face à la docteur qui l'observait, éberluée.

Qu'avait-il pu dire pour qu'elle soit ainsi choquée ? S'était-il comporté en malotru, dans un état second ? Avait-il fait l'imbécile ? Dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il se ne rappelait de rien, si ce n'était qu'il s'était levé, en proie à des émotions puissantes mais indéfinissables et... Plus rien jusqu'à réaliser être assis sur le transat. Cette prise de conscience que même sa mémoire à court terme était si défaillante et fragile fut assurément difficile à intégrer. Encore une fois, sa condition d'estropié, physique ou mental, lui revenait en pleine figure. Il commençait à nouveau à broyer du noir lorsqu'il se rendit compte que la jeune femme était très proche de lui.

Trop proche, même, avec une jambe enroulée autour de sa taille, assise à moitié sur lui et même presque contre lui, si proche qu'il pouvait en détailler son visage sans difficulté. Et ce qu'il y voyait n'était pas pour lui plaire, le visage de la jeune femme était inondé de larmes tandis qu'elle pleurait et gémissait sous le coup d'une douleur insoutenable qui... Qui était quoi, d'ailleurs ? Un mouvement attira son attention et elle se serra contre lui, l'étreignant, le corps toujours parsemé de ses sanglots. Complètement désorienté, il lui rendit son étreinte de façon bien moins efficace, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Quand enfin elle le relâcha et l'observa, son visage était une véritable rivière de larmes.

Puis-je savoir ce qu...

Il n'eut ni le temps ni le loisir de finir. D'un coup, le visage de la belle s'était rapproché du sien jusqu'à le frôler et même plus encore. Ses lèvres se posèrent sur les siennes et délivrèrent un message qu'elle espérait pouvoir lui transmettre mais qui resta sans réponse car il ne se souvenait plus de rien. Comme une machine, il était ballotté sans aucune idée de ce qui se passait ni de quoi faire. Elle le relâcha et, sans rien dire, s'éloigna prestement de lui, presque en courant. Il l'observa marcher à grands pas dans la plaine sur plusieurs mètres avant de s'arrêter puis, sans crier gare, s'effondrer au sol, repliée sur elle-même. Malgré la distance, il entendait ses pleurs et ses lamentations.

Était-ce de son fait ? Avait-il fait tout cela, était-il responsable de toute cette folie ? Sa réaction instinctive le fit s'interroger et il comprit alors qu'elle avait agi sous le coup d'une émotion intense et soudaine. Leurs rapports avaient beau être cordiaux, il n'y avait jamais eu le moindre jeu de séduction entre eux ni de flirt d'aucune sorte. Et voilà que d'un coup, il se retrouvait au contact de son corps avec une telle proximité que c'en était presque inconvenant. Il était vraisemblable qu'auparavant, ils s'étaient tout deux connus, peut-être même intimement. S'il voulait des réponses, il n'y avait qu'une façon de les avoir. Bien qu'encore secoué par tout ce qui venait de se passer, il se leva et, sans se presser, se dirigea là ou la docteur s'était écroulée.

Lentement, avec précaution, comme s'il approchait un animal dangereux et fou de rage, il combla la distance les séparant. Quand il fut juste au-dessus d'elle, il la détailla un peu plus et constata combien elle semblait ravagée, bien loin de cette inébranlable, calme et compatissante femme qui l'avait suivi et soutenu depuis des semaines. Il s'accroupit à côté d'elle, posant un genou à terre et sa main valide sur l'épaule de la jeune femme. Il resta là à ne rien dire quelques instants, parce qu'il ne savait pas quoi dire de plus. Qu'est-ce qu'il devait faire ? La réconforter ? La laisser là, seule avec son chagrin ? La gifler pour qu'elle se ressaisisse ? Comment devait-il réagir ?

Si je vous ai fait du mal, je vous prie de me pardonner. Je ne vous en ferais jamais volontairement, je vous le jure. Vous êtes ma seule amie, la seule personne qui daigne se préoccuper de moi. Je n'ai que vous, plus que vous.

Entre 2 sanglots, la jeune femme s'interrompit et leva la tête pour le regarder. Que pouvait-elle bien penser en cet instant, tandis que ses yeux océan le jaugeaient ? Il tendit la main en direction du visage royal avant de la poser sur la joue baignée de larmes. Avec une grande douceur, il caressa la peau comme s'il essayait, par son toucher, d'effacer les marques de tristesse. Lorsqu'il eut fini pour ce côté, il fit basculer sa main sous le menton pour le tourner de côté afin qu'elle lui présente l'autre joue, à laquelle il appliqua le même traitement. Elle se laissa faire, comme une poupée de chiffon, bien que ses prunelles luisaient intensément.

Il lui adressa un sourire, fragile et peut-être bien aussi désuet qu'inconvenant vu la situation, mais honnête et simple. Il lui tendit la main afin qu'elle la saisisse pour l'aider à se relever et, lorsque ce fut fait, lui tapota l'épaule gentiment. Il sentait qu'il devait faire autre chose, que tout ça avait beau être un bon début, ce n'était pas suffisant. Il avait toujours la main de la belle dans la sienne et regardait les transats non loin. Alors il passa le bras de la jeune femme autour de son cou puis, se penchant en avant, la souleva de terre non sans des efforts conséquents, sa main gauche lui attrapant les jambes tandis que le bras amputé soutenait le poids de la jeune femme de son mieux.

Ainsi accrochée à lui et soulevée, au-dessus du sol, elle était captive de ses projets, quels qu'ils fussent. Il la mena jusqu'aux transats, une action qui se révéla éprouvante physiquement, entre la fatigue qui l'envahissait, ses difficultés de coordination et sa force physique pas encore bien récupérée, il eut quelques peines à arriver au bout du chemin. Quand ce fut fait toutefois, il déposa la jeune femme sur le transat puis saisit la bouteille de chocolat qu'il dé-bouchonna. Il semblait inquiet et mal à l'aise mais déterminé malgré tout. Il se fendit de quelques explications.

J'aimerais procéder à une expérience avec votre participation, si vous êtes d'accord. Nous parlions de cette femme qui me léchait la joue pour enlever le chocolat. Selon vous, cette personne m'était proche, peut-être même chère. Je veux vérifier quelque chose, permettez ?

Bien que l'assentiment fut donné du bout des lèvres, il le considéra comme tel et porta la bouteille à son doigt, y faisant couler un peu du précieux liquide jusqu'à en imbiber le majeur. Ensuite, le doigt toucha la joue de la docteur, étalant avec une langueur alarmante le chocolat sur sa peau. Inspirant profondément après ça, il se rapprocha très lentement d'elle et son visage du sien puis passa sa langue sur la joue, doucement. Quand il en eut fini, il semblait songeur. Une lueur de compréhension se faisait jour dans ses yeux.

Zai, la femme au chocolat, la voix que je me rappelais en cellule, toutes ne sont qu'une seule et même personne, n'est-ce pas ? Vous êtes cette femme. Vous êtes mon âme sœur ou du moins vous l'étiez jusqu'à ce que je disparaisse. Que s'est-il passé il y a quelques minutes, Helera ? Qu'ai-je fait ou dit qui vous ai fait si mal ?

Il reposa la bouteille sur la table puis, avec un soin infini, posa la paume de sa main contre la joue précédemment honorée comme pour soutenir le royal visage. Il croisa le regard de la jeune femme, qu'il ne quittait plus un instant. Il y avait de l'inquiétude dans ses yeux d'agent, de l'empathie et de l'interrogation. Molotch était-il là également, à l'observer derrière ces yeux, à griffer les murs de sa prison mentale en comprenant ce qu'il avait fait ? Et cet homme qui lui faisait face, était-il Molotch ou une ombre ? Qu'est-ce qui comptait vraiment ?

J'aimerais que vous me racontiez toute la vérité, s'il vous plait. Tout ce que vous savez sur moi, sur nous. Même les choses qui vous font peur, même celles qui vous font mal. Je dois savoir. Il faut que je sache. J'ai besoin de voir plus loin que ce brouillard. J'ai besoin de comprendre comment j'ai pu vous blesser et comment je pourrais obtenir votre pardon et me racheter. S'il vous plait, Helera. Dites-moi tout. Et, si vous le voulez, dites ce que vous voulez de moi. Si c'est en mon pouvoir, je vous le donnerai sans hésiter.
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By Helera Kor'rial
#35746
Ambiance

Helera pleurait tout son saoul, toutes les larmes de son corps, toute la tristesse de cette révélation sournoise. La reine haussait les épaules au rythme de son tracas, naviguant sur ses pensées parasites, sur l’espoir brisé et cette affreuse signature qui restait accroché à son esprit. La pensée impure d’un être si brutalement retrouvé puis arraché. Sa stabilité si précaire, malmenée depuis ces dernières semaines, mais résistante aux assauts involontaires de ce comparse en manque d’identité. Ce jour fut de trop et toutes ces semaines étaient partis en fumée. En un instant, le temps de quelques tirades. Quelques sentiments sincères auront alors suffire à tout détruire. C’était à la fois beau et terriblement frustrant. Elle sentit une main sur son épaule, vigoureuse et ferme. Pour autant, douce et attentionnée. Elle releva le regard dans sa direction, sans discontinuer de pleurer. C’était la seule chose dont elle était capable de toute manière et la seule sur laquelle elle était disposée à faire.

Elle se laissa faire quand sa main s’approcha de son visage et caressa le derme de sa peau. Comme avant, ne perdant pas la marque qui fut tantôt sa signature. Le regard azuré suivit sa main jusqu’à ce qu’elle sorte de son champ de vision, et le fixa quand le pouce caressa sa fossette. De la même manière, la reine se laissa faire également quand il manipula avec douceur son visage. Le simple fait d’enlever ses larmes eut l’effet d’endiguer son chagrin. Concentrée à autre chose qu’à sa douleur, le flot salé s’interrompit. La reine saisit la main qui lui fut tendue et se remit debout à ses côtés, se faisant alors tapoter l’épaule à la manière de deux amis. Ce qu’elle ne voulait pas être. Ce n’était pas sa vocation. Etre sa confidente était une chose, mais rester cordiale avec lui semblait au-delà de ses forces. Elle s’enterra dans un mutisme et un immobilisme. Ses yeux l’observèrent un moment, mais se résolu à détourner le regard de cette présence flamboyante qui la rendait aveugle. C’est alors qu’elle sentit un bras autour de son cou, et un autre derrière ses jambes.

« Qu’est-ce que … vous faites ? »

Elle n’eut à son tour pas de réponse, et son cavalier la mena royalement. Cette scène était déjà vue, pour elle. Avec une douceur professionnelle, il la déposa sur le transat, la ramenant au point d’origine. Ouvrant la bouteille de chocolat, la reine y posa un regard interrogateur et fronça les sourcils. D’un revers d’avant-bras, elle se sécha le visage et recula au fond du transat. Le temps de réponse qu’elle laissa fut autant de temps gagné pour trouver de quoi il s’agissait. Finalement, elle hocha positivement la tête. Il plongea son doigt dans la bouteille et elle comprit. Cela lui fit de froncer davantage les sourcils et elle resta pantoise. Le majeur s’étala sur sa joue et la langue de l’agent ne resta pas innocente bien longtemps. Ce contact fit remonter de lointain souvenirs, mais jamais enfouis. Un frisson parcourut sa nuque et descendit le long de sa colonne. Elle ferma les yeux et laissa courir instinctivement une main derrière la nuque de l’agent, passant sans honte dans ses cheveux. Un murmure de supplique fut néanmoins prononcé :

« Ne fais pas ça … »

Tandis que son esprit lui hurlait de poursuivre. La raison prenant le dessus, elle lâcha sa main et s’écarta légèrement. Sa demande la surprise, et la lucidité soudaine de sa tirade tout autant. Il avait tout comprit en l’éclair d’un instant. L’agent restait encore dans cette petite tête alors. Ses capacités de déductions avec. Une semaine, c’était long, mais sans doute était-ce le temps nécessaire quand on a un médecin qui brouille les pistes. Elle acquiesça à sa demande et en écho, enleva une manche de sa chemise, la droite. Elle portait un débardeur en dessous. Et surtout, le tatouage bleuté.

« Le tatouage. Les yeux bleus. Le chocolat … Je ne pouvais pas me résoudre à tout vous annoncer. S’aurait été tricher. Il y a quelques minutes, vous êtes revenus à vous et vous m’avez tout raconté. Vous m’avez supplié. Vous … »

Son visage se déforma de nouveau et elle porta une main à sa bouche pour cacher de nouveau ses gémissements. Cette fois cependant, son torse se leva à la place et elle fit quelques exercices de concentration. Inspiration, expiration. Elle posa une main sur la sienne, posée sur sa joue. Helera n’arrivait pas à lui communier les marques d’affection comme si cela avait été son Molotch. Celui-là ne la connaissait pas et il y a une sorte de trahison pour le vrai. Et pourtant … Pourtant en face de lui, c’était la marque authentique de son existence. Même la Force le lui hurlait. Même la Force…

« Je m’appelle Helera Kor’rial, conseillère aux affaires religieuses pour l’empire Galactique. Reine du royaume Nelvaanien, dont nous foulons actuellement le pied. J’ai rejoint l’empire pacifiquement et volontairement il y a de cela plus d’un an. Cela n’a pas été facile, pour plusieurs raisons, et des dissenssions sont apparus concernant ma nomination. Je vous ai rencontré il y a cinq mois environ. Alors que vous avez découvert qu’un attentat dans le palais impérial me visait moi et ma famille. Vous nous avez sauvé la vie ce jour là. »

Helera attrapa la main de l’agent et la serra, sans le regarder ni même lui faire signer de quoi que ce soit. Elle était alors plongée dans ses souvenirs.

« J’ai n’ai jamais su rester en place et surtout je voulais régler moi-même le problème de cet attentat et punir les coupables. Vous avez alors accepté de me prendre à vos côtés. Ma couverture était alors toute trouvée. J’étais l’agent Junior Katja Zai. Femme aux cheveux cours, noirs et au maquillage marqué. Nous avons ensemble traqué l’instigateur de l’attentat de Yaga Minor, Vince Harkin. A travers la capitale, et enfin sur Nouane. Pendant le voyage, nous avons partagé une relation intime vous et moi. Un moment magique perdu dans le temps. Vous m’avez avoué vos sentiments et j’ai eu peur … Ce que je l’ai regretté … »

Elle leva son regard vers lui très brièvement et retourna vers le sol, prenant une grande inspiration.

« Sur Nouane, nous avons déjoué un deuxième attentat visant cette fois le père de l’empereur. Ce faisant, nous avons appris que Narcisse tirait les ficelles, et, déguisés en secrétaire, avait réussi à dissimuler trois bombes pour raser la capitale. J’ai désamorcé ces bombes et vous avez protégé le grand Moff. Vous avez gagné, mais ils vous ont pris. Nous avons été séparés ce jour là. Je vous ai cherché depuis lors, j’ai fouillé dans les moindres recoins de la galaxie, mais rien… C’est le Cow-boy qui vous a retrouvé et on vous a sorti de l’enfer. »

Sa main caressa une ultime fois la sienne et honteusement retourna vers sa propriétaire. Cette fois, son regard océan se perdit dans le sien.

« Je suis désolée Zygmunt, je n’ai pas été honnête avec vous. Je voulais vous protéger de votre passé, je voulais que vous retrouviez la mémoire par vous-même. Je ne suis pas médecin. Ou plutôt si, mais pas avec un diplôme. J’utilise la Force pour soigner les gens et … bref … Je vous ai trahis. Cette journée là, alors que je n’ai pas été assez rapide. Tous ces mois passés, à ne pas avoir retrouvé plus vite votre trace. Et cette dernière semaine, à me contenter du mensonge. Je suis désolée Zygmunt … J’ai essayé de bien faire, parce que … parce que je vous aime. »
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By Zygmunt Molotch
#35747
Enfin, après des semaines passées à ne récolter que des miettes de savoir, des demies-vérité et des affirmations voilées, il obtenait des réponses. De vraies réponses, celles qu'il voulait désespérément obtenir depuis l'instant ou il s'était réveillé dans le lit de la clinique et dont il commençait à craindre de ne jamais entendre parler. Enfin, il entendait ce qui lui était le plus cher, ce qui, espérait-il, allait redonner un sens à son existence et son esprit brisés. Les yeux brillants de curiosité, il écouta le récit de la jeune femme attentivement, absorbant chaque mot qu'elle prononçait et chaque tournure de phrase utilisée, avec une avidité déconcertante.

Et tandis que la vérité lui était décrite, quelque part à l'intérieur de sa tête, le barrage retenant ses souvenirs commençait à se fissurer, laissant échapper de plus en plus de fragments de mémoire qu'il pouvait saisir et examiner sans plus craindre le brouillard qui se dissipait peu à peu. Certains de ces souvenirs remontaient à son enfance quand d'autres touchaient à son adolescence. Certains étaient heureux quand d'autres étaient effroyables. Mais chacun était important et lui tenait à cœur comme peu de gens pouvaient se l'imaginer. Dépossédé de ce qu'il avait été, il reprenait ce qui lui appartenait avec un plaisir féroce.

Le cow-boy... Je crois que j'ai un vague souvenir, avec son chapeau ridicule et son allure digne des holos d'action débridés... Et je crois qu'on ne s'entendait pas super bien tout les deux, une histoire liée à des étudiants je crois...

Des fragments lui revenaient également concernant Yaga Minor et son explosion meurtrière ainsi que l'image d'un miroir renvoyant un reflet déformé d'une reine des neiges, travestie pour son propre bien et obligée de dissimuler sa vraie nature. Ce souvenir lui inspirait un léger regret, comme s'il s'en voulait d'avoir ordonné cette dissimulation. C'était comme une pépite d'informations qu'il mettait de côté avant de passer à une autre, déterminé à n'en laisser échapper aucune. La main de la jeune femme, attachée à la sienne et caressant sa peau doucement, était également un puissant catalyseur qui lui rappelait d'autres choses.

Il se souvenait confusément d'une chambre d'appartement ou il s'était tenu au-dessus d'elle, allongée sur le dos et guidant sa main contre une cicatrice qu'elle avait au bras et dont elle expliquait l'origine. Sa bouche se mouvait et exprimait des mots mais il ne les entendait pas. Fronçant les sourcils, il croisa le regard bleu profond, du bleu d'un océan dans lequel il aimait autrefois à se noyer. Clignant des yeux, il restait silencieux maintenant qu'elle en avait fini avec son récit et ses confessions. Il ne savait qu'en penser. En vérité, il lui fallait éclaircir les choses avant d'aller plus loin.

Vous avez empêché un attentat de se produire et cherché après moi tout ce temps même quand tout espoir semblait perdu. Vous m'avez sorti de l'enfer ou je pourrissais et depuis, vous vous consacrez à me rétablir. Pourquoi pensez-vous m'avoir trahi ? Comme je vois les choses, vous avez accompli votre devoir et tout fait pour moi ensuite. Qu'y a-t-il à pardonner ? Vous avez agi comme il fallait.

Elle semblait sur le point de répondre, probablement pour enchérir sur ses scrupules et ses remords mais il ne la laissa pas faire. Mû par une impulsion soudaine qui lui venait d'un de ces souvenirs retrouvés, incomplets, il prit la main de la jeune femme et la posa sur son torse. Le T-shirt qu'il portait cachait la véritable cible de ce geste mais sa signification n'en restait pas moins claire : la main sur son cœur qui battait encore.

Ce cœur, cette vie existent encore aujourd'hui parce que vous n'avez pas abandonné et parce que vous êtes venue me sauver. Vous avez prouvé, quand bien même ce n'était pas nécessaire, que vous n'avez pas ménagé vos efforts pour me retrouver. Je connais la culpabilité qui vous tiraille en ce moment. J'en ressens et ai toujours ressenti une très semblable, aussi vous donné-je un conseil, madame. Laissez-la disparaître avant qu'elle ne vous consume et ne vous prenne tout. Oubliez le passé, vous ne pouvez pas le changer. Pensez à l'avenir que vous pouvez créer et au présent que vous vivez.

Il lui adressa alors un sourire rassurant, un regard compatissant ou couvait une certaine tendresse. Il n'avait pas lâché sa main, inconsciemment il la serrait toujours contre son cœur. Toutefois, son regard s'attarda sur son moignon et son expression s'assombrit légèrement, car un souvenir tout aussi heureux lui était revenu mais s'en trouvait compromis par ce rappel des faits.

Vous ai-je déjà dit que j'étais un excellent masseur ? L'ennui c'est que maintenant ça risque d'être difficile de le prouver...

Libérant enfin la main de la jeune femme, il sembla songeur, comme perdu dans ses pensées. Parfois, son regard s'attardait sur la bouteille de chocolat puis le visage royal avant de se reporter sur son corps et plus précisément son bras droit.

Votre bras, il s'agit d'un bionique, je me trompe ? Je me rappelle que vous m'aviez montré la cicatrice qui marque la frontière entre la prothèse et votre peau. Puis-je... La voir ?

Qu'il s'agisse d'un examen rapide ou minutieux, requérant l'abandon partiel de la pudeur royale, il observa avec attention, le front plié sous l'inquiétude, soucieux.

Eh bien, voilà qui nous fait un point commun... Vous arrive-t-il aussi d'avoir l'impression de sentir le membre fantôme comme s'il était toujours là ? Je trouve cette sensation très perturbante.

Brusquement, sans crier gare ni signe avant-coureur, il se rapprocha dangereusement du visage de la jeune femme, posant la main sur la joue tandis que son pouce la caressait avec une extrême douceur. Il se lisait de la compassion dans les yeux de l'agent. De la douleur aussi. Et de l'affection. Pendant qu'il parlait d'une voix douce au point d'en fendre l'âme, du sang se mit à couler de son nez, à petites gouttes régulières.

Je crois que je vous aime aussi, Helera. Ou que je vous ai aimé. Mais je ne veux pas vous imposer d'aimer une carcasse vide comme la mienne. Je ne sais pas si je serais capable de vous rendre heureuse. Je ne suis plus l'homme que vous avez aimé. Et si celui que je suis devenu ne vous plaisait plus ? Je ne puis vous forcer à vous lier à moi alors que je ne peux vous fournir aucune certitude. Unghngn.

Il avait porté sa main au front, sous le coup d'une douleur lancinante et fulgurante au crâne. Quand enfin il la retira, la douleur était toujours présente au fond de ses yeux, celle d'un homme qui sait qu'il a blessé son aimée trop profondément et qui le regrette.

C'est à moi de vous demander pardon, pour la douleur que je vous ai fait endurer. Pour celle que vous endurez depuis mon réveil, pour celle que vous endurez à présent. Mais plus que tout, pour vous avoir fait souffrir ce jour-là sur Nouane, en disparaissant. Saurez-vous me pardonner pour ça ?
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By Helera Kor'rial
#35748
L’agent prit soin de minimiser son échec et de rendre honneur à ces gestes. Ceux du désespoir et du manque de talent, de l’incompétence et de la lenteur. Des échecs, que l’on se devait de condamner. Elle chercha alors à sur enchérir mais il ne lui en laissa pas le temps. Portant sa main dans la sienne, il la déposa contre son cœur. Les battements contre sa paume frappaient à l’unisson avec les siennes. Les deux artères fonctionnaient correctement, propulsant le sang dans le reste du corps. Tout cela, elle le voyait, elle le sentait. Elle sentait la vie sous sa main.

« Je ne peux pas oublier le passé, car cela voudrait dire que rien n’a existé. C’est pour cela que vous êtes là aujourd’hui. Je ne peux pas oublier et pas non plus nier les sentiments qui me lient à vous, ou ce que vous étiez. Les ignorer, c’est me trahir moi-même. »

Le regard qu’il lui tira l’obligea à sourire à son tour, perdue dans ce geste de compassion. Cela ne dura pas quand ses yeux changèrent de cible et dérivèrent vers le moignon devenu sien. La reine suivit ce mouvement et de l’autre main, attrapa ce morceau de bras dans la sienne. Elle releva instantanément la tête et plongea son regard dans le sien, comme pour lui signifier qu’il n’avait rien à regretter. Et que ce n’était pas un membre en moins qui changerait la donne. Sa remarque la fit sourire et elle commenta :

« J’ai pu bénéficier de vos talents jadis. Un masseur hors pair je dois bien l’avouer. »

Elle étira un sourire qui se termina en quelques regrets. Sa lèvre supérieure serrant l’inférieur, provoquant des stries sur le menton. Cela n’eut pas l’effet de le détendre pour autant. Il resta pantois, dans un monde parallèle. Même sa main, il n’en voulut plus et sa demande suivit dans la même lignée. Helera ne répondit rien et laissa tomber la dernière manche de sa chemise, qu’elle déposa sur l’accoudoir du transat. La gêne, elle n’en avait pas vraiment. Initialement, elle n’avait que très peu de pudeur, mais avec lui, elle n’existait pas. La reine l’observa tandis que son regard parcourait le bord de son épaule. Equipée d’un seul débardeur, la cicatrice était belle et bien visible sur la peau. Elle leva son bras gauche et l’y déposa sur l’épaule de son agent. Avec son autre main, elle se saisit de la sienne et la déposa contre la peau. Sur l’épaule, sous l’Aisne et même sur l’omoplate pour lequel elle dû obligatoirement se rapprocher de lui. Le faire toucher, lui montrer qu’elle n’avait pas honte, lui montrer qu’il ne devait pas en avoir. Ses derniers doigts parcoururent sa peau avec douceur, tout autant qu’avec compréhension. Avec parcimonie et réserve. Leur niveau de pudeur vis-à-vis de l’autre n’était pour le même désormais. Lui était probablement retourné à la case départ, avec toute la gêne que cela incluait.

« Cela m’est arrivée. Mais désormais, il a été remplacé et les connexions synaptiques sont toujours en place. On vous fera une nouvelle main, je vous le promets. »

La transe qui suivit le laissa de nouveau dans un sal état, à force de lamentation. Du sang coula de nouveau, de son nez cette fois. La reine se dégagea du transat pour l’y poser à sa place, tandis qu’il exprimait son malaise.

« Je n’ai pas besoin d’être forcée. Pas plus que vous avez quoi que ce soit à vous faire pardonner. En revanche … vous saignez. Ne pensez plus à cela. C’est un ordre. »

Elle plaça le transat en mode couchette et s’agenouilla au niveau de sa tête. Ses mains furent placées de part et d’autre de son crâne. L’urgence de la situation dépassait alors le cadre sentimental et la reine redevenait le médecin. Faisant fi des commentaires qu’il lui fit, elle observa son corps meurtri.

« Vous avez une irritation du larynx. Et votre cerveau est bouillant. Fermez les yeux, faite le vraiment et respirer lentement. Je veux entendre votre souffle. Bien. Maintenant, détendez-vous. Sentez-vous la fraicheur de mes mains ? Calmez-vous. Juste, calmez-vous. »

La Force ainsi canalisée permit de stabiliser le patient, et la reine de nouveau dans ses massages craniens le contraint au repos. Un repos mérité, un repos forcé.




Les jours qui suivirent, la reine se fit plus distante. Elle l’entrainait, l’accompagnait, mais passait le plus clair de son temps hors de la planète. Quand elle était là, c’était pour s’enfermer avec d’autres médecins, Nelvaaniens, personnes diverses en place. Les contacts avec Zygmunt se firent plus rares, les visites interrompues. Le médecin prenait de la distance, l’obligeant à réfléchir sur d’autres sujets. L’obligeant à se poser des questions plutôt que les lui imposer. L’objectif n’étant pas de lui faire travailler le cerveau, mais comme à l’initial, lui faire développer sa propre pensée. D’autres personnes vinrent à sa rencontre pour l’aider et l’accompagner et on lui proposa même de participer à la production de chocolat par la récolte des graines. Aucun droïde dans les champs, seulement des êtres vivants. C’est à l’aube du quatrième jour, tandis que sa dernière visite remontait aux dernières vingt heures, que la reine se présenta à lui sur la terrasse du palais, tandis qu’il prenait son déjeuner avec le petit scurrier.

A cette occasion, Helera s’était habillée d’une robe bleutée remontant au-dessus des genoux, d’un haut blanche gondolé sur les épaules et rentré dans la jupe. Autour du cou, elle portait de long collier de bois qui tranchait avec la pâleur du haut. Ses cheveux ondulés pendaient proprement dans son dos et en partie sur ses épaules. Mais plus étrange que tout cela, elle portait du phare a paupière et ses cils avaient été maquillés d’une poudre noir. Un rouge à lèvre légèrement rougeâtre couvrait ses lèvres et une odeur fruitée s’échappait de son cou. Fruits rouges légers, légèrement sucrés et acidifiés.

« Bonjour Zygmunt. A la place de l’entraînement, voudriez-vous venir avec moi pour une balade en forêt ? Prévoyez des chaussures confortables, il n’y a pas de sentiers balisés. »

Le médecin reine avait donc laissé l’agent se préparer et ils étaient partis dans la forêt sous la fraicheur de la matinée. Marchant tranquillement et sans mot dire, Helera respirait la jovialité. Pourtant, elle tentait de vainement de le cacher. Le maquillage, bien que léger, ne lui seyait guère. Non pas que cela ne lui allait pas. Mais elle savait que le fait d’en porter n’était pas anodin pour elle. Bras sous celui de l’agent, elle jetait des regards çà et là dans les alentours.

« Ne nous enfonçons pas trop dans la forêt cependant. Les créatures de Delchon ne sont pas très sympathiques pour la plupart. »

Elle étira un sourire.

« Comment vous sentez vous ce matin ? »
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By Zygmunt Molotch
#35749
Il semblait donc que l'un comme l'autre se sentait coupable d'un crime qui n'existait que dans leur tête et que chacun suppliait l'autre de lui pardonner pour cette faute illusoire. La situation avait de quoi amuser pour quiconque observerait de l'extérieur, sans se soucier des mots chargés en émotions qui s'échangeaient, mais pas eux évidemment. Puisqu'il n'y avait qu'à excuser et pardonner et au vu de leurs échanges, il semblait clair qu'ils le concédaient l'un à l'autre. C'était donc un problème de moins à gérer, une source de stress et d'inquiétude en moins qu'il pouvait laisser derrière lui. Et au vu de la douleur qui lui vrillait le crâne, c'était probablement pour le mieux.

Elle sembla s'en apercevoir - il faut dire qu'il était difficile de se cacher quand on crachait du sang - et immédiatement lui ordonna de s'allonger sur le transat après s'en être extraite. Il obéit, d'abord parce que la douleur se faisait de plus en plus intense et se transformait en migraine et ensuite parce que le ton de la jeune femme, autoritaire, ne souffrait aucune concession. Il connaissait ce ton qui était plus posé et professionnel que celui qu'elle avait juste avant. Inutile de chercher à discuter. Comme elle le lui ordonna, il ferma les yeux et respira profondément, sentant ses doigts sur ses tempes.

La douleur s'estompa rapidement avant de disparaître, laissant place à un froid intense mais qui curieusement n'était ni douloureux ni gênant. Comme anesthésié, son esprit était apaisé et la voix de la jeune femme lui semblait de moins en moins audible tandis qu'il succombait lentement au sommeil, vaincu par la fatigue, le mal de crâne et, il en était certain, par une forme d'hypnose qu'elle utilisait, lui commandant de sa voix douce le repos et l'oubli. Il dormit longuement d'un sommeil sans rêve ni cauchemar après ça. Lorsqu'il se réveilla, il était seul, la bouteille de chocolat presque vide à côté de lui. Il entreprit de rentrer, cela lui ferait faire un peu de sport et la solitude l'aiderait à réfléchir.




Les jours suivants, il ne vit à aucun moment la jeune femme, s'entraînant seul, pratiquant ses exercices de sport là encore seul ou en compagnie de ces indigènes poilus. Parfois, il y avait un ou deux humains avec eux qui ne lui parlaient pas beaucoup, pas plus que les locaux d'ailleurs. Par mépris, crainte ou quelque raison imposée ? Il n'aurait su le dire, ça aurait tout aussi bien pu être de la simple politesse. Et de toute façon, aucun n'avait d'obligation envers lui alors il aurait été mal placé pour le leur reprocher. Bien qu'il s'interrogeât longuement quant aux raisons de l'absence de la docteur, il n'obtint aucune réponse de personne et dût se contenter de suppositions.

Peut-être qu'elle avait été bien plus secouée par les événements de la veille qu'elle ne l'avait montré. Peut-être qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir à l'avenir. Il ne pouvait pas lui en vouloir, un type comme lui on pouvait difficilement prétendre s'y attacher et encore moins rester avec. Ou alors elle avait mieux à faire que s'occuper de lui, ça aussi c'était possible et même logique. Si elle dirigeait ce fameux royaume nelvaanien, il était clair qu'elle devait avoir un sacré boulot à abattre chaque jour. Rien d'étonnant à ce qu'elle préfère gérer son peuple qu'un clampin dans son genre, il aurait fait pareil.

Laissé à lui-même, il se concentra sur le sport et les exercices physiques divers, poussé par une envie irrésistible de ressembler à celui qu'il avait été avant. Il avait pu consulter des photos et une discussion avec les médecins, qui disposaient de son dossier médical d'avant sa captivité, lui en avait appris beaucoup sur son poids et sa masse musculaire d'antan. De plus, cela lui permettait de ne pas avoir à se morfondre ni trop penser. Il pouvait s'empêcher de songer à quoi que ce soit tant qu'il focalisait son esprit sur quelque chose de familier et de fatiguant. On lui proposa d'aller aider à diverses tâches, allant de l'exploitation des champs de "kakao", quoi que ce puisse être, à l'entretien des jardins en passant par le ménage.

Il ne rechignait jamais à aider lorsqu'on le lui demandait, prêtant son concours de bon cœur. Dans ces moments de dur labeur en compagnie des nelvaaniens et humains tout aussi sportifs que lui, il tentait de faire la conversation, riait aux bonnes plaisanteries et se montrait jovial, comme quelqu'un de normal. Et quand il en avait fini, il restait dans son coin à observer, perdu dans ses pensées, seul. On ne saurait dire ce qui lui passait par la tête. Souvent, il restait tard la nuit sur les marches du palais, observant les étoiles dans le ciel, un sourire rêveur aux lèvres, Monsieur Moustache près de lui à quémander de la nourriture.




Ce fut finalement au bout de presque une semaine qu'il la revit, occupé à déjeuner sur la terrasse avec l'animal qui n'arrêtait décidément jamais d'avoir faim. Amusé par la bestiole qui s'efforçait de lui piquer discrètement son petit-déjeuner, sans grand succès, il entendit venir dans son dos mais ne se retourna pas, pensant qu'il s'agissait juste d'un autre résident du palais qui voulait prendre l'air. Quand enfin la silhouette reconnaissable s'assit à sa table face à lui, il la reconnut. Et manqua s'étrangler en voyant sa tenue, qui la rendait tout à fait jolie et attirait le regard aussi facilement que si elle n'avait rien porté. Il ne fallait pas lui nier qu'elle savait se mettre en valeur mine de rien.

Vous êtes très en beauté ce matin. Si c'est pour moi, c'est bien trop d'honneur que vous me faites vous savez. Non pas que je n'apprécie pas ce que je vois, loin de là. On s'offre une balade digestive ? Accordé, et ça m'ouvrira l'appétit pour le repas du midi en plus, tout un programme.

Image


Ils s'étaient mis en route sitôt qu'il fut prêt, marchant sans se presser jusqu'à atteindre la lisière de la forêt. Il avait enfilé des chaussures de marche comme conseillé en plus d'un manteau bleu foncé par-dessus un pull et un T-shirt. Les températures sur Delchon semblaient tempérés en général mais il préférait ne pas prendre de risques. Depuis sa captivité, la sensation de froid le ramenait toujours à de mauvais souvenirs et il préférait éviter d'y repenser de trop. Le bras infirme était rangé dans la poche du manteau tandis que l'autre accueillait celui de la jeune femme et ainsi marchaient-ils ensemble, dans un silence confortable.

Elle semblait particulièrement enjouée ce matin, pour une raison qui lui échappait complètement. Pourtant, il n'en dit mot, préférant s'étonner du comportement tout en en profitant. Il préférait la voir ainsi que le visage humide et les joues couvertes de larmes, à se lamenter et pleurer à cause de lui. Au moins, là elle semblait à l'opposé de ce genre d'attitude, tant mieux. Il releva légèrement la tête, sentant la caresse du vent contre son visage, profitant de cette sensation bienvenue. Ici, dans cette forêt, malgré la remarque sur les nombreux dangers qui y vivaient, il se sentait bien, en paix.

Ma foi, je n'ai pas à me plaindre. Je dors mieux, j'aide vos gens, je reprend toujours plus de forces. Certaines choses me manquent tout de même encore mais je travaille à les trouver. D'autres souvenirs me sont revenus, je comprend un peu mieux chaque jour qui passe qui j'étais et comment j'étais. J'adore le whisky correllien et les couchers de soleil, je ne l'ai pas déjà dit ? Imaginez ne pas vous rappeler de choses aussi simples, un comble.

Bien qu'elle s'était accrochée à son bras pour progresser à ses côtés, il avançait pour sa part complètement au hasard et la laissait guider leurs pas. Espérons qu'elle sache quel itinéraire prendre, manquerait plus qu'ils se perdent dans le coin. Ponctué à l'occasion par le cri lointain d'un Nexu ou les branches qui se cassaient sous leurs pieds, le silence qui régnait pourtant dans la forêt lui faisait l'effet du plus doux des nectars. Et ça n'était pas la séduisante jeune femme à ses côtés qui risquait de jurer avec l'ensemble ou de gâcher le spectacle, bien au contraire.

Vous êtes encore plus belle que dans mes souvenirs, même s'ils se bornent à des images furtives plus qu'autre chose. Je crois ne pas trop me tromper en disant que vous devez faire forte impression partout ou vous allez. Et rendre un paquet d'épouses jalouses comme pas permis. Bon choix de parfum d'ailleurs, je ne reconnais pas à l'odeur mais ça sent très bon.

Il y eut un court moment de silence jusqu'à ce que le duo atteigne un carrefour de chemin à l'entrée de la forêt. Ils s'arrêtèrent et il regarda la jeune femme, riant joyeusement.

J'espère que vous avez un plan parce que je ne connais absolument pas le coin. Et vous, vous allez bien ?
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By Helera Kor'rial
#35750
Les remarques sur son physique et sa tenue la firent légèrement rougir. De légers pigments rougeâtres, que l’on pourrait assimiler à la fraîcheur matinale. Rien de dangereux, tout du naturel. Ou presque. Elle était passé outre le phare à paupière, aussi appelé grossièrement le cache misère. C’était un artifice qu’elle n’appréciait pas sur sa peau. Le maquillage, oui, mais la peinture, non. A peine avait-il terminé son repas qu’il s’était redirigé vers sa chambre pour se préparer. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant sortir un homme correctement apprêté, harmonisé et fort en beauté. Elle le lui fit savoir d’une révérence de la tête. Après quoi ils s’étaient dirigés vers cette fameuse forêt. Les arbres y étaient très haut, très épais et on retrouvait au sol peu de débris, tels que des branches, des ronces ou ce genre d’entraves. En revanche, le parterre était nimbé de feuilles mortes, sans que la saison ne s’y prête. Elles surplombaient un plancher végétale plus éparse que dans les plaines, mais tout aussi douillet. Ils marchaient bras dessous, dessous au niveau de cette lisière, dans une diagonale raisonnable vers l’intérieur. La première que l’escouade grise s’y étaient retrouvés, ils avaient failli se faire dévorer par deux énormes loups sangliers. Ceux-là étaient difficilement raisonnables et poussés par leur instinct de chasseur féroce poursuivait leur proie jusqu’à la mort de l’un des deux protagonistes. A la suite de l’installation définitive, un périmètre avait été sécurisé, notamment avec l’aide des maraudeurs qui prenaient plaisir à patrouiller. Mais la brèche était toujours possible et devrait être neutralisé au plus vite.

Qu’importe cependant, ce furent les paroles de l’agent qui retenaient son attention. Il semblait joyeux, c’était le principale. Ou à défaut, pas malheureux.

« Pour le Whisky, j’aurai pu vous le dire. Vous êtes un connaisseur. »

Il n’y avait pas là de critique particulière sur l’ébriété, mais bien une constations factuel. L’agent aimait la bouteille, on ne pouvait le nier. La reine guidait lentement son agent sur le premier kilomètre et avait lâché son bras à la suite. Marchant à ses côtés, cela était plus confortable. C’est comme cela qu’il la présenta de nouveau sur un piédestal, vantant ses charmes. De nouveau, elle en fut légèrement gênée et avait répliqué à la suite :

« Dans lesquels de vos souvenirs hm ? »

Elle avait ricané, histoire de le taquiner.

« Mais je vous trouve tout autant bien habillé mon cher agent. En fait, j’ai réfléchi ces derniers jours, et je me suis dit la chose suivante. Il y a une partie de votre mémoire qui a été effacé et que le temps saura peut-être retrouver. Et bien, quelle meilleure opportunité pour créer de nouveaux souvenirs et tenter de vous séduire à nouveau ? Hm ? En tous cas dans ma tête, ça semble une bonne idée. »

Légèrement en avant, elle s’était retournée vivement vers lui, faisant voleter sa jupe avec les feuilles à ses pieds. La franchise était son défaut ou sa qualité et la reine n’allait pas par quatre chemins pour exprimer sa pensée. Un grand sourire sur le visage, elle avait finalement continué sa marche.

« Ne vous inquiétez pas. On devrait y être en fin de matinée. Profitez du spectacle. Cette planète en vaut vraiment le détour. De mon côté, ça va oui. Ca va toujours. »

C’était le cas actuellement en tous cas. La reine gambadait ensuite à bonne allure, sautant comme un cabri de feuille en feuille, slalomant entre les arbres et profitant de la balade dans son terrain favori, la nature. Comme promis, ils arrivèrent une heure après. A l’intérieur de la forêt, suivant la roche moussue, ils étaient arrivés dans une clairière intérieure qui se détachait du reste de la végétation par une source d’eau centrale qui se déversait en longue ligne à travers une rivière en aval et par-dessous à partir d’une nappe phréatique quelques mètres plus bas. Aux alentours, des rochers de toute part, qui faisaient office de plongeoir. Les arbres y étaient représentés quelques mètres plus loin, laissant libre place à une installation précaire. Ce qu’ils n’avaient évidemment pas fait. En revanche, la reine s’était faufilée rapidement une fois sur place jusqu’à un renfoncement entre deux rochers, par lequel elle put extraire une caisse métallique.

« Et voilà ! » Proclama-t-elle, les bras chargés de cette caisse trop lourde.

« On a trouvé cet endroit il y a peu et j’ai eu envie de vous emmener. Je vous ai bien dit d’amener votre maillot de bain non ? Mince. Et bien tant pis, vous resterez en caleçon. »

Pour le coup, c’était réellement un oubli, mais qu’importe encore une fois. Helera traîna sa caisse jusqu’à une zone dégagés de toute roche et l’y déposa lourdement. On entendait à cet endroit le son régulier de l’eau qui s’écoulait. Des oiseaux célestes qui vociféraient ou encore de quelques insectes, plus petits que les guêpes géantes. Un endroit parfait pour se rencontrer.

« Voilà un endroit parfait ! Alors reprenons. Enchantée de vous rencontrer en cette source cachée, je m’appelle Helera. Et vous Zygmunt ? Ah non … Et vous, monsieur ? »

La reine lui tendit la main et lui offrit une bonne poignée de main.

« Puisque vous êtes là, peut-être voudriez-vous partager avec moi ce que j’ai … gneh … prévu … »

La caisse résistait à ses assauts et enfin lâcha, dévoilant à l’intérieur une nappe rougeâtre. Et dessous un assortiment de nourriture telle que charcuterie, fruit, pain, des sauces et autres repas préparés pour le voyage. Tout était maintenu au frais. Elle lui proposa déjà un encas, si jamais après cette marche, il voulait un casse-faim. Il n’était pas tout à fait l’heure de manger, mais qu’importait, le temps n’avait pas d’emprise. Suite à cela, elle installa seulement la nappe à terre et garda le reste au frais pour le moment.

« Bien », dit-elle, les mains sur les hanches. « Venez voir ! »

Elle le guida sur la pierre la plus haute, requérant quelques talents d’alpinistes rudimentaires. A deux mètres seulement du sol, il n’y avait rien de vraiment impressionnant. La reine alla s’assoire en a-pic avec l’eau en dessous d’eux et fit bouger ses jambes d’avant en arrière instinctivement.

« Cela doit vous changer du paysage du palais. J’espère que vous appréciez. Je vous ai fait faire le tour du propriétaire, je crois que vous avez tout vu. Vous voulez vous tremper un peu ? L’eau vient des profondeurs et est assez froide, mais je pense que ça peut le faire si cela vous convient ? »

Helera était excitée de contentement. Elle espérait lui faire assez plaisir pour recevoir son propre plaisir.
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By Zygmunt Molotch
#35752
C'était agréable de se faire complimenter sur sa tenue, d'autant qu'il n'avait même pas réfléchi à ce qu'il allait mettre. Il s'était contenté de retourner à sa chambre d'hôpital et d'enfiler les premiers vêtements qu'il avait trouvé. Sans y penser, comme ça, il avait juste mis ce qui lui allait bien et était propre. Le style vestimentaire et ses préférences en la matière faisant partie de ces choses dont il ne gardait aucun souvenir, même brumeux, il avait pris sur lui de se les construire de nouveau, petit à petit. Et en attendant, un pantalon en valait bien un autre après tout. Quelle chance que le hasard complet l'ayant fait choisir lui valait à présent l'approbation de la jeune femme, cela aurait été dommage de commencer leur balade sous un mauvais augure.

Me séduire à nouveau ? Vous escomptez ravir mon cœur ? Croyez-vous que ce sera si facile ? Vous ignorez à qui vous parlez ma chère ! Petit rire ironique. Non, en vérité, vous n'aurez pas à déployer beaucoup d'efforts pour atteindre ce but. Je dirais même que vous avez déjà quasiment gagné. Si j'étais un homme moins bien élevé, je vous sauterais probablement dessus en riant.

En riant avec insouciance et contentement, ça va de soi, pas comme une espèce de malade pervers et dégénéré. Il était important de préciser la nuance, des fois qu'on s'imaginait les mauvaises choses. Comme elle se retourna, il put de nouveau contempler son visage aux traits anguleux dont la bouche formait un sourire rayonnant tandis que sa jupe voletait, vaporeuse. Il sentit un frisson traverser son dos et songea que ça ne pouvait pas être le fait du froid, malgré toute sa bonne volonté à y croire. Les choses promettaient de devenir intéressantes à ce rythme, peut-être même un peu trop.

Il était indéniable que la forêt possédait un petit quelque chose de vivifiant et qui faisait voyager l'âme. Le silence presque surnaturel était particulièrement agréable, uniquement ponctué de leurs bruits de pas, les chaussures de marche lourdes pour lui et celles plus légères de la jeune femme, bien qu'on n'était pas non plus au niveau de talons aiguilles dans une forêt, fallait pas abuser non plus. S'il prenait le temps d'admirer les paysages qui restaient pourtant relativement semblables, elle semblait ne plus tenir en place, courant et sautant partout joyeusement, comme une enfant hyperactive. Cette image offrait un tel contraste avec celui de la docteur, patiente et professionnelle, qu'il en resta pantois.

Qui aurait cru qu'elle puisse être capable de se détendre au point d'en être méconnaissable ? Pas lui ma bonne dame, que nenni. L'heure passa et ils arrivèrent enfin à la mystérieuse destination, ce qui ressemblait à une piscine naturelle, une petite source d'eau cachée dans ce petit coin de forêt qui n'attendait que 2 tourtereaux pour leur premier rendez-vous pour offrir ses vertus de relaxation à ceux qui les mériteraient. Il devait bien l'avouer, l'endroit était tout à fait charmant, dégageant une impression de tranquillité incroyable. Ici, point de danger à craindre ni peur à ressentir, tout semblait disparaître alentour tant qu'on y restait.

Superbe endroit, vous avez fait le meilleur choix possible pour clore cette promenade, miss...

Mais elle s'était déjà éloignée pour extraire d'entre 2 rochers une caisse contenant du matériel et s'exclamait à propos d'une baignade... Et d'un oubli à son sujet, qui lui fit immédiatement tourner la tête dans sa direction, lui jetant un regard interloqué et gêné.

En caleçon ? Mais je vais être trempé après et j'en ai pas de rechange... Je fais comment moi ?

Probablement que c'était un "oubli" des plus fortuits, il en aurait mis sa dernière main - bon d'accord, plutôt 2 doigts en fait - à couper. Et ça n'était pas insultant ni embarrassant, bien au contraire, c'était plutôt flatteur. Mais en ayant perdu de sa mémoire la relation intense qui les avait lié, il en avait oublié également l'intimité qu'ils avaient partagé. De fait, la pudeur était de mise pour sa part. Mais visiblement, il lui faudrait faire contre mauvaise fortune bon cœur, supporter l'épreuve avec stoïcisme, faire face comme un homme. D'un autre côté, il fallait bien avouer que l'idée de voir la jeune femme un peu moins habillée n'était pas pour lui déplaire non plus... Ah, que de paradoxes.

La jeune femme avait traîné la caisse de matériel un peu plus loin dans la clairière et s'efforçait de l'ouvrir, quoiqu'avec peine visiblement. Le temps qu'il se rapproche, elle avait abandonné pour se tourner vers lui et lui tendre sa main pour faire les présentations. Cela l'amusa. Soit, puisqu'ils en étaient à recommencer de zéro, il était prêt à jouer le jeu avec elle, cela ne faisait pas de mal et le distrayait beaucoup. Souriant, il serra la main de la jeune femme avant de la lever jusqu'à ses lèvres et d'y déposer un rapide baiser, chaste et tout ce qu'il y a de plus poli.

Zygmunt, enchanté de vous rencontrer également, miss. Je dirais même que je n'ai jamais été aussi ravi de ma vie.

Si l'on partait du principe que sa nouvelle vie avait commencé un peu plus d'un mois auparavant et considérant ce qu'il s'y était passé, ça tenait debout. La caisse céda enfin, révélant une belle quantité de nourritures diverses. Il n'avait pour l'heure pas faim mais sortit une bouteille d'eau réfrigérée dont il but quelques gorgées. Leur petite promenade l'avait laissé un peu essoufflé et il avait soif. Il était également un peu en nage, quel dommage de ne pas avoir de douche ou équivalent à portée de main pour soulager cette petite indisposition... Oh.

Maintenant que vous me le dites, j'ai un peu chaud et l'eau a l'air excellente. Ça va m'ouvrir l'appétit en plus, parfait. On y va. Euh par contre, vous voulez bien détourner le regard le temps que je me déshabille je vous prie ? Non que je vais me mettre tout nu et en plus vous finirez bien par me voir comme tel mais bon, premier rendez-vous tout ça... N'ayez crainte, je ferai de même quand ce sera votre tour.

Quand elle consentit à patienter, il se dépêcha de se déshabiller, ne gardant que le caleçon et mettant de côté les vêtements pour ne pas qu'ils tombent plus bas ni ne soient trempés par l'eau qui cascadait et éclaboussait les rochers. Sitôt qu'il eut fini, il vint se poser à côté de la jeune femme, les pieds dans le vide et hocha la tête. A son tour. Il ne tricherait pas pour essayer de voir plus que ce qui lui était permis. Souvenez-vous, la pudeur, la méconnaissance, la politesse stricte, tout ça. Il fermerait les yeux ou les garderait fixés en contrebas, songeant au petit plongeon qui n'attendait plus que lui.

Son regard passa de nouveau sur le moignon, le renfrognant un peu. Nager avec ça allait être difficile, à moins que le fond soit suffisamment proche pour qu'il ait pied. Mais tout de même, cette vision qu'il voyait chaque jour n'était pas pour le réjouir. Il attendait déjà avec impatience le jour ou il pourrait avoir une prothèse, cette vue lui déplaisait particulièrement. On ne pouvait en revanche en dire autant de celle de la jeune femme en maillot de bain, qui restait aussi royale que son titre tout en paraissant plus ouverte, plus libérée. Et incommensurablement plus sexy avec ça. Il rougit légèrement, une couleur bien trop visible sur son teint pâle ordinairement et pria pour qu'elle n'en ait rien remarqué.

Il aurait été foutrement ridicule si elle s'en rendait compte. Et il ne voulait pas la mettre dans l'embarras ni ne lui donner à penser qu'il était un gros voyeur et un obsédé. Il était souvent difficile de savoir différencier un pervers d'un simple connaisseur et il ne savait pas sur quel pied danser avec elle. Il se racla la gorge, toujours un peu gêné. Le corps de la jeune femme était athlétique, suffisamment musclé et svelte à la fois, en équilibre parfait. Elle était décidément bien trop belle pour son propre bien et pour le sien. Il vit qu'elle le regardait et comprit qu'elle avait certainement remarqué ses regards gênés et son embarras. Il jura tout bas, il était vraiment en train de se ridiculiser là.

Euh, vous êtes ravissante. Enfin je sais pas trop si ça se dit à une reine en maillot de bain... Bon oubliez ce que je viens de dire, j'ai l'impression d'être stupide. Euh du coup... On y va ? Le dernier arrivé en bas est un bantha mouillé ha ha ha !

Sans attendre, le bougre avait sauté les pieds devant pour atterrir quelques mètres plus bas dans l'eau. Bien qu'elle était un poil froide par rapport aux standards pour une baignade, elle restait suffisamment chaude pour être agréable. Et elle avait le mérite d'être pure, non souillée par quelques passants ou touristes sales. Rejetant la tête en arrière et se passant la main sur le visage pour en enlever l'eau qui y coulait, il partit d'un grand éclat de rire. Il se sentait... Bien, tout simplement. Bien que, comme il l'avait craint, nager avec son moignon compliquait la tâche, il parvenait à se débrouiller plutôt bien.

Attention ! Derrière vous !

Comme elle se retournait, marchant tête la première dans la plus vieille ruse du monde, il en profita pour d'un coup de la main dans l'eau en projeter une grande gerbe sur elle, riant toujours plus fort en se moquant gentiment d'elle.

Eh bien eh bien, vous êtes vraiment trop facile à avoir !

Une baignade agréable en compagnie d'une jeune femme encore plus désirable, le tout agrémenté du chant des oiseaux locaux et un bon petit repas qui les attendait ensuite, c'était ce qu'il appelait vivre. Et il espérait bien que ça durerait encore longtemps.

Merci pour cette balade, cet endroit, la nage, le repas... Merci pour tout, Helera.

Il la gratifia d'un sourire de gratitude profonde, les yeux rieurs.

Puisque c'est un premier rencard, je pense qu'il est de mon devoir de vous demander si vous passez un bon moment et si vous me trouvez assez cool comme mec. C'est comme ça qu'on fait en principe, non ?

Rappelons-nous que son dernier remontait, selon sa mémoire défaillante, à sa rencontre avec celle qui deviendrait son épouse puis ex.
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By Helera Kor'rial
#35754
La demande de l’agent la laissa d’abord circonspecte, puis elle comprit aussitôt. Cette timidité la fin sourire et elle consentit à le lui accorder. Comment cela aurait-il pu être autrement ? Non non, elle le lui devait bien. Ensuite de quoi, elle avait proposé une alternative.

« Changez vous ici, je vais me changer plus bas. Si j’arrive à ne pas me casser la figure … »

Précautionneusement, elle mit un pied après l’autre sur les rochers humides. L’équilibre étant un de ses points forts, cela lui permit sans trop de mal d’atteindre le sol avec une efficacité royale. Satisfaite d’elle-même, elle chercha un endroit du regard, sans jamais se retourner vers Zygmunt. Une grosse souche arrachée fut sa cachette de prédilection, et elle se dissimula derrière. Elle, elle avait tout prévu. Le maillot de bain était déjà enfilé. Jupe enlevée et haut retiré en quelques secondes. Il ne restait que les bottes à ôter. Elle rassembla tout cela dans ses bras et revint vers le lieu de la baignade. D’abord, elle fit une halte à la caisse, où elle plia et rangea chacun de ses vêtements, puis enfin, retourna vers le rocher en hauteur. La reine se sentait bien, mais pourtant, le regard qu’il lui lança la mit mal à l’aise. Un regard timide, mi-curieux, mi-prudent. Cela la gêna à son tour et le rouge lui monta au creux des joues. Pour un teint blanchâtre comme le siens, cela allait laisser des marques. Des marques rougeoyantes et fort peu discrètes. Elle baissa la tête et joignit ses mains au niveau de son torse. Son regard ne croisa qu’une seule fois le siens. De son corps nouvellement transformé, elle n’en regarda que d’un battement fugace le ventre en bonne forme. A l’annonce du compliment, elle étira un sourire et leva la tête.

« Merci … Vous aussi, vous êtes comme dans rêves. »

Et aussitôt cela fut-il proclamé qu’il sauta dans le bassin à pied joint, la dénommant ainsi de bantha mouillé. Aussitôt, la reine piquée au vif grommela et descendit de son promontoire de fortune jusqu’au bort. Lentement, elle descendit dans l’eau, soufflant avec appréhension à mesure que le niveau montait. Jusqu’à ce que tout le corps soit recouvert jusqu’au cou. Et surtout … Quoi ? Qu’est ce qu’il y avait derrière elle ? Fronçant les sourcils, elle reçut une gerbe d’eau au retour. Tétanisée, elle agita des mains de haut en bas, les yeux serrés à en faire ressortir les veinules sur le coin des yeux.

« Mon maquillage ! »

Et effectivement, s’il y avait une chose qui partait fort bien, ou plutôt, qui dégoulinait comme il le voulait, c’était son phare a paupière. Très vite, l’allure de la reine des neiges se changea en sorcière aux détours des yeux rompus en écoulement noirâtre. Seul restait le rouge à lèvre parfaitement en place. Elle fit les gros yeux à son compagnon et revint sur le bord. Lentement, elle utilisa ses deux index pour sécher les yeux, mais une marque noire se présenta quand elle les ramena. Signe que tout était perdu.

« Bon, foutu pour foutu … Vous allez voir le courroux de … LA REINE ! »

Sur ces derniers mots, elle prit appuie sur le bord et sauta sur l’agent, alors que sa chute fut un demi échec. L’eau ralentie son acceleration, mais elle réussit néanmoins à accrocher ses épaules avec ses bras. Helera se hissa tant bien que mal sur ses épaules.

« Tremblez devant mon … argh ! Cessez de vous débattre que diable. Courroux ! »

Elle termina derrière lui, ses bras entourant complètement ses épaules et entourant son cou jusqu’à l’avant. Les pieds eux-mêmes étaient également accrochés à la taille de l’agent. Et pour cause :

« J’ai pas pied moi … Pourriez pas me jeter de l’eau sur le visage ? »

Posant ce dernier sur son épaule, elle attendit que l’agent n’accède à ses ordres, afin de laver le maquillage de toute manière ratée. Tant pis. Elle avait essayé d’être belle, ce n’était décidément pas son truc. Il restait des traces sur son visage, traces de la barbarie du BSI qui sans gêne l’avait défigurée. Oui monsieur, défigurée. La reine se détacha de son support et retourna vers un endroit où elle avait pied également. Les remerciements qu’il lui fit lui allèrent droit au cœur, réellement. Vanter la beauté, c’était subjectif. Vanter une organisation et du temps, c’était touchant. Elle esquissa un sourire et sortit les épaules en dehors de l’eau, les coudes accrochés à l’extérieur.

« Je vous trouve cool oui. Branché et à la mode. Ça vous convient ? »

Elle ricana.

« Non en réalité je passe un très bon moment en votre compagnie. Cela m’avait manqué. »

Sa tête tomba en arrière et elle ferma les yeux. La chaleur de l’étoile était manquante, tout comme l’épais toit de verdure les couvrait de leur présence. Quelques secondes pendant lesquelles elle ne bougea pas, juste pour profiter. Elle prit une grande inspiration et expira lentement, ouvrant les yeux à la fin.

« Il est ravissant de constater que vous avez récupérer une partie de vos muscles. Les entrainement paient en fin de compte, je suis contente. Nous allons durcir ça prochainement, monsieur Molotch. »

Helera s’approcha de l’agent, alors attaché au bord du bassin de sa seule main. En amusement, elle donna un léger coup de phalange dans son pectoral. Elle sourit et se tourna vers le bord du bassin, s’appuyant de ses deux mains pour sortir de l’eau gelée. En un seul mouvement, elle fut debout en un rien de temps et contempla l’agent resté dans l’eau.

« Oh oui pardon, attendez je vais vous aider. »

En position de squat, elle attrapa la main de l’agent et tira derrière elle pour le faire remonter. Il pesait sa masse l’animal, même s’il avait maigri. Au prix d’un ultime effort, l’agent fut remonté à son tour. Ce qui devait arriver, arriva. Leurs mains humides glissèrent l’une contre l’autre et la reine fut projetée en arrière, perdit l’équilibre et tomba dans les feuilles qui se collèrent à sa peau. En un rien de temps, elle fut recouverte de centaine et de centaine de feuille sur tout le corps. Voyant l’agent pouffer, elle fit de nouveau les gros yeux :

« Ne rigolez pas ! J’essaye de bien faire et me voila recouverte disgrâce. C’est un comble tout de même. »

Mais le voyant perdut dans ses rires, elle ne pu s’empêcher à son tour de tomber dans une rigolade. Il l’aida à se relever mais elle évita précautionneusement de rentrer en contact avec lui. Histoire de ne pas échanger des feuilles. Désormais habillée de cette nouvelle tenue, elle retourna vers leur endroit de pique nique.

« On va manger, mais d’abord, vous pouvez m’aider à tout enlever. »

La reine trouva une place sur le bord d’un rocher plat et il trouva à son tour un endroit confortable derrière elle pour enlever feuille après feuille. A eux deux, ils allaient vite terminer.

« Vous vous souvenez des shrapnels, dans votre appartement de Yaga Minor ? C’était un peu le même principe. »
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By Zygmunt Molotch
#35755
Il était vrai que le bougre n'avait pas pensé au maquillage pourtant délicat et qui avait probablement demandé beaucoup de préparation et de minutie. D'un autre côté, si la demoiselle n'avait pas voulu risquer de le foutre en l'air, elle aurait eu mieux fait de s'abstenir de plonger dans l'eau. Elle avait voulu une baignade, fallait l'assumer jusqu'au bout. Ou encore elle aurait dû le lui préciser, il était un peu amnésique mais ça ne l'avait pas rendu complètement sourd ni stupide voyons. Encore que, on pouvait se poser la question sur ce sujet parfois.

Complètement foutu, ce dernier dégoulinait sur le visage de la jeune femme, lui donnant un air de cinglée complètement dopée et défoncée qui lui jetait des regards meurtriers de ses yeux vitreux. Autant dire que le tableau était réjouissant et ajoutait un sacré bonus au score de sex-appeal, sans le moindre doute. Pour peu qu'on soit fan de ce genre de vision évidemment. Pas son cas, dommage. Quand il l'entendit marmonner avant de proclamer l'accomplissement de sa vengeance, il fit un bond dans l'eau de côté dans l'espoir de l'éviter qui se jetait sur lui. Cela fonctionna à moitié, elle ne l'attrapa pas mais ses épaules, si.

Et évidemment, elle entreprit de s'y agripper afin de monter dessus, plus rapide qu'une vipère et plus insaisissable qu'une araignée la friponne. Grognant et jurant, il tenta bien de s'ébrouer en tout sens pour la déloger de là et se laissa même tomber dans l'eau à la renverse dans l'espoir de la faire lâcher prise. Peine perdue, maintenant qu'elle était là, elle y restait. Saleté de gonzesse.

J'vais pas vous laisser me grimper dessus sans rien faire, j'ai pas envie que vous me tiriez les oreilles ou les cheveux ou la peau !

Voilà qui aurait été dramatique et terrible, on en conviendra.

Attendez, vous avez pas pied... Vous savez pas nager ? Sans déconner ? Alors là !

Et il s'esclaffa bruyamment, fortement amusé. Reine de tout un royaume, conseillère de l'Empereur, magicienne accomplie et probablement bourreau des coeurs des hommes mais infoutue de savoir faire un truc aussi basique que nager. Même lui avec son cerveau en miettes se rappelait encore de ça. Voilà qui mettait un bon coup à l'orgueil royal pour sûr. Ha !

Je sais pas trop si c'est vraiment un compliment d'être "à la mode". J'ai vu sur l'holonet à quoi ressemblent les gens à la mode dans la haute société, on dirait plutôt des bouffons qui auraient leur place dans un cirque si vous voulez mon avis. Mais je vous remercie pour l'intention. Et puis être cool c'est super... Cool.

La jeune femme s'était rapprochée du bord du ruisseau ou elle ne risquait pas de se noyer, les yeux fermés et le visage posé sur le rocher qui dépassait, la tête tournée vers le ciel. Elle devait surement profiter de l'air et de la chaleur du soleil. Quant à lui, il effectua quelques longueurs maladroites, peu habitué encore à devoir compenser l'absence d'une main qui compliquait les manœuvres. Mais il s'en foutait, personne n'était là pour le juger et ça restait un bon exercice après tout. Quand elle reprit et brisa le silence, il s'arrêta et la regard d'ou il était, quelque peu surpris et pour être franc, flatté.

Ma foi, de ce que je vois et de ce que j'ai pu tâter quand vous m'escaladiez, vous n'avez pas à rougir ni de vos formes ni de vos muscles, madame. Je suis certain que bien des femmes envieraient votre silhouette. Je suis un peu moins catégorique pour votre maquillage par contre...

C'était bas, l'enfoiré. Ce qui expliquait peut-être pourquoi elle nagea jusqu'à lui avant de lui donner un petit coup de poing au pectoral, qui ne lui fit pas mal pour autant et tenait plus de la provocation gratuite. Décidément, personne ne respectait personne ici. Incroyable. Intolérable. Il finit par la rejoindre et peina quelque peu à se hisser seul hors de l'eau, son moignon glissant sur le rocher trempé et ne pouvant nullement servir d'appui pour remonter. La jeune femme l'aida alors en tendant la main sur laquelle il s'appuya. La bonne nouvelle, c'est qu'il parvint enfin à sortir de l'eau. La moins bonne, c'est que le contrecoup de son poids avait propulsé la demoiselle dans l'herbe en arrière. Et trempée comme elle l'était, ça ne risquait pas de faire bon ménage.

Cela le fit beaucoup rire lorsqu'il la vit se relever, la peau du ventre, des jambes, des bras et probablement du dos recouverte de feuilles collées par l'eau. Qui avait parlé de vengeance plus tôt ? Lui tenait la sienne sans avoir rien eu à faire, si ça c'était pas la classe ! Elle se mit à grommeler mais fut vite emportée par son fou rire, contagieux. Toujours plié en deux, il l'aida à se relever, notant qu'elle évitait tout de même de se coller à lui. Surement pour ne pas lui refiler des feuilles et aggraver leur cas à tout les deux. Oui, c'était même certain. Ils se rapprochèrent de la boîte de pique-nique mais auparavant, il fallait s'occuper de ce camouflage plutôt embarrassant qu'elle portait.

Des shrapnels ? C'était après l'attentat ? Je... J'entrevois un canapé avec une jeune femme qui me regarde sans rien dire. Je suis cloué par le regard qu'elle me lance, un regard absent mais dans lequel je lis toute la détresse qu'elle ressent, la solitude et l'horreur de ce qui vient de lui arriver. L'ampleur de sa douleur me laisse sans voix et comme je ne trouve rien à lui dire pour la réconforter, je me concentre sur les éclats dans sa peau, que j'enlève un à un aussi délicatement que possible avant d'appliquer un pansement imbibé de bacta à chaque fois.

Il fronçait les sourcils, comme interloqué. Peut-être se sentait-il coupable de n'avoir pas su la réconforter, en y repensant maintenant. Il entreprit alors de l'aider à enlever chaque feuille et brin d'herbe qui recouvrait sa peau. Il procédait lentement, minutieusement et avec application. Inutile de se dépêcher, le temps ne leur manquait pas et rien ne les attendait à part un repas maintenu sous bonne température. Lentement, chacun d'eux séchait, ce qui facilitait légèrement leur tâche.

Au moins cette fois c'est beaucoup moins douloureux que les éclats incrustés dans la peau. Imaginez si chacun de ces brins d'herbe l'était... La douleur que vous ressentiriez... Ce serait comme... Comme...

Son regard se fit plus trouble tandis qu'il se remémorait quelque chose qu'il aurait mieux valu oublier, l'application de dizaines de minuscules pointes effilées dans sa peau, tranchant et découpant sans discrimination à travers, s'enfonçant toujours plus. Il n'avait pas tenu longtemps avant de commencer à hurler de douleur mais tirait un certain réconfort de savoir que pas un instant il n'avait demandé grâce, malgré ses sanglots. Il s'était interrompu dans sa tâche, le regard perdu mais se reprit au bout de quelques instants, secoua la tête comme pour chasser ce souvenir et reprit sa tâche, un par un.

A présent qu'il était aussi près de la jeune femme, il pouvait détailler d'autant plus l'étendue de son corps et n'en perdait pas une miette. Bien qu'il s'efforçât de poser les yeux uniquement sur les feuilles qu'il enlevait, il était littéralement impossible de ne pas avoir le regard attiré ici et là. Les gouttes d'eau qui coulaient partout sur elle et séchaient lentement n'arrangeaient nullement les choses, offrant un contraste qui sublimait les détails visuels. Rougissant fortement, il songea qu'il faisait soudainement bien chaud ici bas et se demanda si les variations de températures locales étaient monnaie courante.

Une excuse qui lui aurait été bien pratique, la vérité étant plus simple et plus terre-à-terre. La jeune femme transpirait la féminité au point que ça en était criminel et dégageait une odeur qui le faisait lentement tomber dans une transe dangereuse. Pourtant, bien qu'elle ne sentait pas mauvais, son parfum n'était plus guère actif après sa petite baignade. Cela venait d'ailleurs. Il se demanda si c'était là ce qu'on appelait la passion qui l'animait, ce désir de se rapprocher de ce corps qui lui inspirait un mélange d'attirance et de peur. Peur de ce qu'il ressentait, peur de ressentir quelque chose. La peur de décevoir et de dégoûter, d'être irrespectueux et malpoli.

Il croisa son regard azuré, de ce bleu océan si profond dans lequel il avait toujours aimé se noyer. Le rouge lui monta jusqu'aux oreilles. Bon dieu, il se comportait comme un ado qui allait à son premier rendez-vous alors qu'il était un adulte qui était déjà passé par ce genre de choses, merde !

Euh je... Excusez-moi, je ne voulais pas être... C'est-à dire que... Disons que vous êtes vraiment très... Et bon comme je suis là... Forcément j'ai pas pu m'empêcher de... Bon, vraiment, je suis désolé... Allez, on oublie tout ça, on se concentre... Presque fini de toute façon...

Oui, vraiment, comme un ado à son premier rencard. Puissent les dieux lui venir en aide à cet imbécile.
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By Helera Kor'rial
#35756
Ne pas savoir nager ? Quelle idée ? Une idée intéressante qu’elle saurait tourner à son avantage le moment venu. Elle n’en dit rien, avait fait en sorte de ne pas entendre. Rira bien qui rira le dernier. Toujours est-il qu’elle était assise sur une roche, enlevant avec soin les feuilles qui la couvrait. Ce n’était pas si simple, car il fallait tenir l’assaillante par la branche. Tout autre tentative collait sur les mains et donc ne servait à rien.

« C’était une période assez dur oui. Je ne devais pas être très fière. Je ne l’étais pas même, c’est certain. Sinon c’est à peu près cela. On avait presque rempli un bol de ces éclats. L’histoire étant que j’avais été soufflée par l’explosion d’une grenade à fragmentation. L’un de mes gardes du corps a donné sa vie pour me sauver la vie. »

Ce souvenir la rendit soudain morose et son regard se perdit dans le vague, arrêtant tout mouvement, elle sembla retournée dans le passé. Jusqu’à la parole de l’agent qui la fit revenir dans le monde réel. Elle tourna légèrement la tête vers lui, sans pour autant le voir en entier.

« Ce serait douloureux. Mais comme à votre accoutumé, vous êtes doux et minimiser la douleur. Je pense que c’est lié à vos capacités de masseur. Vous savez y faire avec le corps. »

La reine enleva encore deux feuilles supplémentaires avant de se rendre compte qu’il ne bougeait plus derrière. La Force lui murmura à l’oreille et elle fronça les sourcils. La morosité à son tour le toucha et le souvenir douloureux d’un passé oublié. Ou alors était-ce encore plus lointain ? Si elle arrivait à sentir un changement d’humeur, il était impossible de savoir quel souvenir l’assaillait. Dans un cas comme dans l’autre, elle tourna de nouveau la tête dans sa direction et commenta :

« Dis donc Zygmunt, on ne vous paie pas à rêvasser. »

Même si cela était autoritaire et dénotait un penchant à la servitude qu’elle n’appréciait guère, ce fut la seule solution qui sauta de son esprit pour le faire sortir de sa torpeur. De nouveau, elle sentit les feuilles qui dans son dos furent enlevés, et elle sourit pour elle-même, contente que cela ait fonctionné. A son tour, elle termina par enlever la dernière feuille, et attendit qu’il fasse de même de son côté. Une fois terminé, la reine se retourna vers lui et remercia d’un grand sourire sur le bord des lèvres. Le rouge lui était monté dans les joues, à tel point qu’il semblait disparaître à travers les feuilles du plancher forestier. D’un geste souple, elle récupéra une feuille assez grande.

« Si vous n’arrivez pas à vous concentrer sur votre tâche, vous pouvez toujours fermer les yeux. »

Sur ces mots, elle colla une feuille sur son front, cachant à moitié son visage. Cela lui laissa assez de temps pour s’échapper, prenant ses jambes à son cou. Assez de temps pour prendre de l’avance sur un agent fort malmené et très peu enclin au compromis. Elle fit le tour du bassin en courant et riant aux éclats, poursuivit par ce fou furieux qui semblait vouloir le lui faire payer. De nouveau de retour vers la nappe de piquenique, elle se saisit d’une serviette et la lui jeta dessus quand il approcha. Elle fit un pas de côté et attrapa les pans du tissu derrière son dos pour l’y enfermer.

« Stooop ! » Elle prit une grande expiration, essoufflée. « C’était dans votre intérêt, vous sembliez tout perdu. »

Léger ricanement, suivi d’une disposition plus convenable de la serviette sur ses épaules et d’une agitation des mains pour l’y sécher.

« Cessez de maugréer, je reste votre docteur, quand bien même nous allons faire trempette ».

A son tour, elle récupéra une serviette et s’en vêtit, dissimulant son corps sous l’épais tissu. Cela dans l’intérêt de l’agent pour éviter qui, de son propre aveu, serait capable de lui sauter dessus. Une reine devait savoir se tenir tout de même et pas se faire attraper par le premier inconnu qui passait. Cette dernière d’ailleurs pris place sur la couverture et s’y assit, toujours entourée sa serviette dont elle avait fait un nœud pour s’en servir de cape. De la caisse disposée à côté, elle sortit différents pots, bocaux et autres ustensiles.

« Alors, j’ai dû aller à l’essentiel. Vous avez des légumes frais que vous pouvez tremper dans les sauces ici. J’ai tout mis dans les pots pour éviter que ça ne tombe. Il y a également de la charcuterie dans ces boites, voilà. Du pain également des fruits, des desserts avec du chocolat évidemment. Enfin il y a plein de choses. Je vous laisse vous servir. »

Pour la plupart des ingrédients, c’était en petit compartiment dans lesquelles on n’avait qu’à piocher puis accommoder avec une sauce. Même les sandwichs étaient pré-faits. Tout avait été pensé pour se servir d’une seule main. La reine était restée très attentive à l’handicape de son compagnon d’infortune. Elle ne lui en dit rien, évidemment et l’invita simplement à se servir. Elle-même avait débuté à manger, regardant de plus près dans chacun des bocaux, agitant son index et son majeur sur son menton en réfléchissant. Elle débuta avec plusieurs crudités mélangés dans des sauces aux saveurs diverses. Tout était frais et croquait sous la dent. Terminant sa tige verte, elle étira un grand sourire à l’agent. Lui était de l’autre côté du festin, pour que chacun ait accès à tout. Assise en tailleur, elle prit une part de tarte salée avant de demander.

« Alors dites-moi Zygmunt, racontez moi quelque chose de votre vie. Ou plutôt non, on va faire cela chacun notre tour. Parce que je suis gentille, je vais commencer. Je crois que vous vouliez connaître l’épisode sur la Force. »

Elle attrapa un morceau de légume, lui présenta et le fit lentement léviter vers lui en ligne droite jusqu’à sa bouche.

« La magie, déjà, comme vous l’appelez. Ce n’est pas de la Magie. Cela s’appelle la Force. J’ai été entraîné aux arts Jedi dès ma jeunesse, pour échapper alors à la purge impériale qui avait lieu dans la galaxie. On m’enleva à mes parents très jeunes, à trois ans, pour m’élever sur une lointaine planète gelée. Je vous passe les détails, mais à mon dix-huitième anniversaires, mon maître fut tué par un groupe de mercenaire avec à sa tête, un Sith. Il me récupéra et me … comment dire … Il me forgea à son art obscure. Pour cela, rien de plus simple. Vous prenez un Jedi et vous le casser. »

Elle mima en prenant un légume qu’elle brisa en deux.

« Je suis devenue très exactement ce qu’il voulait de moi et il fallut attendre mes 21 ans pour que la servilité me passe au-dessus de la tête. Je l’ai donc tué. Année d’errances supplémentaires, rencontre avec l’inquisition qui m’a pris sous son aile. Traque des derniers anciens inquisiteurs … Je me retrouvai à la tête de l’inquisition. Mais au lieu de poursuivre, je décidai de tourner le dogme obscur de cette secte en quelque chose de meilleur. C’est comme cela que je créai l’ordre gris. Un ordre ouvert qui accueillait tout le monde. Basée sur des valeurs fortes de respects d’autrui. Ordre qui devint plus tard le royaume Nelvaanien, dont les valeurs restent présentes. Voilà pour le côté sensitif, résumé rapidement. Des questions peut-être ? »
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