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Vingt huit ans après

MessagePosté :lun. 16 mars 2015 19:19
par Jen'Ari Nekanasaza
-- Vingt huit ans après --


    Le Temple Jedi, vingt huit ans après. Je n'ai que très peu de souvenirs de cet endroit, mais je perçois qu'il a changé. La navette qui m'a déposée fait demi tour tandis que j'observe le bâtiment qui me toise. Une sensation désagréable m'incite à détourner le regard vers la ville. Je m'y perds un instant puis me concentre à nouveau sur l'objet de ma venue. Le sabre de mon maître est précieusement rangé dans ma besace, il est grand temps de le rendre. J'ajuste ma robe noire et émeraude sur laquelle je n'ai pas osé passer ma bure brune, et me décide enfin à gravir les marches du Temple.

    Je serai dans peu de temps devant le Conseil. Après neuf ans d'absence, je réclame une audience, et il m'est impossible d'imaginer la réaction des Maîtres. Je me suis éclipsée pendant l'évacuation de la base rebelle de Dantooine, mon maître s'éteignait quelques jours auparavant. Pendant toutes ces années j'ai appris à dompter les émotions liées à sa mort, mais mes souvenirs sont intacts et, au fil des années, ont instauré le doute quant au déroulement des événements. Des jours durant j'ai ressassé cette journée dans ses moindres détails. Ma perception des choses a évolué, mais j'ai pu fixer mes souvenirs et les aseptiser, aucun sentiment ne peut désormais les perturber. J'ai conscience d'avoir sacrifié beaucoup de temps et d'autres souvenirs pour arriver à ce résultat, mais le doute perdurait. Aujourd'hui j'ai la certitude de devoir à nouveau croiser le chemin de Maître Alek, qui nous désigna pour inspecter le vaisseau inconnu et ne put stopper le Sith qu'il transportait.

    J'enfouis mes pensées alors que j'approche de la grande porte. J'explique simplement la situation au ranger qui m'interpelle.

    « Je suis Mya Tellis. Je dois rencontrer le Conseil, les Maîtres Jedi sont avertis de ma venue. »

    L'homme qui m'a fait face m'accompagne à l'intérieur sur quelques mètres et me désigne la personne à laquelle je dois m'adresser. L'humaine m'accueille avec un sourire poli et j'énonce à nouveau la raison de ma présence ici. Une fois le fichier et l'identité vérifiés, je suis accompagnée jusqu'à la salle du Conseil.

    Mon regard se promène dans le hall au moment où nous le traversons, repérant les présences, fouillant les zones d'ombre, inspectant les accès. Ce lieu me renvoie une foule de souvenirs venus tout droit de mon enfance. Je revois Nel courant avec fracas, stoppé net par un Chevalier mirialan au regard bienveillant. Ce fut ma première rencontre avec Sorin. Il m'a sauvée, élevée et m'a enseigné ce que je sais aujourd'hui. J'ai causé sa perte. Je me bloque l'accès à cette image, préférant me demander si Nel, ce jeune humain si caractériel, a survécu à l'attaque du Temple.

    Il me faut rencontrer les Maîtres Jedi et rendre le sabre de Sorin. Me séparer de cette arme me cause beaucoup de peine, mais c'est ici qu'elle doit être, et non en ma possession. Je me suis longuement préparée pour que mon retour se passe au mieux, j'ai dans l'espoir de pouvoir terminer enfin ma formation. Je ne peux cependant m'empêcher de redouter ce moment, car je ne pourrais en aucun cas passer outre la décision du Conseil. J'avoue que chaque imprévu est susceptible de me déstabiliser.

    On m'abandonne devant la porte de la salle du Conseil. En attendant que les Maîtres Jedi me reçoivent, je vide mon esprit et tente de ne dissimuler aucune pensée. Seul demeure le verrou que j'ai placé sur mon souvenir. Mais je doute qu'il fasse long feu une fois la porte franchie.

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :sam. 21 mars 2015 20:08
par Gwindor Morelion
Le Nouvel Ordre Jedi refaisait chaque jour un peux plus surface. Bien que certaines actions extérieurs aient pus sérieusement entraver l'action du Conseil et de Gwindor, pour pas grand chose, les choses s'étaient grandement améliorés et allaient en s'améliorant encore.
L'ancien Ordre avait régulièrement connus un accroissement de ses membres via l'entré de nouveaux Jedi au sein de l'Ordre, majoritairement très jeunes et exceptionnellement plus âgés. A présent le Nouvel Ordre Jedi suivait bien malgré lui un chemin différent.
Les novices à entrer dans le Nouvel Ordre Jedi étaient plus rares et majoritairement plus âgés, exceptionnellement en bas âge. Bien que les services de la Nouvelle République assurâmes un accès aux banques de données des hôpitaux public républicains, le Nouvel Ordre Jedi n'avait tout simplement pas les ressources requises pour les exploiter pleinement ni s'occuper de tant de jeunes de toute façon. Ainsi les recrus étaient elles déjà âgés, ayant déjà une expérience parfois significatives avec la Force.
L'ancien Ordre aurait trouvé cela dérangeant, voir dangereux. Cette dernière hypothèse était toujours vrai, mais les Maîtres Morelion et Skywalker avaient définies ensemble que aucuns sensitifs témoignant d'un attachement réel aux valeurs de l'Ordre, ancien ou nouveau, ne pouvait être laissé de côté pour une raison aussi trivial que son âge. L'esprit d'un Jedi devait être des plus sérieux, raison entre autre pour laquelle l'ancien Ordre formait et éduquait dès le plus jeune âge, endoctrinait disaient les détracteurs des Jedi, mais les expériences de la vie pouvaient également apporter l'équilibre nécessaire. Skywalker en était le plus parfait exemple, Gwindor dans une moindre mais non moins réelle mesure.

Toujours est il que Mya Tellis était connue du Conseil des Jedi. Ayant vécue quelques temps au sein de la base de Dantooine, protégée par l'Alliance rebelle, elle avait été laissé tranquille.
A l'époque Gwindor était lui même Général de l'Alliance et, sans fausse modestie, l'un de ses plus importants officiers supérieur. Il avait ses propres quartiers à Dantooine, mais n'avait jamais vue la Mirialan, trop occupé qu'il était à combattre l'Empire toujours et partout pour l'Alliance. S'il connaissait son existence, il n'avait tout simplement pas osé l'approcher. Il n'était que Chevalier Jedi et n'avait formé son tout premier padawan que fort tardivement en la personne de Cyniosis Jugo, l'intrépide jeune homme qui avait combattu l'Empire avec tout autant d'ardeur. L'organisation militaire, sur laquelle l'Alliance reposait, pesant toujours davantage sur ses épaules, il avait finie par honteusement abandonner la jeune femme. Il n'avait pas le temps, l'Alliance et la Galaxie absorbant tout son temps ou presque.

En définitive lors de la Restauration et la fondation du Nouvel Ordre Jedi, le Conseil avait balayé les regrets de Gwindor en votant contre lui, façon de parler, sur le sujet des sensitifs connue. Non il n'était pas temps de chercher les erreurs du passé et non on ne rechercherait pas, voir traquerait, les sensitifs connue. Seuls ceux présentant une menace le serait, dans la mesure du possible. Les autres seraient laissés libre de leur voie, libres de rallier le Nouvel Ordre Jedi quand ils l'estimeraient judicieux. Le Conseil attendrait. Tel était la décision prise bien que Gwindor fut parfois rongé par le remord.

Ainsi donc Mya Tellis était elle revenue auprès de l'Ordre et avait demandé à être reçue par le Conseil. Sa requête fut acceptée sans délais, bien qu'on en soit encore à réfléchir aux conséquences de l'attentat de Coruscant, et le Conseil la reçu.

Les portes de la salle du Conseil s'ouvrirent sur la Mirialian, la laissant libre d'entrer.

Etaient présent trois Maîtres Jedi sur les cinq composant le Conseil. Le calamarien Mantel Qual (PNJ), le Nautolan Kit Fisto (PNJ) et l'alderaanien Gwindor Morelion. (le premier qui pense PNJ...). Kit Fisto était un rescapé de l'ancien Ordre et commençait à accuser son âge. Les Maîtres Qual et Morelion étaient encore dans la fleur de l'âge, des trentenaires, et les plus jeunes membres du Conseil.
Luke Skywalker était toujours absent de même que le Maître Quinlan Vos, partit en mission avec le jeune San Kun.
Ce fut Gwindor qui prit la parole, assis dans un siège faisant face à la femme:


"-Bienvenue au Temple Jedi Mya Tellis. Je suis Gwindor Morelion, membre du Conseil et voici les Maîtres Qual et Fisto. Nous attendions et espérions de t'es nouvelles."

Gwindor n'avait pas dis "ton retours" car elle n'avait jamais quitté le Nouvel Ordre Jedi si on prenait la lettre de la sémantique et il ne voulait pas paraitre présomptueux en s'imaginant qu'elle venait en effet rejoindre l'Ordre alors que de tout autre motifs pouvaient la pousser à demander une audience...

HRP: Désolé pour le délais! J'ai essayé de faire coller nos BG respectifs, dis moi si quelque chose te chagrine!

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :sam. 21 mars 2015 22:43
par Jen'Ari Nekanasaza
    J’entre dans la pièce avec un grand calme, mais mon cœur s’emballe alors que mes souvenirs défilent. Ces souvenirs sont pour moi autant de sujets de culpabilité. La fuite du Temple, les dix années sur Dac, la mort de Sorin, l’abandon d’Imril et la fuite vers Mirial. Je me recentre sur mon objectif premier avant que mes émotions ne s’emparent de mes traits. Je salue chacun des Maîtres en m’inclinant poliment. Alek ne fait pas partie du Conseil, je ne sais s’il y a un jour siégé. Son absence devrait me rendre les choses plus faciles. Je ma place au centre de la pièce pour m’adresser aux Maîtres Jedi d’une voix claire.

    « Je vous remercie, Maîtres, de m’avoir accordé cette audience, après neuf ans de silence. »

    Tandis que je me concentre sur la suite, la tristesse me poignarde. J’ouvre ma besace et glisse une main à l’intérieur. Mes doigts effleurent mon sabre, puis saisissent celui de mon maître. Je l’ai toujours caché comme un trésor d’enfant, un objet cher dont on ne voudrait jamais se séparer. Je ne l’ai même jamais allumé, malgré mon désir d’apprendre à manier deux sabres simultanément. Le respect que je témoigne à mon défunt maître a toujours été plus fort. J’extrais finalement l’arme de mon sac et la présente au Conseil.

    « Voici le sabre laser du Chevalier Sorin Nalran, mort sur Dantooine de la main d’un Sith, un an avant la bataille de Yavin. J’ai emporté et gardé cette arme, à tort. Ce sabre doit se trouver ici, au Temple, je vous le rapporte aujourd’hui. »

    Je respire enfin, mais me rends compte un peu tard que ma main libre est totalement crispée. Un souvenir refait surface, je l’efface d’un battement de cils, ce n’est pas le moment de se laisser submerger par des émotions que je suis censée avoir domptées depuis déjà plusieurs mois. Je scrute le visage des trois Maîtres, sans pour autant chercher à y déceler une expression, tout en déliant ma main gauche, la droite présente toujours l’arme sur sa paume. Je suis certaine que le Conseil reprendra le sabre laser de Sorin, et je dois être attentive, ne pas me laisser envahir par la tristesse. L’idée de perdre cet objet m’a souvent effleurée et m’évoque l’absence de celui qui m’a élevée. La solitude engendrée par sa mort me pèse encore aujourd’hui, et je crains que de tels sentiments ne me soient néfastes.

    Dès lors que les portes ont été ouvertes, je n’ai pas cherché à dissimuler mes intentions ni mes sentiments. J’ai conscience que mon esprit s’égare et révèle tout de mes émotions. Cependant, je suis d’avis qu’il vaut mieux ne pas cacher au Conseil ce qui tend à m’éprouver. La transparence est ma meilleure chance d’être entendue et considérée au mieux. Je n’ai pas espoir que les Maîtres Jedi m’apportent des réponses, mais seulement qu’ils me prêtent une oreille attentive. L’arme de Sorin n’est en effet pas le seul objet de ma venue.

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :dim. 22 mars 2015 11:13
par Gwindor Morelion
Les trois Maître du Conseil répondirent par de petits hochements de tête à la salutation respective dont la Miralian les gratifia. Si une certaine forme de hiérarchie était maintenue au sein de l'Ordre Jedi, ses membres n'en demeuraient pas moins tous des frères et sœurs d'une grande famille.
Le trouble de Mya Tellis est fortement perceptible par tout en chacun dans la pièce. Pour tout dire même un néophyte dans les arts de la Force aurait vue et sentit que la Miralian affrontait là une épreuve certaine. Nul ne pouvait la décharger de cela, ni même partager le fardeau qui était le siens. Les membres du Conseil ne pouvaient que compatir et lui assurer de tout leur soutient, ce qui était peu et beaucoup à la fois.

Gwindor changea de position dans on fauteuil, décroisant ses jambes alors que Mya cherchait quelque chose dans sa besace. Les sens télékinétiques des trois Maîtres avaient identifiés la présence de deux sabres laser. Rien de bien surprenant en soit, mais l'annonce de Mya selon laquelle l'un d'eux appartenait à son maître défunt rendit le fardeau de Miralian fort compréhensible.

Le geste était aussi éloquent que puissant. Rapporter l'objet qui vous reliait le plus à la personne qui représentait le plus pour vous était un formidable geste d'altruisme, bien que la volonté de ce défaire du poids qu'il représentait peut être, surement, pouvait être présent également.
Alors que le sabre laser était présenté au Conseil, les trois Maîtres échangèrent de brefs regards alors qu'ils communiquaient par la pensée. Ce fut Maître Qual qui brisa le silence en plantant son regard où les vagues de l'océan était visible dans celui de Mya:


"-Le retours à la Force de ton Maître est source d'une grande tristesse pour nous tous. Mais le chagrin est le lot de notre ordre depuis sa création, et la Guerre des Clones, l'Ordre 66 puis la Guerre Civile n'ont rien arrangés. Mais il nous faut chérir le souvenir de ceux que nous perdons, nous remémorer ceux en quoi ils nous étaient si cher et précieux, et enfin pérenniser leur enseignements afin de rendre les générations futures meilleurs et riches de leur savoir."

Les deux autres Maîtres aquiésèrent en silence, puis Gwindor ce leva alors que le sabre était toujours en évidence sur la paume de Mya.
Il avança lentement vers elle:


"-De tout temps l'Ordre Jedi à restreint les possessions personnelles, car elles affectent notre jugement. Mais tu ne l'a certainement pas emporté à tord."

A ces mots, Gwindor vint poser sa main sur l'arme, tandis que l'autre prenait la main libre de la Mirialian. En un geste symbolique, Gwindor posa l'autre main de Mya sur le sabre et referma les doigts de la main le tenant sur sa poignée. Le sabre était à elle...

"-Le sabre laser est l'un des symboles du Jedi. Notre engagement à défendre plutôt que attaquer. S'il tombe en de mauvaises mains, ce symbole devient dangereux. L'espoir devient ténèbres. En le préservant, tu a préservé le souvenir de ton maître.
Nous pensons que ce sabre représente pour toi tout ce que ton ancien maître était de meilleurs, aussi nous ne voyons pas de meilleurs façon d'honorer sa mémoire que de te le laisser en garde. Tu en sera responsable et responsable de pérenniser l'enseignement du chevalier Sorin Nalran.
Tu trouvera au sein de l'Ordre Jedi, si tu désir demeurer avec nous, d'autres personnes qui ont vécues d'autres histoires, similaires ou différentes. Tu trouvera une famille et, nous l'espérons, un sens nouveau à donner à ta vie."


Gwindor ce tut alors, laissant le sabre à Mya et revenant lentement prendre sa place. Restait à voir la réaction de la Mirialian...

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :dim. 22 mars 2015 18:32
par Jen'Ari Nekanasaza
    Mon regard demeura figé quelques instants sur le sabre prisonnier de mes mains avant que je ne parvienne à lever les yeux vers Maître Morelion. Par ce geste, le Conseil m’accorde sa confiance, et je ne puis trouver les mots pour exprimer ma gratitude.

    « Je ... Je m’en monterai digne », finis-je par articuler.

    Je n’avais jamais envisagé l’éventualité de garder le sabre de Sorin, il m’est officiellement confié aujourd’hui. C’est pour moi un honneur immense, c’est pourquoi je veillerai à toujours honorer la mémoire du Chevalier Jedi défunt. Un court silence s’installe tandis que je réalise que je tiens toujours l’arme au creux de mes mains. La gauche s’empare finalement du sabre laser, la droite s’accroche au sac qui pend sur ma hanche. Je me ressaisis et me redresse.

    « Je serais très honorée de pouvoir reprendre ma formation au Temple, où se trouve mon unique famille. »

    Une tournure dramatique révélatrice d’une vérité de longue date. Ma mère est supposée morte, mon père porté disparu depuis des années, ma sœur emportée par la maladie. Et mon oncle Ekki ... on ne peut pas vraiment appeler ça une famille, c’est un marchand, ses affaires passent avant tout. Je côtoie les Jedi depuis que j’ai cinq ans, la poursuite de ma formation me paraît être le choix le plus raisonnable. D’autant plus que cet apprentissage me tient à cœur.
    Cependant il est un point que je dois encore éclaircir. Un petit détail qui a instauré le doute dans mon esprit, qui m’a forcée à sceller des souvenirs douloureux, à maîtriser mes émotions, à sacrifier des pans de ma mémoire. Je repense à ce jour sur Dantooine, l’un de mes derniers jours auprès des Jedi. Regardant tour à tour les trois Maîtres, je m’adresse à nouveau à eux.

    « Maîtres Jedi, à la mort de Sorin ... Maître Alek m’a prise comme apprentie. Quelques jours plus tard, je quittais sa compagnie dans le but de m’isoler. Encore aujourd’hui, les événements qui se sont déroulés sur Dantooine me paraissent insensés. »

    Je déverrouille mes souvenirs, ils sont toujours intacts, après tout ce temps, j’ai pris soin de les conserver. Cette journée, la dernière de mon maître se déroule une fois de plus sous mes yeux. Le Conseil est libre de contempler cette pensée.

    *

    Il fait jour depuis quelques heures déjà, je m’entraine avec Imril au maniement du sabre tandis que Sorin nous surveille, dispensant ses conseils. On vient nous apprendre que Maître Alek requiert notre présence pour aller à la rencontre d’un vaisseau non identifié. Nous le retrouvons tous trois au hangar où il nous attend en compagnie de Tess. Nous sommes donc cinq à quitter la base en direction d’une forêt située à une courte heure de vol de là. L’atterrissage se fait dans la plus grande discrétion, puis nous nous dirigeons prudemment vers notre cible, Alek, qui marche en tête, ne me parait ni curieux, ni particulièrement prudent. Aux abords du vaisseau, il progresse doucement, Tess à sa suite, je ne vois pas leur visage.
    Ce n’est qu’après plusieurs secondes de silence que le Maître se retourne brusquement pour stopper l’attaque du Sith que personne n’avait perçu. Quelques échanges de coups, les sabres s’entrechoquent, et l’épaule d’Alek est brûlée par un coup latéral qui aurait dû donner la mort. Le Sith a en effet délibérément stoppé son coup puisque le sabre du Jedi n’était pas prêt à parer. L’agresseur s’en prend ensuite à Sorin qui s’éteint par ma faute, et enfin à moi. Je n’ai pas de mal à le repousser, la colère et ma faible pratique de la Force me suffisent à le déstabiliser. Alek se débarrasse alors du Sith.

    *

    Je ferme les yeux un instant, ces images me sont désagréables, mais je tente tout de même de me concentrer pour prendre à nouveau la parole.

    « Le doute s’est installé et ma confiance en Maître Alek n’est plus. Néanmoins, je suis incapable de déterminer si mon soupçon provient de ma tristesse ou d’un fait réel. Pendant des années j’ai préservé mes souvenirs avec un grand soin, de sorte à ce qu’ils ne soient jamais altérés par mes sentiments. Comment expliquer le fait que Maître Alek n’est pu contenir son agresseur alors qu’un simple Padawan parvint à le repousser ... »

    Je préfère taire la suite de ma pensée, car mes assertions sont accusatrices, et je ne souhaite pas les énoncer en présence du Conseil.

    « Avez-vous des nouvelles du Maître et de son apprenti, Imril Beamir ? »

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :dim. 22 mars 2015 19:20
par Gwindor Morelion
Gwindor fut très satisfait de l'humilité avec laquelle Mya accepta la décision du Conseil concernant le sabre de son défunt mentor. L'orgueil avait un temps soufflé sur les jeunes Jedi de l'ancien Ordre, mais il fallait croire que ce soucis ne serait pas de ceux du Nouvel Ordre Jedi, du moins dans l'immédiat.

La réponse suivante de Mya réconforta les Maîtres présent, un Jedi supplémentaire regagnait le Nouvel Ordre Jedi. Ce dernier s'en trouvait ainsi une fois de plus renforcé, tandis que Mya allait pouvoir poursuivre, et achever, sa formation en vue de devenir un Jedi à part entière.
San Kun et elle avaient ce point commun d'être déjà âgés et expérimentés dans leur pratique respective de la Force. Le Conseil ignorait tout des capacités de la Mirialian, mais l'Anx avait encore beaucoup à apprendre sur le maniement du sabre tandis qu'il était très talentueux dans l'usage strict de la Force. Sans parler de ses dons en matière de cuisine, mais cela était une autre histoire.

Pour tout deux en revanche viendrait très prochainement le temps de passer les épreuves, ce qui allait demander de longues heures de réflexions à Gwindor et ses paires pour les mettre en place. Gwindir avait bien une idée, mais elle devrait être mûrement réfléchie avant.

L'histoire, ou plutôt le fragment d'histoire, que Mya partagea avec le Conseil en émue plus d'un, pour ne pas dire tous, tout autant qu'il leur fit froncer les sourcils.
La colère dont Mya fait preuve est bien loin de ce qu'on attend d'un Jedi. Mais Gwindor sent à cet instant les reproches silencieux de ces paires, lui aussi fait parfois montre d'une grande colère.

Le fragment prend fin sur la décision de Mya, ce qui ne manque pas d'impressionner les Maîtres assemblés. Parvenir à un tel niveau n'est pas l'apanage de tous. Gwindor lui même, sans être le plus grand des Jedi loin s'en faut, ne maîtrise pas cette technique. Fouiller la mémoire d'autrui, par la force, oui mais afficher clairement un souvenir "à disposition" n'est pas à la portée du premier venue. Une preuve de plus des qualités de Mya et d'une formation qui approche bien davantage de son terme qu'elle ne le pense ou ne le croit possible.

"-Ne doute plus. Le doute mène à des sentiments puissants. Il te faut réfléchir, penser. Structure ta pensée. Ne réagit pas impulsivement, comme tu a apparemment su l'éviter ces dernières années, et lorsque le temps sera venue la vérité t’apparaîtra clairement.
Du reste il ne faut préjuger ni des personnes, ni de l'instant présent.
Maître Jinn a rejoins la Force prématurément des mains d'un apprentie Sith tandis que ce dernier à été vaincue par un Padawan. Padawan tardif qui a manqué de ne jamais devenir un Jedi du fait de son âge.
Alors ne soyons pas trop prompt à déclarer qui est de taille et qui ne l'est pas.

Mais pour répondre à ta question nous sommes sans nouvelles du Maître comme de l'apprentie. Comme de nombreux autres Jedi qui auraient pus survivre à l'Ordre 66 et à la Guerre Civile.

A présent toutefois que désir tu Mya Tellis? Tu a maintenant l'âge de quitter le stade du Padawan pour t'affirmer en tant que Chevalier Jedi.
Mais le Conseil ne désire pas te presser."

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :dim. 22 mars 2015 21:04
par Jen'Ari Nekanasaza
    La réponse du Conseil me déconcerte, et pourtant elle fait sens. Je trie rapidement mes pensées. Mon isolement m’a amenée à des conclusions hâtives et des avis tranchés. Maître Morelion met ainsi fin au doute dévorant si souvent éprouvé. La réponse à mes questions viendra en temps et en heure. Un rêve m’a précédemment ramenée sur Mirial, tandis qu’un autre m’a guidée jusqu’à Rahm Kota. La Force pourrait donc également me mener jusqu’à la vérité tant désirée. Il me faudra m’armer de patience, et ne jamais oublier les mots du Maître Jedi.

    Je replace finalement le sabre laser dans ma besace, accroché à côté du mien, tout en considérant la question du Conseil. Il semblerait que ma trentaine d’années joue en ma faveur quant à ma progression au sein du Nouvel Ordre Jedi. Néanmoins il m’est difficile de porter un regard objectif sur mes capacités. Je n’ai jamais cessé de m’entrainer, autant au contrôle de la Force qu’au maniement du sabre, mais je juge que cela n’est pas suffisant. J’ai encore besoin des conseils avisés d’un mentor, malgré ma propension à la réflexion et à l’analyse. La preuve vient d’en être faite aujourd’hui même. Mon hésitation est d’autant plus grande que cette décision me semble être cruciale. Je réponds avec calme.

    « J’estime que cette décision ne m’appartient pas.
    Mais je serais flattée d’être reconnue apte à passer les épreuves.
    »

    Mon regard azur se pose sur chacun des Maîtres, et je ressens que le moment n’est pas venu. Mes compétences et mes savoirs ne sont pas en cause, même seule, j’ai appris de nombreuses choses et exercé longuement mes sens. Mais après toutes ces années dans la solitude, accompagnée par le souvenir de ceux qui me sont chers, il me semble avoir besoin qu’un Jedi me montre quel chemin suivre, et comment le suivre.

    « J’ai encore beaucoup à apprendre, et je souhaiterais reprendre ma formation jusqu’à
    retrouver un équilibre que je sens aujourd’hui menacé par mon isolement.
    »

    Je ne doute pas de mon autonomie, ni de mes réactions, mais bel et bien des ravages causés à long terme par toutes sortes de mésaventures. Il est des travers dans lesquels je ne souhaite pas tomber, c’est pourquoi j’ai besoin de demeurer quelques temps au Temple Jedi. Cela me donnera également l’occasion de me fixer un nouveau point d’attache propice au repos dont mon esprit était privé depuis longtemps. J’ai en effet toujours pris soin de dissimuler au mieux ma présence car les seules informations sur la situation géopolitique m’étaient fournies par Ekki, un républicain dans l’âme, et très utopiste. Je n’ai donc pris aucun risque, gardant toujours en mémoire l’attaque sur Dantooine.

    J’attends patiemment la décision du Conseil, chassant mes pensées vagabondes.

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :lun. 23 mars 2015 20:09
par Gwindor Morelion
S'il y avait bien une chose que l'Ordre Jedi n'avait pas perdu en route, s'était bien le respect des décisions de chacun. A l'heure du choix chacun est libre avait dit un jour une jeune femme portant une horrible coupe de cheveux, mais sa réflexion n'était pas moins pleine de sagesse.
Gwindor accepta la réponse d'un hochement de tête, si Mya ne s'estimait pas prête alors son entrainement se poursuivrait.


"-Ta formation tu reprendra donc Mya Tellis. L'Ordre Jedi a toutefois bien changé, tu t'en ais probablement rendu compte. Ainsi nous ne disposons pas de Maître auprès de qui t'affecter...à temps plein dirais je. Mais je ferais mon possible pour me rendre disponible pour achever ta formation. J'ai moi même une Padawan, mais le Code Jedi ne nous impose plus de nous restreindre à un seul élève."

A la grande surprise de Gwindor, ce fut Maître Fisto qui prit la parole:

"-Une lourde responsabilité le Maître Morelion prend. Non que ton cas en soit une Mya Tellis, mais il est par nature le plus vagabond de nous tous. Ses missions, responsabilités et prérogatives le conduisent bien souvent en bien des lieux de notre Galaxie. Sa tache ne sera pas aisé de concilier formation et son travail, sois en certaine avant d'accepter car tu devra probablement assimiler bien des choses en un minimum de temps. Mais le Conseil estime que tu en es capable."

Lorsque Maître Fisto parla de "vagabond", il adressa un petit clin d’œil à Gwindor. La chose ne passait guère inaperçu chez un Nautolan mais ce dernier ne semblait pas en tenir compte outre mesure.
En effet Gwindor était un sacré vagabond, allant de droite et de gauche à chaque fois que la Force l’appelait ou qu'il fallait aider la Nouvelle République. En première ligne lors de la dramatique attaque des archives républicaines, il traquait avec une ferveur quasi pathologique les agents du Mal dans toute la Galaxie. Une Ombre Jedi en somme..

Restait à voir si Mya accepterait, car dans ce cas elle risquait de se retrouver embarquer dans une des nouvelles aventures du Maître Jedi en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire...

Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :lun. 23 mars 2015 22:46
par Jen'Ari Nekanasaza
    Le silence prend possession des lieux tandis que Maître Fisto m’offre un bref aperçu de ce que pourrait être ma vie future. Une fois de plus, je suis confrontée à un choix qu’il m’est difficile de faire. Mon premier réflexe est d’adresser des remerciements aux Maîtres présents.

    « Je vous suis reconnaissante, Maîtres, pour votre bienveillance. »

    Mon esprit a déjà commencé à se refermer, la transparence dont je faisais preuve jusque là prendra bientôt fin. Par la pensée, je tente de déterminer quel serait le choix le plus judicieux : m’en remettre à Maître Morelion ou revenir sur ma première décision et gagner en autonomie. Je ne suis pas certaine de parvenir à m’adapter à cette nouvelle relation qui implique de placer ma confiance en cette personne que je ne connais en rien. La tristesse qui suivit le décès de Sorin a désormais laissé place à un vide que je ne souhaite pas encore combler.

    Je termine enfin d’isoler ma pensée, de sorte à la rendre plus difficile d’accès. J’ai la certitude que mon lien avec Maître Morelion demeurera froid et distant, cela fait partie de mon caractère. Mon défunt mentor était une exception, je le considérais comme un parent, mais j’ai conscience qu’aucun lien de la sorte ne sera de nouveau tissé. Je m’égare, ce n’est pas la question. Et le silence commence à me peser. J’ai pris ma décision.

    « Apprendre est le lot quotidien de chaque être. Je saurai adapter mon rythme à celui de Maître Morelion. »

    M’adapter, c’est précisément ce que je fais depuis l’âge de six ans. Parce que cette formation n’est pas mon choix, parce que la guerre a décimé ma famille, parce que mon mentor errait de mission en mission mais trouvait toujours le temps pour valoriser mes progrès. Le Conseil m’a aujourd’hui montré mes faiblesses, et je constate qu’il me reste beaucoup de choses à apprendre encore, tant de choses que je ne saurais apprendre seule.

    Le Maître Jedi n’est certainement pas encore en mesure de déterminer combien il peut m’apporter, et combien j’ai besoin de son aide. Il est des dangers que j’ai combattu il y a de ça des années, mais je ne les ai pas vaincus. Ils demeurent tapis dans mon esprit. Et bien que scellés par de longues heures de méditation, ils représenteront toujours une menace pour mon équilibre. Je n’aurais pas pu rester un an de plus seule sur Mirial. Je ne sais ce qui aurait fini par avoir raison de moi, je ne sais si ma folie aurait pris le dessus sur ma colère, ou si l’une et l’autre aurait cohabité. À ce jour, je ne connais qu’une pensée capable de m’apaiser. Lina.

    Il ne peut en être ainsi éternellement. Ma décision est prise : je confie ma formation aux soins de Maître Morelion.


Re: Vingt huit ans après

MessagePosté :mar. 24 mars 2015 21:08
par Gwindor Morelion