[Mirial] Tu redeviendras poussière
MessagePosté :mer. 29 juin 2016 13:36
-- Hommage --
Le temps, s’écoulant invariablement, avait plongé la demeure familiale dans un silence macabre que venait compléter la douce obscurité induite par les volets de bois ocre clos depuis trop longtemps. Les meubles avaient conservé leur place d’origine, couverts de poussière et porteurs du souvenir de la vie qui animait jadis chaque pièce. L’immobilité régnait aujourd’hui sur la maison, et rien n’avait changé depuis ma dernière visite.
Agenouillée au centre de ce qui fut la salle de séjour de la famille Tellis, je contemplais sans bruit la mosaïque pourpre et or qui ornait le sol et dont l’éclat, autrefois animé par les rayons du soleil descendant du puits de lumière, ternissait sous le sable et la poussière. Dans ce moment de recueillement, chacune de mes pensées était adressée à ma sœur ainée, qui s’éteignit en ces murs précisément trente années auparavant. Serrant fermement au creux de la main le pendentif dont elle me fit cadeau pour mon cinquième anniversaire, je ressassais les maigres souvenirs d’une enfant admirative de sa grande sœur. La peur m’étreignait encore aujourd’hui, la peur d’oublier et de perdre ne serait-ce qu’une infime partie de ce souvenir lointain.
En silence les larmes glissaient sur mes joues quand l’évidence se présentait une fois encore : il ne me restait d’elle qu’une image heureuse et quelques breloques qui avaient constitué son trésor d’enfant. Je n’avais jamais ressenti dans la Force la présence réconfortante de cet être cher, je l’avais perdue à jamais, seul demeurait mon souvenir faillible. L’absence de mon ainée m’amena à douter de l’omniprésence de cette entité toute puissante qui dirige nos destins. Ma foi en la Force se fanait à mesure que mes espoirs faiblissaient.
Éteinte depuis trois décennies, Lina errait dans l’immensité du néant éternel qu’est la mort.
Agenouillée au centre de ce qui fut la salle de séjour de la famille Tellis, je contemplais sans bruit la mosaïque pourpre et or qui ornait le sol et dont l’éclat, autrefois animé par les rayons du soleil descendant du puits de lumière, ternissait sous le sable et la poussière. Dans ce moment de recueillement, chacune de mes pensées était adressée à ma sœur ainée, qui s’éteignit en ces murs précisément trente années auparavant. Serrant fermement au creux de la main le pendentif dont elle me fit cadeau pour mon cinquième anniversaire, je ressassais les maigres souvenirs d’une enfant admirative de sa grande sœur. La peur m’étreignait encore aujourd’hui, la peur d’oublier et de perdre ne serait-ce qu’une infime partie de ce souvenir lointain.
En silence les larmes glissaient sur mes joues quand l’évidence se présentait une fois encore : il ne me restait d’elle qu’une image heureuse et quelques breloques qui avaient constitué son trésor d’enfant. Je n’avais jamais ressenti dans la Force la présence réconfortante de cet être cher, je l’avais perdue à jamais, seul demeurait mon souvenir faillible. L’absence de mon ainée m’amena à douter de l’omniprésence de cette entité toute puissante qui dirige nos destins. Ma foi en la Force se fanait à mesure que mes espoirs faiblissaient.
Éteinte depuis trois décennies, Lina errait dans l’immensité du néant éternel qu’est la mort.