L'Astre Tyran

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#37187
« Qu… ? »

Une douleur aiguë attira l’attention d’Oryel. Sa respiration se coupa net, étouffant un gémissement de souffrance. Un souffle froid commença à engourdir ses membres et son sabre glissa de sa main sans qu’il ne sente son corps métallique échapper à son emprise. Il posa les doigts sur sa blessure. L’objet qui s’y trouvait avait la forme d’un bâton, une épée courte, de la taille d’un quignon laser.
Une dague ?

Les doigts livides de l’Arkanien se refermèrent sur la poignée de l’arme. Ses jambes tressaillirent lorsqu’il sentit la lame scélérate remuer dans ses entrailles. Vkoh ne l’avait pas épargné. Elle avait visé le foie mais le Côté Obscur en avait décidé autrement. Oryel ignorait si c’était lui qui avait bougé instinctivement avant d’être poignardé, ou si une entité supérieure était intervenue. Mais une chose était certaine, son nouveau maître avait voulu le tuer avec cette dague. Et elle allait probablement y arriver s’il n’agissait pas rapidement.

« AAAAARGH ! »

Sans crier gare, l’apprenti avait retiré la lame d’un coup sec. Une gerbe de sang avait jailli de son bassin, teintant de pourpre l’onyx. Une inspiration après l’autre, Oryel retrouvait peu à peu le contrôle de son corps. La surprise et l’incompréhension avait laissé place à la colère. La douleur régnait en maître bien sûr, mais il l’avait canalisé pour en faire son arme. Vkoh ne l’abattrait pas aussi facilement. Tant qu’il lui restait une goutte de sang, il continuerait de se battre.

Faisant mine d’être accablé par la souffrance, Oryel plia genou à terre. Blessé et désarmé, le visage résolument tourné vers le sol, l’apprenti Sith montrait consciemment sa nuque à son adversaire pour qu’elle l’achève. Si Vkoh faisait preuve de prudence, elle balancerait au loin son sabre laser avant d’en finir. Si elle était clémente, elle éteindrait sa lame et l’aiderait à se soigner. Mais ces comportements auraient été ceux d’un Jedi, indignes du Côté Obscur. Vkoh ne cèderait ni à la demi-mesure ni à la pitié, elle finirait ce qu’elle avait commencer avec un Sai Cha.

Et alors que la lame fondait sur lui, le séide puisa dans la Force pour surprendre son adversaire. Une vague d’énergie incandescente s’échappa de son corps au moment de l’estoc, insuffisante pour propulser la Sith à l’autre bout de la pièce, mais assez violente pour dévier son attaque. Oryel en profita pour attirer son épée jusqu’à lui et se relever dans un assaut désespéré. Sa colère éclata en même temps qu’il tentait d’ignorer les cris de protestation que lançait son corps. Sans jamais cesser d’attaquer, l’apprenti hurlait sa rage en crachant des caillots de sang, mue par une volonté de prouver sa valeur et de sauver sa misérable carcasse.

Modifié en dernier par Darth Irae le ven. 21 févr. 2020 15:46, modifié 2 fois.
#37211
La dague plongée dans son corps, le sang chaud qui lui coulait sur les mains, s’infiltrant entre ses doigts qui fermement tenaient la poignée. L’arme traîtresse qui avait coûté la vie à bon nombre de personne déjà. Le symbole de l’assassin, la marque de la mort. Cette arme qui lentement tournait dans la blessure de l’apprenti, arrachant la chaire, râpant les os. Vkoh lâcha l’arme et se recula lentement, prenant une grande inspiration tout en écartant les bras, comme pour saluer les clameurs des milliers de spectateurs présents dans les gradins. Mais il n’y avait personne, pas de son, ni même de souffle, ni de lumière. Ils étaient dans cette salle noire plongée dans les ténèbres, et seuls les yeux rouges luisants étaient source de lumière. Seuls les deux puits de sang transcendaient les ténèbres. Pour un non sensible, il n’y avait rien, mais pour eux, eux qui voyaient tout, il y avait bien plus. Il y avait tout. L’absolutisme de l’existence au creux de leur main sanguinolente. Les deux lames, celle rouge de l’apprenti, l’autre jaune de Vkoh trahissaient la puissance des yeux. Combien de temps avait-elle abandonné sa lame au profit de l’arme de métal ? Trop longtemps peut-être. Pour la bonne cause, pour faire couler le sang, ce que le sabre ne permettait pas. Elle baissa la tête vers lui.

« Je sens ta colère ! Je la sens qui émane en toi. Hm … »

Il céda, tomba à genoux, visiblement prostré par la douleur. Jeny le fixa comme un esclave inutile. Et tout le monde savait la manière dont elle les traitait. Néanmoins, elle se laissa tomber au niveau du blessé, pliant ses genoux. Elle approcha sa lame pour que la lumière n’irradie son visage.

« Mais elle est … désordonnée. Aléatoire et passagère. »

Elle lui prit le menton d’une main et releva sa tête jusqu’à ce qu’il la regarde. Elle fixa pendant un temps son visage blafard à travers la pénombre, quand elle perçut ce qui lui fit froncer les sourcils. Une énergie noire se matérialisa dans le creux de sa main et il la propulsa sur la Sith. Cette dernière encaissa et se releva tout aussi rapidement. Déjà l’apprenti était de retour et de sa lame de sang attaqua sans relâche. Des coups furieux, ceux d’un animal blessé que l’espace réduit ne permettait pas de laisser s’exprimer. Dans la pièce sombre, il n’y avait qu’une seule porte de sortie, perdue en plein milieu du temple Sith, dans une des nombreuses galeries. Un endroit parfait pour reposer en souffrance. Vkoh évita le coup vertical et recula pour le balayage qui frôla sa gorge. Elle fit un pas de côté quand il essaya l’estoc et revint à sa position initiale lors du dernier balayage. Elle fronça les sourcils et stoppa sa main avec la sienne, tordant son poignet avec une force physique que sa taille menue ne laissait pas présager.

Elle se rapprocha de l’arkanien d’un seul coup, accompagné d’un bruit de choc et de gazouillis répugnants. La Sith n’était plus qu’à quelques centimètres de son homologue, étant obligé de lever la tête pour le fixer, et surtout ses réactions. Sa main libre, elle, était désormais plongée dans son corps, dans la blessure ouverte tantôt. Enfoncée jusqu’au poignet, comme un pieu.

« Qu’est-ce que je tiens là ? C’est ton foie ou ta rate ? »

Lentement, et avec une précision chirurgicale, elle retira sa main et lui enserra le menton, déposant une marque rougeâtre. Même s’il allait tressaillir, elle le maintenait debout.

« La douleur. Elle te fait fléchir les jambes, te fait trembler, te donne des sueurs … Tout se passe dans ta tête. Ton cerveau cherche du réconfort, mais n’en trouve pas, il panique. Surpasse cela. La douleur, tes muscles qui se déchirent, ta peau qui brûle … C’est ce qui te maintien en vie, c’est ce qui t’enrage ! C’est ça ta puissance et ton carburant ! »

Jeny essuya sa main sur sa joue, laissant une marque tout le long de son visage, avant de se reculer et de le laisser tomber. Vkoh se retourna et contempla la fresque qui dans les noirs, toisait leur duel. Une représentation d’une silhouette encapuchonnée. Pas un Sith, mais une bête. Elle posa la main sur la fresque, essuya les dernières gouttes de sang sur le mur.

« Cet endroit est un nexus de Force, une zone de concentration obscure. Il te nourrit ou te consume. C’est la voie de celui qui cherche l’ombre, les ténèbres. »

Jeny se retourna vers lui, en train d’agoniser sur le sol, une flaque de sang se répandant, s’échappant. Elle en afficha une mine de dégoût. Tant de sang gaspillé pour satisfaire les envies d’apprentissage de la Dame. Elle se rapprocha de lui et ses pieds nus pataugèrent dans la flaque. Elle dégaina son sabre et le posa sur la corde de sa peau. Ses yeux rouges sans aucune émotion le fixèrent un instant, et la lame jaunâtre surgit d’un coup. Assez de temps pour cautériser la plaie. Elle se releva enfin et disparut dans la salle d’à côté.

« Dès que tu seras prêt, rejoins-moi. Avant que les esprits ne te dévorent … »
#37214
Ambiance


La danse macabre faisait écho à un autre duel. Dans les ténèbres de l’alcôve Sith, une fenêtre sur un autre temps s’était ouverte. A genoux sur le sol, le corps tremblant, Oryel se retrouva transporté entre deux mondes, deux réalités séparées de plusieurs années.

« Nu lyteti tu'iea pyktis ! »

L’ombre décharnée de Lazharr premier se dessinait dans un coin de la pièce, vibrant dans l’air comme si l’apparition luttait pour s’incarner dans la réalité. Sa silhouette voutée, courbée telle un vieillard que le temps n’a pas épargné, suffit à distiller la peur dans le cœur d’Oryel. Ses mots retentissaient en écho dans l’esprit de l’apprenti, le paralysant de terreur. Chaque claquement de langue, chaque sifflement émanant de ses lèvres était une bombe d’effroi qui éclatait dans sa poitrine.

« M'tye buti skystas, tigentuké ir ipakase ! »

La respiration du clone se fit plus lourde, plus pesante. Il sentit sa gorge se nouer tandis qu’une bile amère montait en lui. Son regard se déplaça sur le spectre émacié, il pouvait presque discerner ses os à travers le linceul. La vision se troubla, sembla disparaître quelques secondes, avant de se retrouver à quelques centimètres du visage d’Oryel. Le seigneur Sith attrapa son menton et lui fit relever la tête pour qu’il admire sa bouche s’étirer dans une grimace édentée. Une bile noire remonta jusqu’à ses lèvres, coulant sur le sol dans un spectacle ignoble. Dans un réflexe désespéré pour chasser la Peur, l’Arkanien fit éclater un Verrou de la Haine depuis sa main gauche. L’attaque fut balayée sans le moindre effort, rejoignant le néant comme si elle n’avait jamais eu lieu. De rage, Oryel récupéra son épée et frappa le spectre avec acharnement, perdant tout contrôle sur ses mouvements, il se laissa dominer par la haine.

« DISPARAIS ! DISPARAIS ! DISPARAIS !! »

Les coups erratiques n’avaient eu aucun effet si ce n’est la création d’une multitude d’ouvertures dans sa garde. Lorsque la blessure du Sith reprit le dessus sur son corps et que sa respiration se coupa net dans un effort inutile, Vkoh en profita pour reprendre l’ascendant. Un craquement sinistre signifia au jeune Arkanien que son poignet ne lui appartenait plus. L’intense réalité le rappela brutalement à l’ordre, immobilisant sa carcasse torturée dans un tressaillement de douleur infiniment supérieur à ce qu’il avait expérimenté jusqu’ici. Un morceau de lave avait pénétré l’intérieur de ses entrailles, consumant ses organes internes en ouvrant la porte à un nouvel éventail de souffrances. Oryel écarquilla les yeux en sentant un liquide chaud remonter le long de sa gorge jusqu’à la commissure de ses lèvres. Pendant une dizaine de secondes interminables, la Sith fit jouer ses doigts contre ses organes, avant de retirer sa main. Les jambes de l’apprenti se mirent à trembler, sa vision se troubla et une bile noire s’échappa de ses lèvres tandis que le tesson à l’intérieur de lui continuait à brûler, inexorablement.

« La douleur, tes muscles qui se déchirent, ta peau qui brûle … C’est ce qui te maintien en vie, c’est ce qui t’enrage ! C’est ça ta puissance et ton carburant ! »

Vkoh offrit son dos quelques secondes pour contempler la fresque. La main gantée d’Oryel se resserra sur le manche de la dague. Il n’avait lâché aucune des deux lames, mais il ne pouvait plus avancer. La douleur était trop grande, elle enflait dans son abdomen après avoir conquis son ventre. Ses jambes chancelèrent, le monde se mit à tourner autour de lui et il s’écroula brutalement sur le sol froid.

« Cet endroit est un nexus de Force, une zone de concentration obscure. Il te nourrit ou te consume. C’est la voie de celui qui cherche l’ombre, les ténèbres. »

Il n’en avait cure. Le Côté Obscur l’avait abandonné. Il lui avait promis le pouvoir, l’invulnérabilité... et au lieu de ça il n’avait connu que l’humiliation. Combien de fois allait-il devoir mordre la poussière pour être enfin digne de sa puissance ? Sa route pour la liberté n’avait été pavé que de souffrances, il l’avait fait sienne il y a longtemps, il la comprenait mieux que nul autre. Son oxygène, c’était la douleur.
Pourtant, il ne suffisait pas d’endurer le martyr pour devenir puissant, quelque chose d’autre lui échappait… quelque chose d’impénétrable, qui se substituait à lui depuis des années.

« Dès que tu seras prêt, rejoins-moi. Avant que les esprits ne te dévorent … »

La plaie avait été cautérisé, la douleur avait fini par s’en aller. Oryel aurait pu se relever à présent, il aurait pu saisir sa chance et quitter les lieux pour suivre son maître. Elle avait fait preuve de charité en mettant fin à ses souffrances. La blessure n’était pas guérie, mais il ne se vidait plus de son sang désormais… il ne craignait plus l’anémie. Il ne craignait plus la mort.

« Thenoti kia mirtis rak zenoti kia natura. »

Deux pieds nécrosés se posèrent dans la mare de sang. Le spectre de Lazharr s’accroupit pour placer son visage goguenard à quelques centimètres de la tête de sa création. La boue noire dégoulina de son menton pour tomber une goutte après l’autre sur les cheveux du clone. S’insinuant en lui comme les larmes de la Démence, elles firent germer une idée suicidaire dans son esprit malade. Lentement, à l’instar d’un mort vivant dont chaque os aurait été brisé, Oryel se releva pour faire face à l’apparition de son ancien maître. Ses cheveux blancs tombant en cascade devant son visage, on ne pouvait distinguer le sourire hystérique qui déchirait sa bouche. Intrigué, le spectre approcha son fasciés immonde de son jumeau souffrant et écarquilla les yeux en apercevant la lumière jaune dans son regard.

Quelque chose avait changé à l’intérieur de lui.

Un son feutré déchira le silence de la scène suivit d’un immonde bruit de succion. L’ectoplasme tressailla et les deux bruits se répétèrent en écho une seconde fois, puis une troisième, une quatrième fois. Dans l’obscurité de l’alcôve, Oryel poignarda le fantôme de son père sans discontinue avant de laisser tomber la lame par terre. Un râle d’agonie s’échappa de ses lèvres à demi-close tandis que le sang se répandait le long des douze plaies qu’il s’était infligé pendant une longue minute. Il posa alors ses deux mains libres sur le sol et les fit baigner un instant dans la mare d’hémoglobine. Emplissant ses poumons d'un oxygène brûlant, il passa ensuite ses paumes sur son visage et releva la cascade nacrée qui couvrait sa vision. Il renaissait. Puis, dans un effort surhumain, il attrapa son sabre laser et se redressa pour faire face à la sortie.

La souffrance qu’il éprouvait n’avait plus de limite.
L’air qui remplissait ses narines étaient comme des coulées de lave sur ses poumons.
Chacun de ses organes se déchirait un peu plus à chaque mouvement.
Ses os semblaient se disloquer à chaque instant.
Ses muscles étaient rongés par une douleur sourde.

Oryel se retrouvait au bord de la mort. Il ne tenait debout que par la volonté du Côté Obscur.
Ainsi, chaque seconde passée dans cet état de supplice le rendait plus puissant.
Il était devenu un avatar de la souffrance.

Le séide du Côté Obscur dirigea son corps jusqu’à la salle suivante, laissant dans son sillage une traînée de sang longue de plusieurs mètres. Ses deux mains se refermèrent sur le manche de son sabre et il se prépara à combattre. Le sang injecté dans ses yeux commençait peu à peu à dévorer la lumière dorée qui y brûlait jusqu’à présent. Un seul mot s'échappa de sa gorge dans un grondement sourd.

« VKOH ! »
#37324
Vkoh attendait là, dans l’ombre de la salle suivante. Droite comme un « i », les mains dans son dos découvert. Les quelques bouts de tissus recouvrant une faible partie de son corps, tandis que les lueurs des flammes violacées rebondissaient sur ses formes. Epousant sa peau, contrastant les creux en illuminant les reliefs, tout en vacillant, comme pour y caresser le derme sans jamais oser s’y accrocher. Son haut restait collé à son torse, laissant les bras découverts, cachant sa poitrine et descendant à l’avant uniquement jusqu’au hanche, recouverte à devant et derrière de deux longs morceaux de tissus qui tombaient jusqu’à hauteur de pied, voguant aux grés des vents. Ses cuisses apparaissaient fermes et solides, comme tenant la solide stature obscure, le piédestal des ténèbres. Seuls ses longs cheveux absorbaient la lumière, d’un noir si intense qu’ils se confondaient avec l’obscurité latente. Le hurlement de l’adepte ne la fit même pas tressaillir et elle resta ainsi, dans cette salle aux allures vides de tout.

Elle inspira profondément, sentant les odeurs cuivrées du sang qui s’approchait. La bête approchait lentement, laissant dans son sillage les marques de sa renaissance. La lumière rouge du sabre vint trahir le violacé apparent et la menace du laser se fit plus pressante. Mais là encore, elle ne bougea pas. Elle attendit, jusqu’à ce que les râles du nouveau venu ne perturbent sa concentration. Vkoh se retourna vers lui et planta son regard dans le sien, levant son index et le plaça devant sa bouche dégoulinante de sang.

« Chuuuuut. »

Elle étira un grand sourire malsain et lentement désigna de son doigt un coin de la salle. Là, trônait inerte deux pieds, le haut du corps caché dans les ombres. Et de ces pieds coulaient un liquide vermillon, glissant sur la pierre matte du temple. Derrière, dans ces mêmes ombres, des petites souris s’agitaient. Oui, des bruits aigues, saccadés, accompagner de grattement sur la pierre. Vkoh se rapprocha de l’homme blême et fixa son regard sur le sabre. Doucement, elle posa sa main sur la poignée et décala son arme, de sorte à ne pas se retrouver malencontreusement découpée. Son regard pourpre remonta jusqu’à celui jaunâtre et son bras s’agita par-dessus son épaule. Il y eut alors un bruit de métal derrière lui, et un souffle. La dague ensanglantée venant d’apparaître dans la main de Vkoh et elle l’agita devant le regard de Lazarh. Alors, elle prit la main dans la sienne et l’entoura de la dague.

« Apprends à souffrir, mais surtout ! »

Elle accompagna le mouvement de l’arkanien jusqu’à son ventre et enfonça dans la chaire la lame. Vkoh eut un léger tressaillement en sentant la froideur du métal déchirer ses entrailles. Elle ferma les yeux et d’un geste sec, trancha sur le côté, avant de ressortir l’arme. Son torse s’agita de tressaillements et elle se recula.

« Surtout, tu dois apprendre à confisquer la vie insignifiante, que les arts se targuent de posséder. »

De sa plaie s’écoulait du sang, pateusement noirâtre, accompagné d’une fumée tout aussi noir qui s’élevait lentement. Elle se dirigea dans le coin où les grattements continuaient et les petits cris aigues devinrent peu à peu plus présents. Quand elle en revint, elle tenait par les cheveux, une gamine gigotant et hurlant de douleur. Elle ne se débattait presque pas, tenait simplement sa tignasse blonde. Vkoh la redressa et la présenta à Lazarh, la laissant devant lui. La petite, agée d’une vingtaine d’année, fermait les yeux et pleurait, déversant des torrents sur ses joues malmenées. Jeny fit le tour et se plaça derrière elle, de sorte à ce que Lazarh ne perde pas une miette.

« Ce qu’ils appellent la vie, ce n’est qu’un réceptacle, une énergie. Ils la gâchent, par leur faiblesse, par leurs pleurs, alors nous devons la confisquer. Car telle est la volonté de la Mort. Ta douleur est ton carburant, il te permet de t’élever. Mais là se trouve ta domination, ton véritable pouvoir. »

Sur ces mots, elle posa sa main sous le coup de la jeune femme et l’autre sur son ventre. Elle regarda l’arkanien encore quelques instants, affichant de nouveau son sourire malsain. Puis, la fille eut un spasme, agitant son corps. Ses yeux se froncèrent d’incertitude. Nouveau mouvement, agitée par autre chose, elle déglutit et se mit à trembler. Du fond de sa gorge sortit une sorte de lueur, petite lumière infime. Ses spasmes se firent de plus en plus violent et derrière Vkoh continuait de la tenir. La peau se flétrie, les cheveux disparurent et de la jeune femme, ne resta qu’une momie desséchée. La lueur avait disparue, absorbé par Vkoh, dont la blessure au ventre avait disparu. Elle laissa tomber le cadavre et montra de nouveau le coin où un autre grattement se faisait entendre.

« Récupère, ta récompense. »
#37335
La colère laissa place à l’étonnement.
L’étonnement laissa place au désarroi.
Et le désarroi fut chasser par… la fascination.

Vkoh était quelque chose d’autre. Une entité bien à part, hors des sentiers connus de l’existence. Son aura était celui d’un monstre et pourtant elle avait un corps d’humaine. Derrière la couche de sang poisseuse qui collait à sa peau, il y avait de la chair et des os. Les guenilles qui lui servaient de vêtement ne cachait qu’en partie ses formes féminines, aucun doute là-dessus la Maîtresse des Ombres était belle et bien humaine. Pour un observateur aveugle. Car celui qui détenait la Force ne pouvait être leurrer. D’abord, ces deux yeux rouges, incandescents, deux rubis qui mettait sur la piste d’une anomalie. Ces pupilles de sangs jetaient des éclairs en permanence, difficile de soutenir ce regard empli de rage et de souffrance. Mais si l’on y parvenait, on ouvrait une fenêtre sur l’intériorité d’une créature sans âme. Dire que Vkoh était un être sanguinaire, dépourvu d’états d’âmes était un euphémisme, on lisait dans ses yeux quelque chose d’autre, quelque chose de plus complexe qu’une simple pulsion de mort. Il y avait comme un désir de justice, une soif de vengeance.

Quel genre de vie avait-elle menée pour en arriver là ?

Tandis qu’il l’observait comme hypnotisé par une flamme qui danse, la Sith s’était rapprochée de lui. La promiscuité entre eux laissa Oryel respirer le parfum de mort qui émanait de ses chairs. Ses yeux cherchèrent machinalement une issue, mais ils ne rencontrèrent que son visage couvert de sang.
Son sang.
Le monde réel prit le pas sur ses pensées, le tirant de ses réflexions pour faire face à une vérité brutale mais certaine. Il mourrait. Lentement l’anémie gagnait du terrain, bientôt ses fonctions vitales cesseraient l’une après l’autre, son cœur s’arrêterait de battre et il succomberait à ses blessures. La peur gagnait peu à peu son esprit, la panique prendrait bientôt la suite. Oryel ne souhaitait pas mourir, pas encore. Il lui restait tant à faire, tant à accomplir.

Le souffle de Vkoh sur son visage le rassura.
Alors elle posa la main sur la sienne.
Et il sentit ses doigts se refermer sur quelque chose de froid.

L’effroi laissait place au vide, au silence. Ses pensées s’étaient focalisées sur l’instant présent. La lame qui pénètre les chairs, guidée par la Maîtresse des Ombres, le chuchotement des viscères qu’on lacère puis le souffle chaud sur son visage. A nouveau.

« Surtout, tu dois apprendre à confisquer la vie insignifiante, que les arts se targuent de posséder. »

Les mots résonnèrent dans la tête vide d’Oryel. Le rituel macabre de Vkoh l’avait plongé dans une sorte de transe, un état à mi-chemin entre la vie et la mort. Il ne la quitta pas des yeux lorsqu’elle se rendit à l’autre bout de la pièce, il la dévora du regard lorsqu’elle ramena une enfant avec elle. Lorsqu’elle plaça la gamine face à lui, il remarqua ses longs cheveux blancs, ses yeux d’argent. La ressemblance était frappante, pour ne pas dire irréelle. Il avait déjà vu ce visage auparavant. Il l’avait vu chaque jour de sa vie pendant des années.

Il en était même tombé amoureux.

« Jenasha… »

C’était un murmure à peine audible. Mais le regard de la jeune fille changea immédiatement. Elle l’avait entendu, elle l’avait reconnu. Elle s’apprêta à lui dire quelque chose, à lui répondre. Mais seuls des sanglots traversèrent ses lèvres. Jenasha s’effondra dans un torrent de larmes qu’Oryel ne pouvait comprendre.

Était-ce la vue de son jumeau qui lui inspirait autant de chagrin ?

Cette pensée le fit bouillonner intérieurement.
Une fois de plus, elle le rejetait.
C’était la fois de trop.

La silhouette dans le dos de sa sœur attira son attention. Il vit un sourire, infiniment mauvais. Le sourire d’un monstre assoiffé de vengeance. Son sourire. Son… visage. Il tressailli. Ce n’était pas les mains de Vkoh qui caressaient le corps de Jenasha. Ces mains là n’avaient que quatre doigts, elles étaient propres mais blafardes. C’était les mains d’un Arkanien. C’était les mains d’Oryel. Sa jumelle tressaillie, elle cessa de pleurer. Son expression faciale changea des lamentations pour l’angoisse, elle semblait avoir compris le sort qui l’attendait. Elle l’avait deviné.

De sa bouche se mit à briller une lumière.
Son frère écarquilla les yeux en voyant l’orbe iridescent jaillir de sa gorge.
L’étreinte d’Oryel se resserra sur sa prise.
Des spasmes de plus en plus violents firent trembler Jenasha.
Et pendant que la vie la quittait, son corps vieillissait à folle allure.
Bientôt, il ne restait d’elle qu’un cadavre desséché.

Vkoh absorba l’étoile minuscule et sa blessure disparu. Une seconde devint une éternité et Oryel réalisa que la Maîtresse des Ombres avait dévoré l’âme de sa sœur. Ou plutôt… son souvenir. Ce fantasme de jadis faisait maintenant parti d’elle. Mais avant qu’il ne puisse l’appréhender, elle lui montra à nouveau l’obscurité d’où elle avait tiré sa proie. En trois mots, elle l’enjoignit à faire de même. L’Arkanien posa le regard en direction du cadavre et sa vision à l’épreuve des ténèbres lui permit de discerner une silhouette recroquevillée dans le coin de la pièce. Son souffle erratique se coupa net. Ce corps, ce visage, ces cheveux. Ils lui appartenaient et pourtant… on n’avait eu de cesse que de l’en déposséder. Un deuxième Oryel, plus jeune, plus innocent, tremblotait contre l’angle du mur. Son regard était ostensiblement fixé sur le cadavre à ses pieds. Même à cette distance, son aîné pouvait sentir la peur et la médiocrité s’échapper de son être.

Misérable.
Il était misérable.

Oryel tendit le bras en direction de son clone et agrippa l’air d’une main ensanglanté. La colère et le mépris s’unirent pour donner naissance à une injonction qui transcenda la réalité. Le corps du garçon traversa les airs et sa poigne de fer se referma sans pitié sur sa gorge. Au bord de la mort, l’adepte des ténèbres faisait preuve d’une force extraordinaire. Sa victime en avait le souffle coupé et son bourreau n’était pas près de la lâcher. La rage était devenue haine. Et cette haine ne faisait qu’augmenter à chaque seconde qu’il se regardait se tortiller entre ses doigts.

Ce vers.
Ce pitoyable cafard.
Il lui aurait suffit de serrer un peu plus fort pour le briser.
Une telle charogne ne méritait pas de vivre.
Mais avait-il seulement une raison de le tuer ?

L’expression d’Oryel se figea brutalement. Pendant l’espace d’une seconde, il ne trouva aucune réponse à cette question. Une raison ? Avait-il une raison ? Son regard se déporta sur Vkoh, dont les yeux rouges continuaient de l’observer silencieusement. Il se rappela son sourire. Son regard malveillant. Il adopta ses mimiques en y pensant simplement. Lorsque l’enfant vit le rictus aliéné de son tortionnaire, il cessa de se débattre et attrapa son poignet en pleurant. Des suppliques se mêlèrent aux sanglots. Le spectacle affligeant dura presque une minute, une minute durant laquelle Oryel ne quitta pas des yeux son reflet.

Puis il serra le poing jusqu’à l’outrance.
Le garçon se mit à gesticuler.
L’air commença à manquer.
Et à mesure que la vie le quittait.
Elle semblait gonfler les veines noires d’Oryel.
#37366
Aux portes du néant, il délirait, ne voyant plus rien que ce que son cerveau voulait bien lui montrer. Il ratait le spectacle le plus important et cela déclencha un regard mauvais de la part de la Sith. Une sorte de grognement s’échappa de sa gorge, raclement du prédateur insatisfait. Mais pouvait-elle vraiment le blâmer pour son premier entraînement ? Pas vraiment. L’essentiel avait été conclu lorsqu’elle lui avait montré la voie. Le cadavre était tombé à terre et elle s’était alors écarté pour le regarder à l’œuvre. Les bras croisés. Tandis que le garçon s’envola dans les airs jusque dans la main du Sith. Son regard vitreux et sa peau blême rayonnait de putréfaction en devenir. Jeny observait sans rien dire et fit quelques pas à droite et à gauche. Le garçon se mit peu à peu à suffoquer et se débattre dans les airs, écrasé par la main vindicative de l’arkanien. Petit à petit, il convulsa, il gémit et plus rien. Si la vie avait été supprimée, elle n’avait pas été récupérée. Pas totalement et si le corps restait indemne de cette manière, c’était que l’autre, Oryel, continuait de mourir. Ou au moins se stabilisait ? Difficile à dire. Vkoh fronça les sourcils quand le cadavre tomba à terre et se reporta sur l’apprenti. Elle inclina la tête de côté.

« Tu vas t’évanouir. Ton pèlerinage vient à peine de débuter, apprenti. Il ne s’achèvera que lorsque tu auras accepté la fin, et que tu auras atteint ta mort. »

Ainsi, elle se recula et fit volte-face, n’échangeant pas plus de commentaires avec lui, ni de regard. Vkoh s’évanouit dans les ténèbres du temple laissant Lazarh seul à ses pérégrinations. Bientôt, son manque de sang lui ferait perdre connaissance. Tombant parmi les cadavres des deux enfants.




A son réveil, il était dehors, entouré de deux humains en train de le soigner. Des bandages sur son torse, retenant le liquide vermeil et tachant d’une auréole rougeâtre le tissu. Autour de lui, il y avait du bruit, beaucoup de bruits. Des coups de marteau, des raclements de la scie dans du bois et quelques hurlements d’ordres donnés çà et là. Il était en plein milieu d’un chantier, dont le temple trônait de son imposante stature en arrière-plan. Dans une petite tente balayée par un vent calme mais continu. Il avait déjà été dans cet endroit, au début de la visite de la Dame Sombre, là où elle l’y avait mené. Le chantier de construction battait son plein et les esclaves suaient sous les coups de fouets. Vkoh se tenait devant la tente, les cheveux noirs fins dansant sur sa tête, les mains dans le dos et le tissu de sa tenue qui voletait. Elle observait et ses yeux rouges alternaient de corps en corps, jugeant et surveillant. Quand elle se retourne, ce fut pour planter son regard sur lui, sans aucun sourire sur son visage. La sith se retourna et s’avança vers lui de ses pieds nus, sans ôter ses mains de son dos.

« Lève-toi. Nous partons pour la jungle. »

Sur ces mots, elle ne l’attendit pas et de nouveau, s’évanouit-elle dans les feuillages épais, à travers les arbres immenses aux troncs imposants. Les bruits s’évanouirent petit à petit pour laisser place aux champs des créatures, toutes bercées par le côté obscure et l’infamie de leur existence. Elles étaient là, toutes là, rôdant et cherchant un moyen de l’atteindre, elle, la reine de ces lieux, qui les voyaient toutes. Sans exception. Elle attendit l’apprenti dans des fougères, droite comme un « i ». Ils ne s’étaient pas encore aventurés complètement au plus profond que déjà la tension se répandait dans l’atmosphère.

« On approche d’un nid. Libère l’ombre et détruit la zone. Si tu ne t’imposes pas ici, elles te trouveront. »
#37375
Oryel fixa pendant de longues secondes la grimace de terreur de l’enfant. Sa crinière de nacre, sa peau blême, son corps frêle n’affichait plus le moindre signe de vie. L’aspirant des ténèbres avait délivré une mort violente à son alter égo. Par cet acte, il pensait avoir enterré le passé, il pensait mettre un trait sur Lazharr et son enfance maudite. Il aurait dû ressentir la sérénité, le calme, l’apaisement. Mais aucun de ces sentiments ne faisait le poids face à l’incommensurable néant qui étreignait sa poitrine. Le doute, la peur et les regrets avaient disparu, mais aucun repos n’avait pris leur place. Oryel se sentait aussi vide qu’une machine dépourvue d’intelligence artificielle. A l’instant où il avait mis un terme à son ancienne vie, son cœur s’était gelé, son âme était morte avec son passé. Il n’y avait plus de chaleur dans la poitrine de l’Arkanien, ne restait plus qu’un désert de glace.

« Tu es un Sith, mon fils. »

Ces mots résonnèrent dans sa boîte crânienne tandis qu’il basculait dans le vide. Il n’avait pas senti ses jambes défaillirent, ni même le poids de son corps le faire tomber en avant. La seule chose dont il avait conscience désormais, c’était que la vie quittait ses entrailles par les multiples trous dans son ventre et sa poitrine. Il percevait la sensation étrange de ce sang chaud qui ruisselle le long des plaies, quittant sa carcasse meurtrie sans faire demi-tour. Cela lui rappelait les premières blessures de sabre laser qu’il avait reçu de Jenasha. Au fond de lui, il sourit à cette pensée.

Il avait toujours souhaité mourir après avoir posé un dernier regard sur le visage de sa sœur.




Sortir de l’obscurité n’était pas une chose aisée. La conscience de ses propres pensées, de son corps, de son environnement sont les trois premières choses à rassembler. Vient ensuite le désir de jaillir de ce monde des ténèbres et d’embrasser le monde réel, peu importe ce qu’il nous réserve. C’est ici que la volonté d’Oryel échouait. Après l’épreuve de la Mort, il n’éprouvait aucun intérêt à se réveiller pour affronter la Vie. Mais l’Ombre le déposséda de son libre-arbitre, deux mots suffirent à le tirer de l’abîme en un instant.

« Lève-toi. »

Les paupières de l’Arkanien s’ouvrir brusquement et ses yeux rencontrèrent ceux de Vkoh. Le monde des songes s’effacer peu à peu, laissant la réalité prendre le relai. Les souvenirs du séide se bousculèrent dans sa mémoire et il comprit aussitôt que la sorcière n’avait pas l’intention de le laisser rejoindre l’autre-monde. Il avait été soigné sommairement, pas assez pour faire disparaître la brûlure de ses balafres, mais suffisamment pour éviter d’y rester. En se redressant il entendit son maître parler de la jungle avant de s’évanouir telle une apparition. Oryel mit un moment à retrouver son sabre laser et unir son esprit avec la Force pour la retrouver. La fragilité de son corps se répercutait largement sur sa psyché. Malgré cela, il parvint à retrouver sa trace après une longue minute de méditation.

« On approche d’un nid. Libère l’ombre et détruit la zone. Si tu ne t’imposes pas ici, elles te trouveront. »

Libérer l’ombre ? Faisait-elle référence au Verrou de la Haine ? Probablement, il n’était pas en état de saisir son sabre laser et de faire face à ces créatures lame à la main. Son regard se posa sur les bêtes rampantes qui ressemblaient à des dragons arkaniens dont les ailes avaient été remplacées par une paire de pattes griffues. Une espèce de reptile aussi gros qu’un humain. Rien d’effrayant, cependant, leur nombre pouvait rapidement devenir un problème. Et c’est pourquoi Vkoh exigeait de lui qu’il utilise le Sutta Chwituskak. Malheureusement, Oryel n’était plus que l’ombre de lui-même, il avait déversé toute sa haine dans le temple et n’était plus désormais qu’une machine sans âme. Mais pouvait-il seulement désobéir à un ordre direct de la sorcière ? Elle n’avait pas formulé de menace directe, mais l’Arkanien savait comment procédait les Sith pour punir l’insubordination. Il n’avait pas le choix…

Alors, il ferma les yeux et tenta d’éveiller sa haine tandis qu’il psalmodiait les mots dans la langue des ombres.

Nu zinot zenoti prie zo des xela.
Le sourire de son créateur défiguré par un rictus moqueur, apparu dans son esprit.

Nu buti tave galas ssra, tave venase asmenys.
Le corps de sa sœur, amputé de sa mâchoire et de son bras lui succéda.

Nu buti tave Jen' Garthaz valia, tave kerstas iv tave Tsis.
Puis ce fut au tour d’un souvenir plus récent : l'épisode où il avait réduit Taral en pièce dans le laboratoire de Lazharr.

Sis buti nuyak tere imbikasa, sis buti nuyak kanasaza.
Et enfin, sa pitoyable défaite et sa soumission face à Ranath.

Toutes ces images étaient reliées entre elle par un dénominateur commun : les échecs d’Oryel. Mais lorsqu’il termina son incantation par les anciens gestes, un imprévu surgit.

GAAH HAAAAAAAAAAAAA

La lumière blanche aux teintes améthystes était apparue, mais au lieu de prendre la forme d’une lance de rage pure, elle consumait les bras de l’aspirant Sith à la manière d’un brasier. Sous l’effet de la douleur, il tomba à genou et continua d’hurler tandis que les flammes rongeaient peu à peu ses vêtements et sa peau. La panique s’empara de lui, l’empêchant de trouver une solution au maléfice ou même une simple explication. Le Verrou de la Haine s’était retourné contre lui… une singularité qui ne s’était pas produite depuis des années.

Au loin, les cris avaient attiré l’attention des reptiles.
Mais le feu les maintenait en respect pour le moment.
Lorsque le Sutta Chwituskak aurait fini de calciner les bras d’Oryel, ces bêtes immondes l’achèveraient.

#37377
Les mains sur les hanches, les yeux de Vkoh arpentaient comme des radars les alentours de la jungle. Les feuilles trop grosses qui s’échappaient vers le sommet des cimes, les arbres aux écorces flétries par le temps et marqué par les griffes des prédateurs. Ou même de quelconque forcené. Les fleurs aux allures angéliques mais qui couvaient en leur centre des arômes hallucinogènes mortels. Tout ici avait évolué dans les ténèbres était programmé pour tuer, pour imposer sa loi. Chacun essayant de prendre le pas sur l’autre, pour finalement constituer un écosystème cohérent. Un lieu de chasse de prédilection pour tous les prédateurs en herbe. Un cimetière pour les autres. Et Jeny le savait pertinemment, laissant l’épreuve pour l’apprenti, sans lui laisser le moindre temps de repos. Car la vie n’en méritait pas et chaque seconde devait être exploitée. Lazharr au nom difforme apprendrait cela à ses dépens, ou mourrait dans l’ignorance.

La jeune fille reporta son attention sur lui quand il psalmodia ses premières paroles impies. Un langage dont elle ne comprenait pas le sens, dont elle n’avait jamais appris les contours de forme. Pourtant, des mots qui naissaient dans sa bouche comme une évidence, distribuant son fluide enragé à travers ses mains pour anéantir. Ce pouvoir d’abord né sur Prakith, dans un rituel malencontreusement commencé par une entité obscure. Entité qui lui avait alors insufflé cette ombre, cette perception de l’obscurité. Puis plus tard sur Dromound Kaas, aux portes de sa mort. Dans les deux cas, elle avait absorbé les esprits, détruisant leur âme et récupérant leur pouvoir, payant le lourd tribut au passage. Au son de la dernière parole, Vkoh fronça les sourcils, percevant le doute dans les paroles et une fragilité dans la volonté de l’arkanien. Un simple moment d’inattention qui lui valut une immolation immédiate.

Jeny ne sourcilla pas et regarda après les créatures qui approchaient, des lézards aux dents acérés, en meute. Les fautifs de son jugement. Car oui, elle n’était pas là par hasard. Plusieurs esclaves avaient été découpés en morceau sans son consentement, ralentissant la construction. Certains avaient peurs de se balader dans la jungle. Ceux-là avaient été tués par sa main. Les autres quant à eux étaient en danger et la main d’œuvre sur la planète n’était pas extensible. Aussi avait-elle décidé de régler cela elle-même. Ou plutôt de le faire régler par l’apprenti, en vain. Les flammes violacées continuèrent de consumer son corps, remontant le long de ses bras et attaquant petit à petit. L’entendre geindre l’énerva au plus haut point et elle faillit achever ses souffrances. Mais tels n’étaient pas les ordres de Mya. Au lieu de cela, elle se pencha au-dessus de lui :

« Tu crois que la rage te porte vers des sommets ? Mais qu’est ce qui provoque ta rage, hm ? C’est la douleur dans ta chaire. Ton esprit panique et tu te laisses submerger. Abandonne-toi à la douleur et laisse la envahir ton cœur. Ne la subit pas, mais utilise la. »

Sur ces mots, elle posa ses mains sur les bras de Lazharr. Les flammes se confondirent entre leurs deux corps et la brûlure attaqua la peau de Vkoh. Petit à petit, carbonisant tout autant sa chaire. Elle regarda avec des yeux vides de toute émotion la destruction petit à petit de ses bras et d’un coup, absorba les flammes. Elle retira ses bras brûlés, ses mains ensanglantées dont quelques morceaux de peau de l’arkanien étaient encore fichés. Les dragons arrivaient et toisaient leurs prochaines victimes, se préparant à l’assaut immédiat. Leur nombre ne faisaient que croître et deviendrait bientôt ingérable pour lui.

« Lève-toi et recommence. Et surtout, arrête de geindre comme une fillette. Ton corps n’est que le réceptacle de ton pouvoir, pas une fin en soi. Canalise ta douleur et brûle cette forêt. Maintenant. »
#37383
Dans leur voracité inextinguible, les flammes s’étaient mises à brûler tout ce qui entrait en contact avec la peau d’Oryel. Le cuir de ses gants n’avaient pas mis longtemps à être entièrement consumé, puis ce fut le tour des chairs. A cet instant, l’Arkanien n’avait pu retenir un hurlement douloureux. Il avait déjà reçu de l’acide sur ses mains, mais n’avait jamais expérimenté quelque chose d’aussi violent. Le brasier ne faisait pas que ronger sa peau, il l’anéantissait à un niveau microscopique. La souffrance ne permettait pas au scientifique d’analyser le processus de destruction mit en œuvre par ce feu maudit, mais il était loin d’être naturelle. On avait l’impression que chaque cellule était détruite l’une après l’autre et que chacune d’elle disparaissait dans un dernier cri d’agonie. Au supplice de la chair s’ajoutait celui de l’esprit.

« Tu crois que la rage te porte vers des sommets ? Mais qu’est ce qui provoque ta rage, hm ? C’est la douleur dans ta chaire. Ton esprit panique et tu te laisses submerger. Abandonne-toi à la douleur et laisse-la envahir ton cœur. Ne la subit pas, mais utilise la. »

Les paroles de Vkoh atteignaient difficilement l’esprit de son apprenti. Pour cette sorcière qui semblait être le rejeton du Côté Obscur, ce genre de précepte était une évidence, un crédo. Mais pour lui c’était pire qu’un lavage de cerveau. Laisser la douleur l’envahir ? L’utiliser plutôt que la subir ? Avait-elle seulement expérimenté ce genre de souffrance ? Savait-elle de quoi elle parlait ?! Doucement, la haine prenait le pas sur sa douleur. Et cette haine, il la dirigeait vers son maître.

« Im… po… ssible… »

Alors que les mains de la Sith saisissaient ses bras, il la vit se consumer à son tour dans le brasier améthyste. Il n’entendit aucun cri et ne vit aucune grimace défigurer son visage impassible. Elle endura la morsure des flammes comme si elle n’existait pas, comme si sa simple volonté pouvait nier l’appel de détresse de son corps. Et soudain, elle fit disparaître l’incendie sans crier gare.
Non... elle l’avait fait sien… elle l’avait… dévoré.

« Lève-toi et recommence. Et surtout, arrête de geindre comme une fillette. Ton corps n’est que le réceptacle de ton pouvoir, pas une fin en soi. Canalise ta douleur et brûle cette forêt. Maintenant. »

Pendant quelques secondes, Oryel resta stupéfait en fixant ostensiblement les mains de la sorcière. La peau calcinée et le sang qui coulait ne mentaient pas, Vkoh avait enduré le même sort que lui, elle avait subi la morsure féroce de ce Verrou de la Haine incontrôlable. Puis s’était nourrie de sa propre souffrance pour en annihiler l’existence.

S’il pouvait atteindre un tel pouvoir, il deviendrait invincible.
Oryel se releva et plongea son regard dans les yeux de chaque reptile.
Une rage intense s’éveilla dans sa poitrine et il serra les poings.
Ce simple geste relança de plus belle, le cycle de la souffrance.

Mais plutôt que de la laisser le submerger une seconde fois, il l’utilisa pour canaliser sa haine. A l’origine de sa souffrance, ces bestioles immondes dont la simple existence l’avait réduit au supplice et à la honte. Elles ne méritaient pas de vivre, elles ne méritaient même pas le sort qu’il leur réservait. Mille ans de souffrances était un destin trop clément pour ces créatures répugnantes. Alors, il allait oblitérer leur présence de la surface de ce monde.

« Nu zinot zenoti prie zo des xela. Nu buti tave galas ssra, tave venase asmenys. Nu buti tave Jen' Garthaz valia, tave kerstas iv tave Tsis. Sis buti nuyak tere imbikasa, sis buti nuyak kanasaza. »

Ajoutant les gestes à la parole, Oryel fit apparaître cette fois-ci, un orbe de lumière aux reflets améthyste entre ses mains brûlés qu’il dirigea en direction de la horde de reptiles. Ses yeux se révulsèrent alors et il prononça le nom qui mettrait fin à l’incantation.

« Sutta Chwituskak. »

La Haine Infinie déferla sur la jungle et fit disparaître dans ses flammes les dragons de Dromund Kaas.

#37406
L’ordre avait été donné à l’apprenti de prouver qu’il se rangeait du bon côté dans la chaîne alimentaire. Jeny avait reculé d’un pas, croisant ses mains encore fumantes et cramoisies dans son dos. Les dragons approchaient par petites vagues, sentant l’odeur de la chair fraîche attiser leur faim. D’ici quelques minutes, ils se jetteraient avec hargne sur l’arkanien brûlé. Ce dernier se releva péniblement, le corps encore tremblant de l’accumulation de ses blessures, le teint encore plus pâle qu’à l’accoutumé. D’abord il la regarda, la jugea de ses yeux vides, puis se tourna vers les créatures. Jeny n’interviendrait pas et ne comptait pas le sauver si la mort venait le chercher. Elle attendrait patiemment que les créatures le dévorent.

Mais son heure ne semblait pas venue, car de ses mains jaillit une lumière intense, auréolé d’un noir plus ténébreux. Et les paroles profanes qu’il prononça le furent cette fois avec plus de conviction. Jeny observa quand les flammes engloutirent la forêt, ne laissant à la vie plus aucune place ni aucun havre. Tout fut dévoré, les plantes comme les animaux, tous les êtres vivants qui avaient alors peuplés la jungle. Il ne resta en fin de procédé qu’un trou béant dans la forêt, avec quelques foyers encore brûlant de cette même flamme violacée. Les dragons avaient fui la zone, les terriers avaient été abandonnés et les limites du temple poussées davantage. Quand le sacrilège fut commis, le silence retomba petit à petit sur la jungle. Les feuilles bruissèrent de nouveau, les animaux vinrent observer dans l’ombre l’objet de ce vacarme. La tâche était faite. Vkoh laissa traîner une ultime fois ses yeux rouges sur l’arkanien et fit volte-face, retournant lentement en direction du village. De ses mains ramenées dans son dos, s’échappaient une fumée noirâtre. Comme si ces dernières continuaient de brûler continuellement.

« Tu vas superviser l’effort de construction du camp. Tu feras en sorte qu’ils t’obéissent. »

Elle continua le reste du chemin dans le silence et répondrait à ses éventuelles questions. Du reste, elle avança le regard face à elle, sa tenue flottant aux grés de ses pas. Son sabre laser se baladant à sa ceinture.

« Les soins que tu as reçu tout à l’heure sont les seuls que tu bénéficieras. Tu apprendras à te servir de tes mains telles qu’elles sont. »

Jeny s’arrêta à mi-chemin du retour vers une stèle gravée, à moitié recouverte par la mousse et la végétation. Aucune trace de passage ou de sépulture. Les inscriptions sur la pierre étaità moitié illisibles et ne semblaient ne pas avoir été écrites dans un basic compréhensif. Elle dégaina son sabre laser et pointa le siens du bout de la tête.

« Tu vas maintenant endurer un combat avec un corps meurtri. Je ne retiendrai pas mes coups. »

Sur ces mots, elle avança vers lui, sabre jaune en avant, prête à lui taillader le torse.
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