L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#37724
    - Duplicité -


    La console clignotait à rythme régulier sans émettre un son. Ranath ouvrit la communication.

      « Vekko. Toujours là ?

      - Tous les six.

      - Tu as reçu les coordonnées ? Allez m'attendre là bas. La suite des consignes arrive. »

    Les étoiles défilaient à une vitesse folle, si vite qu'on ne les distinguait pas les unes des autres. Qu'il aurait été agréable d'y nager à cet instant… Mais au lieu de cela, la Sith avait figé au creux des paupières l'image de cet Humain bouffi d'orgueil, un faible prétentieux qui ne savait que se pavaner une main sur chaque oreille pour ne pas entendre. Qu'il était idiot. Il méritait mille morts. La Dame Sombre se promettait de lui en servir au moins une…

    L’horloge de l’ordinateur de bord indiquait encore une heure.

    Les doigts d’émeraude se mirent à courir sur le clavier de la console. Le sternum de la Mirialan s’immobilisa. Elle retenait sa respiration, empêchant l’air d’entrer dans ses poumons. L’apnée dura de longues secondes, elle ne sut dire combien. Son corps réclama soudain l’oxygène vital et brisa sa volonté pour s’approvisionner à nouveau en air, déclenchant une quinte de toux punitive en prime.

    Communication ouverte.




      « Imril ? Imril ! »

    L’Arkanienne pivota brusquement pour se placer face à son comlink.

      « C’est Ranath… »

    L’Humain vint rejoindre son maître. Il tendit la main pour saisir le petit appareil mais elle l’en empêcha.

      « J’ai … je vais … »

    Elle semblait essoufflée.

      « J’ai été attaquée. Vais m’écraser. »

    Imril bouscula cette fois son maître pour attraper le comlink.

      « Où ça ?! Qu’est ce qui se passe ?! »

    Le silence ne dura qu’un instant.

      « Ce sont des TIE ! Rah ! … »

    On l’entendit frapper une surface non loin d’elle.

      « Vais m’écraser sur … Otranto … »




    Ranath se saisit de sa dague, méticuleusement posée sur un linge sur le tableau de bord, et massacra le micro de la console de communication d’un coup net. Elle rangea l’arme et activa le comlink de son datapad.

      « Vous êtes où ?

      - En approche.

      - Parfait, je sors. »

    Elle coupa. Le saut prit fin après que ce fut tue la sonnerie continue d’une alarme que ce vaisseau avait stridente.

    Otranto.

    Planète inconnue, jamais mis les pieds là bas. Mais l’astre tellurique était encore loin, le pilote avait programmé une sortie anticipée. L’espace ici, en amont du rayon usuel de sortie, était relativement calme. À cette bonne distance, la Sith entama un tour de planète à pleine vitesse. Le Poing de l’Ombre apparut soudain au radar. Une vrille, les pilotes échangèrent un signe. Ranath désactiva le bouclier arrière du yacht et se plaça en tête. Sans une hésitation, et cela était effrayant, Vekko ouvrit le tir. À cette distance, il fit mouche à chaque nouvelle pression de gâchette. L’ordinateur de bord du Souffle Solaire se mit à hurler. C’était assez. Le yacht vira pour une nouvelle vrille et Vekko cessa le feu. Sans plus attendre, la Sith dirigea son vaisseau vers la planète, hémisphère nocturne.

    La Sith ne savait pas à quoi s’attendre, elle craignait qu’on ouvrit le feu sur son véhicule. Une batterie laser ne devait pas mettre longtemps à exploser un engin de ce genre. Une fois certaine d’être prisonnière du champ de gravité de la planète, elle réactiva tous les boucliers et éteignit cockpit et réacteurs. Le Souffle Solaire tombait dans le noir. Et les boucliers empêchaient qu’on repérât le vaisseau pendant la réentrée en atmosphère.

    Depuis le cockpit, Ranath observait le sol s’approcher à grande vitesse. Elle s’équipa précipitamment d’un parachute, désactiva tous les boucliers et déclencha l’ouverture de la rampe. Elle sauta du vaisseau voué à la destruction après avoir activé la balise de détresse. Son parachute s’ouvrit, et elle vit le yacht s’éloigner à toute vitesse et s’écraser au sol. La coque s’ouvrit en deux comme l’écrin d’une bague précieuse et glissa dans une prairie qui prit feu. La Mirialan allait bientôt toucher terre à son tour. À peine eut-elle atterri qu’elle se débarrassa de son parachute pour l’abandonner sur place. Elle courut se réfugier entre les rochers en surplomb, déjà enveloppée du Voile qu’elle aimait tant. De là, elle apercevait la carcasse du vaisseau.

    Pendant ce temps, le Poing de l’Ombre se posait calmement à bonne distance du lieu du crash.




    Tsadqielle se leva d’un bond.

      « N’y va pas !! »

    Son apprenti la foudroya du regard.

      « Nous ne sommes pas si loin d’elle, je vais voir ce qui se passe.

      - C’est sûrement un piège.

      - Elle ne t’a pas tuée alors que tu étais à sa merci … ne raconte pas de bêtises … »

    L’Arkanienne lui faisait encore obstacle.

      « Je ne suis plus un enfant. »

    Non, à presque quarante ans, il ne l’était plus. Elle le laissa partir.

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By Jen'Ari Nekanasaza
#37730
    La Mirialan était recroquevillée entre deux rochers, les genoux plaqués contre son torse. Elle tenait dans chaque main un sabre. Elle les serrait fort, jusqu’à faire pâlir ses phalanges. La Sith attendait, il commençait à faire froid, elle était là depuis des heures. Vekko avait confirmé depuis longtemps leur arrivée sur les lieux du crash. Ils étaient tous les six cachés et entouraient l’épave fumante du vaisseau. Ranath appréhendait le moment où un vaisseau apparaîtrait dans le ciel assombri, le moment où ce vaisseau se poserait non loin de la carcasse, le moment où elle découvrirait le visage de son pilote. De sa cachette, en surplomb, elle verrait tout. Et ne ferait rien. Six Morgukais contre un sensitif, certes de bon niveau, mais qui ne ferait pas le poids. Au pire, il fuirait … Non, celui qui poserait le pied ici n’avait aucune chance. En son for intérieur, Ranath suppliait la Force que ce fût Tsadqielle. Elle serrait ses armes contre elle, toujours plus fort. Elle avait mal, sa blessure lui faisait mal.

    Un vaisseau se présenta, un format chasseur, qu’on vit venir de loin. Il survola la zone de l’accident, s’éloigna. On l’entendit faire demi tour un peu plus loin et se poser à une cinquantaine de mètres. La Mirialan plissait les yeux pour distinguer la silhouette du pilote. Elle ne put apercevoir son visage que quand il fut proche du yacht écrasé. La Sith ferma les yeux un instant, sans pouvoir retenir ses larmes. Elle attendait ce moment depuis des heures, le verdict. En aucun cas elle ne voulait livrer Imril à l’Empire. Elle retint au creux de sa gorge un gémissement de désespoir. Toute sa colère s’était évaporée au profit d’une tristesse profondément ancrée en son être. L’ancien Jedi était l’ami que Ranath n’avait jamais eu. Si elle n’avait pas pris les jambes à son cou lors de l’évacuation de Dantooine, elle aurait grandi avec lui, appris avec lui, vécu avec lui. Elle avait toujours rêvé cette vie. Les deux apprentis d’Alek, le traître Jedi. Au lieu de cela elle était seule, drapée d’une souffrance sociale et morale constante à laquelle aucun mot d’amour ne pouvait remédier. Elle sentit deux mains se poser sur ses épaules, un contact léger en guise de réconfort. La Mirialan posa son poing, toujours fermé sur la poignée du sabre, sur cette main invisible. Elle ouvrit à nouveau les yeux.

    Plus loin, en contrebas, Imril avait entamé l’inspection de la carcasse métallique. Très rapidement, il trouva le parachute. Et ce fut en se redressant pour chercher des yeux la Mirialan qu’il aperçut l’un des Morgukais qui s’approchaient, armés. L’Humain entreprit un recul stratégique, mais se trouva rapidement encerclé par les chasseurs. Il dégaina lentement son arme, et quand Vekko aperçut le sabre laser, il attaqua sans hésiter. La lame ocre illumina soudain la scène, et après trois coups échangés avec le guerrier, se tut brusquement, pour la plus grande surprise de son porteur.

      « Non … noooooooooooooooooooon … »

    Ranath râlait, incapable de se détacher de ses souvenirs trop pesants.

    Vekko frappa du poing une première fois, la riposte vint aussitôt. Le duel à mains nues dura trop longtemps pour que la Sith put contenir plus longtemps son angoisse. Elle se leva, à grandes enjambées pressées rejoignit le groupe de Morgukais, elle en bouscula un. L’irruption de la Dame Sombre interpella Vekko qui s’immobilisa un instant et prit un mauvais coup de la part d’un adversaire peu scrupuleux des coups bas. La main viridienne se posa sur l’épaule d’Imril, elle le tourna vers lui pour lui asséner un violent coup sur la tempe. L’Humain, sonné, perdit l’équilibre et s’effondra dans l’herbe. Ranath jeta un regard plein de haine à Vekko.

      « Arrête de jouer. »

    Puis grogna après Kraam en tendant la main.

      « La seringue ! »

    Elle s’accroupit auprès de l’ancien Jedi, posant un genou au sol. une main fermait la prise sur la gorge de l’Humain, tandis que l’autre avançait la seringue de sédatif. Elle tremblait, tiraillée par ses émotions. Un relent de colère l’avait poussée à l’action précipitée. Mais le chagrin menaçait de la tétaniser encore.

    Imril prenait lentement conscience de la situation, clignant mollement des yeux pour espérer éclaircir la scène.

      « Mya … ? Qu’est-ce-qui … »

    Il apercevait la silhouette du Morgukai derrière elle. Et elle, que faisait-elle ?

      « Tu fais quoi … ? »

    Une main cherchait à comprendre ce qui comprimait son œsophage, tandis que l’autre tentait d’attraper l’objet qu’on présentait à son corps immobile.

      « Attends …

      - Ferme-la. »

    C’était bien la voix de Mya, il la reconnaissait. La réalité lui fit l’effet d’un électrochoc. Il parut se réveiller soudain et commença de se débattre.

      « My.. Ranath ! Arrête ! »

    Elle le tenait fermement et planta l’aiguille de la seringue dans la chair de son cou. Par une réaction incontrôlée et instinctive, l’Humain repoussa son agresseur, suffisamment pour se donner le temps d’arracher la seringue et son contenant. Elle lui flanqua une claque, le renvoyant aussi sec dans l’herbe.

      « Mais … »

    Elle pleurait, ou avait pleuré.

      « … parle-moi ! »

    La Sith se pencha à nouveau vers lui pour le saisir à la gorge et l’immobiliser. Ses mots sifflèrent entre ses dents.

      « L’Empire veut la tête d’un sensitif, et c’est tombé sur toi. »

    Il prit peur cette fois, vraiment peur. Une nuée de questions envahit son esprit.

      « Pourquoi moi ?! »

    Il se débattait de nouveau, et Ranath traînait à l'assommer pour de bon.

      « Attends, attends, attends, il doit y avoir une autre solution !

      - Je n’en ai pas d’autre ! »

    D’une impulsion, elle attira la seringue à sa main. Arma …

      « Donne-leur quelqu’un d’autre ! J’ai ! J’ai quelqu’un. »

    Le mouvement de la Sith sembla suspendu un instant.

      « Qui ? »

    Elle chassa aussitôt sa question.

      « Non, c’est trop tard.

      - Je ne t’en veux pas. »

    Il comprenait très bien ce qui était en train d’arriver. Il voyait sur le visage de la Mirialan le conflit et pouvait sentir en la Force la vibration de son émotion.

      « Je comprends. L’Empire … »

        « JE ME FOUS DE TA COMPASSION ! »

    La prise sur la gorge de l’Humain s’intensifia. Ranath enrageait désormais, elle l’aurait tué d’un excès de colère s’il n’avait pas représenté sa survie. Car au fond, la Dame Sombre avait peur. Un sourire naquit dans l’ombre. Le ton retomba aussi vite qu’il était monté.

      « Qui ?

      - Lingrim Sack, Farana.

      - Qui c’est ?

      - Un des exécuteurs de Gahadrin …

      - C’est trop risqué. »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#37738
    Le feu prendrait du temps à ronger le chasseur de fond en comble, mais les flammes qui s’élevaient dans le ciel réchauffaient les alentours et fournissaient suffisamment de lumière pour regagner le Poing de l’Ombre sans trébucher. Deux épaves reposaient désormais dans la prairie.

    Le cargo corellien décolla lentement.

    L’ancien Jedi était traité comme un prisonnier, bien que les mesures prises à son encontre se trouvaient être insuffisantes. Sa qualité de sensitif lui aurait certainement permis de se libérer sans difficulté. On avait quand même pris la peine de l’attacher, et Ranath gardait son arme avec elle. Les trois sabres pendaient à sa ceinture. Il restait en outre constamment quelqu’un, la Sith ou l’un des frères, auprès de l’Humain pour garder un oeil dessus. Mais ce fut Ranath qui passa le plus de temps dans la soute avec lui. Elle lui demanda de raconter ce qui s’était passé après. Après Dantooine, et jusqu’à aujourd’hui. Il y en avait pour des heures, mais Imril faisait l’effort de ne pas s’attarder sur les détails inutiles et qui ne faisaient plaisir qu’à lui. Il avoua avoir été en colère longtemps, et plus encore à la mort d’Alek. Puis il avait laissé ses souvenirs s’évaporer, il avait oublié sa contrariété et les blessures avaient guéri. Il était revenu sur Taris pour attirer l’attention de la Sith et la lancer dans une nouvelle traque, sachant le traître mort. Il était heureux de croiser à nouveau la route de la Mirialan, mais vexé de cette toute récente trahison. Ranath le trouvait mesuré dans ses propos et ses émotions, peut-être un peu trop pour être honnête. Si leur voyage sur Farana n’apportait aucun résultat, elle le livrerait lui à l’Empire, et tant pis pour les regrets …

    La Sith refusa de raconter sa propre histoire et son affaire avec l’Empire, en revanche, elle questionna encore Imril sur Tsadqielle, sur la manière dont il expliquerait la trahison de la Mirialan et sa trahison à lui. Après réflexion, l’Humain avoua ne pas vouloir aborder le sujet avec la Dame Noire. Sack disparaîtrait sans un bruit, comme tant d’autres avant lui. C’était monnaie courante. Ranath jura d’arracher les yeux d’abruti de l’ancien Jedi s’il révélait quoi que ce fut. L’autre sembla satisfait du marché passé. De lui-même, il expliqua comment était organisée la famille, qui étaient ses membres et pourquoi ils s'étaient regroupés. De la pensée de la Mirialan, c'était un Ordre Sith, sans Ordre et sans Sith, ils n'avaient même pas de nom, même pas de … La Sith se mura dans le silence. Deux yeux se mirent à briller dans le noir.


    * * *


    Ils marchaient depuis déjà une heure, Imril devant suivi de Ranath puis de deux des frères, Vekko et son père. Tous les six se nommaient d'eux-mêmes des frères, mais leur lien de parenté était tout autre. Il y avait Vekko et son père, Sire, ce n'était pas son vrai nom. Il y avait Kraam et ses deux fils, Dar've et Telgrah. Et il y avait Om'pa, le plus âgé des six et frère de Sire. Vekko était résolument le chef de famille. Il décidait. Les autres grognaient. Quand l'un décidait trop fort, ou que les autres grognaient trop longtemps, ils réglaient le conflit à leur manière : à coups de poings. C'était Om'pa qui frappait le plus fort. Ranath ne s’en mêlait jamais.

    La Sith commençait à perdre patience. Elle envisageait une trahison retour de la part de l’Humain, aussi tenait-elle son arme à portée de main. Leur guide stoppa finalement pour désigner un groupe d’habitations isolées. Les maisons étaient encore à bonne distance, et Imril proposa d’attendre la nuit pour s’approcher davantage. Le quatuor quitta la piste et trouva un coin pour s’installer temporairement, habitations en vue. À partir du moment où ils furent terrés dans la végétation, les secondes et les minutes commencèrent de s'égrener lentement, très lentement. Ranath avait imposé le silence total, et l’on entendait plus que les respirations de chacun, et de temps en temps le cliquetis d’un matériel qui bougeait avec son porteur.

    * * *


    La Force vibra, la Sith tendit l’oreille, et l’esprit. Un peu tard.

      « Je peux vous aider ? »

    La nuit était tombée mais on distinguait convenablement les traits du Twi'lek à la peau d'un bleu relativement passé. Il avait le visage anguleux et des cernes lui creusait le haut des joues. Malgré la végétation respectablement dense, il était arrivé sans un bruit, et la Force ne l'avait révélé que tardivement. Imril s'était redressé pour faire face à l'individu.

      « Bonsoir, Sack. »

    L'autre ricana.

      « Ha, le chien de Gahadrin. Qu’est ce qu’il veut ? »

    L’Humain laissa entrevoir un sourire narquois.

      « Rends-moi service. »

    Sauve-moi la vie. La Mirialan esquissa un signe, Vekko attrapa le Twi’lek par l’épaule, mais l’autre ne se laissa pas faire. Saisissant à son tour le bras de son tout nouvel adversaire, il s’avança, posa le pied au-delà de la garde du Morgukai et l’envoya valser au sol. Le mouvement rapide était maîtrisé et permit à l’Exécuteur de prendre la fuite. Ranath ordonna qu’on surveillât Imril et se précipita à la suite de sa proie.

    Le Twi’lek connaissait les lieux, et selon l’appréhension de la Sith, il serait bientôt hors d’atteinte. La nécessité de le stopper devenait une réalité pressante. Plus la course durait, plus la probabilité de le voir disparaître augmentait. Ranath faisait son possible pour allonger la foulée, tout en concentrant son énergie pour ressentir l’effort de ses muscles, le tiraillement de ses tendons, le gonflement de ses poumons. Quand fut prête, quand elle entra en pleine conscience d’elle-même, le pas suivant la porta en la Force qui la propulsa de plusieurs mètres, face au Twi’lek. Il n’eut pas le temps d’être surpris. La Sith lui asséna un coup de poing magistral qui le plaqua au sol. Ils étaient encore à bonne distance des habitations, c’était la dernière chance d’immobiliser la proie.

    Mais l’Exécuteur avait de la ressource et releva rapidement la tête, bien avant que la Mirialan ne pût envisager quoi que ce fut. Il se remit sur pieds, se redressa avec un râle rauque, aussitôt repris par le chant grave d’une lame laser viridienne. Le Twi’lek initia le combat avec rage, forçant Ranath à dégainer à son tour. L’améthyste répondit au jade. Lui se trouvait être un adversaire féroce qui brisa plusieurs fois la garde la Sith pour la faire reculer. On comprenait tout le sens se son titre. Il attaquait pour tuer et ne fendait que pour toucher. Sa lame effleura par deux fois la peau d’émeraude, partiellement brûlée à son passage. La Mirialan grimaçait. Il aurait été plus simple de trahir l’ancien Jedi. Elle enrageait. Pourquoi avait-elle écouté cet idiot ?! Son émotion, en absence de canalisation, la déstabilisa. Sack rompit la distance, arma, frappa. La Sith ne put esquiver le coup que dans la précipitation. Elle perdit l’équilibre. Le chassé adverse lui arracha son sabre du poing. Ranath reculait encore. La prochaine attaque serait fatale.

    Le sang de la Dame Sombre ne fit qu’un tour. Un battement de cil, elle vit sa mort arriver. Inacceptable. Son ennemi était faible, à peine un bretteur moyen, qui ne comprenait rien à la Force, au Pouvoir, et encore moins à l’Obscurité. Ranath s’était laissée submerger par ses sentiments, sans aucun contrôle. La colère reprit le pas sur la peur et la tristesse. Son angoisse se volatilisa soudain. Attrapant fermement le sabre du Sith, elle riposta violemment. La lame rubis surgit brusquement pour frapper avec rage la lame adverse. Elle s’acharnait, tant et si bien que l’arme du Twi’lek se trouvait immobilisée par les assauts répétés. Il leva la main de garde, une tentative d’utilisation de la Force qui fit vibrer son aura et celle de Ranath en réponse. La lame rubis lâcha soudainement sa consœur pour s’élever dans un mouvement circulaire et sectionner l’avant bras de l’ennemi. Elle redescendit aussitôt pour s’abattre cette fois sur le poignet encore valide. L’Exécuteur poussa un hurlement incontrôlé.

    Le Maître lâcha son arme pour prendre à sa ceinture la seringue de sédatif et la planter sans délicatesse dans le cou de sa victime. Tout le contenu du tube en plastique y passa. En quelques secondes, l’Exécuteur s’effondra.




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By Jen'Ari Nekanasaza
#37742
    * * *


      « Encore ? Tu vas le tuer … »

    Vekko n’était pas inquiet, seulement dubitatif. Ranath lui jeta un coup d’œil nerveux avant d’administrer une nouvelle dose de sédatif.

      « Au moins il sentira pas ses blessures. »

    Les bandages avaient été réalisés avec soin et les moignons du Twi’lek profondément drogué baignaient dans le bacta.

      « C’est bon. Attache-le. »

    Le Morgukai grogna. Il alla chercher dans le fond de la soute l’un de ces conteneurs en métal assez grand pour y tasser un bipède de cette envergure. Le raclement strident des tôles l’une contre l’autre produisit un bruit affreux. L’Exécuteur fut installé à bord de son transport, les deux pieds accrochés au fond de la boîte par des entraves métalliques, et les scellés des coudes et des épaules attachés au même point. Il était recroquevillé dans le cube de métal.

    Ranath trépignait. Le guerrier répondit à la protestation silencieuse.

      « Je lui mettrai une dernière dose avant de décharger. Ça tiendra jusqu’à la livraison. »

    La Sith acquiesça et laissa le Morgukai travailler.

    Ils avaient là en boîte un beau spécimen qui avait du potentiel. La Dame Sombre regrettait d’avoir à se séparer d’un élément utile, mais ne courrait pas de risque supplémentaire. Le Twi’lek avait fait montre d’une dextérité appréciable, jusqu’à la mettre en danger, et d’une utilisation de la Force satisfaisante. Il n’était pas un simple apprenti, mais un manipulateur de la Force autonome, capable de sensibilité, de dissimulation, et de combattre avec férocité. En outre, ce n’était pas un gamin.

    Imril avait été sédaté également, au cas où, mais il ne quitterait pas le Poing de l’Ombre.

    Direction Télos.
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