L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#21919
-Ne bougez plus !

-Le premier qui lui obéit se ramasse un pruneau.

L’énorme masse devant la verrière se retourna. La lumière de l’explosion l’entourant d’une aura lumineuse et faisant noircir le reste de son corps. Son corps énorme prenait la table de trois personnes, sa longue queue se terminait quelques mètres plus loin, lui servant d’arme et de jambe. Il portait un uniforme trop petit autour de son ventre énorme et ses petits bras portaient un blaster ridiculement inoffensif. Sa voix gutturale faisait trembler les parois. Il inspirait la crainte à ses officiers et ses soldats. Ils ne bougeaient pas, faussement concentrés sur leurs écrans de contrôle. Alyxa s’approcha de quelques pas. La fausse de commandement était la même sur tous les vaisseaux impériaux. Une allée centrale, surplombant deux fosses, d’où le nom, remplies des hommes de liaisons, enseignes des communications ou autre préposés au rayon tracteur. Au bout de l’allée, il y avait normalement le siège du capitaine ou amiral du vaisseau, remplacé par du vide dans celui-ci.

-Je suis Mehn’or, fils de Gan’or. Vous avez fait une grosse erreur en attaquant ces chantiers, pirates.

Alyxa s’avança de nouveau sur l’allée centrale. Le Hutt tira, la salve se fit dévier par le sabre laser.

-Des Jedi ! La république n’a pas d’autres choses à faire ? Nous couperons toutes les voies à épices et nous vendrons à l’empire des renseignements qui vous ferons tomber.

La femme s’arrêta, et inclina la tête de côté. Elle regarda de part et d’autres de la fosse, puis vers l’espace lointain où la flotte s’assemblait pour protéger les bombardiers, mettant à mal les crusader.

-Nous ne sommes pas des Jedi, nous n’appartenons pas à la république. Ce vaisseau est sous le contrôle des Chevaliers Gris. Rendez-vous et aucun mal ne vous sera fait, à vous tous.

La Force lui indiqua que plusieurs soldats tournèrent légèrement la tête. Ils avaient peur, ils se faisaient dessus. Elle avait touché un point sensible.

-Sachez que nous sommes prêt à vous déposer sur une planète de votre choix, avec un minimum d’opportunités de travail. Nous pouvons vous accepter dans nos rang, pour que vous serviez une cause plus grande que celles d’esclavagistes.

L’excitation devenait plus intense encore. Elle tourna la tête de droite à gauche avant de reporter son attention sur le Hutt. Elle se concentra sur son esprit et invoqua la Force.

-Croyez-vous qu’ils vous obéiront ? Tant que je vivrais, ils ne bougeront pas de leur poste ! Feu à volonté sur la flotte ennemie ! Feu …

Ils obéirent et le destroyer rugit comme un Reek enragé. Les traits filèrent dans l’espace et percutèrent la petite flottille de défense qui s’embrasa sous l’impact. Le Hutt jeta rapidement un regard et se retourna vers Alyxa, la mine satisfaite. Une zone orangée apparut au niveau de son torse. La lame orange traversa son corps et traversa latéralement.

-Et si tu meures, ils sont libres.

Elle tourna son regard jaunâtre vers eux, alors que le Hutt s’écroula devant elle. L’illusion en face de la passerelle disparut et seule restait la vraie Augure.

-Changement de capitaine. Ce vaisseau est maintenant sous les ordres des Gris. Nous vous laissons une dernière chance de vous en aller. Nous nous apprêtons à détruire vos chantiers, alors filez vite.

Une bonne moitié se leva et se dirigea vers la sortie, sous le regard inquisiteurs des soldats et chevaliers gris dont l’envie d’en découvre était devenue directrice. Les hommes et femmes restant restèrent là, à priori prêts à les aider. Pour cette bataille ou pour d’autres, cela n’avait pas d’importance. Il était concevable que les Hutt enlevaient des gens compétents pour piloter leurs gros vaisseaux. Les gris remplirent les sièges disponibles, les autres surveillèrent ceux qui étaient restés. Loran arriva quelques minutes après dans la fosse.

-Je viens de voir les officiers passer. Bien joué les gars. Il tourna la tête vers la bataille. Le croiseur Carack explosa à ce moment là. Réglez-vous sur la fréquence des flottes d’attaques et de défense.

Il se tourna comme un capitaine vers la verrière et parla très distinctement.

-Nous venons de prendre le contrôle de votre Destroyer. Si vous n’arrêtez pas votre attaque sur le champ, nous vous anéantirons. Je répète, cessez votre attaque ou vous en subirez les conséquences.

Il est vrai que c’était eux qui avaient attaqué mais … Le message était simplement là pour dissuader après tout. Seulement, il fallait faire un exemple pour montrer leur détermination. Le satellite automatisé était le meilleur moyen de prouver leur motivation. Continuant à tirer, il mettait à mal le Renaissance, posté juste en dessous. Il y avait un minimum de présence à l’intérieur, et ce n’étaient pas des civils. Tout le reste était automatisé.

-Détruisez le satellite. Ordonna t-il.

L’énorme croiseur tourna légèrement sa poupe en direction de la structure défensive. Comme un seul, les canons tirèrent une première salve, puis une deuxième. Les tirs parcoururent toute la bataille et frappèrent la structure du satellite. Ce dernier explosa à plusieurs endroits, il arrêta instantanément de tirer. S’en suivit alors une réaction en chaîne intérieur, qui déboucha sur une destruction totale. Quelques secondes plus tard, c’est un des crusader qui explosa. Le deuxième fut capturé sans encombre. La bataille était sur le point de finir. Il ne restait plus que les chantiers spatiaux. Loran n’avait pas spécialement envie de les détruire. Que faire ?
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By Helera Kor'rial
#21944
Helera ouvrit les yeux alors que les clameurs de la bataille se tarirent petit à petit. Seule dans sa chambre sur le Renaissance, avec pour seule compagnie la verrière de l’espace. Tous les esprits qu’elle avait touchés s’étaient retirés avec excitation et joie, mais également remplie de tristesse pour tous les alliés morts aujourd’hui. Helera avait sentit chaque blessure, chaque déception et désillusion. Elle avait suivit son apprentie Jeny tout le long de la bataille et l’avait guidé, elle les avait tous guidé. Cela ne leur a néanmoins pas empêché d’avoir des blessés graves comme Galak. Le cyborg n’avait plus qu’un bras qu’il faudrait remplacer. Il y avait tout un système bionique à concevoir pour le remettre sur pied. De son poignet, elle essuya la sueur qui lui perlait sur le front. L’exercice avait été intense et périlleux, mais les résultats n’en restait pas moins exceptionnels. Devant la baie, un débris géant du satellite, encore parcourut par des étincelles de vie, dériva lentement. Les réacteurs du Renaissance se remirent en marche. Le vaisseau s’éloigna de la carcasse fumante du croiseur Carack dont la proue était encore à peu près entière, mais séparée du reste du vaisseau. Les chasseurs ennemis se rendirent et regagnèrent la flotte Ragnarok, escortés par les alliés. Les escadrons gris quant à eux tournèrent autour du Renaissance, tractant ceux qui avaient perdus le contrôle de leur appareil. Un calme oppressant emplissait l’espace. Le vide soudain dans sa tête était perturbant. C’était comme si une partie d’elle avait disparut. Tout en se frottant les yeux, elle se releva et regarda par la verrière, puis se dirigea vers le pont.

-Ce fut une bonne bataille, déclara le capitaine à son arrivée.

Elle posa une main sur son épaule et étira un sourire triste.

-Il n’y a jamais de bonne bataille capitaine. Bien trop de vie se sont éteintes.

-Oui, mais pensez à ceux que nous avons sauvé, et ceux qui n’auront pas à subir le sort des esclavagistes.

Helera acquiesça d’un hochement de tête. Même si il ne fallait pas occulter les morts, il fallait voir ce qu’ils avaient aidé à accomplir. Des gens avaient été sauvé, d’autres étaient morts. Etait-ce ce que la Force voulait ? Une vie pour une autre ? Une vie pour dix autres ? Ce raisonnement, elle ne pouvait l’accepter. La guerre, c’était une pure invention des êtres pensants pour se divertir, pour gagner du pouvoir. Pas de Jedi, pas de Sith, juste des êtres pensant. Helera ne savait plus si elle devait utiliser la Force pour attaquer, pour défendre ou justement pour ne rien faire. Peut-être qu’elle ne méritait pas d’utiliser cette énergie. Le dilemme était complexe et les enjeux trop grands. Elle ne se sentait pas l’âme d’une justicière ni d’un héros. Saurait-elle faire la différence entre aider son prochain et le condamner ? Qui était les fautifs dans l’histoire ? Tant de questions qui la taraudaient …

- Emmenez-moi sur le destroyer, capitaine. Je dois parler à mon frère.

Ce detroyer tombait vraiment en ruine. Il était difficile d’imaginer qu’ils avaient failli perdre face à ce gruyère. Quand elle sortit du vaisseau, elle constata que plusieurs dizaines de personnes étaient assise en tailleur sur le sol, les deux mains derrière la nuque. Alignés parfaitement, ils attendaient leurs ordres. C’était donc eux. Le visage du mal, celui du non-respect de la vie et des libertés fondamentales. La jeune femme n’avait pas envie de s’occuper de cela maintenant, et ce n’était même pas à elle de le faire. Ils devraient tous être jugés par un tribunal compétent, pas par eux. A côté, il y avait les blessés de la force d’intervention. Plus de la moitié étaient blessés, un bon quart très grièvement. Elle s’agenouilla à côté de chacun et leur intima des paroles réconfortantes. Des paroles de courage et de profond respect. Elle essaya de faire croître son aura pour se faire encore plus réconfortante et compréhensive. La douleur qu’ils ressentaient, elle l’avait ressenti. Cependant, elle ne l’avait pas vécu, elle. C’était une planquée, mais cela avait été nécessaire. Les hommes et femmes qui étaient encore conscient lui adressèrent des sourires et essayèrent de se montrer dignes devant elle. Galak n’échappa pas à la règle. Il essaya de se relever, en vain. Son bras mécanique avait été arraché par l’explosion et son visage était partiellement brûlé.

-Reposez vous commandant… Vous avez fait du très bon travail.

-Je n’ai fait … que mon travail.

Elle posa une main sur son front et apaisa son esprit, le plongeant dans un sommeil réparateur. Tous les sensitifs y auraient droit.

Son frère entra dans le hangar quelques secondes plus tard. Il accourut vers elle, et elle vers lui. Helera le prit sans ses bras.

-J’ai cru t’avoir perdu, pendant l’explosion.

-Il en faut plus pour me mettre à terre, ironisa t-il.

Helera sourit et desserra son étreinte. Loran avait le visage d’un guerrier, noir, plein de sueur et de sang. Pas le sien, fort heureusement. Ses cheveux dansaient sur sa tête et n’avaient pas de vraie place.

-Le capitaine du vaisseau est mort. C’était un hutt, le fils de Gan’or, d’après Alyxa.

Il l’emmena dans la direction du pont.

-Je crains qu’il y ait des représailles. Sur nos mondes comme pour ceux de nos alliés. Ce vaisseau est une aubaine pour nous. Il nous servira à tenir tête aux esclavagistes.

-Leur tenir tête, probablement, mais pas mener des offensives. Nous ne sommes pas assez armés Loran. Le blazing chain ne pourra nous aider tout le temps.


Il haussa les épaules tout en ouvrant la porte du pont.

-La Force est avec nous sœurette, nous n’avons besoin que notre foi pour gagner.

-Puisses-tu avoir raison …

Elle jeta un œil vers le cadavre puant du Hutt. L’énorme masse gisait là où elle était morte. Tout en fronçant les sourcils, elle ordonna :

- Virez-moi cette limace du pont.

Des gris acquiescèrent et utilisèrent la Force pour le lever. Du sang traîna derrière la carcasse du monstre. L’odeur ne partit pas après son départ. Alyxa vint la voir.

-Maîtres, ceux là nous ont aidé à prendre le contrôle du vaisseau, mais ils étaient sous les ordres de Mehn’or. Qu’ils changent aussi facilement de camp veut dire qu’ils ne resteront pas non plus avec nous si les choses venaient à se gâter. Je n’ai pas confiance.

Helera toisa les officiers et soldats qui étaient restés. Ils avaient tous une mine horrible et des yeux vitreux. Elle ne voyait pas des lâches, mais des gens meurtries.

-Essaye d’apprendre tout ce que tu peux.

Elle s’avança et parla assez fort pour que tout le pont l’entende. Elle activa même l’intercom général.

-Aujourd’hui, c’est une grande victoire pour l’ordre. Nous avons défait un ennemi qui bafouait les libertés fondamentales, qui bafouait la vie dans son intégralité. Ces vendeurs de chaire, dans ces actes de barbaries, nous ont prouvé qu’ils étaient dangereux pour la stabilité galactique. Nous n’avons pas pu laisser faire cela, nous sommes intervenus et nous sommes victorieux ! La Force nous a tous rassemblé pour qu’ensemble nous mettions fin à la tyrannie, à l’oppression et à l’esclavage. Aujourd’hui, chevaliers et soldats de l’Ordre Gris, nous rentrons dans une marche vers la liberté universelle !

Helera ne considérait pas les gris comme des guerriers. La Force elle-même proscrivait cela. Il n’était pas juste qu’elle dise qu’ils rentraient en guerre, même si c’était très exactement ce qu’ils étaient en train de faire. Un chevalier n’aspire pas à la violence ni à la haine. Cependant, se dresser devant les plus faibles signifiait affronter leurs geôliers. Elle comprenait ainsi la philosophie des anciens Jedi lors de la guerre des clones, et le dilemme devant lequel ils furent confrontés. La voie d’un sensitif n’était pas celle du guerrier, c’était celle de la justice fondamentale. C’était dans ce sens qu’ils devaient agir. Tant qu’ils respectaient cette ligne de conduite et qu’ils ne franchissaient pas la ligne, alors ils agiraient dans le sens des peuples, et de la Force.


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