L'Astre Tyran

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#37579
    Je fonce, ou bien je vous couvre ?

    Le regard de leur ennemie se posa soudain sur le Chasseur de Primes. Elle fronça les sourcils.

      « Oui … c’est toi … »

    Son sourire s'amplifia.

      « Petit malin … Te voilà à nouveau devant moi … Es-tu devenu plus fort … ? »

    Elle fit un pas en avant.

      « Voyons cela ! »

    Le bras armé s’éleva, sabre en main, et d’une enjambée elle rejoignit le Mandalorien, bien décidée à le couper en deux. Ranath esquissa un pas de recul.

      « Tu fonces ! »

    La Sith n’était déjà plus derrière le Chasseur, elle avait prit de la distance. L’énigme de la présence de sa congénère sur Hypori la laissait pensive. Elle se tenait loin du combat, qui se trouvait être davantage une fuite séquentielle de l’Humain face à la Force Obscure. Cependant, le Renard ne se débrouillait pas si mal. Il tenait son adversaire à distance, bien qu’il ne fut pas en mesure de riposter véritablement. Il survivait. Ranath observait la combattante. Entre deux coups de sabre, elle lui lança soudain …

      « Gua, para … ikuchhi tá p'ikko p'akcaz ? »

    Il avait germé une pensée dans l’esprit de Ranath, une question. Sa consœur prit à son tour de la distance, envoyant temporairement valser le Mandalorien. Elle grogna en direction de la Dame Sombre.

      « K'som khoe ol p'á am'ka … ki yachawochha q'omal p'u. »

    Ranath esquissa un sourire et laissa échapper un soupir narquois. C’était donc ça … une de ces saloperies de Sœurs de la Lumière, ou autre délire mégalomaniaque d’un faux prophète de la Force. Elle avait envie de rire. Les souvenirs de son dernier séjour sur Mirial lui revinrent en mémoire. Elle se tenait côté à côté avec Darth Varadesh, sabre en main, face à ces simulacres de Sith, des fous sans cervelle. Elle revoyait leur guide crever les yeux de la vieille. Le Maître et l’Apprentie étaient allées les chercher jusqu’à Graava. Elles les avaient décimés, massacrés … mais il en restait encore, leur prophète n’était pas mort, à en croire cette Sœur survivante.

    La pensée de Ranath se jeta sur l’esprit de Sareth, elle établit aussitôt le contact mental.

      N’ai pas peur. C’est moi, Sibi. N’ai pas peur.

    Elle jeta un coup d’œil à son partenaire.

      On y va, maintenant …

    La Dame Sombre engagea à nouveau le combat, franchissant d’un bond la distance qui la séparait de son adversaire. Sa dague d’acier contre un sabre laser. Pour sûr, ça allait mal se passer. La Sœur frappait avec hargne, elle attaquait sans relâche, et Ranath esquivait, inlassablement, proposant au Mandalorien différents angles d’attaque pour tirer ou frapper à son tour.

    Un balayage violent du sabre repoussa soudain la Sith, qui évita de justesse la lame laser. Aussitôt, la Sœur, prolongeant par la Force la volonté de son bras, immobilisa le Chasseur d’une étreinte douloureuse, résolument décidée à lui broyer les os. Ranath ne réfléchissait plus désormais, elle réagissait d’instinct. Et d’instinct, elle tendit à son tour la main vers la Sœur, compressant par la pensée la trachée de l’impertinent et misérable jouet de la secte fanatique.

      « Lâche-le ! »

    Un ordre inutile, la prise lâcha d’elle-même, la poigne de la Dame Sombre était trop ferme pour s’en défaire. Le supplice prit fin, le Maître lâcha son adversaire, et à son tour, dégaina. La lame rubis se mit à chanter doucement de sa voix rauque et grave. À pas mesurés, Ranath s’avança vers son ennemie, elle irradiait de colère, puisait en ses émotions la force de se battre encore. Le Côté Obscur lui collait à la peau, et elle était aveuglée par sa soif de sang, son envie de meurtre.

      « P'u vl lolua duchmi ayatuta … »

    La Sith ne prêta pas attention à ce qui arrivait, d’abord au loin, puis de plus en plus proche … les pirates rattrapaient leur retard. Ils s’étaient réveillés et avaient quitté la cantina pour se lancer à leur tour sur la piste qui menait à Maas Dana.


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By Sareth Daran
#37585
La mirialan s’adressa directement à Sareth, sa révélation lui glaça le sang. C’était elle, la Sith qui avait bien failli le tuer il y a des années… Elle était là, de nouveau, prête à tester le jeune Mandalorien, une fois encore. Il y avait quelqu’un, quelque part, qui devait bien rire en mettant ainsi le chasseur de primes à l’épreuve, ce quelqu’un, c’était le destin. Comprenant qu’il allait passer au second round d’un des combats les plus importants de sa vie, le jeune homme sentait l’adrénaline grimper en lui… Un mélange de rage, d’excitation et de jubilation avait pris le contrôle de l’esprit du guerrier, provoquant chez lui une légère euphorie qui se matérialisa sous la forme d’un éclat de rire soudain.

- Quelle était la probabilité que l’on se recroise dans une galaxie aussi immense ? C’est donc ça hein, ce que vous appelez la force, pas vrai ?
- Oui… La force est en chacun de nous et nous guide, nous devions nous revoir, c’était écrit. Mais cette fois je ne t’épargnerai pas, petit Mandalorien, je serais… Sans pitié.
- Le contraire m’aurait agacé, je ne veux pas de ta pitié. Nous allons nous battre, et l’un de nous deux ne quittera jamais ce désert, je le jure sur ma propre tête.
- Alors approche, voyons voir si tu n’as de Mandalorien que le nom.


Sibi donna le top départ, Sareth allait devoir foncer, vaincre son adversaire… Prouver à sa partenaire, et surtout à lui même, qu’il était devenu plus fort. Les deux adversaires se mirent donc à marcher en direction de l’autre. La mirialan tenant fermement son sabre laser, prête à réduire son adversaire en charpie. Le chasseur de prime avait un blaster à chaque main, prêt à déverser des torrents ininterrompus de tirs sur son adversaire jusqu’à la transformer en passoire. Lorsqu’une distance d’environ 5 mètres les sépara, les deux adversaires se saluèrent puis se mirent en position de combat, et un duel vieux de plusieurs années reprit enfin.

C’est la Sith qui frappa la première, abattant son sabre dans un mouvement de fendoir, son adversaire fit une roulade sur le côté pour esquiver le coup puis pointa son adversaire et commença à la canarder de tirs. Il variait les angles de tirs, essayant toujours de tirer à deux endroits éloignés du corps en même temps tout en conservant une certaine vitesse. Ses blasters étaient étudiés pour ça, ils ne surchauffaient presque jamais. La guerrière de l’ombre, ne pouvant renvoyer les tirs, dut donc se contenter de les dévier en effectuant de larges moulinets avec son sabre laser tout en se rapprochant lentement mais sûrement de sa cible, traversant les rafales de tir comme un voilier dans la tempête.

Parfait, le plan de Sareth touchait au but. Lorsque la Mirialan fut assez proche, il leva son bras droit et arrosa une nouvelle fois son adversaire de flammes. Au lieu de reculer et donc de céder du terrain à son adversaire, la guerrière utilisa une poussée de force extrêmement puissante pour repousser les flammes ET le Mandalorien dans le même temps, ce dernier perdant ses blasters dans le procédé. Au sol, le chasseur de primes put voir son adversaire sauter au dessus de lui, le sabre à deux mains, prête à empaler son adversaire. Il fallait réagir vite, le guerrier en armure roula sur le côté, la lame du sabre laser frôla de très près sa tête, sans perdre une seconde, il se releva tout en donnant un coup de pied à la Sith, cette dernière en perdit son sabre.

Sonnée, elle tenta de rendre un coup de pied au mercenaire mais ce dernier attrapa sa jambe et lui colla un traditionnel Baiser de Keldabe, aussi appelé Kov’Nyn dans la langue de Jango Fett, un coup de boule casqué très douloureux. Le combat à mains nues était engagé, et une fois la guerrière de l’ombre en pleine possession de ses moyens, c’est une véritable danse martiale qui s’engagea entre les deux combattants. La mirialan, plus légère, virevoltait et sautait partout pour frapper son adversaire en tous sens, mais le Mandalorien, profitant d’être bien protégé par son armure, encaissait les coups et distribuait des attaques plus lentes mais dévastatrices grâce aux servomoteurs de son armure.

Cette véritable démonstration de force, de grâce et d’agilité dura une bonne dizaine de secondes sous les yeux de Sibi avant que l’adversaire de Sareth ne se décide à le repousser d’une vague de force pour ramasser son sabre laser. Cependant, elle laissa le temps au Mandalorien de se lever et de récupérer ses blasters. Elle pointa la lame rubis de son sabre laser en direction du guerrier.

- Tu t’es entraîné à ce point juste pour mes beaux yeux ? Cela fait trop de compliments, je vais rougir, ricana la Sith.
- Qu’est-ce qui te fait tant rire ? Demanda le chasseur de primes en reprenant son souffle.
- Ces escarmouches étaient amusantes, mais j’ai bien peur que pour le moment, je n’ai fait que m’échauffer, tes compétences martiales sont indéniables, mais si je voulais utiliser la force tu serais déjà mort… Les non sensitifs sont faibles, incapables de s’opposer aux vrais maîtres de la galaxie, ceux qui peuvent ressentir son souffle, ceux qui peuvent la plier à leur volonté. Toi, tu n’es qu’un rat qui jalouse nos pouvoirs et veut se faire plus grand qu’il ne l’est, comme tous les Mandaloriens.
- C’est propre aux sensitifs d’avoir une telle estime d’eux même…? J’ai jamais vu quelqu’un prendre autant de plaisir à se cirer les pompes.
- Non, ce qui est propre aux forts, c’est d’écraser les faibles.
- Je vais prendre un malin plaisir à retirer ce sourire narquois de ta tronche arrogante, sois en sûre !


Sans prévenir, le mercenaire activa ses propulseurs pour foncer comme une fusée en direction de la Sith et lui coller une mandale percutante dont le bruit sourd et métallique résonna dans tout le désert, Sareth se reposa au sol alors que son adversaire était allongée sur le sol. Celui là, la mirialan l’avait senti passer. Elle se releva, et, comme le chasseur de primes l’avait prédit, son sourire avait quitté son visage, à présent, une colère silencieuse habitait les traits de la guerrière de l’ombre. Elle leva sa main en direction de Sareth.

- Comme je l’ai dit, ce qui est propre aux forts, c’est d’écraser les faibles, comme des moucherons.


Tout à coup, le sourire de Sareth se dissipa, lui aussi, car une puissante force invisible était en train de le contraindre à se baisser. Il tenta de lever un pied, mais il en était incapable, il était comme accroché au sol. Sans même le vouloir, ses genoux se posèrent au sol, puis ses mains firent de même. Une vive douleur commença à envahir ses os, c’est comme si un rouleau compresseur passait sur ses cervicales. C’était donc ça le pouvoir de la force ? Sareth se sentait démuni, faible, et cela créait en lui un sentiment de rage presque aussi puissant que la douleur qui le forçait de plus en plus à épouser le sol. Il sentait ses forces le quitter, bientôt, il allait tourner de l’œil, il leva son bras gauche en y mettant ses dernières forces, dans son poignet gauche se cachait un lance roquette miniature, peut être aurait-il le temps de faire exploser sa cible avant de mourir… Mais tout à coup, la pression s’arrêta, et le chasseur de primes se laissa tomber sur le sol de tout son poids, complètement épuisé. Distraite par sa consœur, la mirialan avait laissé le Mandalorien tranquille quelques instants.

Dans la tête de Sareth, tout tourbillonnait, la douleur qui ne s’était pas encore tout à fait dissipée, le sable sur lequel il était posé, la chaleur du soleil, le bruit du sabre vermeil de sa meurtrière… Tout ça était flou, le Mandalorien était à deux doigts de s’évanouir, si ça ne tenait qu’à lui, il aurait bien fermé les yeux pour ne jamais les rouvrir… Mais…

N’ai pas peur. C’est moi, Sibi. N’ai pas peur.

Une voix douce résonnant dans sa tête l’en empêcha, le tirant plus ou moins de sa léthargie. Sareth avait perdu son casque, c’est donc de ses propres yeux qu’il leva la tête et vit les yeux d’or de la mirialan le scruter, c’était elle, elle lui avait parlé dans sa tête… C’était elle aussi une sorcière, comme il s’en doutait. Mais dans sa chance presque surnaturelle, la sorcière était de son côté. Un sourire joyeux orna le visage découvert du Mandalorien alors qu’il se relevait lentement pour reprendre ses esprits.

On y va, maintenant …

Sibi était déjà en train de combattre à la place de Sareth, armée de sa seule dague, elle avait du courage. Le chasseur de primes profita de ne plus être dans le collimateur de son adversaire pour ramasser un de ses blasters et tirer dans la jambe de la guerrière de l’ombre. Cette dernière prit rage et se mit à étrangler le mercenaire grâce à la force… Entre ça et l’écrasement précédent, le chasseur en avait pris pour son grade, mais cette fois, Sibi ne laissa pas son partenaire mourir et arrêta la guerrière avant qu’il ne soit trop tard.

Il pouvait enfin souffler, et voir sa partenaire dégainer un sabre laser rouge comme le sang. Ça devait être un cauchemar, une autre guerrière de l’ombre ?! Oui… Mais celle là était l’alliée de Sareth, du moins il l’espérait, à présent il était futile d’interrompre leur combat, ou d’essayer d’aider Sibi, les deux Siths se battaient trop sauvagement et rapidement. Cependant, alors que Sareth se relevait et reprenait son souffle, il vit trois speeders avec chacun deux pirates dessus arriver au loin. Génial, ça valait bien le coup de ne pas les tuer. Cette fois ci, le chasseur de primes n’allait pas leur faire de cadeaux, ils avaient eu leur chance. Il dégaina son fusil de précision, capable de découper un stormtrooper en deux à bout portant, et visa l’un des trois speeders… Il coupa son souffle et tira. Le tir transperça le moteur du speeder qui s’arrêta brusquement et propulsa les deux pirates qui étaient dessus en avant, ces derniers s’écrasèrent sur le sable, sonnés, alors que leur véhicule commençait à produire une fumée peu rassurante.

Le speeder explosa, tuant le Duros qui n’avait pas eu le temps de suffisamment s’éloigner, le Devaronien en revanche débordait de haine et ne voulait qu’une chose, se venger de la dérouillée qu’il avait subi. Sareth ne lui accorda même pas ce plaisir et dégaina ses deux blasters avant de le canarder, même une fois au sol, vidant ses chargeurs sur lui pour se passer les nerfs. Il injecta de nouvelles cellules d’énergie à ses pistolets encore fumants et avança, les deux speeders restant lui tournaient à présent autour comme des rapaces. Les copilotes se mirent à arroser Sareth de tir, ce dernier activa son générateur de bouclier pour arrêter les tirs, mais le bouclier n’allait pas durer longtemps, même si il avait eu le temps de se recharger entre temps. Fatigué, le Mandalorien leva son bras gauche et tira un de ses cinq missiles à tête chercheuse qui alla exploser l’un des deux speeders, tuant les pirates sur le coup.

Il ne restait qu’un seul speeder, son pilote, paniqué, décida de ne pas faire dans la dentelle et de foncer droit sur Sareth. Grave erreur, car quand il était au bord de la mort, et en colère, le jeune homme se révélait encore plus vicieux et imprévisible qu’à l’accoutumée. Au lieu d’esquiver le véhicule, le mercenaire hurla de rage et attrapa le pare choc du véhicule à deux mains avant d’enfoncer ses pieds dans le sable et d’utiliser toute sa force, la force du véhicule et celle de ses servomoteurs pour jeter violemment le speeder sur le côté et le faire s’écraser contre un rocher, éjectant les deux dernier pirates qui se trouvaient dessus.

Ils tentèrent de ramper pour s’échapper, mais le premier fut abattu d’un tir de blaster la tête, le second implora la pitié de son adversaire, mais il était bien trop tard pour demander pardon. Le chasseur de prime se mit à genoux au dessus du pirate et l’attrapa à la gorge avant de lui briser le cou. Le pirate cracha un peu de sang qui atterrit droit sur le front de Sareth. Ça y est, ils étaient enfin tous morts. Au loin, le combat entre les deux Siths faisait toujours rage, mais le Mandalorien l’avait presque oublié, il s’écroula en arrière, épuisé, et se mit à longuement souffler… Toutes ses articulations lui faisaient un mal de chien, mais il n’avait pas d’os cassés, du moins il l’espérait. Il ne pouvait aider Sibi qu’en pensée, murmurant un léger "Mettez lui la branlée de sa vie" alors que ses yeux se fermaient presque d’eux même. Il avait fait sa part du job, à Sibi de faire la sienne, elle en était capable, Sareth lui faisait confiance.
#37599
    La première lame s’éleva pour s’abattre sur la seconde qui para et riposta. Les premiers pas ensemble de deux nouveaux danseurs. Pour l’heure, on cherchait le fer et non la chair, on visait la lame, on voulait du spectacle, des vrilles, des voltes, une valse. La première lame monta de concert avec la seconde, elles s’immobilisèrent au sommet, chantant l’une sur l’autre. Elles se séparèrent brusquement, pivotèrent en arrière pour mieux revenir au contact. Elles se choquèrent, une fois, deux fois … une pause … trois fois ! Un pas, deux pas, trois pas, elles se retrouvèrent de l’autre côté pour un nouveau croisé, avec toujours plus de rage. Prise en bas, septime, retour en quinte, contre-de-sixte, dégagement et … touche !

    La Sœur poussa un hurlement strident. La lame de la Sith avait fait mouche. Cette petite victoire lui donnait à sourire. Elle regarda son adversaire reculer, presser la plaie de son flanc de sa main libre. Hors de question de la laisser souffler ! Ranath, de nouveau en garde, attaqua aussitôt. L’autre se défendait encore avec hargne et à plusieurs reprises tenta la contre-attaque en ripostes violentes, mais démesurément désespérées. La Dame Sombre sentait la colère se muer en peur, et elle s’en délectait. Combien de fois s’était elle posé à elle-même cette question …

      As-tu peur ?

    Le sourire de la Sith s’élargit en constatant le regard effrayé de son ennemie.

      Tu sais ce qui arrivera …

    Sa pensée était maintenant ancrée en l’esprit de la Sieur.

      … je vais te tuer …

    Les deux lames s’entrechoquèrent encore. Ranath appuyait davantage ses coups désormais, elle cherchait le sang, le spectacle était fini. Assez joué ! Intérieurement, elle irait. Nouvel estoc, nouveau cri. La Sith maintenait toujours sa lame fixe après avoir touché, pour prolonger le contact, faire de la brûlure une douleur singulière. Et si l’adversaire s’immobilisait trop longtemps, alors elle tuait. Mais la Sœur n’était pas sotte et se dégageait toujours avant l’instant critique. La lame rubis frôla son crâne cependant une ou deux fois : elle commençait à fatiguer, à ralentir, à tel point que le troisième chassé se préparait à lui être fatal. De panique, la combattante laissa exploser sa peur, une vague d’énergie puissante, son ultime ressource, pour renvoyer la Sith dans les cordes et prendre la fuite. La déflagration avait soulevé un épais nuage de poussière qui ne permettait en rien de constater le départ de la Sœur, mais Ranath savait, et sentait, que la lâche avait fui par couardise. La lame rubis s’éteignit, c’était terminé.

    Pendant une poignée de secondes, la Dame Sombre ne bougea pas. Elle attendait. Quand la poussière fut complètement retombée, et qu’il ne restait de la Sœur plus que son sang sur la roche, elle revint auprès du Mandalorien, étalé au sol. Elle s’agenouilla à côté de lui et le secoua doucement.

      « Sareth ? Sareth ? »

    Il avait massacré les pirates et s’était effondré là, mais il fallait repartir. Tyl ne devait pas être bien loin ...



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By Sareth Daran
#37601
Pas de réveil en sursaut, pas de claque dans la figure tel que Rooker avait l'habitude de le faire, c'était le premier indice indiquant à Sareth qu'il n'était pas dans son vaisseau... Ses rêves, si on pouvait les nommer ainsi, étaient agités... Combien de fois avait-il fait ce rêve étrange... Ce rêve où autour de lui se trouvaient des silhouettes noires, allant toutes s'envoler vers le ciel, invitant Sareth à faire de même, à les rejoindre, comme il aurait dû le faire il y a des années...

- Encore vous... ? Qu'est-ce que vous avez tous à me regarder... ? Nan, c'est trop tôt.. Vous allez finir par me foutre la paix... ? Je ne crèverai jamais, je suis mort une fois, c'est suffisant... Vous êtes morts, alors laissez les vivants en dehors de ça... Marmonna le chasseur de primes dans son sommeil.


Soudain, une voix, celle de Sibi, elle tenta de le réveiller en le secouant, ce dernier ouvrit un œil, puis deux, d'abord un cri de peur, le visage de le mirialan lui avait foutu les chocottes sur l'instant... Il pensait que c'était une autre mirialan, celle qui voulait sa mort. Il souffla un coup en voyant que ce n'était pas le cas. Toujours autant hypnotisé par les yeux dorés de la demoiselle, il était très difficile de ne pas se perdre à l'intérieur, il évita donc son regard et sourit, ses joues rougissant un poil.

- Ah, Sibi, c'est vous... Oh la frousse que j'ai eu... Désolé, j'ai cru pendant un instant que c'était une autre mirialan qui m'attendait sur mon lit de mort, pardonnez le cri peu viril... Déclara le chasseur de primes, un peu honteux en se relevant. Soit vous l'avez désintégré, soit elle a foutu le camp comme une lâche... Moi qui avais promis qu'elle ne quitterait pas ce désert, ça m'énerve de faire des promesses que je peux pas tenir. Enfin, c'était un sacré combat, pas vrai ? Ricana-t-il en souriant à Sibi.


Une légère pause... Sareth hésita à aborder le sujet glissant avec la dame, mais de manière générale, le Mandalorien n'aimait pas mentir, surtout à quelqu'un d'aussi dangereux, au pire si il se faisait tuer, il mourrait avec ses convictions.

- Bon... Hum... J'ai vu votre sabre rouge, mais vu que vous m'avez sauvé la vie un peu trop de fois à mon goût, je vais ignorer les rumeurs et les clichés rattachés à cette couleur de sabre, le contraire serait très ingrat de ma part... Donc merci de m'avoir sauvé, vous avez sans doute fait ça parce que ça vous arrangeait, mais si je devais vous payer à boire pour chaque sauvetage vous seriez dans un état comateux à l'heure qu'il est, je pense donc que ça se remercie, termina-t-il en tendant aimablement la main à Sibi.


Sareth s'attendait à un vent de la part de sa partenaire mais sait-on jamais... Le Mandalorien prenait des risques à s'adresser aussi familièrement à la dame sombre, mais ce n'était pas vraiment son genre de prendre des pincettes de toute manière. Et puis, en tant que combattant, il exprimait un sincère respect à l'égard de la Sith, cela lui semblait normal de le lui exprimer. Peu importe la réponse de la Sith, il s'étira et sentit beaucoup trop d'articulations craquer en même temps, lorsque c'est le dos qui craqua, il serra les dents, la sensation était peu agréable, ensuite, il ramassa son casque, ses armes et suivit Sibi pour retrouver Tyl, il ne devait pas être bien loin, espérons le.
#37605
    Le cri fit sursauter la Mirialan. Le Mandalorien reprit rapidement connaissance.

      « Oui, elle a filé. »

    Elle n’était pas vraiment désolée pour ça, c’était ainsi. Elle l’aurait décapitée si elle avait pu, mais la Sœur avait prévu un plan de repli et l’avait appliqué. Outre de la colère, cela ne procurait aucune émotion à la Sith. La prochaine fois qu’elle croiserait la peureuse, elle la frapperait de la même sorte. Son seul potentiel de regret résidait dans le fait d’avoir fait traîner les choses. Plutôt que de tirer sa dague, si elle avait tiré son sabre, l’autre serait morte sur le coup. Mais il y avait le Chasseur, et si on avait pu se passer de lui montrer ça … on n’avait pas pu. C’était ainsi.

    Le sabre rouge … Ranath jeta un coup d’œil à son arme et la rattacha à sa ceinture. Sareth lui tendit la main, elle la serra.

      « De rien. »

    Un grognement.

      « Le sabre rouge … à vrai dire, je l’ai piqué sur un cadavre. Le mien est violet. C’est un petit peu compliqué. »

    Elle rit doucement.

      « Mais, tu sais, tous les porteurs de sabre sont dangereux, avec une telle arme … Les rouges ont simplement mauvaise réputation, et c’est justifié. »

    La présence de Sareth et l’air frais d’Hypori mettaient la Dame Sombre de bonne humeur. Elle aimait cette planète, son odeur, cette lande clairsemée, elle lui rappelait un peu Mirial, on y croisait même des Mirialans ! Ranath se mit en route dans la direction qu’elle pensait être celle prise par Tyl la dernière fois qu’elle l’avait vu. En marchant quelques minutes, elle le trouva lui et son speeder derrière un rocher abruptes. Le pirate était recroquevillé dans le véhicule et se bouchait les oreilles. Depuis combien de temps ? La Sith haussa les épaules et tapa gentiment dans la sienne.

      « On y va. »

    Il sursauta mais ne broncha pas. Le speeder démarra, ils repartirent tous les trois sur la piste.

      « Ah, au fait, Sareth … arrête de me vouvoyer. »

    Le reste du trajet dura encore une bonne heure à rythme régulier et en silence. Quand le premier repaire des brigands fut en vue, Ranath s’adressa à son coéquipier.

      « On fait un détour. Comme je t’ai dit, je règle mes comptes. On va voir Maas Dana après cet arrêt. Le gars qui est là s’appelle Pan Valem. Il remplacera Maas après son départ. Je m’arrangerai pour qu’il n’embête pas les locaux. J’ai besoin de lui.

      C’est bon pour toi ?
      »

    Le speeder s’arrêta devant ce qui semblait être l’entrée d’un trou à rat. Un homme en armes vint tout de suite à leur rencontre, on vit derrière lui deux autres mercenaires se mettre en joug. La Sith se présenta sans attendre.

      « Sibi Maw, je viens voir Valem de la part d’Uchai. »

    Elle hésita à demander à Sareth de rester là … et n’en fit rien. Finalement, elle préférait l’avoir à l’œil.

    Le gars se mit à rire et s’empressa de les accompagner jusqu’à son chef. Pan Valem était un homme grand, mal coiffé. Un genre de résistant à la petite semaine, qui devait faire des petits profits sur des petites gens. Il était armé, évidemment, et entouré de toute sa bande, terrée dans cet endroit où l’on respirait mal, un trou dans la roche, légèrement sous terre, aménagé aux goûts de la famille. Il traînait là une dizaine d’individus mal lunés. Sareth et Ranath dénotaient ici par leur sobriété d’état. Amusant.

    Valem emmena ses invités dans un boyau creusé dans la roche jusqu’à ce qui semblait être ses quartiers, sans luxe. Il n’offrit rien, pas un siège, pas un verre. Il se tourna vers eux, souriant, moqueur. La Sith ne le laissa pas parler. D’un pas elle franchit la distance qui la séparait de lui, posa sa main sur le front de l’Humain et pénétra son esprit d’une pensée pour établir le contact télépathique. Valem tomba à genoux devant elle, la tête en arrière.

      Second de Maas Dana … ta loyauté va à Uchai …

        … tu obéis à Uchai … tu sers Uchai … tu protèges Uchai …

    La main d’émeraude se crispa sur le front de sa victime silencieuse.

      … ta loyauté va à Uchai …

        … tu obéis à Uchai … tu sers Uchai … tu protèges Uchai …

    Dans un pareil exercice, elle ne pouvait surveiller Sareth, ou un autre de ces mercenaires qui pouvait débarquer ici.

      … ta loyauté va à Uchai …

        … tu obéis à Uchai … tu sers Uchai … tu protèges Uchai …

    Ranath lâcha soudain Valem qui tomba en arrière, comme épuisé par un effort qu’il n’avait pas fourni. La Mirialan se précipita pour le relever.

      « Debout … ça va … ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

    Il avait l’air perdu, complètement ailleurs.

      « Je … euh … je me suis senti mal … »

    Il se frotta le visage et accepta l’aide de la Mirialan pour s’asseoir sur l’unique banc de la pièce rudimentaire. Son regard se posa sur Ranath.

      « Tu viens … C’est Uchai. »

    Elle hocha la tête.

      « Maas a déconné … j’ai …

      - C’est toi qu’on veut voir après Maas, d’accord ?

      - Oui, je sais … les autres me suivront, je le sais. Vous allez le chercher ? »

    Elle hocha la tête.

      « D’accord … je ferai ce qu’il faut après. »

    La main de l’Humain se posa sur l’avant bras de la Mirialan.

      « Merci … »

    L’étrange duo, Sith et Mandalorien, repartit par le même chemin et reprit la route. Quand ils furent à nouveau dans le speeder, filant vers la prochaine étape, Ranath demanda …

      « Tu as un plan pour Maas ? »



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By Sareth Daran
#37607
Sareth écouta la mirialan raconter comment elle obtint son sabre... Cela donnait vachement l'impression qu'elle avait tué quelqu'un pour le récupérer, mais vu que Sareth ne connaissait pas toute l'histoire, il se contenta de hocher la tête... Il avait toujours de légers doutes sur la Sith, mais elle semblait amicale, ce n'était sans doute qu'une façade, mais tant que les échanges étaient courtois, il valait mieux éviter de plomber l'ambiance et se détendre.

Après tout, outre tous ses secrets et sa dangerosité, Sibi donnait une image sympathique voire amicale, autant ne pas la froisser et rigoler avec elle le temps de la mission. En plus, ce n'était pas la dame la plus désagréable à regarder que le chasseur de primes ait croisé jusqu'ici. Le jeune homme avait déjà eu la chance d'aller sur Mirial, et l'apparence des locales était très à son gout... Peut être même qu'elles étaient devant les Twi-Lek. Mais il se gardait bien de le dire ou de le montrer... Qui sait la façon dont les Siths pouvaient se comporter envers les goujats. Tout à coup, avant de partir, Sibi demanda à Sareth d'arrêter de la vouvoyer.

- Oh... Hum et bien comme vous vou- Bravo Sareth, toujours aussi réactif... Soupira-t-il. Je voulais donc dire, comme tu veux !


La course en speeder reprit, la route fut longue... Sibi semblait vouloir remplacer le pirate local par un autre. Un fanatique des lois s'en offusquerait sans doute, mais le chasseur de primes n'était pas là pour jouer aux héros, il était là pour arrêter un gars et remplir son frigo. Du moment que le remplaçant ne faisait pas parler de lui et qu'il faisait ses affaires sans ennuyer personne, la guilde ne devrait pas en entendre parler.

- J'ai été payé pour arrêter Maas Dana, pas son potentiel remplaçant, tu peux donc faire ce que tu veux... Mais si jamais ton nouveau pote fait trop de boucan, la guilde enverra sûrement un autre gars faire le ménage, et le gars ne sera sans doute pas un Mandalorien amical et drôle, le deuxième adjectif étant très relatif, mais plutôt un taré de la gâchette qui rigole une fois par année bissextile. Mais bon, si tu arrives à transformer un abruti de pirate en toutou pilote de speeder, je me fais pas de souci là dessus, il va marcher droit ton remplaçant.
- Hey ! Je ne vous permet pas !
- Ferme la et conduis au lieu de rouspéter, il y un rocher à dix heures.
- Oups ! S’exclama Tyl en esquivant le rocher de peu.


Le speeder s'arrêta une dizaine de minutes après devant une planque ressemblant plus à une grotte, et beaucoup d'hommes s'y trouvaient. Sareth gardait une main près de ses blasters jusqu'à ce que Sibi ne déclare les raisons de leur venue. Ça semblait faire rire les mercenaires mais ces derniers accompagnèrent les deux partenaires sans faire d'histoire. Le trou à rat dans lequel ils vivaient arracha un rictus de dédain au Mandalorien derrière son casque... Depuis cette histoire de Dianoga sur Coruscant, le mercenaire était plutôt à cheval sur son hygiène et évitait que son vaisseau ne sente le phoque. Sens de l'hygiène que ces brutasses n'avaient visiblement pas.

Enfin... Ça ne devrait pas durer longtemps, espérait il. Le chef de cette bande de porcs était tout aussi détestable que ses collègues et n'avait même pas ouvert le bec... Le ciel soit loué, Sibi ne lui laissa pas le temps de parler, elle posa ses mains sur son front. Le pirate tomba à genoux et ne prononça plus un mot. Est-ce que la Sith était en train de lui réécrire la cervelle ? Le procédé était... Terrifiant, pour quelqu'un comme Sareth qui tenait à sa liberté de penser, un tel pouvoir le faisait pâlir. Lorsqu'un mercenaire alla voir si tout se passait bien, le Mandalorien l'invita gentiment à rester en dehors de ça d'un signe de la main peu aimable, ledit mercenaire repartit droit en sens inverse. Lorsque ce fut fini, le bandit malpropre ne semblait plus être le même. Sareth ne dit rien et raccompagna sa partenaire en dehors de ce trou puant, une fois dehors il poussa un léger soupir.

- Enfin dehors, cet endroit empeste autant que les entrailles d'un Rancor, et je sais de quoi je parle pour en avoir chassé un ou deux... Bref... On est bien d'accord que tu lui a réécrit sa matière grise ? C'est... Flippant, je vais pas te le cacher, diablement efficace, mais flippant.


Ils furent rapidement repartis en direction de leur vraie cible, Sibi demanda à Sareth si il avait un plan.

- Difficile à dire tant que je n'ai pas sa planque sous les yeux... En principe j'aime bien rentrer dans le lard des ennemis et tous les tuer, mais si tu veux garder ses hommes intacts on peut toujours la jouer fine. Après... Pour être parfaitement honnête j'ai rarement un plan, j'improvise.
#37651
    Sareth recommença à poser des questions. Le sabre, maintenant la manipulation. Il était trop curieux. Ranath lui jeta un regard en coin.

      « Réécrit … quoi ? C’est un peu surréaliste ton truc, il ne faut pas exagérer. »

    La Mirialan sourit doucement. On ne réécrivait pas … pas quoi d’ailleurs ? Qu’y avait-il à réécrire dans un cerveau humain ? Un schéma de pensée ? Un catalogue de savoirs ? Un album de souvenirs ? Non, non, c’était une tâche bien trop complexe et fastidieuse … il aurait fallu rester des heures dans ce trou puant. Non … La Dame Sombre ne proposait que des suggestions simples à des esprit fondamentalement faibles, bien que dissimulés souvent par un fort caractère. Tous ces truands n’avaient réellement aucune personnalité propre, ni même la moindre ambition. Ils étaient des enveloppes vides qui n’avaient appris à faire qu’une chose. Il suffisait alors de leur murmurer quelque idée, leur donner une direction, et les pousser un peu … Bon, oui, c’était douloureux à en perdre la voix et l’équilibre, mais moins douloureux que l’autre pratique favorite de la Sith en termes de contact mental … Non, vraiment, Sareth exagérait.

    Quant à cette histoire de plan … La Mirialan désigna leur chauffeur.

      « Il pourra peut-être te renseigner. »

    Le pirate ne fit aucun commentaire, mais dans le fond, il se sentait le courage de refuser toute collaboration, pour l’instant.

    Ranath haussa un sourcil.

      « Comment ça se passe … ? Tu vas chercher un pirate au milieu d’une bande de pirates, si tu en tues la moitié pour ramener ta cible, j’imagine bien que ça ne chagrine personne … mais si tu es amené à tuer des gens relativement innocents … tu es couverts ? »

    La pratique de la chasse à la prime était en soi bien connue de la Sith, mais elle ne s’était jamais interrogée sur les différents aspects davantage techniques et administratifs. En fait, la chose ne l’avait jamais intéressée. Étant Jedi, elle agissait sous le couvert des consignes de son Maître, en bon respect des principe Jedi. Devenue Sith, elle s’élevait au-dessus de toute notion de loi, appliquant sa propre logique à la résolution des conflits personnels ou professionnels, et le débat tournait souvent à son avantage, étrangement.

    Ranath haussa les épaules, pour elle-même.

      « Qu’est ce que tu vas faire en arrivant … toquer à la porte et demander que Maas se livre ? »

    Elle pouffa, sans trop s’en rendre compte, troquant son habituel soupir dédaigneux contre ce genre de réaction idiote. Sans trop s’en rendre compte, la Sith jouait avec la poignée de son sabre, toujours pendu à sa ceinture. Elle avait bien une solution pour Maas … Elle se redressa soudain sur son siège.

      « On arrive. »

    Et tapa sur l’épaule du pilote.

      « Ralentis. »

    Plissant les yeux, et fronçant les sourcils, elle distingua un rien mieux les abords de la planque de Maas, une petite forteresse troglodyte de trois étages dont on voyait juste les ouvertures éparses creuser des formes irrégulières dans la façade rocheuse qui se profilait non loin entre les collines de plus en plus abruptes. Et si l’on tendait l’oreille, on pouvait déjà entendre, et bien voir, les échos d’une bataille, là bas, dans ce repère de pirates.

      « Les mercenaires d’Uchai sont arrivés avant nous. La faute à cette … »

    L’injure fleurie désignait la Sœur qui les avait attaqués sur la piste.

    La Sith frappa encore le bras du chauffeur.

      « Il y a une autre issue ?

      - Je ne … »

    Le chant mélodieux du sabre laser retentit à nouveau à proximité de son oreille.

      « Je vous montre … »

    Ils contournèrent la barrière rocheuse, sans se faire voir des deux groupes de pirates déjà bien occupés à batailler l’un contre l’autre, et abandonnèrent le speeder au pied d’un escalier qui semblait monter jusqu’à l’accès secondaire du dernier étage de la planque.

      « Maas essaiera sûrement de s’en tirer par ici … »


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By Sareth Daran
#37652
Surréaliste ? Pourtant ça venait d'arriver sous ses yeux... Peut être voulait elle lui dire qu'il surestimait beaucoup ses pouvoirs, mais venant d'une Sith, Sareth doutait sincèrement que c'était ce qu'elle voulait lui dire. Peut être voulait elle dire que sa cible était très facile à contrôler car son esprit était faible... Le jeune homme avait entendu parler de cette théorie des esprits faibles, l'entraînement du Teräs Käsi étant sensé protéger l'esprit des attaques mentales.

Était-ce du pipeau ou bien une réalité ? Difficile à dire... Est-ce que l'esprit du chasseur de primes était faible ? Il espérait que non, en tous il essayait de l'entretenir en lisant des livres pour trouver de nouvelles tactiques... Mais ce qui différenciait l'esprit faible de l'esprit fort n'était peut être pas ça. Il faudrait qu'il lui pose la question si jamais il avait l'occasion de discuter avec elle. Mais il voulait éviter de la bombarder de questions, plus il était curieux, plus il avait l'impression de jouer avec le feu.

Les réflexions de Sareth furent interrompues par Sibi qui demanda son avis au chauffeur... Mais ce dernier semblait peu enthousiaste à cette idée, cela rassura le jeune homme dans un sens, on ne pouvait pas transformer n'importe qui en marionnette docile, en tout cas pas aussi facilement. Elle enchaîna ensuite en demandant au chasseur de primes si il pouvait avoir des soucis si jamais il tuait des "innocents"... Une bien drôle de notion pour le jeune homme, à ses yeux, l'innocence était somme toute relative, et surtout, dans le feu de l'action on avait pas vraiment le temps de se demander si on ne s'était pas trompé de cible. Mais dans le fond il comprenait la question, et se doutait bien que la Sith ne lui faisait pas une leçon de morale, ça ne serait certainement pas son genre.

- L'innocence c'est très vague comme concept dans cette galaxie, mais on est encouragés à ne pas agir comme des tarés de la gâchette, ça c'est sûr. Si on casse des biens matériels qui appartiennent à des gens, on rembourse, si on tue des civils, le retour de bâton fait très mal. C'est pour ça que j'ai tué personne dans la cantina et que j'ai remboursé la table du vieux froussard qui tenait la boutique. Après, si il y a pas de témoin, ou qu'il y a pas de cadavre, il y a pas de meurtre. Les utilisateurs de disrupteurs l'ont bien compris...


On pouvait sentir tout le dédain que Sareth avait envers ces armes interdites dans le ton de sa voix, c'était même pire que du dédain, il y avait une touche de haine voire de colère. Sans doute pour blaguer, Sibi lui demanda comment il allait faire une fois arrivés devant la base de Maas, elle pouffa même de rire... Comme quoi, même les pires pincé sans rire de la galaxie finissaient par rire en la compagnie du jeune homme, ça devait être son petit talent. En tous les cas, la blague provoqua un ricanement de la part du chasseur de primes.

- "Eh les glandus, c'est moi Sareth, le chasseur de primes de Rang C le plus badass de la galaxie, livrez moi votre chef et j'éviterai d'abîmer vos moelles épinières, bisous !", exclama-t-il sur le ton de la rigolade. Enfin... Plus sérieusement, ça pourrait être une bonne méthode de diversion, 'faudrait que j'essaye de le faire un jour.


Le speeder s'arrêta non loin de la base des pirates... Et la baston avait déjà commencé sans attendre les deux partenaires, ils avaient perdu du temps à cause de cette trouble fête de Sith à la petite semaine. Sareth qui était quelqu'un de ponctuel était bien embêté d'être arrivé en retard à un rendez vous si important, lui qui voulait profiter des festivités le premier ! Le chasseur de primes se retient de demander qui était ce fichu Uchai, mais ce n'était pas le bon moment pour demander ça.

- 'Fais chier, on a manqué le début du film ! J'espère qu'on a pas raté toutes les scènes d'action sinon j'aurais les boules...


Tyl leur indiqua le chemin le plus rapide pour rattraper Maas... Ça semblait un peu surfait, ce chemin n'était pas si loin que ça et personne ne l'aurait vu ? Sareth ne voulait pas se montrer discriminant à l'égard des mercenaires myopes, presbytes ou miro, mais ça lui semblait un peu gros pour être vrai. Alors que le petit groupe avançait en direction de l'escalier sans se faire remarquer, ils entendirent au loin une voix robotique.

- Tout meurtre inutile peut être évité si la position de Maas Dana m'est révélée. L'alinéa 4 du codex des chasseurs de primes indique que quiconque attaquant un chasseur de primes en mission peut craindre une punition allant du simple passage à tabac jusqu'à la mort selon l'appréciation dudit chasseur. Ne me forcez pas à obtempérer s'il vous plait.



La seule réponse fut une explosion.

- Je prend cette réponse pour une négation, navré d'avance, je vous ai prévenu.


Un droïde chasseur de primes... Étrange, Sareth avait déjà entendu la voix d'IG-88, et il n'avait pas cette voix là, la façon dont il s'exprimait était bien plus... Psychotique. Peut être qu'Hollowan en avait développé un autre ? Étrange... En tous les cas ce n'était pas son affaire, il monta les marches de l'escalier deux à deux suivi de près par Sibi. Les deux partenaires se retrouvèrent dans un grande pièce très dégagée. Tyl n'avait pas menti, au bout de cette pièce avançaient Maas Dana, un Nikto grinçant des dents suivi de près par sa garde rapprochée. La garde rapprochée était composée de trois massifs hommes loups en armure, des Shistavanen de leurs vrais noms. Le premier tenait avec lui une lourde et imposante gatling, le second était armé d'une vibro hallebarde, le troisième tenait un immense bouclier de duracier aussi gros qu'une porte.

- Même cette route et bloquée ?! Mais vous êtes qui ?! Cria Maas.
- La guilde vous a dans le collimateur, c'est pas de bol ! Répondit Sareth en levant ses blasters vers la cible.
- D'abord les hommes d'Uchai, maintenant des chasseurs de primes, vous vous êtes passés le mot pour me casser les pieds ou quoi ?!
- Bon, c'est qui Uchai à la fin ?
- Ferme la et dégage d'ici si tu ne veux pas finir compressé dans ton armure, Mandalorien, grogna l'homme loup au bouclier.
- Ooooooh, des hommes clébards ! J'avais jamais vu ça de ma vie avant ! Vous, dans un show canin, vous seriez directement en première place !
- Tu oses te moquer de nous ?! Nous sommes le cerbère, le trio de mercenaires le plus craint de la bordure extérieure, Schild, Schwert et Drescher !
- Et en plus ils sont fier d'être des toutous ! Vous m'avez l'air sur les nerfs, c'est peut être l'heure de vous sortir ! Sareth tapa dans ses mains en faisant signe aux chiens de les rejoindre. Allez médor, on y va !


Ici, la stratégie du chasseur de primes n'avait rien de raciste, il se fichait pas mal des espèces, le but était purement et simplement de les provoquer pour les énerver et les pousser à l'erreur. La réaction ne manqua pas, les trois hommes loups poussèrent une grognement bestial avant de foncer sur leur ennemi. Ne pouvant pas vraiment reculer, Maas se contenta de se cacher le plus loin possible. Malgré que la pièce était assez large, Sareth n'aimait pas du tout les espaces confinés, mais heureusement pour lui, il n'était pas tout seul.
#37696
    Maas Dana reculait à pas mesurés, il profitait de la large carrure des Shistavanens pour disparaître un peu dans l’ombre d’un recoin éloigné de la sortie. Il comptait très certainement longer le mur et faire le tour lentement pendant que les assaillants pousseraient ses gardes du corps vers le centre de la pièce. Un plan idiot et mal embarqué. Les trois hommes loups s'avancèrent, leurs armes au clair, chacun sa spécialité. Ranath, un instant, fut tentée d’abandonner Sareth à son sort pour atteindre le plus vite possible son objectif, à savoir faire taire Maas pour toujours. Elle ne doutait pas des capacités du Mandalorien à survivre face à ces trois là …

    La main d’émeraude se tendit brusquement vers le Shistavanens qui portait fièrement la mitrailleuse lourde. Les cinq doigts crispés se fermèrent lentement, comme pour presser un fruit trop mûr de son jus déjà fermenté. Les sourcils et le nez froncés de la Mirialan en disait long sur l’effort fourni. L’homme loup se figea sur place, il porta machinalement une main à sa gorge : l’air ne passait plus. Ses deux confrères le regardèrent d’un air effaré, et reportèrent aussitôt leur attention sur la Mirialan.

      « Une sorcière ! »

    Le premier lâcha son arma, qui percuta le sol avec un sourd bruit métallique. Il tituba, prit appui contre le mur. Un second Shistavanen se jeta sur Ranath avec un cri de rage, bien résigner à l’écraser sous le bouclier. La Sith se désintéressa de sa première cible, portant son regard bien au-delà de la barrière de muscles et de poils pour localiser le pirate à abattre.

    Elle fit un pas dans la direction du Shistavanen au bouclier. Un autre pas. Le temps autour d’elle se trouvait comme suspendu. Ils étaient sur le point de se percuter, l’assurance de la Mirialan n’interpella en rien la brute qui chargeait. Le troisième pas marquait la communion, comme toujours, avec la Force. Le troisième pas était le grand pas, celui qu’on faisait à travers la Force. Cela avait toujours fonctionné ainsi pour la sensitive. Je marche vers la Force. Une fois. Deux fois. La Force m’accueille en elle. Et trois, je marche en la Force. C’était devenu un automatisme. Une symbiose totale avec l’Énergie Galactique, pour un quart de seconde. Elle se trouvait transportée. Elle disparaissait complètement pour reparaître un peu plus loin. Et ce laps de temps que tout spectateur trouvait si court, durait pour elle de longs et lents instants. Comme si la Force lui laissait profiter de son contact. Parfois, elle en oubliait pourquoi elle avait marché. Elle se délectait de cette sensation, la sensation que la Force l’avait accueillie en son sein. Parfois, pour se rassurer elle se contait que la mort, le retour à la Force, procurait pareille sensation.

    Perdu un instant dans le vide, le regard d’or se posa soudain sur Maas Dana qui sursauta en hurlant. Comment avait-elle … ?! Elle était déjà sur lui, à planter sa dague dans la carotide du Nikto qui n’avait pas eu le temps de réagir. Un cadavre saignant, voilà tout ce qui restait à récupérer pour la prime. Ranath se releva sans attendre, retournant aider Sareth avec les deux autres colosses.

    En bas, l’escarmouche faisait rage. Il restait à éliminer les mercenaires.



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By Sareth Daran
#37699
Au départ, c'est sur le Mandalorien que les toutous étaient concentré, mais il ne suffit que d'un geste de la part de Sibi pour que les loups ne perdent l'esprit et foncent à l'assaut contre la guerrière de l'ombre, espérant sauver leur frère de son étreinte mortelle. Schild, le guerrier au lourd bouclier, fonça en direction de Sibi comme un bélier vivant, mais à la surprise générale, la Mirialan disparut et réapparut un mètre plus loin, comme si sa position précédente relevait de l'illusion... Cependant, engagé comme il était, Schild ne pouvait pas freiner, et devant lui se trouvait... Sareth. Mais, comme il l'avait précédemment prouvé, détourner des véhicules lancés à vive allure ne lui faisait pas peur.

Plutôt que d'esquiver et d'être à découvert lors de la prochaine attaque de Schwert le hallebardier, le Mandalorien décida de prendre le taureau par les cornes. Il disposa les mains en avant, attrapa le bouclier sur les côtés et accompagna le mouvement de l'homme loup, utilisant la force cinétique du guerrier pour le faire tourbillonner autour de lui. Ensuite, c'est avec sa propre force que Sareth jeta l'homme loup droit en direction du mur. Ce dernier, ne supportant pas le poids d'un bouclier et d'un guerrier de 120 kilos se brisa sur le coup, faisant tomber Schild dans une immense cour intérieure à ciel ouvert où le combat ne faisait pas encore trop rage. Et comble de l'incroyable, le guerrier était encore vivant, mais plus pour longtemps. En effet, ne crachant pas sur une arène de combat plus grande, Sareth sauta rejoindre son adversaire, pique de force à la main, avant de l'empaler à l'atterrissage.

- Si je ne t'aurais pas, mes deux frères t'auront... Murmura-t-il avant de pousser son dernier soupir.


Les deux hommes loups restant étaient sensés protéger leur patron, mais ce dernier étant mort, ils préférèrent venger leur frère et aller chercher ce maudit Mandalorien dans l'arène pour lui faire payer son crime, laissant la Mirialan sans surveillance. A présent Sareth était seul face à deux guerriers solidement armés, l'un d'une hallebarde et l'autre d'une gatling. Schwert fonça en direction de son adversaire et enchaîna plusieurs coups d'estoc rapide, forçant son adversaire à soit reculer, soit se faire toucher. Évidemment le mercenaire recula, permettant à Drescher l'artilleur d'ouvrir le feu avec sa gatling pour l'arroser de tirs sans craindre de blesser son frère dans l'opération. La formation de ces deux fils de chien était efficace... Si Schild était encore de ce monde, le Mandalorien aurait été dans une position encore plus complexe pour venir à bout de ses adversaires.

Cela dit, sans leur grand frère pour les défendre à l'aide de son bouclier, les deux hommes loups n'étaient pas aussi infaillibles. Dans un premier temps, le mercenaire activa son bouclier pour dévier le plus de tir possibles venant de la gatling, ensuite il fonça droit en direction de Schwert et alluma son lance flammes au poignet droit avant d'arroser son adversaire de flammes sous le regard médusé de Drescher qui refusait de tirer, de peur de blesser son frère. L'homme loup lâcha sa hallebarde et poussa des cris de douleur, essayant d'arrêter les flammes qui le recouvraient. Sareth n'hésita pas un instant et ramassa la hallebarde de l'homme loup avant de l'abattre droit au milieu du crâne de son adversaire. Ce qui en résulta fut un molosse carbonisé et coupé en deux tranches parfaitement égales dans le sens de la longueur.

- D'abord Schild, maintenant Schwert... Non ! Tu vas payer espèce de... Espèce de... !!!


Cette fois c'en était trop, l'homme loup à la gatling pointa le Mandalorien avec sa mitrailleuse et pressa la détente comme un malade en hurlant des insanités et autres mots fleuris à son adversaire. C'est dans ce déferlement de haine et de colère que l'arme gigantesque se mit à tourner à plein régime, ça allait faire très mal. Un flot nourri de tirs de blasters déferla de la gatling, chaque interstice de l'arme crachait des lasers brûlant dans un immense cône qui abîmait les murs, les piliers et les fenêtres situées autour du jeune homme. Le canon tournant à une cadence de 2000 tours par minutes vidait assez de cellules d'énergie pour nourrir un village entier, soulevant un épais nuage de poussière et de fumée... C'est finalement lorsque l'arme massive n'eut plus de munitions que le silence regagna la cour. Le canon de la gatling était si brûlant que l'on aurait pu faire cuire des tranches de Bantha dessus. Lorsque le nuage se dissipa enfin, Sareth était assez amoché, son armure s'était prise plusieurs tirs, mais le duracier avait tenu le coup, il allait survivre. La hallebarde qu'il avait dans la main en revanche était dans un état plus que lamentable.

Le jeune homme étant un fervent lecteur de tactiques militaires, il en lisait pour découvrir de nouvelles ruses et de nouvelles tactiques de combat, son livre de chevet étant l'Art de la Guerre par Mith'Raw'Nuruodo. A la page 40, ligne 10 de ce dernier, le stratège Chiss expliquait "Votre adversaire est le meilleur des professeurs, ne vous contentez pas de le battre, comprenez le, apprenez de lui.", et c'est exactement ce que le jeune homme avait fait. Lors du précédent combat contre la Soeur de la Lumière, cette dernière avait effectué de multiples moulinets avec son sabre laser pour contrer le feu nourri de Sareth plutôt que de les dévier un à un et risquer une erreur fatale. Le Mandalorien avait fait de même, il n'avait pas le pouvoir la force, mais faire des moulinets avec une hallebarde pour arrêter un maximum de tirs tout en comptant sur son bouclier énergétique et sur son armure, ça il pouvait le faire. Et c'est fort de son succès qu'il honora le courage et l'honneur de son adversaire... En lui tirant dans la tête avec son pistolet blaster sans lui laisser le temps de réagir avant de jeter ce qui restait de la hallebarde sur le côté et pousser un long soupir de fatigue mêlé à une sincère satisfaction d'avoir vaincu.
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