L'Astre Tyran

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By Drake Stark
#30200
    « Et je n'aurais eu qu'à t'en empêcher. »

Les deux se regardèrent, un échange défit. Non pas agressivement, mais c'était comme deux prédateurs qui se jaugeaient pour voir ce que valait l'autre. Drake posa ses avant-bras sur la rambarde et regarda à son tour ce qui se présentait devant lui. Il eut un sourire nerveux à la remarque de Hélera sur sa vie.

    « À non ? Tu n'as pas choisi cette vie . C'est trop facile. Tu oserais dire ça aux esclaves que tu libères, qui sont nés esclaves ? Eux n'ont pas choisi, toi si. Si tu ne l'as pas choisi, tu n'as rien à faire là. tu n'as pas à les guider, à leur donner d'ordre.
    Il désigna les troupes et lança ensuite un geste du doigt derrière eux, là on se déroulait le gros des festivités.
    Cesse de t'infliger ça, car si tu ne l'as pas choisi, tu en souffriras, et tu emporteras tout le monde avec toi. Je suis en colère car je sais que j'ai choisi cette voie, j'ai choisi de conduire ma famille dans des événements qu'ils ont indirectement choisis en me suivant. J'ai faits des choix dont je suis fière, d'autres dont je m'efforce d'oublier. S'il y a bien une personne qui a le pouvoir de ne pas voir sa vie dicter par quelque chose c'est bien toi. Tu vas s'en doute me dire qu'elle s'impose à toi car personne d'autre le ferait, peut-être, peut-être pas, mais tu as choisi de ne pas ignorer ces gens, tu as choisi de ne pas rester indifférent et de vouloir faire la différence. C'est ce qui te définis. Tu choisis tous les jours de continuer à lutter en connaissances de causes, alors fait avec, mais laisses aussi les autres choisir, ce n'est pas ce que tu défends ? Laisser les autres choisir leur vie ? »

Et se tourna bien plus vers Hélera, se laissant encore quelque peu reposer sur la barre métallique de protection.

    « Alors ne m’inclus pas dans ce cercle de confiance, ce serait au final logique, on vient de se rencontrer… Mais ne m'insulte pas. Tu as dit que j'étais un homme bien, si tu le dis, mais entour de nous, il a sans doute un nombre important de femmes et d'hommes bons, possiblement bien plus, ils mériteraient pourtant se s'exposer aux dangers ? Je ne les connais pas, mais j'ai vu beaucoup de jeunes, certains semblaient peu assurés, d'autres comme tes amis à poils aucunement à l'aise dans les coursives et sur le plancher du vaisseau… Cela n'est pas un problème, ils ont bien vaincu l'empire avec des hommes de même trempes. Pourtant, certains mourront, tu le sais, ils le savent. S'ils le ne le savent pas, déposent les quelques parts, mais ne les laissent pas dans ce combat. Tu ne peux pas te permettre des pertes . Fuit ma pauvre, court et ne revient pas. Mais sinon, vis chaque jour comme le dernier. C'est ce que tu m'as rappelé, ce qui nous distingue de reste de la population... »
Il posa sa main sur le côté de l'épaule droite de la Grise.
    « Tu sais sans doute ce que je vaux, ce que j'ai déjà affronté. Je n'abandonnerais sûrement, jamais vraiment ma vie que je mène, malgré toutes choses, même pour quelqu'un comme toi. Je te demande juste de ne rien avoir peur de me demander. »
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By Helera Kor'rial
#30213
Ambiance


De son regard azur océan, elle fixait son interlocuteur. Le sourcil légèrement arrondi, les cils statiques, les paupières immobiles. Des yeux ronds dont la pâleur du cristallin rappelait ses cheveux, tombant en mèches éparses sur son visage. Une figure post-adolescente, sans marque, sans bavure, souligné par ses traits angéliques. Seul le tunnel de fatigues trahissait son état mental. Toute la pression agglomérée dans ces petites fentes sous orbitale. La plupart étaient dissimulés sous la poudre noire de charbon répartie tout autour. Cela produisait ce contraste entre les deux valeurs, le blanc et le noir, qui chacun se décomposaient sur son visage. Helera resta pantoise quelques instants, ses lèvres légèrement entrouvertes, sans artifice. De ses deux mains, elle saisit la rambarde de métal, ses phalanges blanchirent sous la pression. La tête désormais baissée, elle semblait avoir oublié jusqu’à la présence de Drake. Elle céda finalement …

« Tu as raison … Tu as raison … »

Sa phrase resta un moment dans le silence, entrecoupé par les rires des fêtards en contrebas. Face à la deuxième tirade du pirate, Helera se retourna vers lui. D’un geste de la main, elle balaya la salle.

« Je les sens tous, Drake. Leur humeur, leur envie, leur peur et leur joie. Tout leur sentiment, comme des cris et des appels à qui veut bien les écouter. Un brouhaha indescriptible. En temps de paix, cela rassure et mieux que cela, permet de s’élever avec les autres. Mais pendant la guerre … Je sens la rage, je sens la peur et la colère … »

Elle fit un signe négatif de la tête et serra ses lèvres l’une contre l’autre, puis continua. Elle était le pilier principal de l’ordre Gris. Celui sur qui tout reposait. Le pilier spirituel qui canalisait la négativité, le côté obscure en tant que pensée furtive. Elle et les autres assurait cette harmonie au sens de l’ordre, afin de repérer mais bien avant, de chasser l’obscurité. L’accroissement se faisant, le nombre d’âme qu’elle devait superviser spirituellement devenait de plus en plus lourd. Aujourd’hui, elle était à l’avant-garde, contre une armée de tentation, une armée de sentiments, provoquant ce tourbillon qui l’attirait peu à peu vers le fond. Les Sith dans la galaxie, la pression c’était davantage accentuée, et pas des moindres. Les piliers étaient à bout de force. Ils restaient de plus en plus clos, en autarcie, veillant, comme les gardiens de l’ordre qu’ils représentaient. Mais cela ne suffisait pas, car les fuites se faisaient plus grosses, et la tentation plus présente. On ressentait désormais l’irritation, la frustration, la vengeance … Des sentiments interdits, proscrits … La guerre les menait vers leur perte, tout comme elle avait mené l’extinction des Jedi. C’était cela le cœur du problème. Les Gris devaient s’éteindre, ou éradiquer la menace obscure. Il n’y avait pas d’autres alternatives. Sinon, c’est un nouvel ordre obscure qui émergerait, armée, insidieux, et surtout nombreux.

Il posa sa main contre son épaule, passant son bras derrière sa nuque. En réponse, elle posa sa tête contre son épaule et ferma les yeux. Elle souffla longuement, relâchant un peu de cette insoutenable pression.

« La peur que je ressens n’est que l’expression de mon inquiétude. J’ai besoin de faire une pause … Viens avec moi s’il te plait … »

Elle fit volteface et passa par la baie d’observation pour rejoindre une des artères du vaisseau, parallèle à la principale. Les niveaux défilaient, seul moyen de se repérer dans cet énorme vaisseau. La jeune femme se déplaçait les bras croisés au niveau du torse. Sa tête fixait le sol.

« Chaque jour pour moi est déjà le dernier. Tout comme pour les membres de l’ordre. Nous sommes formés pour se préparer à notre mort. Ce ne sont que les instincts primaires qui se réveillent au dernier moment pour nous forcer à lutter. Tous autant que nous sommes, tous ceux qui ont choisi de participer à ce conflit, du moins. J’ai bien envie de fuir, loin, très loin, mais pour aller où ? Et pour combien de temps ? Bientôt tout sera détruit si nous ne faisons rien… Je ne te demanderai jamais de faire quoi que ce soit pour moi, Drake. Un jour ou l’autre, tu seras confronté à un choix. Ton mode de vie contre ta vie elle-même. C’est quand j’ai fait ce choix que j’ai abandonné l’idée de vivre. C’est ce jour-là que j’ai cessé d’exister … Je sais aujourd’hui que je n’aurai sûrement pas d’enfants, pas de conjoint. Ce serait trop dangereux … Trop instable … »

Dans quelle circonstance Drake avait-il perdu sa femme ? Cela, Helera l’ignorait. Mais elle savait néanmoins que le parallèle ferait qu’il comprendrait ce qu’elle essayait de lui dire. Pourtant, le pirate avait encore tout à découvrir sur la noirceur du monde. Il avait un fils, vivant, si ce qu’elle avait vu était correctement interprété. Cela déjà représentait une victoire sur elle. Elle s’arrêta au détour d’un couloir, qui menait sûrement vers d’autres endroits du vaisseau. Il y en avait tellement …

« Je ne veux pas donner l’impression de me plaindre, de me placer en victime ou de faire preuve de faiblesses. Ne me juge pas par ce que tu vois, je vaux mieux que ça … »

Ou du moins essayait-elle de se l’imprimer dans le crane, tandis que les hurlements des indécis tournoyaient dans son esprit et les pensées alcoolisées emplissaient peu à peu le sien …
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By Drake Stark
#30218
La lutte se lisait dans les yeux de la femme, Drake ne pouvait l'ignorer, il connaissait bien trop cela. Elle luttait pour ne pas sombrer comme lui le faisait, il avait parfois tellement envie de détruire. Cela lui faisait peur, de savoir ce qu'il pourrait faire si un jour, il venait à perdre le contrôle. Cela lui faisait peur de se demander si vraiment il perdrait le contrôle ou bien pire, il en serait conscient, complètement.

Les clameurs de la fête virent donner un contraste comparé à ce qu'il se disait ici, tout en mettant en place un parallèle avec ce qu'elle disait de leurs sentiments, ressentis par la grise.

La paix, la guerre. Drake se demandait encore si l'un ou l'autre existait vraiment. Il y avait des moments d’accalmies et des moments fastes, mais y avait-il clairement uniquement l'un ou l'autre ? Tel le bien et le mal, le blanc et le noir. De ce qu'il connaissait en dépit de tout, c'était les ennemis de la vie qu'il n'arrivait pas à comprendre. Ce que dans l'imaginaire collectif on pourrait désigner comme le mal absolu. Il y en avait, il le savait, mais comment cela pouvait-il arriver ? Tuer de manière totalement gratuite, pour un simple caprice, un plaisir malsain. Voilà ce qu'il déplorait dans ce qu'étaient les êtres vivants, sinon, telle la nature, au final, on était régi par sa loi, celle-ci déclinée de multiples facettes mais pourtant toujours proche, la survie.

    « Si la guerre mène les tiens à leurs pertes, peut-être est-il temps de voir les choses différemment. Non pas la guerre mais simplement la préservation… je ne prétendrais pas savoir ce qui est bon pour ton ordre, mais donner un avenir aux tiens est aussi important que leur donner comme but d'apporter un avenir aux autres. »

Était-il la bonne personne à qui en parler ? Il n'était rien en ce moment que rage et colère. Il était la guerre d'une manière imager, pour ceux qui ne voyait que l'aspect violant de cet acte. Mais derrière ça, il y avait bien plus, derrière la vengeance il y avait une envie de progresser d’évoluer et de se surpasser.

Le pirate n'était ce que pourtant tout ce que semblait essayer de fuir Hélera. Il ne vivait que pour le plaisir, c’était un pirate, oui il était porté par un certain code d’honneur, mais il n’était pas moins un pirate dans plusieurs façons, notamment les excès. Les plaisirs de la chair, de l’alcool et de l’argent et toutes autres distractions. Cela faisait partie des tentations des vivants, dont Drake ne bronchait pas à si adonner. Était-ce une faiblesse, ou au contraire une force de se complaire dans ce qu’au final il était, ce qu’ils étaient tous.
Et il était un conquérant. Bien que les terres ne l’intéressaient pas, il aimait combattre, explorer, voyager et sans vraiment se l'avouer, piller à sa manière...

La brève attention physique vint sans que l’un ni l’autre ne dise mot les apaiser tous deux. La fatigue traversait tout artifice de la jeune femme pour le cacher, Drake qu’en à lui n’était lui non plus beaucoup plus en forme. Il ne dit alors plus rien. Qu’avait-il d’autre à dire. Rien. Drake était un homme de peu de mots. Son silence souvent, valait autant que des paroles.

Il ne cessa pas de regarder la jeune femme de ses yeux parfaitement réalisés à l’identique des originaux. Eux aussi bleu. Aux reflets gris, il n’avait pas voulu modifier quelque chose de ce type, l’amélioration ne passait pas par son identité. À l'âge d'Helera, lui aussi avait connu des échecs, mais il n’avait pas été confronté à de telles choses. Comment aurait il réagit? Il aurait sûrement fui. Il aurait utilisé sinon ses connaissances à d'autres fins, ça il le savait.

Elle l’invita à le suivre. Il la regarda s’éloigner, laissant quelques pas les séparer, une dernière penser vint lui refaire penser à la cause de sa venue, de cette rencontre. Ce n’était pas la force ou quoique se soit qui avait réuni ici les deux êtres errants… non pour Drake se serait l’action du chaos. La seule règle de l’univers qui réagissait le tout, était cela. Chaos.

Il suivit celle qui semblait allègrement proie aux doutes.
    « Les siths semblent une menace inhérente à la galaxie, a la vie même. J’irai les combattre si j’en ai la possibilité, mais je ne peux m’empêcher de croire que dans ces menaces, il y a ceux qui font avancer le bordel… les conflits... l'instabilité. Cela change la galaxie... La fait... progresser... peut être...

    Il est possible qu’on ne peut pas fuir, mais comment pourrait je choisir entre ma vie et mon mode de vie ? Ma vie est mon mode de vie. Je ne sais pas dans quelle situation tu as dû faire ce choix. Je ne sais pas ce qui t’a mis en tête de devoir mettre ta vie de côté. Peut-être que c’est un choix judicieux, je peux même dire que je le comprends sans le concevoir. Tu choisis de ne pas t’entourer car tu as peur de ce qu’il se passerait si tu les perdait. Tu as peur, a juste de titre qu’il t’arrive la même chose qu’à moi. Mais je crois que les choses que nous redoutons le plus sont celles qui nous le font plus mal, car ils sont à jamais dans l’incertitude d’un futurs possibles mais à qui on ne laisse aucune chance de contre-carrer. La paix t’apaise, le bonheur ne te rendra que plus forte. L’instabilité est ce qui définit la vie, tirer un trait à la vie me semble contradictoire quand on veut la défendre. Oui, j’ai connu la trahison, la perte, le désespoir. Je le connais encore, mais… Mais je crois que si je n’avais jamais connu ce qui fut avant, mon état… je ne serais rien. Je ne parle pas forcément seulement de relation sentimentale comme on peut le penser. On se définit par nos rencontres et nos proches, quel qu’il soit… les humanoïdes en général du moins…

    Choisi bien le chemin, Helera.... Pour combattre des montres... il faut en devenir un soit même, en est tu prête ?
    »

Alors qu’elle s’arrêta, elle lui demanda de ne pas la juger sur ce qu’il voyait. S’il avait donné cette impression il en fût désolé. Il ne la vouait pas comme une victime, non, mais comme une femme qui se voyait confrontée à un destin où il n’y avait de place que pour elle, où elle ne pourrait y emporter quelqu’un d’autre, sans en souffrir.

    « Oui... Tu vos mieux que ça, mieux qu'être résigné, mieux qu'une vie..."stable". »

Drake marchait maintenant presque au niveau de la jeune femme, il se demandait où il la suivait. Cette pensée vint alors le frapper. Où il suivrait Helera ? Elle n'était à protéger ou à materner. Mais quelque chose en lui voulait se tenir là, à ses côtés.
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By Helera Kor'rial
#30226
« Mieux vaux nous que les autres. Au moins si des gens sombrent dans nos rangs, nous pourrons vite les identifier. »

Une conception propre à l’ordre gris, vivre pour se sacrifier. Leur existence ne dépendant alors que de la guerre. Elevé par les armes, pour la guerre, pour détruire. Leur utilité en temps de paix en serait caduque. Les Jedi étaient déjà là, et ils faisaient assez bien leur travail. Elle avait beau les avoir critiqués, ils avaient eu raison sur toute la ligne. Pire encore, elle avait créé des discordances entre eux et le peuple républicain. Cela encore, elle ne pourrait sûrement jamais se le faire pardonner. Helera marchait dans le vaisseau, tandis que la question muette de son interlocuteur la frappa et lui fit émerger de sa morosité. Où allaient-ils ? Elle n’en avait aucune idée. Son regard se hasarda sur les numéros de couloirs et elle bifurqua sans mot dire vers un couloir plus étroit encore. Ils avaient quitté l’artère principale. Ils arrivèrent alors devant une chambre portant le numéro 1506, et elle y entra. C’était sa chambre, à tout point de vu. Elle était à son image. Sans artifice, rangée, presque vide. Il n’y avait qu’un lit au fond à gauche, en face d’une étagère. Un bureau était encré dans le mur juste à côté et enfin un dressing rudimentaire était dissimulé derrière la porte. On était bien loin du confort qu’elle avait eu sur le Scavenger, mais reine ou pas, elle avait très clairement été catégorique sur ce point. Elle aurait comme l’équipage, ni plus, ni moins. Il n’y avait qu’un tabouret en guise de chaise, et il était plié sous le bureau. Pas la peine de lui proposer, ce truc laissait des marques sur l’arrière train digne des plus attrayantes maisons closes.

« Je te laisse t’assoire …. Là où tu trouveras de la place… »

Pourquoi l’avait-elle emmené ici ? Parce qu’elle cherchait quelque chose en particulier. Tandis qu’elle le laisse s’installer dans la pièce rudimentaire, Helera ouvrit son placard dans un grincement métallique. Elle se mit sur la pointe des pieds et chercha au plus haut endroit. Drake fit alors sa tirade pendant sa recherche. Elle trouva enfin ce qu’elle cherchait, mais s’arrêta, interloquée.

« Tu parles comme un maître Jedi, Drake. Tu penses également comme cela. Le choix que j’ai proposé n’en était pas un. »

Et il avait tout de suite compris où elle voulait en venir. C’était rare.

« J’ai déjà tué », dit-elle avec dédain. « Cela fait déjà de moi un monstre, aux yeux de la Force. Supprimer une vie quand on a conscience de toute la portée qu’il y a derrière, c’est abominable. Cela te brise l’âme en deux… »

La grise retrouva plat pied et posa les deux récipients sur le bureau. Sur l’un, une graine noire, où l’on pouvait y lire : graine de café. Sur l’autre : Graine de cacao. Deux mets assez rares, pour ceux qui n’avaient pas accès à tous les réseaux de contrebande.

« Apprend moi alors. » Lui lança-t-elle avec spontanéité.« Apprend moi à vivre avec ce que je suis, et à ne pas envier la vie des autres. A vivre aux grés des batailles, tout en profitant de la vie. Apprend moi, car je crois bien que je vais bientôt devenir réellement toc-toc. »

Ce qui définissait Helera n’était pas vraiment sa capacité à ne pas faire comme les autres, ni même à être perpétuellement incomprise. C’était surtout sa capacité à vivre selon ses émotions. Bien qu’elle réfutait totalement ce mode de pensée, puisque non professionnel, elle avait toujours changé d’attitude très rapidement. Peut-être trop rapidement. Car toute la morosité qu’elle avait ressenti, qu’elle avait dégagé auparavant c’était envolé. Au profit de quoi ? Cela, c’était encore à définir. Deux verres s’envolèrent dans la pièce, venant du placard, ainsi qu’une bouteille bien connu de Drake. Tous trois se posèrent sur le bureau de métal.

« A défaut d’avoir d’autres diluants dans cette chambre, j’ai ça … Tenté ? »

En tous cas, elle n’attendit pas sa réponse avant de se servir un verre de whisky, avec cette poudre de café. Un concept était né… Elle s’assit alors sur le bureau métallique et agita ses jambes d’avant en arrière. Son regard était posé sur Drake, attendant sa réponse.
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By Drake Stark
#30228
Une chambre ? Drake eut un haussement lent de tête avant d'y entrer.

    « C'est… sobre. Dit-il d'un ton à faire sourire. »

Il fit quelques pas en direction du centre de la pièce, tout en observant le décor inexistant. Il s'arrêta alors en entendant la remarque de Hélera.

    « Je parle comme un Jedi . Il souffla du nez avec un sourire. Je n'aurai jamais cru qu'on me dise cela un jour. Je ne sais même pas comment je dois le prendre. À ce que je sais, la vie Jedi semble bien ennuyeuse, et clairement loin du monde la piraterie… »

Il continua son exploration tout en observant la grise sur la pointe tes pieds, il la regarda un instant se dépatouiller dans son étagère. Son œil erra ensuite ailleurs que sur la grise, il trouva le tabouret, il l'attrapa et le déplia d'un seul geste pour s'y asseoir.

    « Il y a bien pire que tuer, Hélera. Tuer, c'est facile, c'est sans doute l'une des choses les plus faciles à faire… C'est ce qui arrive après, qui définit le reste. Si tu as aimé, si tu as des remords, si tu veux recommencer ou jamais vouloir le refaire… Ce que toi tu ressens… tu n'es pas un monstre, tu pèses le poids de ton action, même si tu vois cet acte abominable, que cela te fissure l'âme, que tu ressens la conséquence… parfois cela est la seule issue. La seule envisageable. »

Elle vint alors déposer ses mets sur le bureau. Drake haussa un sourcil. Mais son étonnement n'en fut que plus grand quand elle formula sa demande. Il la regarda. Est-ce qu'elle se sentait bien ? D'un seul coup il l'avait vu changer. Cela lui faisait presque plaisir à voir. Elle semblait quelque peu plus détendue, était-ce les effets de l'alcool prit plus tôt ou autre chose ? Il resta attentif. Son regard était porté vers elle alors qu'elle le surplombait quelque peu de par sa position sur le bureau.

    « Hé bien, hé bien. Ce n'est pas quelque chose que j'ai l'habitude d'apprendre, en général ça se transmet… Alors c'est ce que je vais essayer de faire. Je dirais tout d'abord qu'il te faut accepter que tu ne sois qu'humaine, tu n'es pas une machine, tu as des besoins, des vices, des plaisirs...Ne me dis pas que tu à choisi cette vie uniquement par ton lien avec la force... enfin je veux dire... l'état d’esprit qui te définit comme grise ne te donne pas l'envie de ne pas te freiner comme les Jedi ? Ce n'est pas également pour ça que tu as choisi cette voie, au delà de leur vision de la force, il y à leur règles, leurs dogmes qui ne semblent tout autant pas être acceptable, qu'à moi. »

Il regarda alors les verres et la bouteille se diriger vers eux.

    « C'est un bon commencement je trouve ma foi, oui ! »

Il scruta Hélera procéder à son mélange, étrange, mais il haussa les épaules et essaya lui aussi. Ils trinquèrent. À quoi ? Aucun ne devait vraiment savoir mais était-ce bien important, c'était sans doute là ce qu'il fallait retenir. Un petit plaisir, presque innocent. Cela l'avait manqué, il s'en rendit compte à cet instant. Cela faisait combien de temps qu'il n'avait pas trinqué avec un ami, un frère d'armes ? Nico Aries n'avait plus vraiment donné signes de vie, ni lui après tout, le reste n'était plus que des souvenirs. Il ne restait plus que son équipage et ses enfants, mais là encore pour les derniers, la relation n'était pas aussi facile qu'on pourrait le croire.

    « Il te faut te laisser guider, par tes passions, ton humeur, sans y mêler l'avenir de la galaxie…
    Il se moqua de lui-même en regardant son verre.
    Et là, tu vas me dire que je parle comme un sith ?
    »

Son regard souriait, c'était sans doute la première fois que la jeune femme vit ce sourire, un véritable et sincère, aussi discret qu'il fut, s'en était un amical, totalement relâché et hors contrôle. Rien qu'une dégustation d'alcool entre deux personnes, rien de plus, rien de moins, juste un partage.
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By Helera Kor'rial
#30238
« Les Jedi sont les défenseurs de cette galaxie, je pense que tu peux le prendre pour un compliment. Piraterie et droiture ne sont pas des valeurs opposées. La vie Jedi est loin d’être ennuyeuse. Ce ne sont que des aprioris. »

Elle avait esquissé un sourire quand elle avait cherché sa fameuse boite. Puis la tirade sur la mort.

« Ce n’est pas vraiment cela. En tant que sensitif, la perception de la vie est autrement plus claire que pour une personne normale. C’est difficile à expliquer, mais quand une personne mort, tu ressens sa mort, tu ressens son dernier souffle. Or, on ne devrait vivre ce genre de chose qu’une fois, et ce n’est qu’avant le trépas. Mais, on ne va pas s’étendre sur le sujet, pas à ce moment … »

Elle éluda la question d’un revers de la main. La mort, c’était le genre de sujet qui revenait sans cesse et qui avait tendance à lui mettre rapidement le bourdon. Et ce n’était pas ce dont elle avait envie en ce moment, pas encore. Les jambes ballantes, prenant appui sur une main, elle avait donné un verre à Drake. Elle porta le sien à ses lèvres et le mélange sembla irradier ses papilles qui s’ouvrirent toute en même temps pour capter ces nouvelles informations. Elle porta son regard sur le mélange brunâtre, tirant vers le noir, tandis que le pirate commençait son apprentissage. Helera posa son verre sur le côté et sembla réfléchir.

« A la base, c’était pour supplanter les jedi. Donc en un sens, je dirai que c’est mon lien avec la Force qui m’a poussé dans cette voie. Je ne vis qu’à travers cette spiritualité depuis que j’ai 6 ans. J’ai eu une période d’écart, mais sinon, non, je n’ai rien connu d’autres. Les Gris sont libres de faire ce qu’ils veulent et avec qui ils veulent. Mais pour moi … enfin … c’est … compliqué … »

Elle reprit une gorgée de sa liqueur et fit tournoyer le liquide sur les bords du verre. Tandis que son regard était focalisé, elle continua :

« [color=#BF000]Disons que je n’ai jamais été très douée en relation. Et puis avec toutes ces responsabilités, je n’ai pas … le temps. Oui, je n’ai pas le temps, je crois. [/color] »

Ses pommettes rosirent. L’alcool n’y était pas anodin là-dedans. Pour l’instant, elle ne ressentait pas les effets secondaires, dont elle avait toujours mis en garde ses élèves. Alors elle reprit une gorgée et finit son verre. Elle le posa contre la table et s’assit bien au fond jusqu’à toucher le mur. Puis son sourire grandit quand il continua.

« Le Sith m’aurait dit au contraire d’être l’avenir de cette galaxie. D’y prendre le contrôle, ou au moins de l’influencer. »

Elle ricana. Tous autant qu’ils étaient, c’était toujours prévisibles, si bien qu’aujourd’hui, ils étaient tournés en ridicules. De la manière la plus simple qu’il soit, sans une once de peur ou d’effroi dans l’esprit. La galaxie changeait à toute allure, et la doxa également. Elle passa sa main dans ses cheveux et redressa une mèche rebelle derrière sa tête, essayant alors de la bloquer dans son chignon.

« Avant je le faisais. Maintenant j’ai perdu de l’assurance. Alors j’ai renié mes sentiments pour me concentrer sur ce que je savais faire. Cela fait plusieurs années que j’ai arrêté de vivre. Je ne sais plus comment on fait. Comment être normal, comment jouer. »

La grise baissa la tête avec ce même air morose qui l’avait étreint tantôt. Elle resta quelques secondes supplémentaires puis la releva avec un grand sourire.

« Quand je te disais que j’avais besoin d’aide, ce n’était pas pour rien. Tu te rends compte qu’il y a des grosses lacunes ! »

Elle conclut alors par un gloussement et garda son sourire levé, le regard fixé sur le pirate.
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By Drake Stark
#30243
    « Alors nous avons des années à rattraper ! »

Drake but la dernière gorgée qu'il avait dans le verre, il le reposa sur la surface métallique puis attrapa la bouteille à ses côtés, et commença à remplir à nouveau les deux verres, au choix de Hélera de le reprendre ou non.

Il regarda à nouveau autour de lui. Il se releva, il était clair que ce tabouret n'était pas très agréable. Il avança quelques pas et se retourna.

    « Qu'est est l'endroit où tu te considères vraiment chez toi ? Tu en as un ? Sincèrement. Ce ne peut être cette chambre. Si c'est le cas… En effet, il y a vraiment du boulot, mais si c'était vraiment le cas j'ai du mal à imaginer que cela te ressemble. D'accord tu t'es érigé une armure de glace, mais… Regard ce sourire, c'est impossible que cette froideur te ressemble. Et… Il regarda dans les alentours, quelque chose un détail trahissant un sentiment dans cette pièce, une lueur de « désordre ». Et c'est toi qui es compliqué, pas ce qui t'entoure. Si c'est autre chose… moi j'ai aucun approprie, si une pirate n'est pas ouvert, alors personne ne l'est. »

Il salua du verre et but une gorgée avec un joli clin d'œil.

    « Bon. »

Une idée germa dans sa tête. Il se palpa la taille et sortit d'une de ces poches un appareil. Il sembla régler quelque chose. Oui voilà. Il le déposa au sol. De l'appareil alors commença à être entendu une mélodie, d'abord douce, lancinante. Il fit un geste à Hélera. Elle devait ce lever.

    « Hop. Hop hop ! »

Drake fermait les yeux, laissant quelque peu la musique le traverser. Ce n'était pas un bon danseur, mais ce n'était pas là le but de la chose, c'était de se laisser aller. Il bougea doucement au rythme de la musique. Rien d'extravagant, il accompagna le tempo avec quelque claquement de doigt. Quand il rouvrit les yeux il devait voir Hélera debout, sinon, bon gré mal gré, elle l'accompagnera. Le ridicule ne tuait pas et Drake n'en avait pas peur.
La musique enveloppait la chambre, la remplissait brièvement de ce qu'il y manquait, de la vie.

    « Alors ? Qu'est-ce que tu ressens ? Qu'est-ce qui te passe à l'esprit ? Lâche prise. Vois ça comme une méditation où tu dois simplement… être toi, sans rien de plus. »

Il la fixa. Cela devait être une scène étrange si on débarquait sans prévenir au milieu, mais il fallait s'en moquer, rien d'autre à penser qu'à soi.

    « Je suis comme ça, spontanée, j'écoute bien plus mes désirs qu'autre chose. Cela me rend parfois jouasse dans des moments ignorant, des fois, je ne sais plus que m'exprimer par la colère... Je joue avec les plaisirs de la vie… C'est là, peut-être mon propre bouclier… je ne sais pas, mais j'essaye de savourer tout ça… mais il est possible que je dois, un peu, prendre exemple sur toi Helera, qui sais. »

La musique s'arrêtait, laissant à nouveau la pièce vide, de tout objet, de toutes paroles.
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By Helera Kor'rial
#30245
Sa tête posée sur son épaule, le regard oscillant entre le pirate et le contenu, Helera sentait la masse de toutes ces années tomber sur ses épaules. La chaleur remontait jusqu’à ses joues, qui en rosirent davantage. Mais elle ne se démonta et prit le prochain verre dans ses mains, pour l’instant sans en prendre une goutte. Le voyant se dandiner sur le petit bout de métal, elle désigna le lit d’un geste de la tête.

« Tu peux t’y assoir. Il ne sera guère plus confortable, mais au moins tu auras plus d’espace. »

Il lui posa ensuite une question à laquelle elle ne s’attendait pas. Nelvaan était sa planète désormais, son foyer. Mais parler de cela serait mettre en danger son peuple. Pourtant, elle n’avait pas envie de lui mentir. Elle sourit davantage et baissa la tête quand il la complimenta, mais ne dit mot. Non, car elle cherchait un endroit qui était comme son foyer. L’idée émergea de son esprit comme une évidence.

« Je dis souvent à mes coéquipiers que l’espace est notre foyer. Et que personne ne pourra jamais nous y contraindre. De ce principe-là, je considère mon vaisseau comme ma maison. Je ne parle pas de ce vaisseau-là. Un autre, plus petit, plus personnel et surtout plus spacieux. J’aime ce vaisseau. Tu veux le voir ? »

Elle releva la tête avec des yeux pétillants. Le Scavenger était réellement son foyer. Il l’avait sorti de situations inespéré, toujours présent pour la réconforter. Il ne faisait pas encore la cuisine, mais avait tous les équipements basics pour la réaliser. Helera leva son verre quand il trinqua et but de nouveau une gorgée. Le liquide descendit lentement par sa trachée et le gout la fit frémir. Elle en eut même un frisson. Dernier verre, se promit-elle intérieurement. La grise posa son verre et s’appuya contre la table, ses mollets ballants dans le vide croisés et désormais immobiles. Son regard azur suivait le pirate et cherchait à comprendre ce qu’il entendait d’elle. Il utilisa alors une enceinte portable et la déposa sur le sol. Il se mit lui-même au milieu de la petite chambre et commença à bouger en rythme de la musique. Le son dans cet espace clos n’était pas bon, mais vu le manque de moyens, cela ferait affaire. Helera se leva d’un bon et tourna autour de lui. Une observation méticuleuse du pirate pour lui permettre d’apprendre. Vers le milieu de la musique, elle imita ses mouvements, ses yeux fixés sur ses épaules faisant de petits cercles, ses bras allant d’avant en arrière, ses jambes qui battaient la mesure. La Grise était une acrobate, une gymnaste et pouvait faire des choses à son corps qui dépassait les limites humaines. Mais elle dansait comme un bout de bois. Figée sur elle-même, hésitante, maladroite, elle n’arrivait pas à produire la moindre chorégraphie. Néanmoins elle resta déterminée et fit la mime jusqu’à ce que la musique se termine.

« Je ne sais pas trop … J’ai un peu la tête lourde. Je n’arrive pas à refaire tes mouvements, j’ai l’impression que je suis paralysée des articulations. C’est un peu compliqué de danser. »

Elle gratta nerveusement sa tempe gauche.

« La colère non, il ne faut pas. Mais le reste, j’imagine que c’est bien, oui. J’ai peur de ce que je ressens. A chaque fois les choses finissent mal. J’en ai pris mon parti. »

Helera haussa les épaules et puis rétrécit ses yeux, prête à lancer son défi.

« Bon allez, encore ! »

Elle enleva ses bottes et les jeta dans un coin de la pièce. D’un bond, la jeune femme sauta sur le lit. Il ne fallait pas être plus grand, sinon elle se prendrait le plafond. Elle frappa successivement des pieds sur le lit, défaisant ainsi l’ordre installé.

« Allez pirate, du nerf ! Hissons nos couleurs. »
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