L'Astre Tyran

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By Adrix
#35402
    Le massacre de ces petits cultistes avait été une délectable distraction, mais ultimement elle avait laissé Odion insatisfait. Pourtant, nul doute qu'à l'échelle de simples mortels, ces hommes étaient des individus d'exception. D'aucun aurait été terrifié de se retrouver nez à nez avec ces assassins confirmés. Le Seigneur Sith pouvait même sentir un ancrage dans le Côté Obscure en chacun d'eux, léger, mais bien présent. Mais face à la colère d'un maître des arts sombres, ils méritaient tout juste d'être considérés comme d'éphémères exutoires. Oh bien sur le cyborg était loin d'être rebutté par le carnage. Mais le meurtre de faiblards n'était au mieux qu'un apéritif. Adrix se languissait d'un duel à même de faire bouillir son sang de cette fièvre propre au combat. En attendant, il devrait se satisfaire de la peur dégoulinant de leurs âmes et de leur reddition complète.
    Les cadavres furent brûlés en nombre. Conformément à la menace originelle d'Odion, les rangs de l'ordre secret avaient été réduits de moitié. Il leur faudrait des années pour se remettre du terrible coup infligé par les Seigneurs Noirs. Mais ce qui restait de leurs forces était plus que suffisant pour la mission que leurs nouveaux maîtres leur réservaient. S'ils avaient de la chance, une fois leur tâche accomplie, leur petite organisation serait assimilée au sein de l'Ordre Sith. Encore que le cyborg ne fût pas certain de laisser à sa comparse plus de contrôle que nécessaire sur ces nouvelles "recrues". Ils étaient associés pour cette opération et en partageraient les bénéfices, mais le maître de Korriban comptait bien garder pour lui le butin du sang versé en ce jour. Il n'avait pas pris la place centrale de ce carnage pour le seul plaisir de rouler des mécaniques devant sa "partenaire". Aussi loin qu'il était concerné, ces petits cultistes ridicules étaient désormais siens. Et il savait déjà comment employer ces nouveaux pions pour ses futurs projets...

    =====

    Lorsque l'antiquaire vint faire son rapport aux deux Siths, un mince sourire se dessina sous le masque de métal de l'Egorgeur. Le père avait beau se montrer plus sage que le fils, il n'en était pas moins terriblement prévisible. Juché au sommet de son palais d'or et de crimes, ce roi de pacotille se raccrochait désespérément à la moindre parcelle de pouvoir entre ses mains. S'il le pouvait, il chercherait sûrement à garder son trône pour l'éternité plutôt que de le céder à un héritier. Bien sûr qu'il n'allait pas se séparer d'un holoctron pour satisfaire la curiosité puérile de son fils trop ambitieux. Lui n'était pas assez naïf pour se fier à Odion et à la Dame Noire. Ou à qui que ce soit d'ailleurs. Cette méfiance maladive lui avait permi de conserver son autorité même dans ce recoin de galaxie gangréné par des conflits permanent. Mais il avait laissé une faille. Une erreur dont il ne tarderait pas à comprendre toute l'ampleur. Car nul n'est plus dangereux pour un monarque que ceux de son propre sang. Et lorsqu'il énonça ces quelques mots, Odion savait qu'il prononçait là une mise à mort :

      « - En ce cas, organisez une nouvelle rencontre avec Lord Balor... »

    ======

    La tension dans la pièce était palpable. Le jeune héritier déployait des trésors de self contrôle pour maintenir son sourire et son expression sereine, mais il ne trompait personne. La sueur perlait sur son front et ses phalanges étaient crispés jusqu'à en blanchir. Lui et les deux siths se tenaient face à face autour d'une luxueuse table de marbre, séparés par des verres remplis de ce que le cyborg reconnaissait comme certains des plus grands crus de la galaxie. Son regard dévia brièvement sur le doux nectar tandis qu'une pointe de regret naissait dans sa poitrine. Il n'avait pas hélas le temps de se languir du goût oublié de l'alcool sur sa langue. Car ce qui se déroulait en ce moment même demandait toute son attention.

      « - Veuillez m'excuser mais pourriez-vous répéter Seigneur Nodo ? Je crains de ne pas avoir tout compris. »

    Avec un geste de la main, le cyborg répondit avec toute la bienveillance que lui permettait sa voix métallique et son aspect effrayant.

      « - Je vous disais Lord Balor que nous avions décidés, à regret, de vous quitter et d'abandonner la transaction. Il est bien dommage de ne pouvoir faire affaire avec vous, mais nous comprenons qu'il vous est impossible de vous opposer à la volonté de votre père. Une honte, vraiment, nous avions grand espoir de nouer des liens plus étroits au travers de cette transaction... et des prochaines. »

    A chaque mot le masque de sérénité de Balor se décomposait un peu plus, laissant transparaître une grimace où se mêlaient fureur et panique en égales mesures. Il était invraisemblable qu'une affaire pareille lui passe sous le nez à cause de son père ! Il avait juste besoin d'un peu de temps !

      « - S-Seigneur Nodo, Mademoiselle, ne soyez donc pas si pressés ! Je suis sûr que si vous m'octroyez quelques jours de plus je pourrais faire entendre raison à mon p... »

    La main tendue avec autorité d'Odion lui coupa la parole, aussi impitoyable qu'une sentence.

      « - Il suffit. Nous n'avons hélas pas le loisir de rester ici à attendre que votre Maison tombe d'accord. Je ne vous cache pas ma déception, mais je ne vous en tiens pas rigueur. Nous aurions du nous adresser directement à la personne disposant de l'autorité suffisante. Nous trouverons un autre acheteur. »

    Odion avait insisté sur la dernière partie de sa petite tirade, laissant chaque insulte déguisée se muer en un coup de poignard qui viendrait percer la fierté fragile de ce petit bourgeois. Lequel peinait à contenir ses tremblements de frustration. Il voulut bredouiller un nouvel argument mais Odion et Ranath étaient déjà en train de prendre congé lorsqu'il sortit de sa torpeur écarlate.

      « -Aurevoir Lord Balor. »

    Le claquement de porte résonna dans la pièce désormais envahie par un silence malaisant. Balor se tenait derrière son bureau, abasourdi par son propre échec. Les serviteurs s’éclipsèrent sans un mot, inquiets de devenir les exutoires à la colère de leur maître. Une colère poisseuse envahissait l’esprit de l’héritier, embrasant ses pensées. C'était comme s'il venait d'être giflé en public. L'humiliation était plus qu'il ne pouvait en tolérer. Non content d’avoir manqué une affaire importante, toute l’impuissance de sa position venait de lui revenir en pleine figure. Il n’était qu’un pantin à la merci d’un père trop étriqué pour comprendre l’importance de ses projets ! Il était à deux doigts de se faire un allié puissant ! De nouer des liens solides avec un individu qui aurait pu amener fortune et influence à la famille ! Etait-ce pour cela que son père s’y était opposé ?! Par crainte que son succès ne lui fasse de l’ombre à lui, aigri sur son trône ?! Avec un mugissement de colère l’héritier renversa la table, faisant fi du vin hors de prix éclaté par terre et de la tâche écarlate qui décorait désormais son magnifique tapis.
    Toute la frustration accumulée par des années de servitude explosa en une fois. Et une partie du mobilier inestimable en paya les frais.

      « - -Tout ça à cause de ce vieux fou ! Pourquoi ne m’a-t-il pas écouté ?! Pourquoi ne m’écoute-t-il jamais ?! Est-il donc à ce point aveugle ?! »

    La frénésie dura plusieurs longues… minutes ? Heures ? Difficile de le dire. Mais le ciel s’était teinté des couleurs automnales du soir lorsque Balor fut interrompu par une voix dans son dos.

      « -En effet, ce qui vient de vous être infligé est impardonnable mon seigneur. »

    La voix inconnue le tira aussitôt de son état second. Instinctivement l’héritier porta la main à l’arme qu’il portait dissimulé à sa ceinture. Un blaster avec lequel il n’avait guère d’expérience mais qu’il gardait toujours à sa portée. Sa famille avait assez d’ennemis pour que ce genre de mesure soit des plus naturelles. On lui avait appris depuis ses premiers jours à toujours être prêt à réagir à la présence d’un assassin. D’un geste il pointa le canon du revolver vers l’intrus qui se tenait dans le fond de la pièce, aussi sereinement que s’il avait été là depuis des heures.

      « -Qui êtes vous ?! Que faîtes vous dans mes appartements ?! »

    Son cœur était agité par la peur mais sa main était assurée. Il cherchait un moyen d’alerter les gardes lorsque, à sa surprise, son interlocuteur posa genoux à terre dans un geste de révérence. L’homme était vêtu d’un accoutrement étrange et sa peau recouverte de tatouages familiers.

      « -Je suis Lamkyl Alesay mon Seigneur. Maître de l’ordre de Mecrosa et dévoué serviteur de la maison Mecetti.

      -Mensonges ! Ne sais-tu donc pas à qui tu t’adresses ?! Je n’ai nulle connaissance de ton nom ou de cet ordre !

      -Je sais qui vous êtes Seigneur Balor. Mon Ordre a servi dans l’ombre les intérêts des vôtres depuis les premiers jours. Nous avons tué vos ennemis, protégés vos trésors et gardés vos secrets avec loyauté. Mais seule une poignée des vôtres ont connaissance de votre existence.

      -Pourquoi n’aurais-je pas été informé ?!

      -Votre père n’aura pas jugé de votre faire partagé le secret, mon Seigneur. »

    La vision de Balor s’embrouilla de rouge une fois encore. Une nouvelle gifle à son honneur. Encore une fois son père aurait-il démontré tout le manque de confiance qu’il avait pour son propre fils ?! Ou n’étaient-ce là que les mensonges d’un fou ? Dans sa colère, l’héritier était prêt à prêter l’oreille… Pour l’instant. Les gens étaient toujours prêt à croire les mensonges qui les arrangeait.

      « -Admettons que je te crois. Pourquoi apparaître devant moi maintenant si tu n’es qu’un des chiens de mon père ?

      -Je sers les intérêts des Mecetti mon Seigneur. Et il m’est apparu évident que votre père ne peut plus aujourd’hui être considéré comme le plus digne défenseur des intérêts de la Maison. Le grand âge et la paranoïa lui ont fait perdre la raison. »

    … Balor rangea son blaster, un sourcil levé. Il commençait à deviner où cette conversation se dirigeait et la cupidité qui étreignait son cœur ne pouvait qu’être séduite par le chant de cette sirène.

      « -Et je suppose que tu as une suggestion sur comment remédier à ce problème ?

      -C’est exact mon Seigneur… »

    L’individu sorti de sous sa toge une petite fiole remplie d’un liquide transparent comme de l’eau. Un poison mortel concocté après des années d’assassinations et de complots jusqu’à devenir un délicieux breuvage de mort. Une forme plus primitive du poison Sith utilisé par les Seigneurs Noirs dont la recette était issue de leurs recherches sur l’holoctron d’Adas. Le processus serait long et fastidieux, en tout point comparable à une maladie pour tous si ce n’est les plus fins experts. Resté à savoir ce qu’il allait en faire…
#35435
    Le Seigneur Odion s’en fut, Darth Ranath à sa suite. Elle n’avait rien dit durant l’échange, se contentant de tenir son rôle et d’accompagner son maître. Le cyborg menait la danse, et il la menait bien. Les deux Sith quittèrent le manoir Mecetti, donnèrent le temps à leurs nouveaux serviteurs d’agir. Mais les maîtres avaient été prévenus, le dénouement ne viendrait pas immédiatement. Odion pouvait bien aller vaquer, Ranath resterait auprès de Mecrosa le temps qu’il faudrait. De loin, elle observerait le jeune Tiberia se débarrasser de son père.

    Et l’intervention d’Alesay ne tarda pas. Il se présenta au jeune héritier dans la journée qui suivit le départ du Seigneur Odion. Il suggéra, persuada. Toute la nuite, Balor rumina la suggestion. Seul, dans ses appartements, il ne trouva pas le sommeil. Mecrosa. Maître de l’Ordre Mecrosa. Il peinait à le croire, observant la fiole avec attention. Elle passait, d’une main à l’autre, tantôt à la lumière de la lune, tantôt sous l’abat-jour de la lampe du bureau. Que faire ? Qui croire ? Tant de questions, de doutes. Et cet artefact. Balor enrageait. Dans le silence de sa grande chambre, il laissa échapper un juron. Son regard glissa par la fenêtre, tomba dans les jardins, sinuant entre les taupières fraîchement taillées. Tout cela était à lui. Pas à ce vieux paranoïaque épuisé. À lui. L’artefact. À lui. La poigne de l’Humain raffermit sa prise sur le cadeau d’Alesay. Pour lui-même, Balor hocha la tête.

    Le jeune héritier toqua à la porte. Aucune réponse. Il insista longtemps avant de voir son propre père lui ouvrir la porte de son bureau. Le vieil homme, aussitôt le battant entrouvert, retourna s’asseoir dans son large fauteuil. Balor entra, laissant sur le pas de la porte le valet qui le talonnait depuis le rez-de-chaussée.

      « Que veux-tu ? »

    Le ton de Tiberia était sans appel. Un genre de parle vite et casse-toi. Balor pouvait le voir nettement désormais : son père avait peur. Il était vieux, il était fatigué. Il cherchait à se protéger de menaces inexistantes. Balor avait tort sur ce point, bien entendu. La menace existait. Le jeune était aveugle et naïf. Le vieux Tiberia avait toutes les raisons de se méfier des visiteurs. Mais ça …

    Balor se tenait droit, face à son père.

      « Je voulais vous présenter mes excuses, père. J’ai été … impertinent.

      - C’est ça, impertinent. »

    Balor hocha la tête, l’affirmation lui fit de la peine. Sur le point de renoncer à sa machination, trop aimant de son père, malgré tout, les insultes du cyborg revinrent aux oreilles du jeune héritier. L’artefact.

    Il fronça les sourcils, son père ne le regardait même pas.

      « Alors, que fais-tu encore là ?

      - Je … voudrais que nous trinquions.

      Et pourquoi ?

      - À vous, à votre sagesse. Vous êtes … le meilleur des professeurs pour moi. »

    Le vieux hocha la tête à son tour, levant enfin les yeux vers son fils. Et Balor fit entrer le valet qui tenait en équilibre sur sa paume un plateau d’argent chargé de deux coupes copieusement remplies. Le fils donna un verre à son père, et se saisit du sien. Encore une hésitation. Le père leva sa coupe, saluant le fils. Il ne pouvait pas. Il devait l’arrêter.

      Ce qui vient de vous être infligé est impardonnable.

        Nous trouverons un autre acheteur.

    Non, il ne l’arrêterait pas. Le père but son verre.

      « Maintenant va t-en. »

    Balor n’eut même pas le temps de goûter son propre toast, il fut mis dehors. Aussi s’en retourna t-il à ses appartements. En bas, Alesay fit disparaître le reste du vin.

    * * *


    Le maître des Mecrosa croisa les bras. La Mirialan se tenait devant lui, elle avait demandé à le voir. Où était Odion ?

      « C’est fait. »

    La Dame Sombre esquissa un sourire qu’il ne sut décrire. Elle se montrait satisfaite de la nouvelle, cyniquement satisfaite.

      « Combien de temps ?

      - Quelques jours … ça dure rarement plus. »

    La Sith sembla alors se désintéresser de son serviteur, soudain songeuse. Et après quelques minutes de silence, d’attente pour Alesay, sa voix interpela de nouveau.

      « J’ai besoin d’un apothicaire. »

    Lamkyl Alesay ouvrit les bras. Je suis là.

      « De manière permanente. »

    L’autre laissa une grimace déformer sa bouche.

      « Vous nous priveriez d’un membre supplémentaire ? Après … ce massacre ?

      - Entends-tu discuter mon ordre ? »

    Il hésita à peine.

      « J’obéis au Seigneur Odion. »

    Le sourire de la Sith devint cruel. L’Humain se sentit aussitôt mal à l’aise. Il avait beau être le maître d’une bande d’assassins, ses pouvoirs n’égalaient pas ceux d’un Sith. La Force, autour de la Dame Sombre, vibrait perceptiblement. Les ombres s’allongèrent, rognant le halo de l’unique lampe éclairant la petite salle souterraine. La présence de la Mirialan devenait oppressante, Alesay pouvait sentir sa pensée effleurer son esprit. Il leva les mains en signe d’acceptation. L’intrusion cessa immédiatement.

      « Il y a Srey. Que doit-il faire ?

      - J’ai besoin de lui sur Dargul … »



    * * *


    Le lendemain, le vieux Mecetti fut retrouvé fiévreux dans son lit au réveil. Il vociférait à faible voix, appelant et renvoyant les serviteurs, puis les médecins inquiets. Le vieil homme garda le lit toute la journée. Autant que les médecins, son fils était inquiet. Il commençait à douter. Il avait commis une erreur, il s’en voudrait toute sa vie. Mais Alesay veillait près de lui, rassurant, confortant. Balor venait de faire le bon choix. Mecetti déclinait depuis déjà trop longtemps, il fallait agir. Et Balor avait agi. C’était la bonne chose à faire. Le soir, le père ne parlait plus, il râlait. On était sur le bonne voie.

    Au matin suivant, pourtant, le vieux se leva. Il pestait de bon coeur, ne s’était jamais senti si vivant. Il fallut intervenir de nouveau, sans Balor cette fois. Mecrosa s'immisça en cuisine. Et pendant les deux jours qui suivirent, les plats qui montaient chez Tiberia étaient mortellement assaisonnés. Car le vieux semblait avoir la constitution d’un bantha. Finalement, après trois jours d’attente, de santé chancelante, Lord Segamore Tiberia, maître de la maison Mecetti, mourut en pleine nuit, dans son lit, de vieillesse.

    La cérémonie de crémation eut lieu peu de temps après le décès du vieux dirigeant. On lui rendit largement hommage. Malgré sa colère, son fils le pleura beaucoup, toujours épaulé par quelque conseiller bienveillant, souvent soutenu, dans l’ombre, par le bon serviteur Mecrosa. Ce dernier rendit rapidement compte de la situation à ses nouveaux maître. Le jeune Tiberia, nouveau maître de la maison Mecetti, se devait de prendre en main les affaires laissées par son père. Il avait une charge importante de travail désormais. Et pourtant, une certaine chose le hantait …

      « Contactez le Seigneur Odion. Dites-lui … que Lord Tiberia de la Maison Mecetti accepte son offre. »
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By Adrix
#35615
    Les machinations des deux Siths avaient été lancées sans la moindre fausse note. Semer la graine du doute et de l'envie dans le cœur fragile de ce jeune héritier était tout ce dont ils avaient besoin pour faire de lui un pion sur leur échiquier invisible. Une fois son égo meurtri par l'autorité de son père, il avait suffi de lui mettre une arme dans les mains pour qu'il l'agite, persuadé de reprendre enfin le contrôle d'une destiné qu'on lui refusait. Il ne faisait que se passer la corde au cou pour bâtir une prison bien pire encore. Mais alors qu'Odion contemplait ce monde sur le point de basculer, il n'éprouvait pour son nouveau pantin aucune pitié. Une excuse. Voilà tout ce dont le fils avait eu besoin pour tuer le père. Cette cupidité aveugle ne méritait nulle sympathie. Le cyborg avait sacrifié beaucoup dans sa quête de puissance mais continuer d'abhorrer ce genre de vices.
    La victoire était proche. Tout cet endroit serait bientôt sous son contrôle, quand bien même ils n’en auraient pas conscience.

      « - Etes-vous fier de votre performance, Odion ? »

    Comme cela était presque devenu tradition, la satisfaction du cyborg fut interrompue par une voix désagréable venue troubler sa méditation. En l’occurrence, celle de Tulak Horde qui l’avait rejoint dans ses quartiers.

      « - Le poison est l'arme des lâches, des faibles. Vous vous pavanez d'être un guerrier mais vous employez les méthodes d'un vulgaire tueur. »

    Adrix n’avait pas besoin de voir sous le masque de son « camarade » pour deviner son air méprisant. Le Seigneur Noir antique, piégé dans un corps adolescent, n’avait rien perdu ni de son ton suffisant ni de son arrogance. Il avait toutes les raisons de l’être. Le titre de plus bretteur de l’histoire de la galaxie méritait bien un peu d’égo. Un temps les deux Siths avaient entretenus des liens de maître et d’apprenti. Aujourd’hui leurs rapports étaient plus complexes. A la fois camarades, alliés et geôliers mutuels, l’on pouvait difficilement considérer cela comme une amitié solide. Quand bien même, il était la chose la plus proche que le cyborg avait d’un égal à ses côtés. Ou tout du moins, un individu avec qui il pouvait converser sans s’embarrasser d’un masque mental. Ironique considérant qu’ils en portaient un, on ne peut plus physique, tous les deux.

      « -Un véritable maître d’armes ne devrait rechigner à n’en user aucune.

      -Epargner moi le sophisme. Nous savons tous deux qu’un combat n’en est un que face à un adversaire à même de se défendre. »

    Si Tulak et Odion avaient un point commun c’était leur amour d’un beau duel, cette recherche sans fin du frisson inspiré par un adversaire à même de faire bouillir le sang. L’extase de cette danse mortelle était un privilège réservé aux véritables guerriers.

      « -L’affrontement eut-il été plus équitable si j’avais fait irruption dans la chambre du vieillard pour le tuer de mes mains ? Il n’a jamais été question de combat entre les Mecetti et moi. Ils n’en ont jamais eu le potentiel. Il ne s’agit qu’une exécution. Un mal nécessaire à la préparation de plans futurs. »

    Odion était de ceux qui refuseraient de combattre un adversaire désarmé. C’était pour cette raison qu’il n’employait que peu ses pouvoirs sur les sabres de ses ennemis. Mais ce « code d’honneur » ne s’appliquait qu’à ceux qu’il considérait dignes de lui, dignes de le confronter à pleine puissance. Tous les autres ne méritaient simplement pas d’être traité comme des égaux. Ils étaient du bétail. Qu’ils meurent de maladie ou de poison ne lui inspirait aucune émotion.

      « -Prenez garde Odion. C’est en se trouvant des excuses pour déroger à leur honneur, pour « préparer des plans futurs » que bien des nôtres se sont perdus. Un compromis de ce genre n’est rien de plus qu’un premier pas dans la direction qui vous mènera tôt ou tard à vous égarer dans la gouvernance d’un empire pour satisfaire vos « plans ». Comme eux avant vous. »

    Cela piquait davantage. Les mots de Tulak étaient comme un poignard planté dans le dos de l’Egorgeur qui serra le poing de frustration. Il pouvait presque voir le spectre de l’Impératrice le narguer. Il avait pris Géonosis sous sa coupe. Et maintenant les Mecetti. Pouvait-il encore réellement se prétendre indifférent à l’appel du pouvoir politique dont il se moquait tant ?

      « -Je ne l’oublierai pas… »

    L’ancien maître s’éclipsa de la pièce sans rien ajouter, laissant le cyborg à sa colère. Laquelle explosa dès lors que son interlocuteur fut hors de vue. Une vague obscure envahit le corps du cyborg avec toute la férocité d’un torrent. Dans un geste de colère il se saisit de sa lame et entreprit de passer ses nerfs sur les malheureux droids d’équipage ayant eut la malchance d’être assignés à ce poste aujourd’hui. Il avait besoin de se défouler.

    =====

    La convocation du jeune Mecetti ne se fit pas attendre. Et le petit se présentait maintenant comme le maître de sa maison. Tout s’était donc déroulé exactement comme le duo Sith l’avait envisagé. Un peu comme s’ils avaient rédigé eux même un scénario à l’avance. Et évidemment Junior se faisait un plaisir d’accepter « l’alléchante » offre d’Odion. C’est ainsi que le cyborg, accompagné de la Dame Sombre, fit son entrée triomphale dans la salle du trône richement décorée avec une aura de confiance sinistre. Il considérait d’ores et déjà cet endroit comme partie intégrante de son domaine, quand bien même la décoration était exécrable à ses yeux.

      « - Mes condoléances pour votre père. Et mes félicitations pour votre nouvelle position. »

    L’héritier était vêtu de riches parures, trônant au sommet d’une puissance nouvelle. Mais tous les bijoux et vêtements en soie de l’univers ne pouvaient cacher le malaise qui le rongeait de l’intérieur. La culpabilité était un poison dont lui-même n’avait pas conscience. Il se mentait à lui-même et redoublait d’arrogance pour se persuader qu’il avait pris la bonne décision, malgré les murmures de sa conscience. Des maux invisibles qui étaient flagrants aux yeux des Seigneurs de la Sith. Chacun de ses mots dégoulinait de faux semblants.

      « -Je vous remercie de votre sollicitude Seigneur Nodo. La terrible tragédie nous affecte encore tous. Mais même en ces moments difficiles il est de mon devoir d’assurer la prospérité des miens. Laquelle dépend de nos bonnes relations avec d’estimé partenaires tel que vous bien entendu. Je présume que vous possédez toujours l’artefact ? »

    Partenaire. Quel mauvais choix de mot pour un esclave. Mais soit, Odion jouerait le jeu encore un bref instant. Avec un sourire narquois dissimulé sous son casque il présenta le désormais inutile Holocron de Vorman dont la vision alluma une lueur cupide dans le regard du jeune homme.

      « -Conformément à notre accord j’ai exploré la collection de mon défunt père. Est-ce que ceci correspond à votre prix ? »

    Un serviteur apporta un petit objet, présenté sur un coussin de velours rouge. Le petit objet pyramidal était assurément l’original. Le métal froid émettait une aura néfaste, la puanteur fascinante du Côté Sombre. Ce fut au tour d’Odion de sentir l’avarice l’envahir. Cet objet était une relique inestimable, le premier holocron jamais fabriqué des mains de la Sith. En un sens, les enseignements qu’il contenait étaient les pierres fondatrices de leur ordre tout entier, l’archive sur laquelle tout s’était construit et continuait encore à ce jour. Il devait mettre la main dessus. Des années de recherche l’avaient mené à cet instant précis et il peinait à maintenir la façade froide derrière l’excitation. Qu’il serait aisé de tuer tous les êtres présents dans cette pièce pour s’enfuir avec le butin. Oooh quelle grisante tentation qu’il devait contenir. Même s’il était probable que sa « camarade » puisse sentir son envie de tuer par-delà le voile sombre qu’il s’était confectionné.

      « -Puis-je vérifier l’authenticité ?

      -Faîtes donc, il n’y a pas d’inquiétude. »

    L’héritier était ivre de son nouveau pouvoir. Lui qui venait d’éliminer son père pourtant si imposant se sentait invincible. Avec le soutien de ses nouveaux agents il n’avait rien à craindre, ni des autres maisons ni de cet étranger dans sa ridicule carapace de métal. Le maître des Mecrosa se trouvait à ses côtés, caché à la vue de ses hôtes. Peu importe ce que ce tas de ferraille puisse tenter, il serait éliminé par ses assassins au moindre geste brusque.
    Adrix fit un show de vérifier la relique, quand bien même ce n’était qu’une mascarade inutile. Il s’empara de la pyramide qu’il fit tourner entre ses griffes avec une fascination non dissimulée. Il pouvait sentir le pouvoir sombre courir le long de ses doigts. L’objet était vivant, comme s’il tenait un cœur encore battant. Puis sans un mot, il rangea le précieux butin dans sa veste. S’en suivit un bref silence de malaise.

      « -Seigneur Nodo … ? Nous attendons le vôtre.

      -En effet. Mais nous ne comptons pas vous retenir davantage. »

    Intérieurement, Adrix était terriblement amusé par ce qui allait suivre. Le ridicule de la situation était délectable dans sa simplicité. Avec une révérence suintant l’hypocrisie il commença à tourner les talons. Le visage de Balor prit des teintes écarlates. L’audace de son invité était intolérable ! Où pensait-il se trouver ?! Il était dans le domaine des Mecetti, et il essayait pourtant de le voler ainsi ?!

      « -Revenez immédiatement ! Ce n’était pas notre accord ! »

    Existait-il de symphonie plus distrayante que le couinement des faibles face à l’absolue autorité des forts ? Dommage qu’Odion ait d’ores et déjà désactivé les systèmes de surveillance avec son Mechu Deru. Il aurait été ravi d’en garder un souvenir. Les deux gardes vinrent se dresser sur le chemin du cyborg qui les balaya d’une pensée lasse, n’esquissant qu’un ridicule geste de la main. La démonstration eut le mérite de faire hésiter Balor, mais pas pour longtemps. Il avait entendu parler des pouvoirs mystérieux de la Force, mais il avait toute une organisation à ses côtés qui était passée maîtresse dans son emploi. Le nouveau maître de Maison claqua des doigts et fit un geste au serviteur caché dans l’ombre. Le roi exilé de Géonosis n’avait aucune idée du terrifiant courroux qui allait s’abattre sur lui ! Bientôt tous les agents Mecrosa camouflés allaient se jeter sur lui et le réduire en charpie lui et sa servante vulgaire ! Alors la maison Mecetti récupèrerait les deux reliques ! Quel grand jour !
    Odion marqua une pause dans son avancée, tournant le dos à Balor.

    … Et puis rien du tout.

    Aucun tueur obscur ne surgit des ténèbres pour le pourfendre. Pire encore le Maître observait la scène avec une expression impassible sur le visage. Comme s’il n’avait rien entendu de l’ordre de son suzerain. Ce dernier houspilla avec colère, abandonnant l’idée d’instructions discrètes.

      « -Qu’attendez vous ?! »

    Il n’eut pour réponse qu’un non de la tête et remarqua alors que ce n’était point Nodo qui était sous surveillance… mais lui. Le visage de Balor se vida de ses couleurs alors que l’abjecte vérité lui apparaissait soudain. Toute la suffisance dont il avait preuve, toute cette assurance qu’il avait construit ses trois derniers jours, tout ceci s’effondra comme un vulgaire château de cartes, remplacé par un sentiment qu’il n’avait plus senti depuis des décennies. Un sentiment de profonde terreur. Peur pour son argent, peur pour son influence mais aussi et surtout, peu pour sa propre vie. Il avait été trahi.

      « -Y a-t-il un problème, Lord Balor ? Vous semblez perturbé. »

    La demande faussement innocente sonna le glas de sa confiance. Son expression faciale n’était plus qu’un amas décomposé et trempé de sueur. On s’était joué de lui. Le pouvoir si durement obtenu n’était qu’une illusion. Il ne s’était libéré des chaînes de son père que pour mieux se passer le collier d’un nouveau maître, infiniment plus cruel et dangereux. Et s’il osait se dresser contre lui… Il n’osait imaginer les conséquences. Maintenant qu’il connaissait l’efficacité des Mecrosa, il se savait entouré d’ennemis à même de l’éliminer en un instant.

      « -A-Absolument aucun Seigneur Nodo. Je suis ravis que mon cadeau d’appréciation vous plaise.

      -En effet. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous. Au plaisir de nos futurs accords. Gloire et prospérité à la Maison Mecetti. »

    Le Sith se retira avec une démarche impérieuse, le silence seulement rompu par le claquement régulier de ses serres.

      « -Quel sympathique personnage, vous ne trouvez pas, Dame Noire ? »
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By Amertume
#35688
Existait-il plus dangereuse, indigne de confiance et canaille créature qu'un Sith ? Oui, 2 Sith travaillant ensemble. A ce niveau, on montait dans du très haut niveau de filouterie qui n'était dépassé que par un Devaronien capitaliste qui a une occasion unique de remporter une cagnotte dans l'immobilier. Autrement dit, le niveau était au point d'atteindre les hauteurs célestes. Mais bref. Bouffi de sa propre arrogance, aveuglé par son orgueil et sa soif de pouvoir, Balor Tiberia avait sonné le glas de son destin et son rang. A présent il ne pouvait plus que devenir le jouet, volontaire ou non, des êtres parmi les plus retors et cruels qui existaient dans cette galaxie lointaine, très lointaine.

Lui qui avait espéré obtenir un nouvel holocron, babiole guère utile à ses yeux autrement que comme symbole de prestance et de richesse, s'en retrouvait maintenant dépossédé du sien en plus de n'avoir pas même obtenu celui, bien moindre, de son nouveau seigneur et maître. Anéanti par cette pensée et l'entrevue avec le cyborg et son valet à la peau verte, Balor sanglota comme un enfant lorsque le maître de l'Ordre Mecrosa le laissa seul dans le bureau de son père. Même cela n'était pas à lui et ne lui appartenait pas. Ou que portait son regard, il voyait et reconnaissait l'empreinte de son père partout. Il avait été si stupide, il avait humilié son nom et sa dynastie. De honte, le jeune homme songea un moment à écourter le supplice qu'était devenu son existence.

Mais il y renonça, par un sursaut d'orgueil. Il se savait piégé, surveillé par ceux qui avaient été les chiens de garde de sa maison qui s'empresseraient d'agir s'il faisait mine de se rebeller. Soit, ainsi allait-il devoir jouer le rôle du serviteur, contraint et forcé. Mais cela ne durerait pas éternellement, il s'en faisait la promesse. Qu'un simple signe, si infime soit-il, se présente à lui et il s'aviserait aussitôt d'agir. Il connaissait le nom du cyborg et savait ainsi qui cela pourrait intéresser de savoir cette information. Ils étaient au nombre de trois à probablement vouloir le savoir : les Jedi, la Nouvelle République et bien sûr, le partenaire commercial et politique secret qu'était l'Empire.

Un signe, il n'en faudrait qu'un. Et peu importait si ensuite il s'en retrouverait puni ou châtié.




Le duo des sombres individus se retrouva une nouvelle et probablement dernière fois dans leurs quartiers, pour discuter probablement de leur victoire. Sans oublier qu'il faudrait songer à la meilleure façon de partager le butin mal acquis, l'Ordre de Mecrosa d'une part et l'holocron d'autre part. Si tant est que le concept de partage fut compréhensible pour ces tristes sire et lady, bien sûr. L'on allait peut-être bien assister à ce qu'on appellerait en langage châtié "un échange de point de vue musclé", qui sait. Toujours était-il qu'entre les griffes de métal du colosse reposait l'artefact pyramidal, dégageant comme un parfum qui titillait leurs sens, évoquant le plus doux des nectars et la plus sublime des symphonies.

Une silhouette se matérialisa soudain au sommet de la petite pyramide, au début minuscule mais qui ne cessa de grandir jusqu'à dépasser même la taille pourtant prodigieuse de l’Égorgeur. Une silhouette monstrueusement musclée et costaud, engoncée dans une armure primitive des temps jadis, menaçante, le visage entièrement dissimulé sous un casque de guerrier tandis que chaque main tenait une lourde hache de combat qui paraissait tout à fait capable de parer un sabre laser. Saisissante de réalisme, la figure du gardien de l'holocron toisait les lointains héritiers de celui qu'elle imitait, son regard caché pourtant lourd de menace.



Je suis le Roi Adas, Sith'ari et Protecteur des Sith. Ceux qui invoquent mon nom doivent savoir ce qu'ils attendent de moi, sans quoi leur faiblesse les dépossédera de tout.

Absolument pas humaine était sa voix et grondante d'un accent guttural. Sans le moindre doute possible, les compères avaient sous les yeux le tout premier holocron Sith de l'histoire à avoir été crée et parlaient à celui qui avait unifié les Sith de Korriban la défunte, engendrant la longue lignée qui prenait fin avec chacun d'eux en ces jours.

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By Jen'Ari Nekanasaza
#35785



    Les deux Sith regagnèrent le Venator.

    Tout s’était déroulé à la perfection. Ils avaient tout. L’holocron, les Mecrosa, les Mecetti. Tout.

    Ils étaient là, tous les deux, assis devant cette petite pyramide scintillante de ténèbres. Tous deux la convoitaient. Tous deux avaient promis de la partager. Leurs yeux étincelaient à la vue de l'artefact. La convoitise. Aurait-elle suffi à provoquer un conflit ? Que l'un d'eux retint l'objet, privant l'autre de sa portée … Oui, peut-être.

      « Un coup de maître. »

    Simple constatation, aucune félicitation. Le succès était la norme, l'échec n'avait jamais été envisagé. Une première victoire mais il faudrait revenir. Le jeune roquet chercherait à se de défaire de sa laisse. Inutile d'en discuter, c'était une évidence. Une seconde victoire résidait en la proximité d'Odion. Il s'était laissé aller parfois. Ranath en avait observé davantage que sur Korriban, dans l'ombre de Darth Krayt. Elle savait devoir se méfier. Pourtant …

      « Nous avons convenu un partage des ressources. Voulez-vous que nous planifions la garde alternée de l'artefact ? »

    Elle sourit de son sourire narquois. Une douce moquerie envers la situation.

      « Pourquoi ne pas le cacher quelque part ? Lui, et les autres reliques que nous pourrons trouver. Une cache à laquelle nous aurions accès tous les deux, et tout le temps. »

    Son sourire avait disparu, la proposition était sérieuse. Darth Odion, implicitement, avait refusé de joindre l'Ordre, car il se trouvait incapable d'accepter les invectives de la Dame Sombre. Fort bien. Mais elle n'en resterait pas là. Elle le lierait à elle, d'une manière ou d'une autre. Ils avaient à partager un holocron, et hors de question qu'il l'emportât dans sa poche au fond d'une de ses planques obscures. De même, il ne la laisserait pas lui dissimuler la relique.

      « Je songeais à un vaisseau. Toujours en mouvement, et dont nous serions les seuls à connaître l'emplacement. Nous pourrions aisément le protéger. Et aisément le détruire si nécessité se présentait. »

    La Mirialan voulait quand même savoir …

      « Faisons-nous confiance. »

    Son œil doré pétillait de malice. Loin d'elle l'idée de tromper l'Egorgeur, elle trouvait simplement plaisante l'éventualité d'impliquer le Seigneur Noir dans quelconque construction. Et elle se demandait encore pourquoi. Pourquoi suivait-il Krayt ? A la première occasion, il l'avait poignardé. Alors pourquoi ? Par ennui ? Par habitude ? Par foi envers une vision gâtée de la Sorcière ? Ranath en aurait ri. Elle se retint.

      « Qu'en pensez-vous ? »
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By Adrix
#35854
    La petite entreprise de Sith s'achevait sur un indéniable succès. Une conclusion qui était écrite dès lors que deux des plus puissants pratiquants des arts sombres s'étaient décidés à travailler ensemble. Les Mecetti n'avaient jamais eut la moindre chance de remporter la partie. Ou, pour être plus exact, ils n'en avaient jamais été des joueurs.
    Odion et la Dame Sombre se retrouvaient désormais avec une des familles nobles les plus riches de la galaxie sous leur coupe, ainsi qu'une des reliques les plus antiques de leur culte. Ils avaient accomplis en une poignée de jours ce que d'autres avaient pourchassés toute leur vie. Restait maintenant une dernière question, une interrogation épineuse. Le partage du butin. Selon les traditions Sith, il n'y aurait rien eut de surprenant à ce qu'ils s'entretuent pour empocher la totalité du butin. Une trahison prévisible qui se terminerait probablement à l'avantage du cyborg. Mais, à la surprise de ce dernier ce fut Ranath qui la première décida de mettre sur le tapis le dileme qui se présentait.

      « Nous avons convenu un partage des ressources. Voulez-vous que nous planifions la garde alternée de l'artefact ? Pourquoi ne pas le cacher quelque part ? Lui, et les autres reliques que nous pourrons trouver. Une cache à laquelle nous aurions accès tous les deux, et tout le temps. »


    Le regard d'Odion s'attarda sur le visage de cette femme, cherchant à en lire les expressions indéchiffrables. Pourquoi donc parlait-elle avec la conviction que le cyborg n'allait pas simplement lui arracher le bien avant de lui planter un sabre dans la gorge ? Elle avait certainement envisagé cette possibilité. Et l'Egorgeur n'avait certainement rien fait qui puisse lui attirer une telle confiance de son homologue. Pire, il avait refusé de se soumettre à elle et à son Ordre. L'insulte à son orgueil devait être immense. Elle avait aussi parfaitement conscience du fossé qui les séparait. Qu'elle lui parle comme à un égal, un partenaire, comme si c'était là parfaitement naturel attirait l'intêret du Seigneur de Korriban. Il se mura dans le silence, curieux de voir où allait cette proposition.

    Pour ce qui est de l'offre en elle même, celle de Ranath pouvait être qualifiée de... raisonnable. Elle n'était pas alléchante au point d'en être suspicieuse, ni excessivement flatteuse. C'était simplement le compromis le plus logique compte tenu de leur situation. En soit, c'était probablement une des options les plus profitables et juste. Si on omettait la possibilité d'Odion de tout lui prendre bien sûr.
    Odion était de ceux qui pensaient que les affaires étaient toujours plus profitables lorsque les deux partis tenaient leur part du marché. Bien sûr, de la part de celui qui avait trahi tous ses précédents maîtres une telle affirmation pouvait sembler bien hypocrite. Mais Adrix fonctionnait au mérite, et aucun de ceux qu'il avait poignardé dans le dos n'en avait fait démonstration. Ils avaient voulu l'exploiter comme un objet et la rétribution avait été sans pitié. De même, les Jedis et la République l'avaient trahi alors qu'il ne leur avait apporté que de l'aide et des bienfaits. Ce genre d'ingratitude répugnait le cyborg.

    Contrairement à ce que sa réputation de brute sanguinaire pouvait laisser penser, Odion aimait se penser un individu ouvert. Fut un temps où il aurait même été prêt à collaborer avec les Jedis, par simple curiosité de leurs pratiques. Il avait tendu la main et bien souvent s'en était retrouvé laissé dans la boue. Il n'avait rien de particulier contre Ranath et elle n'était pas un obstacle sur sa route. Pourquoi alors irait-il ruiner un partenariat qui s'était prouvé tout à fait prometteur sur l'autel des mauvaise habitudes Sith ? Et puis une phrase vint rompre son silence.

      « Faisons-nous confiance. Qu'en pensez-vous ? »

    L'Egorgeur laissa échapper un petit rire métallique. Il n'était pas moqueur, simplement amusé de la situation. Il n'aurait jamais eut cru entendre ces mots de la bouche d'une Sith. Encore moins une qui portait le titre de Dame Noire. C'était à la fois tellement absurde et hors de propos que ça en devenait presque brillant. Après un bref instant il reprit son calme avant d'enchainer sur un ton qui trahissait un brin de mélancolie.

      « Confiance ... ? Non. Non je ne crois pas. Nous savons tous deux que ce mot n'a pas grande valeur. Lorsque vient le moment de vérité, sa signification s'effondre toujours. Je ne construis pas de rapports sur de belles paroles vides de sens. »

    Ce n'était pas tout à fait vrai. Il avait fait confiance autrefois. Il avait eut des compagnons. Des amis même. Ils étaient tous morts ou disparus aujourd'hui. Ce qui restait aujourd'hui n'était qu'une coquille aigrie de l'Egorgeur qu'il avait été autrefois. Il reprit la parole, marmonnant partiellement à lui même.

      « Cependant... Quelque chose que s'en rapproche est... envisageable je suppose. Oui... La proposition a ses mérites. »

    Pourquoi faire ça ? Pourquoi Krayt ? Pourquoi Ranath aujourd'hui ? La vérité était qu'Odion était un être capricieux, qui se laissait guider par ses intérêts et sa haine profonde de l'ennui. Il prêtait l'oreille à Ranath parce qu'il la trouvait suffisamment intéressante pour mériter son attention. Tout comme il avait jadis trouvé Krayt prometteur. Peut être que demain ce ne serait plus le cas. Peut être viendrait un jour où la tuer lui serait plus intéressant que ce semblant de coopération. Mais ce jour n'était pas arrivé. Et, même s'il refuserait probablement de l'admettre, il ne détestait pas pouvoir converser avec quelqu'un d'autre que ses voix intérieures et un spectre sarcastique. Les conversations civiles étaient un loisir rare quant on portait l'étiquette de criminel galactique. Peut être qu'une part encore humaine de lui se languissait de relations plus positives. Plus encore depuis que son peuple lui avait été enlevé.

      « Je me prêterai au jeu, Dame Noire. Cette alliance est profitable. Tâchons de faire en sorte qu'elle le reste et nous n'aurons ni l'un ni l'autre jamais de raison de nous en défaire. Vous pouvez me faire "confiance" pour ça. Une entraide mutuelle me convient tout à fait. »

    Il tendit à Ranath une main métallique.

      « Nous devrons mettre la main sur un bâtiment à la hauteur du butin qu'il sera amené à transporter. Après quoi je dispose des connaissances nécessaires pour en faire un ouvrage d'exception. »

    Il avait toujours voulu s'essayer à la création d'un vaisseau vivant.
#35914
    La Dame Sombre commençait à comprendre comment manœuvrer les leviers qui faisaient réagir cet animal là. Il lui donna la réponse attendue. Peut-être jouait-il au même jeu qu’elle. Sûrement. La Mirialan se savait en permanente représentation. Il fallait pouvoir capter et garder l’attention de cet enfant cruel. Pour l’instant, il se montrait attentif. Des plans de la Sith, la seule nuance, bien qu’elle pût être d’importance, de ton variait. Il y avait cette petite note Égorgeur, à la fois imprévisible et tellement classique. Mais pour une fois, le fond comptait davantage que la forme. Ils se donnèrent un accord mutuel.

    Main tendue, main rendue.

      « J’ai bien une idée. Je n’ai besoin que d’un peu de temps. »

    Ainsi le prologue s’achevait. Un petit massacre, un holocron, une poignée de main, et voilà qu’on entérinait une alliance, certes précaire, mais qui aurait au moins le mérite de retarder l’inévitable confrontation. Un Seigneur Noir et une Dame Sombre. On se parait de titres dont le véritable pouvoir n’avait pas besoin. Jamais Ranath ne cesserait de penser que les Sith étaient idiots. Une alliance profitable ? Sinon quoi ? Un long silence, tranché par le pourpre des sabres, encore. Un nouveau duel, un nouveau cadavre. Les Sith d’aujourd’hui n’avaient pas la volonté de s’organiser, ni même de travailler ensemble. Il n’y avait pas de volonté d’Ordre. Il n’y avait que Darth Ranath, et une multitude de chiens aux abois, qui tantôt roulaient sur le dos pour accueillir les compliments, tantôt retroussaient les babines pour tenter d’arracher ce qui se trouvait hors de leur portée. L’Ordre Sith était une farce, une œuvre impossible. Combien avaient essayé ? Il fallait créer un Empire. Il fallait se montrer fort, sabre à la main, à la tête d’une armée. Et malgré cela, aucun de ces petits Odions ne courberait l’échine. Chiens.

    Alors à quoi bon ? Tendre une main vers cette chose avide de prééminence. Cela n’avait plus aucun sens. On jouerait le jeu, d’un côté comme de l’autre. Tandis que l’un prétendait trouver profit dans l’alliance, l’autre la dénigrait déjà en silence. Pourtant, elle lui trouverait un bâtiment digne de leurs projets. Il deviendrait peut-être un symbole, le repère que Darth Krayt n’avait jamais eu.

    La Sith revint à quelque chose de plus immédiat.

      « Ouvrons-le, voulez-vous ? »

    Elle désigna l’artefact du doigt, et laissa Odion procéder.

    Une silhouette se matérialisa soudain au sommet de la petite pyramide, au début minuscule mais qui ne cessa de grandir jusqu'à dépasser même la taille pourtant prodigieuse de l’Égorgeur. Une silhouette monstrueusement musclée et costaud, engoncée dans une armure primitive des temps jadis, menaçante, le visage entièrement dissimulé sous un casque de guerrier tandis que chaque main tenait une lourde hache de combat qui paraissait tout à fait capable de parer un sabre laser. Saisissante de réalisme, la figure du gardien de l'holocron toisait les lointains héritiers de celui qu'elle imitait, son regard caché pourtant lourd de menace.

      « Je suis le Roi Adas, Sith'ari et Protecteur des Sith. Ceux qui invoquent mon nom doivent savoir ce qu'ils attendent de moi, sans quoi leur faiblesse les dépossédera de tout. »


    Fin.
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