L'Astre Tyran

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Dathomir est une planète relativement hostile en raison de la présence de certaines espèces animales particulièrement dangereuses dont les terribles Rancors. Les Sorcières de Dathomir, femmes sensibles à la Force, se trouvent être les seules habitantes connues.
Gouvernement : Empire De Jure - Neutre De Facto
#14889
La menace semblait venir de partout. Droite, gauche, au nord, au sud... tout se mélangeait dans ma tête, la notion même de direction devenait floue, imprécise. D'où venait-il ? Qui était-il ?

Mais enfin, l'ennemi se manifestait, avec une course rapide dans ma direction. Pas besoin de me tourner pour le sentir. Pensait-il vraiment que j'étais aussi faible ?

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Le rat quitte le navire...[/font] »Image [/table]

Et d'un seul geste, un tour de hanche propulsé par un mouvement puissant du pied gauche, je lançais mon sabre dans celui de l'autre, l'envoyant 1 mètre plus loin sur ma droite, et, l'inspiration me venant... je lui décochais une gifle de la main gauche.

Mais la belle gifle, celle qui percute si violemment un homme lancé à pleine vitesse qu'il s'en retrouve avec la tête coincée sur ma main tandis que ses pieds continuent leur gai chemin. Bref, un beau 90 degrés suivi d'une chute sur le dos avec fort fracas. Rien de bien vilain, mais c'était suffisamment humiliant pour le mettre bien en colère. D'un geste de la main pour accompagner une poussée de force, je le faisais rouler sur le côté avant de me mettre définitivement en place pour le combat. D'ordinaire, je l'aurais simplement embroché au sol, mais il y avait quelque chose de... différent aujourd'hui. Pas un jour pour la félonie... Enfin, "félonie"... Disons plutôt "opportunisme".

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]On se laisse gifler par une femme ? Tu es qui exactement, une tata des bars gays de Taris ?[/font] »Image [/table]

Un ricanement. Avec sa colère viendrait sa chute par son emportement...

Quand enfin il se releva, je pus engager à mon tour le combat, sabre laser dans la main droite, voletant et furetant de partout. Le Makashii, l'art exquis du sabre des sensitifs... Que pouvait-il faire face à ma maîtrise ? Et j'avais pour maître celle qui avait apprise cette même technique aux côtés de l'Impératrice Delavièl elle-même... Qu'était-il ? Une larve anonyme quand moi j'étais une Haute-Inquitrice...

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Vous êtes une extension de ma volonté...[/font] »Image [/table]

... M'avait un jour dit Vador, le Seigneur Noir et fondateur de mon Ordre. Le plus grand guerrier que j'ai jamais connu, contre qui l'Impératrice m'avait ordonné de me battre pour vérifier ma capacité d'obéissance...

Tourbillon de haine refoulée, je frappais, parais, décochais, ripostais... Oui... Oui... je sentais la fureur de vaincre me courir de partout.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Avant de mourir... je veux savoir ton nom.[/font] »Image [/table]
#14891
Une gifle ! La garce ! L'affront subi était trop grand pour qu'il puisse se contenir, comme à son habitude. Frustré, enragé, le visage déformé par une grimace haineuse, le Sith borgne se défendit tant bien que mal contre un adversaire qui, suprême ironie, maniait avec brio son propre style de prédilection, le Makashi. Sa supériorité dans le domaine était incontestable. Elle menait complètement la danse, et l'humilia copieusement pendant plusieurs minutes. Piques, feintes, blocages, il fut projeté plusieurs fois par la Force, étant à chaque fois pris par surprise, et plus le temps passait, plus sa haine montait, plus elle parasitait ses mouvements, ne lui laissant pas le temps ni la possibilité de se concentrer pour rassembler ses forces contre l'Inquisitrice.

Celle-ci semblait, à la limite, avoir plus affaire à une marionnette avec laquelle elle pouvait s'amuser à loisir et se défouler, plutôt qu'à un adversaire honorable, à sa hauteur. Elle parvint à le mettre à terre par un habile croc-en-jambe, et lui fit la suprême humiliation, pointant son sabre sur sa poitrine, de décréter le combat terminé, sa mort proche...le sort, pour elle, en était jeté. Il était, de fait, coincé. Comment s'en sortir ? Quelle parade trouver ?
C'était à son tour de connaître le désarroi, d'être en position de faiblesse.

Des images défilaient devant ses yeux...une réminiscence. Un duel acharné, particulièrement dur, qui n'en finissait pas...il revoyait très bien le droïde d'entraînement s'acharner à briser sa défense, multiplier les feintes et contrer ses ripostes. La même rage impuissante, une tendance identique à la dispersion, à la décomposition de toute tentative d'élaborer une méthode de combat...malgré ses efforts répétés, il échouait. Et soudain, sans qu'il put l'anticiper, un féroce et adroit moulinet latéral en direction de sa tempe gauche...

Puis, plus rien.
Le noir.
Mâtiné d'un liquide chaud, pâteux, qui recouvrait soudainement son visage.
Et la douleur. Un éclair de souffrance qui ébranlait son esprit, le réduisait à néant, et le plaquait à terre.
Et le silence. Il se souvenait des tremblements qui l'agitèrent alors, et de n'avoir pas entendu son propre hurlement.
Pour entendre à peine les commentaires désolés d'Avidius...

-Pathétique. Quel élève tu fais.

Sans qu'elle en eut conscience, la Haute Inquisitrice avait réveillé un souvenir qui avait été enterré, étouffé, inhibé, pendant des années, qui l'avait travaillé inconsciemment, mais dont la cuisante humiliation et l'erreur intolérable dont elle avait été la sanction, étaient causes d'un véritable traumatisme. Cette perturbation s'empara un moment de l'esprit de Darth Kane, qui, malgré lui, comme pris par une impulsion plus forte que lui, se mit à ricaner comme un dément. Le corps secoué par son rire intériorisé, qui s'exprimant d'une façon sourde et sifflante, le regard perdu, il avait même oublié la question que Jenna Jatine lui avait posé pour marquer sa supériorité incontestable et son statut de vainqueur du duel.

Celle-ci sembla un temps déconcertée. Sa réaction, complètement illogique, dut susciter chez elle l'idée qu'elle avait affaire à un aliéné, car elle relâcha se garde, juste deux secondes, de façon presque imperceptible. Mais pas au point de lui échapper. D'un coup, sans que lui-même puisse comprendre comment ce revirement avait pu s'effectuer aussi vite, il ramassa toutes ses forces dans un seul effort. Son rire se tut brusquement, et il put profiter du très léger relâchement d'attention de son adversaire pour accélérer ses mouvements via la Force, et effectuer un petit saut tournant. Rétabli derrière le dos de la Haute Inquisitrice, il effectua un coup d'estoc.
#14897
Il s'agace, il s'encanaille... il tourbillonne dans le vide. Créature pathétique, combattant de série B, couillon de la Sith... Un 3-C comme on en fait plus. Pauvre garçon.

Puis à son tour, c'est lui qui s'agenouille, qui semble perdu. Je sens ma force jaillir de chaque pore de ma peau, la transpiration n'étant plus un amas de toxines évacuées de mon corps, mais un rejet de la saturation énergétique dont je suis victime en ce moment.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Et bien ? J'attends.[/font] »Image [/table]

Il regarde dans le vide, il marmonne... à quoi joue-t-il ? Il semble réellement perturbé. Son regard fuit, s'égare, paraît en pagaille... que lui arrive-t-il donc ? Une vision ? Ou comme moi, une révélation ? Pendant un temps, j'ai pitié de lui. Et, d'un coup, il se redresse, hurlant à pleins poumons, et saute par-dessus ma tête. Je me reprends, il atterrit dans mon dos... oh non l'ami... je me tourne, je jette mon sabre en avant... et je ne bouge plus. Ma lame est passée à 10 centimètres de son visage, je peux presque sentir sa barbe roussir à cette distance. La victoire est mienne, encore un mouvement... encore... un... mouvement... mais... pourquoi... pourquoi... ma main... elle ne bouge plus...

Je baisse les yeux. Je sens une odeur de roussi. Et un éclat rouge sous mon menton. L'odeur... est âcre. Elle est... doucereuse. Presque... familière. Oh oui... cette odeur... je la reconnaîtrais... entre mille...

L'odeur si particulière... d'une victoire.

L'odeur d'un sabre... enfoncé dans de la chair...

Son sabre...

Dans ma chair...

Il retire son sabre, le mien... s'éteint.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Oh... je... je... Hel...[/font] »Image [/table]

Je trébuche. La douleur... est vive. Elle me prend les entrailles... Je n'arrive plus à tenir debout. Où est-il ? Celui qui m'a fait ça... il était là, devant moi... Je tombe en avant. Mais je le heurte... et je tombe au sol. Je porte ma main à mon ventre. Je sens le trou de mes doigts fins... je sens aussi que le souffle me manque... les ténèbres... elles m'entourent... elles sont... sur moi. Au-dessus, elles planent. Et parmi elles... des visages... connus... Un Sith, ici... Et là, un Jedi... là, mon Maître, et là, Marcus, l'inquisiteur de Nepoy... ils... me sourient. Ils se délectent... mais ils sont tristes aussi... Pourquoi, pourquoi me regardent-ils ainsi ? Que veulent-ils ?

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Nous venons te chercher, soeur. Il est temps, désormais. Viens-t-en prendre ta place à nos côtés...[/font] »Image [/table]

Non... Non...

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Vous... vous... venez là...[/font] »Image [/table]

Il a gagné. Il mérite... il mérite quelque chose.
#14974


La rapidité avec laquelle sa victoire avait été obtenue surprenait fortement Darth Kane. Sans comprendre encore que c'était déjà terminé, il humait les vapeurs de fumée auxquelles se mélangeait l'odeur de la chair carbonisée. C'était fini. Il avait vaincu. La Haute Inquisitrice Jenna Jatine gisait, à ses pieds, mais encore vivante. Elle était là, à terre, les yeux dans le vague, le visage curieusement détendu, exprimant un apaisement étrange, et dont il ne comprenait pas l'origine, ni la cohérence.

Il ne s'y était pas attendu. Il lui aurait semblé plus cohérent qu'elle sombre en d'ultimes vitupérations, qu'elle le maudisse avant le trépas, dans un dernier soupir vengeur et haineux. Mais rien de tout cela. Comme sous l'effet d'une profonde et obscure réconciliation avec elle-même, une des plus hautes figures de l'Empire expirait doucement devant lui. Épuisé, tremblant, redoutant quelque piège, une ruse quelconque surgissant à travers les signes d'une victoire trop simple, survenue trop rapidement, il était entre deux mondes. Se passant la main sur le visage dans un geste à la fois de fatigue et de soulagement, il ferma les yeux un instant.

Il ne songeait pas à savourer sa victoire ; ce n'était pas dans son caractère rugueux et austère. Que l'on constate son triomphe, froidement, intelligemment, l'incluant dans une donnée nouvelle apparaissant au milieu de toute une série de calculs, sans laisser quoique ce soit embrumer ses pensées, perturber ses équations, et lui tourner la tête. Puis, il les rouvrit. On l'appelait. Elle murmurait quelque chose à son intention.

Quelques borborygmes, puis, de façon plus nette, il put distinguer, elle le pressait de se rapprocher. Il s'exécuta, s'agenouillant, et, tout proche du visage de Jatine, il tendit l'oreille. Dans ses derniers instants, elle souhaitait lui dire quelque chose, et quoique ce fut, quoiqu'elle eut en tête, il le respecterait, et l'écouterait jusqu'au bout.
Modifié en dernier par Aldan Mabral le mar. 14 juil. 2015 07:44, modifié 1 fois.
#14998
Ambiance


Une douce odeur emplissant mes narines pour l'heure... Une odeur printanière, de violette et de rose pilée. Je marchais doucement, ma main caressant quelques brins d'herbe fraîche et verte...

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J'avance doucement dans le champ d'une verdure basanée, au loin j'aperçois de noirs nuages qui traîne, tranchant de ténèbres sur ma robe d'été... l'ombre s'en va ne laissant que clarté. J'ignore tout de ce que sont ces minutes... je sens dans ma paume gauche une main d'enfant qui s'amuse à sautiller un pas derrière moi. Elle vient à mon niveau, me regarde et sourit. Je lui souris également. Puis elle empoigne de sa petite main libre l'amulette ronde et noire, taillée dans une écaille animale, et me la montre toute fière. J'empoigne tout sourire la mienne et lui montre avec amusement.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Regarde ! Regarde, c'est mon amulette ça ! Tu vois c'est mon amulette, on me l'a donnée quand j'avais 17 ans ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Oui, je la vois. Tu vois, ça c'est la mienne. Je l'ai reçue au même âge.[/font] »Image [/table]

Puis on lâche nos colliers, qui se désagrègent doucement sous la brise du matin, le collier de cuir s'évaporant sans qu'on semble le remarquer. Le blanc me va si bien, quel dommage que je n'en ai pas porté plus souvent...

Puis la fillette me montre une silhouette au loin là-bas, une jeune fille aux cheveux noirs ébouriffés qui semble... perdue. Son regard se perd dans le lointain, nous tournant le dos en plein milieu du champ. Je lâche la main de cette insouciante jeunette qui s'en va courir à ses pieds. La jeune fille la voit arriver, et l'empoigne à pleines mains, la tournant en l'air avant de la serrer fort contre elle. Les deux pleurent longtemps, dans un mélange de joie et de tristesse, accumulées là depuis longtemps... si longtemps... trop longtemps...

Je m'approche doucement d'elles, puis les deux m font signe de la tête. "Non. Ta place n'est pas avec nous. Nous sommes désolées." Et je tends inutilement la main, je la sens faillir, je sens de même une vive douleur à mon abdomen... je porte la main à une blessure qui n'était pas là un instant auparavant... je me sens... défaillir... et je tombe... mon épaule heurte le sol avec douleur, ma tête se cogne, et je vois mon paysage se troubler... le sol n'est plus fait d'herbe fraîche et trop verte, mais de terre, de cailloux et de lianes, le ciel abandonne sa teinte irréelle pour celle plus logique d'un bleu azuré, et ma main gratte un petit carré de terre battue sur lequel j'ai mis un peu de boue. Et je m souviens de l'endroit où je suis... je me souviens aussi que je meurs...

Mais il est là... oui, il m'a écouté... il s'approche... il est méfiant, c'est normal... J'ai un flash...

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Le temps est compté. Il m'écoute. Je fais un geste brusque... je lui prend la main et j'approche à ma bouche son oreille.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Prend... prend ceci. Et donne... donne lui.[/font] »Image [/table]

Je tousse doucement.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Tu es... tu es... Aldan Mabral.[/font] »Image [/table]

Comment le sais-je ? Je l'ignore. Mais je sais qu'il connait Helera. C'est par lui que transitera mon héritage... par lui que tout continuera.

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Donne-lui ceci... et dis-lui que... dis-lui que...[/font] »Image [/table]

J'agrippe son épaule couverte, froissant son habit de mes doigts engourdis. Je... je meurs...

[table align="left" border="0"]Image« [font=Lucida Fax]Dis-lui que... que je l'aime... et qu'elle... elle avait raison...[/font] »Image [/table]

Et puis, le noir.

Tout... tout a une fin. Et ainsi vint la mienne. J'expirais en silence, le visage à jamais serein.

Et ainsi retournais-je à la Force.
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