L'Astre Tyran

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Dathomir est une planète relativement hostile en raison de la présence de certaines espèces animales particulièrement dangereuses dont les terribles Rancors. Les Sorcières de Dathomir, femmes sensibles à la Force, se trouvent être les seules habitantes connues.
Gouvernement : Empire De Jure - Neutre De Facto
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By Darth Oxious
#26305

        PnJ : Drakell 82

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        Le Khommite marchait d'un bon pas dans la jungle dathomirienne. Il portait son arme à la main, prêt à affronter n'importe quelle bête qui sortirait de la végétation dense. Il ne craignait pourtant aucun danger. Il connaissait cette forêt comme s'il y était né. Il n'y avait passé que quelques années aux côtés des Sœurs de la Nuit, mais il avait gagné leur respect. Chose difficile puisque les Sœurs considéraient les individus mâles comme inférieurs. Peut-être seulement ceux de leur race. Toujours était-il que lui et les autres disciples masculins n'avaient pas été mal traités. On les avait hébergé, nourri, entraîné même, et Drakell 82 avait beaucoup appris. Il avait embrassé certaines de leurs traditions, allant jusqu'à se mêler à elles pour la chasse et l'étude de la Force.

        Comment était-il revenu jusqu'ici, maintenant ? Détail dont il convenait de pas s'encombrer. Peu importait. Il revenait pour quérir conseil. Les derniers événements le troublaient au plus haut point et il avait besoin d'un avis. Celui des Sœurs lui paraissait comme le meilleur. À qui d'autre pouvait-il s'adresser, de toute manière. Son Maître, la plus logique des possibilités, nourrissait d'obscurs projets personnels, sur fond de vengeance et de trahison, de course au pouvoir et de puissance perdue. Drakell ignorait où il pouvait être, mais ce qu'il savait c'était que se lier avec d'autres Sith pour soit-disant le bien commun n'était qu'une infamie.
        Et les autres Sith ? Krayt était mégalomane, se pensant le plus puissant de tous et digne du titre de Seigneur Noir. Odion pouvait prendre l'ascendant, mais son incapacité à museler son apprentie lui valait une grande faiblesse face aux autres. Naego n'avait plus donné signe de vie depuis un temps. Et Lyria, dont le lien avec les Sœurs pouvait lui valoir une once de considération, avait corrompu sa valeur en intégrant ce ridicule Conseil Noir.

        Drakell 82 avait sa vision propre sur cette histoire d'Ordre Sith, de Conseil Noir, de domination de la Galaxie et ces inepties. Les Sith n'avaient jamais fait que servir leur intérêt personnel. Chacun le sien, et l'Univers serait à feu et à sang en un rien de temps si tous arrivaient à mener leur petite barque égocentrique. Quel était l'intérêt de tout raser pour dominer la Galaxie ? Que resterait-il à dominer une fois le massacre terminé ? Et en admettant que les Sith aient un jour raison de l'Empire ou de la République – ou des deux – et du reste, une fois qu'ils se seraient tous affronté et qu'il n'en resterait qu'un seul… Celui-là serait le Seigneur d'un tas de cendres.

        Tout ça n'était que les lubies d'êtres imbus de leurs pouvoirs. Drakell n'y voyait rien de plus que des enfantillages. Lui, de son jeune âge, ne concevait pas les choses sous cet angle. Il ne s'intéressait pas aux folies conquérantes qui motivaient les autres Sith depuis des millénaires. Tout ce qu'il voulait, c'était vivre sa vie comme il l'entendait, à l'abri des conflits qui le dépassaient. Peut-être qu'il s'installerait ici, sur Dathomir. La vie n'y était pas si désagréable, et l'on était loin des luttes qui remuaient le reste de la Galaxie. Il y chasserait, se plongerait dans l'étude de la Force sous des aspects qu'il avait toujours voulu explorer… Il comprendrait beaucoup de choses, il en était persuadé, bien plus qu'en étant bridé par les enseignements d'un tuteur dont les ambitions lui servaient d'œillères.

        Tout à ses réflexions, Drakell 82 avait bien marché. La végétation s'éclaircissait et il pouvait apercevoir entre les arbres les premières huttes du village des Sœurs. Il arrivait par l'Est. Tout était aussi calme que d'habitude, un silence surnaturel pesant sur les environs. Le pied léger, le Khommite avait franchi l'épaisse barrière verte qui encerclait le village et en passait désormais les portes.

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By Lucrezia
#26309
    Les arcs à énergie avaient suivi Drakell 82 lors de son cheminement à travers la jungle jusqu’à son arrivée dans le village, les différentes sentinelles avaient guetté le Khommite depuis son arrivée sur la planète, mais n’avaient pas agit, certaines d’entre elles ayant rapidement reconnu celui qui, jadis, avait suivi leur entraînement.

    Etait-ce le destin ou bien un hasard ? Son entrée dans le village des Soeurs de la Nuit le fit tomber nez à nez avec Silri. Si elle avait été auparavant une impétueuse guerrière, le temps l’avait rapidement façonnée pour la faire évoluer dans le rôle qui s’offrait à elle : celui de chaman. C’était en effet l’apanage de ceux qui, comme elle, entretenaient un lien particulier avec les Esprits et la magicka qui se révélait omniprésente sur Dathomir, ce lien se renforçait avec l’âge ce qui la désignait naturellement comme la prochaine chaman du clan. Bien qu’elle semblât accepter son rôle avec plus de facilité qu’on aurait pût le penser, il lui arrivait parfois de s’absenter de longues heures afin d’arpenter la jungle sur le dos de Chérubin, son rancor, prisant encore le lien sauvage qui les unissaient.

    Silri, alors occupée à conseiller l’une des Soeurs sur la volonté des Esprits par rapport à l'accouchement qui se présentait et l’avenir de l’enfant, se tourna vers le Khommite une fois la conversation terminée et la Soeur enceinte partie. Son regard le jaugea de bas en haut. Et un sourire apaisée se dessina sur le visage de la Soeur de la Nuit : elle avait connue personnellement Drakell 82, l’ayant partiellement entraîné, celui-ci s’était même lié avec sa fille adoptive : Lucrezia. Elle le prit dans ses bras afin de le saluer :

    “C’est toujours un plaisir de voir les bons élèves revenir vers soi.”

    Elle reprit ses distances, visiblement curieuse de ce qui avait bien pût amener le Khommite sur Dathomir, on leur avait retiré il y a longtemps et de ce qu’elle en savait, étant un Sith il était sous l’autorité de son maître. Elle patienta quelques instants, puis prit la parole :

    “Les Esprits me disent que tu arrives à un moment clé de ton existence. Un moment de choix. La vie en est faite, mais celui-ci est majeur. Ne tourne pas le dos aux Esprits.”

    C’était une autre caractéristique que son nouveau statut naissant lui avait apporté, sa nouvelle connexion avec les Esprits, renforcée par des années de pratiques lui faisait régulièrement avoir des paroles sibyllines, elle s’était très vite accordée à cette nouvelle part d’elle-même, acceptant le fait qu’elle était partiellement devenue un canal par lequel les Esprits s’exprimaient. Pour ceux qui l’avait connue plus jeune, cette aspect d’elle-même était terrifiant à de nombreux égards, car inhabituel.

    “Qu’es-tu venu chercher ici Drakell 82ème de ta lignée ? En quoi les Soeurs peuvent-elles t’aider ?””
#26321

        Dès en arrivant dans le village des Sœurs, Drakell trouva Silri. C'était elle qui dirigeait tout ici, et elle qui décidait de tout. Sa parole était considérée comme sacrée, comme si c'étaient les Esprits eux-même qui parlaient par sa bouche. Femme révérée et puits de savoir, elle était respectée et redoutée, à juste titre.
        Elle accueillit Drakell comme un membre du clan. Son accolade n'avait rien de froid, mais était aussi solide que celle d'un rude guerrier.

          « C’est toujours un plaisir de voir les bons élèves revenir vers soi.
          Le plaisir est partagé, Mère. »

        Les Sœurs se considéraient toutes comme égales, et il n'y avait pas de notion d'infériorité ou de supériorité, mais plutôt une complémentarité, les capacité des unes venant combler les lacunes des autres. Mais celle qui dirigeait le Clan était considérée comme la Mère de toutes. Et à ce titre, Drakell lui réservait ce nom, ce mot qui n'avait aucun autre sens pour lui, issu du clonage et donc sans aucun parent.
        Leur brève embrassade terminée, la Dathomirienne et le Khommite firent quelques pas.

          « Les Esprits me disent que tu arrives à un moment clé de ton existence. Un moment de choix. La vie en est faite, mais celui-ci est majeur. Ne tourne pas le dos aux Esprits.
          Drakell se contenta de hocher la tête en silence. Il savait que ce que les Sœurs nommaient Esprits était la même chose que ce qu'on appelait la Force, et conférait les mêmes pouvoirs et les mêmes capacités. Seulement la manière de les apprendre différait, et parfois la manière de les exploiter. Mais l'idée de base restait la même : un phénomène quasi surnaturel qui conférait à certains être des possibilités hors du commun.
          Qu’es-tu venu chercher ici Drakell 82ème de ta lignée ? En quoi les Soeurs peuvent-elles t’aider ?
          Le fil du temps est une chose tumultueuse. Parfois, les Esprits m'en confient des bribes, et parfois Ils permettent à Drakell d'y voyager. Ils lui montrent des choses passées, des choses qui sont en train d'avoir lieu autre part, et aussi des choses qui pourraient se passer. Les Esprits ont montré à Drakell quelque chose qui l'a troublé. »

        Ils marchèrent en silence. Drakell rassemblait ses idées. Il ne voulait pas en dire trop, mais il ne voulait rien oublier pour ne pas avoir d'avis tronqué. Il savait que Silri ne lui dirait que ce qu'elle pourrait sur la base de ce qu'il lui indiquerait, rien de plus.

          « Le Maître de Drakell s'est dévoyé. Il croyait servir une cause, mais ne sert que son intérêt. Il fait de Drakell un instrument, un outil, mais ce ne sont que ses projets stériles qu'il vise. Drakell craint que rien de bon ne sorte de ces . Et d'autres que lui y sont mêlés. Tous finiront par s'affronter. Tout ça ne fera que contrarier les Esprits. Drakell pense qu'il faut mettre un frein à cela. »

        Il espérait que Silri comprendrait sa pensée. Les Esprits puisaient leur pouvoir d'agir dans les êtres vivants, et un embrasement hors de contrôle finirait par avoir raison de toutes formes de vie, ou en tous cas d'un bon nombre d'entre elles. Les Esprits en seraient affaiblis. Ce serait un cataclysme pour les Sœurs. Elles avaient leur part à jouer ici.

          « Drakell sait que les Sœur n'ont pas l'habitude de se mêler des histoires de la Galaxie, Mère. Et il ne leur demande pas de le faire. Drakell pourrait se charger lui-même d'enrayer ce mal qui risque d'arriver. Mais pour cela, il lui faudra trouver Darth Oxious. Et Drakell ignore où il peut être. »

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By Lucrezia
#26331
    Silri avait toujours été déstabilisée par cette habitude qu’avait Drakell 82 de parler de lui à la 3ème personne du singulier, était-ce une tradition raciale ou un biais qu’il avait lui-même choisi ? Elle ne le savait pas et avait préféré respecter l’intimité du Khommite sur la question.

    “Bien sûr la Déesse Ailée est omniprésente et te dis ce qui peut, mais n’ose pas espérer être digne de pouvoir obtenir la vérité de sa part, car la Déesse Ailée noie aussi ses adeptes parmi les informations, afin de déceler en eux cette étincelle de grandeur qui permet de déceler la vérité du mensonge et de pouvoir faire ainsi parti de ses favoris.”

    La Déesse Ailée était celle qui voyait tout, passé, présent et futur. Rien n’échappait à son regard et c’était elle qui offrait aux Soeurs des visions telles que jusqu’ici elles avaient toujours réussi à éviter la destruction totale qu’un groupe de leur acabit pouvait attirer. Si les Soeurs vivaient en autarcie, on n’oubliait pas que la bataille de Dathomir avait été un événement majeur de la guerre des Clones dans lequel elles avaient failli frôler l’annihilation. Mais la Déesse Ailée leur avait permis à chaque fois par le biais de ses pouvoirs de divination de guider les Soeurs à travers le chemin tortueux de l’avenir.

    Tandis qu’ils marchaient, Silri écoutait avec attention les remarques judicieuses que Drakell 82 lui soumettait. Il était vrai que tout en les Sith n’était que destruction et que leur domination n’amenerait rien de bon. Pour autant elle n’était pas en totale contradiction avec certaines de leurs idées, en faite les Soeurs en avait prit pour leur partie depuis longtemps, les Sith était le mal nécessaire qui amenait à l’équilibre naturel des choses, ils étaient l’antithèse parfaite des Jedi dont l’idéologie était aussi nauséabonde que celle des Sith. Les premiers prônaient la destruction pour la destruction quand les seconds voulaient tout simplement défier les lois naturelles qui régissaient l’univers. Ils avaient tous deux torts, la volonté des Esprits était dans l'Équilibre, la seule valeur naturelle et universelle.

    A la mention de la place des Soeurs dans la galaxie, Silri eût un sourire sibyllin, qu’elle compléta bien vite par ses paroles qui se deversèrent d’une voix douce :

    “Les Soeurs sont toujours les vigies de cette galaxie, veillant à l’équilibre naturelle. Nous avons toujours été là, mais la plupart nous ignore ou minimise notre présence. Ce que te révèle la Déesse Ailée ne doit pas se faire au détriment de ce que te dicte le Dieu Vorace, ne sois jamais sourd à ce qu’il te dicte de faire à chaque instant. Le Dieux Vorace et la Déesse Ailée maintiennent l’équilibre et comme eux tu dois laisser ta perception dans cette position et ne pas seulement te fier soit à l’un ou soit à l’autre. C'est une leçon difficile à apprendre pour beaucoup des nôtres. Mais j’ai peut-être la solution à ton problème.”

    Leur route les avait mené face à la forge, celle-ci s’avérait bien silencieuse et lorsqu’ils s’avancèrent plus avant il purent voir une Soeur de la Nuit assise en tailleur sur le sol de terre battue, visiblement fatiguée, couverte par endroit de traces de terres et blessé à d’autres, à côté d’elle un creuset visiblement éteint et devant elle flottait par télékinésie deux objets fait en bois de kapokier, celle-ci se désintéressa progressivement des objets qui continuait à flotter par télékinésie pour reporter son attention sur les nouveaux venus, elle s’apprêtait à se redresser quand Silri lui signala de rester assise, Lucrezia pouvait voir dans ses yeux la fierté que la réussite de sa fille lui inspirait.

    “Lucrezia est l’une de mes meilleurs chasseresses, sa connexion avec le Dieu Vorace est intense, peut-être même trop sur bien des aspects. Tu devrais lui parler de tout cela et voir avec elle, je gage que vos affinités respectives pourrait servir au tandem que vous pourriez former. L’équilibre Drakell 82, l’équilibre...”

    Lucrezia observa Drakell 82 et Silri avec curiosité mais ne réagit pas, Silri leur adressa un sourire franc, puis s’éloigna, les laissant à leurs affaires.
#26358

        Comme toujours, les paroles de Silri étaient justes. Drakell les avait écoutées sans dire un mot, car il savait que ce qu'il aurait à dire n'apporterait rien de plus. Silri l'amena vers l'endroit où méditait l'une des Sœurs. Lorsqu'elle se leva, il reconnut aussitôt la silhouette élancée, et il eut confirmation quand elle se retourna.
        C'était Lucrezia, une jeune femme que la Mère avait élevée comme sa propre fille. Elle et Drakell s'étaient côtoyés pendant le séjour du Khommite parmi les Sœurs.

          « C'était la volonté des Esprits que toi et Drakell se retrouvent un jour. Drakell sent que tu as progressé. C'est une bonne chose. »

        Et c'était vrai. Lucrezia était une chasseuse de premier ordre, qui savait pister son gibier. Il l'avait déjà vue à l'œuvre. Il se souvenait d'une chasse où elle avait isolé un Rhoa Kwi de son groupe puis l'avait forcé à s'éloigner dans la jungle. Elle l'avait poursuivi pendant des jours, en laissant entre eux une distance suffisante pour maintenir la pression sur l'animal, qui se pensait hors de danger et l'instant d'après percevait les signaux que lui laissait la chasseresse. Au final, la bête épuisée se laissa abattre par dépit, ayant renoncé à fuir devant ce prédateur d'allure frêle mais au mental d'acier.

        Quelque chose disait à Drakell que sa présence ici n'était effectivement pas le fait du hasard. Il avait décidé de chercher assistance, mais qu'est-ce qui l'avait poussé vers Dathomir et les Sœurs ? La Force, les Esprits, le Destin, qu'importait comment l'on pouvait l'appeler. Quelque chose avait provoqué sa venue, et il avait peut-être trouvé quelqu'un pour l'aider dans sa quête.

        Mais avant de se lancer dans une entreprise longue et difficile, il devait être certain que Lucrezia était celle qui lui prêterait main forte.

          « Drakell irait bien chasser. L'accompagnerais-tu, en souvenir du bon temps ? »
#26473
    Lucrezia reconnut presque immédiatement le Khommite, la rareté de sa race aussi bien dans la galaxie que sur Dathomir rendait impossible le doute. Elle l’avait elle-même entraîné parfois, sous la houlette de Silri et bien que les Soeurs ne portaient pas spécialement les mâles dans leurs coeurs, elle avait fait une exception pour cet être décalé.

    Lorsque l’on observait Drakell 82, ce qui sautait aux yeux c’était le calme étonnant qui animait aussi bien ses actes que ses paroles, c’était quelque chose qui avait frappé Lucrezia, comme un contrepoids à l’idée qu’elle s’était toujours faite des Sith dont elle avait souvent entendu dire qu’ils étaient prompt à la colère.

    La Soeur de la Nuit observait le Khommite : une farouche détermination semblait l’animer un trait qu’elle lui avait certes déjà reconnu, mais pas dans cette intensité. Les Esprits s’agitaient autour de lui, comme pour communiquer à Lucrezia cette même intensité. Mais celui-ci venait avec des intentions qui lui était propre, un but qu’il cherchait à accomplir. Il voulait chasser.

    Lucrezia prenait plaisir à la chasse et la partager avec un compagnon de valeur comme Drakell 82 serait un honneur, le Dieu Vorace serait alors témoin de leur grandeur et récompenserait leurs efforts, telle était la vérité qui serait. Car la chasse était révélatrice en soi de beaucoup de choses mais surtout du comportement du prédateur. Bien que Lucrezia avait connu de nombreux jours meilleurs, elle se laissa tenter par la proposition du Khommite, posant sa main sur l’épaule de son compagnon, elle lui sourit :

      Nous irons à la chasse, ensemble comme deux amis.

    Elle se redressa, s’appuyant à moitié sur lui et rangeant ses deux nouvelles armes à sa ceinture. Elle récupéra également son arc d’énergie et fit signe à Drakell 82 de la suivre. Ils quittèrent tous deux le village, suivant un chemin sinueux qui s’avançait à l’orée de la jungle et finirent par s’engager à l’intérieur, quittant la sûreté du chemin pour s’aventurer dans l’inconnu de la jungle de Dathomir. Lucrezia n’avait aucune idée de la proie qui était visée pour le moment, mais elle ne doutait pas que bien vite Drakell 82 trouverait ce qui l’intéresserait. L’exercice, pourtant, n’avait pas commencé et Lucrezia se doutait que quelque chose trottait dans la tête du mâle, aussi décida-t-elle de l’interroger avec un sourire amusé :

      Cela fait bien longtemps que nous n’avions pu goûter le plaisir de ta visite. Mon instinct me dit que quelque chose te préoccupe. Que cette chasse en amènera une autre.

    La chasse n’avait pas commencé, aussi pouvaient-ils se permettre de parler encore un peu, mais bientôt la traque débuterait et les murmures remplaçeraient les paroles, afin que la proie ne prenne conscience des prédateurs que lorsqu’elle serait perdue.
#26490

        Les deux compagnons quittèrent le village pour gagner le couvert de la jungle. Tout en s'éloignant lentement, ils retrouvaient graduellement les sons de la forêt. Pour l'instant, ils pouvaient encore parler un peu. Le gibier intéressant ne se situait qu'un peu plus loin. Et comme elle l'avait toujours été, Lucrezia faisait encore preuve de sa grande sagacité.

          « En effet, Drakell est inquiet. Il était parti pour suivre son ancien Maître, un Sith qui avait trahi l'Empire pour créer son Ordre. Mais ce Maître a connu des difficultés. Il a du se soumettre aux autres Sith, ceux qui se sont liés pour la renaissance de leur Ordre. Tout ça n'est pas naturel. On ne se prétend pas Maître de quoi que ce soit pour courber l'échine devant plus puissant.

          Darth Oxious aurait dû combattre et montrer sa supériorité, ou mourir. Il n'a pas suivi le précepte. Il n'applique pas ce qu'il enseigne. Il ne mérite pas de vivre. Et puis…
          »

        Drakell s'interrompit pour écouter les alentours. Les chants d'oiseaux se faisaient plus forts et plus variés, témoins de l'influence des Sœurs de la Nuit qui s'atténuait. Ils pourraient bientôt commencer la chasse. Chasser. Trouver une proie, la suivre, la traquer, la mettre aux abois. Puis porter le coup fatal. Tout ça n'était qu'une chasse. Drakell en prenait conscience à présent. Il avait une cible, il devait engager la battue. Il reprit lentement sa marche et la parole.

          « …et puis la Force… les Esprits ont montré des choses à Drakell, des choses que Darth Oxious a faites. Il est la source de déséquilibre dans l'ordre naturel. Il pourrait en créer bien plus, bien que Drakell n'en soit pas certain. Quoi qu'il en soit, Drakell pense qu'il faut éliminer ce Sith. Pour l'équilibre. Drakell ignore si cela réparera quoi que ce soit, mais il a le sentiment de devoir essayer. »

        En disant cela, le Khommite savait ce que cela impliquait. S'il y avait effectivement un déséquilibre créé par Oxious et ses actions, alors la mort d'Oxious pourrait compenser un peu ce déséquilibre. Mais si ce n'était pas le cas, alors tuer Oxious ferait bel et bien pencher la balance. Et Drakell en serait le responsable. Et ce serait alors sa mort à lui, qui ferait tout revenir dans l'ordre initial. Il ne pouvait être sûr de rien. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était prendre une décision, s'y tenir, et voir ce qui adviendrait.

#26506
    En y réfléchissant, Drakell 82 était un curieux melting-pot philosophique, mélange savant de l’enseignement Sith et de l’apprentissage Soeur de la Nuit. Cela se sentait beaucoup pour qui serait initié à l’une ou l’autre des philosophies. Des Sith il avait appris cette règle immuable de la force qui devait être l’affirmation du pouvoir, mais des Soeurs il avait retenu cette notion d’équilibre naturelle qu’elle défendait, certes le mélange des deux formaient un conglomérat un peu bâtard d’idées, mais Lucrezia n’était pas une ardente défenseuse d’idéologie et elle pensait que ce mélange n’était pas mauvais en soi, ayant au moins pour lui le bon sens de contenir une partie des idées Soeurs de la Nuit.

    La jungle commençait à se faire bien plus touffue là où ils progressaient, elle sentait les caresses des feuilles sur les parties de sa peau qui étaient exposés et restait vigilante sur ce point : la faune sur Dathomir avait tendance à être traîtresse et il arrivait régulièrement qu’une seconde d'inattention mette une de ses soeurs en danger. Un craquement lui parvint à quelques mètres et elle se stoppa. Mais la bête s’enfuit aussitôt, visiblement inquiétée par l’envol d’oiseaux à quelques mètres au dessus d’eux. Lucrezia jura, une proie facile s’offrait à eux, mais il semblait qu’un élément extérieur ait eût une influence sur la chasse, un élément qu’elle aurait dû prendre en compte.

    Elle était également légèrement troublée par l’échange qu’elle avait avec Drakell 82 et elle continuait à réfléchir bien après que les mots fûrent lancés. Naturellement elle aurait été tentée de répondre que la soumission d’Oxious aux autres pouvait avoir traits à cet équilibre naturel, un équilibre que les Soeurs défendaient avec passion. Mais son propre logiciel de pensée n’était pas applicable en l’état pour comprendre correctement la vision de Drakell 82. Ou plutôt…

    - Le rancor devenu trop faible finit par être dévoré par ses congénères ou d’autres charognards de Dathomir. C’est un procédé naturel qui entretient l’équilibre de la Nature.

    Elle choisit de développer sa pensée en se basant sur les dires du Khommite :

    - Oxious a été un grand chasseur, mais le chasseur devient proie par faiblesse. Si Oxious est devenu trop faible, il est naturel qu’il soit chassé. Mais que t’ont montré les Esprits, exactement ?

    Elle se stoppa net, cessant de consacrer sa pensée à la chasse. Il est vrai que le Khommite avait réussi à aiguiser sa curiosité, les signes que les Esprits envoyaient à d’autres était toujours intéressant à noter, elle pouvait y voir peut-être un propre signe pour elle ?
#26512

        Les mots de Lucrezia avaient un sens. Si Oxious avait connu des jours meilleurs, il était clair que son temps avait touché à sa fin. L'heure était venue, et les visions délivrées par la Force ne faisaient que le confirmer.

          « La Déesse Ailée a montré à Drakell un avenir possible. Drakell y a vu Oxious à terre, et Drakell levait son arme contre lui. Il ne fait aucun doute que Drakell allait le tuer, et il pense que c'est ce qui doit arriver…
          Mais Drakell ignore où il doit chercher. L'empreinte d'Oxious a disparu, une fois. Sans raison. Drakell ne le sentait plus avec les Esprits. Ça a duré quelques heures, puis de nouveau Oxious était présent. C'était étrange, et Drakell ignore ce qui a pu causer cela…
          »

        Si le Khommite se montrait presque certain de ce qu'il devait accomplir, il était étrangement troublé quant à la marche à suivre. Il ne savait absolument pas par où débuter, quels moyens mettre en œuvre, et surtout où chercher. Tout cela ne ferait qu'une tâche ardue à exécuter.

        Mais lentement, au fil de leur progression désormais silencieuse dans la jungle, des plans se formaient dans son esprit. Il devrait chercher Oxious, bien entendu, mais il devrait aussi se montrer le plus discret possible. Ses investigations devraient lui ramener assez d'indices et d'informations, et il devrait ne laisser aucun souvenir. Ceux qui le renseigneraient devraient l'oublier aussitôt. Cela demanderait quelques ajustements dans son apparence, et peut-être également de travailler quelques petites choses avec l'aide de la Force.

        Drakell saisit son arme lentement. La Force lui intimait de le faire, car un danger semblait proche. Son arme, voilà un changement qu'il allait devoir opérer. Si elle lui convenait parfaitement, son apparence était assez explicite quant à l'utilisation qu'il pouvait en faire. Il allait devoir trouver un subterfuge, un moyen de cacher la nature de cette arme avec quelque chose de bien plus anodin.
        Tenant l'objet juste sous la masse d'arme, il en appuyait le pommeau au sol comme il l'aurait fait avec un bâton de marche. Un bâton. Voilà ce qu'il lui fallait. De quoi faire passer son sabre pour un simple bâton. Et pour ça… la jungle dathomirienne lui offrait tout ce qu'elle avait de mieux, juste là, tout autour de lui. Il n'avait qu'à trouver l'exact objet de ses besoins et à le ramasser.

        Soudain, Drakell s'immobilisa de nouveau. Il avait senti quelque chose. Un mouvement, une présence. Quelque chose d'imposant et de clairement proche, mais il avait beau scruter la végétation, il ne voyait rien.

          « Drakell pense que leur gibier est tout proche, maintenant... »

#26559
    Le silence environnant tandis qu’ils progressaient dans la jungle était un terreau fertile à ses idées et elle orientait ses réflexions vers ce qui occupait Drakell 82, une question qui la fascinait, en tant que chasseresse. Un chasseur efficace ne se jetait pas sans préparation sur sa proie, il devait prévoir le piège, les armes, les appâts, choisir le terrain, connaître les habitudes de sa proie… Drakell 82 n’en avait peut-être pas conscience, mais il avait déjà en lui une grosse partie de la solution, il suffisait seulement de lui faire réaliser.

    Le Khommite sortit son arme et Lucrezia l’imita, elle avait également senti les signes. Son arc d’énergie était bandé et elle avait généré une première flèche. Tendue, elle se préparait à voir apparaître la créature. Elle sentait les tremblements dans la terre et elle voyait les feuilles bouger, la créature chassée était proche. Et puis soudain, plus rien.

    La créature avait disparu ? Ou bien jouait-elle avec eux ? Lucrezia fût saisie d’un doute et posa son oreille au sol. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passait, des secondes qui l’avait séparée elle et lui de la mort. Elle plongea sur le Khommite, l’éloignant du point où ils étaient juste à temps : là où ils se trouvaient il n’y avait plus maintenant qu’un gros trou béant dont sortait une longue forme sinueuse et imposante, se contorsionnant. C’était un ver Whuffa, aux vues des anneaux et de la taille, c’était encore un bébé. Un adulte aurait été plus problématique à chasser à deux, la difficulté serait grande, certes, mais ce n’était pas impossible, les bébés n’avaient pas encore atteint leurs facultés optimales pour ce qui étaient des réflexes et de la chasse, il était facile de les abuser.

    Un sourire aux lèvres, elle banda son arc et décocha une flèche d’énergie qui se planta dans le corps de la créature, laissant une grande brûlure. La créature hurla de douleur et s’enfonça de nouveau sous terre. Elle allait se déplacer juste en dessous de la menace pour tenter de l’annihiler, il faudrait se fier aux tremblements et agir avec célérité. Elle lança à Drakell 82 :

    - Il va falloir réagir avec rapidité mon ami. Est-tu prêt ?
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