L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#25571
Haine, souffrance, peine … Calme, tempérance, joie… Des mensonges. Des faiblesses illogiques. Autant de sentiments qui poussent à nier ce qui doit être fait. Ils réfutent l’action, la vérité et l’évolution. Que lui était-il arrivé depuis Lotho Minor ? Ranath en était-elle responsable ? Non, c’était certain que non. La Sith n’était pas assez puissante pour cela. Juste assez pour lui mettre des bâtons dans les roues et briser son corps. Elle regarda ses mains tremblantes sous l’effort. Ses muscles étaient endoloris dans tout le corps, sa peau déchirée en divers endroits. La douleur l’affectait, mais sans que cela ne l’affecte particulièrement. La douleur n’était qu’une réponse du système nerveux, et rien que cela. Du coup, elle ne faisait que l’ignorer. Laissant le pilotage automatique, Helera se dirigea vers la salle de bain où elle commença à se dévêtir. Dans le miroir en face, elle se regarda, chaque parcelle de son corps, avec un œil nouveau. Du haut de ses 26 ans, elle avait les marques d’un soldat de 50. De toute manière, cela lui importait peu. S’accoupler n’était pas dans ses prérogatives premières, et si elle avait souffert de solitude il y a encore quelques jours de cela, elle ne comprenait plus ce mot désormais. Mue par une motivation nouvelle, elle savait ce qu’elle devait faire et comment le faire. Cela devrait être fait sans aucun compagnon à ses côtés. Personne ne pourrait comprendre, car tous étaient affaiblis. L’amour contrôlait le monde et régissait les choix et décisions. Pour un être qui ne ressentait plus l’amour, c’était la logique qui intervenait. Elle posa sa main contre le miroir froid. Elle était la grande inquisitrice, la garde-paix Grise. Son rôle était clair désormais. La Force lui avait donné le don d’impassibilité, elle ne le gâcherait pas… Mais pour l’heure, son regard se tournait à présent vers le peuple qui l’attendait.




Les gris sur place prévinrent de son arrivée. Un centre de commandement de fortune avait été installé à proximité du village. Des préfabriqués avait été rajoutées au-delà afin d’accueillir les élèves Gris. Des zones d’entraînement furent aménagées, profitant aux Gris et aux Nelvaaniens. Les deux entités travaillaient désormais de concert. Une sorte de symbiose c’était installée. Les Gris apportaient technologie tandis qu’ils profitaient des savoirs Nelvaanien et d’une place où s’installer. Les deux peuples s’entraînaient désormais ensemble au combat, ils apprenaient ensemble les voies d’Orek. Le chaman et ses apprentis assistaient les professeurs sorciers. Si les Nelvaaniens apprenaient la bonne conduite des voies de la Force, les élèves Gris continuaient leur entraînement. Ils auraient donc désormais une base plus spirituelle des choses. Tout fut organisé pour éviter les débordements, la sur exploitation des ressources de la Grande Mère, ou encore l’utilisation abusive de l’environnement. Les jeunes étaient bien plus réceptifs à ses préceptes, et comme les chevaliers plus âgés étaient encore et toujours sur le front, cela fut très assimilé. Ce nouveau mode de vie éleva encore la conscience commune Gris. Ils apprenaient à vivre avec le minimum, dans le respect de la nature et de la vie elle-même. Loran organisait tout cela d’une main de maître et si tout cela fonctionnait si bien, c’était grâce à lui. Helera avait eu un rapport détaillé dès son entrée dans le système. Quand elle se posa, elle fut au courant de toutes les évolutions. Le camp s’était transformé en petite ville. De nouvelles tentes furent encore rajoutées au-delà du village. La population semblait avoir doublé, ou triplé, mais ce n’était pas le fait des Gris… Loran lui avait prévenu d’une … surprise.

Quand elle se posa, elle fut surprise en effet par l’attroupement de monde devant son vaisseau. A peine la rampe toucha-t-elle le sol que plusieurs Nelvaanien lui sautèrent dessus. Ils ne parlèrent pas reniflèrent en sa présence. Ils ne l’effleuraient juste, sans la bousculer ou même lui bloquer le passage. Habillée d’un ensemble noir de tissu simple, elle avait tout l’air d’une femme de son temps. Les manches longues cachaient les cicatrices et le col roulé, la blessure à l’épaule. Au fond de la foule, elle visualisa le chaman. Bras croisés derrière le dos, il discutait avec une demi-dizaine d’autres hommes loups. D’autres chamans, ce fut la première réflexion qu’elle se fit. Elle se dirigea dans sa direction tout en écartant les bras afin de satisfaire la troupe Nelvaanienne. Même si elle ne comprenait pas réellement pourquoi. Elle s’inclina devant le chaman, et les autres lui rendirent la pareille.

« Chaman Booros, Nelvar … »

C’est là qu’elle comprit. Ces visages, elle les connaissait. Ces chamans, car nul doute ne s’élevaient sur leur fonction, étaient de ceux qu’elle avait vu dans la cérémonie. Ils reniflèrent son odeur et la toisèrent comme un morceau de viande. Ils étaient en train de la juger, sans nul doute. Tout devenait clair à présent. L’attroupement des nouveaux venus, les chamans l’accumulation de population. Depuis la cérémonie, ils attendaient son retour. Ils voulaient d’elle qu’elle unisse les Nelvaaniens. Ils n’avaient été que très rarement en guerre de clan mais leur éloignement les obligeait à l’isolement. Ils avaient besoin d’elle pour les relier entre eux, comme les Nelkar le faisaient dans Orek. Les chamans n'étaient pas dupes et connaissaient l'étendue de la galaxie. La grandeur du peuple devait d'abord commencer par leur unification. Ils voyaient peut être en elle quelqu'un de lié à la Grande Mère, mais elle n'était que leur instrument. Cela n'était pas négatif, et ils semblaient également prêts à la suivre. Leur prophétie avaient annoncé la venue d'un être qui allait les guider, tous ensemble, comme un seul. La Force avait guidé les Gris jusqu'à eux, ce n'était pas un hasard. Tout cela devenait particulièrement logique. Elle se contenta de leur dire :

« Je suis prête. »
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By Helera Kor'rial
#25694
Quelques semaines plus tard, Helera était encore dans la ville naissante des Nelvaaniens Gris. Ses plaies s’étaient en partie refermées, ses contusions étaient en croute et les bleus se raréfiaient. Seul son esprit restait complètement brisé. Le grand maître gris avait médité, encore et encore sur sa propre condition. Rien ne semblait anormal, vu de l’extérieur, mais elle sentait que quelque chose avait changé en elle. Impossible de dire quoi, ou même de dire la dite chose qui avait muté. Toujours est-il qu’elle se sentait animé d’une logique nouvelle, prenant les décisions qui devaient être prise. Au cœur même du peuple, peu de personne avait remarqué ce changement. Peu de personne avait osé le lui dire également. Helera se présentait comme une femme forte, charismatique et fière représentante de son peuple. L’ordre Gris et les Nelvaanien devaient tous deux être mené d’une main ferme et résolue. La main de la justice et de la vie elle-même. Assise dans cette tente trop grande, l’inquisitrice semblait figée dans le temps. Autour d’elle, les chamans Nelvaan, mains jointes, agitaient des encenseurs, tandis que d’autres marmonnaient des paroles dans un ancien langage Nelvaan. Orek était fortement éprouvé, la Force était canalisée. Les chamans exerçaient une pression mentale sur leur future guide à travers les flux tempétueux de l’invisible. Par moment, certains objets s’agitaient, mais aucun ne tombaient. Helera était la cause de ces perturbations, essayant de contrôler les ce qui lui était imposé. Les chamans les plus influents de la planète étaient également les plus puissants dans la Force, dans Orek. Ils avaient insisté pour organiser cette cérémonie, qu’ils appelaient eux même « Nah Gram Aley », autrement dit, L’épreuve de l’esprit. Cette cérémonie n’était organisée que très rarement pour élever un être au sein d’Orek. En réalité, ils manipulaient l’esprit en s’insinuant à l’intérieur, en lançant des pics mental et autres attaques psychiques. De ce qu’elle avait compris, les héros Nelvaan devaient obligatoirement passer cet épreuve, ou dans son cas, en tant que guide. Peu avait la force d’esprit et la volonté de résister à cette cérémonie. Une personne normale aurait hurlé de douleur, un grand maître sensitif quant à lui ne bougeait pas. C’est pour cela que tous les chamans étaient réunis, pour accroitre l’épreuve. Si Helera voulait se présenter comme guide du peuple, ce n’était pas une épreuve des esprits normale qu’elle devait passer. Les Nelvaan avaient été clair là-dessus.

C’est ainsi que l’esprit était éprouvé, et c’est ainsi qu’Helera « souffrait » en silence. Les pics mentaux étaient soudain et à chaque fois provoquaient une réponse de Force immédiate. Avait-elle mal ? Pire encore. Elle souffrait le martyr. Elle avait l’impression d’être déchirée de l’intérieur. L’encens lui tournait la tête et les chamans frappaient à l’intérieur. Pourtant, cette douleur était éphémère comparée à la tâche qui l’attendait. La grise était concentrée vers son seul et unique but : Guider les Nelvaans. Elle enfermait son esprit dans des questions existentielles. Saurait-elle à la hauteur ? Se détourneront-ils d’elle au bout d’un moment ? Autant de saut d’humeur qui se manifestaient quand un des chamans s’infiltrait dans les profondeurs de son mental. Une fois repartie, la logique reprenait le dessus et la confiance revenait. Elle sentait la rage des hommes loups en elle. Pas la colère, ni la haine, mais une agressivité sauvage et naturelle. A chaque incision des chamans, elle sentait plus encore cet état croître en elle. « Guide du peuple » mais également membre du peuple. L’un ne pouvait aller sans l’autre. La rage animale serait son état d’esprit, car c’est ce qui lui permettrait de vaincre, de s’élever et de se faire respecter. Ce phénomène, ce rite, dura encore plusieurs minutes, pour un total d’une heure environ. Une heure pendant laquelle la pression de Force dans la tente avait pu être ressentie dans les alentours. Cela en tous cas n’avait pas échappé aux sensitifs gris. En rouvrant les yeux, elle était d’un calme olympien, la migraine en plus. Ses mains se crispaient par intermittence, provoqué par l’assimilation nouvelle. Elle ne savait pas encore si elle se servirait un jour de cette sauvagerie instinctive, mais ne rejetait pas l’enseignement. En jetant des regards vers les chamans, elle s’aperçut qu’ils se regardaient tous tour à tour. La pénombre de la tente faisait paraître l’atmosphère comme étant pesante et lourde. Helera attendit sagement et laissa les flux de la Force calmer son esprit et concentrer la douleur ailleurs dans son subconscient. Booros leva la main quand leur discussion silencieuse fut terminée et proclama :

« Ton aura à changer, Ohorag Nelvar. Ta perception également. Nous t’avons accordé le Don du Nelvar, héritage de la Grande Mère. Il n »ous permet d’être en communion avec elle, en nous plongeant dans nos instincts les plus primaires.

Helera le regarda sans sourciller. Rage bestiale, instinct primaire. Les mots résonnaient dans son esprit. Elle comprenait ce qu’il était en train de lui dire et pourquoi ils tentaient tant à lui montrer cela. Le raisonnement était logique en tous points.

« Et ensuite ? »Demanda-t-elle.

Loin d’être impatience, Helera cherchait à clore cette cérémonie et poursuivre les projets des Gris. Pour l’instant, elle se contentait d’être passive et n’avait pas passé la dernière épreuve. Le chaman remarqua cela et l’incita à se contenir d’un geste de la main.

« Tout viendra à point. Pour l’instant, il te reste un dernier rite à passer tu pourras accomplir ton destin, si la grande mère le veut. »

Helera opina du chef et se leva quand on l’y invita. On la mena hors de la tente, devant laquelle plusieurs personnes étaient encore attroupées. Les regards se croisaient et chacun se dévisageaient. Pour Helera, tout cela était nouveau, mais elle n’en fit rien savoir. Le contingent se dirigea ensuite vers les hauteurs du village, au dessus de ce dernier. Le seul perchoir qui le dominait. Une simple roche en guise de sol, un foyer imposant au centre, et le vide d’un côté. Elle fut placé entre le foyer et le vide, alors que l’ensemble des chamans formèrent un arc de cercle de l’autre côté. L’un d’eux, un bol à la main, s’approcha. Booros commença :

« Reçois la bénédiction de la chasse Ohorag Nelvar ! »

L’humaine avait déjà eu l’occasion d’assister, et même de subir ce genre de pratique. Quand elle était passée chasseur aux yeux du train, ils avaient utilisé ces mêmes larves pour dessiner les traits bleu sur son corps. Elle enleva ses vêtements supérieurs, en gardant simplement son soutien gorge. Le chaman déposa alors les petites larves. Ces dernières piquèrent instantanément sa peau, en laissant ces marques bleues caractéristiques derrière elles. La douleur était insignifiante cette fois, Helera les laissa donc tracer leurs traits tout en fixant l’assemblée. Une fois finie, elle contempla la mine satisfaite des chamans et sans tressaillir ordonna :

« Gravez-moi ces lignes sur la peau. Tatoué moi avec la bénédiction de la chasse. Si je suis votre guide, alors que tout le monde le voit. »

Leurs mines satisfaites retombèrent et certains échangèrent quelques paroles. La Grise resta ferme et décidée. Son corps serait marqué à vie, mais cela était pour la bonne cause, pour la Grande Mère. Elle perçut sur les babines de Booros une esquisse de sourire. Il donna les ordres correspondant, et les marques Nelvar furent incrustées.
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By Helera Kor'rial
#25825
Est-ce que cela faisait mal ? Pas du tout. Sa peau était anesthésiée par la volonté qui coulait dans ses veines. Cette douleur était irrationnelle, puérile et injustifiée. Ses membres en revanche étaient agités par des soubresauts à chaque fois que l’aiguille pénétrait sa peau. Ou plutôt, que les aiguilles s’enfonçaient à la suite les uns des autres. Dos au feu, quatre Nelvar travaillaient son épiderme dorsal. L’opération se prolongea jusqu’à ce que la pénombre ambiante s’installe. Les lueurs dansaient devant elle, son ombre projetée sur la roche et le village qui s’étendait en contre bas. Plusieurs lumières étaient apparue ça et là et ce n’est qu’en se concentrant sur ces dernières qu’elle pu les voir danser. Les torches fixées auparavant semblaient léviter sur place. Les Nelvaaniens qui les tenaient faisaient foules et il était même difficile, malgré sa vue améliorer, d’en discerner un en particulier. Encore et toujours ce même attroupement autour d’elle. Les choses se précipitaient, elle le sentait. Il ne lui restait qu’à franchir la dernière étape et elle serait enfin reconnue par le peuple. La Force était claire et son chemin définitivement encré dans la roche de glace … Helera ferait ce qui doit être fait, comme toujours. Quand le tatouage fut enfin terminé, on lui demanda de se relever. Les couleurs n’étaient pas encore sèches et brillaient sous la lumière du brasier. Sa peau brûlait à ces endroits et l’irritait.

« Ta dernière tâche t’attend. Par delà le village, au cœur des montagnes du Sud, tu trouveras l’antre de Gorook, le roi de la montagne. Ce géant de la Grande mère est un être vorace et il n’hésitera pas à te tailler en pièce. Tu devras le tuer pour prendre sa puissance. Tu devras le tuer pour être reconnue par le peuple comme un chef. »

C’était donc cela, le rite du passage que les chefs de clan devaient passer. Helera ne connaissait que le chef du village à avoir passer cette épreuve, le fils n’ayant pas encore la maturité pour le passer. A la fois, c’était un grand honneur de participer à ce rituel, mais c’était également un piège qui se refermait sur elle. Rares étaient les Nelvaaniens qui revenaient vivant de ce rite. Il était le plus compliqué à cause de la taille de l’adversaire. Les Horax étaient d’immenses créatures, vivant seul dans les montagnes. Là encore, Helera n’avait que les dires des chasseurs pour supposer. Jamais elle n’avait eu le privilège d’en voir un en vrai. Privilège qui venait juste de lui être accordé aujourd’hui. On lui apporta alors sa lance de bois avec ses différents totems. Les Nelvaaniens l’habillèrent et la bénirent encore une fois. Tout chaman qu’ils étaient, l’inquisitrice sentait leur réserve quant à cette épreuve. Elle sentait qu’ils étaient à deux doigts de le révoquer. Après avoir enfilé sa chemise et attaché son sabre à sa ceinture, elle saisit la lance d’une main ferme et fixa les chamans un instant. Puis, elle se retourna vers l’à-pic, en direction du village. Tout était fait pour qu’elle reçoive le soutien du peuple. Alors pour cela, elle devait se montrer forte et fière. Elle commença son discours, toujours dans la langue des hommes-loups. La férocité de l’animal brûlait au fond de son corps et elle n’attendait que de le rencontrer enfin. Sa voix fut amplifiée par la Force.

« Peuple de la Grande Mère. Je suis Ohorag Nelvar, maître de l’Orek et chasseur de clan. Je suis venu sur votre terre avec mon clan. Vous nous avez accueilli, nourris et logés. Vous nous avez donné plus que ce que nous ne méritions. Vous avez fait de nous des Nelvar ! »

Sur ces premiers mots, elle activa un côté de sa lame et la brandit au ciel. La lumière blanche irradia les alentours comme un mini soleil. Puis d’autres lames, dans le village, dans la foule s’activèrent. Sabre d’entraînement ou sabre laser, les deux outils brillaient dans la nuit et sitôt la lumière inonda la nuit. Certains indigènes, principalement les nouveaux arrivants, eurent des mouvements de recul dans un premier temps. Helera continua :

« Aujourd’hui, c’est à moi de vous rendre la pareille. Les chamans ont écouté la Grande Mère et ils m’ont choisi dans un but très précis. Cette nuit même, peuple de la Grande Mère, je vais tuer le Roi de la montagne et je vous mènerai vers les étoiles ! Ensemble, nous ne ferons qu’un ! »

Elle leva alors la lance dans son autre main. Et là, il y en eu un raz de marée sonore. Les chasseurs levèrent à leur tour leur arme. Les civils quant à eux agitèrent leurs griffes dans le ciel et poussèrent des grognements. Le village semblait se soulever et ses organes internes vibraient au son de ces grognements. Puis les grognements se transformèrent en longue plainte mélancolique. A des kilomètres à la ronde, les hurlements du peuple seraient entendus. Bientôt, comme elle l’avait dit, ils ne feraient qu’un. C’était cela sa destiné. Cette phrase tournait encore dans sa tête comme un light motif entêtant. Son cœur battait la chamade, comme un tambour de guerre. Un léger grognement s’échappa de sa bouche et elle fit volte face, abandonnant la foule sur excitée. Son regard croisa celui de Booros et elle lui adressa un bref mouvement de tête. Roi ou pas, elle le tuerait au nom de la culture Nelvar et de la grande mère. Ainsi allait la volonté de son peuple. Le grand maître gris s’équipa pour son long voyage vers les montagnes indiquées. Elle emprunta un bantha des neiges et partie sans un mot de plus dans la nuit profonde de Nelvaania.
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By Helera Kor'rial
#25843
La tempête s’était levée et battait l’air avec violence et acharnement. Le vent s’infiltrait de partout et sifflait pour prouver sa puissance. Avec la nuit avancée, la visibilité était nulle à moins d’un mètre. Le bantha avançait de manière constante, sans réellement se soucier de ces conditions climatiques. Son passager quant à lui s’était blotti à l’intérieur de sa fourrure. Les yeux fermés et la respiration à moitié coupée, toute sa concentration était dirigée vers le flux infini de la Force à travers une posture méditative. Tout son pouvoir était redirigé pour sa propre protection, aussi bien pour se prémunir du froid que des dangers environnants. Elle guidait le bantha par des ordres simples qu’elle envoyait directement à son esprit peu évolué. Sa mission, son but ne la quittait pas et jamais son esprit ne vint vers d’autres idées qui auraient perturbé sa concentration. Elle était le grand maître Gris, inquisitrice de l’obscure, membre fondateur du Cercle et protecteur de la liberté. Rien ne pouvait lui arriver, car sa quête était juste et son chemin guidé par la Force. Tout cela tournait en boucle dans son esprit, comme si elle essayait de s’en convaincre. Comme si le mental n’était pas convaincu de la fiabilité des actions corporelles. Elle sentait que la Force la poussait à agir mais quelque chose cependant semblait s’opposer à cette divine parole. Quelque chose de profond, de fondamental. Sans quelle ne sache pourquoi, cette pensée piquait sa conscience. C’est en méditant qu’elle tenta d’y trouver la réponse. Une méditation dans laquelle elle s’immergea pendant toute la durée du voyage.

Les rayons de l’étoile caressaient de leurs chaudes caresses ses joues endolories. Le bantha reniflait la neige à la recherche de quelques gourmandises et raclait le sol par des mouvements de la tête. L’inquisitrice se releva et fit un bref état des lieux. L’odeur rance du bantha avait infiltré ses vêtements. Sa peau huileuse avait laissé des traces sur ses vêtements. De la neige la recouvrait partiellement jusqu’à l’arrière de la bête. Sur sa droite, d’immenses plaines s’étendaient jusqu’à perte de vue. La toundra borréenne se présentait à elle, paysage majoritaire sur la planète. Sur sa gauche, le relief grimpait en pic. Les montagnes du Sud s’imposaient comme d’immenses structures minérales grisâtres. Elles formaient un mur gigantesque de roche qui s’étendait sur plusieurs centaines de kilomètres. Quelques passages escarpés semblaient grimper vers les sommets. Ca et là, de l’herbe mauve poussait entre les cailloux, seule manifestation végétale. Comment trouver le Roi désormais ? C’était bien la première question qui s’imposait à elle. Plusieurs passages, une destination. Encore une fois, elle compterait sur la Force pour la mener à travers cette chaine escarpée. Helera fit quelques pas dans la neige, les yeux rivés sur les pics lointains. Son aura se projeta à travers la roche et y scanna les environs. Elle se frotta le visage devant l’ampleur de la tâche et sortit son équipement de sa monture. Rapidement, la Grise s’équipa, mangea et partit à la recherche du Roi.

L’ascension était douce dans les premiers kilomètres mais devint vite très abruptes. Chaque roche était un danger et risquait de l’écraser, chaque prise pouvait céder, la précipitant dans une chute mortelle. Aussi avança-t-elle avec la plus grande précaution. Certaines fois à quatre pattes, d’autres debout sur des surfaces suspendue ou encore escaladant des parois verticales. Petit à petit, elle avança encore et toujours, ne s’arrêtant que pour manger ou boire. Ses capacités physiques étaient mises à rude épreuve, mais psychiques davantage. Pour passer d’une paroi à une autre, elle devait exécuter des sauts de Force au dessus du vide ou prendre de l’élan avec la vitesse. Dans tous les cas, les lignes de failles progressaient en même temps qu’elle, lui indiquant les prises solides des autres plus fragiles. En définitif, l’ascension se prolongea pour une bonne partie de la journée. La Force l’avait guidé jusqu’à une plateforme qui laissait entrevoir un unique passage à travers la roche et qui coupait le reste de la montagne en deux. D’une largeur de quelques centaines de mètres pour deux fois moins de longueur, les parois étaient nimbées de cristaux de roche luisants sous la lumière solaire. Au fond, un trou béant s’enfonçait dans les entrailles de la montagne. Helera saisit sa lance dans les mains et plissa les yeux afin d’apercevoir l’intérieur. Elle s’approcha encore de l’entrée, alors qu’une odeur puissante de souffre et de décomposition s’y échappait. Pour elle-même, elle esquissa un sourire tout en faisant quelques pas à l’intérieur avant de se stopper. L’inquisitrice attendit devant, projetant son aura et écoutant. Le chasseur se tenait prêt. L’aura qu’elle y perçu était puissance, immense et terriblement agressive. Son attention venait de se tourner vers elle, ou plutôt vers l’odeur de bantha qu’elle dégageait. Cette simple odeur venait de lui retirer tout état de surprise. Son plan s’adaptait avec la situation. Un tremblement fit vibrer la grotte et un hurlement y sortit. Helera souffla doucement et renforça sa poigne sur son arme.
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By Helera Kor'rial
#25850
Le rugissement se transforma en grognement qui tambourinait tout autour d’elle. Elle dégaina son sabre laser et une pure lumière blanche vint éclairer les cristaux de la grotte. Ohorag Nelvar avança précautionneusement dans la caverne et joua du sabre pour éclairer son passage. Un craquement sous ses pieds attira son attention. Des os, par centaine. Certains petits, d’autres énormes. Des cranes, pas humain. Des cranes de Nelvaaniens. Voilà pourquoi la bête devait être tuée. Visiblement, elle ne semblait pas fuir devant l’odeur de queue des autres Horax. Celui là devait être âgé et visiblement il devait avoir perdu la raison. Il s’attaquait à tous sans exception et ne respectait plus la volonté de la Grande Mère. Le rituel de l’âge adulte s’était transformé en régulation de la population Horax. Helera continua son avancée dans l’antre du monstre.

Une pente accéléra sa descente et elle se cramponna à une paroi pour ne pas glisser. Le sol humide de la grotte et le polissage de la roche rendait le tout très compliquée à pratiquer. Après ce tunnel immense, elle déboucha dans une autre salle, tout aussi gigantesque. Une grotte au plafond pointu et au sol jonché de cadavre, dont certains étaient encore frais. Des cristaux luminescents sur les parois, qui donnaient à la structure un halo bleuté surréaliste. Plusieurs fissures sur les côtés laissaient penser qu’il y avait d’autres pièces comme celle là. L’absence de stalagmite sur le centre de la pièce et les faussées au sol indiquaient le passage de la bête. Un bruit d’écoulement au fond de la pièce indiquait la présence d’une rivière souterraine. De là où elle était, elle n’apercevait que la chute, sans être certaine de ce qu’il s’y trouvait. C’est d’ailleurs ce qu’elle compta vérifier quand deux jets de vapeur remontèrent du précipice, suivit par un autre tremblement.


ImageUne première patte, puis une deuxième émergèrent dans un fracas de roche. Une tête gigantesque apparut et se posa lourdement sur le sol. Une armure faite d’os ornait cette dernière, partant du museau jusqu’au front pour former deux immenses cornes. Si l’on prenait l’une d’elle, cela faisait la taille de la jeune femme. Helera eut un mouvement de recul quand les pattes arrière prirent position et que la créature se redressa. Des marques de coups étaient visibles sur son corps. Des lances cassées, métalliques ou non. Des autres griffures géantes, provoquées par d’autres Horax ou par lui-même. Une émaille usée par le temps et des dents arrondies. Le temps avait déjà fait son affaire et la théorie de la folie fut confirmée. A peine redressée sur elle-même qu’elle se laissa tomber au sol et frappa sa tête plusieurs fois. Puis elle racla la roche avec ses défenses et tourna enfin le regard vers elle, petite proie infime. Elle se figea, tout comme l’inquisitrice. Le duel de regard fut intense, même s’il ne voulait rien dire. L’horax ouvrit grand la bouche et fit claquer sa mâchoire. Helera prit une grande inspiration et grogna tandis que les instincts primordiaux faisaient surface.

La bête tourna la tête aussi vite que sa taille immense le lui permettait. Soudain de derrière elle fusa rapidement une queue puissante. La vitesse avec laquelle elle lui fonçait dessus était bien au-delà de ce qu’elle avait pu prévoir. Heureusement, ses instincts de sensitifs lui sauvèrent la vie et elle sauta juste au moment où cette dernière faucha les structures rocheuses, balayant tout sur son passage. Un nuage de poussière s’éleva dans la grotte, accompagnée des grognements de la créature. Helera contre attaqua. Dos à l’Horax, elle courut sur lui et sauta sur la colonne de cette dernière. Sa peau à la fois graisseuse et rigide ralentir son saut. D’un coup bien assuré, elle tenta de planter sa lance mais le cuir trop résistant la protégea. Cette dernière sentant la présence de l’insecte roula sur elle-même afin de l’écraser. Mais la Force était là, et elle pivota en même temps que la masse roulait sur elle-même. Arrivée au niveau du ventre, elle sauta en arrière et d’un mouvement olympique de l’épaule propulsa la lance vers la tête de l’Horax. Ayant au préalable repéré une ligne de faille à ce niveau là, elle invoqua la Force pour affaiblir la zone. La lance vint ensuite se figer profondément à cet endroit avec les râles multiples de la bête. Helera retomba sur ses deux pieds et l’observait se débattre sur elle-même. Le combat allait être encore long …
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By Helera Kor'rial
#26196
La créature gémissait et essayait d’enlever cette douleur insidieuse dans sa nuque. Elle remua dans tous les sens, frappa sa queue contre les parois, puis sa tête. Des stalactites tombèrent ça et là autour de la créature, mais aucun n’entamèrent son cuir épais. La façon dont elle se mouvait était très atypique. Sa grande taille la faisait paraître très lente, mais l’amplitude de ses mouvements faisait d’elle une créature dangereuse. Helera fit tourner son sabre et attira l’œil de la créature. Elle se retourna lourdement vers son adversaire et fit claquer sa queue contre le sol. Helera à son tour grogna et s’élança, l’Horax fit de même. Gueule ouverte, la créature essaya de la gober quand elle arriva à son niveau, mais Helera était déjà trop haute, la faisant retomber sur le côté droit. La mâchoire claque alors qu’elle retomba sur le flanc de la créature. Elle taillada à ce niveau là deux petites rayures avant que la bête bleue ne bouge sa patte et la propulse violemment en dehors de la grotte. Helera ne put pas se réceptionner et rebondit sur la roche gelée. Le vent s’était levé, comme pour faire écho à leur duel titanesque. Ce froid perçant pénétrait partout, s’insinuait et ne laissait que des carcasses gelées. A quelques mètres derrière elle, le vide et la roche pointue et solide qui l’attendait. Cela n’augurait rien de bon. L’à-pic sur lequel elle était n’était pas assez grand pour contenir un tel combat, Helera en était certaine. Pourtant, la créature était déjà sur le palier de la grotte et de sa lourde démarche avançait vers elle.

Une patte après l’autre, faisant trembler la montagne. La créature huma l’air et s’arrêta à quelques dizaines de mètres de l’humaine. Elle leva son immense patte et l’aplatit à l’endroit où se tenait l’humaine. Helera s’était décalée et d’un geste vif entailla par deux fois le cuir au niveau de l’ongle. Encore une fois, il n’y eu pas de sang, elle était très loin d’atteindre un semblant d’organe vitale. L’inquisitrice roula sur elle-même en arrière, s’arrêtant à la limite du précipice. Elle y jeta un coup d’œil puis tourna ses yeux vers la créature. Le choix était le plus logique, et potentiellement le plus mortel. L’Horax fit battre sa queue contre les pans de la montagne, tandis qu’Helera canalisa l’énergie de la Force. D’un geste unique de la main, des éclairs surgirent et vinrent lécher et même carboniser la face droite du monstre. Cela cependant ne lui fit ni chaud, ni froid. Le seul effet notoire c’était qu’elle fut excitée davantage. Etait-ce à cause de l’odeur, ou de la lumière, Helera ne sut le dire. Dans tous les cas, la créature chargea, bien consciente de ce qu’elle allait faire. Bien crampée sur ses jambes, la jeune femme la laissa approcher. Un pas après l’autre, quelques mètres, la créature hurla, plus qu’une dernière foulée et Helera sauta afin d’éviter la charge. L’horax, comme elle l’avait prévu fut bien trop gros pour ralentir et chuta dans le vide. Helera, encore en vol, s’apprêta à retomber sur la paroi rocheuse, mais la queue de l’Horax la percuta de plein fouet, la faisant également basculer.

Sonnée, elle se retrouva dans les airs, sans réellement comprendre pourquoi. Le haut, le bas, surtout le bas étaient mélangés. Seule la masse bleutée emplissait son champ de vision. Cette dernière raclait la montagne de ses griffes afin de ralentir sa chute. Helera s’agrippa à la corne tout en regardant le sol qui arrivait plus vite qu’elle ne l’aurait cru. L’horax rebondit sur plusieurs excroissances rocheuses, produisant un râle de douleur à chaque fois. La Grise devait en finir une bonne fois pour toute, cette créature n’avait que trop souffert et le peuple Nelvaanien également. Elle lâcha sa prise et glissa le long de son dos, se réceptionnant maladroitement quand une autre roche l’a fit percuter la créature. Elle jura pour elle-même, sa tête la faisait souffrir le martyr. Helera s’agrippa à la lance et plaça sa main au niveau de la blessure. Le sol se rapprochait encore, il ne lui restait que peu de temps. Elle plaça sa main dans le trou laissée par la lance et commença à aspirer l’énergie de la bête, sa chaleur et son essence. Les bords de la blessure se teintèrent d’un bleu plus clair, puis d’un blanc, alors que le gèle se répandait. Les dents serrées, l’inquisitrice était le seul réceptacle pour cette puissance. Ses doigts picotèrent, puis sa main, son bras, son épaule et tout son corps commencèrent à la brûler. Son cœur fonctionnait trop vite, ne sachant quoi faire de toute l’énergie. Une seule solution, la dernière. Helera, lance en main, sauta de la créature juste avant qu’elle ne percute le sol, plus doucement que ce qu’elle aurait cru. D’un geste ultime, l’arme dans ses deux mains, elle canalisa toute cette énergie et lança le tout en même temps. Le vent claqua comme une démarche de fusil E-11 et la lance mélangée à la vague de Force filèrent à vive allure. La force de la chute elle-même ajoutait de la puissance à l’attaque, et la chute de la jeune femme fut ralentie par la vague contraire, par opposition des forces. La lance virevolta et s’enfonça profondément dans la bête, sous plusieurs mètres de peau.

Helera toucha enfin le sol et fut ralentie contre le cuir de la créature, sur lequel elle rebondit. C’est plusieurs mètres plus bas, dans la neige, qu’elle s’écroula. Le corps totalement ensanglanté, probablement le bras cassé et de multiples contusions l’obligèrent à rester à terre. Des hurlements puissants s’échappèrent de la créature qui s’agita sur elle-même. Elle toussa, rugit une ultime fois, et s’écroula de tout son long sur la neige, dans le cratère laissée par sa chute. De sa main gauche, Helera glissa sa main gauche et la plaça devant sa bouche, au niveau du comlink.

« C’est fait. »

Dans la suite, on prépara les crédits afin de financer la construction d'une vraie flotte de défense Grise. Mais également, pour la construction de divers infrastructures sur la planète.


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